Bulletin de Santé du Végétal

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1 Bulletin de Santé du Végétal Grandes Cultures édition - LORRAINE A retenir cette semaine Colza Le pic de vol du charançon de la tige semble être passé et le risque s amenuise avec l avancée des stades. Généralisation du vol de méligèthes, à surveiller sur plante. Cylindrosporiose pointante. Céréales Timide début de montaison des céréales. Pas d alerte piétin verse. * * * Colza Le réseau colza compte 61 parcelles observées cette semaine. Stade de la culture Evolution rapide des stades dans le réseau d épidémiosurveillance lorrain : Les parcelles se partagent entre les stades D2 BBCH 53 : les boutons floraux dépassent les plus jeunes feuilles et D1 = BBCH 50 : les boutons sont accolés. Apparition du stade E BBCH57 : les boutons floraux des inflorescences secondaires sont individuellement visibles mais toujours fermés. Les premières fleurs pourraient bientôt être visibles dans les parcelles les plus avancées. Dans ces situations et durant toute la période de floraison il est important de respecter la «réglementation abeilles» (voir encadré ci-après). [Tapez un texte]

2 Insectes - Charançon de la tige du colza (Ceutorhynchus napi) Pour ne pas confondre les charançons de la tige se référer au BSV n 16 du 07/03/17. Des captures de charançons de la tige du colza ne sont plus signalées que dans 50% des parcelles observées cette semaine (voir la carte ci-dessous). On dénombre en moyenne 3,1 charançons par piège actif contre 10,5 la semaine précédente (voir graphique). Répartition des captures de charançons de la tige du colza en Lorraine - du 15/03/2017 au 21/03/2017 Etat de maturation des femelles de charançon : Les observations spécifiques de la Fredon Lorraine sur 12 témoins non traités ont montré que la maturation ovarienne s amorce chez les femelles charançons. En effet, 64% des femelles disséquées cette semaine ont engagé leur maturation ou ont déjà pondu. (Observation sur 11 charançons femelles disséqués). Analyse de risque : Aucun seuil de nuisibilité n existe en Lorraine pour ce ravageur. Pour le modèle Expert (ex proplant Expert), le vol des Charançons est réalisé et les conditions sont optimales pour les pontes dans les prochains jours. Le modèle Expert a été récemment renforcé par un nombre de stations météorologiques supplémentaires dans toutes les régions. Rappelons qu il est important de réaliser l analyse de risque à la parcelle en fonction : De l arrivée et de l activité de l insecte dans la parcelle (délai de 8 à 10 jours nécessaire à la maturation des femelles) ; Du stade (stade sensible de C2 BBCH 31 à 39 à E BBCH 57 boutons séparés),

3 De la dynamique de croissance et de la qualité d implantation du colza. Cette semaine, les vols et les pontes des insectes sont en cours ou ont été réalisés. Le risque reste moyen à fort selon la présence de l insecte et l état de la culture : Dans les parcelles les plus avancées (stade E, BBCH 57, boutons séparés), le risque d observer des dégâts s amenuise. Dans les parcelles encore aux stades sensibles : o Si capture(s) réalisée(s) dans la parcelle ou si capture dans les jours à venir, le risque est fort ; o Si aucune capture dans la parcelle ou si la parcelle a été protégée, le risque est faible ; Notons que l évaluation du risque à l égard du charançon de la tige du colza peut être couplée avec l évaluation du risque méligèthe afin de raisonner au mieux la lutte si celle-ci s avère nécessaire. Compléter la surveillance des pièges en végétation par des observations de piqures de ponte et de nutrition sur plantes, traces de l activité du ravageur dans la parcelle. Les captures de charançon de la tige du Chou sont encore effectives dans 54% des situations avec en moyenne 3 captures par piège actif, ce ravageur est considéré comme peu nuisible (ponte dans les pétioles sans déformation de tige). Insectes Méligèthes (Meligethes sp.) Les méligèthes se nourrissent de pollen que la fleur soit ouverte ou non. C est pourquoi ils peuvent faire avorter des boutons floraux avant la floraison. Le risque s arrête à la floraison.

4 Méligèthes sur colza au stade D2 (BBCH 53) Laurent Jung Terres Inovia Nombre moyen d insectes par plante du 21 au 28 mars 2017 État des lieux : La présence de méligèthes est à présent signalée dans la majorité des pièges en végétation (92 % des parcelles observées). Rappelons que ce ravageur est à observer sur les plantes. Sur les 26 parcelles ayant fait l objet d une observation spécifique, 77% signalent la présence de méligèthes sur plante. Analyse de risque : L analyse de risque à l égard des méligèthes se réalise à l échelle de la parcelle en prenant en compte, le stade et la dynamique de croissance ainsi que le niveau d infestation du ravageur. Il convient d être attentif aux plantes précoces qui peuvent être déjà en fleur et jouer le rôle de plantes pièges. Rappel : seuils de nuisibilité en nombre de méligèthes par plantes ou en % de plantes infestées État de la culture Stade boutons accolés (D1) Stade boutons séparés (E) Colza handicapé, peu vigoureux ; conditions peu favorables aux compensations* Colza sain et vigoureux bien implanté, sol profond et en absence de stress printanier significatif 1 méligèthe/plante ou 50% plantes infestées En général pas d intervention. Attendre stade E avant d intervenir, si le seuil est dépassé. (*températures faibles, plantes stressées en eau, dégâts parasitaires antérieurs ) 2-3 méligèthes/plante ou 65 à 75% plantes infestées 6-9 méligèthes/plante Aujourd hui, le risque s amplifie pour les parcelles n ayant pas géré le charançon. Surveiller l arrivée des insectes et vérifier les seuils par des observations par plantes.

5 Maladie - Cylindrosporiose 3 parcelles signalent la présence de cylindrosporiose cette semaine. Avec 10% à 15% des plantes touchées. Comment la reconnaitre? Les symptômes sur feuilles se présentent sous forme de plages décolorées avec des points blancs (acervules), localisées sur les parties du limbe où l eau stagne. Ces plages se transforment ensuite en taches beiges à fauves, avec un aspect de brûlure ou liégeux et encroûté, et un craquèlement des tissus se forme au moindre frottement (souvent cerclées d'acervules). Sur tiges les taches sont allongées beige ou brun clair et entourées d une marge brun foncé ou violacé. Le centre est liégeux avec fendillement transversaux. Photos Terres Inovia Analyse de risque En général, la prise en compte du risque se fait lors de la gestion du sclérotinia. L objectif est d empêcher la maladie d atteindre les boutons et les siliques. Notons que la cylindrosporiose est une maladie généralement secondaire en Lorraine et que plus elle arrive tard en saison moins elle est préjudiciable. Rappelons que sur les parcelles présentant des colzas en fleurs, si une maîtrise du risque se justifie, celle-ci doit respecter la «réglementation abeilles» (voir encadré ci-après).

6 Les abeilles butinent, protégeons les! L arrêté Abeilles de 2003 qui règlemente les conditions d application des insecticides et acaricides est susceptible d être modifié. Tenez-vous informés de l évolution de la règlementation avant d effectuer vos traitements. 1. Dans les situations proches de la floraison, sur colza, en pleine floraison ou en période de production d exsudats, utiliser un insecticide ou acaricide portant la mention «abeille», autorisé «pendant la floraison mais toujours en dehors de la présence d abeilles» et intervenir le soir par température <13 C (et jamais le matin) lorsque les ouvrières sont dans la ruche ou lorsque les conditions climatiques ne sont pas favorables à l'activité des abeilles, ceci afin de les préserver ainsi que les autres auxiliaires des cultures potentiellement exposés. 2. Attention, la mention «abeille» sur un insecticide ou acaricidene signifie pas que le produit est inoffensif pour les abeilles. Cette mention «abeille» rappelle que, appliqué dans certaines conditions, le produit a une toxicité moindre pour les abeilles mais reste potentiellement dangereux. 3. Il est formellement interdit de mélanger pyréthrinoïdes et triazoles ou imidazoles. Si elles sont utilisées, ces familles de matières actives doivent être appliquées à 24 heures d intervalle en appliquant l insecticide pyréthrinoïde en premier. 4. N intervenir sur les cultures que si nécessaire et veiller à respecter scrupuleusement les conditions d emploi associées à l usage du produit, qui sont mentionnées sur la brochure technique (ou l étiquette) livrée avec l emballage du produit. 5. Afin d assurer la pollinisation, de nombreuses ruches sont en place dans les parcelles de multiplication de semences. Les traitements fongicides et insecticides qui sont appliqués sur ces parcelles, mais aussi dans les parcelles voisines, peuvent avoir un effet toxique pour les abeilles. Limiter la dérive lors des traitements. Veiller à informer le voisinage de la présence de ruches. Pour en savoir plus : téléchargez la plaquette «Les abeilles butinent» et la note nationale BSV «Les abeilles, des alliées pour nos cultures : protégeons-les!» sur les sites Internet partenaires du réseau d'épidémiosurveillance des cultures ou sur Cet encadré a été rédigé en 2012 par un groupe de travail DGAL, APCA, ITSAP-Institut de l abeille, et soumise à la relecture du CNE.

7 Céréales Stade de la culture Le stade épi 1 cm est observé cette semaine dans la moitié des parcelles d orge du réseau. Les blés sont un peu plus tardifs et restent majoritairement au stade tallage. En toute logique, ce sont les implantations et les levées les plus précoces qui sont les premières à amorcer leur montaison. La détermination du stade épi 1cm se réalise en coupant une vingtaine de maitre brin (tige la plus grosse d un pied) avec un cutter dans le sens de la longueur depuis la base de la tige. Lorsque la distance moyenne entre la base du plateau de tallage et le sommet de l épi est de 10mm, le stade épi 1cm (Z30 sur l échelle de ZADOKS) est atteint (voir figure 1). Attention, un port dressé d une céréale n est pas toujours synonyme de stade avancé. Dès lors que le stade Z30 est atteint, le début de la montaison de la céréale est amorcé. Figure 1

8 Maladies blé Piétin verse : pas d alerte Sous l effet du climat de l automne et de l hiver, les contaminations primaires du piétin verse ont débuté doucement dès l automne. La vitesse de progression du piétin-verse au travers des gaines du blé dépend aujourd hui principalement des sommes de température. Les températures peu clémentes des dernières semaines freinent donc sa propagation. Le risque piétin verse estimé par modélisation (modèle TOP) est faible pour une date de semis du 05/10 à modéré pour une date de semis plus précoce du 20/09 ( exemple de la station météo d Ernéville aux bois-55) = année de référence risque élevé = année de référence risque faible Simulations sur variété sensible au piétin verse (note GEVES 2) Résultats du modèle TOP à Erneville aux bois, semis du 20/09

9 Résultats du modèle TOP à Erneville aux bois, semis du 05/10 Le piétin verse est à surveiller dans les parcelles de blé dès le stade épi 1 cm. Sur 11 observations dont 9 au stade épi 1 cm cette semaine le piétin verse n est jamais présent. Toutes les parcelles ne sont pas exposées de la même manière au risque de piétin verse. L estimation du risque est définie par le climat et par les conditions agronomiques de la parcelle. Un point détaillé sera réalisé dans le bulletin de la semaine prochaine. Affinez vos connaissances sur les principales adventices des Grandes Cultures et les méthodes de lutte préventive en consultant le site INFLOWEB : Ce bulletin est disponible sur le site internet de la CRAL et le site de la DRAAF Grand Est Action pilotée par le ministère en charge de l agriculture, avec l appui financier de l Agence Française pour la Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 Bulletin rédigé par Arvalis, Terres Inovia et la Fredon et édité sous la responsabilité de la Chambre d Agriculture Grand Est, avec la participation de Arvalis Institut du végétal, Avenir Agro, l Alpa, Alter Agro, Terres Inovia, la Chambre d Agriculture de Meurthe-et-Moselle, la Chambre d Agriculture de la Meuse, la Chambre d Agriculture de Moselle, la Chambre d Agriculture des Vosges, la Coopérative Agricole Lorraine, Emc2, EstAgri, la Fredon Lorraine, Gpb Dieuze- Morhange, Hexagrain, Lorca, Sodipa Agri, Soufflet Agriculture, le SRAL Grand Est (DRAAF), Vivescia. Ce bulletin est produit à partir d observations ponctuelles d un réseau de parcelles suivies par ces partenaires : il donne une tendance de la situation sanitaire dans la région, mais celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre Régionale d Agriculture du Grand Est dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Pour tous renseignements, contacter : François-Xavier SCHOTT Animateur Inter-Filières Chambre Régionale d Agriculture Grand Est bâtiment i 9, rue de la vologne LAXOU