INTRODUCTION 1. SI PRES, SI LOIN DE PARIS : SAINT-CLOUD, VILLE ATYPIQUE
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- Léonie Meunier
- il y a 6 ans
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1 INTRODUCTION 1. SI PRES, SI LOIN DE PARIS : SAINT-CLOUD, VILLE ATYPIQUE Située à 3 kilomètres de la porte de Saint-Cloud et de la porte d'auteuil, la Ville de Saint Cloud touche directement Paris et le Bois de Boulogne, via la passerelle de l Avre. Cette proximité n est pas que géographique. Par son histoire, qui souvent croisa l histoire de France, par sa sociologie, par le tropisme qu exerce la capitale en matière d emplois et de loisirs, par le réseau de transports qui la dessert ou la traverse, la Ville est intrinsèquement liée, économiquement, socialement, culturellement, à la vie de la capitale. Mais par sa topographie, par son paysage et sa structure urbaine, par le charme rural de ses jardins et des ruelles de ses coteaux qui portent encore le souvenir des anciennes vignes des bords de Seine ; par sa richesse, son calme, par son histoire aussi - qui souvent, comme en 1870, plaça Saint-Cloud et Paris sur deux rives opposées -; et, surtout, par la volonté même de ceux qui ont déserté la capitale pour venir y vivre -, la Ville est et se veut à l écart d une métropole qu elle domine (géographiquement ) ; mais qu elle aime à contempler, et dont elle offre les vues les plus belles. Entre ce tropisme et ce particularisme se joue l identité d une Ville si près et si loin de Paris. Identité forte, identité complexe : avec habitants, Saint Cloud n est guère plus peuplée que des communes comme Chaumont (Haute-Marne) ou Houilles (Yvelines). Mais ce n est pas faire injure à ces villes que de souligner combien Saint-Cloud les dépasse en notoriété ; et ceci, jusqu au delà des frontières. De là, aussi, une juxtaposition jusqu à l étrange des flux et des territoires, sur seulement 7,5 kilomètres carrés, entre ville et jardin, entre banlieue et village : de l autoroute A 13, on aperçoit, tout près, la Sente des pommiers rouges ou la Rue des Gâte-ceps et leurs jardins secrets ; et, de la passerelle de l Avre, la vue du talus des Milons et des plants de tomates de ses jardins familiaux sert d immédiat premier plan aux tours de la Défense. De là, également, un sentiment identitaire bien particulier : la notoriété de la Ville comme le charme de son cadre donc le prix de l immobilier local - font qu être «clodoaldien» est bien le résultat d un choix, plus que d une contingence ; et d un choix affirmé, rare en région Île-de-France - même si ce sentiment identitaire reste très individualisé, et ne se traduit qu assez peu par une implication dans les affaires communales. 1
2 INTRODUCTION De là, une «volonté d excellence» de la municipalité et une offre de services collectifs parfois pléthorique, dont il est parfois difficile de mesurer si elle répond à la demande des résidents ; de là, souvent, un mode de vie dichotomique et une activité centripète, dans lesquels les transports occupent une part vitale, que justifie la proximité de la capitale : l habitat des clodoaldiens s y trouvant coupé de leur emploi (5 résidents sur 6 travaillent en dehors de la Ville), de leurs loisirs et souvent de leur consommation (57% de la consommation des clodoaldiens est réalisée hors de la commune). De là, enfin, des spécificités fortes, qui, mêlées à la topographie, à l histoire et à la sociologie de la Ville, interviennent évidemment sur les enjeux à définir pour bâtir un programme de développement durable. 2. UN ENGAGEMENT CRUCIAL C est le 25 septembre 2008 que le Conseil municipal de Saint- Cloud a voté la mise en place d un Agenda 21. Il serait injuste de dater l engagement de la Ville dans le développement durable, à cette date. Saint-Cloud avait déjà agi. Inégalement ; mais souvent. C est le cas dans la plupart des villes dont on répète souvent qu à l instar de M. Jourdain et de sa prose, elles font du développement durable sans le savoir. C est aussi le cas à Saint-Cloud. On le lira dans ce diagnostic, ces actions sont parfois tout à fait intéressantes, et généralement peu connues des clodoaldiens. Mais certaines s inscrivent parfois dans une volonté politique claire, et une vision prospective qui répond aux enjeux de la Ville : c est par exemple le cas en matière de logement social, d aménagement ou d aide à l emploi. Certains domaines peuvent paraître moins avancés, en matière de développement durable ; certains choix de gestion peuvent se révéler délicats, si la Ville veut adopter une position réellement volontariste. Mais l enquête que nous avons conduite montre qu une sensibilisation des services et d une partie des élus a déjà été engagée avant le lancement de cet Agenda 21, et qui se traduit dès maintenant par des réflexions nouvelles. Surtout, la Ville a choisi délibérément de s orienter vers une politique participative; à commencer à l occasion de l élaboration de son Agenda 21. Et c est là, tout à la fois, un élément fondamental de développement durable, un gage d efficacité et une condition nécessaire, pour une nouvelle gouvernance en phase avec un humanisme moderne. 2
3 INTRODUCTION 3. UNE VISION GLOBALE Peut-être n est-il pas inutile de le rappeler, tant le concept est souvent mal compris. Agir pour le développement durable consiste à agir tout à la fois pour l environnement, le social et l économie ; ou plus précisément : une telle politique vise à mettre en place un développement économique, culturel, social et humain compatible avec le respect de l environnement. Pour beaucoup, il est vrai, le développement durable se limite à la sphère environnementale. C est, hélas, une vision aussi fausse que souvent répandue, qui réduit tout l intérêt du concept. Défini par le rapport Brundtland (1987), la notion de développement durable rompt en effet avec la vision écologique traditionnelle, qui oppose économie et écologie. Le développement durable intègre bien sûr les préoccupations environnementales. Mais il pose, comme théorème de base, qu aucune action menée en faveur de la Planète ne saurait être efficace, si elle ne s accompagne pas d emblée de mesures sociales et économiques adaptées. Ce qui change fondamentalement la donne. Le Sommet de la Terre de Rio (1992) a de surcroît affiné le concept de développement durable, en en précisant les modalités de mise en œuvre. Depuis cette date, le développement durable s appuie sur deux méthodes : la transversalité et la participation, comme conditions indispensables de son efficacité et de sa mise en pratique effective. La transversalité Le développement durable ne consiste pas à juxtaposer des actions environnementales, sociales et économiques. Il vise à conduire des actions de façon transversale afin d établir un cercle vertueux entre ces trois pôles. Cela suppose de dépasser les cadres fonctionnels classiques (notamment administratifs) pour poser les problèmes dans leur globalité. Cela implique de croiser l ensemble des visions et des compétences disponibles, pour des solutions plus «durables». La participation L avenir ne sera humain que si tous s y associent et que tous y participent. Le développement durable ne peut pas être le seul apanage des gouvernants. C est aux habitants d initier, de débattre, d agir ; de se réapproprier leur vie, leur ville, leurs envies. 3
4 INTRODUCTION Sur cette base, le Sommet de la Terre de Rio a par ailleurs proposé un outil adéquat : l Agenda 21. L élaboration, sur ces principes et ces axes, d un plan local d actions de développement durable. Élaborer un Agenda 21, c est donc fixer une batterie d objectifs pour intégrer le développement durable dans le fonctionnement d une structure, et/ou d un territoire. C est définir, de façon participative et transversale, un vaste plan d action environnemental, social et économique, pour mettre en place à l échelon local les principes du Sommet de la Terre de Rio et du développement durable. Pour l homme et pour la planète. Cela suppose, d abord, de connaître au mieux quels sont les véritables enjeux d une structure et/ou d un territoire au regard du développement durable. Donc une phase d évaluation préalable. 4. UNE NECESSAIRE EVALUATION Rappel : un Agenda 21 territorial doit se construire sur 4 principes, qui déterminent autant de phases d actions : évaluation, mobilisation, sensibilisation, participation. Phase 1. Evaluation. Pour mieux déterminer les actions à mener et les orientations stratégiques à se fixer, la collectivité commence par s appuyer sur une bonne connaissance de ses pratiques et ses projets, en matière environnementale, sociale et économique, au regard du développement durable. Phase 2. Mobilisation. La collectivité engage une sensibilisation de ses élus et agents au développement durable, afin qu ils puissent intégrer dans leurs pratiques et leurs actions les concepts du développement durable. Phase 3. Sensibilisation. Le développement durable ne pourra être mis en oeuvre que si chacun y contribue. En matière d habitat, de déplacements, de consommation, les comportements individuels pèsent très lourd dans les bilans écologiques et sociaux. L Agenda 21 doit donc permettre une sensibilisation de tous à des pratiques plus durables. Phase 4. Participation. C est le principe n 10, adopté lors du Sommet de la Terre de Rio : «la meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient». Il est indispensable, pour nourrir le programme d action, de bénéficier des connaissances, des besoins et des désirs des citoyens, afin que ce programme soit à la fois plus proche du terrain et mieux partagé par l ensemble de la population. 4
5 INTRODUCTION Le premier point de passage obligé de la démarche Agenda 21 engagée par la Ville consiste donc à situer les vraies problématiques, à évaluer les actions engagées, au regard du développement durable, à dégager le grandes lignes de force pouvant, déjà, nourrir une réflexion orientée vers l action. C est le rôle du diagnostic initial, qui doit précéder tout Agenda 21, avant d être partagé avec tous les acteurs territoriaux à commencer par les citoyens. C est ce que tente ce document. 5. DIAGNOSTIC : METHODE ET PARTAGE Pour mieux dégager les enjeux, les forces et les faiblesses du territoire clodoaldien, nous avons d abord soumis aux services et aux élus une batterie de questionnaires, touchant à tous les domaines pouvant intéresser le développement durable : soit, en fait, la quasi-totalité des domaines composant le champ d action municipal. Sur cette base, nous avons, par la suite, procédé à une vaste collecte et une étude minutieuse des documents fournis par la Ville et par ses partenaires. Cette base documentaire a par la suite été précisée par des interviews individuelles des directeurs ou responsables de services, et d élus. L ensemble de ces données, complété par de nombreuses visites de terrain, a ensuite été apprécié au regard du développement durable (voir listes des documents et entretiens ci-après). Ce travail, conduit de mai à septembre 2009, se veut d abord analytique. On trouvera dans ce document une appréciation, thématique par thématique, portée sur l action de la Ville et sur la réalité clodoaldienne. Des faits, des données, des chiffres. Et, déjà, une première appréciation portée tant sur les forces et faiblesses du territoire, que sur les enjeux au regard du développement durable. Voire, déjà : des propositions d actions. Cette étude, pourtant, est insuffisante ; et même, volontairement, doublement insuffisante. 1. Ce n est là qu une première étape. Ce travail, indispensable pour nourrir une connaissance concrète, est insuffisant, dès lors que, pour être plus pédagogique, il reste calé sur une structure analytique. C est, selon nous, une condition nécessaire, afin de mieux décrire les réalités, et les problématiques locales. 5
6 INTRODUCTION Mais le développement durable suppose de penser global. Quelque soient les synthèses que nous proposons en conclusion, une réflexion plus poussée devra conduire à vision plus synthétique et plus transversale sur la définition des grands enjeux du territoire de Saint-Cloud. A ce stade, pourtant, il ne nous appartient pas de le faire sauf à nier une méthodologie qui se veut, d abord, participative. 2. Dans cette méthode, en effet, le travail de «l expert» ne doit pas être sacralisé : ce document, ces données, ces analyses, sont certainement incomplets, peut-être erronés. Surtout, ils restent, forcément, «extérieurs» - donc inappropriés. Encore une fois, ce diagnostic n aura de sens que s il est corrigé, enrichi, remodelé par la Ville et ses habitants. La Ville a déjà créé une instance de participation ad hoc - le Comité Local de Développement Durable pour que ce partage soit d abord réalisé, avec l ensemble des acteurs territoriaux. Les remarques du Comité figurent à la fin de chaque fiche. Elle entend, de surcroît, mettre en place en octobre 2009 une instance de participation élargie un Forum 21 ouvert à tous, les habitants de Saint-Cloud comme ceux qui y travaillent ; pour que ce partage s étende à l ensemble des citoyens qui, chaque jour, font vivre ce territoire. Ce sont ces deux instances qui valideront les grands enjeux au regard du développement durable ; et les pistes d action à conduire, pour y faire face. Ce sont elles, également, et tout d abord les citoyens de Saint Cloud réunis dans le Forum 21, qui, par la suite, élaboreront avec la Ville le programme d actions Agenda 21. Ce document n est donc qu une première étape. S il pouvait, modestement, permettre toutefois aux services, aux élus ; puis très vite aux instances participatives de disposer des éléments de réflexion nécessaire pour élaborer ensemble un plan d action efficace, nous jugerions qu il a atteint son objectif. 6
7 CONCLUSION UNE VOLONTE D AGIR Ce pré-diagnostic de la Ville de Saint-Cloud au regard du développement durable, ne se veut nullement un audit exhaustif; encore moins un jugement, pointant du doigt d éventuelles lacunes et de supposées «bonnes pratiques». Même si c était le cas, les «bons points» l emporteraient, dans bien des domaines. Ce document cherche, en revanche, à dessiner les grands enjeux qui se dessinent, avant que la Ville n engage véritablement son Agenda 21. Pour cela, nous espérons que ce document : présente un tableau relativement précis et global des problèmes rencontrés, sur le territoire ; et qu il puisse par là même constituer un outil, présentant aux différents services, aux différents acteurs et aux habitants une vision générale leur permettant d inscrire leurs préoccupations dans un ontexte global; énumère un certain nombre de principes, permettant d orienter l action de la Ville au regard du développement durable, dessine, autant que possible, les grands enjeux du développement durable pour le territoire et ses acteurs, en insistant, si nécessaire, sur les liens qui s organisent entre ces différents enjeux; définisse un certain nombre d atouts et d axes de progression, qui peuvent constituer autant de sujets de réflexion, dans une démarche d amélioration continue; propose d emblée, pour chacune des problématiques rencontrées, quelques éléments de stratégie et des esquisses de pistes d action; tout en laissant assez ouvert le champ des possibles, pour que les différents acteurs à commencer par les citoyens puissent s appuyer sur ce document pour élaborer de façon totalement participative un programme d action efficace, réaliste et ambitieux, mis au service de l Homme et de la Planète. 149
8 CONCLUSION A bien des égards, les remarques que nous formulons recoupent les observations de la Ville. Les entretiens que nous avons conduits l indiquent clairement : les problématiques territoriales de développement durable sont déjà repérées; et elles le sont souvent avec pertinence. Au demeurant, la plupart des actions engagées vont dans le sens du développement durable. Cela ne signifie nullement que ces actions ne soient pas perfectibles, ni que les pratiques municipales soient toutes exemplaires. Cela ne signifie pas, non plus, qu elles s accompagnent toutes d une démarche de résultat, appuyée sur un suivi régulier, ni qu elles font l objet d'une évaluation simple et globale des moyens mis en place ou des résultats obtenus. Mais les enjeux sont, semble-t-il, clairement perçus. Dès lors, la détermination des axes d action du territoire au regard du développement durable peut s amorcer dans un cadre global. UNE PREMIERE ETAPE Le présent document constitue un pré-diagnostic de la Ville et du territoire, au regard du développement durable. Il a pour but de servir de base à la réflexion engagée par les services, les élus, les habitants, dans le cadre de l Agenda 21. Il sera corrigé, amélioré, enrichi par eux, sur le fond comme sur la forme, afin de devenir un diagnostic partagé. Il servira, dès lors, à distinguer les grands enjeux auxquels cet Agenda 21 doit répondre; enjeux qui structureront par la suite le programme d actions de la Ville. Le fait même que ce document doive, par la suite, éclairer ces réflexions, et qu il reste un document mis au service d une démarche participative, lui impose des limites évidentes. Les champs de l action de la Ville sont vastes, les données nombreuses et souvent mal connues. Pour être plus pédagogique et plus clair, nous avons donc dû, en premier lieu, rendre ce prédiagnostic plus «descriptif» que prédicteur. Cela le rend plus indigeste, sans doute. Mais il nous a paru essentiel que chacun puisse disposer de ces données, avant d engager un travail programmatique commun. 150
9 CONCLUSION Que l on veuille bien nous en excuser : nous avons toutefois rajouté, pour chaque thématique, quelques pistes d actions qui nous ont paru mériter de l intérêt. Ces pistes ne doivent pas être considérées comme d absolues vérités ; elles ne sont que des suggestions, qui n auront de sens que si elles sont partagées par les acteurs territoriaux, à commencer par les citoyens. Mais elles peuvent nourrir le débat qui s engage. Pour les mêmes raisons, et, pour une meilleure compréhension des problèmes, ce document est structuré de façon analytique, par thématiques et par domaines d actions de la Ville. Ceci rend, nous l espérons, plus facilement lisible les données présentées. Mais, sinon par juxtaposition, cela ne permet que difficilement d y développer une vision transversale, qui doit être celle du développement durable. Sur ce point, tout spécialement, il convient de préciser un peu la façon dont ces enjeux doivent être abordés. UNE INDISPENSABLE TRANSVERSALI TE On le verra ci-après : entre l environnement et l homme, entre la nécessité de préserver ce qui est menacé, et de développer néanmoins ce qui doit l être, la notion de développement durable, chaque territoire doit affronter des dilemmes, sinon des contradictions ; et faire des choix qui répondent autant aux spécificités qui sont les siennes, qu à des choix politiques. Mais quelque soient ces choix, ils doivent dépendre d une vision globale; et se traduire par un programme et une mise en œuvre qui ne se limitent pas à des domaines d action fonctionnels, strictement isolés les uns des autres selon des logiques techniques que la science et l organisation administratives ont figé depuis des siècles. Les enjeux à définir renvoient à des actions qui ne peuvent être que transversales, et, pour être cohérents, impactent forcément plusieurs de ces logiques fonctionnelles. 151
10 CONCLUSION SCHEMA GENERAL DES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT DURABLE Le concept de développement durable constitue, aujourd hui, une démarche nouvelle pour dépasser les contradictions réelles qui se nouent entre nos modèles économiques, le respect de l environnement et l amélioration de nos rapports sociaux. Entre le respect de la Nature, et les aspirations de l Homme ; entre la volonté de préserver tout autant le lien social que les espaces naturels, et la nécessité de développer des solutions d avenir s entrecroisent tous les enjeux et parfois tous les dilemmes d un territoire comme celui de Saint-Cloud, au regard du développement durable. 1. ENJEU RESPECTER L ENVIRONNEMENT Axes : préservation des espaces naturels, de la biodiversité, extension et gestion environnementale des espaces verts, assainissement, gestion de l eau, protection de l environnement et du cadre de vie, gestion des déchets 2. ENJEU DEVELOPPER L IDEE DE NATURE Axes : sensibilisation des habitants à l environnement, tourisme vert, attractivité du territoire, valorisation des espaces naturels, actions en faveur du bio, Plan carbone 3. ENJEU FA VORISER UN DEVELOPPEMENT AU SER VICE DE L HOMME Axes : développement économique, soutien à la création d entreprise, à l éducation et à la recherche, formation, tourisme vert, attractivité du territoire, politique de la Ville, accession à la citoyenneté 4. ENJEU AGIR POUR UN DEVELOPPEMENT PLUS HUMAIN ET PLUS SOLI DAIRE Axes : accessibilité, insertion, cohésion sociale, logement social, accueil des gens du voyage, troisième âge, politique de la famille, politique de santé, gestion des risques 5. ENJEU DEFINIR UNE POLITIQUE RESPECTANT TO UT A LA FOIS LA NATUR E ET L HO MME Axes : combiner développement économique et préservation des espaces naturels, densifier l espace urbain, réduire les transports automobiles, développer les modes de déplacement alternatifs, favoriser la collecte sélective, sensibiliser aux risques naturels 6. ENJEU CO NCILIER UNE POLITIQUE RESPECTUEUSE DE L HOMME ET DE L ENVIRONNEMENT, ET LA NECESSITE D UN DEVELOPPEMENT DU TERRITOIRE Axes : aménagements, Haute Qualité Environnementale, développement de la participation, valorisation du patrimoine, soutien à la maîtrise de l énergie, développement de nouvelles technologies moins impactantes pour l environnement, communautés et villes éco-acteurs 152
11 CONCLUSION QUELQUES ENJEUX REMARQUABLES Encore une fois, il ne saurait être question de nous substituer au travail qui doit être fait, tant par le Comité Local de Développement Durable que par le Forum 21, et de définir seuls les enjeux du développement durable à Saint-Cloud. Ce serait nier la démarche participative que nous prônons, et que la Ville a choisie. Mais pour amorcer une définition transversale des enjeux de Saint- Cloud, qu il nous soit permis, à la fin de ce document qui reste, encore une fois, plus analytique que transversal, d indiquer quelques enjeux qui nous paraissent importants. Ceci n engage que nous, et certainement pas la Ville; et ne constitue que des amorces, pour le travail à venir. Certains enjeux, au demeurant, sont bien perçus par la Ville, ses élus et ses services. D autres peuvent ouvrir d autres perspectives; et certains, soyons clairs, représentent des champs d action particulièrement difficiles à mettre en œuvre, concrètement. Les voici, du moins rapidement présentés; dans un ordre qui ne relève nullement d une priorisation. Réconcilier l activité et l habitat Actions : Recentrer les activités de travail, de consommation et de loisirs sur le territoire de résidence. Impacte : la politique de développement économique, la politique en direction du commerce, la politique culturelle, les transports, l aménagement, l intercommunalité Faciliter une «transversalité urbaine» écologique Actions : Faciliter les déplacements doux sur le territoire, entre des pôles de centralité mieux répartis, réduire les «fractures» de l espace urbain, et faciliter l accès au domaine. A conduire en liaison avec l enjeu n 1. Impacte : la politique d aménagement, les transports, la politique en direction des commerces, les schémas régionaux, les relations avec le Domaine. Réduire l empreinte écologique du bâti Actions : agir sur les consommations énergétiques du patrimoine municipal, sensibiliser les propriétaires et les copropriétés (voire subventionner sous critères), afin de favoriser un habitat HQE, et le développement des équipements «écologiques». Impacte : la politique du patrimoine, la politique de l urbanisme, la politique de communication, la politique sociale. 153
12 CONCLUSION Renforcer la Nature en Ville Actions : Accroître les espaces de Nature ouverts à tous, en les inscrivant dans des continuités écologiques et dans une approche environnementale, étendue aux propriétaires privés. Renforcer la dimension de proximité de ces espaces en favorisant leur valorisation dans les quartiers et en facilitant la liaison entre eux. Impacte : la politique de l aménagement et l urbanisme, l intercommunalité et les schémas régionaux, la politique des espaces verts, la politique de communication. Améliorer la cadre de vie Actions : mieux connaître le risque sur le territoire, notamment en menant des études sur la qualité de l air, en réalisant une cartographie du bruit et en identifiant précisément les transports des matières dangereuses Impacte : la politique de l aménagement et l urbanisme, la politique environnementale, la politique des espaces verts, la politique de communication Mener une réflexion globale sur les consommations et les déchets Actions : agir sur les consommations de la Ville, les systèmes de collecte, la sensibilisation au tri; pour réduire l impact global du problème des déchets (y compris sur le plan des émissions de gaz à effet de serre), tout en accroissant la part du tri. Impacte : l ensemble des services, l intercommunalité, la gestion du patrimoine, la politique de communication Gérer l eau comme une ressource rare Actions : mener une campagne incitative en faveur de la réduction des consommations privées et publiques (soutien à la récupération des eaux de pluies, sensibilisation sur les économies réalisables, notamment auprès des propriétaires d espaces verts et des utilisateurs sportifs ) Impacte : la politique de gestion du patrimoine, la gestion des espaces verts, l intercommunalité, la politique de communication, la politique des sports, la communication interne Cibler la politique sociale sur les plus précaires Actions : mener une analyse des besoins sociaux et évaluer l action des associations qui œuvrent dans le domaine social, pour mieux cibler l action sociale sur les plus défavorisés, notamment en liant cette aide à des conditions de ressources ; renforcer l action en faveur de l insertion, ouvrir davantage de postes pour les actifs handicapés et solliciter les entreprises adaptées et les Etablissements et Services d Aide par le Travail (ESAT). Impacte : la politique sociale et familiale, l animation culturelle, les marchés publics et les achats, la politique sportive, le logement, l emploi, les liens avec le département 154
13 CONCLUSION Favoriser le lien social et l émergence d une conscience collective Actions : ouvrir des espaces physiques et virtuels favorisant le lien social et l intergénérationalité, solliciter la population en amont de projets municipaux, ouvrir l accès des comités de quartier à l ensemble de la population Impacte : l ensemble des politiques de la Ville Accroître les synergies inter-territoriales Actions : consolider la structure intercommunale, accroitre le portefeuille de compétences de Cœur de Seine, mutualiser les moyens, doter la structure d un local propre et d agents à plein temps Impacte : l intercommunalité, et la plupart des politiques communales UN ENGAGEMENT COLLECTIF Ces enjeux ou plutôt : ces pistes de réflexion pour la définition des enjeux territoriaux ainsi que les éléments d analyse de ce pré-diagnostic ne constituent qu une base, certainement incomplète et partielle, pour définir au mieux les grandes orientations stratégiques du plan d actions que la Ville souhaite engager. Chacun est donc invité à le découvrir, l affiner, le corriger, l enrichir, afin qu il devienne un diagnostic partagé. C est, en soi, le gage d une analyse plus fine. Mais c est surtout un élément fondamental pour engager une dynamique globale, au niveau du territoire, sans laquelle il ne pourra pas y avoir de résultats concrets. Le développement durable n est pas, en effet ; une démarche «d experts», limitée aux seuls acteurs traditionnels du jeu institutionnel et politique. Il ne doit surtout pas l être : au contraire, il doit être l affaire de tous. En cela, il rejoint d ailleurs nos principes républicains, et les valeurs fondamentales de la démocratie. La démarche engagée par la Ville est, dans ce cadre, parfaitement exemplaire, puisqu elle prévoit tout à la fois un partage du diagnostic, et une élaboration participative du plan d actions. Loin de se limiter à un exercice administratif sans portée, cet Agenda 21 s inscrira donc pleinement dans une démarche de développement durable efficace, permettant de répondre aux enjeux mentionnés. Dans ce cadre, il constituera alors, pour tout un territoire, un véritable engagement collectif de «vivre ensemble» ; une dynamique transversale inscrite dans la modernité; et l incarnation d une volonté, réaliste et ambitieuse, mise au service de l Homme et de la Planète. 155
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