Rapport sur les Travaux Scientifiques du Parc Marin de la Côte Bleue. Années

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3 Rapport sur les Travaux Scientifiques du Parc Marin de la Côte Bleue. Années AVANT PROPOS 4 2. PRESENTATION ET CONTEXTE DE LA COTE BLEUE Contexte socio-économique Contexte écologique Contexte réglementaire Zones Marines Protégées Concession du Parc Marin Site Natura 2000 «Côte Bleue Marine» ASPIM. Aire Spécialement Protégée d Importance Méditerranéenne Périmètres d inventaires ZNIEFF Le Parc Marin, gestionnaire du milieu marin de la Côte Bleue Présentation du PMCB Missions et actions Les reserves marines de la Côte Bleue : une gestion au quotidien Balisage et entretien Surveillance Aménagements complémentaires en récifs artificiels OBJECTIFS 1 ET 2 : RENFORCER LA CONNAISSANCE DU PATRIMOINE NATUREL MARIN - GERER, PROTEGER ET VALORISER LES MILIEUX NATURELS DE LA COTE BLEUE Pérenniser les suivis scientifiques L herbier de Posidonie Distribution de l herbier sur la Côte Bleue Physionomie et état de l herbier sur la Côte Bleue Dynamique évolutive de l herbier le long des balisages permanents Suivi du balisage le plus profond de la Côte Bleue. Réseau TEMPO Synthèse des réseaux de surveillance en Le corail rouge Suivi du corail dans les réserves Distribution des tailles des colonies de corail rouge pêchées sur le site de «Frappaou» en Mise en place d un sanctuaire à corail rouge en Site de l Epine d Est de Carro Suivis des températures dans les réserves, observatoire du changement climatique global Suivi des températures dans la réserve du Cap Couronne Suivi des températures dans la réserve de Carry-le-Rouet Tendances évolutives Le réseau T-MEDNET Suivis bi-annuels de l oursin comestible L oursin, ressource exploitée Statut, reglementation et menaces potentielles Suivi à long terme des oursins sur la Côte Bleue. Résultats des campagnes 2012 à Etendre les suivis à visée écologique et sur les espèces patrimoniales Les mérous Suivis sur la Côte Bleue Marquage et relaché de mérous Statut du corb et des mérous en Science collaborative, retour d informations en 2013 et Science participative, recensement des «espèces qui comptent» Etat de la population des mérous en Evolution de la population dans les calanques Etat de la population des corbs en 2013 et La grande nacre (Pinna nobilis) Inventaire dans l anse de Bonnieu en 2011 et Suivi des grandes nacres dans la réserve de Carry-le-Rouet En cas d utilisation, ce rapport peut être cité sous la forme suivante : Charbonnel E., Bachet F., Monin M., Bellan-Santini D., Rapport sur les travaux scientifiques du Parc Marin de la Côte Bleue. Années Rapport Parc Marin de la Côte Bleue - Agence de l Eau RMC, Fr. : Parc Marin de la Côte Bleue 1

4 Transplantation de grandes nacres dans la réserve du Cap Couronne Les gorgonaires Démographie des populations de gorgones sur la Côte Bleue Suivi des nécroses des gorgones Le Parc Marin, observatoire de la biodiversité et des espèces protégées Poursuivre l étude de l effet réserve sur la réserve de Carry-le-Rouet protégée depuis près de 30 ans Une réserve marine, comment ça marche? Résultats obtenus sur la Réserve de Carry-le-Rouet Premiers résultats des retours Pérenniser le suivi triennal de la réserve du Cap-Couronne Résultats obtenus par comptages plongée en 2013 sur la réserve du Cap-Couronne Effet réserve sur les ressources halieutiques. Suivi par pêches expérimentales de la réserve de Couronne Poursuivre une participation active aux programmes de recherche européens à l image de Biomex Les réserves de la Côte Bleue, un laboratoire scientifique Programme de recherche APR Liteau projet Roc Connect Programme INDEX COR ( ) sur l état de conservation et vitalité du Coralligène Méthode et métriques retenus dans l'indice INDEX-COR Sites ateliers tests et premiers résultats de l indice Programme GECO-MED ( ), approche écosystémique pour la gestion des habitats marins Les réserves de la Côte Bleue, outils d expérimentations Caméras vidéo rotatives d IFREMER Suivis océanographiques dans les réserves Animer le Conseil Scientifique Réunions du Conseil Scientifique Les 14 ème journées de la mer de Carry-le-Rouet et du Parc Marin Conférences scientifiques en 2013 lors des 30 ans du Parc Marin Le Conseil scientifique et les inventaires biologiques sur la Côte Bleue Participation du PMCB aux colloques scientifiques Valorisation scientifique et collaboration à des publications OBJECTIF 3 : VALORISER LA RESSOURCE HALIEUTIQUE ET ASSURER LES CONDITIONS D UNE PECHE COTIERE DURABLE Suivi de la pêche professionnelle sur la Côte Bleue. Thèse K. Leleu Bilan des suivis de la pêche dans le Parc Marin en Aspects sociologiques et perception des pêcheurs professionnels Suivre les débarquements et l effort de pêche Profondeur, distance à la côte, longueur de filet Activité Biodiversité et captures Proposer une démarche de pêche durable OBJECTIF 4 : FAVORISER UNE GESTION RAISONNEE DES USAGES RECREATIFS LIES A LA MER ET AU LITTORAL Suivre la fréquentation et la problématique des mouillages Suivi de la fréquentation estivale. Evolution entre 2007 et Etude de cas îlots des Mornas. Comptage du 17 août Etude de cas anse de Bonnieu. Comptage du 18 août Etude de cas île de l Elevine. Comptage du 18 août Suivi de la fréquentation sur un cycle annuel complet Comptages de fréquentation harmonisée avec le Parc National des Calanques Enquêtes socioéconomiques et perceptions des usagers Perception des pêcheurs récréatifs Perceptions des pêcheurs embarqués Perceptions des pêcheurs du bord Perceptions des chasseurs sous-marins Perception des plongeurs Etude sur les pratiques de plongée en Suivi de la fréquentation par les visiteurs aquatique dans la réserve de Carry-le-Rouet OBJECTIF 5 : ETRE LE RELAIS DES POLITIQUES LOCALES POUR LA MAITRISE DES POLLUTIONS, DES RISQUES NATURELS ET DES IMPACTS DES AMENAGEMENTS Suivi de l algue envahissante Caulerpa cylindracea Parc Marin de la Côte Bleue 2

5 6.2. Observatoire des autres espèces introduites et invasives Suivi de l algue microscopique Ostreopsis ovata Les poissons Siganus luridus et Fistularia commersonii Le Parc et les réserves, outils des réseaux de surveillance Réseau RINBIO Réseaux de surveillance DCE- Directive Cadre Eau Réseau qualité d eau Surfrider Réseau RECOR Suivi des algues de la frange littorale Projet de restauration écologique GIREL et pilote CYSTORE Projet de restauration écologique GIREL et pilote BIORESTORE Le projet PAMPA et les indicateurs d efficacité de l AMP BIBLIOGRAPHIE CITEE 176 Parc Marin de la Côte Bleue 3

6 1. AVANT PROPOS Le compte-rendu des travaux scientifiques du Parc Marin de la Côte Bleue (PMCB) a pour objet de mettre en valeur certains travaux et études à caractère scientifique réalisés dans les deux réserves de la Côte Bleue (zone de 85 ha à Carry-le-Rouet et 210 ha au Cap Couronne), mais également dans l ensemble de la zone de compétence du Parc Marin, située entre Marseille et Martigues le long des 40 kilomètres de littoral. L objectif du rapport est de rassembler les données scientifiques et techniques collectées et analysées dans ce territoire par le Parc Marin ou en relation avec lui. Ce rapport est diffusé à l ensemble des 22 membres du Conseil Scientifique du Parc, ainsi qu aux gestionnaires d espaces naturels marins protégés. Il est également disponible en ligne sur le site internet du Parc : Ce rapport présente les principaux résultats des suivis et des travaux scientifiques réalisés dans la zone de compétence du Syndicat Mixte Parc Marin de la Côte Bleue au cours des années 2012 à Les «monitoring» en routine et suivis annuels sont réalisés en interne par les agents plongeurs-biologistes du Parc Marin et concernent l évolution des populations d oursins comestibles, les températures en profondeur des réserves, le suivi des peuplements de poissons des réserves du Cap-Couronne et de Carry-le-Rouet, les suivis des espèces patrimoniales et à statut, etc. Les suivis du PMCB concernent également les usages, avec les données de la fréquentation estivale et son évolution (visiteurs aquatiques de la réserve de Carry-le-Rouet, comptages des plaisanciers et pêcheurs sur l ensemble de la Côte Bleue, suivi journalier des flux de navires dans les fonds de calanques) et les suivis sur la pêche professionnelle artisanale et la démarche de pêche durable. Les collaborations à des programmes de recherche appliquée sont également évoquées, tels que le projet Rocconnect (Liteau) sur la connectivité des gorgonaires, les caméras rotatives d IFREMER, le programme Index-Cor sur l état de conservation du coralligène, l approche écosystèmique de GECO-MED, etc. Enfin, la mise en œuvre sur la Côte Bleue des réseaux de surveillance du milieu marin opérés par les services de l Etat dans le cadre de la Directive Cadre sur l Eau sont évoqués (réseau RINBIO, campagne DCE 2012, Recor, Tempo, Surfrider, etc). Dans ce document, les suivis scientifiques sont présentés selon les axes définis dans le Plan de Gestion 2008/2015 du PMCB et s appuient sur les 6 grands objectifs stratégiques et le plan d actions issus de ce Plan de Gestion. Ces suivis sont réalisés principalement le cadre de l Objectif 1 du Plan de Gestion, qui vise à renforcer la connaissance du patrimoine naturel marin et du littoral. Ils correspondent à des suivis en routine ou ponctuel, complétant parfois des programmes de recherche plus larges, afin de répondre spécifiquement aux attentes de gestion de la structure. Objectifs 1 et 2 : Renforcer la connaissance du patrimoine naturel marin et littoral. Gérer, protéger, valoriser les milieux naturels de la Côte Bleue - Pérenniser les suivis scientifiques avec : La poursuite des suivis bi-annuels (capteurs de températures au niveau de 3 stations, évolution des populations d oursins comestibles au niveau de 10 stations), et pluri-annuels (balisages de l herbier de Posidonie, corail rouge, etc.). Ces «monitoring» permettent d avoir des informations sur les évolutions à long terme des paramètres physiques et biologiques des écosystèmes et des ressources. Ils sont très utiles en termes d indicateurs dans le contexte du changement climatique global ou de l évolution de la biodiversité et des pêcheries. - Etendre les suivis à visée écologique et sur les espèces patrimoniales Mener des campagnes d inventaires ponctuels d espèces patrimoniales, en collaboration avec les clubs de plongée locaux (depuis 2006, recensement annuel «des espèces qui comptent» (mérou brun, corb et nacre) dans les Calanques avec le CEBS13 de la FFESSM, retour d information sur les mérous des sites de plongée de la Côte Bleue). 3 réunions de concertation avec les clubs en Groupe de Travail plongée sur collaboration, retour d informations espèces patrimoniales. Recencement de la grande Nacre (anse de Bonnieu), mesures démographiques des populations de gorgones et suivi des nécroses. - Poursuivre l étude de l effet réserve sur la réserve de Carry-le-Rouet protégée depuis 30 ans Poursuivre le suivi des peuplements de poissons en reprenant la méthode opérée entre 1990 et 1993, avec une station réserve (Pierres du Château), une station hors réserve (Mornas). Le suivi a redémarré depuis 2011 au niveau des mêmes sites historiques, avec 4 transects de 25 x 4 m par station le long desquels sont comptées les espèces cibles de la pêche et de l effet réserve. - Pérenniser le suivi triennal de la réserve du Cap-Couronne Le suivi des peuplements de poissons de la réserve du Cap-Couronne constitue un suivi unique en Méditerranée, du fait d un état initial en 1995, avant la création de la réserve. Les séries à long terme sont Parc Marin de la Côte Bleue 4

7 très intéressantes pour appréhender l évolution du milieu et la montée en charge de l effet réserve. Tous les trois ans un suivi est réalisé selon la même méthodologie (comptages en plongée au niveau de 6 stations (x12 transects) et 4 pêches expérimentales à 2 profondeurs). - Poursuivre une participation active aux programmes de recherche européens à l image de Biomex Participation du Parc Marin à des programmes de recherche appliquée, tels que ceux actuellement menés (ANR projet Liteau Roc Connect sur la connectivité génétique des gorgonaires, projet IndexCor sur la vitalité du coralligène, projet GECO-MED sur l approche écosystémique) ; Le PMCB sert de «laboratoire grandeur nature», avec plusieurs programmes de recherche qui s enchainent : : indicateurs Aires Marines Protégées programme (PAMPA/liteau ANR), : usages socioéconomiques des AMP (Empafish), : exportation de biomasse des zones marines protégées (BIOMEX) ; Mise à disposition des moyens logistiques et humains du Parc pour des collaborations scientifiques de recherche appliquée, dans le cadre de ces programmes. - Animer le Conseil Scientifique Faire vivre le Conseil Scientifique (programmation de réunions annuelles, définition des axes d études et de recherche, collaborations scientifiques, participation à des colloques) ; Edition du compte-rendu des travaux scientifiques du Parc Marin et diffusion, collaboration à des publications scientifiques, présentation à des colloques, veille scientifique et réseaux d échanges. Objectif 3 : Valoriser la ressource halieutique et assurer les conditions d une pêche côtière durable - Suivre l effort de pêche Suite à l état des lieux des pratiques de pêches (thèse K. Leleu, 2012), poursuite du suivi de la pêche professionnelle en routine : techniques et lieux de pêche, espèces et saisonnalité, suivi des espèces cibles halieutiques et patrimoniales (collecte auprès des pêcheurs sentinelles du milieu). Conception d une base de données spécifique PMCB du suivi de l effort de pêche (3 mois en 2012). Tournée mensuelle dans les ports et saisie des fiches de pêches sur la base de donnée pêche) ; Embarquement ponctuel des agents sur le terrain ; Mise en place d une charte de pêche durable, dans le cadre de N2000 ; Récupération des engins de pêche perdus ; Réflexion sur une fiche de pêche commune à la Côte Bleue (base de données Access depuis 2012) ; Renforcement des partenariats avec les autres gestionnaires relatifs aux suivis de la pêche professionnelle et de la pêche de loisir. Objectif 4 : Favoriser une gestion raisonnée des usages récréatifs liés à la mer et au littoral - Suivre la fréquentation, et la problématique des mouillages Suivi de la fréquentation estivale et la problématique des mouillages (patrouille CB, 10 j comptages tous les étés depuis 2006), suivi journalier des fonds de calanques les plus fréquentées (2012 Elevine, 2013 Bonnieu, 2014 Mornas) ; Harmonisation des comptages de fréquentation à l échelle de la Rade de Marseille, en partenariat avec le Parc National des Calanques et le CEN Frioul (fréquentation harmonisée et comptages communs depuis 2012) ; Mise en relation des données Med Obs (Observatoire aérien des usages) et des suivis de fréquentation réalisés en interne sur la Côte Bleue. Objectif 5 : Etre le relais des politiques locales pour la maitrise des pollutions, des risques naturels et des impacts des aménagements - Suivre l espèce invasive Caulerpa cylindracea et effectuer une veille sur l éventuelle apparition de Caulerpa taxifolia Veille écologique et cartographique de l évolution de Caulerpa cylindracea. Prévoir une réponse adaptée en cas d apparition de Caulerpa taxifolia. Retour d information de signalisations auprès de l Observatoire sur l expansion des Caulerpes ( Campagnes de sensibilisation et d information des usagers locaux (plongeurs, chasseurs sous-marins (convention FNPSA), apnéistes, plaisanciers (Ecogestes Méditerranée), pêcheurs professionnels et récréatifs). D autres espèces invasives ont été ajoutées, avec le suivi depuis 2010 de l algue planctonique toxique Ostreopsis ovata (prélèvements d eau pour Surfrider Foundation Europe, et d oursins pour l IFREMER), la signalisation des poissons lessepsiens (Fistularia, Siganus). A la fin 2014, l évaluation du Plan de Gestion par le Comité Technique (réunion du 14 novembre) a permis de voir que sur les 87 actions prévues, 65 étaient à jours (75%), 11 en retard (12,5%) et 11 actions non commencées, soit seulement 12,5%. La feuille de route établie est donc bien suivie par la structure, malgré une évolution budgétaire qui a à peine atteint en 2014 les 2/3 des objectifs financiers prévus dans le Plan de Gestion ( contre prévus). Parc Marin de la Côte Bleue 5

8 Plusieurs évolutions et reconnaissance de la structure ont eu lieu durant la période En février 2012, le Parc Marin de la Côte Bleue est désigné comme ASPIM (Aire Spécialement Protégée d Importance Méditerranéenne) par les Etats des parties contractantes de la Convention de Barcelone ; la Côte Bleue devenant ainsi le quatrième site français labélisé ASPIM, avec la lagune du Brusc, et après le Parc National de Port-Cros, le Parc International Marin des Bouches de Bonifacio et le sanctuaire Pélagos. En novembre 2014, le Parc Marin devient animateur du site «Côte Bleue Marine» dans le cadre du réseau européen Natura 2000, après avoir élaboré le Document d Objectif entre 2009 et 2013 (document validé en septembre 2013). Ce site de hectares, englobe la majeure partie du territoire du Parc Marin et s étend jusqu à l isobathe des 100 mètres (environ 6 milles nautiques). Les objectifs et orientations de Natura 2000 en mer visent au bon état de conservation des habitats marins. Les 36 mesures de gestion identifiées dans le DOCOB rejoignent à 90% les actions figurant dans le Plan de Gestion de la structure. En 2014, le PMCB a aussi obtenu le renouvellement des arrêtés ministériel et préfectoral de règlementation des 2 zones marines protégée de Carry-le-Rouet et du cap Couronne pour une durée non-limitée, ce qui représente une évolution considérable de la perception de cette structure par les autorités de l Etat, et une acceptation notable de ces mesures règlementaires contraignantes au plan local et plus général. Dans le contexte actuel d évolution incertaine des compétences et des possibilités d intervention financière des collectivités, les évolutions récentes du Parc Marin et les résultats scientifiques tangibles obtenus sur la Côte Bleue positionnent de plus en plus le PMCB comme structure de gestion référente pour les services de l Etat. Le PMCB est ainsi consulté pour tous les projets littoraux et marins du secteur (dont certains stratégiques au plan national comme le projet de liaison électrique sous-marine RTE Midi-Provence), pour toutes les évaluations d incidences au titre de Natura 2000, pour des projets situés à l extérieur de son territoire de compétence (Eoliennes Provence Grand Large), et pour les diverses démarches territoriales, littorales ou marines : Schéma Régional de Cohérence Ecologique, Stratégie Globale Biodiversité, Stratégie Régionale de la Mer et du Littoral, chantier ville/nature de la Métropole, GIZC,, Contrat de Baie de la Métropole, stratégies de façade récifs de la DIRM, mouillages, occupation du DPM, etc). L action menée par le Parc Marin s inscrit clairement dans les orientations fixées au plan national et au plan européen en faveur de la préservation des milieux naturels et littoraux, et qui constituent des obligations de résultats pour les étas membres de l Union Européenne (Directive Habitats, Directive Cadre Eau, Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin, etc). Parc Marin de la Côte Bleue 6

9 2. PRESENTATION ET CONTEXTE DE LA COTE BLEUE 2.1. Contexte socio-économique Les usages maritimes sur la Côte Bleue sont bien développés et le littoral comprend 14 ports (dont 10 sont considérés comme des ports-abris saisonniers), pour une capacité totale de anneaux. La capacité de la plaisance est donc modérée sur le territoire de la Côte Bleue, mais la pression de plaisance qui s exerce est potentiellement élevée, avec une capacité de anneaux à l Ouest (Golfe de Fos) et de anneaux dans la rade de Marseille à l Est. Les comptages de fréquentation réalisés sur la Côte Bleue par le PMCB depuis 2007 en période estivale montrent une augmentation constante du nombre de bateaux de plaisance, passant de 139/jour en 2007 à un pic de 242/jour en 2011 puis est redescendu à 192 bateaux/jour en 2014 (moyenne sur 10 jours de comptages au cours des pics de fréquentation estivaux). En une seule journée, le nombre maximum a atteint 450 bateaux en Les activités structurantes du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) sont situées de part et d autre de la Côte Bleue, avec les deux grands pôles que sont le port de l Estaque-Marseille à l Est, et le port de Fos et ses complexes pétrochimiques et industriels à l Ouest (industrie lourde et des infrastructures portuaires des terminaux pétroliers, minéraliers et à conteneurs). La pêche artisanale dite aux «petits métiers» est la principale activité professionnelle maritime sur la Côte Bleue. C est la polyvalence qui caractérise la pêcherie artisanale de la Côte Bleue, avec une grande diversité des techniques de pêche et des métiers pratiqués, des captures et des lieux de pêche. Hormis son poids économique, la pêche traditionnelle est une activité ancestrale qui représente une forte valeur patrimoniale et culturelle. Elle constitue la principale, voire la seule animation et activité quotidienne dans les ports de la Côte Bleue, à laquelle la population locale est très attachée. La pêche artisanale aux «petits métiers» est pratiquée par des bateaux de petite taille, relativement âgés, de faible jauge et puissance. En 2010, 56 bateaux disposaient d un Permis de Mise en Exploitation sur 6 ports de la Côte Bleue, dont 33 ont été observés actifs. Carro constitue le port le plus important avec 31 bateaux ; Sausset, Carry et le trio La Redonne-Méjean-Niolon disposent de moins de bateaux (respectivement 9, 7 et 9). 62 pêcheurs travaillent sur les bateaux, dont 32 patrons de pêche, 18 marins permanents et 12 marins occasionnels. Les ressources de la Côte Bleue sont principalement ciblées par le filet (92% des engins de pêche). Les 7 principaux métiers 2 exercés par les fileyeurs ont été caractérisés avec des cartes de localisation de l effort de pêche, la description des captures et les rendements pour chacun (thèse Leleu, 2012). La pêche récréative est une activité très développée sur la Côte Bleue. Un suivi de la fréquentation a été réalisé par le Parc Marin de la Côte Bleue durant un cycle annuel complet, entre avril 2008 et mars 2009 (rythme d'échantillonnage de 5 j/mois, avec 3j «semaine» et 2j «week-end»). A partir des 59 jours de comptages, un essai d extrapolation à l année a été effectué lors du projet Pampa. Au total, le nombre d actions de pêche sur la Côte Bleue, extrapolé sur une année, s est élevé à pour la chasse sous-marine, pour la pêche du bord et pour la pêche embarquée pour bateaux, soit un total de pêcheurs de loisir par an, pour un volume de prélèvement évalué à 52,6 tonnes (Charbonnel et al., 2009, 2013). Environ 141 tonnes par an sont capturées par la pêche professionnelle artisanale (Leleu, 2012). Néanmoins, sur ces 141 tonnes, plus de 50% proviennent des métiers "Merlu" et "Sole" qui se pratiquent au large et n'entrent pas en compétition avec la pêche récréative, ni avec le territoire qu'elle fréquente. En se focalisant uniquement sur les espèces ciblées par les pêcheurs professionnels et de loisirs, et donc sur le même territoire côtier ou s exerce l effort de pêche, le prélèvement par les pêcheurs professionnels est d environ 60 tonnes par an pour 5 de leurs métiers principaux (métiers «Sparidés», «Loup», «Rouget», «Soupe» et «Langouste»), donc très proche de ce que prélèverait la pêche récréative (52,6 t). Il existe de fortes interactions entre la pêche artisanale et de loisir (Leleu, 2012 ; Charbonnel et al., 2013). Les usages de loisirs sont très développés dans les Bouches-du-Rhône, ce sont les sites littoraux comme la Côte Bleue ou les Calanques qui présentent la plus grande attractivité, grâce à la mer et un littoral diversifié. Du fait de sa situation proche de l agglomération marseillaise et des villes de Martigues et de l étang de Berre, la vocation d espace de loisirs de la Côte Bleue est confirmée par les nombreux usages récréatifs en mer qui drainent les pratiquants de la plaisance, de la plongée sous- 2 Un métier est la combinaison d un engin de pêche, d un groupe d espèces cibles, d une période et d un territoire de pêche. Ces métiers sont les suivants : sparidés, loup, rouget, merlu, soupe, sole et langouste. Falaises rocheuses de la Côte Bleue. Photo : F. Bachet/PMCB. Parc Marin de la Côte Bleue 7

10 marine, de la pêche de loisirs (du bord, embarquée et chasse sous-marine), de la baignade, de la voile et du surf ou encore du kayak de mer, en pleine expansion. La Côte Bleue est une zone très fréquentée par les plongeurs et compte 32 structures et clubs de plongée plongeant régulièrement sur son territoire, pour un total d environ plongées par an. Au total, les usages et activités en mer sont donc nombreux sur la Côte Bleue, compte tenu de son attrait naturel, de sa facilité d accès et de la proximité avec les grands centres urbains, avec une affluence touristique importante durant la période estivale Contexte écologique La Côte Bleue constitue une zone riche sur le plan biologique et halieutique, du fait de la transition entre le faciès sédimentaire des côtes basses du Golfe du Lion, sous l'influence marquée du Rhône et de ses apports (alluvions, substances nutritives) et le faciès rocheux des côtes de Provence qui se poursuit jusqu'à la frontière italienne, aux caractéristiques océanographiques beaucoup plus oligotrophes. Les eaux de ce secteur sont caractérisées par des upwellings et des courants alternatifs d'est et d'ouest, ces derniers étant sous influence rhodanienne. Ils véhiculent des eaux assez eutrophisées, très riches en plancton, à l'origine de la luxuriance de la faune fixée et mobile. Les principaux habitats sous-marins sont représentés sur la Côte Bleue (Figure 1), avec notamment l herbier de Posidonie qui est le plus vaste herbier des Bouches-du-Rhône, avec ha. L herbier de la Côte Bleue est aussi le dernier vers l Ouest jusqu à la frontière espagnole avant la Côte Vermeille, hormis les quelques parcelles du Languedoc autour d Agde et de Palavas. Présent sur la plupart de la Côte Bleue entre la surface et 30 m de profondeur, cet herbier est très varié et original dans sa répartition car il est souvent associé en mosaïque avec d autres habitats rocheux. Le coralligène est également bien développé, sur 238,5 ha, avec plusieurs roches coralligène au large, jusqu à m de profondeur. Cette juxtaposition des habitats renforce la valeur patrimoniale de la Côte Bleue et sa qualité paysagère, en favorisant le développement de peuplements extrêmement riches et diversifiés. Figure 1 : Carte des habitats marins de la Côte Bleue. L herbier de Posidonie est représenté en vert, les roches en rouge et les récifs coralligène en violet. Cartographie issue des inventaires biologiques Cartham (Astruch et al., 2011). Parc Marin de la Côte Bleue 8

11 2.3. Contexte réglementaire Zones Marines Protégées Deux Zones Marines Protégées ont été créées sur la Côte Bleue, à Carry-le-Rouet en 1983 (85 ha) puis au Cap Couronne en 1996 (2010 ha). Au sein de ces deux réserves de pêche réglementées, toutes formes de prélèvement de la ressource sont interdites (pêche sous toutes ses formes, y compris la pêche professionnelle, chasse sous-marine et récolte des fruits de mer), mais également la plongée en scaphandre autonome, le mouillage des navires et le dragage. Ce sont les 2 principales réserves marines à protection renforcée du littoral PACA, soit 295 ha réglementés et strictement protégés qui assurent une protection poussée de 7,4 % des petits fonds compris entre 0 et -50 m de profondeur, qui sont les plus productifs et qui contiennent les habitats les plus sensibles (herbier de Posidonie et récifs coralligène). Le PMCB a obtenu en 2014 le renouvellement des arrêtés ministériel et préfectoral de règlementation des 2 réserves pour une durée non-limitée, ce qui représente une évolution considérable de la perception du Parc par les autorités de l Etat, et une acceptation notable de ces mesures règlementaires contraignantes au plan local et plus général (Bachet & Charbonnel, 2013) Concession du Parc Marin La Côte Bleue est située dans une concession d utilisation des dépendances du domaine public maritime de ha, attribuée au Parc Marin de la Côte Bleue en décembre 2003 pour une durée de 30 ans, renouvelable. La zone d intervention statutaire du PMCB concerne l ensemble du territoire maritime de la Côte Bleue, soit 43 km de linéaire côtier (à l échelle 1/ ) jusqu à 3 MN au large, entre la pointe de Corbières (Marseille) et l anse des Laurons (Martigues, Figure 2). Figure 2 : carte représentant les zonages réglementaires sur la Côte Bleue Site Natura 2000 «Côte Bleue Marine» La concession et les deux Zones Marines Protégées sont également intégrées au site Natura 2000 «Côte Bleue Marine» (FR ) qui s étend sur ha et englobe l ensemble du littoral de la Côte Bleue jusqu à 6 milles au large et 100 m de profondeur (Figure 2). Le Syndicat Mixte Parc Marin de la Côte Bleue a été désigné opérateur du Parc Marin de la Côte Bleue 9

12 site «Côte Bleue Marine» en novembre 2009, en charge de l élaboration et la rédaction du DOCOB «Document d Objectfs» du site (Charbonnel et al., 2013). Le DOCOB, réalisé de manière concertée avec l ensemble des acteurs du territoire de la Côte Bleue, a été validé lors du 4 ème Comité de Pilotage (COPIL) le 24 septembre Il a été approuvé par les Préfets (maritime et de département), avec l arrêté inter prefectoral du 21 juin Le DOCOB dresse un état des lieux biologique, écologique et socio-économique. Il définit les enjeux et les objectifs à atteindre sur le site pour garantir la conservation ou le maintien des habitats/espèces d intérêt communautaire. Enfin, il liste et détaille les actions à mettre en œuvre pour réaliser ces objectifs de conservation. Le DOCOB est découpé en 2 tomes distincts : le Tome 1 concerne le diagnostic, les enjeux et objectifs de conservation ; le Tome 2 correspond aux mesures de gestion et aux fiches actions. L ensemble du DOCOB et des documents annexes (1 828 pages) est téléchargeable sur le site internet Natura 2000 du PMCB : Le 6 novembre 2014, le PMCB a été officiellement désigné animateur du site, lors du 5 ème COPIL ASPIM. Aire Spécialement Protégée d Importance Méditerranéenne En 2011, l Etat français a présenté et soutenu la candidature du Parc Marin de la Côte Bleue au réseau des Aires Spécialement Protégées d Importance Méditerranéenne (ASPIM) du PNUE RAC/SPA (Charbonnel & Bachet, 2011). La candidature a été retenue le 17 mai 2011 et la décision a été officiellement validée par les Etats lors de la 17 ième réunion des parties contractantes de la Convention de Barcelone du 8 au 10 février 2012 à Paris. La Côte Bleue devient ainsi le quatrième site français labélisé ASPIM (Figure 3), avec la lagune du Brusc, et après le Parc National de Port-Cros (2001), le sanctuaire Pélagos (2001) et le Parc International Marin des Bouches de Bonifacio (2009). Figure 3 : Liste des 32 ASPIM (Aires Spécialement protégées d Intérêt Méditerranéen) en Méditerranée, dont 5 sont françaises (UNEP, RAC-SPA) Périmètres d inventaires ZNIEFF L objectif des Z.N.I.E.F.F. (Zones Naturelles d Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique) est de recenser et inventorier les espaces naturels écologiquement riches. Les Z.N.I.E.F.F. ne constituent pas une protection réglementaire opposable aux tiers, mais elles doivent être prises en compte dans les projets d aménagement et d urbanisme. Parc Marin de la Côte Bleue 10

13 Il existe sur le territoire de la Côte Bleue sept Z.N.I.E.F.F-mer de type I (deuxième génération) qui occupent une surface de plus de ha (Tableau 1). Deux Z.N.I.E.F.F concerne les 2 réserves, qu elles surperposent. L ensemble des herbiers de Posidonies, soit plus de ha, est inclus dans la Z.N.I.E.F.F Tableau 1 : Les Z.N.I.E.F.F.-mer (type I, deuxième génération) de la Côte Bleue, dont les 2 réserves marines (en gras). Source DREAL PACA, 2011, Bellan-Santini et al., Nom de la ZNIEFF De Ponteau à la pointe de Carro ( ) Herbiers à Posidonies de la Côte Bleue ( ) Coralligène profond de la Côte Bleue ( ) Zone marine protégée du Cap Couronne ( ) Ilot Aragnon ( ) Zone marine protégée de Carry le Rouet ( ) De Rouet à Niolon ( ) Surface et profondeur 548 ha 0 m à 30 m 1007 ha 0 m à 30 m 900 ha 30 m à 60 m 257 ha 11 m à 50 m 53 ha 0 m à 30 m 124 ha 0 m à 30 m 636 ha 0 m à 50 m Descriptif et intérêt Cette zone présente des caractéristiques intéressantes dont les principales sont : le paysage sous-marin de grande qualité, la présence de corail rouge et un intérêt halieutique (zone de reproduction de poissons et gisements naturels d huîtres). Rôle écologique capital par la présence de l herbier de Posidonies, un des plus typiques et le plus vaste des Bouches-du-Rhône. Le paysage sous-marin est d une qualité exceptionnelle (falaise sousmarine, tombant, etc.), présence de corail et de gorgones. Zone protégée présentant des paysages et espèces remarquables, comme l herbier de Posidonie et les concrétionnements coralligènes. Zone de fort intérêt halieutique. La diversité spécifique de la zone est importante, offrant un paysage sous-marin d une qualité exceptionnelle. Des constructions biologiques monumentales comme l herbier de Posidonie et les concrétionnements coralligènes ainsi que des espèces dominantes remarquables comme le corail et les gorgones. Zone possédant sur son littoral un récif corallien fossile représentatif de l Aquitanien. Les concrétionnements coralligènes, les falaises sous-marines et les tombants forment des paysages sous-marins d une qualité exceptionnelle. Intérêt scientifique en particulier pour les grottes de la zone. Communes concernées Martigues Martigues, Sausset les Pins, Carry-le-Rouet, Ensuès-la-Redonne, Le Rove Martigues, Sausset les Pins, Carry-le-Rouet Martigues Martigues Carry-le-Rouet Carry-le-Rouet, Ensuès-la-Redonne, Le Rove 2.4. Le Parc Marin, gestionnaire du milieu marin de la Côte Bleue Présentation du PMCB Le Parc Marin de la Côte Bleue (PMCB) poursuit depuis 1983 des objectifs de protection du milieu marin, de gestion des ressources côtières, de recherche scientifique, et de sensibilisation du public. Il s agit d'une structure originale et très atypique, qui repose depuis l'origine sur une coopération étroite entre les collectivités territoriales et les organisations professionnelles de la pêche pour atteindre des objectifs de gestion. Le PMCB est un établissement public qui rassemble la Région Provence-Alpes-Côte d'azur, le Département des Bouches-du-Rhône, les cinq communes de la Côte Bleue (Martigues, Sausset les Pins, Carry-le-Rouet, Ensuès-la- Redonne et le Rove), et en tant que membres associés les Prud'homies et Comités Locaux des Pêches Maritimes de Marseille et de Martigues. Le passage à un statut de Syndicat Mixte en 2000 a permis de mettre en place une structure pérenne, avec un Comité Syndical (27 membres) et un Conseil Scientifique (22 membres), tout en poursuivant les actions déjà engagées. Depuis l année 2008, le Parc Marin s appuie, pour mettre en œuvre et développer ses actions, sur les six grands objectifs stratégiques (Tableau 2) définis dans son Plan de Gestion , avec la définition de 87 actions (Bachet et al., 2009): 1 - Renforcer la connaissance du patrimoine naturel marin et littoral de la Côte Bleue ; 2 - Gérer, protéger et valoriser les milieux naturels marins et littoraux de la Côte Bleue ; 3 - Valoriser la ressource halieutique et assurer les conditions d'une pêche côtière durable ; 4 - Favoriser une gestion raisonnée des usages récréatifs liés à la mer et au littoral ; 5 - Etre le relais des politiques locales pour la maîtrise des pollutions, des risques naturels et des impacts des aménagements ; 6 - Répondre à la demande d'information, de sensibilisation et d'éducation du public et des acteurs locaux. Renforcer les partenariats sur l'environnement et le développement durable. Parc Marin de la Côte Bleue 11

14 Tableau 2 : Tableau de bord du suivi de l efficacité du Plan de Gestion du PMCB, avec pour chacun des 6 objectifs, le nombre d actions prévues, leur priorité (de 1 à 3), les actions réalisées, en cours de réalisation et non faites. Bilan PMCB de novembre Objectifs/actions Plan de Gestion PMCB 2013 Nombre Priorité actions Réalisée En cours Non faite Obj. 1. Renforcer la connaissance patrimoine naturel Connaissance scientifique Connaissance des 2 réserves Connaissance littoral terrestre Laboratoire de terrain pour la recherche Appui scientifique et technique pour la promotion AMP Obj. 2. Gérer, protéger, valoriser les milieux naturels Examiner évolution juridique du Parc Protection des milieux marins Conservation des espèces Mise en valeur des milieux de transition Préserver paysages littoraux et sous-marins Patrimoine culturel et historique Obj. 3. Valoriser les ressources et pêche durable Etude des activités halieutiques Démarche de pêche durable Expérimenter outils de gestion de la ressource Développement économique et social de la pêche artisanale Obj. 4. Gestion raisonnée des usages récréatifs Suivi des usages récréatifs Maîtriser les impacts des usages récréatifs Obj. 5. Relais des politiques publiques locales Collaborer aux réseaux de surveillance du milieu Collaborer avec les services de l Etat et collectivités Associer le PMCB aux décisions d aménagement Surveiller les conséquences de la lutte contre l érosion Diminuer les risques de pollution par hydrocarbures Obj. 6. Information, sensibilisation, éducation Sensibilisation et éducation du public et acteurs locaux Renforcer les partenariats Communication des actions du PMCB vers l extérieur Total % 75 % 12,5 % 12,5 % La démarche Natura 2000 se révèle complémentaire et vient renforcer ou légitimer un grand nombre des actions du Plan de Gestion. En effet, la démarche Natura s inscrit dans l ensemble des 6 objectifs prévus dans le Plan de Gestion. A la fin 2014, l évaluation du Plan de Gestion lors de la réunion du Comité Technique du 14 novembre 2014 a permis de voir que sur les 87 actions prévues, 65 étaient à jour et réalisées (75%), 11 en cours (12,5%) et 11 actions non commencées, soit seulement 12,5% Missions et actions Le PMCB s inspire des Parcs Naturels Régionaux terrestres : l objectif est la conservation, mais aussi la gestion et le développement économique. Les objectifs statutaires du PMCB sont les suivants: (i) la gestion, la protection, et la revalorisation des milieux naturels marins et littoraux, (ii) la contribution au développement économique et social des activités liées à la mer, et en particulier de la pêche professionnelle artisanale, (iii) l'accueil, l'information et l'éducation du public, et en particulier des scolaires, (iv) la réalisation d'actions expérimentales ou exemplaires dans les domaines ci dessus, et la contribution à des programmes de recherche scientifique. Le Parc Marin gère les deux zones marines protégées de la Côte Bleue, où toute forme de pêche, la plongée en scaphandre, et le mouillage sont interdits (Figure 4). Ces deux réserves ont longtemps constitué les deux principales zones marines à protection renforcée du littoral PACA, soit 295 ha réglementés et strictement protégés. Sur le territoire de la concession (9 873 ha), le Parc Marin mène depuis 30 ans des opérations de nature très variées d aménagements en récifs artificiels, à une échelle expérimentale, pour un volume total de m 3 de récifs artificiels de production et de protection, déployés devant l ensemble de la Côte Bleue, principalement à l extérieur des zones marines protégées. Les 2 catégories de récifs utilisés (production et protection) ne sont pas dissociables des 2 réserves marines. Ils fonctionnent de manière complémentaire, pour une préservation et une augmentation de la biodiversité et des ressources marines exploitées. Des programmes de recherche appliquée et des études scientifiques sur l' «effet réserve» et les ressources exploitées (poissons, oursins, corail) y sont menés depuis sa création, totalisant plus de quarante-cinq suivis Parc Marin de la Côte Bleue 12

15 scientifiques identifiés. Le Parc Marin a également créé dès son origine des programmes de sensibilisation des scolaires à la connaissance du milieu marin, avec la mise en place de stages de découverte (classes de mer). Plus de enfants ont été sensibilisés à l'environnement marin littoral dans le cadre de ces classes de mer. Un sentier sous-marin accueille également le grand public dans la ZMP de Carry-le-Rouet, tous les étés, depuis Après 30 ans de politique maritime littorale locale, le Parc Marin témoigne d une implication remarquable des collectivités territoriales dans la gestion locale du milieu marin et d un travail de collaboration et de co-construction avec la pêche professionnelle depuis l origine. Figure 4 : Carte de présentation de la concession attribuée au Parc Marin de la Côte Bleue en décembre 2003 : concession sur le DPM de ha, avec 2 zones marines à protection intégrale (295 ha, rectangles orange) et les aménagements complémentaires en récifs artificiels de production (5 sites, étoiles bleues) et de protection (lignes violettes, représentant 17,5 km de linéaire) Les reserves marines de la Côte Bleue : une gestion au quotidien La réserve marine de Carry-le-Rouet occupe une superficie de 85 ha. Elle a été mise en place il y a plus de 30 ans, en Elle longe et inclue l ensemble du littoral entre la falaise de La Tasse à l Est du port de Carry et le Cap de Nantes à l Ouest du port et de l anse du Rouet. Elle s étend jusqu à 0,5 mille nautique au large, au voisinage de la limite inférieure de l herbier de Posidonies. La profondeur maximale y est de 31 m. La réserve marine du Cap-Couronne, mise en place en 1996, s étend sur 210 ha de fonds compris entre -11 m et -52 m. Contrairement à la réserve de Carry, elle n inclue pas les petits fonds littoraux et commence à une distance d environ 150 m de la côte (profondeur -11 à -13 m) et s étend jusqu à environ 1 mille nautique au large. Elle regroupe environ 80 ha de fonds infralittoraux majoritairement occupés par l herbier de Posidonies (Figure 5). Au sein de ces deux réserves, toutes formes de prélèvement de la ressource sont interdites : la pêche sous toutes ses formes, y compris la pêche professionnelle, la chasse sous-marine et la récolte des fruits de mer. D autres activités comme la plongée en scaphandre autonome, le mouillage des navires et le dragage y sont également interdits. Ces réserves assurent une protection poussée de 7,4 % des petits fonds compris entre 0 et -50 m de profondeur, qui sont les plus productifs et qui contiennent les habitats les plus sensibles (herbier de Posidonie et récifs coralligène). Les superficies des biocénoses et habitats présents dans les 2 réserves sont détaillées dans le Tableau 3. On constate que l herbier de Posidonie occupe majoritairement les fonds de la réserve de Carry (80%), tandis que sa superficie est plus faible dans la réserve de Couronne (18%), principalement concernée par des fonds sédimentaires du Détritique Envasé (56,5%) et du Détritique Côtier (23%). Parc Marin de la Côte Bleue 13

16 Tableau 3 : Surfaces cartographiées et pourcentage d occupation des différents habitats marins des deux réserves du Parc Marin de la Côte Bleue. Réserve Cap-Couronne Carry-le-Rouet Libellé biocénose selon la superficie typologie MNHN Lambert 93 (Ha) Pourcentage Coralligène 3,88 1,97 herbier à Posidonia oceanica et herbier en mosaïque avec le Coralligène 35,74 18,13 Fonds détritiques envasés (DE) 111,36 56,49 Sables et graviers sous influence des courants de fond (SGCF) 0,01 0,01 Détritique côtier (DC) 45,93 23,30 Matte morte de Posidonie 2,88 3,11 Coralligène 0,86 0,93 herbier à Posidonia oceanica 73,62 79,66 Roches infralittorales à algues photophiles (RIAP) 13,17 14,25 Galets infralittoraux (GI) 0,02 0,02 Sables et graviers sous influence des courants de fond (SGCF) 1,61 1,74 Sables fins bien calibrés (SFBC) 0,10 0,11 A partir des représentations cartographiques effectuées sous SIG (système d information géographique) au PMCB, un zoom cartographique est réalisé sur les deux réserves de Carry-le-Rouet (Figure 5) et du Cap-Couronne (Figure 6). Figure 5 : Carte biocénotique des fonds de la réserve marine de Carry-le-Rouet de 85 ha (PMCB, septembre 2013). La légende et les codes couleurs des habitats sont indiqués dans la figure suivante. Parc Marin de la Côte Bleue 14

17 Figure 6 : Carte biocénotique des fonds de la réserve du Cap-Couronne (210 ha). Cartographie des habitats issue des inventaires biologiques Cartham (Astruch et al., 2011) et de l Atlas cartographique du DOCOB réalisé par le PMCB (Cadville et al., 2013) Balisage et entretien Les deux réserves marines sont délimitées en mer au moyen de 13 bouées de balisage de couleur jaune (9 bouées de type ES 630 et 4 bouées principales JET 2500) surmontées d une croix de Saint-André (marque spéciale) et d un éclairage assurant leur repérage la nuit. Sept bouées sont installées sur la réserve du Cap-Couronne, à des profondeurs variant entre -11 m et -50 m. Six bouées en mer délimitent la réserve de Carry-le-Rouet, à des profondeurs variant entre -7 m et -31 m, ainsi que deux espars à terre, qui complètent le dispositif de balisage. Parc Marin de la Côte Bleue 15

18 Les agents du PMCB assurent la pose et l entretien régulier des bouées-balises (inspection de chaque ligne de mouillage une fois par an et changement régulier des éléments d usure: élingues, manilles, chaînes). Hormis les bouées principales du large (entretien délégué par convention au service des Phares et Balises-DIRM, baliseur «Le Provence») qui présentent un mouillage classique (chaîne au fond), le PMCB a disposé les 9 autres bouées avec des flotteurs de rappel de sub-surface (3 bouées nokalon de 11 litres), qui évitent toute présence de chaîne au fond et ne dégradent pas l herbier de Posidonie. L ensemble des bouées ES 630 actuellement en place a remplacé entre 2011 et 2012 les bouées ES 1700, plus sensibles aux variations de mer. Les nouvelles bouées sont plus fiables, plus visibles et nécessitent moins d entretien. A côté des 13 bouées de balisage, le PMCB gère également le balisage temporaire estival de la réserve de Carry-le-Rouet qui signale la zone des 300 m (2 bouées) et délimite la zone de baignade de la plage du Cap-Rousset (3 bouées). Le Parc gère aussi le balisage de la ZRUB de Méjean (4 bouées). Les lignes de mouillages de ces neuf bouées sont également conçus sur le modèle des mouillages écologiques (principe de la ligne de mouillage tendue, avec flotteur de rappel, cordage polypropylène et chaîne située non-pas sur le fond mais sous la bouée) développés depuis 2003 par le Parc Marin, afin d éliminer les dégradations de l herbier de Posidonie au niveau du corps mort (évitement de la chaîne sur le fond). Bouée ES 630 Photo : F. Bachet/PMCB. Hormis le balisage en mer, un total de 38 panneaux à terre est disposé à tous les accès au littoral des réserves. Ces panneaux rappellent les interdictions en vigueur dans les 2 réserves de pêche. Surveillance en mer et maintenance des bouées de signalisation des deux Zones Marines Protégées du Parc Marin de la Côte Bleue (Photos : PMCB) Surveillance La surveillance des deux zones marines protégées de la Côte Bleue mobilise toute l année les agents commissionnés Gardes Particuliers du Parc Marin et les 3 agents saisonniers qui sont recrutés pour renforcer cette action essentielle entre les mois d avril et de septembre, période de forte affluence touristique. La présence accrue des agents sur le terrain, notamment durant la période estivale au cours de laquelle les patrouilles sont quasiment permanentes, permet de dissuader les actions de pêche dans les réserves. L effort de surveillance annuel en 2014 s élève à heures, dont 909 heures passées en mer, soit en moyenne 7h06/jour de surveillance. En 2013, cet effort s élèvait à heures, dont 700 heures passées en mer, soit en moyenne 6h12/jour de surveillance à Carry et 2h/jour à Cap Couronne. Les réserves de la Côte Bleue sont probablement parmis les plus surveillées de Méditerranée. Le nombre d infractions fluctue selon les années entre 34 et 80 par an sur la réserve de Carry-le-Rouet et entre 7 et 24 pour la réserve du Cap-Couronne (Tableau 4). Les infractions avec fort prélèvement ou intentionnelles font l objet de procès-verbaux de constatation d infraction établis par les agents du PMCB et sont transmis aux services de l Etat (Affaires maritimes, DDTM, Gendarmerie Maritime). Le nombre de PV annuel varie de 7 à 13 selon les années, hormis pour 2013 et 2014 ou un seul PV a été transmis aux autorités (chalutage). Panneau à terre rappelant la réglementation des Zones Marines Protégées. Photo PMCB Parc Marin de la Côte Bleue 16

19 Les actions de surveillance sont renforcées par une collaboration avec les services habilités de l Etat, notamment en ce qui concerne la surveillance de nuit, qui est renforcée depuis 2012, notamment l hiver pour la ZMP du Cap- Couronne avec des veilles nocturnes au sémaphore de la Marine Nationale, vis-à-vis de la problématique du chalutage illégal (5 nuits et 17h30 en 2012, 6 nuits en 2013, 3 nuits en 2014). Tableau 4 : Récapitulatif de l effort de surveillance du PMCB réalisé sur les deux Zones Marines Protégées (ZMP) de Carry-le-Rouet et du Cap- Couronne pour les 9 dernières années (2006 à 2014). ZMP de Carry- le-rouet Nombre de jours de surveillance Nombre de jours en mer Nombre d heures de surveillance Nombre d heures de surveillance en mer Nombre de nuits de surveillance Nombre d heures de nuit Nombre d infractions (nuit) (5) 34 (3) 41 (5) 80 (9) 41 (7) 71 (11) 52 (1) 68 (10) Nombre d interventions immédiates (3) ZMP du Cap-Couronne Nombre de jours de surveillance Nombre de jours en mer Nombre d heures de surveillance (nuit) (12) 313 (79) Nombre d heures de surveillance en mer Nombre d infractions Nombre d interventions immédiates Nombre de PV de constatations d infractions dressés et transmis Aménagements complémentaires en récifs artificiels De manière parrallèle et complémentaire à la création des 2 réserves, le Parc Marin de la Côte Bleue a expérimenté dès le départ des récifs artificiels. Les 2 réserves protégées et les récifs artificiels de production et de protection anti-chalutage fonctionnent de manière complémentaire. Le but final est d aboutir à une diminution des pressions néfastes à l écosystème, et à une augmentation de la sélectivité des prélèvements. L ensemble de ces dispositifs a très certainnement contribué au maintien de la pêche côtière professionnelle sur la Côte Bleue (plus de 60 marins aux petits métiers), alors qu elle est en déclin dans les zones voisines. Le PMCB a été un des précurseurs en France en matière d aménagements en récifs artificiels et mène depuis près de 30 ans des opérations de nature très variées, avec l utilisation de nombreux types de modules récifaux de production et de protection entre 1983 et 2004, pour un volume total de m 3 de récifs, soit 480 K d investissements (Tableau 5). Les objectifs des aménagements en récifs sont de soutenir la pêche artisanale aux petits métiers et de diversifier les habitats sur les fonds meubles ; ils concernent 2 aspects complémentaires : (i) la production halieutique, avec m 3 de récifs déployés en amas chaotiques sur 5 sites et destinés à augmenter la biodiversité et les ressources vivantes disponibles ; (ii) la protection du milieu marin et la gestion des ressources de pêche, avec 326 obstacles de protection anti-chalutage (soit m 3 ) déployés sur 17,5 km de radiales perpendiculaires à la côte. Ces récifs sont destinés à préserver les habitats prioritaires (herbier de Posidonie et roches coralligènes) et les ressources des actes de chalutage illégal dans la bande côtière des 3 milles (Charbonnel & Bachet, 2010). Récifs artificiels du Parc Marin de la Côte Bleue. Photo : L. Piechegut/PMCB. Parc Marin de la Côte Bleue 17

20 La plupart des récifs sont situés à l extérieur des zones marines protégées, et donc accessibles aux pêcheurs (professionnels et récréatifs) et aux plongeurs. Il n y a pas de réglementation particulière sur la majorité des récifs, excepté ceux qui se trouvent dans les 2 zones marines protégées où la pêche est interdite. Ceux-ci ne représentent que 16% du volume des récifs de production (429 m 3 ) et 26% du nombre de récifs de protection. De nombreux types de modules ont été testés, à la fois pour des effets de production et de protection. La plupart des récifs de production (7 types d architecture) sont constitués par de petits modules cubiques en béton de 1 à 2 m 3, disposés en amas chaotique de 60 à 100 m 3, ainsi que de grosses unités de 160 m 3 inspirés de la technologie japonaise, mais présentant une très faible complexité architecturale. Tableau 5: Présentation et chronologie des aménagements en récifs artificiels sur les 5 sites du Parc Marin de la Côte Bleue (Charbonnel & Bachet, 2010). En gras : récifs immergés dans les réserves. Sites/surfaces (ha) / Année volumes (m3) d immersion Niolon-Le Rove, 319 m , 1989 Ensuès-la-Redonne, 677 m , 1989 Carry-le-Rouet (réserve de 85 ha), m , 1990, , 1989 Sausset les Pins, m ,1990 Martigues-Cap Couronne (réserve de 210 ha), m Nature et description des modules utilisés m 3 de récifs de production de 3 types (83 cubes en béton de 1,7 m cubes de 2 m géant de 158 m 3 ) m 3 de récifs de production (112 cubes en béton de 1,7 m cubes de 2 m géants de 158 m 3 ) m 3 de récifs de protection (17 enrochements de 11 t (4,4 m 3 ) + 36 searocks 1,56 m 3 de 2 t) m 3 de récifs de production (36 modules alvéolaires, dont 27 tabulaires de 4 m 3 et 9 pyramidaux de 13 m 3 ) m 3 de récifs de protection (36 enrochements de 11 t (4,4 m 3 ) + 20 searocks 1,56 m 3 de 2t + 40 modules lourds 12,5 m 3 de 8t + 12 tripodes antisenne 14,8 m 3 de 3t) m 3 de récifs de production (195 cubes en béton de 1,7 m cubes de 2 m géants de 158 m 3 ) m 3 de récifs de protection (30 enrochements de 11 t (4,4 m 3 ) + 44 searocks 1,56 m 3 de 2t) m 3 de récifs de production (87 cubes en béton de 1,7 m 3 ) m 3 de récifs de protection (91«planche de Fakir» de 11 m 3 ) - 56 m 3 de récifs expérimentaux (6 modules «Khéops» de 9,4 m 3 ) Pour les récifs anti-chalutage, 5 types de modules ont été utilisés. Les premières expérimentations ont été conduites en 1986, avec des enrochements (blocs de carrière de 10 à 12 tonnes), une première en Méditerranée. Ces modules sont déployés un par un, séparés les uns des autres par une distance comprise entre 40 et 50 m. Ils ont été déployés en lignes, créant des barrières perpendiculaires à la côte, soit 17,5 km de barrières dans la zone côtière des 1,5 MN. Concernant les récifs artificiels de production, les suivis scientifiques ont montrés que les assemblages de poissons associés aux récifs sont similaires sur le plan de la composition spécifique, les densités et les biomasses à ceux des habitats rocheux naturels, avec dans la plupart des cas des rendements biologiques supérieurs, du fait d une plus grande hétérogénéité et de leurs aspects multi modulaires (Charbonnel et al., 2000). Les processus de colonisation des récifs sont généralement rapides (2 à 3 ans), mais la maturation des assemblages peut prendre de nombreuses années et certains récifs montrent toujours une évolution après 10 à 15 ans d immersion. En 2000, les richesses spécifiques augmentent toujours sur ces récifs (richesse totale x1,3 à 1,5 ; richesse moyenne x1,6 ; Tableau 6). Le peuplement se complexifie et le processus de colonisation lente se poursuit, avec un turn over et l apparition de nouvelles espèces, ainsi qu une tendance à la fidélisation du peuplement de poissons sur les récifs (plus grande proportion d espèces permanentes). La durée de maturation des assemblages dépend de la taille et de la complexité du récif. Par exemple, sur un petit récif de 148 m 3 déployé dans la réserve du Cap- Couronne, la richesse spécifique des assemblages de poissons augmente régulièrement entre 1995 et 2004, de 7 à 29 espèces (RST) et de 2,6 ± 0,9 à 15,7 ± 2,1 espèces par relevé (RSM). La biomasse a été multipliée par un facteur 46, passant de 2,2 kg en 1995 (avant l immersion des récifs) à 100,7 kg en 2004 (Jouvenel et al., 2005). Parc Marin de la Côte Bleue 18

21 La structure des assemblages de poissons diffère clairement selon le type de récif : les petits modules cubiques offrent des habitats plus complexes, avec une meilleure diversité en taille des abris disponibles. Ce type de récif présente une plus forte richesse spécifique (x 1,5), une plus forte densité (x 10) et biomasse (x 22) que le module géant de 158 m 3 (Tableau 6), dont les vastes chambres sont inefficaces, car elles n ont pas d équivalent naturel. Tableau 6: Evolution des peuplements ichtyologiques sur 2 types de récifs (module géant de 158 m 3 et modules cubiques de 1,7 m 3 immergés en amas chaotique de 119 m 3 ) pour le site de Sausset les Pins entre 1987 et 2000 (Charbonnel et al., 2000). Pk = espèces planctonophages. - = donnée non disponible. Type de récif (volume module/total) Module Géant (158 m 3 /158 m 3 ) Modules cubiques (1,7 m 3 /119 m 3 ) Année de suivi Nombre total d espèces Nombre moyen d espèces 7,3 8,0 11,5 10,8 13,6 16,8 Densité sans pk (ind/m 3 ) 0,12 0,14 0,32 0, ,04 Densité totale (ind/m 3 ) ,7 76,4 Biomasse sans pk (g/m 3 ) 5 21,5 12, Biomasse totale (g/m 3 ) L architecture du récif est un facteur crucial dans son efficacité biologique. L architecture et l agencement du récif sur le fond doivent être adaptés aux comportements des espèces cibles et à leurs besoins en habitats. Un récif dont l objectif est de maximiser sa biodiversité doit être le plus hétérogène possible et avoir une grande complexité structurale. L utilisation de plusieurs types de matériaux de différentes tailles immergés en amas chaotiques irréguliers facilite la création d un réseau cavitaire complexe, avec des cavités interconnectées entre elles et offre des abris de type anfractueux, qui bénéficient à la plupart des espèces de poissons, à la fois les proies et les prédateurs. Il est important de noter que les récifs artificiels fonctionnent comme des «mini» réserves et présentent un effet réserve similaire avec : (i) une augmentation de la biodiversité et du nombre d espèces, du fait notamment de la régularité de présence d espèces rares (grands poissons carnivores tels que Mérou brun, Corb, Loup, Denti, Daurade) ; (ii) une augmentation des abondances, particulièrement pour les espèces ciblées par la pêche ; (iii) une structure démographique des populations plus équilibrée, avec une plus grande proportion de grands individus, qui sont d autant de reproducteurs potentiels (Charbonnel & Bachet, 2010). Parc Marin de la Côte Bleue 19

22 3. OBJECTIFS 1 ET 2 : RENFORCER LA CONNAISSANCE DU PATRIMOINE NATUREL MARIN - GERER, PROTEGER ET VALORISER LES MILIEUX NATURELS DE LA COTE BLEUE 3.1. Pérenniser les suivis scientifiques La démarche : Pérenniser les suivis scientifiques avec la poursuite des suivis bi-annuels (capteurs de températures au niveau de 3 stations, évolution des populations d oursins comestibles au niveau de 10 stations), et pluri-annuels (balisages de l herbier de Posidonie, corail rouge, etc.). Ces «monitoring» permettent d avoir des informations sur les évolutions à long terme des paramètres physiques et biologique des écosystèmes et des ressources. Ils sont très utiles en termes d indicateurs, dans le contexte du changement climatique global ou de l évolution des pêcheries L herbier de Posidonie Habitat d importance prioritaire, l herbier à Posidonia oceanica constitue l écosystème pivot des fonds littoraux en Méditerranée et joue un rôle écologique prépondérant. Il possède une très haute valeur écologique et constitue un pôle de biodiversité avec 25% des espèces connues en Méditerranée, et de grande importance pour les ressources exploitées et la pêche artisanale. Il joue un rôle de frayère et de nurserie et protège les plages du littoral sableux contre l érosion et permet l équilibre sédimentaire du rivage. Ses paysages sous-marins sont de haute valeur esthétique. Il assure l enrichissement de certains autres écosystèmes littoraux et sa production primaire est très importante. Cet habitat protégé est très sensible aux impacts anthropiques et, d une manière générale, les herbiers des côtes nord-occidentales de la Méditerranée sont en régression. (Boudouresque et al., 2006). Avec ha, l herbier de Posidonie de la Côte Bleue est le plus vaste herbier des Bouches du Rhône. Excepté l herbier présent dans le Golfe de Fos jusqu à Port de Bouc, l herbier de la Côte Bleue est le dernier vers l Ouest jusqu à la frontière espagnole avant la Côte vermeille, hormis les quelques parcelles du Languedoc autour d Agde et de Palavas. Présent sur la plupart du site entre la surface et 30 m de profondeur, cet herbier est très varié et original dans sa répartition car il se développe aussi bien sur substrat meuble (684 ha) que sur substrat dur (365 ha), en plaquage sur roche ou en mosaïque avec des éboulis et dalles. Il est souvent associé en mosaïque avec d autres habitats, ce qui lui confère une grande originalité (habitat de la roche infralittorale à algues photophiles, des enclaves grottes semi obscures et en profondeur au coralligène. Cette juxtaposition des habitats renforce la valeur patrimoniale du site et sa qualité paysagère, en favorisant le développement de peuplements extrêmement riches et diversifiés. Herbier de Posidonie (Photo : S. Ruitton/Pytheas-MIO) Distribution de l herbier sur la Côte Bleue L herbier de Posidonie est bien représenté sur la Côte Bleue, puisqu il est présent sur 47% des fonds jusqu à -20 à-30 m de profondeur selon les secteurs et occupe une surface de 1049 ha sans considérer la matte morte (Figure 7). L herbier est rencontré sur l ensemble du Parc Marin, depuis l anse de Bonnieu jusqu à Corbières. Présent dans moins d un mètre d eau dans certains fonds de baies (herbier de sub-surface) et plus généralement dans les premiers mètres, il se développe jusqu à environ 20 m de profondeur à l Ouest de Couronne et entre -23 et -30 m sur le reste de la la Côte Bleue (limite profonde maximale trouvée à -29,8 m au cours des vérités-terrain entre Carry et Sausset). La profondeur atteinte par les herbiers varie considérablement le long de la Côte Bleue. Vers le Nord-Est, en direction de l Estaque, l herbier atteint -25 m au large de la calanque de Niolon et seulement -17 m à Corbières. A l Ouest, l herbier atteint -22 m à Carro et seulement -14 m à Martigues-Lavéra, à l entrée du Golfe de Fos (Charbonnel & Bonhomme, 1998). La relative faible profondeur de ces limites est étroitement liée au contexte naturel de turbidité du secteur lié aux flux rhodaniens mais également aux fortes influences anthropiques du golfe de Fos à l Ouest et des Ports de Marseille à l Est. L herbier se développe de manière quasiment continue sur l ensemble de la Côte Bleue, sur une largeur moyenne de 710 m, mais est plus représenté à l Est (bande de m au Rouet) qu à l Ouest (440 m de largeur à Couronne, Bonhomme et al., 2003). Aux extrémités Est (Corbières) et Ouest (Bonnieu) le recouvrement est plus faible (30 à 50% en moyenne), alors que l herbier de plaine est quasiment continu dans le secteur Aragnon-Carry. L herbier de Posidonie de la Côte Bleue a fait l objet de plusieurs cartographies de référence. Diverses données cartographiques depuis le siècle dernier (Marion, 1883) jusqu à la plateforme Medtrix de l Agence de l Eau en 2014 Parc Marin de la Côte Bleue 20

23 sont disponibles, soit une vingtaine de références. Les principales sont les Atlas cartographiques des inventaires IPLI (Inventaires Permanents du Littoral) de la DREAL (Pergent & Pergent-Martini, 1998 ; Jeudy de Grissac et al 1985), ainsi que les cartographies fines au sonar latéral entre Sausset et le Mornas (thèse de Cristiani, 1980). En 2002, le programme POSICART (Ifremer/GIS Posidonie) a permis de cartographier précisément l herbier entre le Cap Couronne et le Rouet (Bonhomme et al., 2003 ; Denis et al., 2003). En 2010, les inventaires CARTHAM ont permis de dresser une cartographie de l ensemble des habitats marins sur la totalité de la Côte Bleue (Astruch et al., 2011 ; Figure 7). Enfin, en 2014 la méditerranée dévoile ses dessous avec le réseau Surfstat et la plateforme cartographique Medtrix de l Agence de l Eau (Andromède Océanologie, 2014). Figure 7 : Localisation de l habitat prioritaire «Herbier à Posidonia oceanica» sur le littoral de la Côte Bleue. Cartographie issue des inventaires biologiques Cartham (Astruch et al., 2011) Physionomie et état de l herbier sur la Côte Bleue Physionomie et structure sur la Côte Bleue Sur la Côte Bleue comme dans les 2 zones marines protégées, l herbier de Posidonie est présent sous différentes formes et montre des structures très variées, selon les conditions du milieu et en particulier de l hydrodynamisme ou de la profondeur : - En herbier de plaine (684,4 ha), sur substrat meuble avec édification d une petite matte. C est le cas entre l Aragnon et Carry, ainsi qu à l Est en face de Corbières, au-delà de 15 m de profondeur et jusqu en limite inférieure, l herbier se développe sur de la matte avec un recouvrement généralement moyen à faible (50%) ; - En herbier sur roche (362,8 ha). Il s agit d une mosaïque avec l habitat de la Roche Infralittorale à Algues Photophiles. Il s agit d une singularité de l Herbier à Posidonies de la Côte Bleue, il abonde au niveau du Plan de Carro et des Arnettes, dans les petits fonds rocheux de Couronne au Cap Méjean. Parfois, plus en profondeur, l herbier est en contact directement avec le Coralligène ; Parc Marin de la Côte Bleue 21

24 - En herbier avec intermattes déferlantes. Il s agit d une structure particulière créée par les courants locaux dominants. L herbier forme alors des tombants de matte morte d une hauteur pouvant atteindre 2 m. A la base du tombant, la biocénose des Sables Grossiers sous influence des Courants de Fond peut se développer. On retrouve ponctuellement cette typologie entre Sausset et Carry ; - En herbier ondoyant, structuré par l hydrodynamisme, l herbier forme des reliefs analogues à des ondulations. Cette structure a été observée dans la ZIEM de l anse de Méjean, à faible profondeur ; - Association de l herbier avec des bioconcrétionnements d algues calcaires Corallinaceae. Cette typologie est souvent présente au sein de l herbier sur roche sans jamais être très dense et dominante sur l ensemble du site. Cette association renforce la valeur patrimoniale de la Côte Bleue, car elle contribue à la richesse biologique (diversité des habitats) et la qualité paysagère, avec de nombreuses enclaves et micromilieux sciaphiles. Hormis cette mosaïque d habitats, ce qui confère à l herbier une grande originalité ; la particularité de la Côte Bleue réside dans la succession d anses et de criques au droit desquelles se forment, par l action de l hydrodynamisme, des «rivières de retour 3», chenaux de sable creusés sous l action des courants de fond. Le retour des masses d eau vers le large se fait par le fond, il se creuse alors dans l axe de la baie un chenal d érosion, en perpétuel remaniement (Blanc & Jeudy de Grissac, 1978), qui scinde les herbiers en deux. L herbier de Posidonie se développe généralement sur substrat rocheux, de part et d autre de ces grandes zones de sable. Etat de l herbier de Posidonie sur la Côte Bleue L état de conservation de l herbier de Posidonie est jugé bon à l échelle de l ensemble de la Côte Bleue. Globalement, plusieurs éléments de contexte sont favorables à l herbier : (i) le littoral est relativement peu artificialisé (15%) par rapport au reste des Bouches du Rhône (25%) ; (ii) la création des 2 réserves marines protège intégralement l herbier et les autres habitats sur 295 ha ;(iii) les aménagements depuis 1986 de récifs artificiels de protection antichalutage (2 200 m 3 et 17,5 km de barrières) protègent de manière effective la totalité des herbiers des passages des chaluts ; (iv) les balisages des 300 m utilisent le principe des bouées écologiques tendues préconisé par le PMCB depuis 2003 (Charbonnel et al., 2013). Descripteurs de la vitalité de l herbier Lors des inventaires biologiques en 2010 (Astruch et al., 2011), sur les 16 stations mesurées, les valeurs de densités fluctuent de 105 à 685 faisceaux/m² selon la profondeur et les types d herbier. Ces valeurs peuvent être considérées comme «moyennes» sur la majorité des stations (10 sur les 16), avec des cas de valeur «bonne» (4 stations) voire même «très bonne» (2 stations). Dans le cadre de la campagne POSICART de 2002, sur les 405 mesures de vitalité de l herbier sur 81 stations, 37% des 405 valeurs étaient considérées comme «très bonnes», 37% comme «bonnes», 22% comme «moyennes» et seulement 4% comme «médiocres» (Bonhomme et al., 2003). Pour le recouvrement, les mesures effectuées en 2010 montrent des valeurs très variables (de 20% à 90%) selon les stations, les profondeurs et le type de substrat. Les pourcentages de rhizomes plagiotropes sont également très fluctuants, de 30% à 100%. Les déchaussements des rhizomes sont généralement très faibles (en moyenne inférieur à 4 cm pour 47 mesures), mais peuvent atteindre localement 10 à 15 cm, voire 30 cm (une seule station) Dynamique évolutive de l herbier le long des balisages permanents Du fait de son rôle d indicateur biologique de la qualité globale du milieu marin dans son ensemble, l herbier de Posidonie de la Côte Bleue fait l objet d une surveillance à long terme, avec la disposition de plusieurs balisages permanents en limite supérieure et inférieure. 3 - Une dizaine de «rivières de retour» sont répertoriées, pratiquement une dans chaque baie, avec par ordre d importance : Boumandariel, anse du Rouet, sortie du port de Carry, Sainte Croix, anses des Baumettes et de La Tuilière, Sausset les Pins, anse du Petit Nid, grand et petit Rouveau. La frontière entre l herbier scindé en deux et le chenal de retour est le plus souvent matérialisée par un tombant de matte qui peut être érosif ou non, d une hauteur voisine du mètre (Bonhomme et al., 2003). Parc Marin de la Côte Bleue 22

25 La Côte Bleue contient 15 balisages de limite d herbier implantés sur 11 sites différents selon la méthode du Réseau de Surveillance Posidonie PACA (RSP, Boudouresque et al., 2000 ; Charbonnel et al., 2000). L intérêt du RSP est de disposer de séries de données à long terme, plusieurs balisages ayant été implantés dès La dynamique évolutive de chacun de ces balisages permanents est très variable, aussi bien en limite inférieure qu en limite supérieure. Après plus de 25 ans, certaines limites d herbier progressent (principalement en limite supérieure) d autres restent stables ou regressent (surtout en limite inférieure). Exemple de progression de l herbier (flêches jaunes), limite supérieure du Rouet. Photo : B. Daniel/PMCB. Une synthèse de ces évolutions est présentée ci-dessous (Tableau 7). Au total, sur les 11 sites faisant l objet d un suivi sur la Côte Bleue, l évolution de l herbier montre une dynamique contrastée avec autant de cas de régressions (3), que de stabilité (4) et de progressions (4). La situation est plus favorable en limite supérieure, puisque sur les 6 sites, 1 est en régression, 2 sont stables et 3 montrent une progression des limites d herbier. En limite inférieure, sur les 5 sites, 2 sont en régression, 2 sont stables et 1 est en progression. Tableau 7: Présentation des 11 sites de suivis de l herbier de Posidonies de la Côte Bleue (15 balisages installés le long des limites inférieures et supérieures) et tendances évolutives des herbiers. Code couleur de la dynamique de l herbier : vert=progression, bleu=stabilité, rouge=régression. Sites en limite inférieure Martigues-Ponteau (Réseau Surveillance Posidonies) Carro-Couronne (DDE-CQEL 13) puis site DCE Sausset-les-Pins (DDE-CQEL 13) Profondeur, Localisation 19.6 m 43 20,33 N 5 00,48 E 22.2 m 43 19,520 N 5 03,951 E 27.9 m 43 19,11 N 5 07,64 E Carry-le-Rouet 30.2 m (Réseau Surveillance 43 19,343 N Posidonies) 5 10,065 E puis site DCE et TEMPO Niolon (DDE-CQEL 13) 23 m 43 20,29 N 5 15,76 E Sites en limite supérieure Carro-Couronne 9 m (DDE-CQEL 13) 43 19,76 N 5 03,73 E Sausset-les-Pins (MPM/GIS/Parc Marin Carry-le-Rouet-Tuilière (Réseau Surveillance Posidonies) Carry-Tuilière -émissaire (SIVOM) Carry-Anse du Rouet (Parc Marin) Niolon (La Vesse) (DDE-CQEL 13) Date installation et suivi , 2001, , 1992, 1996, 1998, 2002, , 2002, , 1991, 1994, 1997, 2000,2004, 2006, Télémétrie 2008, , 87, 91, 93, 96, 98, 2002, , 1997, 2002, à 9 m , 2008, 2010, m , 1997, m , m , m , 1996, 2002, 2005 Evolution de l herbier Régression générale de l herbier depuis 1995, avec un recul des limites atteignant 3,4 à 4,5 m. Tendance dernier suivi 2001: Régression (11 balises/11). Remise en place d un nouveau balisage en 2003 (Charbonnel et al., 2003, Cadiou et al., 2004). Tendance à la progression de l herbier lors du suivi 2005 (in Ruitton et al., 2006) et 2002 (in Charbonnel, 2004) : Progression (3 balises sur 11), Stabilité (8 balises sur 11). Stabilité générale de l herbier depuis Légère régression entre 1985 et Stabilité depuis 1998 (5 balises sur 11, avec une légère régression pour 4 balises, mais une progression pour 2 balises). En régression entre 1985 et 1998 (balisage réinstallé en 1998). Régression chronique sur le balisage depuis 1985, réinstallé en 1997 après un recul moyen de 4,5 m de la limite. Tendance suivi RSP 2000 : Régression (5 balises sur 11) et Stabilité (6 balises sur 11). Micro cartographie par télémétrie acoustique en 2008 dans le cadre réseau TEMPO (Descamp et al., 2009) et retour en 2012 (Andromède, 2013), poursuite de la régression. Progression générale, depuis 1985, avancée de l herbier atteignant 1,3 m. Tendance suivi 2002 (in Charbonnel, 2004) : Progression (7 balises sur 11) et Stabilité (4 balise/11). Progression en 2005 et nouveau balisage (Ruitton et al., 2006) Tendance à la progression de l herbier au niveau des 4 balises retrouvées en Mise en place d un nouveau balisage en 2002 (Charbonnel, 2004). Progression en 2005 (7 balises sur 9) et Stabilité (2 balises sur 9, Ruitton et al., 2006) 4 balisages installés en 2006 pour le suivi de l impact du prolongement de la digue du port de Sausset. Cas de stabilité et de régression (Bonhomme et al., 2006, 2007, 2011). Tendance générale à la régression (hydodynamisme rivière de retour) Tendance dernier suivi 2003 : stabilité de l herbier (in Charbonnel et al., 2003 ; Cadiou et al., 2004). Stabilité générale lors du dernier retour2008 (Javel et al., 2011). Tendance contrastée lors du premier suivi de 1995 (Pergent et al., 1995, avec cas de stabilité et régression de l herbier (hydrodynamisme). 2 balisages installés en 2001 par le PMCB. Tendance dernier suivi 2006 (Charbonnel et al., 2006) : Progression (5 balises sur 10) et Stabilité (5 balises sur 10). Progression générale. Tendance suivi 2002 (in Charbonnel, 2004): Progression (6 balises sur 8), Stabilité (1 balise) et Régression (1 balise). Poursuite de la progression en 2005 (Ruitton et al., 2006). Parc Marin de la Côte Bleue 23

26 Suivi du balisage le plus profond de la Côte Bleue. Réseau TEMPO Certains sites balisés ont fait l objet d un suivi plus poussé, comme le balisage de la limite inférieure de l herbier situé dans la réserve de Carry, suivi dans le cadre du Réseau de Surveillance Posidonie, et actuellement par la DCE et le réseau «Tempo» de l Agence de l Eau. Cet herbier est historiquement le plus profond de la Côte Bleue (installé en 1985), mais a fait l objet d une régression chronique. Un suivi par télémétrie acoustique effectué en 2008 et 2012 par Andromède (Descamp et al., 2008, Andromède, 2013) montre un net recul entre la position ancienne de la limite en 1985, régression matérialisée par les balises et la position actuelle de la limite, qui s observe entre 2 et 4 m de distance en amont, voire parfois plus de 8-10 m (Figure 8). L herbier profond montre un degré de morcellement important et sa limite est très irrégulière, avec de nombreuses circonvolutions dans ses contours. La comparaison des microcartographies obtenues par télémétrie montre qu entre 2008 et 2012, la surface a diminuée de 13,5%, passant de 817 m² à 706,7 m² (Andromède, 2013). Suivi par télémétrie acoustique de l herbier (limite inférieure de Carry en 2008). Photo : B. Daniel/PMCB. Figure 8 : Cartographie des contours de la limite inférieure de l herbier de Posidonie par télémétrie acoustique (Descamp et al., 2009, 2013). Herbier situé à -30 m de profondeur dans la réserve marine de Carry-le-Rouet. Les points noirs matérialisent la position des premières balises en béton installées en 1985 par le RSP (Réseau de Surveillance Posidonies de la région PACA). La limite est de type régressive, avec une étendue de matte morte au-delà de la limite actuelle de l herbier, sur laquelle s est développée l algue invasive Caulerpa racemosa var. cylindracea, observée depuis Les rhizomes sont en majorité plagiotropes (=traçants) et sont peu ou pas déchaussés (2,8 cm en moyenne). Les feuilles de Posidonies sont assez courtes et présentent une longueur d environ 30 cm. L herbier montre un aspect assez envasé et une vitalité moyenne, avec une tendance à la régression. Néanmoins, les valeurs de densités sont considérées comme normales et sont restées similaires entre 2008 et 2012 (115,8 ± 74,6 faisceaux/m² en 2012, contre 133 ± 39,6 faisceaux/m² en 2008). Les données issues des mesures de vitalité de l herbier permettent de calculer un indice Parc Marin de la Côte Bleue 24

27 de qualité écologique du site : l EQR (Ecological Quality Ratio), qui varie de 0 à 1 et dont la valeur est de 0,4 sur l herbier profond de la réserve de Carry (Andromède 2013, Figure 9). L herbier de ce site montre une régression chronique depuis la mise en place du balisage en Comme cet herbier est le plus profond connu sur la Côte Bleue, il est donc le plus sensible à la turbidité. De ce fait, toute modification, même infime de la turbidité se traduira par une remontée des limites et de la profondeur de compensation. Les causes de cette régression restent difficiles à établir, en l absence de tout impact anthropique majeur. Les seules sources de perturbation lointaines sont le port de Carry et le rejet de la station d épuration de Carry- Sausset à la Tuilière. Il convient aussi de préciser que la limite inférieure de Carry est très diffuse, avec seulement quelques faisceaux de Posidonies épars et non continu. En 1985, F. Bachet avait choisi à l époque de baliser les derniers faisceaux, alors que la limite plus continue d herbier était située à quelques mètres en amont. Ainsi, on a l impression sur la Figure 8 que la régression est très importante, alors qu en réalité il faut la nuancer de quelques mètres, notamment dans la partie centrale très invaginée. Limite inférieure de l herbier (-30 m) dans la réserve de Carry-le- Rouet. Photo : E. Charbonnel/PMCB. Figure 9 : Calcul de l indice de qualité écologique, l EQR (Ecological Quality Ratio) et évolution de l EQR Posidonie sur les 2 sites de la Côte Bleue du Réseau TEMPO (données Andromède/Agence de l Eau RMC). A noter que le balisage profond de la réserve de Carry est également suivi dans le cadre de la Directive Cadre sur l Eau (DCE) par l Ifremer (Andral & Sargian, 2010 ; Andral et al., 2013, cf. Chap pour une description complète des résultats des réseaux de surveillance). La DCE fixe comme objectif l atteinte d un bon état écologique et chimique des masses d eaux, à l horizon La DCE prévoit la mise en œuvre d un programme de surveillance et de contrôle qui permet d apprécier l état écologique et chimique des masses d eau (41 substances dont 8 prioritaires dangereuses). Le risque de non atteinte du bon état écologique est défini comme faible sur la Côte Bleue (risque NABE faible). Sur la Côte Bleue, la qualité écologique des eaux varie de «très bon» (chimie, hydrologie, phytoplancton total) à «bon» (benthos et Posidonie,Tableau 8), mais en 2012 a été déclassé en «moyen», du fait des Posidonies. A noter néanmoins que la valeur obtenue (0,538) est très proche de la valeur seuil de l état «bon» (0,55) et il convient de relativiser cet état moyen. Parc Marin de la Côte Bleue 25

28 A noter aussi que les valeurs de l EQR Posidonie obtenues sur le balisage profond à Carry par l Ifremer en 2009 (EQR=0,573) et en 2012 (EQR=0,538) sont différentes de celles d Andromède et du réseau TEMPO, avec un EQR plus faible égal à 0,40 en 2008 et 2012 (Figure 9). Tableau 8 : Bilan récapitulatif des résultats des campagnes DCE 2006, 2009 et 2012 et classification des différents descripteurs chimiques et écologiques sur les 2 sites de suivis de la Côte Bleue. L EQR Posidonie (variant entre 0 et 1) n est pas proposé dans le cadre de la masse d eau du golfe de Fos (IFREMER, Andral & Sargian, 2010 ; Andral et al., 2013). Code couleur DCE : bleu=très bon, vert=bon, jaune=moyen, orange=médiocre, rouge=mauvais, gris= non prospecté. Masse d eau FRDC04 FRDC05 Nom de la masse d eau Golfe de Fos (2006) Côte Bleue (2006) Qualité chimique Chimie Hydrologie Phyto (Chl a) Qualité écologique Posidonie Benthos Macro Algues Etat de la masse d eau FRDC04 Golfe de Fos (2009) FRDC05 Côte Bleue (2009) FRDC04 Golfe de Fos (2012) FRDC05 Côte Bleue (2012) Synthèse des réseaux de surveillance en 2013 La synthèse des réseaux de surveillance des eaux côtières soutenus par l Agence de l Eau RMC publiée en juin 2013 (Boissery & Tomasino, 2013) montre des résultats contrastés sur la Côte Bleue (masse d eau FRDC05), notamment pour le volet biologie, avec des changements des codes couleurs de qualité pour l herbier de Posidonie, passant de «bon» (couleur verte) à «moyen» (couleur jaune), tandis qu une diminution de 23% est constatée sur le Posidonie surfacique et un état médiocre (couleur orange) pour le Posidonie microsurfacique. La situation est également qualifiée de «moyenne» (couleur jaune) pour le coralligène (Figure 10). A noter que pour le volet contaminants, un changement important est observé pour la matière vivante (moules), qualifié de mauvais état (couleur rouge) en 2012, alors qu il était très bon (couleur bleue) en 2006 et 2009 (Figure 10). Parc Marin de la Côte Bleue 26

29 Figure 10 : Synthèse de la qualité des eaux côtières pour la Côte Bleue en 2013, correspondant à la masse d eau FRDC05. Données acquises par les réseaux de surveillance soutenus par l Agence de l Eau RMC (Boissery & Tomasino, 2013). Parc Marin de la Côte Bleue 27

30 Le corail rouge Le corail rouge (Corallium rubrum) est une espèce très emblématique de la région marseillaise. Sa forte valeur commerciale et son exploitation depuis l antiquité, en fait une espèce cible recherchée par les plongeurs chez qui il entraîne une véritable fascination. Sur la Côte Bleue, son exloitation s est faite en scaphandre pied lourd jusqu au 19 ème siècle et actuellement en plongée par 3 professionnels. Malgré sa cueillette, qui est réglementée, l espèce n est pas en danger ni menacée de disparition, car une reproduction précoce avec une maturité sexuelle atteinte dès l'âge de 2 ans environ (hauteur de 2,4 cm) permet son maintien dans les zones même très exploitées. Sur la Côte Bleue, les 2 réserves intégrales sont le meilleur exemple de succès de la conservation en l état du corail rouge et ont démontré l effet réserve de manière spectaculaire (photo ci-contre). Corail rouge (Corallium rubrum) protégé depuis 30 ans dans la ZMP de Carry-le-Rouet. Photo : J.G. Harmelin. Les actions du PMCB pour le corail rouge Avec la création des deux réserves marines à Carry-le-Rouet et au Cap-Couronne, le PMCB a permis la conservation intégrale des populations de corail rouge depuis 1983 et L effet de cette protection est bien visible, avec des colonies de grandes tailles dans ces sanctuaires. Il faut aussi rappeler que ce sont au final les deux seules populations de corail rouge intégralement protégées sur le littoral de la région PACA. Strictement protégé sur les 295 ha des 2 réserves, le corail rouge fait l objet d un suivi régulier depuis 1998 par le Parc Marin et le Centre d Océanologie de Marseille. Plusieurs études lui ont été consacrées : (i) comparaison de la structure démographique de la réserve de Carry avec les sites exploités à Marseille-Riou (Harmelin & Bachet, 1998) ; (ii) thèse de Doctorat en collaboration avec le PMCB d Oriol Torrents portant sur la croissance, la reproduction (près de gonades mesurées!) et la thermotolérance du corail (Torrents, 2007) ; (iii) programme de recherche «Medchange» avec mise en place d un suivi par photogrammétrie sur 3 sites ateliers références en Méditerranée, dont la réserve de Carry, avec publication dans des revues internationales (Linares et al., 2010). Hormis la collaboration étroite avec les scientifiques, le PMCB est régulièrement consulté par les instances professionnelles de la pêche (Syndicat des corailleurs, Comité Régional des Pêches CRPMEM). En 2011, le PMCB a été convié à une réunion du Conseil Général de la Pêche en Méditerranée (CGPM), en compagnie de l ensemble des corailleurs de Corse et du continent afin de présenter ses travaux. Notamment une note du PMCB avec plusieurs pistes de réflexion sur les modes d exploitation et de gestion des populations de corail rouge pour le CGPM. Au total, les 2 réserves marines de la Côte Bleue sont le meilleur exemple de succès de la conservation en l état du corail rouge et ont démontré l effet réserve de manière spectaculaire. Elles servent également d état de référence des populations et de sanctuaire refuge pour l espèce ; la Côte Bleue étant aussi par ailleurs un refuge thermique dans le contexte du changement climatique, avec de faibles mortalités observées. La valeur économique (exploitation pour la bijouterie), emblématique (espèce connue et utilisée depuis l antiquité par de nombreuses civilisations méditerranéennes), esthétique (plongée) et patrimoniale du corail rouge justifie que des efforts soient faits dans la connaissance du cycle de vie et de la dynamique des populations. Ceci afin de parvenir à une gestion raisonnée des stocks. C est aussi la vocation et l objectif du Parc Marin de servir de laboratoire grandeur nature pour étudier cette espèce si emblématique Suivi du corail dans les réserves Le corail rouge fait l objet d un suivi régulier depuis 1998 par le Parc Marin et le Centre d Océanologie de Marseille (COM devenu l Institut Pytheas), car ce sont au final les seules populations de corail rouge intégralement protégées sur le littoral de la région PACA sur 295 ha. Elles servent également d état de référence des populations à l échelle Méditerranéenne et de sanctuaire refuge pour l espèce. Dès 1998, l effet réserve de la sanctuarisation de cette espèce a été montré de manière spectaculaire dans la réserve de Carry-le-Rouet. La comparaison des structures démographiques des plus grandes colonies dans la réserve par rapport au site exploité de Marseille-Riou montrent que le diamètre basal est multiplié par 2 dans la réserve (diamètre moyen de 1,17 ± 0,28 cm contre 0,64 ± 0,14 cm à Marseille, Figure 11), la hauteur des colonies par un facteur 3, et le nombre de branches par un facteur 4,7 (Tableau 9, Harmelin & Bachet, 1998). Parc Marin de la Côte Bleue 28

31 % Corail rouge : diamètre basal des plus grandes colonies Riou (non protégé) Carry (réserve) Figure 11 : Diamètre basal des plus grandes colonies de corail rouge (Corallium rubrum) dans une zone intégralement protégée (réserve de Carryle-Rouet) et une zone non protégée et exploitée (archipel de Riou). Données recueillies par Harmelin & Bachet en Tableau 9 : Structure des tailles maximales des populations de corail rouge (diamètre à la base, hauteur maximum, nombre de branches par colonie) entre la zone marine protégée de Carry-le-Rouet et le secteur non protégé de l archipel de Riou à Marseille (Harmelin & Bachet, 1998 ; Bianchimani, 2005). cm Tailles maximales (mm) Réserve de Carry Riou-Marseille Effectif Harmelin, Bachet (1998) Diamètre basal (mm) 11,7 ± 2,8 6,4 ± 1,4 Hauteur maximale (mm) 118,1 ± 19,3 69,8 ± 16,8 Effectif Garrabou, Bianchimani (2005) Diamètre basal (mm) 14,8 ± 2,6 7,6 ± 1,2 Hauteur maximale (mm) 130,3 ± 13,0 42,9 ± 4,7 Nombre de branches 31,7 ± 8,7 6,8 ± 1,8 Toujours dans la réserve de Carry-le-Rouet, le programme Medchange (Agence Nationale pour la Recherche) réalisé entre 2003 et 2006, a permis la mise au point d une méthode de suivi par photogrammétrie (prise de vue des colonies sous plusieurs angles), qui permet des mesures dans l espace en 3 dimensions, avec un logiciel arpenteur. 60 quadrats de 20 x 20 cm sont photographiés sous 2 angles différents. Ces quadrats sont disposés le long de transects permanents, ce qui permet un retour ultérieur sur les mêmes colonies. Des suivis annuels ont été effectués entre 2003 et 2010 par le COM (J. Garrabou), avec les plongeurs du PMCB, afin de disposer de séries de données à long terme sur ces populations références. Suivi par photogrammétrie du corail rouge le long de 60 quadrats dans la réserve de Carry. Photo : R. Graille/COM. Les résultats obtenus montrent clairement les effets positifs de la protection et d une sanctuarisation sur la dynamique des populations de cette espèce. En effet, le long du transect photogrammétrique le diamètre basal des colonies est 1,5 fois plus grand dans la réserve qu hors réserve, la hauteur est 2,6 fois plus élevée et le nombre de branches par colonies est 4,3 fois plus élevé (Bianchimani, 2005 ; Tableau 10). La densité de corail rouge est en moyenne de 47 colonies/m² sur la Pierre à Corail de la réserve de Carry, soit une densité par quadrat de 1,9 ± 2,8 colonies. Le diamètre maximal mesuré est de 1,91 cm, pour une hauteur de 15,3 cm et un nombre maximal de branches de 42 par colonie (Tableau 10, Linares et al., 2010). Parc Marin de la Côte Bleue 29

32 Tableau 10: Structure de tailles des colonies de corail rouge mesurées par photogrammétrie le long d un transect permanent (60 quadrats) dans la réserve de Carry-le-Rouet et hors réserve à Marseille-Riou, dans le cadre du programme Medchange (Bianchimani, 2005, Linares et al., 2010). Source Réserve de Carry (mm) Riou-Marseille (mm) Effectif Garrabou, Bianchimani (2005) Diamètre basal (mm) 5,6 ± 5,0 3,7 ± 1,6 Hauteur (mm) 54,3 ± 52,5 20,5 ± 10,6 Nb branches 10,3 ± 12,9 2,4 ± 1,7 Effectif 89 Linares et al., 2010 Diamètre basal (mm) 6,2 ± 4,8 (max 19,8) Hauteur (mm) 74,3 ± 46,5 (max 152,6) Nombre de branches 13,5 ± 12,1 (max 42) Suivis sur le corail de la réserve de Carry. Retour en 2014 Un retour a été effectué le 11 septembre 2014 sur la Pierre à Corail, avec la mesure en plongée des hauteurs maximales atteintes de 32 colonies, à -24 m. Malgré une précision moyenne dans la mesure, prise in situ à 0,5 cm près au moyen d une règle graduée, les hauteurs maximales moyennes confirment les résultats obtenus par photogrammétrie et le logiciel Arpenteur. Les hauteurs maximales atteignent en moyenne 11,25 ± 1,65 cm et varie entre 9 et 15 cm. La structure de taille de la population mesurée est équilibrée, comme le montre l histogramme de la Figure Réserve Carry corail hauteur max (%) < 9 9_10 10_11 11_12 12_13 13_14 14_15 >15 cm Figure 12 : Histogramme de distribution des fréquences (%) des hauteurs maximales (cm) des colonies de corail rouge mesurées dans la réserve de Carry-le-Rouet en septembre 2014 (n= 32) Distribution des tailles des colonies de corail rouge pêchées sur le site de «Frappaou» en 2014 Le 23 septembre 2014, le Parc Marin a réalisé une saisie de corail rouge illégalement pêché, avec 1,73 kg retrouvé dans un sac sur le site de plongée de «Frappaou» à l Est de la Côte Bleue. Les colonies de corail ont été mises en stabulation dans les aquariums du Parc, dans l attente de directives des autorités compétentes des services de l Etat sur la destination de ce produit de pêche illégale. Malgré cette remise en eau dans les aquariums, il n y avait quasiment aucune chance de conserver vivant le corail rouge en vue d une réinstallation dans le milieu naturel ; les polypes ayant été exposés à l air libre lors du transport en mer. Ainsi après une semaine de stabulation, les tissus vivants commençant à se déliter et les polypes étant toujours rétractés, les colonies ont été sorties de l eau puis triées par grosseur et séchées (Figure 13). Le Parc Marin a ensuite réalisé une séries de mesures sur les 148 colonies prélevées par les deux braconniers, afin d avoir une distribution précise de la fréquence de taille des colonies, avec 3 paramètres mesurés sur chaque Parc Marin de la Côte Bleue 30

33 colonie : diamètre basal, hauteur maximum, nombre de branches par colonie. En outre, pour les 30 plus grosses colonies, leur poids a également été mesuré, ainsi qu un prélèvement de 30 apex pour des analyses génétiques ultérieures par les scientifiques du COM (Didier Aurelle), profitant de cette opportunité pour mieux caractériser les populations de corail et leur connectivité. Figure 13 : Haut gauche : sac de corail rouge récupéré sur le site de plongée Frappaou (-13m, commune d Ensuès-la-Redonne). Haut droit : stabulation du corail dans les aquariums du Parc. Bas gauche : tri des colonies de corail par grosseur. Bas droit : mesure du diamètre basal de 148 colonies. Les résultats obtenus sur les 30 plus grosses colonies (prélèvement génétique) montrent que le diamètre moyen est de 8,46 ± 1,65 mm (maximum 12,8 mm), pour une hauteur maximum de 90,00 ± 12,23 mm en moyenne (maximum 121 mm) et un nombre de branches par colonie de 19,27 ± 4,27 (maximum 34). Quant au poids des colonies prélevées, il est en moyenne de 13,27 ± 4,43 grammes (Tableau 11 et Tableau 12). Les mêmes mesures, réalisées cette fois sur les 148 colonies pêchées (toutes tailles confondues), indiquent un diamètre moyen de 6,68 ± 1,69 mm, pour une hauteur maximum moyenne de 78,24 ± 13,71 mm et un nombre de branches par colonie de 15,05 ± 5,76 (Tableau 11). Tableau 11 : Mesures des tailles des colonies de corail rouge pêchées sur le site de Frappaou le 23 septembre L écart-type est indiqué entre parenthèse. Corail PMCB 23/09/2014 Grosses colonies (n=30) Ensemble colonies (n=148) Diamètre basal (mm) 8,46 (1,65) 6,68 (1,69) Hauteur maximum (mm) 90,00 (12,23) 78,24 (13,71) Nbre branches/colonie 19,27 (4,27) 15,05 (5,76) Poids moyen (g) 13,27 (4,43) 7,33 Poids total (g) Parc Marin de la Côte Bleue 31

34 Tableau 12 : Données brutes des mesures des tailles des 30 grosses colonies de corail rouge pêchées sur le site de Frappaou le 23/09/2014. Diamètre basal (mm) Hauteur maximum (mm) Nombre branches Poids (g) 12, ,2 10, ,1 10, ,6 8, ,9 9, ,3 8, ,7 7, ,6 6, ,4 7, ,5 9, , ,5 6, ,3 8, ,8 9, ,9 10, ,7 8, ,5 9, ,2 8, , ,4 8, ,8 8, ,9 5, ,2 9, ,2 7, ,8 9, ,9 6, ,4 7, ,3 5, ,7 9, ,8 6, ,4 Moyenne : 8,46 90,00 19,27 13,27 En considérant les 148 colonies pêchées, les histogrammes de fréquences montrent que le diamètre basal est majoritairement compris entre 5 et 6 mm avec peu de grosses colonies et seulement 4,8% d entre-elles ayant un diamètre supérieur à 10 mm (Figure 14). A noter également que la majorité des colonies prélevées (65,5%) présente un diamètre inférieur à la taille minimale de récolte préconisée par la CGPM (Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée), soit un diamètre basal supérieur à 7 mm. 30 % Corail diamètre basal (mm) < mm Figure 14 : Histogramme de distribution des fréquences (%) des diamètres (mm) des colonies de corail rouge pêchées en 2014 (n= 148). L histogramme des classes de taille (hauteur maximale, Figure 15) montre la prédominance des classes 6 à 9 cm de hauteur, tandis que seulement 7,5 % des colonies pêchées présentent une hauteur supérieure à 10 cm. Parc Marin de la Côte Bleue 32

35 30 % Corail hauteur max (cm) < 5 5_6 6_7 7_8 8_9 9_10 10_11 11_12 12_13 cm Figure 15 : Histogramme de distribution des fréquences (%) des hauteurs maximales (cm) des colonies de corail rouge pêchées en 2014 (n= 148). Enfin, le nombre de branches par colonies est élevé (15 en moyenne, ce qui est caractéristique de la Côte Bleue), avec une prédominance des classes 10 à 20 branches (Figure 16). En considérant les 30 plus grandes colonies, le nombre de branches moyen atteint 19,27 (maximum 34). 35 % Nbre branches par colonie < 5 6_10 11_15 16_20 21_25 26_30 > 30 Figure 16 : Histogramme de distribution des fréquences (%) du nombre de branches par colonie de corail rouge pêchées en 2014 (n= 147) Mise en place d un sanctuaire à corail rouge en Site de l Epine d Est de Carro Suite aux propositions de mesures de gestion de la pêche du corail rouge réalisées avec le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins CRPMEM PACA avec un engagement des pêcheurs à ne pas corailler sur le site de plongée des Epines d Est de Carro, un arrêté de protection est sorti le 1 er octobre Cet Arrêté préfectoral n prévoit dans son article 1 l interdiction de la pêche au corail rouge sur une zone désignée «site de l Epine d Est» (eaux adjacentes à la commune de Martigues). Cette interdiction concerne une zone d environ 6000 m² (Figure 17) et fait suite au dossier d expertise de juillet 2013 du Parc Marin et de J.G. Harmelin, suite aux plongées sur le site du 8 juillet 2010 (inventaire descriptif ci-après). Le Coralligène habitat qui abrite le corail rouge, est assez abondant sur «l Epine d Est», avec de nombreuses anfractuosités, failles et ragues propices à son développement. Selon son exposition aux courants et à la lumière, le corail rouge est plutôt trapu de taille moyenne, soit les branches des colonies sont allongées mais plus fines (cf. photos). Le Coralligène du site de l Epine d Est de Carro (ou Aiguilles de Carro) inventorié (profondeur -32 à -35 m) est spectaculaire car il forme de grands reliefs (3 à 4 m, voire parfois supérieur à 5 m de hauteur). Nous sommes ici en présence d un Coralligène de parois remarquable et exubérant, par la densité et la taille des colonies de bryozoaires qui sont exceptionnelles et un faciès à grandes gorgones rouges Paramuricea clavata qui contribue à la singularité du site, un des plus spectaculaires observé sur la Côte Bleue (Figure 20). Les colonies de gorgones sont de très grande taille, avec une hauteur moyenne de 95,4 ±12,2 cm pour une largeur moyenne de 83,5 ±11,1 cm (n=11, Parc Marin de la Côte Bleue 33

36 Tableau 13). Ce sont d ailleurs les plus grandes colonies observées sur l ensemble des 21 sites inventoriés sur la Côte Bleue (232 mesures de gorgones). Figure 17 : Cartographie au sonar latéral du site de l Epine d Est de Carro montrant le relief important du site. Le périmètre de protection du corail rouge est indiqué par l encadré en rouge. Les bioconstructeurs du Coralligène semblent très actifs (notamment les algues calcaires Mesophyllum spp.), mais à l inverse, les bioérodeurs également, avec notamment l abondance de l éponge Ciona viridis (forme béta en cheminée, cf. photos), ce qui confère à l ensemble un aspect très anfractueux. L abondance et la diversité des bryozoaires, éponges et autres invertébrés donnent un aspect très coloré et riche. Au pied des tombants, le sédiment est de type coquillier, avec plusieurs rhodolithes (maërl), il est non envasé, ce qui souligne l intensité des courants de fonds. Le peuplement de poissons est marqué par l abondance des Anthias et Bogues (espèces planctonophages) du fait des courants et de la richesse en plancton du site (apports nutritifs liés à la proximité du Rhône). A noter que le mérou brun Epinephelus marginatus (Figure 20) a été observé sur le site (2 individus de 75 et 90 cm), ainsi que plusieurs espèces cibles, notamment les Sars (Diplodus sargus et D. vulgaris), ainsi que des espèces benthiques (Chapons, Rascasses) et une espèce de grand labre (coquette mâle Labrus mixtus). Tableau 13 : Mesures des tailles (hauteur, largeur) des gorgones rouges Paramuricea clavata sur le site de l Epine d Est de Carro (n=11). - = donnée manquante. Hauteur (cm) Largeur (cm) Moyenne Moyenne 95,4 ± 12,2 83,5 ±11,1 A noter la présence de nombreux engins de pêche abandonnés, à la fois de la pêche professionnelle (câbles, funes de chalut, filets) et de la pêche récréative (très nombreuses lignes plus ou moins concrétionnées (Figure 21), moules Parc Marin de la Côte Bleue 34

37 lestées), ainsi que de macro-déchets (pneus, ancres). Une vingtaine de gorgones arrachées ont été retrouvées sur le fond, certaines encore vivantes (événement récent non liés aux épisodes de mortalité et nécroses, symptômes du réchauffement climatique) traduisant les atteintes de l homme (pêche, mouillage), mais également l hydrodynamisme du secteur ou la fragilité du substrat. Expertise de Jean-Georges Harmelin du site coralligène de l Epine d Est- Aiguilles de Carro : Le site est exceptionnel par l exubérance et la taille exceptionnelle des gorgones rouges et des colonies du bryozoaire faux-corail (Myriapora truncata), des algues calcifiées (Lithophyllum) et semi-calcifiées (Peyssonnelia), l abondance du poisson planctonophage Anthias anthias, typique du Coralligène, et en général, par la richesse des peuplements «coralligènes» (incluant les assemblages des grottes semiobscures). Le fond visité est accidenté avec des massifs de 2-3 m de haut, faits de roches construites très anfractueuses, avec un concrétionnement qui paraît toujours actif par les algues calcaires. Bien que l eau soit souvent chargée dans le secteur de ce site, il n y a pas de dépôts de vase visibles sur les parois, signe d une circulation très active. L abondance et la taille des gorgones et des bryozoaires, et l abondance des anthias sont d autres indications évidentes de l intensité de la circulation hydrologique. Un autre trait de ce site est la fréquence des fils de pêche pris dans les blocs et les gorgones, des vieux câbles accrochés au fond, et aussi de gorgones arrachées, gisant sur le fond, vieilles et mortes ou encore vivantes. Ces gorgones arrachées ne l ont sans doute pas été par les courants et la houle (mais beaucoup d éponges perforantes Cliona pouvant fragiliser les supports), et l on peut supposer que des ancres et des engins de pêche sont responsables. Principaux éléments du peuplement hors poissons : Lithophyllum spp. (L. cabiochae, L. incrustans), Peyssonnelia spp., Cliona viridis, Phorbas tenacior, Agelas oroides, Axinella verrucosa, Paramuricea clavata, Eunicella cavolinii, Alcyonium coralloides, Corallium rubrum, Parazoanthus axinellae, Leptopsammia pruvoti, Myriapora truncata, Smittina cervicornis, Pentapora fascialis, Dentiporella sardonica, Schizomavella mamillata, Parasmittina sp., Salmacina sp. Figure 18 : Cartographie des habitats marins du secteur de Carro-Arnettes à l Ouest de la Côte Bleue. La réserve à corail de l Epine d Est de Carro est localisée par le rectangle bleu clair, au centre. L herbier de Posidonie est représenté en vert, le Coralligène en violet et les roches infralittorales RIAP en rouge (inventaires CARTHAM, Astruch et al., 2011, extrait sur google map). Parc Marin de la Côte Bleue 35

38 Hauteur Largeur Figure 19 : Hauteur et largeur (cm) des 11 colonies de gorgones rouges Paramuricea clavata mesurées sur les Epines d Est de Carro (-35 m). Figure 20 : Planche photo montrant la diversité et la richesse du Coralligène des Epines d Est de Carro (Photos : J.G. Harmelin, P. Astruch et E. Charbonnel). Corail rouge (JGH) Gorgones rouges et Anthias (JGH) Gorgone rouge (JGH) Bryozoaire et anémone jaune sur gorgone (EC) Parc Marin de la Côte Bleue 36

39 Mérou brun (PA) Chapon (EC) Figure 21 : Planche photo montrant les signes négatifs et atteintes sur le Coralligène (éponge Clione, lignes de pêche, gorgones arrachées) du site des Epines d Est de Carro (Photos : J.G. Harmelin, P. Astruch). Eponge Cliona viridis (forme béta en cheminée)(pa) Abrasion mécanique et arrachage d une gorgone encore vivante (JGH) Gorgones arrachées et fils de pêche (JGH) Engins de pêche et gorgones (JGH) Parc Marin de la Côte Bleue 37

40 Suivis des températures dans les réserves, observatoire du changement climatique global Dans les eaux côtières de Méditerranée nord-occidentale, un réchauffement de l ordre de 1 C entre la surface et -80 m a été constaté au cours des 30 dernières années (Salat & Pascual, 2002). Cette augmentation de température a pour effet de favoriser l arrivée d espèces méridionales. A ces changements de distribution et d aire de répartition d espèces, s ajoutent des évènements de maladies et mortalités affectant principalement des espèces benthiques. Lors des anomalies thermiques de 1999, des cas de mortalité massive ont touché de nombreuses espèces d invertébrés comme les éponges et les gorgones (Perez et al ; Garrabou et al. 2001,2003), espèces structurantes et déterminantes des récifs coralligène. Néanmoins, le littoral de la Côte Bleue et les fonds des réserves ont été assez bien épargné par les épisodes de mortalité des invertébrés, compte tenu des températures plus froides qu ailleurs, notamment liées aux phénomènes de remontées d eaux froides (upwelling) lors des épisodes de Mistral, très fréquents en été. Les chercheurs de la station marine d Endoume ont mesuré le taux de nécrose des gorgones de 28 sites de PACA et de Corse lors des anomalies thermiques de 1999 et Il ressort que c est sur la Côte Bleue (site Méjean «Yeux de chat» 300 colonies mesurées) que le taux de nécrose a été le plus faible, avec une incidence minimum observée de 10%, alors que sur certains sites voisins de la Côte Bleue comme Marseille-Riou, 100% des colonies ont été affectées. Nécrose de la gorgone rouge Paramuricea clavata. Photo : J.G. Harmelin. Suite à l atelier de formation d octobre 2012 à Scandola (Corse) sur les effets du réchauffement climatique en Méditerranée organisé par MEDPAN, le Parc Marin de la Côte Bleue assure parallèlement au suivi de la température, un suivi des populations de gorgonaires dans les 2 réserves (mesures démographiques des hauteurs et taux de nécroses). Ainsi, depuis fin 2012, un suivi des nécroses des gorgones orange (Eunicella cavolinii) est effectué dans 2 stations par les agents du PMCB. En 2014, ce sont au total 4 stations qui font l objet d un retour, effectué tous les automnes. Des mesures démographiques (tailles maximales) ont également été réalisées sur les populations de ces stations, situées à des profondeurs différentes (-12 m, -14 m, -24 m et -35 m), de manière à suivre précisément les effets des épisodes de températures élevées sur les gorgonaires (cf. Chap ). La température joue un rôle prépondérant en écologie marine et influence la présence et les cycles biologiques de nombreuses espèces. Dans les 2 réserves du Parc Marin de la Côte Bleue, il existe 3 stations de suivis des températures, installées depuis 1998, et gérées par le Parc Marin : un site à -17 m dans la réserve du Cap-Couronne et 2 sites dans la réserve de Carry-le-Rouet, à -12 m et -24 m de profondeur. Des sondes enregistrent en continu les données de température, avec un pas de temps d enregistrement toutes les 2h Suivi des températures dans la réserve du Cap Couronne Dans la réserve du Cap-Couronne, les températures moyennes annuelles relevées à la profondeur de -17 m fluctuent entre 15,3 C et 16,1 C selon les années entre 1999 et 2013, avec une valeur minimale de 9,9 C (1999) pour une valeur maximale de 26,3 C obtenue en 2003, 2012 et en 2013 (Tableau 14, Tableau 15). Sonde thermique dans la réserve de Couronne. Photo : F. Bachet/PMCB. Tableau 14 : Evolution entre 1999 et 2013 des valeurs annuelles moyennes des températures (en degrés Celsius, T C) sur le site dans la réserve du Cap-Couronne (-17 m). Les écarts-type, coefficients de variation, valeurs minimales et maximales observées sont également indiquées. N.B. les données partielles de 1998 et 2001 n ont pas été prises en compte. Année T C moyenne 16,1 15,6 15,4 15,6 15,3 15,4 15,6 15,7 15,8 16,0 15,3 15,9 15,8 15,5 Ecart-type 3,9 3,0 2,8 2,9 3,0 3,2 3,4 2,4 2,8 3,0 2,5 2,7 2,8 2,8 Coef. Variation 24,1 19,4 18,4 18,7 20,6 20,9 21,6 15,2 17,4 19,0 16,6 17,4 16,6 17,9 Valeur minimale 9,9 11,0 12,0 11,0 11,3 10,2 10,6 12,0 11,7 11,3 10,8 12,3 11,2 10,3 Valeur maximale 25,2 24, ,3 24,5 23,7 25,9 24,5 23,7 24,1 22,8 25,4 26,3 26,3 Parc Marin de la Côte Bleue 38

41 Tableau 15 : Evolution des températures (en degrés Celsius) entre 2009 et 2014 sur le site dans la réserve du Cap Couronne (-17 m) : valeurs mensuelles et annuelles moyennes, valeurs minimales et valeurs maximales observées. * = données en 2014 en cours d acquisition, changement du thermographe en septembre. Couronne 17m Janvier 13,09 12,96 13,28 13,47 13,26 14,33 Fevrier 12,28 12,07 12,70 12,55 12,12 13,64 Mars 12,56 12,71 12,92 13,17 12,78 13,87 Avril 14,00 13,76 14,26 13,76 13,54 14,59 Mai 16,00 15,12 16,11 15,07 14,52 15,37 Juin 16,73 17,47 15,22 16,49 15,61 18,60 Juillet 17,65 17,52 16,52 16,56 18,19 17,92 Août 19,12 16,31 19,23 20,09 17,83 17,60 Septembre 20,06 17,25 18,67 18,62 17,40 18,24* Octobre 19,43 18,05 18,11 18,62 19,41 * Novembre 16,49 16,72 17,79 16,83 15,61 * Décembre 14,63 13,95 15,26 14,22 14,99 * Couronne 17m Temp C Moy 15,99 15,34 15,85 15,80 15,46 15,85* Temp C Mini 11,30 10,76 12,27 11,18 10,27 12,99* Temp C Maxi 24,10 22,85 25,36 26,28 26,33 23,02* Ecartype 3,03 2,54 2,74 2,80 2,77 2,31* Coeff Var 18,98 16,58 17,29 17,71 17,94 14,55* L évolution des températures est présentée de manière graphique depuis les 5 dernières années entre 2009 et 2014 (Figure 22) Temp C Moy Temp C Mini Temp C Maxi Figure 22 : Evolution des températures (en degrés Celsius) entre 2009 et 2014 sur le site dans la réserve du Cap-Couronne (-17 m) : valeurs annuelles moyennes, valeurs minimales et valeurs maximales observées. NB : données en 2014 incomplètes, changement du thermographe en septembre Suivi des températures dans la réserve de Carry-le-Rouet Site superficiel à -12 m Pour la réserve de Carry, entre 2009 et 2013 les températures moyennes annuelles sur le site des Pierres du Château (-12 m) varient entre 15,6 C et 16,6 C selon les années, avec une température maximale de 26,3 C atteinte en 2012 et 2013 pour une minimale de 10,9 C en 2010 (Tableau 16 et Figure 23). Parc Marin de la Côte Bleue 39

42 Tableau 16 : Evolution des températures (en degrés Celsius) entre 2009 et 2014 sur le site dans la réserve de Carry-le-Rouet (-12 m) : valeurs mensuelles et annuelles moyennes, valeurs minimales et valeurs maximales observées. * = données en 2014 en cours d acquisition. Carry -12m Janvier 13,10 12,89 13,27 13,38 13,08 14,17 Fevrier 12,33 12,17 12,68 12,41 12,17 13,47 Mars 12,73 12,75 13,02 13,18 12,69 13,79 Avril 14,28 13,97 14,43 13,91 13,58 14,70 Mai 16,41 15,44 16,47 15,39 14,68 15,48 Juin 17,67 17,83 15,75 16,97 16,05 19,05 Juillet 18,56 18,55 17,02 17,31 19,14 18,29* Août 20,63 17,13 19,86 21,23 18,73 * Septembre 20,84 17,80 19,35 18,95 17,80 * Octobre 20,00 18,28 18,39 20,09 19,51 * Novembre 16,93 16,85 17,75 16,86 15,57 * Décembre 14,73 13,97 15,30 14,30 14,88 * Carry -12m Temp C Moy 16,54 15,65 16,13 16,10 15,68 15,48* Temp C Mini 11,47 10,91 12,05 11,47 11,13 12,77* Temp C Maxi 24,92 24,77 25,50 26,363 26,30 22,37* Ecartype 3,34 2,79 2,89 3,32 3,05 2,36* Coeff Var 20,21 17,80 17,90 20,614 19,45 15,23* Evolution des températures Carry 12m Temp C Moy Temp C Mini Temp C Maxi Figure 23 : Evolution des températures (en degrés Celsius) entre 2009 et 2014 sur le site dans la réserve de Carry-le-Rouet (-12 m) : valeurs annuelles moyennes, valeurs minimales et valeurs maximales observées. NB : pour l année 2014, les données sont représentées jusqu en juillet, et sont en cours d acquisition depuis août. L évolution journalière de la température sur un cycle annuel complet en 2013 est représentée par la Figure 24. Classiquement, les températures minimales sont observées entre mi janvier et avril, puis remontent en mai. En revanche, de fortes variations sont observées durant la période estivale, qui traduit la dynamique rapide des masses d eaux. Selon les conditions météorologiques (vents, courants), en l espace de quelques heures, des chutes ou des remontées spectaculaires de température peuvent intervenir, avec des amplitudes atteignant 10 C et un coefficient de variation qui dépasse les 10%. Parc Marin de la Côte Bleue 40

43 Temp ( C) Compte-rendu des travaux scientifiques du PMCB. Années Température 2013 Carry 12m /1 1/2 4/3 4/4 5/5 5/6 6/7 6/8 6/9 7/10 7/11 8/12 Figure 24 : Evolution journalière de la température sur un cycle annuel complet en 2013 sur le site dans la réserve de Carry-le-Rouet (-12 m). La Figure 25 illustre ces fluctuations importantes, avec 6 épisodes très marqués de chutes et de remontées des températures entre le 18 juin et le 20 octobre 2013 enregistrées dans la réserve de Carry (-12 m). 26 Carry -12 m. Evolution T C 18 juin au 20 octobre juin-13 8-juil juil août-13 6-sept sept oct.-13 Figure 25 : Variabilité à court terme de la température entre le 18 juin et le 20 octobre 2013 sur le site de la réserve de Carry-le-Rouet à -12 m de profondeur. Suivi des températures sur le site profond à -24 m Le second site équipé d un thermographe dans la réserve de Carry-le-Rouet est situé à -24 m de profondeur. Les températures moyennes annuelles sur le site de la Pierre à corail (-24 m) varient entre 15,23 C et 15,69 C selon les années, avec une température maximale de 25,94 C atteinte en 2012, pour une minimale de 11,05 C en 2010 (Tableau 17 et Figure 26). Parc Marin de la Côte Bleue 41

44 Temp ( C) Compte-rendu des travaux scientifiques du PMCB. Années Tableau 17 : Evolution des températures (en degrés Celsius) entre 2009 et 2014 sur le site de la pierre à corail dans la réserve de Carry-le-Rouet (- 24 m) : valeurs mensuelles et annuelles moyennes, valeurs minimales et valeurs maximales observées. * = données fin 2014 en cours d acquisition (thermographe dans l eau). Carry -24 m Janvier 13,49 13,00 13,33 13,42 13,16 14,31 Fevrier 12,68 12,25 12,76 12,47 12,25 13,59 Mars 13,05 12,74 12,98 13,06 12,71 13,81 Avril 14,36 13,66 14,13 13,70 13,45 14,60 Mai 16,21 15,00 15,89 14,86 14,47 15,34 Juin 16,57 17,15 14,98 15,91 15,32 17,88 Juillet 17,21 16,87 16,28 16,02 17,24 17,61 Août 18,30 15,84 18,42 18,93 17,15 17,22 Septembre 20,11 16,86 18,15 18,37 17,06 18,22* Octobre 19,78 18,20 18,06 18,31 19,38 * Novembre 16,86 16,94 17,78 16,88 15,64 * Décembre 14,85 14,11 15,31 14,35 15,02 * Carry -24 m Temp C Moy 15,62 15,23 15,69 15,53 15,26 15,67* Temp C Mini 11,88 11,05 12,24 11,66 11,35 12,94* Temp C Maxi 23,33 22,80 25,40 25,94 25,99 22,54* Ecartype 2,65 2,34 2,55 2,55 2,54 2,096* Coeff Var 16,99 15,37 16,26 16,42 16,67 13,37* 28 Température 2012 Carry 24m janv. 1-févr. 3-mars 3-avr. 4-mai 4-juin 5-juil. 5-août 5-sept. 6-oct. 6-nov. 7-déc. Figure 26 : Evolution journalière de la température sur un cycle annuel complet en 2012 sur le site profond dans la réserve de Carry-le-Rouet (-24 m), avec un maximum atteint de 25,94 C Tendances évolutives Un autre exemple de restitution est de pouvoir comparer les évolutions des températures année après année, mois par mois, etc. ; avec par exemple la comparaison de tous les mois de juin entre 2010 et 2013 sur le site à -24 m ( Figure 27), montrant le décalage thermique des années 2010 (en rouge) et 2013 (en bleu). Parc Marin de la Côte Bleue 42

45 Evolution mensuelle T C juin Carry -24m /6 3/6 5/6 7/6 9/6 11/6 13/6 15/6 17/6 19/6 21/6 23/6 25/6 27/6 29/6 1/7 Figure 27 : Evolutions mensuelles des températures durant les mois de juin entre 2010 et 2013 sur le site profond de la réserve de Carry-le-Rouet (-24 m). La comparaison des températures moyennes mensuelles entre les 3 profondeurs de mesure montre bien les différences de pattern selon la profondeur (Figure 28). Si les 3 courbes se superposent bien durant la période hivernale, de janvier à mai, les écarts s accentuent à partir du mois de juin et deviennent importants en juillet août (année 2013) et en octobre (année 2012), avec logiquement des valeurs de températures plus élevées à faible profondeur (Figure 28). A noter également les différences très nettes de température d une année à l autre, avec un été 2013 en moyenne plus froid (<19 C en août) que l été 2012, où la température atteignait en moyenne au mois d août plus de 21 C à - 12 m de profondeur (Figure 28). Parc Marin de la Côte Bleue 43

46 Moyennes mensuelles Côte Bleue m 17m 24m Moyennes mensuelles Côte Bleue m 17m 24m Figure 28 : Evolution des températures moyennes mensuelles selon la profondeur sur les 3 sites de mesure sur la Côte Bleue pour l année 2013 (en haut) et 2012 (en bas). Au total, la Côte Bleue est située dans une région aux masses d eaux froides, du fait de la proximité du Golfe du Lion, et montre des différences géographiques nettes de régime thermique avec le reste de la région PACA. En effet, les enregistrements réalisés par Harmelin (2004) à Carry-le-Rouet, Port-Cros et Monaco à une profondeur identique de - 24 m indiquent un net gradient thermique Est/Ouest durant l année de la canicule en 2003 (Figure 29). En considérant les seuils de température définis par Harmelin (2004), qui sont les pourcentages de mesures inférieures à 15 C et supérieures à 22 C, l examen de ces seuils montre que le pourcentage d exposition à des températures inférieures à 15 C entre juin et octobre 2003 n est que de 3,3% à Monaco, contre 6 à 7% à Port-Cros, 17,8% à Carry-le-Rouet et 19,2% à Couronne (Figure 29). De tels écarts de températures entre l Ouest et l Est du littoral induisent des différences au niveau de la distribution des espèces, selon leur tolérance plus ou moins grande aux fluctuations de températures. 25 Juin-Octobre 2003 <15 C >22 C Couronne Carry PC-Gab PC-Gal Monaco Figure 29 : Temps d exposition (en pourcentage) du benthos de fonds rocheux à 24 m de profondeur à des températures inférieures à 15 C et supérieures à 22 C à Couronne, Carry-le-Rouet, Port-Cros (PC) et Monaco entre début juin et fin octobre 2003 (in Harmelin, 2004, modifié). N.B. La profondeur des capteurs est à -24 m, sauf à Couronne (-17 m). Parc Marin de la Côte Bleue 44

47 L évolution de ces seuils de température entre les étés 2009 à 2013 (du 1 er juin au 31 octobre chaque été) montre que le pourcentage de mesures supérieures à 22 C a atteint 20,4% en 2009 (soit 750 heures d exposition), alors qu il est compris entre 4 et 13,3% sur les autres années à la profondeur de -12 m (Figure 30). A une profondeur plus importante (-24 m), ce pourcentage est beaucoup plus faible et atteint seulement 11,2% en 2009 et 1% à 4,3% les autres années (Figure 30). 30% T C<15 C (%) T C>22 C (%) 25% 20% 15% 10% 5% 0% % 25% 20% 15% 10% 5% 0% Figure 30 : Evolution des temps d exposition (en pourcentage) du benthos à -12 m (en haut) et -24 m (en bas) de profondeur dans la réserve de Carry-le-Rouet à des températures inférieures à 15 C (en bleu) et supérieures à 22 C (en rouge) entre début juin et fin octobre des années 2009 à Cette exposition importante à des températures élevées peut provoquer chez le benthos des vagues de mortalité, associées à des agents pathogènes type vibrio. Ainsi, en octobre 2014, une mortalité massive de Spondyles (huitres charnières) est observée dans le Parc National de Port-Cros et à Porquerolles (obs. pers. lors des missions d inventaires mérous du GEM) ; d où la nécessité pour le gestionnaire d associer des mesures sur certaines espèces d invertébrés sensibles à la température comme les gorgones (cf. Chap suivi des nécroses depuis 2012) Le réseau T-MEDNET Les données de température collectées par le Parc Marin depuis 1998 au niveau des 3 sites avec un pas de temps de 2 heures correspondent à un enregistrement de données pendant une période d une année, soit données par an pour les 3 sites. Ces données sont utilisées par les scientifiques dans le cadre de publications (Harmelin, 2004 ; Garrabou et al., Pairaud et al., 2011 ; Bensoussan et al., 2011, 2012 ; Fraysse et al., 2014), de programme de recherche (Medchange, Massilia) et de thèse (Fraysse, 2014). Les données température du PMCB sont également incrémentées dans une base de données à l échelle méditerranéenne, dans le cadre du réseau T-MEDNET. Ce réseau rassemble l ensemble des sites suivis en Méditerranée (25 sites équipés d une centaine de thermographes, dont les 3 sites du Parc Marin, L objectif principal de T-MEDNET est de suivre les changements de température à l échelle de la Méditerranée. Les coordinateurs du réseau sont J. Garrabou (CSIC, Espagne) et N. Benssoussan (Ipso-Facto, Marseille). Parc Marin de la Côte Bleue 45

48 Sur la Côte Bleue, l institut Pytheas a également installé une série de 9 thermographes à Méjean (partie Est de la Côte Bleue), répartis tous les 5 m depuis la surface jusqu à 45 m de profondeur, permettant une meilleure visualisation des profils thermiques tout le long de la colonne d eau, illustrés par la Figure 31. Figure 31 : Exemple de profil thermique enregistré sur le site de Méjean sur la Côte Bleue en 2013 par l Institut Pytheas (F. Zuberer) et disponible sur le site T-mednet.org. Au final, la température joue un rôle central en écologie marine dans la répartition des espèces et dans le contexte actuel du changement climatique global, il est important pour un gestionnaire d AMP de disposer de séries de données à long terme et à différentes profondeurs pour mieux quantifier ces changements. A noter aussi que dans la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM), la Commission européenne a défini les 11 critères permettant aux Etats membres d'évaluer l'état environnemental et sanitaire des mers et atteindre leurs objectifs d'ici Parmi ces différents critères, il est notifié que les mesures hydrobiologiques et physiques des masses d eaux devront être considérées dans l évaluation des conditions environnementales. Parc Marin de la Côte Bleue 46

49 Suivis bi-annuels de l oursin comestible L oursin comestible Paracentrotus lividus est un oursin commun, particulièrement abondant en Méditerranée. Il vit principalement sur les fonds rocheux et les herbiers de Posidonies jusqu'à -30 m, mais parfois sur des fonds sableux ou coralligènes jusqu'à -80 m de profondeur. Il est néanmoins beaucoup plus abondant entre la surface et -15 m. L espèce est surtout active la nuit et présente un comportement agrégatif. A faible profondeur, l oursin vit souvent dans des creux ou logettes (cupules qu il a lui-même creusé) où il peut s'ancrer solidement et résister ainsi à l hydrodynamisme (vagues et houles). L oursin comestible est une espèce herbivore, qui se nourrit d algues, mais également de Posidonie. C est d ailleurs le seul prédateur naturel de l herbier, avec le poisson la saupe Sarpa salpa, pouvant occasionner dans certains cas de véritables faciès de surpâturage. L oursin comestible, espèce exploitée et suivie sur la Côte Bleue. Photo : B. Daniel/PMCB L oursin, ressource exploitée L oursin comestible Paracentrotus lividus est une espèce particulièrement emblématique sur la Côte Bleue, avec les célèbres «oursinades». C est une espèce exploitée et en raison de son intérêt halieutique, les enjeux de conservation et de gestion autour de l oursin comestible sont forts par rapport à la pêche professionnelle et le ramassage de loisir, incluant le braconnage. L oursin comestible est un mets très prisé en Méditerranée française. La consommation est très ancienne et remonte probablement au début du néolithique (5700 av. J.C.). Des vestiges de repas de cette période contenant des tests d oursins ont d ailleurs été retrouvés sur la Côte Bleue, dans la grotte du Cap Ragnon (commune du Rove). Les techniques de pêche les plus simples sont la pêche à pied et la plongée libre. Les pêcheurs professionnels l exploitaient autrefois avec des engins spécifiques : radasse (amas de vieux filets lestés traînés sur le fond), faubert, grapette (sorte de fourchette), caouquillet, fer, rateau, drague et gangui à oursin (filet traînant constitué d une poche longue de 4,5 m et large de 1,5 m). Actuellement, les oursiniers professionnels pêchent directement les oursins en plongée libre ou en bouteille. Le département des Bouches-du-Rhône est le seul endroit en France où une exploitation professionnelle en scaphandre autonome est autorisée, avec un système de dérogation et de licences de pêche. En 2013, il existe 8 licences sur le quartier Maritime de Marseille et 13 sur le quartier de Martigues (Tillet et al., 2013). Dans les autres départements, seule l exploitation en plongée libre est autorisée, même pour les oursiniers professionnels. Pêche professionnelle en plongée. Photo : V. Brandsma/PMCB. La pêche professionnelle se pratique 5 mois et demi par an, entre le 1 er novembre et le 15 avril et du lever du soleil jusqu à midi. L équipage est constitué de 2 à 3 personnes (1 veilleur en surface et 1 à 2 plongeurs au fond). L oursinier plonge avec une nasse (dénommée «moulaguette») qui lui permet d entreposer les oursins, qu'il ramasse au moyen d une «grapette». Une fois la moulaguette pleine, le veilleur resté à bord la récupère en surface et transfert les oursins dans des bacs en plastique, pendant que le plongeur resté au fond continu à pêcher. Une fois ramassés, les oursins restent comestibles pendant maximum 24 h, cette pêche se pratique donc au jour le jour en fonction de la demande, car il est impossible de stocker vivants les oursins pour les conserver plusieurs jours, comme pour les poissons. Lors de chaque sortie de pêche, les oursiniers récoltent généralement environ 80 à 100 douzaines par plongeur. En 2008, environ oursins auraient été pêchés dans le quartier de Marseille (23 licences à l époque). Le ramassage des oursins permet aussi de réguler les populations et d éviter que les oursins ne pullulent, car ils entraînent un phénomène de surpâturage des fonds. En effet, les oursins sont herbivores et ils consomment leur poids d algues en une semaine. Dans les zones où ils sont trop nombreux, les algues dressées disparaissent et les oursins laissent les rochers à nus, formant des faciès de surpâturage. Exploitation de l oursin comestible sur la Côte Bleue. Photo : E. Charbonnel/PMCB. Parc Marin de la Côte Bleue 47

50 Sur la Côte Bleue, l oursin est une espèce très prisée et fait aussi partie du «patrimoine culturel», avec l organisation des célèbres «oursinades» (festivités autour de l oursin avec dégustation, rassemblant des milliers de personnes). La commune de Carry-le-Rouet s affiche d ailleurs comme la capitale de l oursin, avec l organisation des «oursinades» depuis 60 ans les 3 premiers week-ends de Février (première fête de l oursin en 1953) Statut, reglementation et menaces potentielles En tant qu espèce exploitée, l oursin comestible est classé dans les annexes III des conventions de Berne et de Barcelone et sa récolte est réglementée en France pour la pêche amateur et professionnelle. Pour les amateurs, la récolte de l oursin est autorisée en plongée libre (apnée) ou en pêche à pied depuis le bord. La réglementation concerne les dates de récolte, le nombre d oursins récoltés et la taille des oursins : - La période de pêche est fixée durant 5,5 mois. Les dates sont désormais communes entre les 3 départements de la région PACA, la saison de pêche est ouverte du 1 er novembre au 15 avril (arrêté n 1112 du 27 octobre 2008). Le ramassage est donc interdit du 16 avril au 31 octobre, car l oursin se reproduit durant la période estivale. - La quantité autorisée est de 4 douzaines par personne et par jour pêchant à partir de la côte en plongée libre ou en pêche à pied. Pour la pêche au moyen d un navire de plaisance, cette quantité est également de 4 douzaines par personne et par jour, avec un maximum de 10 douzaines d oursins par navire et par jour audelà de 2 personnes embarquées. - La taille minimale de capture des oursins est fixée à 5 cm sans les piquants, ce qui correspond à des oursins âgés de 7 à 9 ans. Cette réglementation a pour but d assurer le bon renouvellement de l espèce et permet de réguler la pêche de loisir, afin qu elle ne concurrence pas la pêche professionnelle. Malgré ces règlementations, la pression de pêche est importante et les stocks d oursins sont à un niveau bas sur le littoral de la région PACA. Néanmoins, la pérennité de l espèce n est absolument pas menacée, compte tenu de la fécondité très élevée de l oursin (plusieurs millions d œufs par individu). Hormis la pression de pêche, des sources de menaces naturelles pèsent également sur l oursin, comme une maladie apparue au cours de l hiver 2010 (surnommée «bec vert» par les pêcheurs, photo ci-contre), se manifestant par : (i) la perte de la lanterne d Aristote avec des tâches verdâtres autour ; (ii) l apparition de tâches rouges sur le tégument, ulcérations qui évoluent vers la formation d un trou dans le test, suivi de la mort de l individu ; (iii) la perte d une partie plus ou moins importante des piquants rappelant la maladie des oursins chauves des années Maladie dite du «bec vert» apparue durant l hiver Photo : F. Bachet/PMCB. Les pêcheurs professionnels de la Côte Bleue (port de Carro) estimaient à environ 10% le stock d oursins touchés par cette maladie en mars Après analyses, l Institut Océanographique Paul Ricard des Embiez (Y. Martin) et l Institut Pytheas à Endoume, M. Bally) ont découvert plusieurs souches de bactéries du genre Vibrio pouvant être en partie responsable de cette maladie. A noter qu en 2011 et 2013, aucun signe d oursins malades n a été observé par les pêcheurs sur la Côte Bleue, alors que durant l hiver 2012 et 2014, cette maladie est réapparue. Les conclusions des analyses indiquaient alors (Martin et al., 2010) : «Ces résultats ne mettent pas en évidence un pouvoir pathogène chez les souches testées : aucune n est capable d affecter des individus sains. Certaines d entre elles sont toutefois susceptibles d aggraver temporairement des lésions du tégument sans pour autant aboutir à la mort des malades concernés. Ce fait avait déjà été rapporté pour la maladie des oursins chauves, où des bactéries du genre Vibrio avaient également été mises en cause. Quoiqu il en soit, les éléments ci-dessus ne permettent pas de conclure quant à la responsabilité directe de ces bactéries dans le développement de la maladie. Peut-être s agit-il de microbes opportunistes capables de surinfecter des lésions préexistantes? Il est également possible que la virulence de ces bactéries ait pu être exacerbée par un affaiblissement des défenses des oursins, consécutif à un stress environnemental ou à l action d un autre agent pathogène non décelé dans les analyses effectuées». Des analyses génétiques menées en parrallèle sur des oursins malades de Carro par M. Bally de la station marine d Endoume indiquaient que «sur 24 séquences issues de 3 oursins malades différents, toutes appartiennent à des bactéries du genre Vibrio, ce qui indique une dominance de ce groupe parmi les bactéries cultivables associées aux tissus malades. Il faut noter que dans le cas des Vibrio le séquençage des ARN 16S n'est pas utilisable pour une identification précise car de nombreuses espèces possèdent des séquences très proches entre elles. Parc Marin de la Côte Bleue 48

51 Par conséquent une identité entre la séquence d un isolat et une séquence connue, présente dans les banques de données, ne signifie obligatoirement que l on soit en présence d une seule et même espèce. Il s agit plutôt d une indication de l appartenance de cet isolat à un groupe de Vibrio déterminé (isolat proche de V. splendidus ou de V. tapetis par exemple). Il est cependant remarquable que parmi les 3 séquences identifiées, 2 soient détectées chez 2 individus malades sur 3, et que la troisième soit présente chez les 3 individus analysés. Ce résultat indique une certaine spécificité dans l association Vibrio/oursins malades, qui pourrait suggérer une relation possible entre ces bactéries et l apparition ou la progression des symptômes. En particulier, des souches de Vibrio tapetis ont été identifiées comme agents pathogènes chez des mollusques bivalves» (Bally, 2011). Bactérie du genre Vibrio. Photo M. Bally/Pytheas Suivi à long terme des oursins sur la Côte Bleue. Résultats des campagnes 2012 à 2014 Depuis 1994, un suivi des stocks est réalisé par le PMCB au niveau de 10 sites répartis sur les 2 quartiers maritimes de Martigues et Marseille (Figure 32). Les comptages sont effectués 2 fois par an, avant et après la saison de pêche. Sur chaque site, deux transects permanents ont été balisés pour une évaluation des densités d'oursins, simple et reproductible. Chaque transect mesure 25 m de long sur 1 m de large, soit une surface de comptage de 50 m² par site. Deux classes de taille : «supérieure» et «inférieure» à 4 cm de diamètre du test (sans les piquants) sont prises en compte. Cette dimension de 4 cm a été choisie intentionnellement inférieure à la taille minimale de pêche (5 cm), de façon à ce que la classe de taille inférieure (petits oursins) ne concerne vraiment que les oursins non exploités ou quasiment non exploités. Cette série à long terme des populations et des stocks d oursins comestibles reste unique en France, le Parc Marin réalisant ces comptages depuis désormais 20 ans ( ). Comptage des oursins le long d un transect permanent. Photo : B. Daniel/PMCB. Figure 32 : Localisation des 10 sites de comptages d oursins comestibles suivis 2 fois par an par le PMCB sur le territoire de la Côte Bleue (quartiers maritimes de Marseille et Martigues). Il ressort de ces suivis (Bachet et al., 2014) qu après une diminution importante des stocks ou les densités d oursins de taille «pêchable» restaient à un niveau bas depuis plusieurs années, de l ordre de 1 individu par m² (soit une densité nférieure aux valeurs moyennes des séries de comptages depuis 1994 avec 1,74 ind./m²) ; les derniers résultats des campagnes de 2012 à 2014 indiquent une inversion de la tendance et une reprise de la resssource, avec une augmentation des densités d oursins, aussi bien pour les petits individus que pour les gros (Figure 33). Cette reprise est néanmoins liée au changement des profondeurs de comptages de 2 sites. Parc Marin de la Côte Bleue 49

52 L évolution des oursins à long terme sur le quartier de Martigues est représentée sur la Figure 33, qui montre bien visuellement les fluctuations enregistrées depuis 20 ans. On peut observer plusieurs tendances successives : - Jusqu en 1999, les densités sont globalement stables, aussi bien pour les petits que les gros oursins ; - Entre 1999 et 2002, les densités augmentent de manière spectaculaire, surtout pour les gros individus, avec des densités pouvant atteindre près de 4 oursins/m² : - En 2003, les densités chutent brutalement, mais se maintiennent à environ 2 individus/m² pour les gros ; - A partir de 2006, une diminution des stocks est observée, avec un niveau bas de la ressource et des densités inférieures à 1 individu par m² entre 2010 et 2012, aussi bien pour les petits oursins que les gros dans le quartier de Martigues (Figure 33). Modification des profondeurs de comptage des sites Aragnon et Pointe Noire Figure 33 : Evolution à long terme entre 1994 et 2014 des densités d oursins comestibles (ind./m²) dénombrés selon deux classes de tailles (gros > 4 cm, petits < 4 cm) sur les 5 sites du quartier maritime de Martigues suivis par le PMCB (Bachet et al., 2014). Quelques facteurs explicatifs ont été avancés par le PMCB pour expliquer cette diminution des stocks : (i) des prélèvements illégaux en saison estivale par les pêcheurs de loisir (même si ce phénomène existe, il ne peut expliquer l ampleur des diminutions observées, d autant qu une partie des sites ne s y prête pas) ; (ii) des eaux superficielles anormalement chaudes en août et septembre (mortalités constatées principalement dans la zone des petits fonds jusqu à 4 ou 5 m de profondeur), mais ceci ne concerne également qu une partie des sites de comptages ; (iii) des intempéries, par exemple la semaine précédant les comptages de septembre 2009, qui peuvent influer sur l accessibilité visuelle des oursins sur certains sites, également superficiels. Néanmoins, ces facteurs explicatifs ne semblent cependant pas pouvoir expliquer la totalité du phénomène de diminution des gros oursins à l époque. Dans certains sites de comptages, les densités baissaient à chaque comptages, jusqu à devenir proches de zéro. Suite à ces constatations, il a été décidé de modifier les sites de Pointe Noire et de l Aragnon vers des profondeurs plus superficielles, et ce choix semble avoir été judicieux. Les recensements sur ces deux sites sont maintenant homogènes avec le reste des sites de Martigues voire même plus riches. Cependant l hétérogénéité entre les sites reste très marquée avec près de la moitié (48%) de la totalité des oursins recensés répartis sur seulement 3 sites (Pointe Noire, Anthénors et Petit Mornas) alors que les sites Bon Plan, Pierres Tombées et Moulon présentent toujours des densités faibles aussi bien en 2013 que 2014 et ce, malgré des comptages dans des zones superficielles (Figure 34 et Figure 35). Parc Marin de la Côte Bleue 50

53 4,50 4,00 Petits Gros 3,50 3,00 2,50 2,00 1,50 1,00 0,50 0,00 le Miou Pte Philippe Arnettes Pte Noire Aragnon le Bon Plan Pierres Tombées Petit Mornas Anthénors Le Moulon Figure 34 : Densité d oursins (individus/m²) pour chacun des 10 sites échantillonnés devant la Côte Bleue. Comptages d octobre 2014 (en haut) et d octobre 2013 (en bas ; Bachet et al., 2014). Figure 35 : Répartition des 2 catégories d oursins (petits à gauche, gros à droite) sur les 10 sites en octobre 2014 (Bachet et al., 2014). Les principales tendances qui se dégagent du dernier comptage en octobre 2014, avant le début de la saison de pêche sont les suivantes (Bachet et al., 2014) : - Les densités moyennes de la catégorie des petits oursins ont augmenté sur les deux secteurs de Martigues et de Marseille entre le printemps et l automne 2014, passant de 1,09 à 1,53 ind./m². Cette augmentation de densité se retrouve sur 9 des 10 sites. Cela peut être partiellement expliqué par une meilleure accessibilité visuelle des petits individus du fait de la diminution algale liée au broutage à cette période. Parc Marin de la Côte Bleue 51

54 - En ce qui concerne la catégorie des gros oursins, le dénombrement d octobre 2014 indique une diminution des densités lissée sur l ensemble de la Côte Bleue. Cependant, cette diminution n est valable que pour le quartier de Marseille de 2,47 à 1,87 ind./m²; Martigues augmente de 2,02 à 2,47 ind./m². La densité moyenne de la Côte Bleue passe de 2,25 à 2,17 ind./m². La valeur moyenne de la série de comptage s établit à 1,39 ind./m² pour les 10 sites de la Côte Bleue. Au total, les densités observées en 2014 sur les 10 sites (3,70 ind./m² pour les petits et gros) sont supérieures aux valeurs moyennes des séries de comptages depuis 2007 (2,41 ind./m², Figure 36). Néanmoins, malgré cette reprise encourageante, il convient d être prudent car cette augmentation s explique avant tout par le changement des profondeurs de 3 sites (Aragnon, pointe Noire et Anthénors) et le PMCB insiste sur la nécessité de mesures de gestion ou tout au moins de précaution, dans la perspective d une exploitation durable de la ressource. 4,0 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0 Gros Petits Moy total Figure 36 : Evolution entre 2007 et 2014 des densités d oursins comestibles (ind./m²) dénombrés selon deux classes de tailles (gros > 4 cm, petits < 4 cm) sur les 10 sites des 2 quartiers maritimes de Martigues et Marseille suivis par le PMCB (Bachet et al., 2014). L oursin comestible reste une espèce très exploitée qu il convient de surveiller particulièrement. Par exemple, la situation constatée à l ouverture de la saison de pêche nous a semblé imposer des mesures de gestion particulières ou tout au moins de précaution. Ainsi, lors du Comité Syndical du 23 novembre 2009, les maires des communes de Sausset et de Carry ont souhaité s engager vers une politique commune tendant à réduire d un week-end sur trois les manifestations des oursinades sur la Côte Bleue pour l année 2010, pour le développement durable et la protection de la ressource. Ils souhaitent aussi limiter les possibilités de vente d oursins braconnés et demandent aux autorités de contrôle (Affaires Maritimes, Gendarmeries) et aux Comités des Pêches et Prud homies qu ils rappellent les règles applicables. Les oursinades de Carry-le-Rouet, tous les mois de février. Photos : E.Charbonnel/PMCB. Parc Marin de la Côte Bleue 52

55 3.2. Etendre les suivis à visée écologique et sur les espèces patrimoniales La démarche : Mener des campagnes d inventaires ponctuels d espèces patrimoniales, en collaboration avec les clubs de plongée locaux (depuis 2006, recensement annuel du mérou brun et corb dans les Calanques avec le CEBS13 de la FFESSM, retour d information sur les mérous des sites de plongée de la Côte Bleue). 3 réunions en Groupe de Travail plongée sur des collaborations, retour d information sur les espèces patrimoniales. Recencement de la grande Nacre (anse de Bonnieu), mesures démographiques des populations de gorgones et suivi des nécroses Les mérous Espèce emblématique de Méditerranée, le mérou brun 4 Epinephelus marginatus constitue un bon indicateur de l état global de santé du milieu marin, car c est un top-prédateur, situé au sommet des chaînes alimentaires. Sa présence et son abondance traduit donc une richesse et un équilibre du milieu marin dans son ensemble (habitats de qualité, relation proies/prédateurs, rassemblement et parade de reproduction, etc). Depuis sa protection par moratoire (interdiction de chasse sousmarine depuis 1993, étendu en 2002 à toute forme de pêche à l hameçon et renouvellé le 24 décembre 2013 et étendu à l ensemble des espèces de mérous), ses effectifs sont en augmentation sur le littoral, en particulier dans les Aires Marines Protégées. Le mérou brun Epinephelus marginatus, espèce emblématique de Méditerranée. Photo : S. Ruitton/GEM Suivis sur la Côte Bleue A l échelle de la Côte Bleue, du fait des eaux naturellement froides (phénomènes d upwelling), les mérous sont assez rares et le PMCB évalue à environ 80 individus le stock potentiel de mérous bruns, par recoupement avec retour d observations des structures et clubs de plongée, mais également des plongeurs «bio» du CEBS 13 de la FFESSM et des apneistes-chasseurs de la FNPSA. Une convention a d ailleurs été signée entre le PMCB et la FNPSA en janvier 2014, convention qui prévoit le retour d information et de signalisation d espèces rares, patrimoniales ou invasives comme les Caulerpes (cf. Chap. 6). Dans les deux réserves marines, les effectifs semblent en augmentation. Dans chacune des réserves, les populations sont estimées à 12 mérous à Carry et 11 mérous à Couronne (mais sur seulement 2 stations, inventoriées en 2010, 2012 et 2013). Un premier inventaire exhaustif a été mené en août-septembre 2006 par le PMCB et le GEM (Groupe d Etude Mérou) dans la réserve de Carry-le-Rouet (Bachet et al., 2006). Lors de cette mission, aux conditions météorologiques difficiles (température de l eau entre 13 et 15 C), 12 mérous de taille comprise entre 35 et 80 cm ont été recensés. En l absence de toute activité humaine de prélèvement sur la zone du fait d une surveillance effective de la réserve (qui est la plus surveillée de Méditerranée) le faible nombre d individus laisse penser que l habitat est moins favorable à l installation d une population stable. Lors de la campagne PMCB-GEM en 2006, une plongée au niveau du site du Four à Chaux à Sausset-les-Pins a permis de recensé également 17 mérous de taille variable avec notamment plus de 40% d individus de plus 80 cm, c est à dire probablement des mâles. Sur ce site de plongée profond (-38 à -44 m), la population observée semble équilibrée (Figure 37), même si aucun individu d une taille inférieure à 60 cm n a été observé du fait de la profondeur importante. Compte tenu du nombre important de mérous observé sur ce site présentant une faible superficie (marche de tombant de 3 m de hauteur sur une cinquantaine de mètres de longueur), mais également de la structure démographique du stock, il est probable que la population de ce site soit apte à la reproduction. En effet, une larve de mérou brun a été identifiée lors des pêches au filet à plancton, durant le programme européen Biomex en 2004 (Le Direach, comm. pers., Biomex/Planes, 2005), ce qui signifie que la reproduction des mérous est bien effective sur la Côte Bleue, même si globalement, les effectifs sont assez faibles. 4 - Le mérou brun peut atteindre une taille de 1,3 m pour un poids de 40 kg. Le développement sexuel du mérou est de type hermaphrodite successif protérogyne, c'est à dire que les individus sont tout d'abord femelle et qu'une inversion sexuelle a généralement lieu pour donner des individus mâles (entre 9 et 14 ans). La maturité sexuelle (5 ans) est tardive. La longévité potentielle de l'espèce est grande (record de 63 ans en Espagne) et son taux de croissance faible. Parc Marin de la Côte Bleue 53

56 6 Tailles mérous, site Four à Chaux (n=17) cm Figure 37 : Structure démographique des 17 mérous observés sur le site hors-réserve du Four à Chaux à Sausset-les-Pins durant la campagne du GEM le 2 septembre 2006 (Bachet et al., 2006). Dans la réserve du Cap Couronne, le suivi réalisé tous les 3 ans depuis 1995 montre la montée en charge des mérous, avec une biomasse passant de 3,8 kg en 1998 à 60,8 kg en 2013, soit une augmentation d un facteur 16 (Figure 38). Lors d une campagne d expérimentation de caméras rotatives autonomes menée avec l IFREMER en 2010 (Mikado et Staviro), 6 mérous bruns ont été filmés sur la station R3 de la réserve du Cap-Couronne, dont 5 également observés par le PMCB lors des comptages en plongée. En 2013 (16 et 24 juillet), lors du suivi triennal de la réserve, six mérous d une taille comprise entre 65 et 90 cm ont été observés sur cette station à 25 m de profondeur (Figure 38). 70 Biomasse (kg) de mérous dans la réserve du Cap Couronne Nombre de mérous R Figure 38 : évolution temporelle de la biomasse (kg) des mérous dans la réserve du Cap Couronne (en haut) et du nombre de mérous sur la station de comptage R3 (en bas). Le site du Sanchrist, vaste plateau rocheux profond (32 à 35 m de profondeur) avec du coralligène a également fait l objet de prospections : (i) le 14 novembre 2012, avec 5 individus recensés (taille comprise entre 45 cm et 85 cm) ; (ii) le 20 juin 2014 avec 6 autres mérous inventoriés (taille comprise entre 40 cm et 80 cm), à environ 200 m du précédent point du Sanchrist. Parc Marin de la Côte Bleue 54

57 Le 23 juin 2014, le PMCB a également inventorié 5 mérous sur le site des Arnettes (taille comprise entre 40 cm et 80 cm) et 2 autres petits mérous sur un secteur voisin (40 et 50 cm) à une profondeur de -27 m. Enfin, le 25 juin 2014, sur la barge de Carro (épave), 4 autres mérous ont été recensés (taille comprise entre 60 cm et 110 cm, photo cicontre) Marquage et relaché de mérous Depuis 1988, le PMCB mène des opérations de marquage et de relâchés de mérous capturés accidentellement par les pêcheurs professionnels, avec un total de 49 mérous relâchés dans les 2 zones marines protégées de Carry et Couronne (Figure 39). Gros mérou brun sur la barge de Carro le 25 juin Photo L. Lescure. Lorsque cela est possible, ces mérous font l objet d un marquage avant le relâché, au moyen d une attache Textag TM portant un codage de couleur (20 individus marqués). Les mérous bruns relâchés et marqués mesurent en moyenne 43,3 ± 5,1 cm pour un poids moyen de 2,1 ± 2,3 kg (Bachet & Jouvenel, 1999). Pour l année 2012, 2 mérous ont été relachés, contre 1 en 2013 et aucun en Nombre de mérous relâchés par le PMCB Figure 39 : Evolution du nombre de mérous capturés accidentellement et relâchés par le PMCB dans les 2 zones marines protégées de Carry-le- Rouet et du Cap-Couronne entre 1988 et 2014, soit un total de 49 mérous. Les autres mérous Hormis le mérou brun, il existe 3 autres espèces de mérous recensées dans le Parc Marin de la Côte Bleue : la badèche (Epinephelus costae), le mérou gris (Epinephelus caninus) et récemment le mérou royal (Mycteroperca rubra), observé le 27 mai 2012 par L. Ballesta (Andromède) lors d une plongée sur le site profond du Four à Chaux. A noter que le mérou gris -très rare en Méditerranée Nord-Occidentale-, a été rencontré à plusieurs reprises (6 observations) sur la Côte Bleue, avec un premier signalement de E. caninus en 1998 dans la ZMP du Cap-Couronne en plongée et une capture/relâché d un individu de 59 cm (Bachet & Jouvenel, 1999). Le 11 août 2010, un petit individu capturé par un pêcheur professionnel à Carro a été relâché dans la réserve de Couronne. Il mesurait 24,8 cm pour 225 g (Figure 40). Parc Marin de la Côte Bleue 55

58 Figure 40 : Mérou gris (Epinephelus caninus) sur la Côte Bleue. A gauche : relaché d un petit individu dans la ZMP du Cap-Couronne le 11 août 2010 (Photo : F. Bachet/PMCB). A droite : jeune mérou gris dans une anfractuosité d un tombant fin 2009 (Photo : M. Ready) Statut du corb et des mérous en 2013 En 2012 et en 2013, le Parc Marin a participé activement à la reconduction du moratoire d interdiction de pêche (chasse et hameçon) du mérou brun pour 10 ans et étendu à l ensemble des espèces de mérous, mais également au corb pendant 5 ans (arrêté préfectoral du 23/12/2013). Le corb (Sciaena umbra) est une espèce patrimoniale devenue très rare dans la région, en dehors des réserves. Ainsi sur l ensemble de la Côte Bleue, un inventaire en plongée et en apnée conduit par le PMCB entre 1999 et 2002 (Daniel et al., 1999, 2002) montre une fréquence de rencontre très faible, avec seulement un corb observé en dehors des réserves pour 40,4 km parcourus en 71 h de plongée, soit plus de 20 ha de fonds prospectés. A l inverse, dans la réserve de Carry-le-Rouet, une centaine d individus ont été recensés en Les enquêtes sur la pêche menées par le PMCB montrent aussi de manière chiffrée l extrême rareté de l espèce. Pour la pêche professionnelle, sur les 1721 opérations de pêche effectuées par 16 pêcheurs en 15 mois de suivi, seulement 4 corbs ont été capturés, ce qui représente seulement 0,015% de la quantité de poissons pêchée. Pour la pêche de loisir, sur les 6272 poissons pêchés lors des 1795 enquêtes, un seul était un corb, soit une probabilité de seulement 0,016%. Durant l année 2013, le Parc Marin a participé activement à cette reconduction du moratoire avec le Groupe d Etude du Mérou (GEM), avec plusieurs réunions d instruction de ce dossier au sein de la Commission spécialisée mérou/corb au Conseil Maritime de Façade. L e Corb Sciaena umbra interdit de chasse et pêche à l hameçon. Photo : S. Ruitton/MIO. En tant que gestionnaire d AMP, l intérêt porté par le PMCB à ces deux espèces est justifié par différentes caractéristiques : - (i) Espèces vulnérables, elles attestent par leur présence de la protection du milieu et constituent de bons indicateurs de l effet réserve, et globalement de l état de santé général du milieu marin ; - (ii) Ce sont des espèces patrimoniales typiques des fonds Méditerranéens, populaires auprès des plongeurs pour leur rareté, leur beauté élégante, leur grande taille (1,3 m pour le mérou, 0,7 m pour le corb), leur longévité (63 ans pour le mérou, plus de 30 ans pour le corb) et leur comportement calme et curieux ; - (iii) Leur relative rareté est principalement due à leur vulnérabilité aux différentes techniques de pêche, ce qui a conduit en fin d année 2013 à l adoption d un moratoire interdisant la chasse sous-marine et la pêche à l hameçon des mérous et du corb pendant 5 ans (arrêté préfectoral du 23/12/2013). Espèces désormais réglementées, ce sont aussi des espèces bénéficiant d un statut de protection (annexe III des Conventions de Barcelone et Berne) et de conservation (classement liste rouge IUCN). Au total, les corbs et mérous représentent de très bons indicateurs de l efficacité des mesures de protection et de limitation de la pêche. Espèces vulnérables, ils sont souvent cités comme «grands témoins» de l effet réserve. A ce titre, le suivi régulier des effectifs dans les Aires Marines Protégées et gérées efficacement doit permettre de Parc Marin de la Côte Bleue 56

59 suivre l évolution temporelle des populations, en l absence de perturbations humaines et ainsi de mieux juger des tendances à moyen et long terme liées aux changements globaux (Harmelin, 1999) Science collaborative, retour d informations en 2013 et 2014 Le Parc Marin compte developper un suivi des populations de corb, à l échelle de l ensemble de la Côte Bleue, avec un effet attendu d une montée en charge des effectifs, suite à la mise en place du moratoire. Un projet de thèse (étude écologique et éthologique du corb), porté par J. Lombard est également en cours de montage, avec plusieurs AMP comme partenaires dont le PMCB. Pour obtenir des retours d informations, le PMCB a conçu une fiche d observations du milieu marin en 2014 (Figure 41), avec une description des espèces d intérêt patrimonial (mérou, corb, tortue) mais également des espèces envahissantes (caulerpe, poisson flûte). Cette fiche a été proposée aux usagers de la mer (chasseurs sous-marins, plongeurs, pêcheurs) en 2014, avec d ores et déjà plusieurs remontées d observations par les chasseurs sousmarins de la FNPSA : 5 familles de corb (de 6 à 14 individus) et 27 mérous en 2014 et 14 mérous en 2013 (Tableau 18). Sur ces fiches, le PMCB demande aux observateurs de noter les paramètres suivants : date, nature de l observation (espèces ou pollution, ), localisation (point GPS si possible), profondeur, nombre, taille ou poids, type de fonds (roche, herbier, sable, ), conditions météo, prise d image (photo/vidéo) et coordonnées de l observateur. Dans cette fiche, le PMCB conseille d intégrer un réseau de sentinelles, si les observateurs sont assidus et s ils souhaitent aller encore plus loin dans les sciences collaboratives, ils pouvent également communiquer vos données aux réseaux «pêcheurs sentinelles» ( et «plongeurs sentinelles» ( En tant que naturaliste expert des poissons, le Parc Marin participe également à la plate forme ECOREM et au réseau de pêcheurs sentinelles, avec plusieurs identifications d espèces en 2014 pour l équipe d ECOREM. Au final, ces retours d informations sont précieux pour le gestionnaire, et donnent l occasion surtout de sensibiliser et fédérer les usagers participants (chasseurs, apneistes et plongeurs) autour d une action commune et fédératrice sur ces espèces patrimoniales et hautement symboliques. Cette démarche de science participative et éco-citoyenne est d ailleurs préconisée par le Grenelle de la mer. Tableau 18 : Retour d informations sur les espèces patrimoniales de la Côte Bleue (mérous et corb) par les pêcheurs sous marins (Christian Cerboni FNPSA Provence et apnéistes confirmés du Gard) en 2013 et =donnée manquante. Date 04/ / / / / / / / / Espèce observée Corb Corb Mérous brun Site (GPS ou lieu) 43 19,76'N 05 12,07'E Tombant de Carro 43 19,51'N 05 01,28'E Prof. Nbre Indiv. Taille Poids Type habitat Météo Photos / vidéos - 12 m?? - - HP/Roche m 6 entre 20 et 30 cm 20à 28m entre 2kg et 15kg Corbs Aragnon -14 m Mérou Mérou Mérou Mérou Mérou Aragnon Plateau de Carro Ponteau Lavéra Epave Navarre Carry -7 à 14 m -8 à -10 m -7 et -14 m -7 et -8 m Roche Coralligène Coralligène Gros blocs rocheux - vidéo mer calme à 22 c à 8 kg ,5 à 8 kg 1 kg et plus Epave, pierre et tombant Roche et Coralligène <1 kg m 1 30 cm - Epave - photo Remarques éventuelles Présence régulière et chaque année des Corbs à cet endroit observation faite en 1 seule sortie, le chasseur en a compté 6 sur la même grosse patate 2 autres familles observées à -7 m (chenal jet ski) et -5 m (île Anthénors) 5 mérous entre 1 et 3 kg et 1 beau de 7 à 8 kg, Un petit de 2kg dans épave (-8m), 1 petit de 1.5 kg sur une pierre isolée (-10 m), 1 beau 7 à 8 kg sur le tombant d'arnette (tombant Nord) Un petit de 1 kg au bord à -7m et 1 un peu plus beau dans le madrépore dans -14 m d eau 2 petits mérous dans 7 à 8 m d'eau près du village entreprises Jeune mérou à la pointe à droite de l'épave Parc Marin de la Côte Bleue 57

60 Figure 41 : Fiche d observations du milieu marin à destination des usagers conçue par le PMCB en 2014, avec une description des espèces présentant un intérêt patrimonial (mérou, corb, tortue, dauphin) et d espèces invasives (caulerpe, poisson flûte). Parc Marin de la Côte Bleue 58

61 Science participative, recensement des «espèces qui comptent» Depuis 2006, le Parc Marin de la Côte Bleue participe aux campagnes annuelles de recensement des «espèces qui comptent» (mérou brun, corb et grande nacre) dans les calanques et îles Marseillaises, qui existent depuis 2003 et ont été initiées dès l origine par les bénévoles de la Commission Environnement Biologie Subaquatique CEBS 13 de la FFESSM, le GIP des Calanques et l Office de la Mer de Marseille, dans le cadre de «Septembre en mer». Le PMCB intervient sur ces campagnes comme référent scientifique, supervise les comptages en tant que membre du Groupe d Etude du Mérou (GEM) et rédige les comptes rendus scientifiques annuels. La dixième campagne de recensement des «espèces qui comptent» s est déroulée le samedi 14 septembre 2013 dans les calanques et îles Marseillaises et le vendredi 13 septembre pour les nouveaux secteurs Ciotat-Cassis. Elle a rassemblé 115 plongeurs et 12 structures de plongée (YCPR, ASPTT, Sar club, PPA, Eurocopter, Plongée passion, Dauphins d Avignon, l Enfant et la mer, CSP plongée, Sandy- Cayol et FCSMP). En 2014, la dernière campagne s est déroulée les 12 et 13 septembre, elle a rassemblé 212 plongeurs de 18 structures (un record de participation), avec 177 mérous observés, ainsi que 17 corbs et 148 grandes nacres sur 33 sites. Au total, depuis le début des inventaires initiés en 2003, ce sont environ 1200 plongeurs qui ont été impliqués (Charbonnel et al., 2013). Appréciation de la taille du mérou au moyen d une silhouette plastifiée (Photo J.G. Harmelin) Etat de la population des mérous en 2013 Au total, 65 mérous sont répertoriés en 2013, dont 22 au niveau des nouveaux secteurs de La Ciotat et Cassis (soit 34% des effectifs), 22 dans les calanques, 15 au Planier/Veyron et 6 pour l archipel du Frioul (Figure 42). Figure 42 : Répartition des effectifs de mérou brun, corb et grande nacre observés en septembre 2013 dans le Parc National des Calanques. La taille moyenne des effectifs est de 56,7 cm (écart-type ± 21,7 cm). L histogramme des classes de tailles montre que les tailles sont comprises entre 15 et 100 cm (Figure 43). La structure démographique caractérise une population jeune, mais néanmoins assez bien équilibrée, avec une prédominance des classes et cm (25 individus sur 65, soit 38% du stock), mais également la présence de quelques grands spécimens mâles reproducteurs (9% du stock a une taille supérieure ou égale à 90 cm) et de petits individus (20% de taille inférieure ou égale à 40 cm). Parc Marin de la Côte Bleue 59

62 15 12 Histogramme des tailles des mérous des calanques 2013 (n=65) % 80 15_20 20_25 25_30 30_35 40_45 50_55 60_65 70_75 80_85 90_95 100_105 cm Fréquence des effectifs mérous entre 2007 et < 30 cm 30_60 cm 65_85 cm > 90 cm Figure 43 : Structure démographique des 65 mérous observés dans les calanques et îles Marseillaises durant l inventaire des septembre 2013 (en haut) et comparaison des fréquences (%) des effectifs de mérous entre 2007, 2010 et 2013 (en bas, in Charbonnel et al., 2013) En regroupant les effectifs en 4 classes de tailles (<30 cm, 30-60, et >90 cm) et en considérant les pourcentages de fréquence (Figure 43), on remarque que la classe cm est dominante (57% en 2013, mais en diminution depuis 2010 (75%) et 2007 avec 71%), suivi par la classe cm (24%). Les classes extrêmes (petits et très gros individus) sont très faiblement représentées. A noter une légère augmentation des gros individus (>90 cm), qui constitue plus de 9% de la population, contre 4% en 2007 et seulement 2% en L apparition des petits individus observés en 2010 (3 mérous, soit 7%) est confirmée cette année en 2013 (6 petits mérous, soit 9%). La structure sexuelle de la population est donc constituée en grande majorité d immatures (<50 cm), puisque les mérous sont généralement femelles fonctionnelles entre 50 et 75 cm et deviennent mâles au-dessus de 75 cm. On peut noter que la profondeur moyenne de rencontre des mérous (20 m, écart type ± 6,9 m) reste élevée, mais variable selon les sites. Cette profondeur moyenne semble en diminution, puisqu elle était de 25,7 m ± 5,6 m en 2006 et 6 mérous ont été observé en 2013 à une profondeur de moins de 10 m. Cette amorce de reconquête des petits fonds est un signe encourageant ; de même que le changement de comportement, puisque environ un tiers des mérous observés en 2013 (13 sur 38 mérous dont le comportement a été noté) présentaient un comportement calme Evolution de la population dans les calanques En considérant uniquement le secteur des Calanques et des îles (suivi historique décennal depuis 2003), l évolution des effectifs montre une montée en charge rapide entre 2004 (24 individus et 2005 (pic à 56 mérous), puis fluctue depuis entre 22 et 48 mérous 5 (Figure 44). 5 - Exception faite des années 2006 (25 mérous), 2009 (9 mérous, mais seulement 3 sites prospectés) et 2012 (20 mérous) du fait des conditions météorologiques très mauvaises et de l annulation de nombreuses plongées. Parc Marin de la Côte Bleue 60

63 Nb mérous Evolution effectifs calanques Nb mérous Evolution calanques-frioul-planier Figure 44 : Evolution des effectifs depuis 2004 de la population de mérous des calanques (en haut) et dans les secteurs calanques-frioul et Planier (en bas). En considérant l ensemble des campagnes de recensement depuis 2003 par une approche sectorielle (Tableau 19), on peut noter que les mérous ne sont pas spécialement rassemblés sur certains sites, mais sont uniformément dispersés sur l ensemble des sites de plongée. Néanmoins, il existe 3 sites où les effectifs sont de l ordre de la dizaine d individus : Impériaux, Moyades/Moyadons et Jarre. Ainsi en 2011, le nombre de mérous est en augmentation spectaculaire au niveau de Jarre Sud-Ouest, avec 13 mérous recensés, soit un doublement des effectifs connus (maximum de 6 mérous en (Figure 45). Tableau 19 : Répartition des effectifs de mérous selon les sites inventoriés et évolution depuis 2004 (l année 2003 n a pas été prise en compte, un seul mérou observé et seulement deux sites prospectés). dm=donnée manquante, comptage non réalisé (Charbonnel et al., 2013). Site/année Carramassaigne Grand Conglue dm dm dm dm dm Petit Conglue dm dm dm 2 dm dm dm dm dm Impériaux dm Sud Riou dm dm Moyades/Moyadons dm Plane Pierre à Joseph 0 1 dm 0 dm dm dm dm 0 Nord Plane dm dm dm 1 0 Sud Jarre dm Jarron dm 2 3 dm 2 Pharillons et Liban Sud Maïre 2 2 dm 3 dm dm dm dm dm Tiboulen de Maïre 2 2 dm 1 1 dm dm dm dm Sormiou 0 0 dm dm dm dm dm 1 1 Morgiou 2 3 dm 3 dm Frioul dm dm 1 5 dm 7 3 dm 6 Planier/veyron dm dm dm 23 dm dm dm dm 15 Cassis dm dm dm dm dm dm dm dm 9 Ciotat dm dm dm dm dm dm dm dm 13 TOTAL général Dont total calanques Parc Marin de la Côte Bleue 61

64 Les mérous sont les plus abondants au niveau des Impériaux (impérial de terre, du milieu et du large) avec un record de 16 individus en Le nombre est fluctuant selon les campagnes d inventaires, mais il est au minimum de 8 mérous pour 4 campagnes sur 8 (2005, 2010, 2011 et 2012). Sur les Moyades/Moyadons, le stock maximal observé atteint 14 mérous (inventaires 2006), et il est au minimum de 9 mérous pour 4 campagnes sur 9 (2004, 2006,2007 et 2011). Sur l île Maïre (Pharillon-Liban), le nombre maximum atteint est de 12 en 2005, dont 5 à 7 mérous observés uniquement sur l épave du Liban entre 2006 et 2009, mais qui ne semblent pas seulement inféodés sur l épave (échange avec les Pharillons à proximité). A noter qu en 2012 et 2013, un seul mérou est observé sur l épave. Nb mérous Impériaux Moyades - Moyadons Nb mérous Nb mérous 12 Sud Jarre Nb 12 Pharillons et Liban Figure 45 : Evolution des effectifs de mérous sur les 3 sites où ils sont le plus abondants dans les calanques : Impériaux, Moyades et Jarre. Le site de l île Maïre (Pharillon et épave du Liban) est également indiqué (Charbonnel et al., 2013) Etat de la population des corbs en 2013 et 2014 En 11 années d inventaires, seulement 6 rencontres de corbs ont été effectuées, dont 17 individus recensés durant la dernière campagne 2014 au niveau de 4 sites : 5 corbs entre 12 et 55 cm dans la ZNP Devenson (entre -12 et -17m de profondeur), 2 corbs de 15 cm, l un à la calanque des Contrebandiers (sud Riou) à -4 m de profondeur et l autre dans le secteur de la calanque de la Mounine à - 8 m et un groupe de 10 individus sur le site de la Pointe de la Luque (Frioul) de taille inconnu par -35m (Tableau 20). En 2010 un groupe de 30 corbs avait déjà été observé sur ce même site profond de la Pointe de la Luque, mais aucune observation en 2011 et En 2013, 5 individus avaient été observés : 4 corbs de 30 cm sur le Planier (profondeur -15 m) et un corb de 30 cm sur l île Jarre (Pierre Briançon) à une profondeur de -17 m (Tableau 20). Si l on excepte l année 2010 où un groupe de 30 individus avait été recensé -qui plus est sur un seul site- (pointe de la Luque au Frioul), les effectifs de l espèce restent extrêmement réduits dans l aire marseillaise. Le corb est un indicateur halieutique et biogéographique très pertinent (Harmelin & Ruitton, 2007), il est fréquent dans les espaces protégés voisins de la Côte Bleue (effectif d une centaine de corbs sur quelques hectares dans la réserve de Carry-le-Rouet recensés par le GEM en juillet 2006 (Bachet et al., 2006) ; rassemblement de plus de 150 corbs observés par J-G. Harmelin le 17 juillet 2009 sur 1 seul site à -23 m, probablement lié à la reproduction de l espèce dans la réserve. Dans le Parc National de Port-Cros, 282 individus ont été recensés au niveau de 18 sites en avril 2010, soit une augmentation des effectifs d un facteur 8 depuis 1990 (Ruitton & Harmelin, 2010). Compte tenu de sa rareté et sa vulnérabilité, le corb est désormais une espèce réglementée, avec un réel statut, au même titre que le moratoire dont bénéficie le mérou brun depuis Les effectifs de corbs devraient augmenter progressivement, suite à l effet moratoire et à la surveillance effective du site. Parc Marin de la Côte Bleue 62

65 Tableau 20 : Récapitulatif des observations de corb (Sciaena umbra) durant les campagnes d inventaires des espèces patrimoniales dans les Calanques. Année Site Nombre Taille Profondeur 1 12 cm 12 m ZNP Devenson 2 20 cm 17 m cm 17 m Frioul (Pointe de la Luque) m Riou (cal. Contrebandier) 1 15 cm 4 m Cal. de la Mounine 1 15 cm 8 m 2013 Planier 4 30 cm 15 m Jarre (Pierre Briançon) 1 30 cm 17 m 2011 Moyades 1 30 cm 23 m 2010 Frioul (Pointe de la Luque) cm 33 m 2007 Jarre (Pierre Briançon) 1 25 cm 22 m 2006 Plane 1 35 cm 17 m Moyadons 1 40 cm 20 m Au final Les inventaires des «espèces qui comptent» des Calanques permettent la rencontre d acteurs d horizons très différents (institutionnels, gestionnaires, associations, usagers, plongeurs, scientifiques) et donnent l occasion surtout de sensibiliser et fédérer l ensemble des participants et les plongeurs et apnéistes bénévoles autour d une action commune et fédératrice sur ces espèces patrimoniales et hautement symboliques. Cette démarche de science participative et éco-citoyenne est d ailleurs préconisée par le Grenelle de la mer. Depuis 10 ans, avec environ 1200 plongeurs sentinelles mobilisés au cours des 10 campagnes successives, les inventaires «des espèces qui comptent» à Marseille sont devenus un exemple référence de cette science participative (Charbonnel et al., 2013). Merci à tous les participants bénévoles des inventaires La grande nacre (Pinna nobilis) La grande nacre (Pinna nobilis) ou jambonneau de mer est un mollusque bivalve qui peut atteindre 1 m de hauteur. C est le plus grand coquillage de Méditerranée. Elle est devenue assez rare du fait recul de son habitat privilégié (herbier de Posidonie) et des actions de l homme (ramassage, ancrage, chalutage). La grande nacre est une espèce protégée en France depuis 1992 (arrêté interministériel du 26 novembre 1992). Elle figure également dans l Annexe IV de la Directive Habitat (n 92/43/CEE du 21 avril 1992) et les Annexes II des Conventions de Berne et Barcelone Inventaire dans l anse de Bonnieu en 2011 et 2013 Dans le cadre des inventaires biologiques sur la Côte Bleue, la grande nacre a été observée dans l anse de Bonnieu (commune de Martigues) durant l été Compte tenu de son abondance, l équipe du Parc Marin (4 plongeurs) a procédé à une mission complémentaire d inventaire le 22 mars L ensemble de l anse a été prospectée en apnée, avec un total de 160 individus recensés, concentrés sur une faible superficie (environ 100 m x 50 m, soit 5000 m²), située au centre de l anse. Les nacres se situent sur un plateau de matte morte surélevé (tombant de 60 cm), à une profondeur comprise entre -1,9 à -3 m. Quelques autres individus ont également été rencontrés en dehors de la zone centrale de l anse Bonnieu, mais ils sont très isolés. Sur les 160 nacres, 99 ont été mesurées (hauteur, largeur). La hauteur moyenne horssol 6 des nacres est de 17,08 cm (± 3.13 cm), pour une largeur moyenne de cm (± 1,84 cm), soit des nacres âgées entre 3 et 4 ans. Plusieurs grandes nacres à Bonnieu. Photo : E. Charbonnel/PMCB. 6 Soit une hauteur totale des valves de 35,7 cm, selon l équation de Garcia-March (2006) Ht=1,29 L 1,24. Parc Marin de la Côte Bleue 63

66 L histogramme des classes de tailles (Figure 46) montre que les hauteurs sont comprises entre 6,5 et 24 cm et caractérise une population jeune. La structure démographique montre une prédominance de la classe cm (64 individus sur 99 mesurés, soit 66% du stock). Cette forte concentration (3,2 nacre par 100 m²) de jeunes individus semble être liée à un épisode de recrutement important enregistré à l échelle de la façade méditerranéenne française. Ce pic dans le recrutement pourrait correspondre à l anomalie thermique de 2006, avec des températures plus élevées enregistrées. Histogramme des tailles des nacres de Bonnieu < 10 10_15 15_20 20_25 cm Figure 46: Structure démographique des 99 grandes nacres inventoriées par le PMCB dans l anse de Bonnieu en mars L anse de Bonnieu apparaît comme être particulièrement propice au développement des grandes nacres. En effet, selon des témoignages de pêcheurs de Carro, cette zone était déjà connue pour héberger des populations importantes de nacres dans les années 1950, avec à l époque un bel herbier de Posidonie qui a aujourd hui quasiment disparu. Afin de protéger cette population exceptionnelle, plusieurs pistes de réflexion ont été évoquées par le PMCB en 2011 et 2012 : (i) actions de gestion (suivi régulier de la population (comptage, marquage) et mensurations des individus) ; (ii) actions de protection (extension de la zone de baignade ZRUB vers le large, création d une zone d exclusion au mouillage ZIM/ZIEM avec balisage en surface) ; (iii) actions de valorisation et de communication (panneau signalétique à terre, presse, éducation scolaires, etc), avec néanmoins des risques de vandalisme?. Suite aux inventaires menés par le PMCB en 2011 dans l anse de Bonnieu, des mesures spécifiques de gestion ont été réalisées. Un dossier de demande d interdiction de mouillage a été déposé conjointement par le Parc Marin et la ville de Martigues à la DDTM13 en mars 2012, et un dossier de demande d AOT pour le balisage de cette zone a été déposé par le PMCB afin de délimiter en surface au moyen de 6 bouées la zone de concentration des Nacres. Au cours de la Commission Nautique Locale réunie le 12 février 2013, la ville de Martigues a déposé un dossier pour une solution alternative consistant en une modification du plan de balisage estival de l anse protégeant de facto les Nacres de l impact des ancrages des plaisanciers, solution qui a été adoptée par la CNL. Le 4 novembre 2013, le Parc Marin s est vu attribuer un arrêté d AOT pour la mise en place de «6 bouées délimitant une zone d interdiction au mouillage permettant la protection de Grandes Nacres (Pinna nobilis)». Cet arrêté est valable du 1 er janvier 2013 au 31 décembre Retour et suivi des nacres en 2013 Afin de préparer au mieux le plan de balisage avec la ville de Martigues avant la saison estivale, l équipe du PMCB (4 plongeurs) a effectué un retour sur site le 18 décembre Deux ans et demi après le premier inventaire, un total de 33 individus ont été recensés dans l anse de Bonnieu, dont seulement 14 grands (déjà présents en 2011, taille >15 cm). Le taux de survie en 2 ans et demi est de seulement 9% (14 nacres retrouvées sur les 160). En 2013, la hauteur moyenne des nacres est de 12,94 ± 9.29 cm (min. 1 cm, max. 29 cm), pour une largeur de 10,78 ± 6.07 cm. On constate qu il existe bien 2 populations distinctes, avec 63,6% de jeunes nacres, absentes en 2011 (recrutement post 2011) et 36,4% de «vieilles» nacres (hauteur > 15 cm) et déjà présentes en Parc Marin de la Côte Bleue 64

67 Histogramme des tailles des nacres de Bonnieu (%) <5 5_10 10_15 15_20 20_25 25_30 cm Figure 47 : Structure démographique des 33 grandes Nacres inventoriées par le PMCB dans l anse de Bonnieu lors du retour le 18 décembre Chaque nacre inventoriée en 2013 a été positionnée précisément sur SIG. Sur les 33 nacres présentes, 24 sont situées dans le projet de ZIM et 9 en dehors (Figure 48). Figure 48 : Cartographie et localisation des grandes nacres inventoriées dans l anse de Bonnieu le 18/12/2013. Les ronds oranges représentent les Nacres déjà présentes en 2011 (15cm < nacres < 29cm) ; les points noirs les nacres issues du recrutement après 2011 (< 10cm). Le plan de balisage (ZRUB, ZIM) est également représenté (gros ronds jaunes). Plusieurs facteurs explicatifs peuvent être avancés pour expliquer cette diminution importante des effectifs entre 2011et 2013, notamment les ancrages des plaisanciers. En effet, les comptages de fréquentation des bateaux au mouillage à Bonnieu effectués depuis 2007 montrent qu entre 2010 et 2011, la fréquentation a pratiquement doublé. Le nombre moyen de bateau au mouillage/jour est passé de 5 à 10 bateaux/jour, avec un nombre maximal de 35 bateaux/j en 2012 (Figure 49). A noter que la fréquentation diminue depuis 2012, suite à la mise en place de la ZIM par la commune de Martigues. D autres causes de régression peuvent être évoquées, comme la prédation naturelle par les poulpes, les phénomènes de tempête et d hydrodynamisme (l anse étant exposée au vent et houles d Ouest), amplifiés par la faible profondeur (2-3 m), mais également le ramassage par l homme. Il est probable que ces facteurs interagissent entre eux. Parc Marin de la Côte Bleue 65

68 Moy/jour Max/jour 10 3,9 4,2 4 5,6 10,3 8,2 6,9 4, Figure 49 : Evolution de la fréquentation des bateaux au mouillage dans l anse de Bonnieu (commune de Martigues) durant la période estivale entre 2007 et 2014 (comptages effectués par le PMCB durant 10 jours en juillet et août) Suivi des grandes nacres dans la réserve de Carry-le-Rouet Les zones marines protégées de la Côte Bleue abritent également des espèces patrimoniales et protégées où elles peuvent trouver refuge, comme la grande nacre. Le PMCB a réalisé plusieurs actions sur cette espèce protégée à partir de 2001, avec des inventaires dans la réserve de Carry-le- Rouet. Le premier inventaire a été mené par le professeur N. Vicente (Institut Ricard) et le PMCB sur le site de la «rague à corb», à des profondeurs comprises entre -10 m et -16 m en 2001 et Neuf individus ont été marqués sur une quinzaine de Nacres recensées et mesurées le long de 3 transects, avec également une cartographie des fonds, constitué d herbier mixte sur roche et sur sable (Figure 50). Les Nacres de ce secteur se trouvent généralement à proximité de petits tombants rocheux (marche de 0,5 à 0,8 m), indiquant le rôle prépondérant du relief dans le recrutement larvaire de cette espèce. Durant l été 2009, un essai de recensement plus exhaustif des grandes nacres dans la ZMP de Carry-le-Rouet a été réalisé en apnée en juillet et août, à l initiative de 2 saisonniers du PMCB (N. Dubar et J. Lombard). Les zones prospectées en apnée (entre 0 et 10 m de profondeur) sont : l anse des Bouchons, une partie de la zone du Cap Rousset, et les limites Ouest et Est de la réserve ; ce qui représente environ 10% de la superficie totale de la réserve, soit environ 8 ha. La durée totale de prospection en apnée est de 16h45. Figure 50: Cartographie et marquage de la grande nacre (Pinna nobilis) par le PMCB dans la zone marine protégée de Carry-le-Rouet (secteur de la «rague à corb») en 2001 et 2002 (Vicente, 2002). Au cours de ces prospections, 27 grandes nacres ont été recensées (Figure 51). Chaque individu a été précisément positionné (point GPS, profondeur) et ses dimensions (hauteur et largeur) mesurées. La hauteur est comprise entre 10 et 40 cm, avec une hauteur moyenne de 25,4 ± 7,6 cm et une largeur moyenne de 20,4 ± 7,6 cm. Cette abondance remarquable dans les petits fonds de la réserve de Carry traduit l effet de la protection depuis 26 ans (mouillage interdit et absence de prélèvement). Parc Marin de la Côte Bleue 66

69 Figure 51: Structure démographique de la population de grande nacre Pinna nobilis dans les petits fonds de la réserve marine de Carry-le-Rouet en 2009 (n=27) (Dubar & Lombard, 2009) Transplantation de grandes nacres dans la réserve du Cap Couronne Dans le cadre d une restructuration d un bassin portuaire, la Direction de l Environnement du Grand Port Maritime de Marseille a demandé au Parc Marin une collaboration, afin de transplanter quelques grandes nacres. L opération a été réalisée par les plongeurs de l entreprise Azcorov mandatés par le GPMM, sous le contrôle scientifique de N. Vicente, responsable scientifique de l Institut P. Ricard aux Embiez et membre du Conseil scientifique du Parc Marin. Cinq individus ont été marqués et transplantés par F. Bachet et M. Monin du PMCB le 2 décembre 2009 dans la réserve du Cap-Couronne, à une profondeur de -17 m sur le site du suivi de la température (station R1). Les nacres mesurent entre 32 et 38 cm de haut (moyenne 35,4 cm), pour une largeur comprise entre 13 et 17 cm, soit des individus âgés entre 3 et 5 années. Le Parc Marin réalise un suivi annuel du devenir et de la croissance de ces nacres (survie, mesures biométriques). Figure 52 : Essai de transplantation de grande nacre du GPMM dans la réserve du Cap Couronne. Photos : M. Monin/PMCB. Lors du premier retour le 12 juillet 2010, une seule nacre a été retrouvée (individu marqué n 105, dimension originelle de 34,5 cm (hauteur totale) x 13 cm de largeur). L'agitation importante depuis le mois de décembre, avec plusieurs tempêtes successives semble être la cause de mortalité et peut expliquer les mouvements de sédiments sur le site, et la difficulté d'implantation des bivalves dans ces conditions. Il semble donc préférable à l'avenir de les installer au sein même de l'herbier de Posidonie où les feuilles peuvent atténuer l'hydrodynamisme et dissimuler les nacres vis-à-vis de certains prédateurs, et ou les rhizomes constituent d'emblée un support solide pour un meilleur accrochage du byssus. Parc Marin de la Côte Bleue 67

70 Lors du second retour du 12 juillet 2011, la nacre mesurait 20,1 cm de hauteur x 13,1 cm de largeur. Lors du 3 ème retour effectué le 18 juillet 2013, la nacre était toujours présente, mais n a pas été mesurée. Enfin, lors du 4 ème retour sur site du 10 septembre 2014, la nacre mesurait 23 cm de hauteur (hors sédiment) x 14 cm de largeur. Toujours dans la réserve du Cap Couronne, une autre nacre fait l objet d un suivi. Inventoriée depuis 1995 avant la création de la réserve, elle est située sur un fond sableux à une profondeur de -25 m (station R3). Le 16 juillet 2013, la nacre mesurait 56 cm de hauteur x 23 cm de largeur Les gorgonaires. Les gorgones sont des espèces patrimoniales qui présentent une valeur paysagère remarquable. Ce sont des espèces clés et espèces ingénieur de l habitat coralligène. Les grands gorgonaires sont particulièrement bien représentées sur la Côte bleue, avec 5 espèces : la gorgone blanche Eunicella singularis, la gorgone orange Eunicella cavolinii, la gorgone rouge Paramuricea clavata, la gorgone plumeuse Leptogorgia sarmentosa et enfin, la plus rare gorgone verruqueuse Eunicella verrucosa Démographie des populations de gorgones sur la Côte Bleue Les gorgones blanches et orange sont omniprésentes et occupent la plupart des fonds rocheux de la Côte Bleue, entre -3 m et -60 m. Les gorgones rouges sont également très abondantes localement, en particulier le long des tombants et la plupart des sites fréquentés par les plongeurs. Ces 3 espèces forment localement des faciès remarquables, voire exceptionnels (secteur profond de la Catchoffe). La gorgone blanche Eunicella singularis est la plus commune de la Côte Bleue, pouvant même être abondante localement. Elle est présente de l Est à l Ouest de la Côte Bleue, dès 5 m de profondeur et jusqu à plus de 40 m, sur des petits blocs rocheux du détritique envasé. Elle se développe généralement sur des roches peu ou moyennement inclinées ou elle peut former des véritables forêts très denses, notamment près de la grotte Méjean (cf. photo ci-contre). Cette gorgone est la plus sensible aux anomalies thermiques (mortalité au-dessus de 24 C), mais elle a été bien épargnée sur la Côte Bleue, même si les colonies sont touchées par des nécroses, celles-ci sont partielles. La gorgone orange Eunicella cavolinii est aussi très commune. Comme E. singularis, elle est présente sur l ensemble de la Côte Bleue, à partir de 3 m de profondeur jusqu à environ -60 m (Catchoffe). Le PMCB a effectué le 14 novembre 2012 des mesures de tailles sur une population profonde (- 35 m) dans la réserve de Couronne (tombant du Sanchrist). Gorgone blanche Eunicella singularis devant la grotte Méjean. Photo : E. Charbonnel/PMCB. Sur 40 colonies mesurées, la taille moyenne est de 28,7 ± 9,5 cm, avec une taille maximale de 45 cm, et une taille minimale 8 cm. La structure démographique de la population est équilibrée, avec des petits individus présents, ainsi que des juvéniles < 10 cm et globalement en bonne santé. Toutefois, certaines gorgones sont partiellement ou entièrement recouvertes par Alcyonium coralloides et portent aussi des traces de nécrose partielle ou totale de la gorgone (10 gorgones touchées sur 40, soit 25%). Néanmoins les nécroses sont anciennes et aucune trace de nécrose récente supérieure à 10% n a été observée. Dans la grotte du Chinois à Niolon, 71 colonies d E. cavolini ont fait l objet de mesures de taille (hauteur et largeur) et d évaluation du taux de nécrose (13%) en La population est composée de colonies de taille moyenne (hauteur de 20,8 ± 0,9 cm, largeur de 18,1 ± 0,8 cm), en diminution par rapport à un suivi de 2006 (Javel et al., 2011). La gorgone rouge Paramuricea clavata est également commune, localisée sur tous les tombants sciaphiles, donc pratiquement tous les sites de plongée de la Côte Bleue. Elle forme localement des faciès remarquables, voire localement exceptionnels par l abondance des colonies notamment sur les secteurs du large (Aiguilles et tombant de Carro, avec une hauteur maximale mesurée de 128 cm) et surtout sur le secteur profond de la Catchoffe ( m). Les colonies y atteignent des tailles record, avec des témoignages de scientifiques relatant des colonies atteignant une taille humaine (170 cm), et se développant aussi bien en hauteur qu en largeur en éventail géant (S. Sartoretto/IFREMER, comm. pers.). Gorgones Paramuricea clavata géantes de la Catchoffe. Photo : M. Ready. La gorgone plumeuse (Leptogorgia sarmentosa) est moins commune que les 3 espèces précédemment citées, mais elle est néanmoins relativement abondante sur la Côte Bleue par rapport à d autres sites de la région PACA ou elle est Parc Marin de la Côte Bleue 68

71 beaucoup plus rare. La gorgone plumeuse peut former localement de véritables faciès. Cette relative abondance s explique du fait de la situation géographique particulière de la Côte Bleue, située à l extrémité Est du Golfe du Lion, avec un contexte de turbidité naturelle liée aux apports rhodaniens favorable au développement de cette espèce. Dans la grotte du Chinois à Niolon, la densité de la population relevée au sein de 36 quadrats est 0,56 colonie par m² (± 0,12) avec 20 individus comptabilisés au total. La hauteur des colonies est en moyenne de 31,2 cm (Javel et al., 2011). Enfin, la gorgone verruqueuse Eunicella verrucosa est beaucoup plus rare, rencontré en profondeur sous forme d individus isolés au niveau du Coralligène ou du Détritique Côtier, avec comme support de fixation des petits cailloux, voire sur une simple coquille de bivalve. Lors des inventaires CARTHAM, des mesures de taille des plus grandes colonies de gorgonaires ont été réalisées en 2010 par le PMCB et le GIS Posidonie sur 232 colonies appartenant à 4 espèces de gorgones (Tableau 21). En moyenne, les colonies présentent des hauteurs élevées. Les mesures de tailles effectuées sur 7 sites pour la gorgone rouge Paramuricea clavata (102 colonies) montrent des hauteurs moyennes comprises entre 43 et 95 cm, avec 4 sites qui dépassent une taille de 70 cm, dont une hauteur maximale de 128 cm. Pour la gorgone orange Eunicella cavolinii, les hauteurs moyennes sont comprises entre 12 et 34 cm selon les 8 sites (68 colonies). A noter que sur le site du Bois, de nombreuses petites colonies de gorgone jaune ont été observées, indiquant un fort recrutement dans cette population. Les mesures de tailles effectuées sur 4 sites pour la gorgone blanche Eunicella singularis (55 colonies) montrent des hauteurs moyennes comprises entre 29 et 41 cm. Enfin, la gorgone plumeuse Leptogorgia sarmentosa présente une hauteur moyenne de 25, 6 cm (un seul site des récifs artificiels du Mornas, Tableau 21). Tableau 21 : Hauteurs moyennes des plus grandes colonies de gorgonaires mesurées lors des inventaires biologiques CARTHAM menés par le GIS Posidonie et le PMCB sur la Côte Bleue. 232 colonies appartenant à 4 espèces ont été mesurées (Astruch et al., 2011). Site Espece Nombre mesures Hauteur moyenne (cm) Profondeur (m) Moulon Eunicella cavolinii 7 21,4 30 Sausset Eunicella cavolinii 5 33,6 15 Pierre Château, réserve Carry Eunicella cavolinii 15 49,1 15 Le Bois Eunicella cavolinii 6 13,7 30 Ouest Bois Eunicella cavolinii 3 12,0 30 Bonnieu large Eunicella cavolinii 12 24,6 20 RA Couronne Eunicella cavolinii 7 20,4 27 Tombant de Méjean Eunicella cavolinii 13 34,3 32 LI herbier large Sausset Eunicella singularis 18 30,5 30 Arnettes Eunicella singularis 5 30,0 30 Bonnieu large Eunicella singularis 9 32,8 20 RA Couronne Eunicella singularis 15 29,2 27 Site à Corail, réserve Couronne Eunicella singularis 7 41,0 26 Mornas RA Leptogorgia sarmentosa 5 25,6 28 Elevine Paramuricea clavata 7 44,3 35 Four à Chaux Paramuricea clavata 23 43,2 42 Tombant de Carro Paramuricea clavata 20 82,6 40 Œil de chat Paramuricea clavata 13 69,3 35 Tombant de Méjean Paramuricea clavata 13 65,4 32 Aiguilles Est Carro (réserve corail) Paramuricea clavata 11 95,3 35 Frappaou Paramuricea clavata 15 81, Suivi des nécroses des gorgones Suite à l atelier de formation d octobre 2012 à Scandola (Corse) sur les effets du réchauffement climatique en Méditerranée organisé par MEDPAN à destination des gestionnaires d AMP de Méditerranée, le Parc Marin assure un suivi des populations de gorgonaires dans les 2 réserves (mesures des hauteurs des colonies et du taux de nécroses). Ainsi, depuis 2012, un suivi annuel des nécroses des gorgones orange (Eunicella cavolinii) est effectué au niveau de 2 stations dans les 2 réserves marines en interne par les agents du PMCB (Tableau 22). Parc Marin de la Côte Bleue 69

72 Tableau 22 : Evolution des taux de nécroses (%) des gorgones orange suivies par le PMCB dans les 2 réserves marines. Entre parenthèse, le % de nécroses anciennes est indiqué. - = donnée manquante. Station Profondeur Taille moyenne Nécrose 2012 Nécrose 2013 Nécrose 2014 (ecart-type) (ancienne necrose%) Couronne Sanchrist -35 m 28,7 cm (9,5) 0% (25%) - - Carry tombant P.Chateau -14 m 36,3 cm (12,7) 0% (22%) 2% (28%) 10% -(53%) Carry plateau P.Chateau -12 m 22,4 cm (7,6) - - 0% (32%) Carry Pierre Corail -24 m 28,3 cm (9,4) - - 0% (6%) Les plongées datent du 16 octobre 2012 (tombant Pierres du Château -14 m, réserve Carry) et le 14 novembre 2012 à Couronne (site profond du Sanchrist, -35 m). Les taux de nécroses sont moyens, respectivement de 22% et 25% et les nécroses sont anciennes et aucune trace de nécrose récente supérieure à 10% n a été observée. La taille moyenne des gorgones du Sanchrist est de 28,7 ± 9,5 cm (taille maximale 45 cm, minimale 8 cm) et la structure démographique de la population est équilibrée (Figure 53). % Histogramme des tailles des gorgones réserve Carry 2013 tombant P. Chateau (n=50) 10_15 15_20 20_25 25_30 30_35 35_40 40_45 45_50 50_55 55_60 60_65 65_70 70_75 cm % 25 Histogramme des tailles des gorgones réserve Couronne 2012 Sanchrist -35 m (n=40) _10 10_15 15_20 20_25 25_30 30_35 35_40 40_45 45_50 50_55 55_60 cm Figure 53 : Structure démographique des populations de gorgones orange (Eunicella cavolinii ) dans la réserve marine de Carry-le-Rouet en 2013 (en haut, n=50) et celle du Cap Couronne en 2012 (en bas, n=40). Le premier retour a été effectué dans la réserve de Carry-le-Rouet le 26 septembre 2013 (tombant Pierres du Château -14 m). En 2013, le taux de nécroses est moyen (28%), mais il s agit toujours d anciennes nécroses, avec seulement 2% de nécroses récentes (apex des axes dénudés et non colonisés). La taille moyenne des gorgones du site est de 36,3 ± 12,7 cm (taille maximale 71 cm, minimale 18 cm) et la structure démographique de la population montre une prédominance de la classe cm, avec 38% des colonies (19 gorgones sur 50 mesurées, Figure 53). En 2014, le second retour a été réalisé le 1 er octobre dans la réserve de Carry et les gorgones du site du tombant des Pierres du Château montrent peu de nécroses récentes (10% des colonies). En revanche, les 100 colonies échantillonnées présentent un pourcentage élevé d anciennes nécroses, qui atteint 53%. Parc Marin de la Côte Bleue 70

73 Toujours en 2014, deux nouvelles stations ont été échantillonnées dans la réserve de Carry : la Pierre à Corail située à une profondeur de -24 m (mesures effectuées les 11 et 23 septembre 2014) et le plateau des Pierres du Château (profondeur -12 m, 23 septembre 2014). Sur la Pierre à Corail, la hauteur moyenne des colonies de gorgones orange est de 28,3 ± 9,4 cm (taille maximale 51 cm, minimale 10 cm). Il n y a aucune nécrose récente sur les gorgones, qui présentent également peu de nécrose ancienne (6%, soit 3 colonies sur les 50 mesurées, Tableau 22). % 25 Histogramme des tailles des gorgones réserve Carry 2014 P.Corail -24 m (n=50) _15 15_20 20_25 25_30 30_35 35_40 40_45 45_50 50_55 55_60 cm % 25 Histogramme des tailles des gorgones réserve Carry 2014 P. Chateau -12 m (n=50) _10 10_15 15_20 20_25 25_30 30_35 35_40 40_45 45_50 50_55 55_60 cm Figure 54 : Structure démographique des populations de gorgones orange (Eunicella cavolinii ) dans la réserve marine de Carry-le-Rouet en 2014 au niveau du site de la Pierre à Corail (en haut, n=50) et du plateau des Pierres du Chateau (en bas, n=50). Sur le plateau des Pierres du Château, la hauteur moyenne des colonies de gorgones orange est de 22,4 ± 7,6 cm (taille maximale 34 cm, minimale 6 cm). Il n y a également aucune trace de nécrose récente sur les gorgones, qui présentent en revanche des nécroses anciennes, colonisées par des épibiontes. Cela concerne 32% des gorgones, soit 16 colonies sur les 50 mesurées (Tableau 22) Le Parc Marin, observatoire de la biodiversité et des espèces protégées Le PMCB a également un rôle d observatoire de la biodiversité marine. Le PMCB a établi un inventaire des espèces de poissons sur la Côte Bleue, qui s élève en 2014 à 237 espèces appartenant à 89 familles (Charbonnel, Coudre & Francour, 2010). La Côte Bleue est d ailleurs l espace de Méditerranée où l effort de compilation des données a permis d aboutir à une diversité supérieure de celle obtenue dans le Parc National de Port-Cros, qui était le secteur de référence, avec 215 espèces (Dufour et al., 2007). Pour les végétaux, 313 espèces de macrophytes (=algues) ont été recensées dans l aire de la Côte Bleue (Klein, 2007). Ces taxons comprennent 217 Rhodophyta, 51 Ochrophyta et 45 Chlorophyta. Selon les spécialistes, ce nombre est probablement situé autour de espèces (M. Verlaque/Pytheas-MIO, comm. pers.). Le nombre d espèces animales s élève probablement à plusieurs milliers. Uniquement pour l embranchement des Eponges, la diversité de la Parc Marin de la Côte Bleue 71

74 Côte Bleue atteint 271 espèces (T. Perez/Pytheas-IMBE, comm. pers.). Pour les Bryozoaires, la diversité régionale s élève à 227 espèces (pool global, mais qui atteint probablement 270 espèces, J.G. Harmelin, Pytheas-MIO, comm. pers.), dont 177 espèces dans les concrétionnements Coralligène et 116 espèces dans les Grottes sous-marines (GSO: 77 sp., GO: 78 sp.). Pour les éponges, rien que dans la grotte du Chinois à Niolon, Maillard et al. (1986) recensent plus de 60 espèces de spongiaires. Suivi de la grande Cigale La grande Cigale (Scyllarides latus) est rare sur le site «Côte Bleue Marine», car c est une espèce plutôt méridionale à affinité d eaux chaudes, en limite d aire de répartition sur nos côtes. Son observation en plongée reste très occasionnelle La présence sporadique de la grande Cigale contribue à augmenter la valeur patrimoniale du littoral de la Côte Bleue, compte tenu de sa valeur emblématique et de son statut d espèce protégée. Dans le contexte actuel du réchauffement climatique, la grande Cigale est observée plus fréquemment et une dizaine d observations ont été signalées au PMCB depuis 2010, notamment par les pêcheurs professionnels, avec des relâchés des individus capturés dans les 2 réserves marines, après mesures des tailles et poids. La longueur des individus mesurés varie de 20,6 à 29 cm pour des poids compris entre 236 à 800g (Tableau 23). La grande Cigale (Scyllarides latus) est une espèce rare sur la Côte Bleue. Photo : E. Charbonnel/PMCB. Tableau 23 :: Détails des relâchés et observations de grande Cigale (Scyllarides latus) entre 2009 et 2014 dans les réserves du Parc Marin de la Côte Bleue. Dm = donnée manquante. Date Lieu de capture/observation Lieu du relâché Taille (cm) Poids (g) 2/06/2009 Carro Pierres Château à -8 m (réserve de Carry) 20, /05/2010 Four à Chaux à -30 m Récifs à -24 m (réserve du Cap Couronne) 24, /09/2010 Pointe Noire Pierres Château à -8 m (réserve de Carry) > /10/2010 Plage Verdon entre 14 et -20 m Pierres Château à -8 m (réserve de Carry) 23, /09/2011 Pointe Carro, large port à -15 m Sanchrist à -25 m (réserve du Cap Couronne) /11/2011 Aragnon, à -22 m Sanchrist à -25 m (réserve du Cap Couronne) /04/2012 Sanchrist à -25 m N E (réserve du Cap Couronne) dm /04/ N E Pierres Château à -8 m (réserve de Carry) 27, /06/2012 Est de la réserve Couronne Sanchrist à -25 m (réserve du Cap Couronne) /07/2014 Carro Réserve du Cap Couronne (relaché femelle grainée par Melissam) XX/08/2014 Méjean Observation de 2 rassemblements (4 et 3 individus de cm) sur les aiguilles de Méjean (-10 à -15 m) dm En 2014, 1 relâché a été effectué dans la réserve du Cap Couronne le 13 juillet (femelle grainée de cm par le Mélissam). A noter un rassemblement de 7 individus observés en apnée par un agent du PMCB sur les aiguilles de Méjean en août Deux groupes de 4 et 3 individus d une taille de 15 à 20 cm ont été recensés à une profondeur de -10 à -15 m. Les 2 groupes étaient distants d environ 25 m. Sagissait-il d un rassemblement lié à la reproduction? En 2013, aucune grande Cigale n a été signalé par les pêcheurs professionnels, ni aucun relâché de réalisé. En 2012, 3 relâchés ont eu lieu dans les réserves et 1 Cigale a été ramenée le 22 avril au PMCB par des plongeurs, mais l individu était mort (pris dans un filet en épave à -40 m à l Elevine) : poids 415 gr, longueur 27 cm. En 2011, 3 observations de grandes cigales en plongée dans la partie Est de la Côte Bleue (sites de la grotte Méjean, du Pain de sucre et de Baume-Rousse) ont été transmises au Parc Marin par des structures de plongée et 2 individus capturés par les pêcheurs ont été relâchés dans la réserve du Cap-Couronne. Deux autres Cigales ont également été pêchées au Mornas (profondeur 22 m) et relachées dans la réserve par un pêcheur de La Redonne-Méjean (poids de 730 g et 980 g). En 2010, 3 grandes Cigales ont été capturées par les pêcheurs professionnels et remises au Parc Marin pour être relâchées dans les réserves, après avoir été pesées et mesurées. Parc Marin de la Côte Bleue 72

75 3.3. Poursuivre l étude de l effet réserve sur la réserve de Carry-le-Rouet protégée depuis près de 30 ans La démarche : Poursuivre le suivi des peuplements de poissons en plongée en adoptant la méthode opérée entre 1990 et 1993 (une station réserve (Pierres Château), une station hors réserve (Mornas) avec 4 transects permanents de 25 m par station). Le suivi a redémarré depuis 2011 au niveau des mêmes sites historiques, avec 4 transects de 25 x 4 m par station le long desquels sont comptées les espèces cibles de la pêche et de l effet réserve Une réserve marine, comment ça marche? La représentation schématique du Prof. CF. Boudouresque (Figure 55) illustre bien la différence de fonctionnement d une réserve par rapport aux zones extérieures. De manière classique, les zones ouvertes à la pêche font l objet d une exploitation intense, voire d une surexploitation. Dans ces zones, les poissons sont souvent de petite taille (ils se font capturer bien avant de devenir des adultes matures), la reproduction est aléatoire, car les petits individus produisent très peu d œufs et il manque souvent l un des deux sexes. En effet, de nombreuses espèces de poissons changent de sexe au cours de leur vie, comme le mérou dabord femelle puis mâle. A l inverse, dans les réserves, la reproduction est grandement améliorée, puisque les adultes des 2 sexes sont bien représentés, avec l ensemble des structures de tailles des populations et une démographie équilibrée. De plus, les poissons étant beaucoup plus gros à l intérieur des réserves, ils pondent proportionnellement beaucoup plus d œufs. Par exemple une femelle de Lutjan (Lutjanus sp.) de 61 cm de long produit 212 fois plus d'œufs qu'une femelle de 42 cm (C.F.Boudouresque, comm. pers.). La création d une réserve où la pêche est interdite peut apparaître au premier abord comme un inconvénient pour les pêcheurs, puisqu ils sont privés d une partie de leur territoire de pêche. Cependant, les poissons peuvent grandir et approcher leur taille maximale. Ils deviennent des reproducteurs très performants, avec un maximum d œufs produits par rapport à des petits individus. Au final, il y a une exportation de biomasse vers l extérieur, exportation à la fois par les œufs, larves et juvéniles qui sont produits en plus grande quantité dans la réserve, mais également exportation des adultes par les migrations et échanges avec les zones périphériques, la réserve n étant pas un système clos (exportation démontrée au cours du programme européen BIOMEX évoqué plus loin). Figure 55 : une réserve, comment ça marche (illustration C.F. Boudouresque, d après Boudouresque et al., 2005). Les bénéfices apportés par une réserve ne sont pas seulement d ordre écologique, mais aussi économique, par l amélioration de la pêche à la périphérie. En effet une réserve n est pas un «coffre fort» hermétique ; elle correspond plus à une banque qui distribuerait ses gains, qui sont très supérieurs à ceux d une zone pêchée. Ces gains exportés vers l extérieur sont générés par l augmentation très conséquente de la densité des populations Parc Marin de la Côte Bleue 73

76 d espèces pêchées et de la proportion des individus de grande taille. Les zones périphériques sont ainsi alimentées par le jeu des courants avec un flux beaucoup plus élevé de larves et donc de recrues et de juvéniles. Les bénéfices générés par une Aire Marine Protégée sont synthétisés par J.G. Harmelin dans les illustrations ci dessous (Figure 56). Dans les Réserves Marines Protégées, et lorsque les types de fonds sont favorables, l arrêt de la pêche se traduit après un temps relativement bref par plusieurs phénomènes que l on nomme maintenant couramment «l effet réserve», en grande partie décrit par J.G. Harmelin à partir des travaux conduits dans la zone marine protégée de Carry-le-Rouet : augmentation de la diversité en espèces, abondances et tailles individuelles plus importantes pour la plupart des espèces de poissons, et présence régulière d espèces rares ou d intérêt commercial (espèces cibles, Figure 57). A terme, lorsque la capacité d accueil de la zone protégée est atteinte, une partie de la production de la réserve est exportée vers les zones périphériques ouvertes à la pêche. Figure 56 : illustrations des bénéfices générés par une Aire marine Protégée à protection renforcée (diaporama de J.G. Harmelin lors d une conférence à Carro le 6 septembre 2013 pour les 30 ans du PMCB). Une des conclusions du dernier congrès mondial IMPAC 3 qui a eu lieu à Marseille en octobre 2013 est de souligner que l homme est bien au cœur des Aires Marines Protégées. Les AMP n opposent pas l homme et la nature, bien au contraire. Les hommes font partie intégrante des écosystèmes, à la fois comme bénéficiaires des richesses naturelles mais aussi comme source d impacts potentiels. De nombreux bénéfices et services rendus par les Aires Marines Protégées sont également soulignés, aussi bien les services écosystémiques, que culturels et socio-économiques. Parc Marin de la Côte Bleue 74

77 Figure 57 : principales espèces cibles de poissons concernées par l effet réserve (montage photos : J.G. Harmelin/Pytheas-MIO) Résultats obtenus sur la Réserve de Carry-le-Rouet L'impact des mesures de protection prises dans la réserve marine de Carry-le-Rouet a pu être mesuré et clairement mis en évidence. Plusieurs suivis scientifiques ont été effectués dans cette réserve. De 1990 à 1993, une étude de l'effet réserve sur les poissons a été réalisée, sous la direction de J.G. Harmelin de la Station Marine d'endoume (devenu l Institut Pytheas) avec F. Bachet, Directeur du PMCB. Le suivi pluriannuel est effectué par comptage en plongée des espèces présentes sur des parcours identiques (transects permanents). Un site est ainsi balisé à l'intérieur de la réserve sur des fonds de 10 à 14 mètres (les «Pierres du Château»), et un autre, présentant les mêmes caractéristiques de profondeur, d'exposition et de physiographie, à l'extérieur de la réserve (site du «Mornas»). Ces travaux ont été publiés et constituent une référence en Méditerranée souvent citée (Harmelin et al., 1995). Les comptages sont effectués simultanément le même jour sur les 2 sites, 2 fois par saison, durant 3 ans. Les principaux résultats sont les suivants : - Une diversité du peuplement (nombre d'espèces inventoriées) globalement équivalente sur les 2 sites, bien que recouvrant des différences notables au niveau de la régularité de présence dans la réserve d'espèces rares ou recherchées. - Des abondances globales plus importantes dans le site protégé, sauf au niveau des espèces grégaires de pleine eau (planctonophages comme Athérines ou Castagnoles), peu sensibles aux types de prédation sur le site hors-réserve. - Une plus grande abondance dans la réserve des grands poissons carnivores (espèces nobles recherchées telles que Loup Dicentrarchus labrax, Denti Dentex dentex, Daurade Sparus aurata, Sar tambour Diplodus cervinus, Mostelle Phycis phycis, etc), dont certains ne figurent que sur les inventaires réalisés dans la zone protégée, comme le Mérou Epinephelus marginatus et le Corb Sciaena umbra. A noter d ailleurs que ces 2 espèces d intérêt patrimonial bénéficient d un statut de protection (espèces inscrites dans les Conventions de Berne et Barcelone, et moratoire d interdiction de chasse sous-marine et pêche à l hameçon). - Des abondances particulièrement significatives des "espèces cibles" qui sont particulièrement visées par une ou plusieurs techniques de pêche, surtout si l'on considère la catégorie des gros individus (Figure 58). A titre d'exemple, on trouve 4 fois plus de sars communs (Diplodus sargus sargus) à l'intérieur de la réserve qu'à l'extérieur, et 14 fois plus si l'on ne considère que la catégorie des gros individus ; cette espèce étant principalement touchée par la pêche, qu elle soit professionnelle (filet, palangre) que de loisir (ligne, chasse sous-marine). Parc Marin de la Côte Bleue 75

78 Figure 58 : Comparaison entre la ZMP de Carry-le-Rouet et l extérieur des abondances de gros individus des «espèces cibles» particulièrement visées par la pêche (Harmelin et al., 1995). En abscisse sont ndiquées les périodes de comptages (tous les trimestres entre 1991 et 1993). Les probabilités de rencontre des espèces cibles indicatrices de l impact de la pêche sont également beaucoup plus importantes à l intérieur de la réserve qu à l extérieur, ou seulement la moitié des espèces ont été rencontrées (8 espèces sur 16, cf. Tableau 24, Figure 59). Figure 59 : Cumul des espèces cibles observées dans la réserve de Carry-le-Rouet (en rouge) et à l extérieur (en bleu ; Harmelin et al., 1995). Tableau 24 : fréquence de présence (%) des espèces cibles dans la réserve de Carry-le-Rouet et à l extérieur (Harmelin et al., 1995). Parc Marin de la Côte Bleue 76

79 L étude démographique des deux espèces indicatrices de la pression de la pêche amateur à la ligne (palangrotte) montre qu il y a 3 fois plus de Serran chevrette (Serranus cabrilla) dans la réserve qu en dehors, et 26 fois plus dans la catégorie des gros individus (Figure 60). Figure 60 : effectifs des Serrans Serranus cabrilla (gros individus >14 cm) dans la réserve de Carry-le-Rouet et à l extérieur (Harmelin et al., 1995) Les tailles moyennes des Serrans, mesurées au centimètre près, sont de 10,2 cm hors-réserve et de 16,9 cm à l'intérieur de celle-ci. Les mêmes résultats sont observés pour la Girelle royale (Coris julis), avec une taille moyenne de 14,2 cm hors réserve et 18,5 cm dans la réserve (Figure 61), ce qui correspond à environ 2 années. Ces 2 espèces sont donc particulièrement sensibles au degré de protection d une aire marine, avec un changement important dans la structure démographique des populations, traduisant un vieillissement et une maturité des populations plus importants (Harmelin & Bachet, 1993 ; Harmelin et al., 1995). Figure 61 : Structure démographique des populations de Serran chèvre (Serranus cabrilla) et de Girelles mâles (Coris julis) dans la réserve de Carry-le-Rouet et hors réserve au Mornas (Harmelin & Bachet, 1993 ; Harmelin et al., 1995). Hormis les travaux de Harmelin et al. (1995), cet effet réserve a été particulièrement bien démontré au sein de la réserve de Carry, notamment dans le cadre du programme européen BIOMEX, avec plusieurs publications internationales (Hackradt et al., 2014 ; Forcada et al., 2009 ; Goñi et al., 2008 ; Harmelin-Vivien et al., 2008 ; Stelzenmuller et al., 2008 ; BIOMEX, Planes 2005, cf. Chap. 6.6) et également du programme EMPAFISH (Claudet et al., 2008, 2010 ; Garcia-Charton et al, 2008 ; Higgins et al., 2008 ; Vandeperre et al., 2011) Premiers résultats des retours ans après ce suivi historique, le PMCB a effectués plusieurs retours sur les mêmes sites. Entre 2011 et 2014, une série de 6 relevés, soit 24 transects par site a été réalisé. Les premiers résultats des retours montrent que sur le plan de la richesse spécifique, la réserve présente systématiquement un nombre d espèces supérieur, avec en moyenne 20,83 ± 3,03 espèces de poissons par relevé contre 14,71 ± 2,58 espèces hors réserve, soit un facteur 1,42 (Figure 62 ; Tableau 25). A noter également que la variabilité est généralement plus faible dans la réserve, lié à l effet tampon). Parc Marin de la Côte Bleue 77

80 Le nombre total d espèces de poissons inventoriées sur les 24 transects de chaque site est de 46, avec 37 espèces répertoriées dans la réserve, contre 36 espèces hors réserve (Tableau 26). Les 45 espèces se répartissent en 18 familles, 15 hors réserve, contre 14 dans la réserve. Deux familles dominent largement le peuplement, les Labridae (13 espèces) et les Sparidae (12 espèces), ce qui est typique et classique des assemblages de poissons des petits fonds méditerranéens (Harmelin, 1987, Harmelin et al., 1995) réserve hors réserve Figure 62 : Evolution du nombre moyen d espèces par relevé dans la réserve de Carry-le-Rouet (en bleu) et hors réserve (en vert) entre 2011 et Les écart-types sont également représentés (barres). Tableau 25: Evolution du nombre d espèces par relevé dans la réserve de Carry-le-Rouet (Pierre Château, 4 transects) et hors réserve (Mornas, 4 transects). Au total, 24 transects par site ont été effectués entre 2011 et Réserve 02/09/ /08/ /09/ /10/ /07/ /08/2014 Pierre château Nord Est Sud Ouest moy réserve 22, ,75 21,25 16,75 20,75 etype 1,29 3,65 2,63 1,26 3,77 1,26 Hors réserve Mornas Nord Sud Est-Sud Est-NE moy hors réserve 14,25 15,5 16,25 14, ,5 etype 1,89 2,65 3,30 3,50 2,16 2,08 Si l on considère les pourcentages de présence (fréquences d occurrence), qui représentent le pourcentage de relevés où l'espèce considérée est rencontrée, ce sont de bons indicateurs de la fidélité des espèces. Les fréquences sont regroupées en quatre classes : classe I = 75 % à 100 % (espèces permanentes) ; classe II = 50 % à 75 % (espèces fréquentes) ; classe III = 25 % à 50 % (espèces occasionnelles) ; classe IV = 0 % à 25 % (espèces rares). L'importance relative de chacune de ces classes permet d'estimer la variabilité temporelle du peuplement ichtyologique et constitue un bon indicateur de stabilité de ce peuplement ou a contrario d instabilité si la proportion en espèces rares est importante (turn-over important). Parc Marin de la Côte Bleue 78

81 Tableau 26 : Liste des espèces de poissons inventoriées dans la réserve de Carry-le-Rouet et hors réserve (Mornas) et fréquence de présence (en pourcentage). Comptages en plongée du PMCB effectués entre 2011 et 2014, soit 24 transects par sites. Espèces Nom commun Réserve Hors-Réserve Atherinidae Atherina boyeri Athérine 0 4,2 Clupéidae Sardina pilchardus Sardine 0 8,3 Caranguidae Seriola dumerilii Sériole 0 4,2 Centracanthidae Spicara maena Mendole 37,5 8,3 Spicara smaris Jarret 0 4,2 Pomacentridae Chromis chromis Castagnole Sparidae Boops boops Bogue 0 8,3 Dentex dentex Denti 37,5 0 Diplodus annularis Sparaillon 37,5 29,2 Diplodus cervinus Sar tambour 12,5 0 Diplodus puntazzo Charax 50 0 Diplodus sargus Sar commun ,7 Diplodus vulgaris Sar à tête noire ,8 Oblada melanura Oblade 50 16,7 Pagrus pagrus Pagre 4,2 0 Sarpa salpa Saupe ,3 Sparus aurata Daurade 62,5 0 Spondyliosoma cantharus Canthare 87,5 54,2 Labridae Coris julis Girelle Ctenolabrus rupestris Labre rupestre 66,7 33,3 Labrus merula Merle 95,8 33,3 Labrus mixtus Coquette 41,7 0 Labrus viridis Labre vert 66,7 33,3 Symphodus doderleini Crénilabre de Doderlein 58,3 33,3 Symphodus mediterraneus Crénilabre méditerranéen 91,7 75 Symphodus melanocercus Crénilabre à queue noire ,8 Symphodus ocellatus Crénilabre ocellé 58,3 29,2 Symphodus roissali Crénilabre à 5 taches 70,8 58,3 Symphodus rostratus Sublet 37,5 58,3 Symphodus tinca Crénilabre tanche ,8 Thalassoma pavo Girelle paon 0 8,3 Serranidae Epinephelus marginatus Mérou brun 33,3 0 Serranus cabrilla Serran chevrette ,3 Serranus scriba Serran écriture 95,8 41,7 Moronidae Dicentrarchus labrax Loup 12,5 0 Apogonidae Apogon imberbis Apogon 29,2 50 Mullidae Mullus surmuletus Rouget 29,2 12,5 Mugilidae Mugil cephalus Mulet 20,8 0 Sciaenidae Sciaena umbra Corb 20,8 0 Scorpaenidae Scorpaena porcus Rascasse brune 25 8,3 Scorpaena scrofa Chapon 0 4,2 Congridae Conger conger Congre 0 0 Muraenidae Muraena helena Murène 12,5 4,2 Gobiidae Gobius cruentatus Gobie clown 0 12,5 Blenniidae Parablennius gattorugine Bavarelle 0 12,5 Parablennius rouxi Blennie de Roux 20,8 50 Tripterygidae Tripterygion sp. Tripterygion 4,2 8,3 Total 46 espèces Les différences sont notables entre le site protégé et le site hors réserve. Dans la réserve, les espèces permanentes et fréquentes, présentes dans un relevé sur deux constituent 54% du pool d espèce, tandis qu hors réserve, elles ne représentent que 39% du peuplement (Tableau 27). A l inverse, les espèces rares dominent hors réserve Parc Marin de la Côte Bleue 79

82 (42%) et sont beaucoup moins représentées dans la réserve (22%). A noter également que les espèces très rares, présentes dans seulement 1 ou 2 transects sur 24 (Tableau 26) sont au nombre de 11 pour le site non protégé (soit 30,6% des espèces), contre seulement 2 (5,4% des espèces) pour la réserve (Pagre et triptérygion) ou le peuplement est beaucoup plus stable et permanent. Tableau 27 : Fréquence de présence (en pourcentage) des espèces de poissons inventoriées dans la réserve de Carry-le-Rouet et hors réserve (Mornas) entre 2011 et 2014, soit 24 transects par site. Fréquencede présence (%) Réserve Horsréserve Espèces rares (0 à 25%) 21,6 41,7 Espèces occasionnelles (25 à 50%) 24,3 19,4 Espèces fréquentes (50 à 75%) 21,6 13,9 Espèces permanentes (75 à 100%) 32,4 25,0 Ces différences sont encore plus flagrantes en considérant les fréquences d occurrence des espèces cibles de la pêche, définies par Harmelin et al. (1995). L effet réserve est confirmé pour ces espèces et se manifeste de manière encore plus prononcée en ne considérant que la catégorie des gros individus. Dans la réserve, 20 espèces cibles sur 24 ont été répertoriées, contre 14 hors réserve. Cette différence est plus flagrante pour les grandes tailles : 19 espèces dans la réserve, contre seulement 8 hors réserve (Tableau 28). Une fidélisation des poissons est observée dans la réserve pour les gros individus, avec 6 espèces cibles présentes dans plus de 50% des relevés dans la réserve, alors qu aucune de ces espèces n y sont autant représentées hors réserve. Seuls le serran chèvre (présent dans 42% des relevés) et dans une moindre mesure le serran écriture et le sar à tête noire (21% chacun) sont les mieux représentés. Les différences sont encore plus manifestes en considérant les espèces piscivores, grands prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire. Ces espèces nobles sont totalement absentes hors réserve, tandis que Mérou, Corb, Daurade, Loup, Denti, Sar tambour, Sar pointu et Murène sont bien représentés dans la réserve. La même tendance est observée pour les grands Labridae, cibles de la chasse sous-marine, puisque les grands individus des 3 espèces de Labrus sont également absents hors réserve, contre 21 à 25% de présence en réserve (Tableau 28). Tableau 28 : Fréquence de présence (en pourcentage) des espèces cibles dans la réserve de Carry-le-Rouet et hors réserve (Mornas) lors des comptages en plongée du PMCB entre 2011 et 2014, soit 24 transects par sites. Individus toutes tailles Gros individus Espèces cibles Nom commun Réserve Hors réserve Réserve Hors réserve Dicentrarchus labrax Loup 12,5 0 12,5 0 Dentex dentex Denti 37,5 0 37,5 0 Diplodus cervinus Sar tambour 12,5 0 12,5 0 Diplodus puntazzo Sar à museau pointu ,7 0 Diplodus sargus sargus Sar commun, Sargue ,7 83,3 8,3 Diplodus vulgaris Sar à tête noire, Vérade ,8 87,5 20,8 Sparus aurata Daurade royale 62,5 0 8,3 0 Spondyliosoma cantharus Dorade grise, Canthare 87,5 54,2 0 0 Epinephelus marginatus Mérou brun 33,3 0 29,2 0 Serranus cabrilla Serran chèvre , ,7 Serranus scriba Serran écriture 95,8 41,7 83,3 20,8 Labrus merula Merle 95,8 33,3 20,8 0 Labrus viridis Labre vert, Lasagne 66,7 33,3 25,0 0 Labrus mixtus Coquette 41,7 0 25,0 0 Symphodus mediterraneus Crénilabre de Méditerranée 91, ,3 50 Symphodus tinca Crénilabre paon, Roucaou ,8 66,7 4,2 Coris julis Girelle ,2 Sciaena umbra Corb, Peicoa 20,8 0 8,3 0 Mullus surmuletus Rouget de roche 29,2 12,5 29,2 4,2 Seriola dumerilii Sériole, Limon 0 4,2 0 0 Espèces cryptiques Scorpaena scrofa Chapon 0 4,2 0 0 Muraena helena Murène 12,5 4,2 12,5 0 Conger conger Congre, Fielas Phycis phycis Mostelle Espèces supplémentaires Pagrus pagrus Pagre 4, L effet de la pêche s observe pour les deux espèces ubiquistes et très communes de Sparidae, avec seulement 8% de présence de gros Sar commun et 21% de Sar à tête noire hors réserve, contre respectivement 83 et 87% dans la réserve. Parc Marin de la Côte Bleue 80

83 L effet de la pêche est également flagrant pour les espèces cibles de la pêche à la ligne, comme la Girelle mâle où les grands individus sont très rares hors réserve (4% de présence dans les relevés), tout comme les Serrans (21% de serran écriture et 42% de serran chêvre, contre 83 à 100% dans la réserve. On peut y ajouter le Labre tanche (4% de gros hors réserve contre 67% en réserve) et dans une moindre mesure de labre méditerranéen (50% vs. 83%, Tableau 28) 3.4. Pérenniser le suivi triennal de la réserve du Cap-Couronne La démarche : Le suivi des peuplements de poissons de la réserve du Cap-Couronne constitue un suivi unique en Méditerranée, du fait d un état initial en 1995, avant la création de la réserve. Les séries à long terme sont très intéressantes pour appréhender l évolution du milieu. Tous les trois ans un suivi est réalisé selon la même méthodologie (comptages en plongée au niveau de 6 stations (x12 transects) et 4 pêches expérimentales à 2 profondeurs) Résultats obtenus par comptages plongée en 2013 sur la réserve du Cap-Couronne Le suivi en plongée du peuplement de poissons de la réserve du Cap- Couronne (3 stations x 12 transects dans la réserve, 2 stations x 12 transects hors réserve) met également clairement en évidence un effet bénéfique de la protection sur la densité et la richesse spécifique (Jouvenel & Bachet, 1995, 1998, 2002 ; Jouvenel et al., 2004, 2005 ; Claudet et al., 2006 ; Le Diréach et al., 2010, 2013) mais également un impact des activités de prélèvement à l extérieur de la Zone Marine Protégée. Au total, au cours des 7 campagnes triennales qui ont lieu depuis 1995 (avant la création de la réserve), le nombre d espèces rencontrées lors des inventaires en plongée est de 58 espèces dans la réserve, contre 44 hors réserve F. Bachet en comptage sur la station R3 de Couronne, juillet Photo : J.G. Harmelin A noter que le nombre d espèces de poissons est toujours supérieur dans la réserve qu en dehors de la réserve et ce, quelle que soit l année considérée (Figure 63) hors réserve réserve Figure 63: Evolution du nombre d espèces de poissons entre 1995 et 2013 dans la réserve du Cap-Couronne (en vert) et hors réserve (en bleu). Les biomasses en espèces cibles montrent également une nette difference entre la réserve et l extérieur. Lors du dernier suivi en 2013, les biomasses sont en moyenne de g/100 m² dans la réserve, alors qu elles atteignent seulement 352 g/100m², soit un facteur 28. Entre 1995 et 2013, les biomasses en espèces cibles dans la réserve ont été multipliées par un facteur 6 (Figure 64). Sur le plan temporel, on observe une montée en charge rapide des biomasses entre 1995 et 2001, puis une phase de plateau, avec néanmoins des fluctuations selon les suivis (baisses en 2004 et 2010, Figure 64). Parc Marin de la Côte Bleue 81

84 Figure 64: Evolution des biomasses en espèces cibles entre 1995 et 2013 dans la ZMP du Cap-Couronne (en vert) et hors réserve (en bleu). Concernant les espèces cibles de la pêche de loisir, on remarque que l évolution des Girelles (Coris julis) est très importante entre 1995 et 2001, puis reste ensuite à un niveau élevé, avec en 2013 quatre fois plus de girelles dans la réserve qu en dehors (887 vs 231 individus, Figure 65) hors réserve Figure 65 : evolution du nombre de Girelles (Coris julis) entre 1995 et 2013 dans la ZMP du Cap-Couronne (en orange) et hors réserve (en bleu). La structure démographique de la population des Girelles diffère clairement selon le degré de protection : dans la zone protégée, la population est mieux équilibrée, avec l ensemble des classes de tailles représentées, en particulier les grands individus (mâles en livrée terminale) qui sont plus nombreux et plus grands qu en zone exploitée par la pêche, hors réserve (Figure 66). réserve hors réserve réserve Parc Marin de la Côte Bleue 82

85 Figure 66 : structure démographique des Girelles royales (girelles mâles) au Cap-Couronne selon le degré de protection de la zone (diaporama de J.G. Harmelin lors d une conférence à Carro le 6 septembre 2013 pour les 30 ans du PMCB) Effet réserve sur les ressources halieutiques. Suivi par pêches expérimentales de la réserve de Couronne Dans le cadre du suivi à long terme de la réserve marine du Cap-Couronne, le Parc Marin réalise des pêches expérimentales tous les 3 ans, en collaboration avec les pêcheurs professionnels. Ces pêches montrent une montée en charge progressive des captures. Les résultats obtenus (série de 4 pêches avec un filet trémail de 500 m de longueur) montrent que la biomasse pêchée (poissons, crustacés, mollusques) dans la réserve a été multipliée par un facteur 5, passant de 21 kg en 1995 à 109 kg en Le poids moyen des individus pêchés a été multiplié par 2,4 (passe de 111 g à 265 g) et la taille moyenne des captures est passée de 17,3 cm à 23,5 cm, soit un facteur 1,4 (Figure 67). En 17 ans, les rendements de pêche ont été multipliés par un facteur 5, avec un taux de capture par unité d effort CPUE passant de 1,08 kg/100 m en 1995 à 5,46 kg/100 m en D. Cuccurullo et A. Raud, pêcheurs professionnels du port de Carro qui réalisent avec le Parc les pêches expérimentales Photo : J.G. Harmelin. Parc Marin de la Côte Bleue 83

86 Figure 67 : Suivi par pêche expérimentale de l effet réserve du Cap Couronne entre 1995 et Evolution des poids moyens, des tailles, des biomasses débarquées et des rendements CPUE (PMCB, Charbonnel & Bachet, 2013). Zoom sur la Langouste La langouste (Palinurus elephas) est une espèce commune sur la Côte Bleue. En raison de son intérêt halieutique, les enjeux de conservation et de gestion autour de la langouste sont forts par rapport à la pêche professionnelle (Pere, 2012). Lors du suivi des activités de la pêche artisanale sur la Côte Bleue, les captures du métier «langouste» sont estimées à environ 5 tonnes par an (thèse Leleu, 2012). Lors des pêches expérimentales du PMCB effectuées dans la zone marine protégée du Cap-Couronne tous les 3 ans, une montée en charge progressive des captures est observée. Le nombre de Langouste passe de 4 en 1995 (avant la création de la réserve) à 28 individus en 2013, pour le même effort de pêche (4 pêches de 500 m de filet trémail, Figure 68). Langouste rouge Palinurus elephas à découvert dans la réserve de Carry-le-Rouet. Photo : J.G. Harmelin/Pytheas-MIO. En outre, le poids moyen a doublé et atteint 804 g en Au sein des réserves de Carry et Couronne, de très grands individus sont rencontrés (taille estimée entre 40 et 50 cm, cf. photo ci-contre), offrant donc la possibilité d une meilleure reproduction de l espèce avec beaucoup plus d œufs et de larves produites par ces grands géniteurs. Parc Marin de la Côte Bleue 84

87 Evolution langouste ZMP Couronne Figure 68 : Evolution des captures de langouste (Palinurus elephas) lors des pêches expérimentales effectuées par le PMCB dans la réserve du Cap-Couronne entre 1995 et 2013 (4 x 500 m de filet trémail). Photo de droite : F. Bachet/PMCB Poursuivre une participation active aux programmes de recherche européens à l image de Biomex La démarche : - Participation du Parc Marin à des programmes de recherche appliquée, tels que ceux actuellement menés (programme Liteau projet Roc-Connect sur la connectivité génétique des gorgonaires, programme IndexCor sur la vitalité du coralligène) ; - Le PMCB sert de «laboratoire grandeur nature», avec plusieurs programmes de recherche qui s enchainent : : connectivité des gorgones (RocConnect/Liteau), : indicateurs Aires Marines Protégées programme (PAMPA/Liteau), : usages socio-économiques des AMP (Empafish), : exportation de biomasse des zones marines protégées (BIOMEX) ; - Mise à disposition des moyens logistiques et humains du Parc pour des collaborations scientifiques de recherche appliquée, dans le cadre de ces programmes Les réserves de la Côte Bleue, un laboratoire scientifique Le Parc Marin de la Côte Bleue a mis en place et développé en interne, mais également avec différentes équipes scientifiques, et depuis de nombreuses années, des suivis écologiques, d abord au sein et autour de la ZMP de Carry le Rouet, puis, au moment de la mise en place de la ZMP du Cap-Couronne. Les peuplements de poissons sont étudiés depuis la création du Parc il y a 30 ans (1983, date des premiers comptages visuels dans la réserve de Carry le Rouet, Bregliano et al., 1985 ; Ody, 1987). De 1990 à 1993, d autres recensements ont été menés par Harmelin et Bachet notamment sur des espèces cibles, sensibles de la pêche (Harmelin & Bachet, 1993 ; Harmelin et al,, 1995, Harmelin, 1999 ), avec un retour du PMCB depuis 2011, 20 ans après. Un «indice poisson» a été développé par J.G. Harmelin avec l équipe du PMCB en 1999 et 2001/2002 et l impact de la protection évalué par un test de présence/absence d espèces cibles dans les réserves de Carry et Couronne (Daniel et al., 1999, 2002). Trois programmes de suivis à grande échelle des récifs artificiels ont été également menés, entre 1985 et 1987 (Ody, 1987), puis en 1993 (Charbonnel & Francour, 1994) et en 2000 (Charbonnel et al., 2000, 2001). Des suivis des ressources exploitées sont également effectués, en particulier sur les oursins comestibles (depuis 1994 suivi biannuel au niveau de 10 sites avant et après la saison de pêche, Bachet et al., 2014) et le corail rouge, qui a fait l objet d un suivi en 1998 (Harmelin & Bachet, 1998), d une thèse (Torrents, 2007) et d un programme de recherche ANR Medchange (Linares et al., 2010), puis Roc-connect depuis Les ZMP, sites ateliers de programmes de recherche Les chercheurs bénéficient dans les réserves d un véritable «laboratoire grandeur nature». Les zones marines protégées de la Côte Bleue sont des sites atelier pour plusieurs programmes de recherche scientifique européens (Ecomare 2002, Biomex , Empafish ) et nationaux (ANR Medchange , projet Liteau Pampa , Roc connect ). Parc Marin de la Côte Bleue 85

88 Dix thèses de doctorat en écologie marine ont été réalisées en collaboration avec le PMCB : Posidonies (Cristiani, 1980), poissons récifs artificiels (Ody, 1987), oursin comestible (San Martin, 1995), coralligène (Sartoretto, 1996), effet réserve Couronne (Claudet, 2006), corail rouge (Torrents, 2007), pêche professionnelle (Leleu, 2012). Trois thèses sont en cours en 2014 : modèles hydrodynamiques (M. Fraysse/COM), Cystoseires (P. Robvieux/Ecomers) et poissons herbier (M, Ourgaud/MIO). Le Parc Marin de la Côte Bleue a été associé à la co-organisation avec le prof. C.F. Boudouresque et le GIS Posidonie de 3 colloques scientifiques à Carry-le-Rouet sur l oursin comestible (1987), les espèces protégées et à protéger (1989) et les indicateurs biologiques (1992). Le colloque sur les espèces protégées à d ailleurs abouti concrètement à la protection de 6 espèces marines en Jusqu alors, aucune espèce marine n était protégée en France, autre que mammifères, tortues, oiseaux, ainsi que la Posidonie (depuis juillet 1988). Suite au colloque de Carry, une liste d espèces à protéger est proposée au Ministère de l Environnement et le 28 Novembre 1992, 6 espèces sont protégées : la grande Nacre (Pinna nobilis, Pinna pernula), la Datte de mer (Lithophaga lithophaga) l Oursin Diadème (Centrostephanus longispinus), la grande Cigale de mer (Scyllarides latus) et la Patelle géante (Patella ferruginea). Ensuite, comme l indique le Prof. C.F. Boudouresque, c est l effet «boule de neige» (Figure 69). Figure 69 : Historique de la protection des espèces marines, suite au colloque de Carry-le-Rouet en 1989 (diaporama de C.F. Boudouresque lors d une conférence à Carry le 13 septembre 2013 pour les 30 ans du PMCB). Hormis les suivis des poissons et de l effet réserve, détaillés dans ce rapport ; de nombreuses autres données écologiques et sociologiques sont collectées par le Parc Marin de la Côte Bleue. Le PMCB a ainsi mis en place plus de quarante-cinq de suivis de veille écologique/monitoring sur l effet réserve, les espèces, la ressource, les habitats, mais également les usages (enquêtes, suivis fréquentation). Ces suivis peuvent être ponctuels, annuels ou pluriannuels. Ces suivis sont réalisés en interne par les biologistes marins du PMCB ou en collaboration avec les organismes de recherche scientifique ou des bureaux d études spécialisés. Au total, le croisement des données écologiques et des données sur les usages (fréquentation, questionnaires et enquêtes) permet d avoir cette approche globale pour juger de l efficacité de l AMP et la pertinence de sa gestion. L objectif du PMCB est de contribuer à un observatoire de l homme et de la nature, de la biodiversité, des ressources et des usages et leurs pressions sur le milieu (Figure 70). Parc Marin de la Côte Bleue 86

89 APPROCHE GLOBALE/INTEGREE (poissons/pressions) Données usages : fréquentation pêche Métrique de pression Ex : effort de pêche Données de captures Métrique d impact Ex. captures CPUE Données enquêtes Métrique de pratique Métrique d opinion Ex. acceptation AMP Données ressources (densités des espèces exploitées UVC, pêche) Données habitats, espèces à statut Facteurs environnementaux Effort de gestion du PMCB Figure 70 : Démarche du PMCB d observatoire de l homme et la nature, de la biodiversité, des ressources et des usages maritimes et leurs pressions, optique de tableau de bord des AMP développée dans le projet Liteau PAMPA Programme de recherche APR Liteau projet Roc Connect Le Parc Marin de la Côte Bleue est site atelier du programme Liteau IV du Ministère de l Environnement «axe 1 articulation trame verte et bleue marine» dans le cadre du projet Roc Connect piloté par Katell Guizien du CNRS (Observatoire Océanologique de Banyuls, Laboratoire d'ecogéochimie des Environnements Benthiques) et qui concerne la connectivité des habitats rocheux fragmentés du Golfe du Lion et son rôle dans la persistance régionale de quatre espèces de gorgonaires. L objectif de ce projet est de quantifier la connectivité potentielle des populations des différentes espèces de gorgonaires présentes dans l habitat rocheux fragmenté du Golfe du Lion (de Marseille au Cap de Creus) et son rôle dans la persistance régionale de ces espèces. Ce projet vise à apporter des bases scientifiques aux actions publiques concernant la mise en place d une trame bleue marine entre les Aires Marines Protégées existantes du Golfe du Lion (Parc Marin de la Côte Bleue, site Natura 2000 «Posidonies du cap d'agde», Parc Naturel Marin du Golfe du Lion, Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls, Réserve Naturelle du Cap de Creus) et repose sur une collaboration étroite entre les scientifiques du projet et les gestionnaires de ces AMP. L originalité de ce projet réside dans son articulation entre l utilisation de simulations numériques de la dispersion larvaire des espèces et l expérimentation ciblant plusieurs espèces de gorgones et le corail rouge, afin d estimer les capacités de mobilité des larves. La qualité des estimations de la connectivité de ces espèces sera évaluée après projection dans un modèle de dynamique de métapopulation face à des observations de terrain de la structure démographique et génétique des populations du Golfe du Lion. La compréhension des facteurs contrôlant la distribution et la dynamique de communautés d'organismes vivants est un préalable à toute action visant à la conservation de la biodiversité. Le milieu marin présente de ce point de vue des particularités spécifiques du fait de son caractère hautement dispersif. Les courants marins sont en effet susceptibles de transporter les espèces ayant de faible capacité de motilité dites planctoniques sur de grandes distances, mais peuvent également contribuer à leur piégeage dans des boucles de recirculation plus ou moins pérennes ou leur évacuation vers des zones non propices à leur survie. Or, la plupart des espèces marines sédentaires à l'âge adulte présentent une phase larvaire planctonique. Cette phase dispersive peut avoir deux effets antagonistes sur la persistance des espèces, à savoir diminuer la persistance locale par des taux de rétention locale parfois trop faibles pour assurer le maintien d une population et augmenter la persistance régionale par la distribution de l espèce sur plusieurs sites, accroissant sa résilience aux perturbations locales et à la fragmentation de l habitat. Parc Marin de la Côte Bleue 87

90 Parmi les espèces sédentaires de l habitat rocheux, les gorgonaires sont les espèces les plus remarquables et facilement identifiables. Du point de vue écologique, elles jouent un rôle essentiel en augmentant la biomasse et la diversité des substrats durs, fournissant un habitat pour l épifaune de petite taille et un refuge pour de nombreux poissons et d espèce ingénieur en modifiant les courants proche du fond. Dans les habitats rocheux de Méditerranée, quatre espèces de gorgonaires dominent : la gorgone blanche Eunicella singularis, la gorgone rouge Paramuricea clavata, la gorgone orange Eunicella cavolinii, et le corail rouge Corallium rubrum. Ces quatres espèces à longue durée de vie suscitent l intérêt des gestionnaires des AMP préoccupés par la pression anthropique grandissante de la plongée récréative, avec un intérêt renforcé pour le corail rouge soumis depuis l antiquité à une forte pression de pêche pour sa valeur bijoutière. En outre, dans le contexte actuel de changement climatique global, les gorgonaires sont soumis à des épisodes de mortalité et constituent de bons indicateurs du rechauffement. Dans le Golfe du Lion, les distributions spatiales de ces espèces sont contrastées : E. singularis est assez abondante sur l ensemble de l habitat rocheux alors que E. cavolini, P. clavata et C. rubrum sont observés de façon anecdotique, hormis sur la Côte Bleue où ces 3 espèces sont fréquentes. Dans le cadre du projet Roc Connect, financé par le Ministère de l'ecologie, l'environnement et du Développement Durable (Programme LITEAU IV), des chercheurs du Laboratoire d'ecogéochimie des Environnements Benthiques visent à élucider le rôle de la connectivité dans la persistence de ces 4 espèces de gorgonaires, en collaboration avec les 4 AMP du Golfe du Lion (réserve de Banyuls, site N2000 Posidonies agathoise, PNM du Golfe du Lion et PMCB). Leur approche combine des observations de terrain de la distribution spatiale de ces espèces (Figure 73), des expérimentations in situ et en laboratoire sur la reproduction de ces espèces et des modélisations numériques de dynamique de méta-populations, décrivant explicitement la phase de dispersion larvaire par les courants. Les missions de terrain ont été réalisées sur la Côte Bleue pendant 15 jours consécutifs, du 14 au 28 juin 2014, avec un plan d échantillonnage très important, puisque 141 stations ont été définies par les scientifiques (Figure 72). Au total, 141 plongées ont été effectuées par une équipe du laboratoire de Banyuls de K. Guizien (L. Bramanti, J.C. Rocca, L. Lescure, R. Bricout), ainsi que les biologistes-plongeurs du Parc Marin (E. Charbonnel, M. Monin, O. Bretton). Pour chaque station, le protocole d échantillonnage est le suivant : un binôme de 2 plongeurs équipés chacun d un quadrat de 1 m x 1 m descend sur le point GPS pré-défini, puis parcours 5 m dans chaque direction (Nord, Sud, Est Ouest) en mesurant les densités de chaque espèce de gorgonaires au moyen d un quadrat de 1 m², soit 4 quadrats par station, ce qui permet d appréhender la variabilité des distributions des colonies (Figure 71). Hormis les mesures de densité, il est prévu également des prélèvements pour un échantillonnage génétique : à 10 stations prédéfinies, 2 apex de 2cm sont prélevés sur 30 individus maximum. par quadrat (2 apex d'un même individu par eppendorf), les eppendorfs sont marqués avec un code couleur par quadrat (Nord=noir, Est= bleu, Sud = blanc, Ouest = orange) et un numéro par station. Un total de 1200 eppendorfs est prévu. Figure 71 : A gauche : schéma présentant le protocole d échantillonnage, avec mesures des densités des gorgonaires au moyen de 4 quadrats de 1 m²par station. A droite : plongeur mesurant les densités en situation sur le site de l Elevine. Photo : Lyvia Lescure. L échantillonnage choisi est de type aléatoire et stratifié, avec une station en moyenne définie tous les 400 m linéaire (Figure 72) sur les zones rocheuses susceptibles d abriter l habitat coralligène, pour des profondeurs variant entre -5 m et -40 m. Ainsi, la partie centrale et côtière de la Côte Bleue occupée par un vaste herbier de Posidonie et située entre Sausset et Carry n a pas été considérée (hormis les roches du large du Bois et de La Plaine). Certaines stations connues pour héberger des populations de corail rouge, notamment dans les réserves de Carry et Couronne, Parc Marin de la Côte Bleue 88

91 mais également plusieurs sites de plongée hors réserves (barge et tombant de Carro, Arnettes, Frappaou, Elevine, etc) ont fait l objet d un échantillonnage supplémentaire. Figure 72 : Stratégie d échantillonnage du projet Roc-Connect dans le Parc Marin de la Côte Bleue en 2014, avec 96 stations définies. Les premiers résultats montrent la distribution des 4 espèces de gorgonaires à l échelle de l ensemble de la Côte Bleue, sous forme de cartes, avec l indication des valeurs de densités (gamme de 5 à 25 colonies/m²) et la variabilité de l abondance. D après ces cartes, le corail rouge (Corallium rubrum) est particulièrement bien représenté dans la partie Est et surtout Ouest de la Côte Bleue (Figure 73), mais n a pas été rencontré dans la plupart des stations échantillonnées (croix bleues), notamment les zones côtières et les roches du large. Figure 73 : Cartographie de la distribution spatiale des abondances du corail rouge Corallium rubrum (à gauche) et de la gorgone rouge Paramuricea clavata (à droite) et dans l'habitat rocheux du Parc Marin de la Côte Bleue (les croix bleues indiquent l'ensemble des points ayant été explorés, le diamètre des ronds pleins rouges indiquent l'abondance moyenne pour l'espèce considérée dans 4 quadrats de 1m 2, et le cercle rouge autour des ronds pleins indiquent la variabilité de l'abondance entre les 4 quadrats). K. Guizien/CNRS, 2014, comm. pers. La gorgone rouge (Paramuricea clavata) est la moins fréquente des 4 espèces de gorgonaires considérées et elle est surtout présente sur la partie Est de la Côte Bleue, au niveau des tombant essentiellement. Elle est ponctuellement observée à l Ouest, au niveau du tombant de Carro et des Arnettes (Figure 73). La gorgone blanche (Eunicella singularis) est en revanche bien représentée pour la plupart des stations considérées, notamment dans la partie Ouest de la Côte Bleue (secteur Carro-Arnettes, Figure 74). D après les premières extrapolations, la méta-population de gorgones blanche serait estimée à 17 millions de colonies sur la Côte Bleue (K. Guizien, comm. pers.). Le même schéma est obtenu avec la gorgone orange (E. cavolinii), qui se développe néanmoins dans moins de stations que la gorgone blanche, notamment dans la partie centrale de la Côte Bleue (Figure 74). Parc Marin de la Côte Bleue 89

92 Figure 74 : Cartographie de la distribution spatiale des abondances de la gorgone blanche Eunicella singularis (à gauche) et de la gorgone orange Eunicella cavolinii (à droite) dans l'habitat rocheux du Parc Marin de la Côte Bleue (les croix bleues indiquent l'ensemble des points ayant été explorés, le diamètre des ronds pleins rouges indiquent l'abondance moyenne pour l'espèce considérée dans 4 quadrats de 1m 2, et le cercle rouge autour des ronds pleins indiquent la variabilité de l'abondance entre les 4 quadrats). K. Guizien/CNRS, 2014, comm. pers Programme INDEX COR ( ) sur l état de conservation et vitalité du Coralligène L objectif d INDEX-COR est de définir un indice global robuste et simple à mettre en oeuvre pour évaluer l état de conservation des fonds coralligènes, afin d adapter au mieux les mesures de gestion. Avec les herbiers de Posidonies, ces fonds sont des écosystèmes majeurs de la Méditerranée, tant au niveau de la biodiversité que des activités socio-économiques associées. INDEX-COR apporte des solutions techniques aux attentes des gestionnaires d aires marines protégées et aux opérateurs intervenants sur le milieu marin. La mise en oeuvre de cet indice s inscrit également dans le cadre de l application de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) dont l objectif est de prendre toutes les mesures nécessaires pour réaliser ou maintenir le bon état écologique du milieu marin. La mise en place du tableau de bord des aires marines protégées contribue à cette démarche en présentant de façon opérationnelle l information nécessaire à la prise de décision en matière de gestion du milieu marin. Il s appuie sur trois étapes ; la définition des finalités d une aire marine protégées, la stratégie de collecte de données et les indicateurs utilisés ou à développer pour faire le lien entre données-objectifs et les finalités. Le programme INDEX-COR est piloté par l IFREMER (S. Sartoretto). La définition de l indice prévoit une approche concertée associant les équipes scientifiques françaises, espagnoles et italiennes. Dans ce cadre, elle tient compte notamment des résultats obtenus dans les travaux engagés depuis 4 ans pour proposition de méthodes d'évaluation de l'état du coralligène : indice ESCA (Cecchi & Piazzi, 2010) ; méthode RECOR (Deter et al., 2012) ; méthode RVA (Gatti et al., 2012). Du fait de sa situation géographique centrale, le Parc Marin a accueilli dans ses locaux de l observatoire les trois réunions du Comité de Pilotage du programme INDEX-COR entre 2012 et Le Comité de Pilotage est constitué d experts scientifiques spécialistes du coralligène espagnols (E. Ballesteros, J. Garrabou), Italien (N. Bianchi, G. Gatti) et Français (J.G. Harmelin, M. Verlaque, T. Perez, P. Chevaldonné, J.P Féral, etc), mais également de gestionnaires d AMP qui sont cas d études (Banyuls, PNM Golfe du Lion, PN Port-Cros) dont le PMCB. La liste des 27 participants à la seconde réunion du 10 mai 2012 (ci-contre) montre la diversité des experts associés, notamment l œil d Andromède, le GIS Posidonie et Septentrion. En outre, d autres programmes actuellement en cours (CIGESMED et GECO-MED) ont été également associés à la démarche. Lors des échanges sur les documents de travail et lors des réunions, de nombreuses discussions ont porté sur la sélection des métriques devant constituer l indice, avec l objectif de constituer un indice qui se doit d'être robuste et "simple" de mise en oeuvre, étant destiné aux gestionnaires de milieux. Parc Marin de la Côte Bleue 90

93 La troisième réunion du Comité de Pilotage du programme INDEX-COR s'est tenue au Parc le 12 février Elle marquait la fin de la deuxième phase de ce programme et avait pour objectifs : (i) la présentation du travail réalisé (présentation de la méthode, du travail de terrain, du post-traitement des données et de l'avancement de la constitution de l'indice), (ii) la présentation de la phase 3 marquant la fin de l'étude et (iii) la présentation des autres démarches et programmes scientifiques en cours, au niveau national et européen, pour la caractérisation notamment de l'état de conservation des fonds coralligène (CIGESMED et GECO-MED). Le programme INDEX-COR piloté par IFREMER-AAMP comprend 3 phases successives : (i) état de l'art, (ii) mise au point de l'indice et sélection des métriques, (iii) application de l'indice sur le littoral français et dans les AMP. L'indice INDEX-COR proposé ne considère que l'état de conservation de l'habitat et donc des peuplements benthiques. L'ichtyofaune associée aux fonds coralligènes sera abordée en complément de l'indice INDEX-COR par le biais d'autres indices définis spécifiquement. L'association d'index-cor et d un indice poisson permettra ainsi d'avoir une vision globale de l'état de conservation des fonds coralligènes étudiés. De ce fait, 4 métriques entrant dans l'indice INDEX-COR étaient pressenties : (1) composition spécifique (espèces "bio-indicatrices"), (2) la richesse spécifique totale, (3) la complexité structurale (concrétions + espèces benthiques érigées associées) et (4) la présence d'espèces invasives. Une méthode d'acquisition, inspirée du «Reef Check» appliqué en milieu récifal, est proposée pour l'acquisition des données Méthode et métriques retenus dans l'indice INDEX-COR La méthode INDEX-COR, détaillée durant les réunions du COPIL, s'appuie en amont sur les données cartographiques biocénotiques disponibles et sur un repérage préalable du site d'étude (si nécessaire). L'intervention in situ concerne deux plongeurs: (i) un plongeur photographe et (ii) un plongeur-observateur. Le premier est uniquement en charge de la prise d'images (photos et vidéos HD) le long de deux transects de 15m matérialisés sur le fonds par un ruban gradué. Les photographies et vidéos sont réalisées à partir d'un quadrat fixe (50x50cm) sur lequel sont fixés appareil et éclairage Le second plongeur est en charge des aspects logistiques (balisage du site et installation des transects), de la prise de notes générales sur le site (profondeur, orientation, pente, présence de macrodéchets,...) et du relevé des espèces benthiques observées le long des transects 7. Lors des réunions du COPIL, 4 métriques avaient été proposées pour constituer l'indice INDEX-COR. Trois d'entre elles ont été conservées dans le cadre de la phase 2 : (i) le rapport entre espèces sensibles et espèces indifférente aux différents impacts (ratio ESEI), (ii) la richesse spécifique observable (métrique RSO) et (iii) la caractérisation de la complexité structurale (ICS). La première métrique est issue du traitement des photographies réalisées le long des transects de 15 m de long. La deuxième et la troisième métrique sont issues du traitement des photographies, des vidéos et des notes recueillies par le plongeur-observateur. Le ratio ESEI s'appuie sur la production d'un tableau recoupant une liste d'espèces appartenant à différents phyla (Chlorophyta, Phaeophyta, Rhodophyta, Porifera, Cnidaria, Bryozoa,...) et leur niveau de sensibilité à différents impacts (apport de matière organique, apport de fines, impacts physiques et impact du Changement Global (Température)). Cette liste a été établie dans un premier temps à dire d'experts après consultation des spécialistes des différents phyla. L'analyse statistique d'un premier jeu de données a permis de réduire le nombre de taxons (41 au lieu de 120 environ) et le type d'impact considéré pour cette métrique (matière organique et apport de fines). La métrique RSO tient compte des macro-organismes benthiques sessiles et des espèces benthiques vagiles remarquables (Echinodermes, Crustacés, Mollusques Nudibranches,...) reconnaissables in situ (sans prélèvement) et sur images, au niveau du genre ou de l'espèce. La liste de taxons s'appuie sur des bases de données telles que MEDCOVER, et donnera lieu à la production d'un guide illustré d'aide à la détermination. Enfin, la caractérisation de la complexité structurale des fonds coralligène tient compte de 3 strates ("approche forestière" considéré en milieu terrestre) : la strate basale (0 à 5 cm d'épaisseur), la strate intermédiaire (5 à 15cm) et la strate élevée (>15cm) Sites ateliers tests et premiers résultats de l indice Durant la phase 2, 30 stations ont fait l'objet d'un échantillonnage en PACA entre -15 et -45m (Figure 75) et 2 en Languedoc-Roussillon entre -15 et -20m (Cap d'agde). La recherche de gradients d'impact, par rapport à des sources de perturbation telles que les Stations d'epuration (STEP), a été privilégié. De plus, afin de se concentrer sur la présence d'espèces pérennes et limiter les problèmes liés aux développements de mucilages de plus en plus dense et de plus en plus pérenne dans le temps (du printemps à l'automne), S. Sartoretto a centré son intervention de terrain 7 - Le travail de terrain se déroule conformément aux textes réglementaires régissant actuellement la pratique de la plongée sous-marine dans le cadre du travail (Décret n du 11/01/2011 et arrêtés d'application publiés à ce jour). De ce fait, le travail se déroule en circuit ouvert et les procédures de décompression suivent l'application des tables du Ministère du Travail (MT92). Le temps d'intervention fond s'échelonne de 25 à 30 minutes, ce qui implique, pour la tranche bathymétrique concernée dans le cadre d'index-cor (15-50m), l'utilisation d'o² pur en palier à 6 m pour une durée totale de décompression n'excédant pas 25 minutes (15 à 20 minutes d'oxygène pur à 6 m). Parc Marin de la Côte Bleue 91

94 durant la saison froide (Décembre à Avril). Au niveau de la Côte Bleue, compte tenu de l existence d un gradient de turbidité marqué entre l Ouest (Rhône et Golfe de Fos) et l Est, plusieurs sites ont été retenus, pour mieux appréhender ce gradient et voir si le contexte naturel de turbidité se répercute sur l indice et la vitalité du coralligène. Les sites sont les suivants : Fond du Golfe de Fos, Auguette (hors Côte Bleue), Arnettes, Bonnieu San-Christ, Bois, Méjean et Niolon, selon ce gradient Ouest-Est. Figure 75 : Plan d'échantillonnage présentant l'ensemble des stations du programme INDEX-COR en région PACA. En rouge: stations de la phase 2; En bleu: stations prévues lors de la phase 3. Les premiers résultats ont été présentés par S. Sartoretto/IFREMER très récemment lors du second symposium sur le coralligène du RAC/SPA qui s est tenu en octobre 2014 en Slovénie portent sur 22 sites sur 33 étudiés, dont 4 sur la Côte Bleue (Figure 76). La présentation de la méthode et l'intégralité des résultats feront l'objet d'une publication dans l'année Les scientifiques ont dans un premier temps arbitrairement défini (à dire d'expert) 2 limites pour l indice. En dessous d un INDEX-COR de 20, l état de conservation du coralligène est qualifié de mauvais, avec des impacts anthropiques importants. Au dessus d une valeur de 40, l impact anthropique est faible avec des assemblages coralligène en bon état. Sur la Côte Bleue, les valeurs de l indice INDEX-COR sont de 18 au San-Christ, 26 aux Arnettes, 33 à Niolon et 43 à Méjean (Figure 76), avec une valeur minimale de 14 à Auguette (Golfe de Fos) et une valeur maximale de 58 à Caramassaigne (ïle de Riou, Sartoretto et al., 2014). Figure 76 : Résultats préliminaires obtenus et valeurs de l indice INDEX-COR sur les 22 sites ateliers, dont ceux du PMCB (Arnettes, SanChrist, Niolon, Méjean). Résultats présentés au second symposium sur le coralligène du RAC/SPA qui s est tenu en octobre 2014 en Slovénie : Sartoretto et al., Parc Marin de la Côte Bleue 92

95 D après les limites, l état de conservation du coralligène sur les 4 sites étudiés sur la Côte Bleue est qualifié de «mauvais» pour le San Christ (mais en limite de l état moyen), de «moyen» pour les Arnettes et Niolon et de «bon» pour Méjean. Bien que ces résultats soient encore préliminaires (il reste encore à analyser l'intégralité du jeu de données acquis durant le programme INDEX-COR et à finaliser le lien pression-indice), les valeurs obtenues semblent assez logiques et traduisent bien le gradient naturel de turbidité lié au contexte rhodanien, avec des sites plus impactés et en moins bon état à l Ouest (San Christ, Arnettes) qu à l Est (Niolon, Méjean) Programme GECO-MED ( ), approche écosystémique pour la gestion des habitats marins Le programme GECO-MED propose une approche écosystèmique pour la gestion des habitats marins méditerranéens : méthodologie de qualification de l état et outils de Gestion des ECOsystèmes, puis validations scientifiques. Le programme GECO-MED est piloté par les scientifiques de l Institut Pytheas MIO (S. Personnic et S. Ruitton) et bénéficie du soutien financier de l Agence de l Eau RMC (43%), de l Agence des AMP (38%) et du MIO (19%). Il rassemble également plusieurs gestionnaires d AMP et bénéficie de collaborations : IFREMER, DIRM, et laboratoires universitaires (méditerranéens). La démarche "écosystémique" a été engagée par l'équipe du MIO pour répondre à la mise en oeuvre de la DCSMM. Elle propose d'évaluer et de suivre l'état des habitats côtiers par la construction d'un modèle conceptuel du fonctionnement des écosystèmes permettant de fixer les paramètres à suivre lors du programme de suivi et les mesures de gestion afférentes. Ce programme a pour but (i) d aboutir à l évaluation de l état de conservation et/ou le bon état écologique de 4 écosystèmes/habitats emblématiques de Méditerranée par une approche écosystèmique (herbiers de posidonies (Figure 77), coralligène, roche infralittorale à algues photophiles et grottes sous-marines) et (ii) de proposer un ouvrage d aide à la gestion par approche écosystèmique des 4 écosystèmes comprenant un guide méthodologique de qualification de l état des écosystèmes et des outils de gestion, à destination des gestionnaires et décideurs. Pour le coralligène, ce modèle conceptuel détaille et structure les relations entre les compartiments caractérisant les grandes fonctionnalités de l'habitat (bioconstruction, bioérosion, détritivores, prédateurs,...). Chaque compartiment est évalué par un ou des paramètres notés à l aide d une échelle semi-quantitative. Chaque évaluation est assortie d un indice de confiance permettant de juger la fiabilité de la mesure. L'évaluation globale (EBQI Ecosystem-Based Quality Index) de l'habitat est obtenue par une agrégation de chaque note, en fonction d'une pondération donnée à chacun des compartiments, selon son importance dans le fonctionnement. Figure 77 : Modèle conceptuel de l approche écosystémique de l herbier de Posidonie, avec 13 compartiments pris en compte dans l indice EBQI (Personnic et al., 2014). Parc Marin de la Côte Bleue 93

96 Le Comité de pilotage est composé de S. Personnic (responsable du projet) et de S. Ruitton (co-responsable du projet) de l Institut Méditerranéen d'océanologie (MIO), de P. Boissery pour l Agence de l Eau RMC de A. Pibot pour l Agence des AMP, de B. Andral pour l IFREMER et de F. Fredefon pour la Direction Inter-Régionale de la Mer (DIRM). Ce comité se réunira au minimum 2 fois par an. Ce comité de pilotage est assisté d un comité technique composé de 9 scientifiques et gestionnaires, D. Bellan-Santini (IMBE), S. Blouet (AMP Agde), C.F. Boudouresque (MIO), B. Casalta (CCGST), B. Daniel (AAMP), B. Ferrari (AMP), M. Perrache (PNPC), S. Sartoretto (Ifremer), T. Thibaut (MIO). Les comités de pilotage et technique s appuient sur les contributions de 20 scientifiques et gestionnaires répartis sur l ensemble de la façade Méditerranée Française appartenant à 10 organismes/instituts/laboratoires différents. Le Parc Marin a intégré les groupes de travail de ce programme (invitation à la réunion du Comité Technique à Oceanomed le 19 novembre 2014) et s est également porté voilontaire pour être site atelier, avec des plongées prévues en Hormis les 3 programmes de recherche axés sur la connaissance de l habitat coralligène (Roc-Connect, Index-Cor et Geco-Med), le Parc Marin de la Côte Bleue a également été associé à 2 programmes plus spécifiques sur la pêche artisanale aux petits métiers dans les AMP, avec en 2013 une étude menée par le WWF-MEDPAN et le laboratoire ECOMERS (Di Franco et al., 2014) et en 2014 avec le programme «fishmpablue». Ces 2 programmes sur la pêche artisanale sont détaillés dans le Chapitre 4 (Objectif 3) Les réserves de la Côte Bleue, outils d expérimentations Caméras vidéo rotatives d IFREMER Les zones marines protégées de la Côte Bleue servent également de lieu d expérimentations très diverses, comme par exemple le projet MICADO/STAVIRO, développé par l IFREMER Calédonie (D. Pelletier) et Toulon (G. Hervé). MICADO et STAVIRO sont des systèmes vidéo fixes, rotatifs, fonctionnant en mono, non appâtés et déployés à faible profondeur (jusqu'à -25 m). Le système est équipé d'un moteur rotatif qui permet de mettre en rotation la caméra. Le moteur est programmé pour faire tourner la caméra d un angle de 60 toutes les 30 secondes. La caméra effectue donc une rotation (un tour complet sur elle même) en trois minutes environ. Une rotation comporte donc 6 secteurs qui correspondent aux plans fixes de la caméra entre chaque rotation de 60. Les systèmes sont mis à l eau directement depuis le bateau, l intervention d un plongeur n est pas nécessaire. Lorsque la visibilité ne permet pas de voir si le système est correctement installé sur le substrat (cad à l horizontale), une caméra espion placée au dessus de la caméra principale permettra de s en assurer. Le système est laissé à l eau 12 minutes, pendant ce temps le bateau quitte la zone pour ne pas perturber l enregistrement. Le système STAVIRO permet de réaliser en moyenne 20 à 30 stations par jour avec un seul bateau. Les images obtenues sont analysées pour dénombrer les peuplements de poissons au niveau de l espèce et par classe de taille. Elles permettent aussi de caractériser et quantifier l habitat à chaque station, en terme de recouvrement biotique et abiotique. Des données sont donc obtenues simultanément sur les poissons et sur les habitats, dont les herbiers de posidonies et le coralligène. La technique vidéo doit être vue comme un complément aux UVC et non comme une technique concurrente. Caméra rotative Mikado, expérimentée dans les 2 réserves de la Côte Bleue en 2010 et 2011 avec l IFREMER. Photo : G. Hervé/Ifremer. Le système MICADO consiste à installer un système léger de caméras sur une durée de plusieurs jours, pour l acquisition de séries temporelles d images sous-marines avec un enregistrement de 10 minutes de vidéo toutes les demi-heures, notamment durant les phases du levé et couché du soleil, période charnière pour la succession des peuplements de poissons. L intérêt majeur de ce système est de suivre les variations temporelles des peuplements, mais également d analyser les comportements des poissons, notamment des grands prédateurs. Cette technique de suivi de la biodiversité côtière par vidéo sous marine a été développée par l IFREMER dès 2007 et validée depuis à travers un grand nombre d observations réalisées dans les lagons de Nouvelle Calédonie (environ 1500 stations, Pelletier et al. 2012). En Méditerranée, la technique a été testée dans plusieurs sites depuis 2010 et plus de 500 stations ont été validées (Pelletier et al., 2013), dans le Parc Marin de la Côte Bleue (2010 et 2011), dans la réserve naturelle marine de Cerbère Banyuls (2011 et 2012), sur le littoral varois ( ) et en Corse (2012). La technique de vidéo rotative a été développée pour trois raisons principales : - pouvoir réaliser un grand nombre d observations sans requérir de compétences particulières sur le terrain; Parc Marin de la Côte Bleue 94

97 - s affranchir de l effet plongeur qui perturbe la macrofaune vagile, et peut biaiser les évaluations des effets de la protection du fait de différences de comportement en fonction du niveau de protection ; - éviter l utilisation d appât (vidéo appâtée) qui oriente l indice d abondance obtenu vers certains groupes d espèces et doit être laissé en place longtemps. Les montages vidéo réalisés par «l œil de la mer» permettent la visualisation spectaculaire de l effet réserve, avec des abondances d espèces cibles (notamment les Sars, Denti, Loup, Mérous, Corb). Les caméras permettent des études de comportement des poissons (sans interaction avec le plongeur), d analyser les variations temporelles des abondances, d obtenir des résultats complémentaires aux comptages classiques en plongée. De plus, les images obtenues sont spectaculaires (Figure 79) et peuvent être utiles pour des actions de communication (reportage, éducation) et utilisées afin de sensibiliser le grand public à l effet réserve. Un film de 26 minutes sur le Parc Marin est d ailleurs actuellement en cours de montage pour France Television. Ce film, réalisé par G. Antoni (série «l appel du bleu») et tourné sur la Côte Bleue entre octobre et novembre 2014 avec l équipe du PMCB, utilise les images obtenues par le projet MICADO. Les premiers résultats des expérimentations menées en 2010 dans la réserve de Couronne et en 2010 et 2011 dans la réserve de Carry ont été présentés lors du 3 ème congrès mondial des AMP à Marseille (IMPAC 3) en octobre 2013 par D. Pelletier/IFREMER (Pelletier et al., 2013). Une première campagne MICADO/STAVIRO a été réalisée en août 2010 dans le secteur de Couronne, avec 45 stations échantillonnées par l IFREMER (D. Pelletier, G. Hervé) et le PMCB (K. Leleu, E. Charbonnel, O. Bretton). Sur ce total de 45 stations (Figure 80), 21 stations STAVIRO ont été analysées par F. Cadé (œil de la mer) : 13 stations hors réserve et 8 stations dans la réserve, soit 38% (17) des stations non exploitables, 9% éventuellement exploitables (4) et 3 stations sur lesquelles nous n avons pas d information. La présence de buée sur le hublot du caisson est le principal problème rencontré. Une seule station a connu un problème de rotation. Une station MICADO a également été analysée. La profondeur des stations à Couronne varie entre 10 et 20m et le type d habitat rencontré est essentiellement noté «herbier». Sur les 21 stations exploitables, 30 espèces de poissons appartenant à 9 familles, ont été identifiées, dont 25 ont été identifiées jusqu au niveau de l espèce, 2 au niveau du genre et 2 au niveau de la famille. Figure 78 : Carte des expérimentations des caméras vidéo rotatives (Staviro) réalisées en Méditerranée par l IFREMER dans le Parc Marin de la Côte Bleue, dans la réserve marine de Banyuls/mer et au Pradet. La station MICADO a recensé 31 espèces en statique sur la station de comptage R3 du PMCB. Au niveau de cette station, un total de 6 mérous a été observé par la caméra MICADO, contre 5 observés en plongée le même jour. L intérêt de cette expérimentation est de s abstraire de l effet observateur en plongée, ce qui a permis d obtenir des images spectaculaires de chasses de loup (Dicentrarchus labrax), de mérou brun (Epinephelus marginatus) et surtout de denti (Dentex dentex), un individu frolant même la caméra de très près (Figure 79). Parc Marin de la Côte Bleue 95

98 Figure 79 : Captures d écran des images vidéo MICADO de chasses de loup (Dicentrarchus labrax), de mérou brun (Epinephelus marginatus) et de denti (Dentex dentex) dans les 2 réserves du Parc Marin de la Côte Bleue. Vidéo IFREMER/G. Hervé. Après cet échantillonnage du secteur de Couronne en août 2010, l IFREMER (G. Hervé, M. Bouchoucha, F. Cadé) et le Parc Marin (O. Bretton, M. Monin, E. Charbonnel) ont testé le système Micado/Staviro dans la réserve de Carry-le- Rouet en 2010 (MICADO), puis en 2011 (STAVIRO). Au total, 60 stations STAVIRO ont été échantillonnées lors de la campagne réalisée en avril et mai 2011 à Carry (26-28/04/2011 et 18/05/2011). 30 stations ont été réalisées hors réserve et 30 stations dans la réserve (Figure 81). Un plan d échantillonnage aléatoire, généré en utilisant le logiciel R, entre les isobathes 10 et 30m a été utilisé pour la sélection des stations. Sur les 60 stations réalisées, 53 stations sont exploitables (88.3%) et 7 stations sont non exploitables (11.7%, Bouchoucha, 2012). Parc Marin de la Côte Bleue 96

99 Figure 80 : Carte de localisation des stations des caméras vidéo rotatives (Staviro) réalisées dans la réserve du Cap-Couronne (à gauche) et hors réserve, selon un gradient d éloignement vers l Est (à droite). Les principales difficultés techniques rencontrées sont liées à des problèmes de rotation (coincement dans les fils nylon) et la visibilité parfois réduite. Le problème de buée, principale cause des stations non exploitables lors de la mission en 2010 à la Côte Bleue, a été complètement éliminée. Le système de «caméra espion» s est avéré être particulièrement efficace pour le positionnement des STAVIRO, garantissant quasiment à chaque fois le bon positionnement de la caméra, avec les trépieds à l horizontale sur le substrat. Cependant, l analyse de certaines stations est rendue particulièrement difficile à cause d un problème de réglage du focus : le caméscope se reconfigure directement en autofocus s il est préparé trop longtemps à l avance. Sa préparation et sa mise en caisson ne peut s effectuer que le jour-même, avant les immersions. Une attention toute particulière doit être portée à ce paramètre. La profondeur des stations réalisées à Carry varie entre -7 m et -30 m et les types d habitats rencontrés sont essentiellement des herbiers et des substrats rocheux. La Figure 81 montre le positionnement des stations échantillonnées. Sur les stations exploitables, 30 espèces de poissons appartenant à 9 familles ont été identifiées (Bouchoucha, 2012). Figure 81 : Carte de localisation des 60 stations des caméras vidéo rotatives (Staviro) réalisées dans la réserve de Carry-le-Rouet et hors réserve, selon un gradient d éloignement vers l Ouest et vers l Est (Bouchacha, 2012). Parc Marin de la Côte Bleue 97

100 Sur la base des données des campagnes Couronne 2010, Oursinières 2011 et Carry 2011, une classification hiérarchique a été réalisée par M. Bouchoucha/IFREMER à partir des données de description de l habitat (description définie à partir du guide RAMOGE et de données bibliographiques). Cette classification, encore à affiner, a permis ensuite d établir une typologie d habitat et de définir cinq classes (Tableau 29). Tableau 30 : Détail de la typologie d habitat obtenu lors de la classification hiérarchique. Cette analyse comprend les 109 stations STAVIRO réalisés en Méditerranée (Bouchoucha, 2012). Type d habitat Type de substrat Description H1 Sableux Dominance de macroalgues, topographie et complexité faible. H2 Sableux Sans couverture végétale, topographie et complexité faible. H3 Substrat varié, sableux et avec des roches de petite taille Habitat varié, couverture Posidonia 50%, et avec des petites roches. Topographie et complexité de faible à moyenne. H4 Substrats rocheux Habitat varié, avec des communautés benthiques algales et coralligènes. Topographie et complexité forte. H5 Sableux Dominance de Posidonia, faible topographie et complexité moyenne. La figure ci-dessous (Figure 82) montre la variation de la richesse par type d habitat et statut de protection pour les résultats obtenus à Carry lors de la campagne Nous retrouvons une importante relation entre la richesse spécifique et le type d habitat analysé, ce dernier est donc un facteur très important à prendre en compte lors d analyses futures. LaFigure 82 permet de visualiser les effets typologie d habitat et statut de protection. Figure 82 : Variation de la richesse spécifique selon les effets du type d habitat (H1 à H5) et du statut de protection (HR=hors réserve, RE=réserve de Carry-le-Rouet, Bouchoucha, 2012). Parc Marin de la Côte Bleue 98

101 Suivis océanographiques dans les réserves L intérêt des réserves est aussi de pouvoir disposer du matériel océanographique sophistiqué et onéreux, sans crainte du vandalisme ou du chalutage. Ainsi, deux campagnes de mesures par courantomètre ADCP ont été réalisées dans les réserves de Carry-le-Rouet en 2003 (immergé pendant 5 mois à -19 m dans le cadre du programme BIOMEX) et plus récemment au Cap-Couronne, entre mai et septembre 2011 (-25 m, Figure 83). Ces programmes de mesures permettent de mieux comprendre la dynamique des courants et les événements hydrodynamiques tels que les upwellings. L OSU (Institut Pytheas/MIO) et l Ifremer sont associés dans plusieurs programmes de recherche d océanographie physique. L objectif du projet de mesures ADCP dans les ZMP du Parc Marin de la Côte Bleue est d observer à haute fréquence les événements hydrodynamiques pendant la période chaude (de mai à octobre), dans l optique de quantifier les phénomènes locaux d upwelling pour l établissement d une modélisation de l hydrodynamique sur cette zone (profils verticaux de vitesse et direction des courants). Ce projet permet notamment de mieux comprendre la dynamique des courants en apportant une image verticale haute fréquence, complémentaire des campagnes PHYBIO à la même période. Ces données pourront aider à la validation du modèle hydrodynamique MARS3D-RHOMA, développé par I. Pairaud, pendant les épisodes d'upwelling sur la Côte Bleue (Pairaud et al., 2011 ; Fraysse, 2010) et servent à la thèse de M. Fraysse à Endoume (programme Massalia), soutenue très recemment, en juillet 2014 (Fraysse, 2014). ADCP RDI 600kHz déployé en 2011 dans la réserve de Couronne. Photo : F. Zuberer/Institut Pytheas Figure 83 : Visualisation des phénomènes d upwelling enregistré par l ADCP à Couronne avec le profil de l'amplitude (en haut) et de la direction des courants (en bas) toutes les 30 minutes durant la période du 9/05 au 14/09/2011. Une échelle de couleur permet de s'y retrouver : par exemple pour la direction (en bas de la figure) orange indique une direction de 270, bleu 90. Pour les amplitudes (en haut de la figure) le bleu aux alentours de 10 à 15cm/sec, le vert 20 à 25 cm/sec, le rouge jusqu'à 40cm/sec (G. Rougier/Ifremer, com. pers.). Parc Marin de la Côte Bleue 99

102 3.6. Animer le Conseil Scientifique La démarche : - Faire vivre le Conseil Scientifique (programmation de réunions annuelles, définition des axes d études et de recherche, collaborations scientifiques, participation à des colloques) ; - Edition du compte-rendu des travaux scientifiques du Parc Marin et diffusion, collaboration à des publications scientifiques, présentation à des colloques, veille scientifique et réseaux d échanges Réunions du Conseil Scientifique Le Conseil scientifique du Parc Marin de la Côte Bleue a été créé le 19 juin Il est constitué de 22 membres : 12 appartiennent à la communauté scientifique, 6 membres représentent les partenaires institutionnels, 2 membres représentent les organisations professionnelles de la pêche et 2 les associations. En outre, les 8 membres titulaires du Comité Syndical sont invités à chaque réunion du Conseil Scientifique. Madame Denise Bellan-Santini, Directeur de recherche au CNRS au Centre d Océanologie de Marseille (devenu l Institut Méditerranéen d'océanologie) est la présidente du Conseil Scientifique. La liste des membres du Conseil Scientifique du Parc Marin de la Côte Bleue en 2001 est la suivante : Présidente : - BELLAN-SANTINI Denise, Directeur de Recherche CNRS, Centre d'océanologie de Marseille - Chercheurs Scientifiques : - AMI Dominique, Chargé de recherche CNRS, Economiste au GRECAM, Université de Marseille - BOUDOURESQUE Charles-François, Professeur d Université, Directeur de l UMR CNRS DIMAR, Centre d'océanologie de Marseille - CHARBONNEL Eric, Chargé de recherche au GIS Posidonie - DUVAL-MELLON Capucine, Responsable halieutique IFREMER Sète - HARMELIN Jean-Georges, Directeur de recherche CNRS-DIMAR, Centre d'océanologie de Marseille - LETOURNEUR Yves, Chargé de recherche CNRS-DIMAR, Centre d'océanologie de Marseille - PENE Pierre, membre de l Académie Nationale de Médecine - ROBERT Philippe, Responsable scientifique, Parc National de Port-Cros, puis Agence AMP - SAUZADE Didier, Ingénieur de recherche, Responsable Laboratoire Environnement Côtier, IFREMER Toulon - TOURRES Bernard, Juriste au GRECAM, Ingénieur de recherche CNRS, Université de Marseille - VERLAQUE Marc, Chargé de recherche CNRS-DIMAR, Centre d'océanologie de Marseille - VICENTE Nardo, Professeur d Université, Directeur du CERAM, Faculté des Sciences de St-Jérôme, Responsable scientifique de l Institut Océanographique Paul Ricard des Embiez - Organisations professionnelles de la pêche : - TILLET William, Président du Comité Local des Pêches Maritimes et 1 er Prud homme de Martigues - KAHOUL Mourad, Président du Comité Local des Pêches Maritimes de Marseille et du Comité Régional Provence Alpes Côte d'azur - Représentants des administrations et partenaires institutionnels: - Administrateur des Affaires Maritimes des Bouches-du-Rhône - BERTRANDY Mary-Christine, Chef Division Eau/Environnement Littoral CQEL 13, Service Maritime - BOISSERY Pierre, Chargé de mission Littoral, Agence de l Eau RMC délégation de Marseille - DURAND Benjamin, Chargé de mission, Direction de l'environnement, Conseil Général des Bouches du Rhône - QUELIN Nathalie, Chargée de mission DIREN Direction Régionale de l Environnement - VASSELIN Benoît, Responsable du Service Mer du Conseil Régional PACA - Autres membres représentants les associations: - BAUDELOT Bernard, GRANGE Roger, Association de Défense de la Réserve Marine de Carry-le-Rouet Parc Marin de la Côte Bleue 100

103 Les 8 membres titulaires du Comité Syndical sont également invités à chaque réunion du Conseil Scientifique. - Membres du Comité Syndical : - LEFEBVRE Nathalie, AZIBI Gérard, Conseillers Régionaux - BURRONI Vincent, FRISICANO Marc, Conseillers Généraux - BERNARD Marc, Maire d Ensuès-la-Redonne - CHEINET Jean-Claude, Adjoint au Maire de Martigues - DIARD Eric, Député-Maire de Sausset-les-Pins - PENE Pierre, Maire de Carry-le-Rouet - ROSSO Georges, Maire du Rove Les membres du Conseil scientifique sont sollicités au cas par cas par le Parc Marin pour avis, selon leur domaine d expertise et se réunissent une fois par an en moyenne. Les principales orientations issues des réunions annuelles du Conseil Scientifique font ressortir que le Parc Marin doit : Poursuivre ses missions de gestion et de protection du milieu marin ; Conserver sa spécificité et continuer de travailler avec et pour la pêche professionnelle artisanale ; Maintenir et mettre en place des suivis sur l effet réserve et les espèces patrimoniales ou envahissantes ; Continuer son action de sensibilisation et d éducation au milieu marin ; Intégrer les paramètres littoraux et terrestres dans sa gestion Les 14 ème journées de la mer de Carry-le-Rouet et du Parc Marin En 2012, lors des 14 èmes journées de la mer de Carry-le-Rouet et du Parc Marin, une série de conférences scientifiques a été organisé les 20 et 21 janvier 2012, avec comme thématique l archéologie sous-marine et littorale de la Côte Bleue (Figure 84). Denise Bellan-Santini, Présidente du Conseil Scientifique du PMCB, Directeur de recherches Emérite au CNRS était également Présidente des 14 èmes Journées de la Mer à cette occasion, avec la participation exceptionnelle d A. Falco Plusieurs conférences ont été données par des scientifiques de renoms, experts en leur domaine : - R Sciarli (pionniers de la médecine de la plongée) intitulée "Mare Nostrum, la Méditerranée, mer au milieu des terres" ; - S. Ximenes (Président de la Commission nationale d archéologie et du Comité Départemental de la FFESSM), "Les outils et l'éventail des techniques de fouilles sous-marines" ; - T. Boucherat (chercheur en archéologie expérimentale CNRS) "L'archéologie expérimentale, les techniques préhistoriques de pêche" ; - J. Courtin (spécialiste de l âge du bronze (néolithique), Chevalier de l'ordre des Palmes Académiques et ancien Co-directeur des Recherches Archéologiques Sous-Marines) "La préhistoire de la Côte Bleue. Evolution du milieu naturel et des peuplements humains et animaux" - L. Long (archéologue plongeur au DRASSM et commissaire général de l exposition d intérêt national «César, le Rhône pour mémoire»), "Panorama des découvertes archéologiques sousmarines et des circuits entre Marseille et le Rhône" - L. Thoulouze (historien et adjoint au maire) "La Côte Bleue, son accessibilité récente, son littoral et ses populations jusqu'à l'époque moderne " Raymond Sciartli et Denise Bellan-Santini aux 14 èmes journées de la mer de Carry-le-Rouet. Photo : F. Bachet/PMCB. Parc Marin de la Côte Bleue 101

104 Figure 84 : Programme des 14 ème journées de la mer en 2012, avec pour thématique scientifique l archéologie sous-marine et littorale de la Côte Bleue. A noter lors de la soirée inaugurale du 20 janvier 2012 consacrée à "une page d'histoire : l'épave du Grand Congloué", la projection de 2 films tournés à 50 ans d intervalle, sur le site du Grand Congloué. La découverte de cette épave et l histoire d une des premières fouilles archéologiques sous-marines, avec la participation d Albert Falco, grand témoin qui commentait les images. «La galère engloutie» (1952) : film en noir et blanc, il relate les conditions et péripéties d une véritable aventure sous-marine au cours de la première vraie campagne de fouille archéologique sous-marine de l histoire de la plongée. Lancée l'été 1952 par l'équipe du Commandant Cousteau, cette campagne prévue initialement pour 3 mois, dura plus de 3 ans. «Les trésors du Congloué» (2002) : film en couleur, il constitue une véritable remontée dans le temps. Il retrace les retrouvailles des anciens membres de la Calypso pour une plongée 50 ans après sur cette épave mythique et nous permet de visualiser le site tel qu il est aujourd hui, ainsi que les enseignements que l on a pu capitaliser depuis la première fouille de Durant l été 2012, le PMCB a proposé 3 soirées sur des thématiques scientifiques lors des jeudis de l été : (i) le 26 juillet avec J-B. Senegas du CESTMED sur les tortues en Méditerranée (plus de 60 participants) ; (ii) le 23 août avec H. Labach, scientifique du GECEM et du GIS3M sur les mammifères marins de Méditerranée (85 participants) ; (iii) le 14 septembre avec P. Mollo et M. Nédélec pour une soirée thématique : «la mer, l homme et le plancton» (93 participants). Albert Falco, grand témoin de la soirée archéologie des 14 èmes journées de la mer. Photo : F. Bachet/PMCB Conférences scientifiques en 2013 lors des 30 ans du Parc Marin Au cours de l année 2013 et dans le cadre de l anniversaire des 30 ans du PMCB, des conférences scientifiques et des échanges ont été organisées dans les cinq communes de la Côte Bleue, avec plusieurs conférences des membres du Conseil scientifique du PMCB (C.F. Boudouresque, N. Vicente, J.G. Harmelin). L objectif était d échanger avec le public, les usagers et les habitants. Sous forme de soirées-conférences, ces manifestations ont été illustrées de photographies, films, diaporamas et accompagnées d une rétrospective du Parc Marin. Parc Marin de la Côte Bleue 102

105 Grâce à la participation d intervenants de qualité et d experts reconnus, leurs présentations, ainsi que les échanges qui ont suivis, ont permis aux usagers et habitants de découvrir une vision du territoire de la Côte Bleue, de renforcer leurs connaissances sur les aspects biologiques, la création des réserves et leurs bénéfices en faveur de la pêche artisanale. Au total, 630 personnes sont venues assister à ces soirées-conférences et les retours des participants ont été très positifs. Différents thèmes ont été abordés lors des conférences : - Préserver l espace littoral terrestre et marin, impliquer les habitants (Le Rove, 23 mai) avec les membres du Conseil Municipal et F. Bachet, directeur du PMCB ; - Des calanques où l homme a laissé sa trace depuis la préhistoire (Ensuès-la-Redonne, 7 juin), avec I. Senepart, archéologue au CNRS-Ville de Marseille et G. Chevé, ancien pêcheur passionné d histoire locale ; - La Côte Bleue, une biodiversité marine remarquable et préservée (Sausset-les-Pins, 24 juin), avec N. Vicente, professeur et directeur scientifique de l Institut Océanographique Paul Ricard ; - Le partenariat avec la pêche professionnelle pour la protection du milieu marin (Martigues, 6 septembre), avec J.G. Harmelin, chercheur honoraire (Institut Méditerranéen d Océanologie-GIS Posidonie) ; - Un patrimoine marin protégé et partagé avec les usagers (Carry-le-Rouet, 13 septembre), avec C.F. Boudouresque, professeur émérite de l Institut Méditerranéen d Océanologie (MIO). Les 30 ans au Rove. 23 mai Environ 150 personnes étaient réunies dans la salle des fêtes du Rove, en présence d A. Brest, Président du PMCB, de G. Rosso, Maire du Rove, et les intervenants du Conseil municipal qui sont intervenus sur : la gestion du massif et le nettoyage des calanques (M. Jauffret), l aigle de Bonelli (G. Guisani indiquant que depuis 2000, 13 aiglons sont nés sur la commune, dont 2 cette année qui ont été bagués) et les classes de mer, avec A. Cabane rappelant que 1200 enfants du Rove ont été sensibilisés à travers ces classes avec l équipe du Parc Marin et d autres intervenants de qualité (Office National des Forêts, Centre UCPA, Parc Régional du Luberon). Ces échanges, riches en émotions et ponctués de nombreuses anecdotes, se sont poursuivis autour d un apéritif convivial sur fond de photos des classes de mer de 1984 à aujourd hui. Les 30 ans à Ensuès-la-Redonne. 7 juin Cette soirée conférence organisée avec la commune d Ensuès-la-Redonne, portait sur le thème de l histoire et de la préhistoire. En présence du Maire M. Illac, plus d une centaine de personnes ont assisté à l intervention d I. Sénépart, archéologue à la ville de Marseille (CNRS-CEPAM), qui a permis de remonter dans le temps jusqu à l époque de la préhistoire, grâce à l étude des fossiles (notamment coquilles Saint-Jacques) et des peintures pariétales de certains sites comme la grotte Cosquer (Marseille) ou l abri de la Font-aux-Pigeons (Châteauneuf-les-Martigues). G. Chevé, habitant de la commune et ancien pêcheur professionnel et scaphandrier, passionné d histoire locale a présenté la toponymie du littoral de la Côte Bleue, grâce à une sélection de photographies récentes et anciennes ainsi que de précieux supports comme la carte du littoral de Michelot datant de 1694, plus ancienne trace connue des noms de sites. Les 30 ans à Sausset-les-Pins. 24 juin Une soixantaine de personnes a assisté à la conférence organisée à la salle du temps libre de Sausset-les-Pins, en présence d A. Brest, Président du PMCB et d E. Diard, Maire de la commune. Le Professeur N. Vicente, Directeur scientifique de l Institut Océanographique P. Ricard, a expliqué les différents aspects de la biodiversité en Méditerranée, son importance et les menaces qui pèsent sur elle. La préservation de la biodiversité passe par le développement durable, la création de zones marines protégées, la gestion des ressources halieutiques, la valorisation de la pêche aux petits métiers et l éducation à l environnement. Une projection du film «Biodiversité : objectif préservation» a conclu cette intervention, avec une nouvelle dimension dans la gestion environnementale, celle de la restauration du milieu marin. Comme lors des précédentes conférences, les échanges ont pu se poursuivre autour d un apéritif convivial. Les 30 ans à Carro. 6 septembre Sur la commune de Martigues, plus de 150 personnes ont assisté à la soirée-conférence, organisée en partenariat avec la ville de Martigues, le Comité du Patrimoine de Carro-La Couronne, la Prud homie de pêche de Martigues et le Préfet de la Région PACA. Cette soirée s est déroulée à la Maison de Carro, en présence de G. Charroux, Député-Maire de Martigues, A. Brest, Président du PMCB, S. Babre, Sous-Préfet des Bouches-du-Rhône et P- Y. Andrieu, Directeur Inter-Régional de la Mer. Lors de sa conférence, J-G Harmelin, spécialiste des poissons à l Institut Méditerranéen d Océanologie a insisté sur les aspects biologiques et le fonctionnement des réserves, le bénéfice des réserves en faveur de la pêche et le partenariat important avec la pêche professionnelle. Après les remerciements des récipiendaires des médailles (officier dans l ordre du mérite maritime pour W. Tillet, administrateur du Parc Marin et secrétaire Général du Comité Régional des Pêches ; médaille de chevalier dans l ordre Parc Marin de la Côte Bleue 103

106 du mérite maritime à F. Bachet, Directeur du PMCB), cette soirée s est poursuivie à l extérieur par un apéritif offert par le Parc Marin ainsi qu une thonade et une brasucade offertes par les pêcheurs professionnels de Carro et organisées par le Comité du Patrimoine de Carro-La Couronne. Les 30 ans à Carry-le-Rouet. 13 septembre Cette dernière soirée au cinéma de l Espace Fernandel fut un succès pour clôturer la série des conférences dans les cinq communes de la Côte Bleue, avec près de 170 personnes au rendez-vous, en présence de J. Montagnac, Maire de Carry-le-Rouet, le Professeur P. Pène, ancien maire et fondateur du Parc Marin, Mme M. Raynaud, représentante du Conseil Général des Bouches-du- Rhône et Mme N. Bernard, représentante du Conseil Régional PACA. Le Professeur C-F. Boudouresque, spécialiste des Aires Marines Protégées et professeur émérite de l Institut Méditerranéen d Océanologie a souligné dans sa conférence le rôle précurseur du Parc Marin de la Côte Bleue en tant qu outil de conservation, de gestion et de concertation au service de la pêche. Lors de cette soirée des 30 ans à Carry-le-Rouet, les partenaires financiers du Parc Marin dès l origine, sans lesquels rien n aurait été possible, ont tenu à témoigner et exprimer leur soutien au PMCB. Extrait du discours de Mme M. Raynaud, représentante du Conseil Général des Bouches-du-Rhône : «Trente ans, quel bel âge! Le Parc Marin de la Côte Bleue passe son enfance et son adolescence en tant qu association, puis il passe à l âge adulte en devenant un Syndicat Mixte et gagne en sérénité et en pérennité. Le Parc Marin intègre toutes les divergences transversales de ce territoire. Il arrive à conserver le patrimoine et le paysage. On peut être fier de sa gestion exemplaire, avec une vitrine nationale voire internationale. C est un joli parcours qui revient aux agents du Parc et à son Directeur F. Bachet». Extrait du discours de Mme N. Bernard, représentante du Conseil Régional PACA, responsable du Service Mer : «les deux réserves ont demandé beaucoup d efforts et de persévérance entre les élus, les pêcheurs et le Parc Marin. L histoire a été écrite ensemble. C est un exemple pour les autres Aires Marines Protégées. Le Parc Marin a été construit par les gens du coin, sans que personne ne domine, avec les «bonnes Fées» du Conseil Général et de la Région veillant autour du berceau». Septembre en mer, éditions Une journée scientifique autour du placton a été organisée par le PMCB le 19 septembre 2014 dans le cadre de Septembre en Mer, avec 2 spécialistes en aquaculture, P. Mollo et M. Nédélec, qui sont venus transmettre leurs connaissances et leur passion pour le plancton. Cette journée fut un succès avec la participation de 6 classes et 138 scolaires, puis 60 participants lors de la conférence grand public du soir, à l espace Fernandel de Carry-le-Rouet Le Conseil scientifique et les inventaires biologiques sur la Côte Bleue Les membres du Conseil Scientifique du PMCB ont également été fortement mobilisés entre 2012 et 2014 au cours de la démarche Natura 2000, que ce soit lors des inventaires biologiques Cartham ou une méthodologie sur les inventaires du coralligène et une fiche de terrain a été mise au point en collaboration entre le Conseil scientifique du PMCB, le GIS Posidonie et les biologistes du PMCB (Figure 85). Certains membres du Conseil Scientifique et plusieurs chercheurs spécialistes ont directement participés aux inventaires Cartham en plongée, en particulier J.G. Harmelin, M. Verlaque, S. Sartoretto, P. Chevaldonné, H. Zibrovius. Parc Marin de la Côte Bleue 104

107 Figure 85 / Fiche des inventaires du coralligène sur la Côte Bleue, mise au point en collaboration entre le Conseil scientifique du PMCB, le GIS Posidonie et les biologistes du PMCB et utilisée lors des inventaires CARTHAM. Des inventaires profonds ont été également effectuées dans le Parc Marin, avec 10 plongées ROV à des profondeurs variant entre -42 m et -84 m, en présence de deux experts benthologues de l Institut Pytheas (J-G. Harmelin, membre du Conseil Scientifique et Helmut Zibrowius, spécialiste des communautés profondes, Figure 86). Figure 86 : Participation des experts scientifiques (J.G. Harmelin, H. Zibrovius, P. Astruch) lors de la campagne Cartham avec mise en œuvre du ROV pour 10 plongées profondes sur la Côte Bleue, avec un Achille M4. Haut à gauche : mise à l eau et immersion, visualisation embarquée, inventaire des experts en temps réel). Photos : E. Charbonnel/PMCB. Parc Marin de la Côte Bleue 105

108 Deux membres du Conseil scientifique ont d ailleurs été désignés par l Etat comme rapporteur sur la Côte Bleue, assurant la validation scientifique du DOCOB : - Denise BELLAN-SANTINI, Rapporteur scientifique du site Natura 2000 «Côte Bleue Marine», Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) de PACA et Présidente du Conseil Scientifique du Parc Marin de la Côte Bleue - Marc VERLAQUE, CSRPN PACA et membre du Conseil Scientifique du Parc Marin de la Côte Bleue. La démarche Natura 2000 a fortement impliqué l équipe du Parc Marin, avec la rédaction du Document d Objectifs (DOCOB), en tant qu opérateur du site Natura 2000 «Côte Bleue Marine». Plusieurs rapports ont été rédigés en interne par le PMCB, en appui avec les membres du Conseil scientifique du PMCB. Le DOCOB est constitué par deux Tomes (264 pages et 112 p) et une note de synthèse (88 p), qui comprend également des rapports annexes, pour un total de 1829 pages : Inventaires biologiques issus des inventaires CARTHAM (571 p) ; Annexe 1 «Données biologiques : fiches des habitats et espèces marines d intérêt communautaire et patrimonial» (269 p); Annexe 2 «Données socio-économiques. Inventaires des activités et usages maritimes et diagnostic socio-économique» (191 p) ; Annexe 3 «Atlas cartographique du Tome 1» (83 p) ; Annexe 4 «Atlas cartographique du Tome 2» (30 p) ; Annexe 5 «Recueil des documents administratifs, techniques et de communication» (207 p) ; Charte Natura 2000 du site Côte Bleue Marine (14 p). Le 24 septembre 2013 à l issue de la 4 ième réunion du Comité de Pilotage, le Document d Objectifs (DOCOB) du site «Côte Bleue Marine» a été validé, soit près de 1300 pages. Il s agit du premier DOCOB d un site Natura 2000 exclusivement marin à être validé dans les Bouches-du-Rhône, et le second en région PACA. Le DOCOB a été approuvé par arrêté inter-préfectoral du 21 mars Participation du PMCB aux colloques scientifiques Entre 2012 et 2014, le PMCB a participé à plusieurs colloques scientifiques, avec diverses présentations sur les suivis écologiques et socioéconomiques réalisés sur la Côte Bleue. Le PMCB a été particulièrement présent lors d IMPAC 3, le 3 ème congrès mondial des Aires Marines Protégées qui s est tenu à Marseille du 21 au 25 octobre 2013 et les résultats des principaux suivis phares du PMCB sur la Côte Bleue ont été présentés lors de 4 communications scientifiques orales dans des ateliers-workshop (Figure 87) : suivi de la réserve du Cap-Couronne (L. Le Direach/GIS Posidonie), de la pêche professionnelle (K. Leleu), de la pêche de loisir (E. Charbonnel) et des caméras rotatives (D. Pelletier/IFREMER). Cet événement mondial a réuni 1500 participants de 87 pays, afin d atteindre les objectifs internationaux de protéger 10% des océans d ici Figure 87 : Présentation des travaux du PMCB sur l effet réserve, la pêche professionnelle et la pêche récréative lors du 3 ème congrès international des Aires Marines Protégées IMPAC3 en octobre 2013 à Marseille. Parc Marin de la Côte Bleue 106

109 Du 5 au 7 février 2013, la ville de Marseille a organisé le 1 er colloque européen et méditerranéen d échanges de gestionnaires de récifs artificiels. A cette occasion, un film de présentation des récifs Prado a été réalisé, avec la participation du PMCB comme référent scientifique. Plus de 230 participants issus de 17 pays ont assisté à ce colloque, au cours duquel le Parc Marin a présenté 2 communications sur la gestion des récifs de la Côte Bleue (E. Charbonnel) et l éducation scolaire autour des récifs (M. Agreil). Lors des 50 ans du Parc National de Port-Cros et des 30 ans du GIS Posidonie organisés à Hyères les 14 et 15 octobre 2013, le PMCB a participé à ces 2 évènementiels les avec la présentation d une communication sur les suivis des récifs artificiels et la rédaction d un chapitre dans un ouvrage scientifique édité à l occasion des 30 ans du GIS Posidonie. Hormis ces 3 évènementiels, Le planning des principaux colloques scientifiques auquels le PMCB a participé entre 2012 et 2014 est présenté dans le tableau suivant (Tableau 31). Tableau 31: Planning des principaux colloques scientifiques auquels le PMCB à participé pour la période 2012 et Date Lieu Thèmatique colloque Participation PMCB 25 janvier 2012 Marseille Projet PEGASO GIZC ProjetPEGASO Gestion Intégrée des Zones Côtières (Ifremer). Présentation des données du PMCB sur les usages et les indicateurs PAMPA mars 2012 Brindisi (Italie) Gestion pêche durable Communication sur les actions conjointes pêche/pmcb sur la Côte Bleue AMP pour une pratique de pêche durable, Atelier MEDPAN mars 2012 Marseille, Parc Ateliers scientifiques de Ateliers scientifiques de façade organisés par Agence AMP/IFREMER/MNHN centenaire façade 10 mai 2012 Observatoire Parc IndexCor Programme IndexCor, Indice de vitalité du coralligène. A-AMP/IFREMER. Méthodologie et échantillonnage septembre 2012 Sète, IFREMER PAMPA indicateurs AMP Atelier d échanges PAMPA scientifiques/gestionnaires sur les indicateurs de la performance des AMP pour la gestion des écosystèmes côtiers, des ressources et de leurs usages 2-5 octobre 2012 Scandola Corse Changement climatique Atelier MEDPAN 4-5 octobre 2012 Parc des Ecrins Université Espaces Naturels Atelier de formation MEDPAN pour les services scientifiques des AMP sur les effets du changement climatique et le suivi en routine des gorgonaires et de la température Université du RREN Réseau Régional des Espaces Naturels protégés de PACA sur la thématique «gérer la nature, pas si simple. Nouveaux enjeux, nouvelles approches» Rencontres annuelles du Forum des AMP 8-10 octobre 2012 Nord Pas de Forum AMP calais 16 novembre 2012 Marseille, Région Guide Posidonie Guide Posidonie Cartocéan Agence de l Eau et présentation des suivis. Problématique des banquettes de Posidonies novembre Banyuls, Station ROC Connect Projet Liteau ANR Roc Connect (connectivité marine des gorgonaires) marine Réunion annuelle scientifiques/gestionnaires AMP cas d études. 14 décembre 2012 DREAL Marseille 20 ans d études gestion Colloque CEN PACA. Méthodes de suivis et de gestion du milieu marin. des espaces naturels des PMCB modérateur/animateur des débats. îles de Marseille 5-8 février 2013 Marseille, Palais du Pharo Récifs artificiels 1 er colloque européen et méditerranéen d échanges de gestionnaires de récifs artificiels. Présentation de 2 communications sur la gestion des récifs et l éducation autour des récifs septembre Izmir, Turquie CARAH, récifs artificiels Collaboration du PMCB a une communication sur les récifs en France, bilan 2013 analyse perpectives et recherches, au Congrès mondial récifs 10 ème CARAH octobre 2013 Hyères 50 ans Port Cros Communication sur les suivis des récifs artificiels lors du colloque des 30 ans du GIS Posidonie et les 50 ans du Parc National de Port Cros octobre 2013 Porquerolles Forum AMP Rencontres annuelles du Forum des AMP octobre 2013 Marseille, Palais du Pharo IMPAC 3 congrès mondial AMP Présentation de 4 communications au 3 ème congrès international des AMP, sur la pêche artisanale, la pêche récréative, l effet réserve et les caméras rotatives octobre 2013 Rognac FOST Pollution POSOW Formation POSOW «préparation à la gestion et au nettoyage des littoraux et de la faune polluée par les hydrocarbures» CEDRE et Surfrider. 28 octobre-1 er nov. Marseille, Pharo Congrès CIESM Collaboration à plusieurs publications scientifiques présentées lors du 40 ème 2013 congrès de la CIESM novembre Hyères Atelier MEDPAN Ateliers Medpan d échanges d expériences sur «la surveillance et la 2013 règlementation des AMP». Animation d un atelier par le PMCB. 9 janvier 2014 Agde, mairie Liteau Roc Connect Projet Liteau ANR Roc Connect (connectivité marine des gorgonaires). Réunion annuelle scientifiques/gestionnaires AMP cas d études mars 2014 Brest IUEM Pêche de loisir Présentation étude Medpan sur la pêche de loisir dans les AMP, coanimation de l atelier «impact ressource» octobre 2014 Oléron Forum AMP Rencontres annuelles du Forum des AMP 6-7 novembre 2014 Rayol Université Espaces Université du RREN Réseau Régional des Espaces Naturels protégés de Naturels PACA sur la thématique des paysages 27 novembre 2014 Marseille Biodiversité 2 èmes Assises Régionales de la Biodiversité 11 décembre 2014 Paris Liteau connectivité Colloque à mi parcours du projet Liteau Roc connect à Paris au Ministère de l Environnement Parc Marin de la Côte Bleue 107

110 Hormis les colloques scientifiques, le PMCB a également particpé à de nombreuses réunions scientifiques pour la période , dont les principales sont indiquées dans le Tableau 32. Tableau 32 : Participation du PMCB à des réunions scientifiques entre 2012 et Date Lieu Thèmatique Participation PMCB janvier Carry, Espace 14 ème journée de la Rencontres culturelles et scientifiques autour des richesses géologiques, 2012 Fernandel mer archéologiques et sous-marines de la Côte Bleue, avec 7 conférences 28 janvier 2012 Sète, Station Marine Groupe d Etude Assemblée générale du GEM Groupe d Etude Mérou Mérou 16 février 2012 Marseille, Parc Récifs artificiels Journée d échanges et de rencontres des partenaires des récifs PRADO centenaire Prado 30 mars 2012 Marseille, Luminy Pêche professionnelle Soutenance de la thèse de K. Leleu sur la pêche professionnelle sur la Côte Bleue, thèse portée par l IFREMER, le MIO et le PMCB 6 avril 2012 Observatoire Parc Fréquentation harmonisée Mise au point méthodologie suivi fréquentation harmonisée PN Calanques, CEN Frioul PMCB. calanques 16 avril et 14 mai 2012 GPMM Marseille Projet GIREL Projet GIREL Cystore GPMM GIPREB 24 mai 2012 Marseille, Pavillon Récifs artificiels Réunion annuelle du Conseil Scientifique des récifs Prado auquel le PMCB Chinois Prado est membre 25 mai 2012 Observatoire Parc Guide pêche loisir ATEN Elaboration des fiches PMCB du guide pêche loisir de l ATEN (Atelier Technique des Espaces Naturels) 21 juin 2012 Observatoire Parc CSRPN DREAL PACA Présentation du DOCOB Tome 1 au CSRPN PACA 22 juin 2012 Carry, réserve Sentier sous-marin Visite guidée du sentier sous marin de la réserve de Carry et présentation du PMCB au personnel de l Agence de l Eau-Délégation de Marseille 5 juillet 2012 Carry, réserve Indice poisson Méthodologie suivi indice poisson pour suivi en apnée au Frioul. CEN, MIO 13 juillet 2012 Carry, réserve Sentier sous-marin Visite guidée du sentier sous marin de la réserve de Carry et présentation du PMCB au Réseau Régional des Espaces Naturels RREN PACA 26 juillet 2012 Observatoire Parc Tortues marines Conférence scientifique de J-B. Senegas du CESTMED sur les tortues en Méditerranée (>60 participants) 23 août 2012 Observatoire Parc Mammifères marins Conférence scientifique de H. Labach, scientifique du GECEM et du GIS3M sur les mammifères marins de Méditerranée (85 participants) 14 septembre Observatoire Parc Plancton Conférence scientifique de P. Mollo et M. Nédélec pour une soirée 2012 thématique : «la mer, l homme et le plancton» (93 participants). 15 septembre Marseille, Pointe Inventaires Mission d inventaire mérou corb nacre «des espèces qui comptent» PN 2012 Rouge mérou/corb/nacre Calanques, CEBS 13. PMCB référent scientifique des comptages septembre 2012 Cavalaire Inventaires mérous Inventaires mérous Observatoire des Maures GEM. Collaboration PMCB novembre Monaco Inventaires mérous Mission d inventaires mérous à Monaco. Direction de l Environnement GEM Collaboration PMCB 7 décembre 2012 Marseille, Endoume Posidonies Assemblée Générale du GIS Posidonie à la Station Marine d Endoume janvier Sète Mérous Assemblée Générale et Conseil d administration du Groupe d Etude du Mérou 2013 à la station marine de Sète 12 avril 2013 Observatoire Parc Récifs artificiels Recifs artificiels expérimentaux à base d alumine (Altéo). Expertise et retour Altéo sur site 23 mai 2013 Le Rove 30 ans du PMCB Soirée conférence «Préserver l espace littoral terrestre et marin, impliquer les habitants» avec les membres du Conseil Municipal du Rove (150 participants) 24 mai 2013 Marseille, Luminy Récifs artificiels Soutenance de la thèse de P. Cresson sur les récifs artificiels du Prado Prado 6 juin 2013 Observatoire Parc Biolit Planète Mer. Présentation de BIOLIT et thématique laisse de mer 7 juin 2013 Ensuès-la-Redonne 30 ans du PMCB Soirée conférence «Des calanques où l homme a laissé sa trace depuis la préhistoire», avec I. Senepart, archéologue au CNRS-Ville de Marseille et G. Chevé, historien et ancien pêcheur ((>100 participants) 7 juin 2013 Observatoire Parc Projet Liteau- Projet Liteau Roc connect. Mise en place de la stratégie d échantillonnage (4 Rocconnect quadrats sur 96 stations) 24 juin 2013 Sausset les Pins 30 ans du PMCB Soirée conférence «La Côte Bleue, une biodiversité marine remarquable et préservée», avec le prof. N. Vicente, directeur scientifique de l Institut Océanographique Paul Ricard (>60 participants) 26 juin 2013 Port de Carro AMP Maroc Reception délégation marocaine AMP et pêche. Présentation des suivis du PMCB et des collaborations avec la pêche artisanale 2 juillet 2013 Marseille, Luminy Programme Massalia Restitution du programme MASSALIA, modélisation hydrodynamique rade Marseille. PMCB partenaire (installation ADCP Couronne et données suivi T C) 28 août 2013 Observatoire Parc GIZC Algérie Reception délégation algérienne sur la Gestion Intégrée des Zones Côtières. Présentation des suivis et de la gestion du PMCB. 6 septembre 2013 Maison de Carro 30 ans du PMCB Soirée-conférence des 30 ans du PMCB «Le partenariat avec la pêche professionnelle pour la protection du milieu marin» avec J.G. Harmelin, spécialiste des AMP et l effet réserve (>150 participants) 13 septembre septembre septembre 2013 Carry, Fernandel Espace 30 ans du PMCB Soirée-conférence «Un patrimoine marin protégé et partagé avec les usagers», avec le Prof. C.F. Boudouresque Institut Méditerranéen d Océanologie (MIO) spécialiste des AMP et la pêche (170 participants). Inventaires Mission d inventaire mérou corb nacre «des espèces qui comptent» PN mérou/corb/nacre Calanques, CEBS 13.. PMCB référent scientifique des comptages Marseille, Pointe Rouge Observatoire Parc COPIL n 4 Comité de Pilotage n 4 du site Natura 2000 Côte Bleue Marine Parc Marin de la Côte Bleue 108

111 30 septembre Marseille Récifs artificiels Réunion annuelle du Conseil Scientifique des récifs Prado auquel le PMCB 2013 Prado est membre 4 octobre 2013 Marseille, Maison Pêche loisir durable Séminaire sur la pêche de loisir durable organisé par le WWF-Medpan et le Région Recensement mérous Recensement des mérous dans le Parc National des Calanques. Présentation du PMCB du bilan des 10 ans des recensements 17 octobre 2013 Marseille, PN Suivi fréquentation Réunion bilan des suivis de fréquentation harmonisée entre La Ciotat et Calanques Martigues avec le parc National des Calanques 7 novembre 2013 Observatoire Parc SurveillAMP Projet SURVEILLAMP (innovations techniques pour la gestion des AMP). Démonstration du mini ROV Agence AMP - Pole Mer PACA au PMCB 21 novembre Marseille, Hôtel de Rencontres 8 ème Rencontres Régionales de la Mer. Présentation des suivis pêches du 2013 Région Régionales de la Mer PMCB et restitution du rapport pêche du Conseil Consultatif Régional de la Mer 19 décembre Marseille, Endoume Posidonies Assemblée Générale du GIS Posidonie à la Station Marine d Endoume janvier Banyuls Mérous Assemblée Générale et Conseil d administration du Groupe d Etude du Mérou 2014 à la réserve de Banyuls 13 mai 2014 Parc des Ecrins Outils nomades Formation outils nomades dans le receuil des données, suivis fréquentation et cartographie 4 juin 2014 Sète, station marine Connectivité AMP Débat scientifiques (GDR MARCO) et gestionnaires AMP 16 juin 2014 Observatoire Parc GIREL Biorestore Présentation Biorestore et collaboration Ecocéan PMCB (pêche lumineuse Care) 19 septembre octobre octobre novembre novembre décembre décembre 2014 Carry, Fernandel Espace Plancton journée scientifique autour du placton dans le cadre de Septembre en Mer, avec P. Mollo et M. Nédélec, spécialistes du plancton. Participation de 6 classes et 138 scolaires, puis 60 participants lors de la conférence grand public du soir Porquerolles Inventaires mérous Mission d inventaires mérous à Porquerolles. PN Port-Cros GEM. Collaboration PMCB Port-Cros Inventaires mérous Mission triennalle d inventaires mérous à Port-Cros. PN Port-Cros GEM. Collaboration PMCB Observatoire Parc Mammifères marins Assemblée Générale du GIS3M au PMCB Marseille, Luminy GECO-MED Invitation au Comité technique du programme GECO-MED vers une approche écosystémique de gestion des habitats, réunion à Oceanomed Marseille, Luminy Posidonies Assemblée Générale du GIS Posidonie à Oceanomed Marseille, GPMM GIREL Biorestore Présentation des résultats du pilote Biorestore par Ecocéan Valorisation scientifique et collaboration à des publications Le Parc Marin collabore régulièrement avec des laboratoires universitaires et chercheurs spécialisés comme : - Université d Aix-Marseille II. Institut Pytheas MIO-IMBE: Dr J.G. Harmelin, Dr D. Bellan-Santini, Pr. C.F. Boudouresque, Dr M. Verlaque, Dr. S. Ruitton, Dr M. Harmelin-Vivien, Pr. T. Thibaut, Dr T. Pérez, Dr. P. Chevaldonné, Dr. N. Bensoussan, Dr. C. Pinazzo, Dr. M. Bally, Dr D. Aurelle, etc. - Université de Nice, ECOMERS, Pr. P. Francour, Pr. A. Meinesz, J.M. Cottalorda, A. Di Franco - IFREMER Toulon (B. Andral, S. Sartoretto, M. Bouchoucha, G. Hervé, H. Grossel), IFREMER Sète (C. Duval-Mellon, D. Roos), IFREMER Nouvelle Calédonie (D. Pelletier) - Université de Perpignan, EPHE (Pr.S. Planes, Dr. J. Claudet), CEFREM Pr P. Lenfant),. Faculté de Droit : Pr F. Féral, B. Cazalet) - Station Marine de Banyuls (Dr. K. Guizien, Dr. J. Ferraris, Dr. P. Ronans) - Institut Océanographique P. Ricard Embiez (Prof. N. Vicente, Dr. P. Lelong, Dr. Y. Martin) - Université de Bretagne Occidentale (Dr. F. Alban, Pr. J. Boncoeur) - Muséum National d Histoire Naturelle, Paris (Dr P. Noël, A. Doré, A. Aish) Espagne : Université de Barcelone CSIC (Dr. J. Garrabou), Université d Alicante (prof. A.Ramos-Espla, Dr. J. Bayle), Université de Murcia (Prof. J.A. Garcia-Charton, Dr. A. Perez Ruzafa), IEO Baléares (O. Renones, R. Goni) Italie : Université de Gènes (Prof. G. Relini), CNR Ancona (Dr. G. Fabi) Portugal : IPIMAR (Dr. M. Neves-Santos) Le Parc Marin collabore également avec des associations spécialisées (GIS Posidonie, GEM, GECEM, GIS3M, IpsoFacto, Septentrion environnement, Andromède océanologie) et des bureaux d études en environnement marin (P2A Développement, BRL ingéniérie, EGIS eau, Créocéan, Safège, Copetech, Ecocéan, Mesuris). Le Parc Marin est également en lien étroit avec la plupart des services scientifiques des AMP françaises, sur plusieurs thématiques comme les inventaires des mérous, les suivis des poissons et l effet réserve, la pêche, les suivis oursins, corail, gorgones, température, etc, en particulier avec : le Parc National de Port-Cros (A. Barcelo, M. Peirrache), le Parc National des Calanques (B. Durand, A. Accorneo, A.L. Clément, M. Imbert), le Parc Régional de Camargue (D. Marobin), la Réserve Naturelle de Banyuls (J. Payrot) et de La Réunion (K. Pothin), l Observatoire Marin du littoral des Maures (J.P. Morin, B. Casalta), le Parc Naturel Marin du Golfe du Lion (B. Ferrari), la Ville d Agde (R. Dupuy de la Grandrive, S. Blouet), le Conseil Général 06 (C. Serre) et les réserves de Corse (J.M. Culioli, J.M. Dominici). Parc Marin de la Côte Bleue 109

112 Le Parc Marin est également membre de plusieurs réseaux d échanges scientifiques et gestionnaires comme : - Membre du Bureau du Forum des AMP et du Groupe d Etude des Mérous (GEM); - Membre des réseaux du RREN (Réseau Régional des Espaces Naturels protégés) et du RRGMA (Réseau Régional des Gestionnaires de Milieux Aquatiques) ; - Membre du Conseil Scientifique des récifs artificiels Prado à Marseille ; - Référent scientifique lors des campagnes de recensement des espèces patrimoniales du Parc National des Calanques depuis 2006, la dernière s est déroulée le 14 septembre 2014 et a mobilisé 115 plongeurs de 11 clubs, avec 65 mérous observés. Un bilan des 10 ans de recensement a été présenté par le Parc Marin à la Maison de la Région le 4 octobre. ; - Réunions annuelles des gestionnaires des AMP de façade ; - Conseil Consultatif Régional de la mer ; - Participation au Conseil Maritime de Façade (Commission spécialisée mérou/corb). Les collaborations entre le Parc Marin et les scientifiques se concretisent aussi par des publications scientifiques dans des revues internationales, comme dernièrement en 2014, avec la parution de 2 publications de rang A concernant la pêche professionnelle dans le PMCB (Leleu et al., 2014, publié dans Fisheries research) et l effet réserve sur les mérous (Werner-Hackradt et al., 2014, publié dans la revue américaine PlosOne, très bien côtée avec un Impact Factor de 3.8, Tableau 33). Tableau 33: Exemple de 2 publications scientifiques internationales de rang A parues en 2014 sur le Parc Marin de la Côte Bleue, concernant la pêche professionnelle (Leleu et al., 2014, Fisheries research) et l effet réserve sur les mérous (Werner-Hackradt et al., 2014, PlosOne). La liste des publications et collaborations scientifiques auquelles le Parc Marin a participé est indiquée ci-dessous (les agents du PMCB sont figurés en gras). Au total, le PMCB est co-signataire d une vingtaine de publications scientifiques et a participé également à plusieurs ouvrages et livres. Ouvrages : BACHET F., Les AMP ont-elles leur place dans la gestion des ressources aquatiques?espaces Naturels n 42 Avril 2013, ATEN, Montpellier : CEPRALMAR, Guide pratique d aide à l élaboration, l exploitation et la gestion des récifs artificiels en Languedoc-Roussillon. CEPRALMAR Edits, Montpellier, Fr. : CHARBONNEL E., Les récifs artificiels et le GIS Posidonie : depuis les observations des poissons jusqu à la conception du plus grand récif de Méditerranée. Plus de 30 ans au service de la protection et la gestion du milieu marin. Le Direach L., Boudouresque C.F. Edits. GIS Posidonie publ., Fr. : CHARBONNEL E., LELEU K., BACHET F., Bilan des suivis de la pêche professionnelle et récréative dans le Parc Marin de la Côte Bleue. Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Conseil Consultatif Régional de la mer, Fr. : In : «Etude sur la pêche et l aquaculture en Provence- Alpes-Côte d Azur». Conseil Consultatif Régional de la mer, Fr DI FRANCO A., BODILIS P., PIANTE C., G. DI CARLO, THIRIET P., FRANCOUR P., GUIDETTI P L engagement des pêcheurs dans les aires marines protégées de Méditerranée, un élément clé du succès de la gestion de la pêche artisanale. Projet MedPAN Nord. WWF-France publ. : FABI G., SCARCELLA G., SPAGNOLO A., BORTONE S., CHARBONNEL E., GOUTAYER J.J., ADDAD N., LOK A., TROMMELEN M., Practical Guidelines for artificial reefs in the Mediterranean and black sea. Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée CGPM-FAO : Parc Marin de la Côte Bleue 110

113 FONT T., LLORET J., PIANTE C., 2013 La pêche de loisir dans les Aires Marines Protégées de Méditerranée. Projet MEDPAN Nord. WWF France Edits. MedPAN Collection : IMBERT M., BONHOMME P Suivi du milieu marin en Palmes Masque Tuba, Notes méthodologiques. Parc national des Calanques, CEN PACA, GIS Posidonie. MedPAN Collection LUNEAU L., MAISON E., Protéger la mer ensemble : comment ça se passe? L articulation des aires marines protégées vécue par les gestionnaires. ATEN Coll. Cahier Technique n 89, Montpellier, Fr VERBEKE G., MAISON E., La gestion de la pêche de loisir dans les Aires Marines Protégées. Recueil d expériences des gestionnaires. ATEN Coll. Cahier Technique n 87, Montpellier, Fr VIGNES P., Etude sur la surveillance et l application des réglementations dans les Aires Marines Protégées en Méditerranée. Actes de l Atelier Régional d échanges d expériences du réseau Medpan 2013, Porquerolles, Fr. : Le PMCB a également participé à l élaboration de 2 guides de synthèse sur la pêche de loisir en 2013 et un guide de l ATEN sur les Aires Marines Protégées en 2014, un guide sur les suivis en pmt, ainsi qu une étude pilotée par le WWF sur la pêche artisanale dans les AMP (Figure 88). Figure 88 : Couvertures des différents ouvrages auquels le PMCB a participé en 2013 et En 2014, le PMCB a participé à l élaboration de 2 guides sur les suivis et la gestion des récifs artificiels : - Un guide édité par le CEPRALMAR de 232 pages: «Guide pratique d aide à l élaboration, l exploitation et la gestion des récifs artificiels en Languedoc-Roussillon» ; Parc Marin de la Côte Bleue 111

114 - Un ouvrage pour la Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée (CGPM-FAO) de 60 pages intitulé «guide de recommandations pratiques sur les récifs artificiels en Méditerranée et en mer Noire» et qui fait le point sur les récifs artificiels, dans une optique de gestion des pêcheries. Publications scientifiques : AGREIL M., HUMBERT E., CHARBONNEL E., BACHET F., Expérience pédagogique sur les récifs artificiels du Parc Marin de la Côte Bleue. Actes du 1 er colloque euro-méditerranéen sur la gestion des récifs artificiels 5-8 fevrier 2013, Ville de Marseille Edits., Fr. : BELLIER E., NEUBAUER P., MONESTIEZ P., LETOURNEUR Y., LE DIREACH L., BONHOMME P., BACHET F., Marine reserve spillover: Modelling from multiple data sources. Ecological Informatics 18 : BENSSOUSSAN N., LINARES, C., CEBRIAN, E., CRISCI, C., KIPSON, S., TEIXIDO, N., ROMANO, JC., BIANCHIMANI, O., ESPLÀ, AR., KERSTING, DK., LORENTE, A., RIERA I ARAGO, V., CADENE, F., LAFFON, JF., PAYROT, J., BLOUET, S., BACHET, F., CHARBONNEL, E., ZUBERER, F., PAIRAUD, I., SARTORETTO, S., BERGERE, H., HOUARD, T., DOMINICI, JM., CULIOLI, JM., NEGRE, N., HARMELIN, JG., GARRABOU J., T- MEDNET: a climatic network for large scale, high resolution and long term monitoring of Mediterranean coastal waters thermal stratification. MedPan Antalya Turquie BENSOUSSAN N., LINARES C., CEBRIAN E., CRISCI, C., KIPSON, S., TEIXIDO, N., ROMANO, J.C., BIANCHIMANI, O., KERSTING DK., LORENTE, A., RIERA I ARAGO, V., CADENE, F., LAFFON, JF., PAYROT, J., BACHET, F., CHARBONNEL, E., ZUBERER, F., PAIRAUD, I., SARTORETTO, S., BERGERE, H., HOUARD, T., DOMINICI, J.M., HARMELIN, J.G., GARRABOU, J., T-MedNet: a temperature network for high resolution and long term monitoring of Mediterranean coastal waters stratification. Vulnerability of coastal ecosystems to global change and extreme events - At the crossroads of knowledge to the benefit of coastal and marine ecosystem services october 2011, Biarritz, France. BENSOUSSAN N, PAIRAUD I, GARREAU P, SOMOT S, GARRABOU J., Climate change impacts on coastal benthic ecosystems in the nw mediterranean sea: assessing potential risk from field, laboratory and numerical experiments. 40th CIESM congress, 28 october- 1 november Marseille, France BENSOUSSAN N, PAIRAUD I, GARREAU P, SOMOT S, GARRABOU J Climate change impacts on benthic ecosystems in Marine Protected Areas of the NW Mediterranean Sea: assessing potential risk from field, laboratory and numerical experiments. IMPAC3 3rd International Marine Protected Areas Congress, October 2013 Marseille-Corsica, France BODILIS P., SEYTRE C., CHARBONNEL E., FRANCOUR P., Long term monitoring of the artificial reef fish assemblages of 3 Marine Protected Areas along the Alpes-maritimes coast (france, NW Méditerranean). ). Brazilian Journal of Oceanography, 59 (special issue 9 th CARAH). : CHARBONNEL E, BACHET F., Les récifs artificiels de la Côte Bleue au cœur d un dispositif de gestion. Actes du 1 er colloque euroméditerranéen sur la gestion des récifs artificiels 5-8 fevrier 2013, Ville de Marseille Edits., Fr. : CHARBONNEL E., HARMELIN J.-G. CARNUS F., RUITTON S., LE DIREAC H L., LENFANT P., BEUROIS J., Artificial reefs in Marseille (Mediterranean, France): from complex natural habitats to concepts of efficient artificial reef design. Brazilian Journal of Oceanography, 59 (special issue 9 th CARAH) : CHARBONNEL E, LE DIREACH L, LETOURNEUR Y., LELEU K., ALBAN F., PELLETIER D Patterns of catches and frequentation by recreative fishermen in the Côte Bleue Marine Park (France, NW Mediterranean). Interactions with artisanal fisheries. IMPAC 3, session WS2G4. 3rd International Marine Protected Areas Congress, October 2013 Marseille-Corsica, France FABI G., SPAGNOLO A., BELLAN-SANTINI D., CHARBONNEL E., CICEK B.A., GOUTAYER J.J., JENSEN A.C., KALLIANIOTIS A., NEVES-SANTOS M., Overview on artificial reefs in Europe. Brazilian Journal of Oceanography, 59 (special issue 9 th CARAH) : LE DIREACH L., CHARBONNEL E, BACHET F., JOUVENEL J.Y. HARMELIN J.G., What can a long term survey on a coastal Mediterranean MPA tell us about fishing impacts?. IMPAC 3, session WS2G3. 3rd International Marine Protected Areas Congress, October 2013 Marseille- Corsica, France. LELEU K., ALBAN F., PELLETIER D., CHARBONNEL E., LETOURNEUR Y., BOUDOURESQUE C-F., Fishers perceptions as indicators of the performance of Marine Protected Areas (MPAs). Marine Policy 36: LELEU K., PELLETIER D., CHARBONNEL E., LETOURNEUR Y., ALBAN F., BACHET F., BOUDOURESQUE C.F Métiers, effort and catches of a Mediterranean small-scale coastal fishery: the case of the Côte Bleue Marine Park (France, NW Mediterranean). Fisheries Research, 32 pp. LELEU K., PELLETIER D., CHARBONNEL E., ALBAN F., LETOURNEUR Y., BACHET F., BOUDOURESQUE C.F Local knowledge in support to MPA management: a case study of the artisanal fishers in Côte Bleue Marine Park. IMPAC 3, session WS2J2. 3rd International Marine Protected Areas Congress, October 2013 Marseille-Corsica, France. LENFANT P., TESSIER A., FRANCOUR P., CHARBONNEL E., DALIAS N., BODILIS P., SEAMAN W., Assessment and analysis of french artificial reefs: a call for reflexion on the evaluation of their performance and development of new axis of research. 10 th CARAH International. Conference on artificial reefs, sept. 2013, Turkey. PELLETIER D., ALBAN F., LE DIREACH L., CHARBONNEL E., GAMP E., ROOS D. (soumis). Assessing recreational uses in MPA requires both frequentation study and field survey. Environnemental conservation. PELLETIER D., MALLET D., BOUCHOUCHA M., HERVE G., ROMAN W., LELEU K., MOU-THAM G., ROOS D., PASTOR J., PAYROT J., CHARBONNEL E., GONSON C., Highly replicated video-based observation protocols for monitoring and assessing underwater biodiversity in Marine Protected areas. IMPAC 3, session WS2J2. 3rd International Marine Protected Areas Congress, October 2013 Marseille-Corsica, France. SARTORETTO, DAVID R., AURELLE D., CHENUIL A., GUILLEMAIN D., THIERRY DE VILLE D'AVRAY L., FÉRAL J.P., ÇINAR M.E., KIPSON S., ARVANITIDIS C., SCHOHN T., DANIEL B., SAKHER S., GARRABOU J., GATTI G., BALLESTEROS E., An integrated approach to evaluate and monitor the conservation state of coralligenous bottoms: the INDEX-COR method. Proceedings RAC/SPA 2nd Mediterranean Symposium on the conservation of Coralligenous & other Calcareous Bio-Concretions, Portorož, Slovenia, October 2014 : TESSIER A., FRANCOUR P., CHARBONNEL E., DALIAS N., BODILIS P., SEAMAN W., LENFANT P. (2014, in press). New Applications for Artificial Reefs in France and Advances in Evaluation of Their Ecological Performance. Hydrobiologia, 35 pp. WERNER HACKRADT C., GARCIA-CHARTON J.A., PEREZ-RUZAFA A., HARMELIN-VIVIEN M., LE DIREACH L., BAYLE-SEMPERE J., CHARBONNEL E., ODY D., REÑONES O., SANCHEZ-JEREZ P., VALLE C Response of rocky reef top predators (Serranidae: Epinephelinae) in and around marine protected areas in the Western Mediterranean Sea. PLoS ONE 9(6): e Parc Marin de la Côte Bleue 112

115 Rapports scientifiques : Le Parc Marin édite également en interne des rapports de ses principaux suivis scientifiques, a destination des partenaires et disponibles sur demande : BACHET F., Le corail rouge, une espèce emblématique et une ressource à gérer. Note PMCB-CGPM-Comité Régional des Pêches, Fr. : 1-6. BACHET F., CADVILLE B., Installation et gestion des balisages saisonniers devant le littoral de la commune d Ensues La Redonne. Cahier des Clauses Techniques Particulières. Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Fr. : BACHET F., CADVILLE B., CERBONI C., VELLA C., RUSSO J., Convention sur les bonnes pratiques de pêche sous-marine en compétition. Rapport Parc Marin de la Côte Bleue- FNPSA, Fr. : BACHET F., CHARBONNEL E., Reconduction des Zones Marines Protégées de la Côte Bleue. Dossier de présentation et demande de renouvellement. Rapport Parc Marin de la Côte Bleue publ., Fr. : BACHET F., MONIN M., CHARBONNEL E., CADVILLE B., BRETTON O., Note de travail sur les grandes Nacres (Pinna nobilis) de l anse de Bonnieu (commune de Martigues). Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Fr. : BACHET F., MONIN M., CHARBONNEL E., BRETTON O., CADVILLE B., Suivi de l évolution des populations d oursins comestibles (Paracentrotus lividus) sur la Côte Bleue Résultats des comptages d octobre Rapport Parc Marin de la Côte Bleue et Comité Régional des Pêches Maritimes PACA, Fr. : BACHET F., MONIN M., CHARBONNEL E., BRETTON O., CADVILLE B., Suivi de l évolution des populations d oursins comestibles (Paracentrotus lividus) sur la Côte Bleue Résultats des comptages d octobre Rapport Parc Marin de la Côte Bleue et Comité Régional des Pêches Maritimes PACA, Fr. : LELEU, K., Suivi et évaluation de la pêche professionnelle au sein d une Aire Marine Protégée : protocoles d enquêtes, et indicateurs de pression et d impact. Application au Parc Marin de la Côte Bleue. Thèse de Doctorat, spécialité Océanographie, Aix Marseille Université, Marseille, France, LELEU, K., Mise au point d une base de données «pêche pro» pour le suivi de l effort et des captures dans le Parc Marin de la Côte Bleue. Mode d emploi de la BDD «pêche pro». Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Fr CADVILLE B., BACHET F., Note sur l opération test de remontée du mouillage d un bateau avec la technique du flotteur ou bidon coulissant. Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Fr. : 1-5. CASSIEN M., Étude de la fréquentation des fonds de calanque durant la saison estivale. Cas du secteur de l Elevine (été 2012). Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Fr. : CHARBONNEL E., 2012, Compte rendu scientifique de la campagne d inventaire des espèces patrimoniales (mérous, corb) dans la zone de compétence du Parc National des Calanques. Rapport Parc Marin Côte Bleue/GEM pour le CEBS 13 FFESSM, Parc National des Calanques, Office de la mer, CEN., Fr. : CHARBONNEL E., ROCHE C., RUITTON S., HARMELIN J.G., CABARET J., FEDOROWSKI F., DURAND B., CLEMENT A.L., Bilan des 10 ans d inventaires des mérous et des corbs dans les calanques et îles marseillaise. Compte rendu scientifique de la campagne «des espèces qui comptent» du septembre Rapport Parc Marin Côte Bleue/GEM pour le CEBS 13 FFESSM, Parc National des Calanques, Office de la mer, CEN., Fr. : CHARBONNEL E., BACHET F., Bilan des suivis des gorgonaires dans le Parc Marin de la Côte Bleue. Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, APR Liteau Roc Connect, Fr. : CHARBONNEL E., HARMELIN J.G. ASTRUCH P., BACHET F., Note sur le coralligène du site «Epine d Est» de Carro lors des inventaires CARTHAM. Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Fr. : 1-4. CHARBONNEL E., LELEU K., BACHET F., Bilan des suivis de la pêche professionnelle et récréative dans le Parc Marin de la Côte Bleue. Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Conseil Consultatif Régional de la mer, Fr. : COUDRE S., Suivi de la fréquentation et des mouillages sur un cycle journalier. Cas de l anse de Bonnieu en été Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Fr. : 1-4. SIMON M., Suivi de la fréquentation et des mouillages sur un cycle journalier. Cas des îlots Mornas en été Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Fr. : 1-4. Trois étudiants stagiaires ont travaillé avec le Parc Marin en 2014 : Nicolas Peillex, accueilli au PMCB pour son stage de licence sur la pêche artisanale et la base de données pêche pro, Théophile Plouvier en Master 2 de géographie sur les pratiques de la plongée à Marseille et sur la Côte Bleue et Floriane Burnichon en BTS Gestion Protection de la Nature sur les microplastiques en Méditerrannée. PEILLEX N Etude d une base de données de pêche professionnelle artisanale côtière au sein du Parc Marin de la Côte Bleue. Rapport stage Licence SNTE, Fac. des sciences de Luminy, Fr. : PLOUVIER T., Pratiques de la plongée sous-marine sur le littoral marseillais. Eléments de connaissance pour une aide à la gestion. Rapport stage M2 Géographie, CNRS, OHM, Fr. : Durant la période , la démarche Natura 2000 a fortement impliqué l équipe du Parc Marin, avec la rédaction du Document d Objectifs (DOCOB), en tant qu opérateur du site Natura 2000 «Côte Bleue Marine». Plusieurs rapports ont été rédigés en interne par le PMCB, en appui avec les membres du Conseil scientifique du PMCB. Le DOCOB est constitué par deux Tomes (264 pages et 112 p) et une note de synthèse (88 p), qui comprend également des rapports annexes, pour un total de 1829 pages : Inventaires biologiques issus des inventaires Parc Marin de la Côte Bleue 113

116 CARTHAM (571 p) ; Annexe 1 «Données biologiques : fiches des habitats et espèces marines d intérêt communautaire et patrimonial» (269 p); Annexe 2 «Données socio-économiques. Inventaires des activités et usages maritimes et diagnostic socio-économique» (191 p) ; Annexe 3 «Atlas cartographique du Tome 1» (83 p) ; Annexe 4 «Atlas cartographique du Tome 2» (30 p) ; Annexe 5 «Recueil des documents administratifs, techniques et de communication» (207 p) ; Charte Natura 2000 du site Côte Bleue Marine (14 p). CHARBONNEL E., CADVILLE B., BACHET F., Note de synthèse du Document d'objectifs du site Natura 2000 FR «Côte Bleue Marine». Convention cadre Etat/Parc Marin de la Côte Bleue. Parc Marin de la Côte Bleue publ., Fr. : CHARBONNEL E., CADVILLE B., BACHET F., Document d'objectifs du site Natura 2000 FR «Côte Bleue Marine». Tome 1 : diagnostic écologique et socio-économique, enjeux et objectifs de conservation. Convention cadre Etat/Parc Marin de la Côte Bleue. Parc Marin de la Côte Bleue publ. : Fr. : annexes. CADVILLE B., BACHET F., CHARBONNEL E., Document d'objectifs du site Natura 2000 FR «Côte Bleue Marine». Tome 2 «Plan d actions : objectifs et mesures de gestion». Convention cadre Etat/Parc Marin de la Côte Bleue. Parc Marin de la Côte Bleue publ., Fr. : CHARBONNEL E., ASTRUCH P., CADVILLE B., BACHET F., Document d'objectifs du site Natura 2000 FR «Côte Bleue Marine». Annexe 1 «Données biologiques : fiches des habitats et espèces marines d intérêt communautaire et patrimonial». Convention cadre Etat/Parc Marin de la Côte Bleue. Parc Marin de la Côte Bleue publ., Fr. : CHARBONNEL E., LELEU K., SIMON M., OLLIER C., LE DIREACH L., MONIN M., CASSIEN M., ALBAN F., BONNARD M., BACHET F., DANIEL B., CADVILLE B., VO VAN M., OBLIN H., AGREIL M., BRETTON O., SOLER L., BRICOUT R. GAMP E., PELLETIER D., Inventaires des activités et usages maritimes et diagnostic socio-économique du site Natura 2000 Côte Bleue Marine FR Annexe 2 du DOCOB. Convention cadre Etat/Parc Marin de la Côte Bleue. Parc Marin de la Côte Bleue publ, Fr. : CADVILLE B., BACHET F., CHARBONNEL E., Document d'objectifs du site Natura 2000 FR «Côte Bleue Marine». Annexe 3 «Atlas cartographique du Tome 1». Convention cadre Etat/Parc Marin de la Côte Bleue. Parc Marin de la Côte Bleue publ., Fr. : CADVILLE B., BACHET F., CHARBONNEL E., Document d'objectifs du site Natura 2000 FR «Côte Bleue Marine». Annexe 4 «Atlas cartographique du Tome 2». Convention cadre Etat/Parc Marin de la Côte Bleue. Parc Marin de la Côte Bleue publ., Fr. : CADVILLE B., CHARBONNEL E., BACHET F., Document d'objectifs du site Natura 2000 FR «Côte Bleue Marine». Annexe 5 «Recueil des documents administratifs, techniques et de communication». Convention cadre Etat/Parc Marin de la Côte Bleue. Parc Marin de la Côte Bleue publ, Fr. : p. Rapports d activités du PMCB : AGREIL M., 2013, Rapport sur les visites guidées de surface de la réserve marine de Cap Rousset. Parc Marin de la Côte Bleue publ., Fr. : 1-5. AGREIL M., 2013, Bilan des stages de découverte et des actions de sensibilisation. Parc Marin de la Côte Bleue publ., Fr. : 1-5. BRETTON O., 2013, Rapport sur la surveillance des 2 réserves du Parc Marin de la Côte Bleue. Années 2013 et Parc Marin de la Côte Bleue publ., Fr. : HUMBERT E., BACHET F., CHARBONNEL E., MONIN M., AGREIL M., BRETTON O., CADVILLE B., Rapport d activité 2012 du Parc Marin de la Côte Bleue. Edition prestige 600 ex. Parc Marin de la Côte Bleue édit, Fr. : MONIN M., CHARBONNEL E., BACHET F., AGREIL M., BRETTON O., CADVILLE B., Rapport d activité 2013 du Parc Marin de la Côte Bleue. Parc Marin de la Côte Bleue édit, Fr. : Parc Marin de la Côte Bleue 114

117 4. OBJECTIF 3 : VALORISER LA RESSOURCE HALIEUTIQUE ET ASSURER LES CONDITIONS D UNE PECHE COTIERE DURABLE Suivre l effort de pêche La démarche : - Suite à l état des lieux des pratiques de pêches (thèse K. Leleu, 2012), poursuite du suivi de la pêche professionnelle en routine : techniques et lieux de pêche, espèces et saisonnalité, suivi des espèces cibles halieutiques et patrimoniales (collecte auprès des pêcheurs sentinelles du milieu). Conception d une base de données spécifique PMCB du suivi de l effort de pêche (3 mois en 2012). Tournée mensuelle dans les ports et saisie des fiches de pêches sur la base de donnée pêche) ; - Embarquement ponctuel des agents sur le terrain ; - Mise en place d une charte de pêche durable, dans le cadre de N2000 ; - Récupération des engins de pêche perdus ; - Réflexion sur une fiche de pêche commune à la Côte Bleue (base de données Access depuis 2012) ; - Renforcement des partenariats avec les autres gestionnaires relatifs aux suivis de la pêche professionnelle et de la pêche de loisir Suivi de la pêche professionnelle sur la Côte Bleue. Thèse K. Leleu La pêche méditerranéenne est essentiellement une pêche artisanale dite «aux petits métiers» qui opère surtout dans la bande côtière des 3 milles avec des petites unités. C est la polyvalence qui caractérise la pêcherie artisanale de la Côte Bleue, avec une grande diversité des techniques de pêche et des métiers pratiqués, des captures et des lieux de pêche. Dès lors, les petits métiers pêchent, en fonction des saisons, des espèces cibles très variées. En Méditerranée, hormis son poids économique, la pêche traditionnelle est une activité ancestrale qui représente une forte valeur patrimoniale et culturelle. Elle constitue la principale, voire la seule animation et activité quotidienne dans les ports de la Côte Bleue, à laquelle la population locale est très attachée. Le deuxième objectif affiché dans les statuts du PMCB est de «contribuer au développement économique et social des activités liées à la mer, en particulier la pêche professionnelle artisanale». Dès la création de la réserve marine de Carry-le-Rouet en 1983, une véritable dynamique de collaboration s est mise en place entre les pêcheurs et le Parc Marin. Ce sont d ailleurs les pêcheurs qui ont proposé la création de la deuxième réserve marine devant le Cap- Couronne, couplée à de nouveaux aménagements en récifs artificiels de protection et de production. Depuis l origine du Parc Marin, les pêcheurs professionnels sont étroitement associés à sa politique et siègent dans le Syndicat Mixte PMCB. L utilité des réserves marines comme outil de gestion de la ressource est illustrée par ce pêcheur professionnel calant ses palangres près de la réserve de Carry-le-Rouet. Photo : S. Pacchardi/PMCB. Une thèse de doctorat vient d être consacrée à la pêche artisanale sur la Côte Bleue (Leleu, 2012), suite à l étude cadre de Bachet (1988) : caractérisation des activités et son évolution dans le temps, effet des réserves sur l effort de pêche et les captures, enquêtes de perception concernant les AMP, et les outils de gestion mis en place et leurs effets (réserves, récifs artificiels, surveillance, Natura 2000, Leleu et al., 2012), etc. Les résultats de ce travail sont résumés ci après. Au total, 139 sorties sur le terrain ont été effectuées en pour suivre les débarquements avec 1721 opérations de pêche relevées. Les données ont été récoltées auprès de 28 pêcheurs volontaires, dont 19 ont accepté de participer très activement. La pêche sur la Côte Bleue est pratiquée par des bateaux de petite taille, relativement âgés, de faible jauge et puissance. L âge moyen des bateaux est de 35 ans, pour une longueur de 9,5 m et une puissance de 87 CV. En 2010, 56 bateaux disposaient d un Permis de Mise en Exploitation sur 6 ports de la Côte Bleue, dont 33 ont été observés actifs. Carro constitue le port le plus important avec 31 bateaux ; Sausset, Carry et le trio La Redonne-Méjean-Niolon disposent de moins de bateaux (respectivement 9, 7 et 9). 62 pêcheurs travaillent sur les bateaux, dont 32 patrons Parc Marin de la Côte Bleue 115

118 de pêche, 18 marins permanents et 12 marins occasionnels. L âge moyen des pêcheurs est de 49 ans et varie de 24 ans à 69 ans. Les ressources de la Côte Bleue sont ciblées par 11 engins de pêche, le filet étant l engin principal à 92%. Au total, 120 espèces appartenant à 54 familles ont été relevées dans les captures, dont 107 espèces de poissons. Les 7 principaux métiers 8 exercés par les fileyeurs ont été caractérisés (Tableau 34) avec des cartes de localisation de l effort de pêche (Figure 89, Figure 90), la description des captures et les rendements pour chacun. Ces métiers sont les suivants : sparidés, loup, rouget, merlu, soupe, sole et langouste. Tableau 34 : Principales caractéristiques des 7 métiers principaux pratiqués par les pêcheurs professionnels sur le site «Côte Bleue Marine». Entre parenthèse OP= opération de pêche, moy = moyenne (in Leleu, 2012). Pour les profondeurs, longueurs des filets et distances à la côte, les valeurs indiquées correspondent aux fourchettes minimales et maximales ; la valeur moyenne étant entre parenthèse. Espèces cibles (Nb OP=1696) Nbre bateaux Engin Profondeur (moy) (m) Période Distance à la côte (m) Longueur des filets(m) Sens de calée 1. Sparidés (416) 2. Loup (153) 3. Rouget (265) 4. Merlu (326) 5. Soupe (124) 6. Langouste (116) 7. Sole (296) 16 Filet maillant Filet combiné Filet maillant Filet maillant Filet maillant Trémail Trémail Trémail 1-60 (23,3) 6-60 (22,4) 3-50 (16,8) (74,2) 2-60 (15,3) 5-87 (34,7) (66,2) Mars à Novembre Octobre à Février Mars à Octobre Février à Septembre Mars à Septembre Mars à Août Novembre à Avril (519) (588) (526) (4971) (369) (1679) (4009) (945) (1127) (1896) (2176) (1104) (1857) (5640) Intermédiaire, perpendiculaire Intermédiaire Intermédiaire Parallèle Parallèle Intermédiaire Parallèle Perpendiculaire Figure 89 : Carte des zones de pêche observées (en hachuré) et zones de pêche potentielles (en bleu) pour les métiers «Sparidés» et «Loup» sur le sur le site Natura 2000«Côte Bleue Marine» (in Leleu, 2012). 8 Un métier est la combinaison d un engin de pêche, d un groupe d espèces cibles, d une période et d un territoire de pêche. Parc Marin de la Côte Bleue 116

119 Figure 90 : Carte des zones de pêche observées (en hachuré) et zones de pêche potentielles (en orange) pour les métiers du large «Sole» et «Merlu» sur le site Natura 2000«Côte Bleue Marine» (in Leleu, 2012). Approche comparative des activités, efforts et captures entre métiers Les métiers «Sole» et «Merlu» sont exercés au large et fréquentent presque exclusivement les substrats meubles (détritique côtier, plus ou moins envasé), à des profondeurs et des distances à la côte importantes. Les métiers «Soupe» et «Rouget» fréquentent en majorité les herbiers de Posidonie et les roches infralittorales à algues photophiles, les métiers «Sparidés» et «Loup» sont partagés entre substrats meubles (détritiques) et substrat durs (herbiers de Posidonie, roches infralittorales). Ces quatre métiers restent essentiellement dans la bande côtière des 600 premiers mètres, à des profondeurs moyennes dépassant rarement -25 à -35m. Pour ce qui est de la longueur de filets, le métier «Sole» est celui qui utilise de loin les plus grandes longueurs de filets (>4 000 m). Les métiers «Merlu», «Rouget», et «Langouste» concernent des longueurs avoisinant les 2 000m, quand les métiers «Loup», «Soupe» et «Sparidé» utilisent des filets d environ m. Les mois d hiver concernent essentiellement les métiers «Loup» et «Sole», quand les mois de printemps et d été concerneront plutôt les métiers «Rouget», «Soupe», «Langouste» et «Merlu». Pour les «Sparidés», ce métier est pratiqué toute l année, mais avec deux pics en avril-mai et septembre-octobre (période de «passe et repasse» des daurades qui migrent entre l étang de Berre et la zone côtière). Les débarquements des métiers «Soupe» et «Rouget» sont les plus riches en nombre d espèces, tandis que le métier «Sparidé» est celui qui présente le rendement le plus fort en moyenne, suivi de près par les métiers «Merlu» et «Loup», avec une CPUE moyenne supérieure à 2 kg/100m de filets (Figure 91). Chiffres clés de la pêche artisanale sur la Côte Bleue : - Chaque bateau de pêche de la Côte Bleue réalise en moyenne 170 opérations de pêche par an au cours de 137 sorties, pour une longueur de filets calée de 376 km. - Chaque bateau capture environ 5 tonnes par an, ce qui représente 29 kg par opération de pêche et 40 kg par sortie, pour un rendement moyen d environ 1,3 kg/100 m de filet. - A l échelle de la flottille de pêche plus de sorties ont eu lieu sur le territoire de la Côte Bleue, pour une moyenne de opérations de pêche. Cela représente plus de km de filets calés. Au total, environ 141 tonnes de poissons sont débarquées par an, tous métiers confondus sur la Côte Bleue avec une forte variabilité (comprise entre 61 et 260 t). L espèce cible principale est le merlu avec plus de 32 t débarquées, suivi par la daurade royale (28 t) et les soles (19 t). Les loups représentent une capture annuelle moyenne de près de 6 tonnes. Parc Marin de la Côte Bleue 117

120 Figure 91 : Distribution des captures par unité d effort (CPUE, en gramme par 100m de filet) pour chacun des 7 métiers considérés sur la Côte Bleue (thèse K. Leleu, 2012) Bilan des suivis de la pêche dans le Parc Marin en 2013 Le Parc Marin a été sollicité en par le Conseil Consultatif Régional de la Mer pour réaliser un bilan des suivis de la pêche professionnelle et récréative sur la Côte Bleue. Un rapport de 93 pages a été édité par le PMCB (Charbonnel et al., 2013) et intégré à l étude sur la pêche et l aquaculture en PACA, diffusée par le Conseil Consultatif Régional de la Mer lors des Rencontres Régionales de la mer organisées à l Hôtel de la Région le 21 novembre Cette étude a notamment mis en évidence les fortes interactions qu il existe entre les pêches récréatives et la pêche professionnelle artisanale. En effet, la pêche récréative entre en compétition avec la pêche professionnelle au niveau spatial et au niveau de la ressource. Sur la Côte Bleue, sur les 80 espèces recherchées par les pêcheurs professionnels (sur les 120 recensées, dont 107 espèces de poissons 9 ), 50 espèces le sont aussi par les chasseurs sous-marins, et 41 espèces par les pêcheurs à la ligne. Lorsque l on s intéresse aux 36 espèces très recherchées par la pêche professionnelle, 25 le sont aussi par la chasse et 17 espèces par la pêche à la ligne (loup, dorades royales, sars entre autres). Lors des enquêtes sur la pêche récréative (programme Liteau PAMPA), sur un total de 78 espèces de poissons capturées lors des 1795 enquêtes, les pêcheurs embarqués ont pêché 63 espèces, les pêcheurs du bord 53 espèces et les chasseurs sous-marins 27 espèces. Malgré cette forte diversité, l effort de pêche se concentre sur quelques espèces : Girelle (Coris julis), Serran chevrette (Serranus cabrilla), Sar à tête noire (Diplodus vulgaris), Crénilabres (Symphodus spp.) et Pageot commun (Pagellus erythrinus). Au cours de ces enquêtes, 9158 poissons ont été capturés, représentant une biomasse de 766 kg, dont 71% pour la pêche embarquée, 15% pour la pêche du bord et 14% pour la chasse. Toutes pêches confondues, il se pêche en moyenne 0,43 kg de poissons par sortie, avec un maximum observé de 32,6 kg par sortie. La pêche récréative est aussi susceptible d avoir un impact conséquent sur la structure des peuplements halieutiques de la Côte Bleue, et donc sur la durabilité de ces ressources. Le spectre de tailles des individus capturés est ainsi très important, et là aussi beaucoup moins sélectif que les engins utilisés par la pêche professionnelle (Figure 92, cas du sar commun Diplodus sargus sargus). La proportion d individus en dessous de la taille minimale de capture peut s avérer importante pour certaines espèces : 81% dans le cas des sars communs (contre 19% pour la pêche professionnelle) et 16% des sars à tête noire capturés. 9 Le nombre total d espècs de poissons inventoriées sur la Côte Bleue s élève à 237 espèces appartenant à 89 familles (Charbonnel, Coudre & Francour, 2010). La Côte Bleue est d ailleurs l espace de Méditerranée où l effort de compilation des données a permis d aboutir à une diversité supérieure de celle obtenue dans le Parc National de Port-Cros, qui était le secteur de référence, avec 215 espèces (Dufour et al., 2007). Parc Marin de la Côte Bleue 118

121 Figure 92 : Proportion d individus de l espèce Sar commun (Diplodus sargus sargus) par classe de taille (cm) observés à partir des suivis de la pêche récréative (n = 130) et de la pêche professionnelle (n = 101) sur la Côte Bleue (Leleu, 2012). La ligne rouge représente la taille minimale de capture autorisée, soit 23 cm. Les rendements CPUE (taux de Capture Par Unité d Effort) de la pêche récréative sont variables selon l activité, mais varient également fortement selon les individus et la saison considérée. Les pêcheurs embarqués sont les plus efficaces avec un rendement moyen de 329,5 g/p/h (erreur standard ± 36,9 g), suivi par les chasseurs sous-marins avec 178,5 g/p/h (± 30,5 g) et les pêcheurs du bord qui ont le moins bon CPUE avec 38 g/p/h (± 3,5 g ;Tableau 35). Un essai d extrapolation à l année des captures de la pêche récréative a été fait, en fonction des rendements CPUE observés, du temps moyen de pêche et du nombre d actions de pêche recensé lors des comptages sur un cycle annuel (nombre extrapolé). Ainsi, les tonnages des captures s élèveraient à 43,9 tonnes pour la pêche embarquée (pour actions de pêche par an), 4,7 t pour la chasse (pour 8337 actions de chasse) et 4 t pour la pêche du bord (pour pêcheurs/an). Au total, 52,6 tonnes seraient prélevées par la pêche récréative en zone côtière (méthodes d extrapolation à vérifier et à consolider). Environ 141 t sont capturées par la pêche professionnelle artisanale (Leleu, 2012). Néanmoins, sur ces 141 tonnes, plus de 50% proviennent des métiers "Merlu" et "Sole" qui se pratiquent au large et n'entrent pas en compétition avec la pêche récréative, ni avec le territoire qu'elle fréquente. En se focalisant uniquement sur les espèces ciblées par les pêcheurs professionnels et de loisirs, et donc sur le même territoire côtier ou s exerce l effort de pêche, le prélèvement par les pêcheurs professionnels fileyeurs est d environ 60 tonnes par an pour 5 de leurs métiers principaux (métiers «Sparidés», «Loup», «Rouget», «Soupe» et «Langouste»), donc très proche de ce que prélèverait la pêche récréative (52,6 t). Tableau 35 : Variation des rendements CPUE (Taux de Capture Par Unité d Effort) en g/pêcheur/heure, en nombre de poissons/pêcheur/h et par sortie pour les pêcheurs embarqués, du bord et les chasseurs sous-marins de la Côte Bleue. Les valeurs moyennes (moy), l erreur standard (es, variabilité) et les valeurs maximales (max) sont indiquées (Charbonnel et al., 2009 ; Pelletier et al., en prép.). Rendement CPUE g/pêcheur/h Nb poisson/p/h moy 329,49 4,02 Pêche embarquée es 36,91 0,283 max ,41 34 moy 37,79 1,10 Pêche du bord es 3,53 0,072 max 1 538,46 30 moy 178,47 0,44 Chasse sous-marine es 30,47 0,062 max 2 950,82 4,36 Poids total capturé par sortie g/p/sortie moy 428,69 Toutes pêches confondues es 34,46 max ,07 Pêche embarquée au large de la Côte Bleue. Photo : E. Charbonnel/PMCB Parc Marin de la Côte Bleue 119

122 Ces résultats préliminaires devront être affinés et confirmés. Cependant, il apparaît que la pêche de loisir exerce une pression importante sur la bande côtière, qu il convient maintenant de prendre en compte. Les résultats des enquêtes du programme Pampa sur la Côte Bleue montrent l importance des prélèvements sur les ressources halieutiques et en particulier sur les populations d espèces cibles. En effet, les principales espèces capturées sont soit des cibles ou des captures accessoires de la pêche professionnelle, soit des proies de ces cibles ou des juvéniles (pêche du bord), soit des grands carnivores et des reproducteurs (pêche sous-marine). Il existe donc de fortes interactions entre la pêche récréative et la pêche professionnelle à la côte, avec assez souvent les mêmes espèces ciblées, les mêmes zones et les mêmes périodes de pratiques. Compte tenu de la situation de la pêche artisanale côtière aux petits métiers qui subit des contraintes de plus en plus strictes dans un contexte de crise des prix et de surexploitation de certains stocks, le développement annoncé et observé de la pêche de loisir pose question. Les activités de pêche récréative doivent être prises en considération dans la gestion des ressources et certaines données de cette étude plaident en faveur d un renforcement des régulations et d un encadrement plus strict pour une pratique écoresponsable (Charbonnel et al., 2013) Aspects sociologiques et perception des pêcheurs professionnels Afin de connaître la perception des pêcheurs professionnels concernant les effets du PMCB et de ses outils de gestion (zones marines protégées, récifs artificiels, Natura 2000), un questionnaire spécifique à la profession a été soumis à 16 patrons pêcheurs de la Côte Bleue (entretien direct durant une heure en moyenne, de type semi ouvert, comprenant 72 questions, soumises à la fin du cycle annuel de suivi de la pêche, Leleu et al., 2012). Les pêcheurs professionnels connaissent le Parc Marin en tant qu AMP à l unanimité (100%). Si l ancienneté et l historique du PMCB expliquent en grande partie ce résultat, la présence régulière des gestionnaires sur le terrain, la diffusion fréquente d informations et la participation des pêcheurs aux diverses réunions y jouent aussi un rôle important. Ces deux derniers points sont notamment confirmés par 88% des pêcheurs professionnels qui s estiment suffisamment associés au processus de décision du PMCB (6% sont insuffisamment associés et 6% n ont pas d opinion, Tableau 36). Les pêcheurs pensent que les réglementations en vigueur dans les 2 réserves de la Côte Bleue sont bien adaptées (81%) pour répondre à l objectif du PMCB de préserver et valoriser les ressources. Néanmoins, une réglementation, aussi adaptée soit-elle, ne sera efficace que si elle est respectée. A ce niveau, seul un tiers des pêcheurs (31%) pense que la réglementation est bien respectée, contre 50% qui ont un avis contraire (Tableau 36). Les ZMP du PMCB sont pourtant parmi les réserves les plus surveillées de Méditerranée (2.332 heures de surveillance, dont 770 h en mer en 2012). Cela n empêche pas 75% des pêcheurs professionnels d estimer que la surveillance effectuée par les agents du PMCB est insuffisante. Ils sont néanmoins conscients de la difficulté de surveiller un si grand espace avec les moyens dont dispose le PMCB. Il s agirait donc plus d un constat que d une revendication. Ce n est pas forcément le cas pour les organismes d Etat. En effet, la majorité des pêcheurs professionnels (81%) estime que le niveau de contrôle est insuffisant en mer et mal orienté : multiplication des contrôles de sécurité des petits bateaux côtiers, insuffisance de contrôle et de répression concernant le chalutage illégal dans la bande côtière des 3 milles, etc. Tableau 36 : Connaissance du PMCB et perceptions des pêcheurs professionnels de la Côte Bleue (N= 16) de l association au processus de décision, de l adaptation et du respect des réglementations, de l adaptation du balisage par les pêcheurs professionnels ainsi que de la suffisance de la surveillance par le PMCB et les autorités de l Etat. Chiffres en pourcentage (Leleu et al., 2012). Questionnaire pêche professionnelle Oui Non NSP Connaissez-vous l existence du Parc Marin de la Côte Bleue? Êtes-vous suffisamment associés au processus de décisions du PMCB? 87,5 6,3 6,3 Pensez-vous que les réglementations en vigueur dans les réserves du PMCB sont bien adaptées? 81,3 6,3 12,5 Pensez-vous que les réglementations sont bien respectées? 31,3 50,0 18,8 Pensez-vous que le balisage des réserves du PMCB est adapté? 31,3 68,8 0 Pensez-vous que la surveillance exercée par le PMCB est suffisante? 18,8 75,0 6,3 Pensez-vous que le niveau de contrôlé exercé par les autorités de l Etat est suffisant? 12,5 81,3 6,3 Le balisage du territoire d une AMP revêt une importance particulière dans l adhésion et l appropriation de celle-ci par les usagers, mais aussi pour le respect des règlementations inhérentes au territoire balisé. La majorité des pêcheurs (69%) considère que le balisage des réserves doit être amélioré pour une meilleure pratique de leur métier (Tableau 36). L activité de pêche professionnelle se déroulant essentiellement de nuit, leurs revendications portent surtout sur l éclairage des bouées qui délimitent les réserves, et qui leur apparaît comme indispensable pour éviter toute collision et éviter de caler leurs engins à l intérieur des réserves. Lors du questionnaire, certaines bouées n étaient pas éclairées, et des défaillances fréquentes sur les autres avaient conduit à programmer une refonte complète du Parc Marin de la Côte Bleue 120

123 système de balisage des 2 zones marines protégées. En 2011 et 2012, l ensemble des 9 bouées gérées directement par le PMCB a été remplacé par un modèle nouveau (ES 630 de Mobilis). Ces bouées sont beaucoup plus visibles, plus fiables avec une charge d entretien allégée, et elles sont dorénavant toutes équipées d un système lumineux. Des questions portent sur la perception de l effet des réserves (Tableau 37). Les pêcheurs professionnels pensent que l impact des réserves sur l environnement est très positif (25%) ou assez positif (44%) et aucun des pêcheurs n indique un impact négatif. Ils pensent que l impact des réserves sur la pêche en général est positif (56%) ou très positif (31%). Concernant l impact sur leur propre activité de pêche, il est également positif (31%) ou très positif (19%), même si 50% des pêcheurs pensent que l impact est neutre (contre 12% de neutre sur la pêche côtière en général). Concernant l impact des réserves sur l économie locale, 44% des pêcheurs ne se prononcent pas (la question a été globalement mal comprise) et le reste des avis est partagé, avec 19% d avis positifs et 37% d avis neutre (Tableau 37). Des questions portent également sur la perception des récifs artificiels. La totalité (100%) des 18 pêcheurs intérrogés déclare connaître l existence des récifs artificiels sur la Côte Bleue et 100% sont favorables aux ré-immersions de récifs. 72% connaissent les 2 types de récifs (production/protection) et savent l expliquer. Si la grande majorité (83%) des pêcheurs pense que les récifs ont un effet positif sur la pêche côtière en général (6% d effet neutre), la plupart d entre eux (44%) indiquent en revanche un effet neutre sur leur propre activité, contre 17% d effet positifs (Tableau 37). Ceci peut s expliquer par la faible surface occupée par les récifs artificiels au sein du PMCB comparativement aux longueurs de filets calés par opération de pêche, qui rend difficile (car trop ponctuelle) toute détection de l effet des récifs. En effet, lors des calées, moins d une pièce de filet est sous influence directe des récifs, par rapport à une longueur moyenne de filet calée de 945 m (Sparidae), 1127 m (Loup) et 1900 m (Rouget). Tableau 37 : Perceptions des pêcheurs professionnels de la Côte Bleue sur l effet des réserves (N= 16) et des récifs artificiels (N= 18) sur la pêche, sur l environnement et sur l économie locale. *NSP : Ne sait pas. Chiffres donnés en pourcentage (Leleu et al., 2012). Très positif Assez positif Neutre Assez négatif Très négatif Effet des réserves sur : L activité propre du pêcheur 18,7 31, La pêcherie aux petits métiers côtiers 31,3 56,2 12, L environnement 25 43,7 6, L économie locale 6,3 12,5 37, ,7 Effets des récifs artificiels sur : L activité propre du pêcheur 5,6 11,1 44, ,3 La pêcherie aux petits métiers côtiers 33,3 50,0 5, ,1 De plus, si les bordures des réserves sont attractives et fréquentables par les pêcheurs professionnels, ce n est pas le cas des récifs artificiels, qui peuvent abîmer considérablement le matériel de pêche (surtout les filets) et qui seront plutôt évités. Néanmoins, 33% des pêcheurs fréquentent les récifs, mais ils sont 28% à ne jamais caler autour. Des questions portaient également sur la connaissance de la démarche Natura Il ressort que la majorité (55%) des pêcheurs professionnels de la Côte Bleue ne connait pas le réseau Natura 2000 et 72% des pêcheurs ne savaient pas qu un site Natura avait été proposé sur leur territoire. Le mode de connaissance de Natura 2000 s effectue principalement par la prud homie (33%) ou le PMCB (33%), mais également par la presse (17%) ou internet (17%). NSP* 4.4. Suivre les débarquements et l effort de pêche Ce suivi en routine développé par le PMCB a pour objectif d observer l évolution de la flottille, d obtenir une tendance par métier et de suivre l évolution et la diversité des captures. Une base de données Access spécialement conçue par K. Leleu pendant 3 mois au PMCB est maintenant opérationnelle depuis fin 2012 pour recevoir et traiter les données collectées (Figure 93). En 2013 et en 2014, une trentaine de demi-journées de sorties par an sur les ports ont été effectuées par O. Bretton, afin de cerner l effort de pêche du jour et du mois, tout en intégrant certains aspects plus qualitatifs de l activité et des observations des pêcheurs professionnels, avec notamment des retours d informations sur certaines espèces patrimoniales, comme la cigale, le corb et les mérous. La tournée des ports est réalisée 1 à 2 fois par mois pour le suivi de l activité du jour et du mois, avec des informations sur effort de pêche (type de métier, longueur des filets, mailles, lieu de pêche, profondeur mini/maxi, heure de calée/levée), ainsi que des informations sur les captures (espèces/groupe espèces, nombre d individus, poids et longueur, selon 3 classes de taille PMG), etc. Parc Marin de la Côte Bleue 121

124 Figure 93 : Capture d écran de la base de donnée spécifique pêche développée par le Parc Marin de la Côte Bleue depuis Une approche comparative des activités, efforts et captures entre métiers a été réalisé dans la thèse sur la pêche artisanale (Leleu, 2012). Les principales caractéristiques de la pêcherie sur la Côte Bleue sont reprises ci-après, de manière synthétique Profondeur, distance à la côte, longueur de filet Les métiers «Sole» et «Merlu» sont exercés au large, sur les plus grandes profondeurs et les distances les plus éloignées de la côte. Les métiers «Soupe», «Sparidé», «Rouget» et «Loup» restent dans la bande côtière des 600 premiers mètres, à des profondeurs moyennes ne dépassant pas -25m. Le métier «Langouste» est intermédiaire, en terme de profondeur et distance à la côte. Pour ce qui est de la longueur de filets, le métier «Sole» est celui qui utilise de loin les plus grandes longueurs. Les métiers «Merlu», «Rouget», et «Langouste» concernent des longueurs avoisinant les 2000m, quand les métiers «Loup», «Soupe» et «Sparidé» utilisent des filets proches de 1000m de longueur (Figure 94). Parc Marin de la Côte Bleue 122

125 Figure 94 : Distribution des profondeurs moyennes, des distances moyennes à la côte et des longueurs de filet pour les 7 métiers considérés sur la Côte Bleue. Les points représentent les valeurs moyennes de ces variables par cluster. En orange, le nombre d opération de pêche par métier (ileleu, 2012) Activité Les mois d hiver vont essentiellement concerner les métiers «Loup» et «Sole», quand les mois de printemps et d été concerneront plutôt les métiers «Rouget», «Soupe», «Langouste» et «Merlu». Pour les «Sparidés», ce métier est pratiqué toute l année, mais avec deux pics en avril-mai et septembre-octobre (période de passe et repasse des daurades, Figure 95). Parc Marin de la Côte Bleue 123

126 Figure 95 : Pourcentage d opérations de pêche et de quantité de filet observés sur la Côte Bleue pour chaque métier Biodiversité et captures Les débarquements des métiers «Soupe» et «Rouget» s avèrent être les plus riches en termes de nombre d espèces moyens, tandis que le métier «Sparidé» est le plus pauvre (donc le plus sélectif en espèces cibles). Figure 96 : Distribution du nombre d espèces et captures par unité d effort (CPUE, en gramme par 100m de filet) par opération de pêche (OP) observées lors des débarquements pour chacun des 7 métiers considérés sur la Côte Bleue. En orange, le nombre d échantillons d OP par métier. Ce dernier est néanmoins celui qui présente la CPUE la plus forte en moyenne, suivi de près par les métiers «Merlu» et «Loup», avec une CPUE moyenne supérieure à 2 kg/100m de filets. Les quatre autres métiers présentent des CPUE inférieures à 1 kg/100m de filets (Figure 96). Parc Marin de la Côte Bleue 124

127 Les métiers «Merlu» et «Loup» montrent des tailles individuelles moyennes toutes espèces confondus supérieures à 30 cm (respectivement 34 cm et 33 cm), quand les métiers «Rouget» et «Soupe» présentent une taille moyenne inférieure à 20 cm (respectivement 17 cm et 18 cm, Figure 97). Figure 97 : Distribution des tailles individuelles toutes espèces confondues observées lors des débarquements par cluster. En orange, le nombre d échantillons par cluster. En rouge, le nombre de poissons mesurés par cluster. Les poids moyens (calculés à partir des mesures individuelles 10 ) les plus importants sont observés sur les métiers «Langouste» (546 g), «Sparidé» (537 g) et «Sole» (407 g). Le plus faible poids moyen enregistré concerne le métier «Rouget», avec 98 g par individu (Tableau 38 et Figure 98). Tableau 38 : Poids moyens, calculés en divisant le poids total mesuré par le nombre d individu total concerné par les opérations de pêche, selon les 7 métiers considérés. 1 - Sparidé 2 - Loup 3 - Rouget 4 - Merlu 5 - Soupe 6 - Langouste 7 - Sole Mesures individuelles Poids total/ Nb total Nb d OP Nb de poissons Poids moyen 537,4 386,3 98,1 340,3 123,3 545,6 406,7 Nb d OP Nb de poissons Poids moyen 526,6 370,3 136,7 408,1 131,4 327,8 338,9 Calée de filet trémail à Carro. Photo : F.Bachet/PMCB Si on ne prend en compte que les moyennes obtenues en divisant le poids total mesuré par le nombre d individus concernés, seuls les métiers «Sparidés» et «Merlu» présentent un poids moyen supérieur à 400g (527g et 408g respectivement). Si les différences calculées entre la moyenne issue des mesures individuelles et la moyenne globale ne dépassent pas ± 7% pour les métiers «Sparidé», «Loup» et «Soupe», elles dépassent les ± 15% pour tous les autres (près de 40% pour les clusters «Rouget», et «Langouste» ; Tableau 38 et Figure 98). Parc Marin de la Côte Bleue 125

128 Figure 98 : Distribution des poids individuels toutes espèces confondues observés lors des débarquements, selon les 7 métiers considérés. En orange, le nombre d échantillons par métier. En rouge, le nombre de poissons mesurés par métier Proposer une démarche de pêche durable Lors de la démarche du Plan de Gestion puis de Natura 2000, 3 mesures de gestion proposées par le PMCB concernent directement les activités de pêche professionnelle sur la Côte Bleue, à savoir : (i) favoriser la récupération des engins de pêche perdus ; (ii) caractériser et suivre les activités de pêche professionnelle et de pêche de loisir en bateau au contact des habitats sensibles et des espèces d intérêt communautaire ; (iii) contribuer à la conception et à l édition d un outil de communication sur la valorisation des bonnes pratiques de la pêche aux petits métiers. Les différentes réunions de concertation ont permis d aboutir à des engagements forts dans le volet pêche professionnelle de la charte Natura 2000 : Relâcher dans les zones marines protégées de Carry-le-Rouet ou du Cap Couronne les homards et langoustes grainés, les grandes cigales, les mérous vivants et les juvéniles pris dans mes filets, palangres ou casiers. Equiper les ralingues de filets avec de la tresse plombée, plutôt que de bagues en plomb. Limiter la durée de trempage de tous les filets à 20 heures, sauf celui à langouste. Utiliser les filets à langouste uniquement pendant la période du 1er avril au 30 septembre, et limiter leur durée de trempage à 48h sauf incident météo (la capture occasionnelle de langoustes dans les autres filets et leur commercialisation ne sont pas concernées). Limiter le nombre d hameçons pour les palangres à unités par bateau. Ne pas corailler sur le site de plongée des Epines d Est de Carro (zone de 6000 m²). Ne pas utiliser de ROV (robot sous-marin téléguidé) ni pour la pêche ni pour le repérage du Corail rouge. Utiliser des caisses en bois ou en polyéthylène durable et abandonner les caisses en polystyrène sauf si elles sont réutilisées (exemple : caisses à palangres). Signaler à la structure animatrice et aider à la récupération de tout engin de pêche perdu ou abandonné (filet, palangre, casier, etc.) pour limiter son impact sur les fonds marins. Sur les 3 mesures de gestion définies dans le Tome 2 du DOCOB, 2 mesures ont été retenues pour la première période d animation du site et concernent directement les activités de pêche professionnelle sur la Côte Bleue, à savoir : Favoriser la récupération des engins de pêche perdus. Caractériser et suivre les activités de pêche professionnelle et de pêche de loisir en bateau au contact des habitats sensibles et des espèces d intérêt communautaire. Dans le cadre du Plan de Gestion, le Parc Marin de la Côte Bleue intervient de manière pontuelle en plongée pour retirer une partie des filets de pêche perdus, quand cl opération s avère techniquement faisable et écologiquement justifié. Ainsi, deux filets de pêche perdus ont pu être récupérés en 2014: Parc Marin de la Côte Bleue 126

129 - Le 4 juillet, 70 mètres de filet ont été retirés par 2 agents du Parc Marin dans les petits fonds de la réserve marine de Carry le Rouet. - Le 19 août, près de 300 mètres de filet (photo ci-contre) ont été retirés par 3 plongeurs du Parc Marin avec l aide d un pêcheur professionnel bénévole. L opération a fait l objet d un petit film sous-marin. Participation du PMCB a des programmes de recherche sur la pêche durable en La pêche artisanale est une activité complexe qui englobe différents domaines: environnemental (extraction des ressources de pêche avec, potentiellement, un impact sur les écosystèmes marins), économique (revenus pour les communautés de pêcheurs), social (lien entre les sociétés côtières de la Méditerranée et les activités de pêche), historique et culturel (le patrimoine culturel lié à la pêche traditionnelle). Par conséquent, elle représente un système socio-écologique complexe. De ce point de vue, les pratiques de gestion de la pêche artisanale dans une AMP doivent traiter correctement de tous ces aspects. Les données et les informations disponibles sur ces aspects sont cependant très souvent difficiles à obtenir. De part l originalité du Parc Marin, avec l implication des pêcheurs professionnels locaux dès l origine en 1983 et compte tenu des connaissances et expériences spécifiques que le Parc Marin a acquises sur la pêche, il est sollicité par les scientifiques européens pour répondre à des séries de questionnaires, dans le cadre de programmes et d études appliquées à l échelle Méditerranéenne. L objectif de ces programmes est d'utiliser les informations que les gestionnaires d AMP fournissent, de les compléter avec une revue de la littérature scientifique, pour identifier les éléments clés qui déterminent une gestion réussie de la gestion de la pêche artisanale dans une AMP en Méditerranée. Ainsi, en 2013, le Parc Marin a participé à une étude sur la pêche durable réalisée par le WWF France, l'université de Nice et MedPAN (Di Franco et al., 2014). Cette étude vient d être éditée fin 2014 ; la couverture de l ouvrage étant représentée ci-contre. Ce travail comprend 26 AMP cas d étude provenant de 7 pays méditerranéens, dont le Parc Marin de la Côte Bleue. Parmi ces 26 AMP, huit sont situées en Italie, six en Espagne et six en France, deux en Turquie, deux en Croatie, une en Grèce et une en Algérie. Le PMCB est cité comme exemple de co-existence réussie dans la préface de l étude, signée par John Tanzer (Directeur du Programme marin au WWF International) «..L objectif de cette publication est de montrer comment la création et la co-gestion d aires marines protégées côtières (AMP) en Méditerranée, impliquant des pêcheurs dès le début du processus, a abouti à des exemples de coexistence réussie entre les intérêts des pêcheurs et ceux de la conservation du milieu marin, comme dans l AMP de Torre Guaceto en Italie, la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio, la Réserve Naturelle de Scandola, le Parc National de Port-Cros, le Parc Marin de la Côte Bleue en France ou encore la Réserve de Pêche des Columbretes en Espagne. Dans ces sites, les efforts de conservation ont abouti à des rendements de pêche stabilisés ou en augmentation, comme le confirment les séries de données scientifiques sur plusieurs années. Ces résultats encourageants doivent maintenant être démontrés dans une plus large proportion des centaines d AMP côtières existant en Méditerranée. Cette approche constitue l une des solutions permettant d avancer vers des pêcheries durables en Méditerranée et d autres parties du globe..» Cette toute nouvelle publication pilotée par le WWF montre comment l'établissement et l'implication des pêcheurs artisanaux par les AMP côtières ont allié les intérêts de la pêche et de la conservation en Méditerranée. Dans plusieurs AMP, les efforts de conservation ont abouti à la stabilisation, voire l'augmentation des rendements de la pêche, comme l'ont confirmé des séries de données scientifiques à long terme. Cette approche doit maintenant être Parc Marin de la Côte Bleue 127

130 appliquée dans une plus grande proportion aux centaines d AMP méditerranéennes comme l'une des solutions pour s'orienter vers une pêche durable. L objectif général de l étude WWF est d évaluer les facteurs susceptibles de contribuer à améliorer l efficacité de la gestion de la pêche artisanale dans les AMP méditerranéennes, avec un accent particulier sur la participation possible des pêcheurs dans des systèmes locaux de gestion. Les objectifs spécifiques de cette étude sont de : Fournir un aperçu de la situation actuelle de la pêche artisanale dans les AMP méditerranéennes ; Mettre en évidence les variables potentielles qui influencent le succès de la gestion de la pêche artisanale dans les AMP. Parmi les variables considérées, les scientifiques ont inclus le niveau d engagement des pêcheurs dans la gestion de la pêche artisanale pour chaque AMP pour tester l hypothèse que la participation des usagers à la gestion des ressources peut permettre de bénéficier à la gestion des pêches (Di Franco et al., 2014). Au final, une échelle côtée en pourcentage montre le succès (au non) de la gestion de la pêche artisanale dans chacune des 26 AMP étudiées (Figure 99). Le Parc Marin de la Côte Bleue se retrouve classé en 5 ème position, juste après le Parc National de Port-Cros et avant le Parc de Cabrera et la réserve des Médès en Espagne,pourtant connus comme étant également des réussites en matière de gestion des pêches. Figure 99 : Evaluation du succès de la gestion de la pêche artisanale dans chacune des 26 AMP. Le score est en pourcentage (à gauche). A droite : Approche radar de l efficacité du PMCB sur la pêche. In WWF Di Franco et al., Des fiches spécifiques dédiées à chaque AMP sont également présentées dans l étude, la figure ci-après est consacrée au PMCB (Figure 100). Les conclusions de l étude soulignent que «la pêche artisanale joue un rôle fondamental dans les zones côtières de Méditerranée et son rôle socio-économique et sa culture sont reconnus depuis longtemps. Bien que de nos jours le vieillissement et la disparition progressive de la communauté des pêcheurs artisanaux soient une menace pour le patrimoine culturel de la mer Méditerranée, il est de l intérêt commun de préserver une pêche artisanale durable tout autour du bassin. Cela doit aller de pair avec la protection du patrimoine naturel des zones côtières méditerranéennes. Dans cette perspective, les AMP semblent être l un des moyens les plus efficaces pour traiter cette problématique de façon positive et l engagement des pêcheurs, grâce à des processus participatifs efficaces et/ou des mécanismes de cogestion, devrait être considéré comme une priorité»(di Franco et al., 2014). En 2014, un autre programme sur la pêche durable et les AMP a été lançé, dans le cadre du Programme ETC MED Fishing governance in MPAs: potentialities for blue economy (FishMPABlue). Les scientifiques souhaitent proposer des modèles de gouvernance, en vue d'améliorer les bénéfices partagés entre l'amp et la pêche artisanale. Durant l été 2014, le Parc a collaboré avec les scientifiques, a travers un questionnaire spécifique et des échanges de documents et d informations sur les pratiques de pêche. Toujours en 2014, le Parc Marin fait partie des 10 sites cas d étude choisis en Méditerranée (Italie, Espagne, Grèce) dont 3 en France (AMP Bonifacio et Parc National de Port-Cros) concernant une thèse italienne (Claudia Scianna) sur l analyse des organisations et de les modes de gouvernance des AMP en Méditerranée, en application d'une approche américaine («Organisation Science») utilisé dans le domaine de l'economie pour evaluer les performances des entreprises. Parc Marin de la Côte Bleue 128

131 Figure 100 : Fiches sur le Parc Marin de la Côte Bleue publiées dans le rapport pêche piloté par le WWF (Di Franco et al., 2014). Parc Marin de la Côte Bleue 129

132 5. OBJECTIF 4 : FAVORISER UNE GESTION RAISONNEE DES USAGES RECREATIFS LIES A LA MER ET AU LITTORAL La démarche : - Suivi de la fréquentation estivale et la problématique des mouillages (patrouille Côte Bleue, 10 jours de comptages tous les étés depuis 2006), suivi journalier des fonds de calanques ((2012 Elevine, 2013 Bonnieu, 2014 Mornas) ; - Harmonisation des comptages de fréquentation à l échelle de la Rade de Marseille, en partenariat avec le Parc National des Calanques et le CEN Frioul (fréquentation harmonisée et comptages communs depuis 2012) ; - Mise en relation des données Med Obs (Observatoire aérien des usages) et des suivis de fréquentation réalisés en interne sur la Côte Bleue Suivre la fréquentation et la problématique des mouillages Suivi de la fréquentation estivale. Evolution entre 2007 et 2014 Pour un gestionnaire d espace protégé, il est nécessaire de connaître la fréquentation de son espace, en particulier lorsqu il s exerce un prélèvement sur les ressources par les activités de pêche. La phase Etat des lieux/diagnostic du Plan de Gestion du Parc Marin élaborée en 2006 a abouti au constat du manque de connaissances des activités et de l absence quasi-généralisée de données économiques, typologiques et de fréquentation par type d usage sur le milieu marin, le long de la Côte Bleue. Ainsi, à partir de l été 2006, le PMCB a mis en place une «patrouille Côte Bleue», qui suit la fréquentation maritime sur l ensemble de la Côte Bleue pendant les périodes de forte affluence touristique, en juillet/août (pic estival), avec une série de 10 journées de comptages chaque été pour recenser les usages sur le littoral de la Côte Bleue. Le recensement de l ensemble des usages, en particulier les différentes activités de pêche récréative (pêche à la ligne du bord, collecte, pêche embarquée et chasse sous-marine), mais également les activités de non prélèvement (plaisance, plongée, jet-ski, kayaks, paddle) a pour principal objectif d évaluer la répartition géographique de l effort des différentes activités. Afin de déterminer la répartition des différents usages, la Côte Bleue a été préalablement découpée en 72 zones (Erreur! Source du renvoi introuvable.) depuis 2012 (contre 35 zones auparavant entre 2006 et 2011). Chacune e ces zones formant une entité supposée homogène, en fonction de la connaissance préalable du milieu, de la répartition des habitats et de la pratique des usages (proximité de port, de voie d accès, de cap, poste de pêche, etc). Le nouveau zonage choisi en 2012 tient compte de la répartition des habitats et de l effort de pêche professionnelle, en fonction des résultats de la thèse sur la pêche. Dans le rendu des résultats, des regroupements de zones peuvent être réalisés, en fonction de la répartition des usages et de la précision souhaitée, soit une vingtaine de zones au lieu de 72, ce qui améliore la lisibilité d ensemble. Figure 102 : Représentation du découpage de la Côte Bleue en 72 zones. Le zonage tient compte de la répartition des habitats et des activités. Pendant les comptages de fréquentation, le rythme d'échantillonnage est fixé à 5 sorties de comptages par mois. Le planning des sorties tient compte de la répartition des jours «semaine» et «week-end», avec un échantillonnage de 3 jours «semaine» et de 2 jours «week-end» par mois. Les jours d échantillonnage ont été tirés au sort Parc Marin de la Côte Bleue 130

133 (échantillonnage aléatoire simple). Le comptage est effectué dans la tranche horaire 10h30 et 16h depuis 2012, pour être calé avec les horaires des comptages harmonisés du Parc National des Calanques (tranche 14h-16h). Le type de bateau est noté (rigide, voilier ou pneumatique), ainsi que sa longueur, avec 3 classes de taille considérées pour les voiliers (< 12 m, 12 à 15 m, > 15 m), et 4 classes pour les bateaux à moteur (< 6 m, 6 à 10 m, 10 à 15 m, > 15 m). L intérêt de suivre la fréquentation sur plusieurs années est de mieux connaître l évolution des activités, à la fois une évolution spatiale et temporelle. Par rapport à la problématique habitat (pressions et impacts des mouillages des navires), à l échelle de l ensemble de la Côte Bleue, le nombre moyen de bateaux recensés par jour est passé de 139 en 2007 à un pic de 242 bateaux/jour en 2011, puis est redescendu à 192 bateaux/jour en 2014 (Figure 103 et Tableau 39). On retrouve la même augmentation entre 2009 et 2010, liée à la catégorie plaisance et cette augmentation est confirmée en 2011, pour diminuer ensuite en 2012 et 2013 et remonter en En moyenne générale depuis le début des comptages en 2007, on compte 160 ± 41 bateaux par jour sur la Côte Bleue, dont 63% de plaisanciers Bateaux peche Plaisance total bateaux Figure 103 : Evolution entre 2007 et 2014 du nombre de bateaux recensés durant 10 jours chaque été sur la Côte Bleue. Les catégories de bateaux (pêche loisir et plaisance) sont également distinguées. Tableau 39 : Evolution du nombre moyen de bateaux par jour sur la Côte Bleue par catégorie d usagers (pêche récréative, plaisance et chasse sous-marine) entre 2007 et 2014 (comptages du PMCB durant 10 jours en juillet-août). Bateaux peche loisir Bateaux de plaisance bateaux chasseurs Nombre moyen par jour ,7 1,5 139, ,1 1,4 135, ,1 72,9 3,3 115, ,9 111,4 1,4 186, ,8 171,8 3,2 241, ,9 113,7 1, ,8 109,3 1,3 139, , ,8 192,1 moyenne 61,22 101,11 2,16 160,41 D autres échelles spatiales plus fines peuvent être choisies, et l intérêt de suivre la fréquentation sur plusieurs années est de mieux connaître l évolution des activités dans certaines zones, comme les fonds de calanques particulièrement soumis à la pression de mouillage des plaisanciers. Ainsi, la Figure 104 identifie 6 principales zones de mouillages forains pour la plaisance sur le littoral de la Côte Bleue, avec le nombre de bateaux par zone pour un jour donné. Parc Marin de la Côte Bleue 131

134 Figure 104 : Exemple de répartition des principales zones de mouillages forains des plaisanciers pour un jour donné et exemple de photographie aérienne obtenue sur l anse Méjean, visualisant l occupation de l anse par les bateaux (campagne de survol Air Attack). La calanque la plus fréquentée de la Côte Bleue est l anse Méjean. Ainsi, la fréquentation estivale de la plaisance dans l anse Méjean (4,3 ha) est passée d une moyenne de 7,7 bateaux par jour en 2007 à 18,5 bateaux/j en 2014 (pour 10 jours de comptages l été). Proportionnellement, c est entre 2009 et 2010 que cette fréquentation montre une forte augmentation (passe de 5,6 à 15,3 bateaux recensés par jour, soit une multiplication par un facteur 2.7 (Figure 105). L été 2014 est celui de tous les records : nombre moyen de bateaux (18,5 bateaux par jour, contre le pic de 18,9 en 2011) et nombre maximal de bateaux enregistré, qui atteint 65 bateaux par jour. Ce nombre maximum correspond à la capacité d accueil de l anse, qui physiquement, ne peut pas accueillir plus de bateaux Anse Méjean Moy/jour Max/jour , ,3 5,6 15,3 18,9 16,5 16,8 18, Figure 105 : Evolution du nombre de bateaux de plaisance à Méjean entre l été 2007 et l été 2014 ((10 jours de comptages chaque été). NB : les bateaux de pêche récréative et de plongée ne sont pas pris en compte. Hormis l anse Méjean qui est la plus fréquentée de la Côte Bleue, d autres calanques abritées constituent des sites de mouillage forain privilégiés de la Côte Bleue, avec d Ouest en Est : Bonnieu, Beaumaderie, Rouet, Mornas, Méjean, Elevine et Figuerolles. C est l Elevine qui est le second secteur le plus fréquenté de la Côte Bleue, avec en moyenne entre 11,5 et 18,2 bateau par jour entre 2011 et Au niveau de l Elevine, la fréquentation estivale est passée d une moyenne de 4,7 bateaux par jour en 2007 à 14,3 bateaux/j en 2014, pour un nombre maximal de 85 bateaux de plaisance par jour enregistré en 2013 (Figure 106 et Tableau 40). Parc Marin de la Côte Bleue 132

135 ,7 3,1 4,5 8, ,5 12,1 18,2 14,3 32 Elevine Moy/jour Max/jour Figure 106 : Evolution du nombre de bateaux de plaisance à l Elevine entre l été 2007 et l été 2014 (10 jours de comptages chaque été). NB : les bateaux de pêche récréative et de plongée ne sont pas pris en compte. Deux autres sites sont également bien fréquentés (Figure 107) : la calanque de Figuerolles (plus de 9 bateaux par jour en moyenne en 2010 et 2014 et un pic instantané de 24 bateaux en 2007 et 2010 ; les îlots du Mornas (en moyenne 7 à 9 bateaux par jour entre 2010 et 2014 et un pic à 39 bateaux en 2010 (Tableau 40) , ,7 7,8 18 9,8 24 5, ,3 6,8 7, Figuerolles Moy/jour Max/jour Figure 107 : Evolution du nombre de bateaux de plaisance à Figuerolles (à gauche) et aux Mornas (à droite)entre l été 2007 et l été 2014 (10 jours de comptages chaque été). En bleu = nombre moyen par jour, en vert : nombre maximal par jour. NB : les bateaux de pêche récréative et de plongée ne sont pas pris en compte , ,3 2 7, ,2 7, Mornas 9,2 8,5 26 Tableau 40 : Nombre de bateaux de plaisance recensés par jour dans les principaux sites de mouillage de la Côte Bleue (Méjean, Elevine, Figuerolles, Mornas et Bonnieu) entre 2007 et 2014 (10 j de comptages chaque été). Calanques Méjean Elevine Figuerolles Mornas Bonnieu Moy/jour Max/jour Moy/jour Max/jour Moy/jour Max/jour Moy/jour Max/jour Moy/jour Max/jour ,7 44 4,7 19 5,6 24 5,9 37 3, ,3 17 3,1 17 3,7 12 2,3 10 4, ,6 18 4,5 15 7, ,3 55 8,6 39 9,8 24 7,8 39 5, , ,5 31 5,5 14 7, , , ,1 47 6,8 16 7,3 20 8, , ,2 85 7,4 10 9,2 23 6, , ,3 32 9,3 16 8,5 26 4, Suivi de la fréquentation et des mouillages sur un cycle journalier dans les fonds de calanques entre 2012 et 2014 Dans ces fonds de calanques particulièrement fréquentés par les plaisanciers, le Parc Marin effectue également des comptages de fréquentation sur un cycle journalier complet. Les comptages sont réalisés en continu entre 9 h et 19 h lors des pics de fréquentation autour du 15 août. Ceci afin de préciser d autres paramètres, comme le temps moyen de séjour, les flux des navires, les horaires d affluence, etc. Parc Marin de la Côte Bleue 133

136 Le nombre de cycle de mouillage est noté, ainsi que le nombre de personnes à bord et leur activité (baignade, pêche ou bain de soleil). Ce travail permet de mieux appréhender les habitudes et comportements des plaisanciers au mouillage, et leurs caractéristiques (types de bateau, taille, etc) Etude de cas îlots des Mornas. Comptage du 17 août 2014 En 2014, le suivi de la fréquentation sur une zone de mouillage fréquentée a été réalisé sur le secteur des îlots du Mornas, à Carry-le-Rouet. Il a été effectué le dimanche 17 août par M. Simon, entre 9 h et 19 h en continu, en parallèle d un comptage fréquentation classique. L'heure d'arrivée et de départ de chaque navire entrant dans la calanque est enregistrée. Le type de navire (voilier, rigide, zodiac), sa longueur (<6m, 6 à 10 m, 10 à 15m, >15m) et son nom ou immatriculation (si possible) est également noté sur une fiche ; de même que leur position au mouillage autour des îlots. Le secteur de comptage a été préalablement subdivisé en 9 zones (Figure 108), le zonage dépendant de la nature des fonds (herbier, sable, roche), et de l éloignement des îlots dans la calanque. Figure 108 : Zonage des îlots du Mornas, subdivisé en 9 zones pour le comptage en continu du 17 août Le zonage dépend de la nature des fonds (herbier, sable, roche), et de l éloignement des îlots. Sur l ensemble de la journée, 81 embarcations ont été comptabilisées au mouillage. 29% des bateaux sont restés moins de 1 h sur la zone, 35% entre 1 h et 3 h, 29% entre 3 h et 5 h et 8% des navires ont passé plus de 5 h autour des îlots du Mornas (Figure 109). Le temps moyen de séjour est de 2h21 ± 1h45, avec des variations importantes constatées (temps minimal de 10 minutes, temps maximal >8 heures). Nbre bateaux horaire :00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18: Moins d'une heure Entre 1 et 3 h Entre 3h et 5h Plus de 5h Rigide Voilier Semi-rigide Figure 109 : Evolution du nombre de bateau horaire comptabilisés autour des îlots du Mornas le 17 août 2014 (à gauche) et temps de séjour au mouillage pour chaque type de bateau (à droite). Parc Marin de la Côte Bleue 134

137 La majorité des navires sont des rigides (78%), suivi par des semi-rigides (17%) et seulement 5% de voiliers (Figure 110). Les rigides sont de petite taille (76% de moins de 6 m et 22% de 6-10 m). Au total, 266 usagers ont été dénombrés à bord, soit en moyenne 3,3 personnes par bateau, dont 64% de plaisanciers, 23% de pêcheurs embarqués et 12% d activité mixte plaisance/pêche embarquée ou du bord (Figure 110). A noter que le matin, un concours de pêche de la société nautique du Rouet avait lieu dans le secteur. 5% 17% 11% 1% 23% 78% Rigide Voilier 64% Pêche Plaisance Pêche/Plaisance Semi-rigide Plai/pêche au bord Figure 110 : Type de navire présent autour du Mornas le 17 août 2014 et répartition des activités pratiquées à bord Sur les 81 embarcations comptabilisées, il y avait déjà 13 embarcations présentes sur zone à l arrivée de l observateur du PMCB à 9h (Figure 109). A son départ à 19h, il en restait 4. Pour ces 17 embarcations on ne pourra donc pas connaitre le temps passé sur zone. La plupart des bateaux fréquentant la zone arrivent avant midi, mais les arrivées peuvent s échelonner tout au long de la journée. Le pic de départ se situe entre 15 h et 17 h (Figure 111) h 10h-11h 11-12h 12h-13h 13h-14h 14h-15h 15h-16h 16h-17h 17h-18h Apres 18h Nb bateaux arrivant Nb bateaux partant Figure 111 : Heures d arrivées et heures de départs des bateaux au mouillage autour des îlots du Mornas le 17 août Etude de cas anse de Bonnieu. Comptage du 18 août 2013 Un suivi de la fréquentation des plaisanciers sur un cycle journalier a été effectué par le PMCB en période de pointe le dimanche 18 août 2013 dans l anse de Bonnieu. Ce site de mouillage forain est fréquenté, avec 99 bateaux recensés lors des 10 jours de comptage estival en 2013, soit une moyenne de 9,9 bateaux/jour et un nombre maximal de 23 bateaux/jour cet été Le pic maximal a été enregistré en 2012, avec 34 navires dans l anse. Un agent du PMCB (S. Coudre) s'est posté à la pointe de l'entrée de la calanque et a noté les allées et venues des bateaux de plaisance entre 9h et 19 h en continu, ainsi que l'heure d'arrivée et de départ, la longueur et le type de navire ainsi que leur position au mouillage dans l anse, qui présente une superficie de 3.5 ha et a été subdivisé en 4 zones (Figure 112), selon l éloignement dans la calanque. Parc Marin de la Côte Bleue 135

138 Figure 112 : Zonage utilisé pour le suivi journalier en continu de la fréquentation plaisancière et des mouillages dans l anse de Bonnieu le 18 août Un total de 28 bateaux de plaisance 11 a été observé entre 9h et 19h, dont 75% ont mouillé dans la calanque au moins une fois (Figure 113). Sur les 21 bateaux ancrés, 21% ont pêché à la ligne, 4% ont chassé et 21% ont effectué du snorkeling, tandis que 29% n ont pas pratiqué d autres activités. Pratique des bateaux présents dans la c alanque Mouillage Pêche S norkeling C hasse Aucune actvitée Passage 9 Pratique des bateaux en fonc tion de leur ac tivité et de la zone de m ouillag e 25% 21% 8 7 P êche 6 S norkeling Nbr de bateaux C has s e Aucune actvitée P as s age 21% % Caractéristiques et flux des navires au mouillage 4% La plupart des navires sont des voiliers (47%) et de type rigide (42%), contre seulement 11% de pneumatiques. La taille des embarcations se répartie de façon régulière : 35% de moins de 6 m, 35% de 6-10 m et 25% de m, contre seulement 5% de navires de plus de 15 m de longueur (soit 49 pieds, Figure 114). Le nombre moyen de personnes à bord est de 3,03 (85 personnes sur 28 bateaux). 0 Total Zone A Zone B Zone C Figure 113 : A gauche, la répartition en pourcentage des activités des 28 bateaux recensés dans l anse de bonnieu par le PMCB le 18 août A droite, la répartition des activités en fonction de la zone de mouillage. Zones R épartition des bateaux prés ents en fonc tion de leur taille R épartion des bateaux en fonc tion de leur taille et de la zone de mouillage 0-6 m 6-10 m m + 15 m 5% m 25% 35% m Nbr de bateaux m + 15 m 2 35% 0 Total Zone A Zone B Zone C Figure 114 : A gauche, la répartition en pourcentage de la taille des 28 bateaux recensés dans l anse de bonnieu par le PMCB le 18 août A droite, la répartition de la taille en fonction de leur zone En plus des 28 navires de plaisance, il a été observé 4 kayaks, 3 paddles et plusieurs chasseurs sous-marins venant du bord dans la journée du 18 août Parc Marin de la Côte Bleue 136

139 Le temps moyen de séjour des bateaux dans la calanque est de 2h08 ± 1h13, avec des variations importantes (minimum de 1 minute et maximum de 7h16). Les heures d arrivées des navires sont principalement comprises entre 11h et 12 h (29% des bateaux), tandis que le pic de départ se situe entre 14 et 16 h (46% des bateaux, Figure 115). Toutefois, les flux d arrivée et de départ sont ventilés sur toute la journée, avec 36% des bateaux qui sont arrivés au mouillage avant midi et 21% qui arrivent en fin d après-midi, à partir de 16h. Si le pic de départ est entre 14 et 16 h (46% des bateaux), les départs s échelonnent jusqu en fin de journée entre 16 et 19 h (25% de départ). Ces horaires d utilisation de la calanque traduisent le fait que les plaisanciers choisissent d'arriver principalement avant la pause déjeuner, mangent à bord et rentrent dans l'après-midi. Pour ce qui est des arrivées dans l après midi (après 14 h), 50% d entre eux étaient là juste pour visiter (sans mouillage) et 20% sont restés après 19 h, certainement pour y passer la nuit. Heure d'arrivée des embarc ations Heure de départ des embarc ations <9h 9h-10 10h-11h 11h-12h 12-13h 13-14h 14-15h 15-16h 16-17h 17-18h 18h-19h <10h 10h-11h 11h-12h 12-13h 13-14h 14-15h 15-16h 16-17h 17-18h 18h-19h >19h Figure 115 : Heures d arrivées et heures de départs des bateaux au mouillage dans l anse de Bonnieu le 18 août Si on ne comptabilise que les mouillages (20 bateaux), chaque tranche horaire comptabilise entre 2 et 4 bateaux (Figure 116). Le temps moyen d ancrage est de 2 heures 40 minutes. A noter que parmi les bateaux ayant passé plus de 5 heures au mouillage ou la nuit, on retrouve 4 voiliers et 1 rigide, ce qui est logique car ils sont habitables et peuvent passer une nuit à l'ancre. La répartition spatiale des mouillages montre que la plupart des navires mouillent en zone C (42%), qui est la zone la plus proche de la calanque (mouillage préférentiel et sécuritaire, car il permet d être le mieux abrité au vent et à l agitation de la mer). Les autres bateaux se répartissent de manière homogène entre les zones A et B avec respectivement 26 et 32% des navires au mouillage (Figure 116). Aucun navire na été observé dans la zone D car cette zone est interdite d accès et correspond à la ZIM/ZIEM (zone d interdiction de mouillage et zone interdite aux engins à moteurs) mise en place par la police municipale de Martigues et le PMCB en 2013 afin de protéger les grandes nacres. Cette zone est matérialisée par 5 bouées. Cette ZIM/ZIEM occupe près de 60% de la surface de la calanque. R épartition s patiale des mouillag es R épartion des embarcation en fonction de leur temps de prés ence R igide S emi R igide Voilier Zone A Zone B Zone C 42% 26% 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 32% 0 30mn-1h 1h-2h 2h-3h 3h-4h 4h-5h >5h Inconnu Figure 116 : A gauche, répartition spatiale des navires au mouillage dans l anse de Bonnieu (découpage en 3 zones sur la Figure 112). A droite, temps de séjour au mouillage selon le type de navire. 25% des navires recensés à Bonnieu le 18 août 2013 sont simplement de passage et visitent la calanque en transit, sans action de mouillage. Typiquement, cela se traduit par un bateau entrant dans la calanque, se dirigeant vers le fond et ressortant de la calanque quelques minutes plus tard. Les bateaux en transit sont de type rigide (4 bateaux) et de type pneumatique (3 bateaux). Ces navires sont essentiellement de petite taille et se répartissent entre la catégorie moins de 6 mètres (86 %) et la catégorie 6 à 10 mètres (14 %). Aucun voilier ni de gros navire n a été observé en transit dans la calanque. Le temps moyen de visite des bateaux en transit est entre 2 et 3 minutes. C est dans l après midi où les passages de bateaux visitant la calanque sont les plus nombreux (71 % entre 14 et 18 h). Ceci peut s'expliquer par le fait qu à ces horaires les plaisanciers sont en train de naviguer (soit pour se rendre sur le site ou ils vont passer l après midi, soit pour rentrer au port en fin de journée) et ils en profitent pour visiter la calanque. Parc Marin de la Côte Bleue 137

140 Etude de cas île de l Elevine. Comptage du 18 août 2012 En 2012, un suivi de la fréquentation des plaisanciers, mais également des plongeurs a été effectué autour de l île de l Elevine par un agent du PMCB (M. Cassien) sur un cycle journalier entre 9h et 19h en période de pointe le dimanche 18 août 2012 (Cassien, 2012). Le secteur de comptage a été préalablement subdivisé en 8 zones (Figure 117) ; le zonage dépendant de la nature des fonds (herbier, sable, roche), des usages (sites de plongée, mouillage forain près de la plage de galets) et de l éloignement de l île. Figure 117 : Zonage de l île de l Elevine, subdivisé en 8 zones pour le comptage en continu du 18 août Le zonage dépend de la nature des fonds (herbier, sable, roche), et des usages (sites de plongée, plage ou les plaisanciers mouillent) et de l éloignement de l île. Au total 124 embarcations ont été recensées lors de la journée d étude : 80 rigides, 29 semi-rigides, 6 voiliers, 5 kayaks et 4 jetski. La Figure 118 décrit les différents types d embarcations observées tout au long de la journée d observation. On constate que plus de la moitié des embarcations observées sont des embarcations rigides (65%). Les semi-rigides représentent près d un quart des observations. Le reste (12%) étant réparti de manière à peu près égale entre les voiliers, les kayaks et les jets ski. Les classes de tailles observées au sein des embarcations recensées se répartissent assez également entre la classe de taille des 0-6m et celle des 6-10m (respectivement 43% et 42%, Figure 118). Les 0-6m regroupent majoritairement les semirigides (à l exception de ceux utilisés par les clubs de plongée et ceux proposés en location) ainsi que la totalité des kayaks et des jet-ski. La classe des 6-10m étant, quant à elle, associée aux rigides. Les classes restantes, c est-à-dire les 10-15m et les >15m sont associées à des embarcations de type voiliers et rigides. Les voiliers représentent en majorité une classe de taille >12m. Le temps de présence moyen au mouillage constaté lors de l étude est de 2h24 ± 1h29 avec un temps minimum de 5 min et un maximum de 6h22. Les embarcations présentes moins de 15 min sur zone ont été considérées comme de passage. Sur un total de 124 embarcations recensées, 21% sont restées de 1h à 2h (26 embarcations), 22,5% de 2h à 3h (28 embarcations), 12% de 3h à 4h et de 4h à 5h soit une quinzaine d embarcations dans les deux cas. Enfin, seulement 5% ont mouillées pendant une période supérieure à 5h (Figure 119). Parc Marin de la Côte Bleue 138

141 Semirigide 23% Jet ski 3% Kayak 4% 10m - 15m 14% >15m 1% 0m - 6m 43% Rigide 65% 6m - 10m 42% Voilier 5% Figure 118 : Représentation du type (à gauche) et des classes de taille (à droite) des embarcations présentes dans la calanque de l Elevine. Ce sont les embarcations de type rigides qui sont le plus présentes sur l ensemble des classes horaires, les semirigides et les voiliers terminent le classement. Cette observation peut s expliquer par l effectif de chacune de ces catégories sur l ensemble de la journée d étude (Figure 118): un plus grand nombre de rigides ayant été recensé, suivi par les semi-rigides et les voiliers. Cette catégorie, souvent de plus grande taille que les semi-rigides offre un espace et un confort supérieur aux plaisanciers leur permettant de rester plus longtemps en mer et sur zone. En effet, on retrouve une forte proportion de cette catégorie pour un temps passé en mer relativement important (de 4 à 5h, voire plus). Au contraire, les semi-rigides présentant un moindre confort, ont tendance à limiter le temps de présence sur zone, cas mis à part des débarquements sur la plage. La faible proportion des voiliers sur la journée face aux semi-rigides et surtout face aux rigides, malgré une plus taille plus importante, peut s expliquer par des conditions météorologique défavorables à leurs navigations ce jour là : peu voire pas de vent, limitant leur déplacements. Nb d'embarcation Total Inconnu <15mn 15mn-1h 1h-2h h-3h 3h-4h 4h-5h 6 >5h Rigide Semi Rigide Voilier Jet Ski Kayak <15mn 15mn-1h 1h-2h 2h-3h 3h-4h 4h-5h >5h Inconnu Figure 119 : Temps de séjour des embarcations recensées dans la calanque de l Elevine en août A gauche : tous navires confondus ; à droite : détail par type d embarcations. La Figure 120 présente de manière chronologique, le nombre d arrivées et de départs dans la calanque de l Elevine. La majeure partie des arrivées sur site se font entre 10h et 14h: 12% des arrivées s effectuent entre 10 et 11h ainsi qu entre 13 et 14h, près de 16% ont lieu entre 11h et 12h et entre 12h et 13h. Puis, dès 16h, la tendance est à la diminution du nombre d embarcations arrivant dans la calanque et à une augmentation des départs. Quinze pour cent des départs se font entre 16 et 17h, 14,5% entre 17 et 18h et enfin 12% entre 18 et 19h. On note tout de même de fort départ entre 13h et 15h (11% entre 13 et 14h et 16% entre 14 et 15h). Cette tendance peut être attribuée à un départ des plaisanciers venu sur zone pour déjeuner. La morphologie de la calanque, et notamment la passe entre l île et le continent, permettant de mouiller au calme. Parc Marin de la Côte Bleue 139

142 Heure D'arrivée Heure de départ Nb d'embarcation Total <9h h-10 10h-11h 11h-12h 12-13h 13-14h h 15-16h 16-17h 17-18h 2 18h-19h Total <10h 10h-11h 11h-12h 12-13h 13-14h 14-15h 15-16h 16-17h 17-18h 18h-19h Figure 120 : Représentation du nombre d embarcation selon la tranche horaire d arrivée (à gauche) et de départ (à droite) autour de l île de l Elevine le 18 août >19h Malgré le fort taux de départ constaté entre 13h et 15h, le pic de fréquentation est observé entre 12h et 15 (Figure 121). La courbe montre une augmentation de la présence plaisancière entre 9h et 14h, passant de 15 à 61 embarcations (respectivement de 12% de la fréquentation journalière sur zone à 50%). Prés de 45% de la fréquentation de la journée est présente sur zone entre 12 et 13h ainsi qu entre 14 et 15h. Le pic atteint près de 50% de la fréquentation journalière. A 14h, point d inflexion de la courbe, le nombre d embarcation diminue peu à peu passant de 61 à 24 embarcations ; soit une diminution sur zone de près de 25% (passant de 43,5% entre 14 et 15h à 20% entre 18 et 19h). Cette observation tend à confirmer l hypothèse que la calanque serve "d aire de repos" aux plaisanciers pour s abriter lors de leur repas, tout en leur permettant d avoir accès à une plage privilégiée puisque peu accessible. Nb d'embarcation h-10h 10h-11h Pic de fréquentation 11h-12h 12h-13h 13h-14h 14h-15h 15h-16h 16h-17h 17h-18h 18h-19h ,26 3,50 Total Zone 1 13,00 20,45 2,09 Zone 2 Zone 3 Zone 4 0,50 0,69 2,20 0,92 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Figure 121 : Répartition temporelle du nombre d embarcations présentes dans la calanque de l Elevine le 18 août 2012 (à gauche). Répartition spatiale et représentation du nombre d embarcation par hectare et par zone (à droite). La majorité des embarcations sont présentes dans les zones 2 et 3. Ces zones constituent la zone de passe et la zone à proximité de la plage. De ce fait, elles constituent un intérêt certains pour les plaisanciers puisqu elles offrent un abri face au vent et courants marin tout en permettant un accès rapide à la plage. Ainsi, plus de 57% des embarcations présentes sur zones durant la journée d observation se sont concentrées sur ces deux zones, dont les superficies sont les plus faibles de la calanque. Près de 21% de la fréquentation journalière c est concentrés sur une zone de 2 ha (zone 2) et plus de 36% sur une zone de 2,2 ha (Zone 3). Ce sont d ailleurs ces zones qui présentent les plus fortes valeurs d embarcation à l hectare avec 13 embarcations/ha pour la zone 2 et 20 embarcations/ha pour la zone 3. Ces observations ne sont sans conséquence car c est sur ces deux zones que se trouve la quasi-totalité de l habitat "Herbier de Posidonie" de la calanque (Figure 117, code couleur vert clair). Un impact non négligeable peut être imputé aux multiples ancrages réalisés sur ces zones par les plaisanciers. Il serait intéressant de mesurer de manière plus précise l impact de ce tourisme de plaisance sur cet habitat. Le but étant à termes de vérifier si les Nb d'embarcation / ha Zone 8 Parc Marin de la Côte Bleue 140

143 ancrages se font dans les zones couvertes d Herbier de Posidonie et de quantifier les ancrages multiples sur l Herbier afin de quantifier le réel préjudice observé. Zoom sur les navires de plongée Durant une période de 9h30, huit clubs de plongée et un bateau privé (quatre plongeurs) ont été recensés dans le sectgeur de l Elevine. Trois sites bien distincts sont réputés et connus des plongeurs locaux : un spot sur la partie Ouest de la calanque permettant l accès aux yeux de Chat et à Frappao, un autre autour de l île de l Elevine et le dernier autour de la partie Est de la Calanque permettant l accès au spot du Moulon et de Beaume-Rousse. Durant cette journée, on constate que 5 clubs ont occupé le coté Est de la calanque (Moulon / Beaume-Rousse), 2 clubs ont mouillé à l Ouest (Frappao) de la calanque; tandis que 2 clubs sont restés autour de l île (Figure 122). Figure 122 : Emplacement des zones de mouillage des clubs dans et autour de la calanque de l Elevine le 18 août Les clubs de plongée sont restés en moyenne 1h10 ± 21 min sur zone avec un maximum d 1h55 et un minimum de 35 min. Cela représente, sur les 9h30 de l étude, une tranche horaire de 6h de présence répartie sur 3h en matinée et 3h en après-midi (respectivement de 9h35 à 12h35 puis de 13h15 à 16h10) Suivi de la fréquentation sur un cycle annuel complet Dans le cadre du projet PAMPA, le Parc Marin a suivi la fréquentation sur l ensemble de la Côte Bleue durant un cycle annuel complet, avec un rythme d'échantillonnage de 5 sorties de comptages par mois. Le planning des sorties tient compte de la répartition des jours «semaine» et «week-end», avec un échantillonnage de 3 jours «semaine» et de 2 jours «week-end» par mois. Les jours d échantillonnage ont été tirés au sort (échantillonnage aléatoire simple). La durée moyenne des sorties varie selon la fréquentation et les conditions météorologiques, entre 3h et 8h (cas des pics de fréquentation). Sur une année complète, le nombre total de personnes fréquentant la Côte Bleue est de pour les 59 sorties effectuées par le PMCB. Parmi elles, 62% pratiquent la pêche (soit un cumul de personnes), 19,3% la plongée (3330 personnes) et 18,7% la plaisance (3239 personnes, Tableau 41). Pour les pêcheurs récréatifs, 1671 chasseurs sous-marins ont été recensés, 4373 pêcheurs du bord et 4707 pêcheurs de loisir en bateaux, soit en moyenne par sortie 28 chasseurs, 74 pêcheurs du bord et 80 pêcheurs embarqués (Tableau 41). Parc Marin de la Côte Bleue 141

144 Tableau 41 : Fréquentation observée (en nombre de chasseurs, de pêcheurs du bord et de bateaux) selon les mois considérés pour les 59 sorties de comptages sur la Côte Bleue, d avril 2008 à mars 2009 (projet PAMPA, Charbonnel et al., 2013). Mois/nombre Chasseurs Pêcheurs bord Pêcheurs embarqués Plaisanciers Plongeurs janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre Total Variations temporelles de la fréquentation La Figure 123 représente les fluctuations dans la fréquentation au cours de l année. Les variations saisonnières de la fréquentation des 3 catégories de pêcheurs récréatifs (du bord, embarqués et chasseurs) décrivent globalement la même tendance : la fréquentation est minimale durant l hiver, avec une montée en charge durant le printemps et logiquement, les pics de fréquentation maximale sont observés lors de la période estivale (juillet-août). Figure 123 : Variations mensuelles des fréquentations sur la Côte Bleue, selon les catégories d usagers : pêche embarquée (en bleu), pêche du bord (en rouge), chasseurs sous-marins (en vert), plaisanciers (en orange) et plongée (en bleu clair). N= 59 sorties (Charbonnel et al., 2013). Parc Marin de la Côte Bleue 142

145 Ceci s explique par le fait de l augmentation de la population (touristes) durant les vacances et les périodes chaudes de l été sur la Côte Bleue. Cette dernière population correspond majoritairement aux «petits pêcheurs», pour qui la pêche représente plutôt un divertissement en famille. Pour les pêcheurs embarqués (en bleu), on observe également un pic secondaire de fréquentation en automne et en hiver, lors de la période de reproduction et de fraie des daurades et des sars à tête noire, avec des pêcheurs réguliers et expérimentés pêchant sur les roches du large. Pour les chasseurs sous-marins (en vert), le pic maximal est observé durant le mois d avril, suivis par les mois de juillet-août. Pour les activités de non prélèvement, la plaisance montre également un pic maximal en juillet-aout, tandis que la pratique de la plongée est plus étalée dans l année, à partir d avril jusqu en septembre (Figure 123). Essai d extrapolation annuelle A partir des 59 jours de comptages, un essai d extrapolation à l année a été effectué lors du projet Pampa, en prenant en compte plusieurs variables explicatives, comme le type de jour (week-end, semaine), le type de mois et la saison. Néanmoins, les conditions météorologiques (force et direction du vent, état de la mer) et la nébulosité, qui conditionnent également les sorties, n ont pas été directement prises en compte dans ces premiers calculs. Au total, le nombre de pêcheurs fréquentant la Côte Bleue extrapolé à l année est de pêcheurs sous-marins, pêcheurs du bord et pêcheurs embarqués pour bateaux (Tableau 42), soit un nombre total qui atteint pratiquement pêcheurs/an sur la Côte Bleue, dont 35% en période estivale. Pour les activités de non prélèvement, le nombre de bateaux de plaisanciers est évalué à navires pour plaisanciers, tandis que le nombre de plongeurs 12 est de par an. Le nombre global de personnes estimé par extrapolation atteint usagers en mer par an. On constate une bonne estimation des calculs, avec un intervalle de confiance inférieur et supérieur élevé (valeurs faibles resserrées autour de la moyenne). Tableau 42 : Essai d extrapolation annuelle de la fréquentation réalisé lors du projet PAMPA, à partir des comptages de fréquentation effectués par le PMCB sur un cycle annuel (59 jours). Chaque valeur extrapolée est encadrée par un intervalle de confiance. dm = donnée manquante (Charbonnel et al., 2010, 2013 ; Le Direach et al., 2011 ; Pelletier et al., in prep). Nombre Pêcheurs du bord Chasseurs Pêcheurs embarqués / nombre bateaux Plaisanciers / nombre bateaux Plongeurs Observé (n=59) / / Extrapolé/an / / Intervalle de confiance IC- Intervalle de confiance IC / dm / / dm / Il convient néanmoins d être extrêmement prudent avec ces extrapolations, compte tenu de la variabilité de la fréquentation, selon les conditions météorologiques, les heures, les jours et les mois Comptages de fréquentation harmonisée avec le Parc National des Calanques Le Parc Marin de la Côte Bleue est associé depuis 2012 au Parc National des Calanques pour réaliser des comptages harmonisés à l échelle de la Rade de Marseille durant la période estivale. L idée est d effectuer des comptages de fréquentation sur des journées communes et aux mêmes horaires (14h-16h) sur l ensemble du littoral entre La Ciotat, les Calanques, le Frioul et la Côte Bleue par 3 équipes en mer couvrant les 3 secteurs. Le choix de passer à 2 comptages par mois de juillet à septembre pour le suivi harmonisé de 2013 fait que ces comptages ont été intégrés au suivi de fréquentation «classique» du Parc Marin. Un exemple des résultats obtenus montre que pour l été 2013, le pic de fréquentation maximum a été observé le 14 juillet sur la Côte Bleue, où 387 bateaux de plaisance étaient présents (soit 26% des bateaux comptabilisés de la Côte 12 - Néanmoins, l activité plongée a été fortement sous-échantillonnée, les rotations des plongeurs ne correspondant pas souvent aux horaires des comptages fréquentation. Lors du programme européen Empafish, les clubs de plongée déclaraient une moyenne de 4149 plongée/an/club, soit près de plongées/an (Alban et al., 2008 in Roncin et al., 2008). Parc Marin de la Côte Bleue 143

146 Bleue à la Ciotat ce jour là), 12 jet-ski, 33 kayaks (17%) et 15 paddle (52%). La typologie des bateaux montre que la plupart sont des vedettes de 6 à 15 m (51%) et des vedettes de moins de 6 m sur la Côte Bleue (22%, Figure 124). Ces résultats indiquent que la typologie peut être différente d un secteur à l autre, avec par exemple une majorité de vedette de moins de 6 m au Frioul, et des voiliers de plus de 15 m dans la baie de Cassis (Figure 125). Typologie des 387 bateaux - Côte Bleue - 14 juillet ; 1% 42; 11% 196; 51% 86; 22% 58; 15% 2; 0% semi rigide voilier < 15 m voilier > 15 m vedette < 6 m vedette 6 à 15 m vedette > 15 m Figure 124 : Typologie des bateaux (semi-rigide, vedette (<6 m, 6-15 m et >15 m), voilier (<15 m et >15 m) recensés le 14 juillet 2013 sur la Côte Bleue lors des comptages harmonisés. Un des intérêts de ces comptages est d avoir une photographie instantanée de l occupation du littoral par les plaisanciers, mais aussi de mieux pouvoir apprécier les reports d usages d un site à l autre, suite à la mise en fonctionnement du Parc National des Calanques et certaines restrictions d usages (zones de non prélèvement). A partir de ces données de comptages en commun le Parc National des Calanques édite sous système d information géographique des cartes d occupation du littoral, avec une approche de répartition par zones et un code couleur selon les densités de bateaux observés, ce qui permet visuellement de repérer instantanément les zones à forte occupation. 250 Comptage harmonisé du 14 juillet 2013 Typologie de bateaux tous secteurs semi rigide voilier < 15 m voilier > 15 m vedette < 6 m vedette 6 à 15 m vedette > 15 m Figure 125 : Typologie des bateaux (semi-rigide, vedette (<6 m, 6-15 m et >15 m), voilier (<15 m et >15 m) recensés le 14 juillet 2013 lors des comptages harmonisés. Pour la Côte Bleue, la plupart des zones sont de couleur jaune (densité inférieure à 3 bateaux) ou orange (3 à 18 bateaux), mais certaines zones comme les fonds de calanques sont de couleur rouge (18 à 34 bateaux), voire marron (34 à 50 bateaux), cas de l anse Méjean (Figure 126). Parc Marin de la Côte Bleue 144

147 Figure 126 : Exemple de carte de répartition de la fréquentation, éditée sous SIG par le Parc National des Calanques Enquêtes socioéconomiques et perceptions des usagers Perception des pêcheurs récréatifs Compte tenu de l attractivité de la Côte Bleue, de sa facilité d accès et de la proximité avec les centres urbains (Marseille, Berre, Martigues), le territoire de la Côte Bleue est très fréquenté par les usages maritimes récréatifs. L effort de pêche est important sur le littoral, avec des techniques de pêche très diversifiées et ciblées selon les espèces souhaitées et les saisons (pêche à la palangrotte, à la canne, de fond/au bouchon, turlutte, traîne, palangre, jig (dandinette), leurre/spinning, surf-casting, foène, pêche à la pierre à la moule, chasse sous-marine, récoltes diverses sur le littoral, pêche aux oursins ). Cet effort de pêche est également varié et multiple, aussi bien au niveau de la répartition spatiale (digues des ports, plages, littoral rocheux, bande côtière et large) et temporelle, qui s exerce à toute heure de la journée et de la nuit et quelle que soit la saison. Si les techniques de pêche sont connues, l effort et les productions de pêche commencent à peine à faire l objet de suivis précis. Plusieurs séries d enquêtes ont été menées par le Parc Marin entre 2006 et 2013 et ont permis de mieux caractériser les pêcheurs de loisirs: qui sont-ils?, comment pêchent-ils?, où pêchent-ils?, que pêchent-ils? et en quelle quantité? Dans le cadre du projet Pampa, des enquêtes par questionnaires directs ont été menées entre le printemps 2007 et le printemps 2009 auprès de 2251 pêcheurs, soit 1795 questionnaires posés (1044 pêcheurs du bord, 534 pêcheurs embarqués, 175 chasseurs sous-marins et 42 refus, soit seulement 3%). L effort d échantillonnage a nécessité 97 jours d enquêtes à terre et 57 jours en mer. Au total, 40 questions ont été posées, portant sur : (i) les conditions et Parc Marin de la Côte Bleue 145

148 pratique de la pêche de loisir ; (ii) la perception des réserves marines et des réglementations ; (iii) des informations de nature socio-économique ; (iv) une analyse précise des captures et de l effort de pêche (Charbonnel et al., 2009, 2013 ; Le Direach et al., 2011). Les résultats sont détaillés dans les chapitres suivants, pour chaque activité concernée (pêche embarquée, du bord et chasse sous-marine) Perceptions des pêcheurs embarqués Sur les 534 pêcheurs embarqués enquêtés, le pêcheur type de la Côte Bleue est un homme (92%) âgé de 56 ans, avec une majorité de retraités (50%). Il pêche depuis plus de 20 ans (70%), quasi-exclusivement sur la Côte Bleue (82%), toute l année (52%) et plutôt le matin (70%). Il pêche en moyenne 4h56 par jour et 44,4 jours/an, avec 1,8 cannes et 3 hameçons (taille moyenne 8,3) et estime pêcher 59,8 kg/an. Le budget est élevé, avec en moyenne 1629 /an, principalement du fait des dépenses liées au bateau (entretien, carburant). Ce budget est globalement 4 fois plus élevé que les autres types de pêches. Seulement un tiers (32%) des pêcheurs embarqués sont affiliés à un club de pêche ou à une société nautique. Ils connaîssent le Parc Marin (73%) et pensent être suffisamment informé sur les réglementations (65%). Un peu plus de la moitié des pêcheurs (56%) connaît l existence de tailles minimales de captures. 74% des pêcheurs pense que les réglementations sont bien adaptées, mais pas respectées (50%). Le pêcheur embarqué estime que l impact des réserves sur l environnement est très positif (76%) ou plutôt positif (19%) et seuls 0,5% des pêcheurs embarqués indiquent un impact négatif. Il pense que l impact des réserves sur sa propre activité de pêche est également positif (60%), même si 34% des pêcheurs pensent que l impact est neutre. A la question «quelle solution vous paraît la mieux adaptée pour soutenir la pêche côtière», 35% des pêcheurs Concentration des bateaux de pêche récréative sur les roches du large. Photo B. Daniel/PMCB embarqués proposent la création d une nouvelle réserve marine, 17% suggèrent de mieux faire respecter la réglementation existante. 10% proposent de fermer la pêche pendant la reproduction (repos biologique) et 30% ont d autres suggestions. Moins de 5% des pêcheurs suggèrent d instaurer des quotas de pêche (5%), d augmenter les mailles (2%) ou de créer une licence de pêche (0,3%). Sur les 381 bateaux géolocalisés, la plupart sont originaires de la Côte Bleue et proviennent majoritairement des ports de Carry-le-Rouet (23%), de Martigues (13%) et de Sausset les Pins (13%). Néanmoins, 24% des bateaux proviennent de l Ouest de Marseille (port de l Estaque-Corbières-La Lave). La grande majorité des bateaux enquêtés ont une taille moyenne de 5-7 m (69%) et sont à plus de 94% des rigides Perceptions des pêcheurs du bord Sur les 1044 pêcheurs du bord enquêtés, le pêcheur type de la Côte Bleue est un homme (92%) âgé de 51 ans qui pêche depuis plus de 20 ans (62%), très souvent sur la Côte Bleue (63%), généralement toute l année (53%) et plutôt le matin (47%). Il pêche en moyenne 4h30 par jour et 55 jours/an, avec 2,1 cannes munies de 2,4 hameçons (taille moyenne 8,1) et estime pêcher 24,5 kg/an. Le pêcheur du bord dépense en moyenne 417 euros par an, avec un budget compris entre 50 et 150 euros par an pour 34% des pêcheurs. Le pêcheur du bord n est pas affilié à une structure de pêche (seulement 3% des pêcheurs appartient à un club de pêche) et ne connait pas le Parc Marin en tant qu AMP (53%) et n est pas suffisamment informé sur les réglementations (à 61%). Il pense néanmoins que les réglementations sont bien adaptées (57%), mais pas respectées (41%). Le pêcheur du bord estime en grande majorité (86%) qu il n est pas associé aux processus de décision du Parc Marin. Il pense que l impact des réserves sur l environnement est très positif (62%) ou plutôt positif (25%) et seuls 1% des pêcheurs du bord indique un impact négatif. En revanche, seulement 28% des pêcheurs du bord indiquent que l impact des réserves sur leur propre activité de pêche est positif (60%), tandis que pour la majorité (59%) l impact est considéré comme neutre. Les pêcheurs du bord sont ceux qui connaissent le moins l existence de tailles minimales de captures, avec 63% qui ignorent les mailles (Figure 127). Parc Marin de la Côte Bleue 146

149 % % % % Compte-rendu des travaux scientifiques du PMCB. Années , , ,14 75,47 63,08 très positif très négatif 60 8,54 59,80 4,12 Positif plutôt positif NSP ,62 19,14 32,31 plutôt négatif NSP neutre ,59 4,90 33,47 53,53 neutre Négatif 7,30 0 4,58 2,96 3,08 pêche du bord pêche embarquée pêche sousmarine 0 5,23 1,84 1,76 pêche du bord pêche embarquée pêche sousmarine Impact des réserves sur l'environnement Impact des réserves sur leur activité de pêche ,58 14,29 4, ,83 2,89 19,14 1,89 23,85 2,31 27,69 très positif très négatif ,03 55,58 76, ,45 35,58 plutôt positif plutôt négatif 40 Oui Non NSP 62, ,09 28,30 41,54 neutre 20 44,42 23,30 0 pêche du bord pêche embarquée pêche sousmarine Impact des réserves sur l'économie locale 0 pêche du bord pêche embarquée pêche sous-marine Connaissance des tailles minimales de captures Figure 127 : Perception des pêcheurs de loisirs de la Côte Bleue concernant l impact des réserves marines sur l environnement, sur leur activité de pêche et sur l économie locale. En bas à droite : connaissance des mailles de captures (Charbonnel et al., 2013). A la question «quelle solution vous paraît la mieux adaptée pour soutenir la pêche côtière», 28% des pêcheurs du bord suggèrent de mieux faire respecter la réglementation existante et 27% pensent qu il faut créer une nouvelle réserve marine. 12% proposent de fermer la pêche pendant la reproduction des poissons (repos biologique). Moins de 5% suggèrent d augmenter les mailles ou d instaurer des quotas de pêche, et seulement 1% propose l instauration d une licence de pêche (Figure 128). 30 Pêcheurs du bord : solutions pour soutenir la pêche Nouvelle réserve marine Autre Respecter réglementation Fermer pêche Quotas de pêche Augmenter tailles Licence de pêche certaines périodes minimales Figure 128 : Solutions évoquées par les pêcheurs du bord pour soutenir la pêche côtière. Parc Marin de la Côte Bleue 147

150 Perceptions des chasseurs sous-marins D après les réponses des 175 chasseurs, le pêcheur sous-marin type est un homme (98%) âgé de 36 ans qui pêche le plus souvent sur le site «Côte Bleue Marine» (60%), toute l année (70%), plutôt les week-ends (36%) et le matin (52%). Il pêche en moyenne 3h10 par jour et 59,9 jours/an 13, avec 1,5 fusil harpon et estime pêcher 50 kg /an. Il chasse le plus couramment à une profondeur de 9,9 m, en utilisant principalement la technique de l agachon (51%). Les autres techniques de chasse pratiquées sont la chasse à trou (19%), l indienne (16%) et la coulée (13%). La situation est contrastée sur l ancienneté de la pratique, avec 31% des chasseurs qui pratiquent depuis plus de 20 ans et 29% dont la pratique est récente (1 à 5 ans). Il connait le PMCB (72%) et pense être suffisamment informé sur les réglementations (71%). Il estime que les réglementations sont bien adaptées (79%), et qu elles sont respectées (51%), contrairement aux autres pêcheurs du bord et embarqués. En grande majorité, il pense que l impact des réserves sur l environnement est très positif (63%) ou plutôt positif (32%) et seuls 0,8% des chasseurs indiquent un impact négatif. Les avis sont plus partagés sur l impact des réserves sur leur propre activité de pêche : 41% des chasseurs considèrent qu il est positif, tandis que 54% pensent qu il est neutre. Les chasseurs sous-marins sont ceux qui connaissent le mieux l existence de tailles minimales de captures, à 77% d entre eux, contre 56% des pêcheurs embarqués et seulement 37% des pêcheurs du bord (Figure 127). Le chasseur dépense en moyenne 434 euros par an, avec un budget compris entre 50 et 150 euros par an pour 36% des chasseurs. Il n est majoritairement pas affilié à une structure ou fédération de chasse de pêche (71%). A la question «quelle solution vous paraît la mieux adaptée pour soutenir la pêche côtière», 24% des chasseurs sous-marins proposent la création d une nouvelle réserve marine, 19% suggèrent de fermer la pêche pendant la reproduction (repos biologique). 17% évoquent de mieux faire respecter la réglementation existante et 22% ont d autres suggestions. Moins de 10% des chasseurs suggèrent d augmenter les mailles (9%), d instaurer des quotas de pêche (8%), ou de créer une licence de pêche (0,8%) Perception des plongeurs Des enquêtes sur l activité plongée ont été effectuées par le PMCB en 2006 auprès de 17 centres de plongée et de 689 plongeurs individuels, lors du programme européen «Empafish» (Alban et al., 2008 ; Roncin et al., 2008 ; Oblin, 2006). Un questionnaire spécifique a été proposé, portant sur les pratiques, la perception sur les Aires Marines Protégées et des informations d ordre socio-économiques. Le questionnaire proposé aux plongeurs individuels comporte 25 questions et 3 thématiques. Le temps d entretien du plongeur sondé est court, d environ 7-8 minutes. Le questionnaire proposé aux 17 opérateurs de plongée est plus complet, et comprend 44 questions détaillées et ciblées sur la structure, son activité (équipements, coûts), les sites de plongées et les pratiques, la connaissance de l Aire Marine Protégée PMCB et une approche cout/bénéfice de la plongée liée à l AMP. L entretien avec le responsable de chaque structure est plus long, avec une durée moyenne d environ 1 heure. Les enquêtes ont été réalisées du 22 avril au 6 juillet 2006 auprès de 689 plongeurs et des responsables de 17 centres de plongées par une étudiante en Master2 du COM (H. Oblin) et les agents du PMCB (E. Charbonnel, M. Brichet). Une majorité des plongeurs individuels (67%) connaissent l existence du Parc Marin de la Côte Bleue et ses réserves. Néanmoins, pour 75% des plongeurs, l existence des réserves n a pas joué un rôle dans leur décision de venir plonger sur la Côte Bleue, tandis que 18% indiquent un rôle modéré et 8% un rôle décisif. 68% d entre eux ont déjà plongé dans une autre réserve marine. La plupart des plongeurs (93%) pensent que les réserves marines ont un impact positif sur l environnement (1% indiquent un impact négatif et 6% ne savent pas). D autres questions ont été posées aux centres de plongées pour connaître leurs perceptions sur les bénéfices apportés par les réserves marines (Tableau 43). Les opérateurs de plongée sont unanimes pour souligner que les AMP aident à protéger la biodiversité (100% des 17 clubs interrogés) et indiquent que les réserves augmentent les abondances des poissons, aussi bien à l intérieur (88% tout à fait d accord et 12% plutôt d accord) qu à l extérieur des zones protégées (59% tout à fait d accord et 41% plutôt d accord). Les centres de plongée pensent que les réserves profitent surtout aux pêcheurs amateurs (65%), aux professionnels (41%), mais ne profitent pas aux plongeurs eux-mêmes (35%). Les opérateurs de plongée ne pensent pas que les réserves permettent d augmenter la fréquentation touristique (59%), ni ne profitent à l économie locale (48%) A noter que plus de 20% des chasseurs enquêtés estiment pêcher de 90 à 120 fois dans l année. Parc Marin de la Côte Bleue 148

151 Ils ne savent pas à 67% si le zonage du Parc Marin de la Côte Bleue permet de réduire les conflits entre usagers de la mer. En revanche, ils ne pensent pas à 47% que les réserves réduisent le braconnage et le chalutage illégal (Tableau 43). 82% des clubs informent leurs clients des règles en vigueur dans les réserves, mais ils ne mettent pas en avant (à 47%) le fait qu ils plongent dans une AMP située près de deux réserves. Tableau 43 : Questions posées aux 17 centres de plongée de la Côte Bleue sur leurs perceptions des bénéfices apportés par les réserves marines et leurs effets (en % de réponses, d après Alban et al., 2008 et Roncin et al., 2008). Effets des réserves marines Les réserves sont un moyen efficace de protéger et de conserver la biodiversité Les réserves sont un moyen efficace d accroître l abondance des ressources halieutiques dans la zone protégée Les réserves sont un moyen efficace d accroître l abondance des ressources halieutiques à l extérieur de la zone protégée Les réserves sont un moyen efficace d accroître la fréquentation touristique Les réserves profitent surtout aux pêcheurs professionnels Les réserves profitent surtout aux pêcheurs récréatifs amateurs Tout à fait d accord Plutôt d accord Plutôt pas d accord Pas du tout d accord Ne sais pas 100% 0% 0% 0% 0% 88% 12% 0% 0% 0% 59% 41% 0% 0% 0% 6% 12% 24% 35% 24% 6% 35% 12% 24% 24% 0% 65% 12% 18% 6% Les réserves profitent surtout aux plongeurs sous-marins 0% 35% 47% 12% 6% Le zonage du Parc Marin sur la Côte Bleue permet de réduire les conflits entre usagers Les réserves permettent de réduire le braconnage et la pêche illégale Les réserves ont une influence positive sur l économie locale 0% 17% 17% 0% 67% 12% 29% 6% 41% 12% 24% 18% 24% 24% 12% Les opérateurs soulignent que certains sites de plongée sont sur-fréquentés, aussi bien dans l AMP Côte Bleue (75%) qu ailleurs (80%). Cela influence d ailleurs leur choix de plonger ou non sur ces sites à 71,5%. Les opérateurs ont également répondus à plusieurs questions concernant l impact de leur activité plongée sur l environnement. 29,5% des clubs indiquent que la plongée n a pas d impact (a contrario pour 70,5% des clubs, la plongée a un impact) et 23,5% pensent que le nourrissage ne nuit pas à l environnement, mais aucun des opérateurs n indique que le nourrissage est nécessaire (pour 88%, il n est pas nécessaire à leur activité). Seulement 23,5% des structures de plongée pensent que la chasse sous-marine n a pas d impact sur le comportement des poissons et tous les opérateurs sont unanimes pour souligner que l installation de bouées de mouillages sur les sites de plongée n est pas néfaste au milieu. L opinion des plongeurs individuels concernant leur impact sur l environnement montre que 64% des plongeurs pensent que la plongée a un impact (32% pensent que non et 4% ne savent pas). Pour 59% des plongeurs l impact principal est lié aux comportements des plongeurs, tandis que 41% pensent que trop de fréquentation génère des impacts Etude sur les pratiques de plongée en 2014 En 2014, le laboratoire ESPACE du CNRS a lancé une étude sur la pratique de la plongée sur le littoral marseillais, au moyen de questionnaire de perception auprès de 66 structures de plongées (sur 127 identifiées, Figure 129), ainsi qu un entretien auprès de 8 établissements, dont le PMCB, le Parc National des Calanques, la Ville de Marseille et la FFESSM. Le Parc Marin a recu l étudiant en géographie 14 (T. Plouvier) le 19 mars 2014 et les échanges ont permis de mieux caractériser le profil des plongeurs pratiquants, en croisant certains résultats receuillis au Parc. Le projet «PLOUF! comprendre l activité pour mieux l observer» a été lauréat de l appel à projet 2014 de l OHM2 Littoral Méditerranéen, le projet «PLOUF!» s inscrit dans les problématiques actuelles d observation des activités littorales par la volonté d étudier l activité de plongée sous-marine sur le littoral marseillais Plouvier T., Pratiques de la plongée sous-marine sur le littoral marseillais. Eléments de connaissance pour une aide à la gestion. Rapport stage M2 Géographie, CNRS, OHM, Fr. : Parc Marin de la Côte Bleue 149

152 Les 66 structures de plongées sont essentiellement localisées à Marseille, mais aussi sur le littoral entre La Ciotat et Martigues et autour de l Etang de Berre. Sur la Côte Bleue, le nombre de structures est réparti sur Carry-le-Rouet, Sausset et Le Rove (Figure 129). Figure 129 : Nombre de structures de plongée par communes sur le littoral marseillais et taux de réponse (Plouvier, 2014) Il ressort de cette étude que la Côte Bleue fait bien partie des destinations privilégiées, avec plusieurs sites d intérêt pour les structures marseillaises, surtout situés dans la partie Est de la Côte Bleue, du fait des falaises rocheuses élevées du massif calcaire de la Nerthe, prolongées en mer par des tombants, entre Méjean et l Elevine (Figure 130). Figure 130 : Nombre de structures de plongée fréquentant les sites de plongée préférés (Plouvier, 2014). Certains sites sont d ailleurs perçus comme surfréquentés par les structures de plongée, cela concerne 3 sites sur le territoire de la Côte Bleue : le tombant de Méjean, l Elevine et dans une certaine mesure, la barge de Carro (Figure 131). Parc Marin de la Côte Bleue 150

153 Figure 131 : Nombre de structures de plongée percevant le site comme surfréquenté (Plouvier, 2014) Suivi de la fréquentation par les visiteurs aquatique dans la réserve de Carry-le-Rouet La plongée libre (apnée) se pratique sur l ensemble du littoral de la Côte Bleue, notamment durant la saison estivale ou elle est souvent couplée à la baignade, mais cette activité est plus particulièrement développée dans la zone marine protégée de Carryle-Rouet, véritable outil de découverte du public.. En effet, les mesures de protection en vigueur depuis 1983 permettent d observer des poissons en plus grand nombre, de taille plus importante et au comportement beaucoup moins farouche qu à l extérieur, du fait de l effet réserve. Le Parc Marin organise et anime depuis 1994 des visites guidées de surface gratuites dans la réserve de Carry-le-Rouet. Rencontre avec des Loups lors des visites guidées de la réserve de Carry. Photo : F. Bachet/PMCB. Depuis 2002, le PMCB effectue des comptages des «visiteurs aquatiques» en plongée libre dans la ZMP de Carry-le- Rouet en juillet et août, tous les jours et toutes les 2 heures. L objectif de ces comptages est d avoir une idée quantitative de la fréquentation en plongée libre pendant les pics de fréquentation. Le nombre de visiteurs aquatiques est indiqué en nombre observé (réellement comptés) et en nombre estimé, par extrapolation sur les plages horaires manquantes (Tableau 44). L évolution de la fréquentation montre qu entre 2002 et 2008, le nombre de visiteurs en plongée libre est relativement constant entre et 6 000, si l on excepte l année de la canicule en 2003 (7 933 apnéistes). Depuis 2009, un palier semble franchi, avec une nette augmentation de la fréquentation et un record à plus de personnes l été 2009 ( Figure 132). Entre 2010 et 2012, le nombre reste à plus de apnéistes l été, mais baisse en 2013 et surtout en 2014, avec un été très venté. Panneau d information destiné aux visiteurs aquatiques de la Zone Marine Protégée de Carry-le-Rouet. Parc Marin de la Côte Bleue 151

154 Tableau 44 : Evolution de la fréquentation de la réserve de Carry-le-Rouet par les visiteurs aquatiques en période estivale depuis Le nombre de visiteurs est indiqué en nombre observé lors des comptages du PMCB et en nombre estimé, par extrapolation. Les visiteurs du sentier sousmarin (SSM) encadrés par le PMCB lors des visites guidées sont également indiqués. Année Nombre de visiteurs observés par comptages Juillet Août Nombre de visiteurs estimés par extrapolation Juillet Août Visiteurs SSM de la réserve Total estimés Evolution du nombre de visiteurs aquatiques estimés dans la réserve de Carry-le-Rouet entre 2002 et Figure 132 : Evolution du nombre de visiteurs aquatiques recensés dans la zone marine protégée de Carry-le-Rouet entre les étés 2002 et La fréquentation fluctue également selon les heures de la journée. A titre d exemple, lors de l été 2013, le pic de fréquentation se situe vers 16h, avec 24% des visiteurs comptabilisés (Figure 133). La majorité des visiteurs (69%) sont observés l après-midi. Il existe aussi une corrélation directe entre l évolution de la température de l eau de surface et la fréquentation de la réserve par les visiteurs aquatiques. 25 Répartition journalière du nombre de visiteurs aquatiques (%) - Juillet/Août h 10h 12h 14h 16h 18h 20h 22h Figure 133 : Répartition journalière (en %) du nombre de visiteurs aquatiques comptabilisés pendant les mois de juillet et août Parc Marin de la Côte Bleue 152

155 6. OBJECTIF 5 : ETRE LE RELAIS DES POLITIQUES LOCALES POUR LA MAITRISE DES POLLUTIONS, DES RISQUES NATURELS ET DES IMPACTS DES AMENAGEMENTS Suivre l espèce invasive Caulerpa racemosa et effectuer une veille sur l éventuelle apparition de Caulerpa taxifolia La démarche : - Veille écologique et cartographique de l évolution de Caulerpa cylindracea. Prévoir une réponse adaptée en cas d apparition de Caulerpa taxifolia. Retour d information de signalisations auprès de l Observatoire sur l expansion des Caulerpes ( Campagnes de sensibilisation et d information des usagers locaux (plongeurs, chasseurs sous-marins (convention FNPSA), apnéistes, plaisanciers (Ecogestes), pêcheurs). - D autres espèces invasives ont été ajoutées, avec le suivi depuis 2010 de l algue planctonique toxique Ostreopsis ovata (prélèvements d eau pour Surfrider foundation, et d oursins pour l Ifremer), la signalisation des poissons (Fistularia, Siganus). En effet, la prolifération d espèces envahissantes introduites provoque d importants bouleversements de l ensemble des écosystèmes littoraux et menace par son impact écologique la biodiversité. Rien que pour les macrophytes, la Méditerranée abrite le plus grand nombre d espèces introduites, avec plus de 100 espèces d algues, soit 6,5% de sa flore. Depuis le début du 20 ème siècle, ce nombre a plus ou moins doublé tous les 20 ans (Verlaque & Boudouresque, 2005). Avec la mondialisation des échanges et du transport, le flot incessant d espèces introduites constitue un risque majeur d homogénéisation et de banalisation pour les espèces et les paysages, qui seraient identiques dans toutes les mers du monde à une latitude donnée Suivi de l algue envahissante Caulerpa cylindracea La souche envahissante de l algue verte Caulerpa cylindracea (anciennement C. racemosa var. cylindracea) a été décrite pour la première fois en Libye en Vingt ans après, elle s est fortement développée et colonise actuellement 12 pays du pourtour méditerranéen, ainsi que les îles Canaries (Verlaque et al., 2000). Au niveau local, l algue est apparue dans la rade de Marseille en 1997 (première signalisation au large de la passe d entrée et digue du port de l Estaque-GPMM, Ruitton et al., 2005), et a été simultanément observée dans d autres ports majeurs de Méditerranée tels que Gènes, Athènes, Livourne, Syracuse, ce qui semble indiquer une dissémination par les eaux de ballasts. Caulerpa cylindracea a ensuite été observée à partir de 2000 sur la Côte Bleue, sur la commune du Rove au niveau de 3 stations (Figuerolles, La Vesse et Niolon). L algue envahissante Caulerpa cylindracea colonisant le Détritique Côtier. Photo : E. Charbonnel/PMCB Depuis 2000, l algue a colonisée de nouveaux sites à l Ouest et est désormais présente en 2014 sur l ensemble de la Côte Bleue (Figure 134). Elle montre néanmoins globalement un développement assez limité et la situation sur la Côte Bleue est sans commune mesure avec sa prolifération sur d autres sites de la région (Var), du fait d un régime thermique et hydrographique particulier (remontée des eaux froides lors des épisodes très fréquents de Mistral du fait de l upwelling côtier, avec une différence moyenne de 2 C avec les îles de Marseille). Le PMCB suit la dynamique de colonisation et centralise les nouvelles observations sur son territoire (Tableau 45), qui sont ensuite transmises à l Observatoire sur l expansion des Caulerpes du professeur A. Meinesz, basé à l Université de Nice ( Cet observatoire, financé par le Ministère de l Environnement (DREAL PACA), l Agence de l Eau RMC, le Conseil régional PACA et l Office de l Environnement Corse centralise les signalisations et établi des rapports annuels de l état de colonisation sur la façade méditerranéenne française, ainsi que des plaquettes de sensibilisations destinées aux plaisanciers et aux plongeurs (Meinesz et al., 2010). Depuis 2012, plusieurs sites nouvellement colonisés sur la Côte Bleue ont fait l objet d observations par le PMCB : île Aragnon à Sausset les Pins (-11 m, mai 2012), Pierres Tombées à Carry-le-Rouet (-5 m) et Pointe Philippe à Martigues (6-7 m) en octobre Le Parc Marin incrémente ces observations sur tableur et carte, cf. Tableau 45 et Figure 134). En 2014, une campagne spécifique de retour d information a destination des pêcheurs professionnels et des chasseurs sous-marins (charte signée avec la FNPSA en janvier 2014) a permis la signalisations de plusieurs nouveaux sites, comme celui de la calanque à côté du petit Nid (Sausset) et la pointe de l Hermitage (Sausset). Parc Marin de la Côte Bleue 153

156 Figure 134 : Carte de répartition et date de première signalisation de Caulerpa racemosa var. cylindracea sur le littoral de la Côte Bleue. Situation en juillet Recensements suivis par le PMCB et transmis à l Observatoire Caulerpe de l Université de Nice. A noter que durant l été 2014, l algue a fortement progressée sur les sites de suivis des oursins, avec un développement important des stolons constaté par le PMCB entre le printemps et l automne (2 suivis par an sur les oursins, avant et après la saison de pêche). En 2014, le PMCB a également conçu une fiche d observations du milieu marin (Figure 135), avec une description des espèces envahissantes (caulerpe, poisson flûte) ou présentant un intérêt patrimonial (mérou, corb, tortue). Cette fiche a été proposée aux usagers de la mer (chasseurs sous-marins, plongeurs, pêcheurs) en juin 2014, avec d ores et déjà plusieurs remontées d observations de Caulerpa cylindracea par les chasseurs sous-marins de la FNPSA (Tableau 45). Sur ces fiches, le PMCB demande aux observateurs de noter les paramètres suivants : date, nature de l observation (espèces ou pollution, ), localisation (point GPS si possible), profondeur, nombre, taille ou poids, type de fonds (roche, herbier, sable, ), conditions météo, prise d image (photo/vidéo) et coordonnées de l observateur. Dans cette fiche, le PMCB conseille d intégrer un réseau de sentinelles, si les observateurs sont assidus et s ils souhaitent aller encore plus loin dans les sciences collaboratives, ils pouvent également communiquer vos données aux réseaux «pêcheurs sentinelles» ( et «plongeurs sentinelles» ( Parc Marin de la Côte Bleue 154

157 Tableau 45 : Suivi des signalisations de l algue invasive Caulerpa cylindracea sur le littoral de la Côte Bleue par le PMCB. Situation en novembre Rq. : signalisations indiquées d Est (Corbières) en Ouest (Laurons). Site Date/année observation Profondeur Surface Détails Observateur prairie continue et dense sur matte morte, au dela Patrick GIS/Eric Large Corbières Août m continue L.inf HP (23,5 m) PMCB >300m².continu sur >20 m Premier site d'apparition sur la Côte Bleue. Anse Figuerolles m longueur (2 balises) Balisage du front de Caulerpe et suivi mis en place, cf note sur CR.Trav scient PMCB 2002 Boris/Loic PMCB La Vesse 2000 M. Verlaque Niolon limite sup. HP 2000 UCPA Niolon limite inf HP m GIS Posidonie Moulon 2006 Club ASMarignane Moulon Oct m site de comptage oursins PMCB. Plusieurs colonies surface >m² ++ Eric PMCB Ile Elevine 2008?? Tête de chien/méjean 2008 Monique Ready Calanque Méjean Juin m 3 x 2 m² 3 colonies sur matte morte à l'est de la calanque Méjean (ZIM/ZIEM) Eric PMCB Figuières 2006, m continue La prairie est continue et dense sur roche au niveau de la ZRUB en sept (ben PMCB) V.Raimondino /Région PACA Grands Mornas 2008 Monique Ready Petit Mornas Sept m <1m² site comptage oursins PMCB Eric PMCB > 50m² semi continue site comptage oursins PMCB surface >m² +++ semi continue Petit Mornas Oct m Eric PMCB F. Petit Mornas Juin m 2 m² Thiebault/SIVOM tache dense de 1 m² à la sortie port rouet, Rouet déc m 1 m² prélvement oursin ostreopsis Marie PMCB Bouée 300 m Rague corb AMP Carry Sept m <1m² (x2) stolons isolés, 2 stations rague corb bouée 300 m Eric PMCB Bouée int. Sud AMP Carry Oct m fragment stolon sur combinaison EC! Eric PMCB Limite inf HP Carry balisage réseau Mai m >200 m² ceinture continue sur MM, au delà lim inf HP Eric/Boris PMCB Calanque Cap- Rousset AMP Carry Juil <1 m 2 m² sentier sous marin sur matte et roche Eric PMCB >qq stolons Carry Pierre Tombée Oct m >m² ++ site comptage oursins PMCB, surface >m² ++ Equipe PMCB stolon isolé en limite inférieure HP (30 m), faciès à Patrick GIS/Eric Sausset, limite inf HP Juin m qq stolons Cystoseira zosteroides PMCB Sausset, Hermitage Taches 10 taches<1m² de stolons isolés et non continus FNPSA C. Cerboni, et chenal Sept ,5 à 4 m isolées sur roche et algues photophiles Ben PMCB Sausset, port (carré permanent GIS) Sept m qq stolons stolon isolé sur carré permanent port sausset Marie PMCB Sausset, côté petit Nid Sept continue prairie continue sur roche FNPSA C. Cerboni Aragnon mai m <0,5 m² site comptage oursins PMCB Eric PMCB info d'un plaisancier (questionnaire Natura), dvpt plaisancier à Eric Tamaris, port Août <2 m qq stolons sur cordage port PMCB Arnettes Sept >m² F. Francisca SPNE pointe Philippe Oct m qq stolons site comptage oursins PMCB Eric PMCB Bonnieu extérieur (plage naturistes) Oct m XX par téléphone XX par vérification Eric PMCB (01/07/2010), nbreux téléphone/eric Bonnieu intérieur Oct ,5 m stolons isolés sur matte morte PMCB >qq stolons site des comptazge nacre, nbreux stolons courts Bonnieu intérieur déc m >m² ++ sur matte morte surface > m² ++ Equipe PMCB Laurons Nov m beaucoup? vers restaurant les pieds dans l'eau pêcheur à Kévin Parc Marin de la Côte Bleue 155

158 Figure 135 : Fiche d observations du milieu marin conçue par le PMCB en 2014, avec une description des espèces envahissantes (caulerpe, poisson flûte) ou présentant un intérêt patrimonial (mérou, corb, tortue, dauphin) Observatoire des autres espèces introduites et invasives Suivi de l algue microscopique Ostreopsis ovata La réserve de Carry-le-Rouet sert de station d échantillonnage pour des suivis de salubrité, comme celui de l algue microscopique Ostreopsis ovata, qui peut pulluler et est susceptible de causer des problèmes de santé humaine. C est une algue unicellulaire (groupe des dinoflagellés) qui vit habituellement dans les eaux chaudes tropicales, mais il n est pas exclu que cette espèce soit indigène en Méditerranée et non introduite par les ballasts des bateaux. Elle est Parc Marin de la Côte Bleue 156

159 benthique et épiphyte, et, en présence de conditions favorables, elle peut se multiplier dans de grandes proportions et donner lieu à des efflorescences ou blooms, qui peuvent constituer un problème de santé humaine. En effet, les Ostreopsis produisent des palytoxines qui figurent, avec les ciguatoxines, parmi les toxines naturelles les plus toxiques connues. On retrouve la présence de palytoxine dans les deux types de souches isolées en Méditerranée (O. cf. siamensis et O. ovata). L AFSSA précise que la palytoxine est susceptible de se bioaccumuler au cours de son transfert dans la chaîne trophique (Lenoir, 2005). Les effets sanitaires peuvent survenir par voie alimentaire ou par simple inhalation. Les symptômes observés concernent essentiellement la sphère ORL et consistent en des phénomènes irritatifs, les cas les plus graves ayant présenté des difficultés respiratoires. En France, les premiers signalements sanitaires sont survenus en août 2006 à Marseille, par des plongeurs ayant fréquenté la calanque de Morgiret (archipel du Frioul), à proximité de la Côte Bleue. Face à ces risques potentiels, des suivis ont été lancés à l échelle du littoral PACA. Sur la Côte Bleue, le Parc Marin participe à deux suivis, en réalisant les prélèvements de terrain : - Pour l IFREMER, dans le cadre du programme OSCREEN, l Ifremer effectue un suivi des palytoxines dans l oursin comestible Paracentrotus lividus pendant la période d autorisation de pêche (novembre à avril), au niveau de 4 sites de surveillance en Méditerranée (Côte Bleue, Embiez, Théoule et Ajaccio). Ce suivi a pour but de déterminer la présence de toxine liée à l algue O.ovata dans les oursins et le cas échéant, suivre leur décontamination. Ce suivi, réalisé depuis la saison de pêche jusqu en 2014, n a pour l instant pas mis en évidence la présence de cette toxine dans les oursins de la Côte Bleue (Figure 136). Toujours dans le cadre du programme OSCREEN, l Ifremer a aussi conduit un suivi sur développement de l algue O. ovata en fonction des variations de la température dans les petits fonds du littoral de la région PACA. Par exemple, entre juin et septembre 2011, les agents du Parc ont effectués 19 prélèvements d eau et d algues brunes dont l O. ovata peut être épiphytes. - Pour la Surfrider Foundation Europe, avec un suivi du PMCB depuis l été 2010 jusqu en 2014 dans la zone de baignade du Cap-Rousset, dans la réserve marine de Carry-le-Rouet, à raison d un prélèvement d eau de mer tous les 15 jours. Pour ce dernier suivi le seuil de détection 15 a été établi à cellules par litre (C.l -1 ) avec pour but la mise en place une carte de zone à risque potentiel, zone où une possibilité de bloom est à envisager. Figure 136 : Exemple de fiche de résultats d analyses de l IFREMER montrant l absence de palytoxines dans les oursins sur les 4 sites de surveillance en Méditerranée en avril Le seuil d alerte fixé pour cette espèce est de C.l-1. Il a été décidé par les autorités italiennes suite à leurs retours d expérience. Ce seuil déclenche la mise en place d une cellule de crise. Parc Marin de la Côte Bleue 157

160 Sur la Côte Bleue, un total d une cinquantaine de prélèvements a été effectués, soit environ 10 par an depuis Le seuil du suivi a été dépassé seulement deux fois en 2011 (sur 10 prélèvements) : une fois au mois de juillet (4000 C.l -1 ) et une fois au mois août (1000 C.l -1 ). Dans ces deux cas les informations nous ont été transmises ainsi qu au centre anti-poison et à la commune concernée. En 2012, 2013 et 2014, aucun dépassement n a été enregistré, avec un exemple de fiche d analyse de résultats (Figure 137). Figure 137 : Exemple de fiche de résultats d analyses du laboratoire départemental du Var pour la Surfrider Foundation Europe montrant l absence de palytoxines (seuil de détection établi à cellules par litre) dans l eau de mer de la réserve de Carry-le-Rouet (plage du Cap Rousset) en août Les poissons Siganus luridus et Fistularia commersonii Sur un nombre d espèces introduites en Méditerranée de 450 (dont 100 macrophytes), on estime à 309 le nombre d espèces Lessepsiennes ayant franchi le canal de Suez et s étant établi en Méditerranée. Sur ces 309 espèces, 75 sont des poissons. Parmi eux, le poisson lapin à queue tronquée (Siganus luridus) a été capturé par un pêcheur professionnel de Carry-le-Rouet le 9 juillet 2008.Le spécimen vivant, de 20,5 cm, a été récupéré par l équipe du Parc Marin et installé dans l aquarium de l Observatoire. Un autre individu a été capturé le 27 septembre 2008 par un autre pêcheur de Sausset les Pins dans le même secteur de pêche. Il s agit de la première signalisation de cette espèce dans le bassin nord occidental de la Méditerranée et a fait l objet d une publication dans la revue Le poisson lapin Siganus luridus découvert sur la Côte Bleue en Photo : B. Daniel/PMCB. Cybium avec le PMCB (Daniel et al., 2009, ci-contre). L origine de ce poisson n est pas clairement établie. En effet ; cette espèce de Mer Rouge est bien représentée sur les côtes Israéliennes et Libanaises suite à sa migration par le canal de Suez (première observation en Méditerranée en 1956). Mais avant sa découverte sur la Côte Bleue, l observation la plus proche connue en Méditerranée se situait en Sicile. Cette extension spectaculaire de son aire de répartition pose question. De plus, aucune nouvelle signalisation n a été reportée depuis Trois hypothèses ont été émises sur la présence de cette espèce sur la Côte Bleue (Daniel et al., 2009) : - Extension «naturelle» de son aire de distribution géographique au bassin occidental de la Méditerranée, par les déplacements d individus erratiques (cette espèce est une bonne nageuse, avec un vaste territoire) et une capacité de dispersion des larves très importante, évaluée à 1000 km de distance de populations établies ; Parc Marin de la Côte Bleue 158

161 - Introduction via les eaux de ballast d un bateau de commerce, le trafic maritime étant un des principaux vecteurs d introduction d espèces exotiques. Cette hypothèse est également probable, compte tenu de la proximité du site avec les ports GPMM de Marseille et Fos ; - Introduction via un rejet d aquarium, volontaire ou non. Néanmoins, cette hypothèse est peu probable, car les Siganidés sont peu prisés des aquariophiles. De plus, ils ne sont pas vendus localement dans les magasins d aquariophilie. En outre, le poisson capturé semblait sauvage, car il a mis plus d un mois à accepter de la nourriture en aquarium. Même si les effets du réchauffement entraînent des extensions des aires de répartition de certains poissons (Francour et al., 1994), il est surprenant que cette espèce considérée comme thermophile, puisse s établir dans un des sites les plus froids de Méditerranée comme la Côte Bleue. Le premier individu a été maintenu pendant plus d un an dans l aquarium du Parc. Il a ensuite été confié au Muséum National d Histoire Naturel de Paris pour archivage national et porte la référence MNHN , car c était la première signalisation en France. Au final, les Siganidés peuvent constituer une réelle menace pour l habitat prioritaire herbier de Posidonie, car cette espèce est un herbivore strict (le seul en Méditerranée avec la Saupe Sarpa salpa) et elle est grégaire, pouvant former des bancs de plusieurs milliers d individus sur les côtes Turques et Libanaises (P. Francour, comm. pers.). En cas de pullulation, ils entraînent alors un surpâturage des fonds d algues (habitat RIAP) qui disparaissent. Une autre espèce, le poisson flûte (Fistularia commersonii) a été découvert le 13 novembre 2010 au large de la Côte Bleue (île du Planier) par une plongeuse du club Côte Bleue Plongée de Sausset les Pins qui a transmise l information et les photographies au Parc Marin. Il s agit de la première signalisation dans les Bouches-du-Rhône de cette espèce Lessepsienne, migrante en méditerranée depuis la mer Rouge par le canal de Suez. D autres individus ont également été rencontrés durant l été 2010 dans le Var, les Alpes-Maritimes et la Corse. Depuis fin 2007, une trentaine d observations ont été signalées en Méditerranée française (Tableau 46). L information et les photographies ont été transmises au professeur P. Francour de l Université de Nice (laboratoire Ecomers), spécialiste des poissons qui centralise les observations (Figure 138), qui ont fait l objet d une publication (Bodilis et al., 2011). Au final, ces deux espèces de poissons «découvertes» par le Parc Marin, confirme le rôle d observatoire de la biodiversité et des usages joué par le PMCB, qui s est constitué au fil du temps un réseau d observateurs (pêcheurs, plongeurs naturalistes), permettant la remontée d informations et la transmission en temps réel à la communauté scientifique. Figure 138 : A gauche, poisson flûte photographié au large de la Côte Bleue (île du Planier) par S. Boulad/Côte Bleue Plongée. A droite, fiche signalétique du laboratoire Ecomers, Université de Nice. Parc Marin de la Côte Bleue 159

162 Tableau 46 : Liste des 29 observations du poisson flute en Méditerranée française. L observation n 28 concerne la première signalisation dans les Bouches-du-Rhône (13/11/2010), transmise par le PMCB (in Bodilis et al., 2011) Le Parc et les réserves, outils des réseaux de surveillance Un autre exemple de l intérêt de disposer de réserves marines bien surveillées, est de contribuer à la mise en œuvre des réseaux de surveillances du milieu marin opérés par les services de l Etat (Directive Cadre Eau, RINBIO, capteurs POCIS, Surfrider foundation, etc) Réseau RINBIO Le réseau intégrateurs biologiques (RINBIO) mis en oeuvre par l IFREMER et l Agence de l Eau RMC mesure depuis 1996 les niveaux de contamination chimique et radiologique des moules (Mytilus galloprovencialis), par l analyse des teneurs de 41 micro-polluants, tels que les métaux, les hydrocarbures et les PCB sur environ une centaine de stations. Il existe sur la Côte Bleue deux stations de mesures : une dans la réserve de Carry-le-Rouet, l autre dans le Golfe de Fos (Ponteau), mais qui concerne la Côte Bleue pour une partie très réduite. Globalement, la contamination de la matière vivante par les métaux, les hydrocarbures et les PCB présente un niveau faible ou très faible, comparable à la plupart des stations du littoral français et assimilable au «bruit de fond» de ces contaminants en Méditerranée (Tableau 47). Capteurs passifs POCIS disposés pendant un an dans la réserve de Carry-le-Rouet (suivi DDTM). Les résultats de la dernière campagne RINBIO 2012 sont considérés comme «bons» sur la Côte Bleue au niveau chimique par rapport à l objectif DCE d atteinte du bon état écologique en 2015 dans le diagnostic réalisé par l IFREMER et l Agence de l Eau RMC (Sargian & Andral, 2013). Parc Marin de la Côte Bleue 160

163 Tableau 47 : Résultats du RINBIO 2000 à 2012 pour la zone marine protégée de Carry-le-Rouet et le site de Ponteau. B= Niveau de base (bruit de fond), V =niveau faible, J = niveau modéré, O= niveau élevé, R = niveau très élevé. Données IFREMER (Andral & Tomasino, 2007, 2010 ; Sargian & Andral, 2013). - : données manquantes. Site Cd Cr Cu Hg Ni Pb Zn As DDT DDD DDE HCH PCB HAP Fluo Carry (2000) V V V J V V V V V V V V J V - Carry (2003) V J J J V J V J V V V V J J V Carry (2006) J V V J V J J V V - - V - J V Carry(2009) V V B B B V B V V - - B V B - Carry (2012) V B B V V V V V B B - B J B - Site Cd Cr Cu Hg Ni Pb Zn As DDT DDD DDE HCH PCB HAP Fluo Ponteau (2000) V V V J V V V V V V V V J V - Ponteau (2003) J J J J V J V J V V V V J V J Ponteau (2006) J V J J J J J J J - - V - J J Ponteau (2009) V B B V V V V V V - - B V V - Ponteau (2012) V V B J V V V B V V - B J B - Mais au final, en croisant les teneurs obtenues des micro-polluants dans les moules (Tableau 47), la Côte Bleue se retrouve classée avec un niveau de contamination modéré (code couleur jaune, Figure 139), du fait des valeurs déclassantes obtenues sur le PCB et le Mercure (Tableau 47). Figure 139 : Carte des résultats de la campagne 2012 du réseau RINBIO (IFREMER, Sargian & Andral, 2013). En 2012 dans le cadre du suivi de contaminants particulier on a pu cependant remarquer sur la station de Carry, que le Tri-Butyl-étain (TBT) présentait une valeur plus élevée que sur la plupart des autres sites du littoral méditerranéen (Figure 140). Parc Marin de la Côte Bleue 161

164 Figure 140 : Résultats de la campagne RINBIO 2012 avec la contamination par le Tri-Butyl-étain (TBT). Les stations en mer sont figurées en bleu (IFREMER/Sargian & Andral, 2013) Réseaux de surveillance DCE- Directive Cadre Eau La Directive Cadre sur l Eau (DCE) fixe comme objectif l atteinte d un bon état écologique et chimique des masses d eau, à l horizon La DCE prévoit la mise en œuvre d un programme de surveillance et de contrôle qui permet d apprécier l état écologique et chimique des masses d eau. L objectif principal de la DCE consiste en une évaluation de l état chimique et de l état biologique de chaque masse d eau côtières et de transition du district "Rhône et côtiers méditerranéens" : - Etat chimique "agrégé" à partir des concentrations de 41 micro-polluants (substances prioritaires dont 8 prioritaires dangereuses), avec une représentation en deux classes d état chimique («bon / pas bon») par rapport au dépassement ou non d une norme de qualité environnementale (NQE) ; - Etat biologique "agrégé" à partir des différents éléments de qualité, avec une représentation en cinq classes d état biologique, selon un code couleur variant du rouge (mauvais état) au bleu (très bon état). Le bon état écologique d une masse d eau (FRDC05 pour la Côte Bleue) est alors obtenu en croisant les deux états sur la base des paramètres les plus déclassants. Au titre de la DCE, une campagne de caractérisation de la qualité des eaux et lagunaires a également lieu tous les trois ans. Cette évaluation a été lancée sur la façade méditerranéenne depuis 2006, avec le premier contrôle de surveillance de l IFREMER (Andral & Derolez, 2007). Ce suivi pluridisciplinaire s est enrichi du premier contrôle opérationnel lors de la campagne 2009 (Andral & Sargian, 2010). En 2012, l'objectif de la campagne DCE-3 était de confirmer les résultats acquis lors des précédentes missions sur les indicateurs retenus et de les compléter (Andral et al., 2013). Les programmes de surveillance liés à la mise en oeuvre de la DCE sont coordonnés par le Ministère de l Ecologie, du Développement Durable et de l Energie (MEDDE). Dans chaque bassin hydrographique ce sont les Agences de l Eau qui sont responsables de la production des données, donc de la mise en œuvre des réseaux en s appuyant sur différentes structures. Sur la façade méditerranéenne, l IFREMER a assuré pour le compte du Schéma Directeur des Données sur l Eau la maîtrise d ouvrage de la troisième campagne du contrôle de surveillance effectuée en 2012, en coordonnant l ensemble de l acquisition des données et de leur synthèse en collaboration avec de nombreux partenaires : les Universités, des bureaux d études, des structures locales de gestion (comme le PMCB) et les services de l Etat. Les résultats 2012 de cette troisième campagne de contrôles de surveillance DCE permettent d avoir une bonne vision d ensemble de la qualité des eaux littorales à l échelle de la façade. Outre le suivi de la contamination chimique dans la matière vivante, cette campagne s est enrichie d un suivi dans la colonne d eau avec l utilisation d échantillonneurs passifs (type POCIS). En eaux côtières, le déclassement de certaines masses d eaux, et ce en état moyen, pour Parc Marin de la Côte Bleue 162

165 respectivement deux et cinq masses d'eau est dû aux deux éléments de qualité biologique que sont l herbier de Posidonies et la macrofaune de substrat meuble, selon la valeur de leur indice respectif (indice EQR pour la Posidonie et indice AMBI pour la macrofaune). L état écologique pour la masse d eau Côte Bleue (FRDC05) a été qualifié de «moyen» (couleur jaune) lors de la campagne DCE 2012 (Figure 141 et Figure 142, Tableau 48). Le paramètre déclassant est lié à l état de l herbier de Posidonie, qualifié de «moyen» (jaune), tandis que le paramètre macrofaune est en «bon état» (vert) et que tous les autres paramètres sont en «très bon état» (bleu, pour le phytoplancton, la chimie biote et la chimie de l eau, Figure 141). Figure 141 : Résultats de la campagne DCE 2012 et bilan de l état de la masse d eau de la Côte Bleue (FRDC05). IFREMER, Andral et al., Néanmoins, l IFREMER précise dans son rapport que pour la masse d'eau Côte Bleue, il est à noter que les valeurs d'eqr calculées sont très proches des valeurs seuils définissant la limite entre deux états. En effet l indice EQR posidonies est de 0,538 en 2012 (état moyen), alors que la valeur seuil entre le «bon état» et l état «moyen» est de 0,55 (Andral et al., 2013). Cette différence de valeur est donc infime (0,012 ; soit 2%) et il convient de modérer cet état moyen déclassant. Figure 142 : Carte des résultats de la campagne DCE 2012 sur l état écologique des masses d eaux (IFREMER, Sargian & Andral, 2013). Parc Marin de la Côte Bleue 163

166 A noter cependant sur le site de Ponteau, des concentrations en Mercure (23,16 yg/kg/humide) qui dépassent le seuil de la NQE biote définie pour ce contaminant et qui déclassent ainsi la qualité écologique de l ensemble de la masse d eau du Golfe de Fos (FRDC04). L évolution des résultats des campagnes DCE depuis 2006 pour la masse d eau côtière FRDC05 (Côte Bleue) et FRDC04 (Golfe de Fos, qui concerne la Côte Bleue pour une partie très réduite) est récapitulée dans le Tableau 48. La qualité chimique et écologique des eaux de la Côte Bleue varie de «très bon» (chimie, hydrologie, phytoplancton total) à «bon» (benthos et Posidonie, sauf pour l année 2012 avec un état «moyen», Tableau 48). En revanche, la masse d eau voisine du Golfe de Fos est déclassée à chaque campagne DCE, avec un état qualifié de «bon» en 2009, «moyen» en 2009 et «mauvais» en 2012 (Tableau 48). Tableau 48 : Bilan récapitulatif des résultats des campagnes 2006, 2009 et 2012 de la DCE et classification des différents descripteurs chimiques et écologiques sur les 2 sites de suivis de la Côte Bleue. L EQR Posidonie (variant entre 0 et 1) n est pas proposé dans le cadre de la masse d eau du Golfe de Fos (IFREMER, Andral & Sargian, 2010 ; Andral et al., 2013). Code couleur DCE : bleu=très bon, vert=bon, jaune=moyen, orange=médiocre, rouge=mauvais, gris= non prospecté. Masse d eau FRDC04 FRDC05 FRDC04 FRDC05 Nom de la masse d eau Golfe de Fos (2006) Côte (2006) Bleue Golfe de Fos (2009) Côte (2009) Bleue Qualité chimique Qualité écologique Etat de la Phyto Macro masse Chimie Hydrologie Posidonie Benthos (Chl a) Algues d eau FRDC04 FRDC05 Golfe de Fos (2012) Côte (2012) Bleue Réseau qualité d eau Surfrider Depuis 2006, le PMCB collabore avec la Surfrider Foundation Europe sur son «Réseau de surveillance environnementale et sanitaire», en réalisant des prélèvements d eaux sur plusieurs sites : Tuilière et Carro pour le suivi bactériologique et chimique des HAP ; Cap Rousset pour l algue toxique Ostreopsis ovata. Pour le suivi bactériologique, 2 paramètres sont suivis : Escherichia coli et entérocoques, qui sont les paramètres réglementaires dans le cadre de la surveillance de la qualité des zones de baignade (Directive 2006/7/CE). Pour rappel, les normes sanitaires ont été fixées à 1000 E. coli/100ml et 370 entéro/100ml ; seuils au-delà desquels un risque sanitaire est avéré (rapport AFFSET/ANSES qui a fixé les seuils réglementaires). Le classement retenu par Surfrider est réalisé en se basant sur la directive 2006/7/CE relative à la surveillance de la qualité des eaux de baignade (4 années de données consécutives), dont avec les nouveaux seuils de classement rappelés dans le Tableau 49. Tableau 49 : Nouveaux seuils de classement des eaux de baignades (selon la Directive Européenne 2006/7/CE). Exemple des seuils de qualité retenus pour les entérocoques intestinaux. Parc Marin de la Côte Bleue 164

167 Sur les 15 sites de suivis de la SFE sur le littoral PACA, la Côte Bleue comprend 2 sites : Carro et la Tuilière (Carry-le- Rouet). Les résultats sur ces 2 sites montrent une évolution positive de la qualité bactériologique de l eau, ceci est flagrant sur le site de La Tuilière ou la qualité de l eau est passée de «suffisante» (couleur jaune) en 2007 à 2009 à «bonne» (couleur verte) en 2010 et à «excellente» (couleur bleue) depuis 2011 (Tableau 50). Le site de Carro a toujours été classé en eau de «bonne qualité», sauf en 2012 avec une eau de «qualité excellente». A noter également dans ce tableau que les eaux de la Côte Bleue présentent une meilleure qualité que l ensemble des autres sites de la région PACA (Tableau 50). Tableau 50 : Evolution de la qualité bactériologique des eaux de baignade et d activités nautiques suivies par la Surfrider Foundation Europe entre 2007 et 2014 (bilan au 4/11/2014, données fournies par M. Valmassoni/SFE). Classement réalisé d après la nouvelle directive 2006/7/CE : Bleu = Eau de qualité excellente. Vert = Eau de bonne qualité. Jaune = Eau de qualité suffisante. Rouge = Eau de qualité insuffisante. En se focalisant sur les 3 dernières années (2012 à 2014), le bilan des 2 sites suivis sur la Côte Bleue par le réseau Surfrider est le suivant : Site de Carro (commune de Martigues) : analyses sur l année (0 dépassement des seuils réglementaires) ; analyses sur l année et 2 dépassements des seuils réglementaires : le 4 décembre (2715 E. coli/100ml et < 15 entéro/100ml) du fait des pluies le jour-même et le 17 décembre 2013 (1764 E. coli/100ml et 359 entéro/100ml), en l absence de pluies significatives ; analyses sur l année au 04/11/2014 (0 dépassement des seuils réglementaires). Site de La Tuilière (commune de Carry-le-Rouet) : analyses sur l année (1 dépassement des seuils réglementaires le 28 août 2012 (1213 E. coli/100ml et < 15 entéro/100ml) lié aux pluies le jour-même) ; analyses sur l année (1 dépassement des seuils réglementaires le 17 décembre 2013 (1764 E. coli/100ml et 359 entéro/100ml), en l absence de pluies significatives analyses sur l année au 04/11/2014 et 2 dépassements des seuils réglementaires : le 16 janvier 2014 (1882 E. coli/100ml et 127 entéro/100ml) du fait des pluies le jour-même, ainsi que le 29 janvier 2014 (7683 E. coli/100ml et entéro/100ml), également en raison des pluies la veille et le jour-même. Hormis le suivi bactériologique, Surfrider Foundation Europe effectue également un suivi chimique de l eau, avec comme paramètre suivi les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) au niveau des 2 sites sur la Côte Bleue : Site de Carro (commune de Martigues) : : 16 analyses HAP - 11 observations : 12 analyses HAP - 2 observations dont le 27 novembre : en cours de traitement Site de La Tuilière (commune de Carry-le-Rouet) : : 19analyses HAP - 10 observations : 21 analyses HAP - 6 observations : en cours de traitement Les analyses montrent donc des observations de HAP dans l eau, mais pas à des concentrations significatives et qui restent très faibles par rapport aux Normes Qualité Environnementale, sauf le 27 novembre 2013 sur le site de Carro, suite à la pollution par hydrocarbures de Petroineos. Parc Marin de la Côte Bleue 165

168 Réseau RECOR Le réseau coralligène (RECOR) de l Agence de l Eau Rhône Méditerranée et Corse s étend sur l ensemble de la façade méditerranéenne française et comprend 70 sites et 120 stations, installés entre 2010 et Les objectifs de RECOR sont de recueillir des données descriptives des l état et du fonctionnement de l habitat Coralligène selon une méthodologie adaptée et standardisée et de suivre leurs évolutions dans le temps et dans l espace. L ensemble des ces données complète l estimation de la qualité écologique des masses d eau côtières demandée par la Directive Cadre Eau (DCE). Quadrat photo RECOR en 2012 sur le Grand Four à Chaux. Photo : Andromède/Agence Eau RMC. Le Réseau RECOR prend en compte trois types de mesures : une description générale du site et la mesure de facteurs abiotiques, les pourcentages de recouvrement par station du non vivant (vase, sable, débris, etc.) et du vivant (macro espèces visibles fixées ou peu mobiles), et la démographie des espèces érigées par site. Les mesures sont faites par photographies dans 30 quadrats de 50x50 cm et analyse d image au niveau de 64 points par quadrat (logiciel CPCE) sur lesquels sont estimés les recouvrements (Andromède océanologie, 2013). Sur la Côte Bleue, 2 sites (soit 4 stations) ont été choisis et décrits en 2012 : le grand four à Chaux à Sausset- les Pins (3 stations réparties à -40 m, -43 m et -45 m de profondeur) et la centrale de Ponteau (Martigues), avec une station à -17 m de profondeur. Les premiers résultats sur les 4 stations de la Côte Bleue sont indiqués dans la figure ci après (Figure 143). On peut constater un degré d envasement important (47 à 62%), un taux de nécrose variable (5 à 37%) et la présence de l algue rouge invasive Womersleyella setacea sur les 4 stations (3 à 31%). A noter que les résultats sont très contrastés sur le même site d une station à l autre, pourtant distante de quelques mètres. Ceci s explique part la topographie, l orientation ou l inclinaison des récifs coralligène étudiés. Figure 143 : Premiers résultats du suivi du réseau RECOR sur les sites de la Côte Bleue : grand Four à Chaux à Sausset les Pins (3 stations entre 40 etr 45 m de profondeur) et centrale EDF Ponteau (-17 m). Source : Andromède/Agence de l Eau RMC, Parc Marin de la Côte Bleue 166

169 Suivi des algues de la frange littorale Il existe 28 espèces du genre Cystoseira en Méditerranée, dont 20 sont endémiques. En France, 16 espèces de cette algue brune sont recensées (Thibaut et al., 2005). Sur nos côtes, la plus fréquente est la Cystoseira amentacea variété stricta, qui se développe à la surface de l eau. De forme buissonnante, la Cystoseire constitue une véritable «forêt» qui sert d habitat extrêmement riche et diversifié (photo ci-contre). C est une espèce considérée comme indicatrice d eau pure, qui témoigne aussi de l hydrodynamisme car elle vit en mode battu et agité, avec une forte luminosité. La vitalité des populations de Cystoseires est considérée comme un excellent indicateur de la qualité de l eau et sa répartition (hormis l hydrodynamisme) est étroitement liée à l accroissement de la pollution (Thibaut et al., 2005). Les principales menaces sont la destruction de l habitat, la compétition avec les moules et le surpaturage par les herbivores (oursins). Hormis cette espèce, il existe 4 autres espèces sur la Côte Bleue ; il s agit de Cystoseira crinita et C. compressa, abondantes sur la frange littorale, la très rare C. caespitosa (signalée en 1991 de part et d autre de l anse du Rouet par Nieri et al., 1991, mais non encore retrouvée en 2014) ainsi que la Cystoseire profonde C. zosteroides. La présence de plusieurs espèces du genre Cystoseira confère à la Côte Bleue une forte valeur patrimoniale. Ceinture de Cystoseire dans la réserve de Carry. Photo : E. Charbonnel/PMCB. Sur la Côte Bleue, l algue Cystoseira amentacea var. stricta est observée en abondance et se développe sur 39 km de la frange littorale, soit 68% du linéaire côtier rocheux 16 de la Côte Bleue (Tableau 51). Les ceintures continues de Cystoseires (75 à 100% de recouvrement) sont néanmoins limitées (6,5 km, soit 11% du littoral) et ce sont les ceintures discontinues (50-70% de recouvrement) qui dominent, avec 12,3 km (21% du littoral), suivies par les ceintures présentant moins de 25% de recouvrement (10,5 km, Astruch et al., 2011 ; Rogeau et al., 2011, Figure 144). Tableau 51 : Abondance de Cystoseira amentacea var. stricta le long du linéaire côtier rocheux de la Côte Bleue. Levé cartographique CARTHAM par le GIS Posidonie et le PMCB (Rogeau et al., 2011 in Charbonnel et al., 2013). Cystoseira amentacea var. stricta Nbre de segment Longueur (m) Absence (0) Individus isolés (1) Taches éparses (2) Taches nombreuses (3) Ceinture discontinue (4) Ceinture continue (5) Total (présence cystoseires) Figure 144 : Exemple de répartition de la Cystoseira amentacea var. stricta sur la Côte Bleue (secteur Ensuès-la-Redonne/Le Rove) A noter sa présence très sporadique sur certains substrats durs artificiels (ports, enrochements). Malgré l anciennement des aménagements, la Cystoseire a du mal a coloniser ses substrats, du fait de sa faible capacité de dispersion, limitée à quelques mètres autour des plants adultes, qui peuvent vivre jusqu à 30 ans. Parc Marin de la Côte Bleue 167

170 En 2013, une thèse de doctorat sur les Cystoseires a été soutenue à l Université de Nice (P. Robvieux, 2013), avec 2 stations d étude choisies dans le PMCB, autour du phare de La Couronne et de Sainte Croix. Cette thèse est effectuée selon 2 axes : (i) écologique avec pour but de comprendre les capacités de recolonisation de quelques espèces de Cystoseires ; (ii) génétique, pour tenter de comprendre les flux géniques existants ou pas entre les populations méditerranéennes et ainsi d estimer la diversité et la structure génétique des populations. L objectif de cette thèse était de i) connaître la répartition de ces espèces le long des littoraux PACA et Corse, ii) comprendre les capacités de résilience de C. amentacea var. stricta, iii) comprendre la diversité et la structure génétique des populations de C. amentacea. L étude de la répartition des espèces a mis en évidence l abondance de C. amentacea et la forte régression des espèces de petits fonds, comme C. barbata, C. crinita et C. foeniculacea f. tenuiramosa. L étude de résilience a montré que C. amentacea est capable de recoloniser son milieu après une perturbation aiguë. Cette recolonisation pourrait suivre le modèle de facilitation. Des études complémentaires confirmeront ou infirmeront cette hypothèse. Enfin l étude de génétique des populations a mis en évidence une forte structuration inter et intrapopulations. L absence d isolement par la distance sur l ensemble de l échantillonnage révèle la possibilité de dispersion sur de longues distances. Ces résultats n ont pas permis de développer un plan de gestion pour ces espèces. Cependant, ils ont apporté un certain nombre de connaissances supplémentaires sur l écologie des espèces, ils ont amorcé le travail de génétique des populations pour le genre Cystoseira et surtout ils ont permis d identifier les axes de recherches à développer en priorité dans les futures études. Cette thèse confirme la nécessité d une approche pluridisciplinaire en biologie de la conservation (Robvieux, 2013). Les premiers résultats en génétique (P. Robvieux/Ecomers, comm. pers.) semblent montrer que les flux géniques entre les populations sont faibles, voire quasi inexistants. La structuration intra-population est importante pour l ensemble des populations. Cette structuration peut être expliquée par de la consanguinité, ou un effet Walhund. Cette information est en accord avec la faible capacité de dispersion des zygotes de C. amentacea. Sur la Côte Bleue, le suivi de la recolonisation est effectué depuis juin 2011 au niveau de 45 quadrats préalablement dénudés de C.amentacea (25x25 cm), afin de voir la capacité de reconquête de la Cystoseire, en sachant que la présence de moule Mytilus galloprovincialis en abondance est un facteur limitant. Cette expérience permettra de se centrer sur la compétition pour l espace des deux espèces (P. Robvieux/Ecomers, comm. pers.) Projet de restauration écologique GIREL et pilote CYSTORE Un vaste projet de restauration et réhabilitation écologique porté par le GPMM est en cours de réalisation depuis Le projet GIREL 17 (Gestion des Infrastructures pour la Réhabilitation Ecologique du Littoral) est déployé principalement sur les sites du GPMM et possède un volet réalisé sur le territoire du Parc Marin de la Côte Bleue. Ce programme collaboratif sur la restauration écologique du milieu marin bénéficie à ce titre, pour la 1ère phase, d'une aide financière de l'agence de l Eau RMC dans le cadre de sa politique d action pour les milieux aquatiques. Ce programme de recherche et développement consiste à étudier et développer des méthodes et solutions techniques pour valoriser les espaces portuaires en matière d écologie marine. Il s agit d établir : - Quelle peut être la contribution de ces espaces naturels et artificiels (ouvrages portuaires) à une amélioration des milieux marins localement et à une échelle micro-régionale (continuités Calanques, Côte Bleue, Camargue marine, Etang de Berre); - L opportunité et la faisabilité d interventions directes sur le milieu pour engager cette amélioration. Pour répondre à ces problématiques, le projet comporte quatre volets dont: - la création d habitats artificiels spécifiquement conçus pour compléter ceux parfois insuffisants ou trop homogènes que l on trouve dans les ports; - des transplantations d algues "clés de voûte (keystone)" d écosystèmes détruits par les aménagements anciens: les Cystoseires et l espèce Cystoseira amentacea var. stricta ; - des opérations de soutien des peuplements de poissons par la technique de capture de larves sauvages et de relâcher après grossissement; - une méthode d évaluation pour l aide à la conception de projets de restauration. L expérimentation de plusieurs pilotes, doit permettre de valider et/ou corriger les résultats des phases d étude initiales : - CYSTORE: Test à grande échelle de transplantation d algues du genre Cystoseira (SAFEGE / ECOMERS) dans une perspective de valorisation écologique des aménagements côtiers tels que les digues en enrochement ; 17 - Ce programme collaboratif (Partenaires industriels: EGIS Eau, Lyonnaise des eaux, SAFEGE; Partenaires Recherche: UNS (ECOMERS), CNRS / Université de Perpignan (CEFREM, EPHE), Ifremer) a fait l'objet d'une labellisation par le pôle de compétitivité Mer PACA et a été sélectionné en réponse à l'appel à programmes lancé en mai 2010 par l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse et le Pôle Mer PACA sur la restauration écologique du milieu marin. Parc Marin de la Côte Bleue 168

171 - BIORESTORE: association de la Post Larval Capture and Culture (PCC), des habitats d émancipation (Lyonnaise des Eaux / ECOCEAN-EPHE Perpignan) et de revêtements de quai. - ECORECIFS: adjonction de dispositifs fonctionnels complémentaires aux ouvrages portuaires habitats spécifiques aux digues, traitements de quais (EGIS). Tous les pilotes font l objet d un suivi et d une évaluation dont il sera dressé un bilan, dans une perspective de consolidation de la méthodologie développée et d élaboration d un schéma directeur de la valorisation écologique marine des espaces et ouvrages du domaine du GPMM. Parallèlement à ces études est expérimentée une méthode de chiffrage des services écosystémiques type Habitat Equivalency Analysis (HEA) basée sur le calcul de la valeur des pertes puis des gains dus à la restauration (EGIS, CDC Biodiversité). Pour le pilote CYSTORE, selon F. Javel/SAFEGE, responsable du projet, la combinaison de trois facteurs motive la transplantation : - la présence de Cystoseira amentacea apporte une grande valeur écologique aux côtes rocheuses ; - de nombreux ouvrages maritimes présentent des caractéristiques a priori favorables à l espèce ; - la plupart des ouvrages sont trop éloignés des populations de Cystoseira amentacea pour une colonisation naturelle. D où l idée de procéder à du génie écologique en transplantant des individus fertiles de Cystoseira amentacea sur les ouvrages maritimes pour initier ou accélérer les processus de colonisation et, in fine, accroître leur valeur écologique et restaurer certaines continuités écologiques (rompues par les aménagements). A partir d une série de points d implantation judicieusement répartis, Cystoseira amentacea est ensuite susceptible de coloniser progressivement, par dispersion de proche en proche, l ensemble des enrochements concernés. La méthode innovante mise au point dans le cadre du projet CYSTORE comporte un dispositif support conçu spécifiquement pour résister aux très fortes contraintes mécaniques liées à l hydrodynamisme, offrir une surface facilitant la fixation et le développement de recrues de cystoseires et enfin, prévenir la prédation notamment par certaines espèces de poissons herbivores comme la saupe (Sarpa salpa). Un mode opératoire précis nécessitant une grande expertise scientifique est défini. Celui-ci porte notamment sur la caractérisation initiale du potentiel des sites d accueil ainsi que la période et la gestion précise du niveau d implantation des dispositifs de transplantation, paramètres clés conditionnant la réussite de l opération. Les prélèvements des individus fertiles ont été réalisés en 2014 le long d un linéaire d environ 5 km sur le territoire du PMCB, entre Corbières et le Cap Méjean, plus précisemment au niveau de l île de l Elevine. La fabrication des plaques de transplants a été lancée en février 2014 et les transplantations ont été réalisées sur cinq sites de configuration variable et répartis dans la rade Marseille entre mi-mars et mi-avril 2014 : Corbières, Estaque, Digue sud-ouest, Catalan et digue du large (cf. Figure 145). Chaque site est équipé de 10 plaques de transplants (à l exception du site témoin situé à Corbières en limite du Parc Marin et équipé de 5 plaques). Une trentaine de plants est fixée sur chaque plaque. Les 5 sites font désormais l objet d un suivi rapproché pour contrôler la survie des transplants, leur croissance ainsi que le comportement des poissons brouteurs (les saupes). A partir de l automne 2014, un suivi spécifique sera mené pour comptabiliser et micro-cartographier les recrues (jeunes pousses) de part et d autre des supports de transplantation (T. Thibaut/MIO, comm. pers.). SAFEGE a mis également en place une méthodologie permettant de récupérer les extrémités fertiles des cystoseires en milieu naturel pour ensuite les fixer sur les plaques de transplants. L objectif est de permettre la production d un flux massif de gamètes sur une durée limité, favorisant ainsi la colonisation des ouvrages par l espèce (sacs d apex). Le suivi des transplants est programmé sur 2 ans. Un suivi vidéo de la prédation par les poissons sera aussi réalisé afin d apporter des éléments de réponse sur les modalités, l intensité de la prédation et sur l'efficacité du dispositif anti-prédation (grillage a fleur d eau disposé autour de la plaque en béton). Concernant ce pilote CYSTORE, au cours de l année 2014, le PMCB a participé à plusieurs missions de terrain avec les responsables du suivi (F. Javel/SAFEGE et T.Thibaut/Université Marseille/MIO), les 6 et 26 juin 2014 : suivi des taux de survie des transplants, mesures de taille, fertilité des individus ( Figure 146). En automne, un suivi spécifique a été mené pour comptabiliser et micro-cartographier les recrues (jeunes pousses) de part et d autre des supports de transplantation. Ainsi, plus de 200 jeunes recrues de macrophytes ont été dénombrés et les premiers résultats sont prometteurs concernant la fertilité des rameaux et le succès de la reproduction, avec de jeunes recrues, malgré les faibles taux de survies enregistrés (environ 10%). Parc Marin de la Côte Bleue 169

172 Figure 145 : Vue d ensemble des démonstrateurs (Cystore, Biorestore) utilisés dans le projet GIREL. Figure 146 : Suivi des transplants de Cystoseires et vues des plaques en béton percées de trous destinés à acceuillir les transplants. Suivi de terrain du 6 juin Photo : E. Charbonnel/PMCB Projet de restauration écologique GIREL et pilote BIORESTORE Hormis CYSTORE, le PMCB a également participé au pilote BIORESTORE en 2014, à travers les opérations de captures de post larves de poissons pour la société Ecocéan, durant l été Pour cette opération, entre juin et octobre, des pièges lumineux (CARE) ont été posés au niveau de 8 stations réparties autour de la réserve de Carry-le-Rouet et des îlots des Mornas (Figure 147). Les interventions du PMCB comprennent le stockage, la manutention et le rechargement des batteries, les sorties en mer pour l installation en soirée par voie maritime des 8 CARE (pièges lumineux), la récupération des pièges au petit matin à l aube (entre 6h et 8h) par voie maritime, le transfert des postlarves dans une glaciaire équipée d un bulleur.plusieurs réunions d informations ont été organisées pour les usagers de la mer (pêcheurs professionnels et de loisirs, société nautiques, plaisanciers, plongeurs) et des affiches (ci-contre) ont été réalisées par le PMCB et distribuées aux capitaineries et sociétés nautiques de la Côte Bleue pour prévenir de l expérimentation. Parc Marin de la Côte Bleue 170

173 Il est prévu 12 nuits de pêche au maximum par mois les mois de juin, juillet et août soit un total maximum de 36 nuits. Les nuits de pêche sont centrées autour de la nouvelle lune. Au total, sur les 36 nuits prévues, 27 nuits de pêches ont été réalisées par le PMCB, soit un total de 216 CARE déployés au total. Figure 147 : Stations d emplacement des pièges lumineux CARE posés par le PMCB durant 27 nuits de pêche entre juin et septembre Les résultats préliminaires de décembre 2014 montrent que le nombre d espèces capturées varie selon les pêches entre 3 et 10 espèces, pour un nombre de poissons pêchés compris entre 7 et 109, soit un nombre moyen d individus par nuit et par CARE compris entre 0.1 et 1.9 poissons (Tableau 52). Même si les résultats préliminaires sont assez décevants, au regard de l effort d échantillonnage déployé et des contraintes de déploiement du matériel, cette expérimentation confirme si besoin était le rôle de «laboratoire grandeur nature» joué par les réserves du PMCB. Tableau 52 : Résultats préliminaires des pêches expérimentales de post larves de poissons au moyen de CARE (Ecocéan) déployés entre juin et octobre 2014 à Marseille et la réserve de Carry-le-Rouet, sites ateliers lors du projet GIREL pilote Biorestore (données Ecocéan, décembre 2014). Juin 2014 Juillet 2014 Août 2014 Septembre 2014 Octobre 2014 Site Carry Marseille Carry Marseille Carry Marseille Carry Marseille Carry Marseille Nbre nuit de pêche Nbre poissons pêchés Nbre espèces pêchées Nbre d individu par nuit et par 1,9 10, ,1 CARE Nbre total de CARE Moyenne CARE posés par nuit Parmi les 10 familles de poissons capturées, les principales sont les Sparidae (essentiellement le Sparaillon Diplodus annularis et le Pageot Pagellus erythrinus sur la Côte Bleue) et les Blennidae (Figure 148). Viennent ensuite les Centracanthidae (mendoles), les Carangidae (chinchards) et les Mullidae, avec la capture de plusieurs rougets Mullus surmuletus (8 individus sur la Côte Bleue durant les pêches de juin 2014). Figure 148 : Composition des captures de post larves : principales familles de poissons capturées par les CARE sur la Côte Bleue (source Ecocéan). Parc Marin de la Côte Bleue 171

174 Le nombre moyen de post-larves de poissons capturées par nuit et par piège est visualisé sur la Figure 149. Il est extrémement variable en fonction de la période (4 cycles lunaires couverts entre juin et octobre 2014) et également en fonction du site, avec généralement plus de larve à Marseille qu à Carry (Figure 149). Figure 149 : Bilan récapitulatif du nombre moyen de post-larves de poissons capturées par nuit et par piège, en fonction du site : réserve de Carry et Marseille (source Ecocéan). Après leur capture, les post larve ont été élevées en aquarium par Ecocéan durant tout l été 2014, puis après marquage les post-larves ont été relachées en mer fin 2014 dans des habitats d émancipation concus par Ecocéan (photo ci-contre). Un suivi du devenir des post-larves est en cours, réalisé par l équipe du Prof. P. Lenfant du CEFREM (CNRS Université de Perpignan). Habitat d émancipation des post-larves. Photo : Ecocéan Le projet PAMPA et les indicateurs d efficacité de l AMP Le projet de recherche PAMPA 18 (Liteau ) avait pour objectif de construire et tester des indicateurs portant sur les écosystèmes, les usages et la gouvernance, afin d évaluer la performance de systèmes de gestion des écosystèmes côtiers incluant des Aires Marines Protégées (AMP). Il s est appuyé sur une collaboration étroite et continue entre scientifiques de différentes disciplines et gestionnaires de 8 AMP cas d études en outremer et en Méditerranée, dont le PMCB (Pelletier et al., 2011). La démarche comprend plusieurs étapes : - Formulation et définition commune à tous les sites des objectifs et actions de gestion des AMP ; - Sélection des métriques pertinentes pour chaque objectif de gestion ; - Sélection, calcul, analyse et interprétation des métriques en fonction des objectifs de gestion ; - Sélection des métriques en tant qu indicateur d aide à la gestion ; - Construction des tableaux de bord d indicateurs pour chaque site. Les indicateurs doivent refléter : - L état et la dynamique de l écosystème et des ressources correspondantes dans et autour des AMP; - L impact des usages sur l écosystème et les ressources et le rôle de l AMP dans la nature et l ampleur de cet impact ; - L état de la gouvernance et l influence des AMP sur les usages en termes d occupation de l espace côtier, et de qualification des pressions anthropiques Pour plus d informations sur le projet, le site internet PAMPA est disponible à l adresse suivante : De nombreux produits de restitution et documents de références y sont disponibles. Parc Marin de la Côte Bleue 172

175 La première tâche du projet PAMPA a consisté à établir une formulation commune à tous les sites des buts et objectifs de gestion, afin d ancrer le travail par rapport aux besoins d évaluation des gestionnaires. Au total, 8 But de gestion sont définis, avec plusieurs objectifs de gestion (entre 1 et 5) par but (Tableau 53). Tableau 53 : Liste des buts et des objectifs de gestion des AMP définis dans le projet PAMPA (Pelletier et al. 2011). Liste des buts et des objectifs de gestion PAMPA BUT 1 : Exploitation durable des ressources 1.1. Maintenir et/ou restaurer les populations d espèces-cibles 1.2. Augmentation de la biomasse exploitable par rapport à un niveau minimal BUT 2 : Conservation de la biodiversité 2.1. Maintien d un ensemble de peuplements et d espèces représentatif de l écosystème 2.2. Maintien des fonctions de l écosystème 2.3. Conservation des espèces et habitats emblématiques, menacés localement, ou sous statut spécial, ou endémiques 2.4. Maintien d un ensemble représentatif d habitats (état et étendue) BUT 3 : Maintien et développement d usages durables 3.1. Contribuer à la durabilité des usages 3.2. Contribuer au maintien d usages à valeur patrimoniale 3.3. Contribuer à un développement territorial équilibré et équitable BUT 4 : Mise en place et pérennisation des structures et stratégies de gestion 4.1. Efficacité du plan de gestion 4.2. Organisation, fonctionnement de la gestion 4.3. Contrôle de la réglementation 4.4. Pérennité de la gestion 4.5. Intégration des différents instruments de protection BUT 5 : Participation et représentation des acteurs 5.1. Favoriser l implication des acteurs dans les activités de l AMP 5.2. S assurer de la consultation des acteurs concernés 5.3. Associer les acteurs locaux à la gestion de l AMP 5.4. Favoriser la prise en considération de l AMP dans les politiques d aménagement local BUT 6 : Acceptation de l AMP 6.1. Susciter l adhésion des populations à l AMP 6.2. Anticiper et réduire les conflits entre usagers BUT 7 : Education, sensibilisation BUT 8 : Renforcer la connaissance de l environnement marin La démarche de construction et de validation des indicateurs s est ensuite basée sur une sélection des données majoritairement existantes pour la biodiversité et les ressources, et sur des données principalement collectées durant le projet Pampa selon un protocole standardisé pour les usages. Des informations complémentaires récoltées auprès des gestionnaires ont permis de documenter des indicateurs relatifs à la gouvernance des AMP. Les métriques correspondantes aux données ont été listées et leur pertinence explicitée. Pour les usages, les métriques testées sont principalement des métriques quantifiant les pressions et les impacts des usages. Pour la gouvernance, un ensemble diversifié de métriques relatives à la gestion des AMP et aux perceptions des usagers ont été étudiées. Les outils afférents à cet ensemble de tâches ont été développés durant le projet et testés par les partenaires. Ils comprennent (i) une base de données accompagnée de formats de données, de référentiels sur les espèces, sur les engins de pêche et d un référentiel spatial pour chaque AMP ; et (ii) deux plateformes de calcul et d analyse des métriques, l une sur la biodiversité et les ressources, l autre sur les usages (Figure 150), qui permettent d importer tout jeu de données suivant le format PAMPA, de calculer un très grand nombre de métriques (indicateurs potentiels), de produire une variété de graphiques à partir de ces métriques et de les analyser d un point de vue statistique en vue de l évaluation de la performance des AMP. Ces plateformes sont documentées pour les utilisateurs et pour les développeurs. Richesse specifique HR.1995 RE.1995 valeurs de richesse specifique agrégée par espèce et unité d'observation selon l'année et le statut de protection Nombre d'enregistrements par boite à moustache HR.1998 RE.1998 Enregistrements > 95% du maximum retirés 3.33 HR RE HR RE HR.2007 statut de protection 6.94 RE.2007 HR RE Parc Marin de la Côte Bleue 173

176 Figure 150 : Base de données usages : Construction des tables nécessaires pour l utilisation des scripts (E. Gamp/D. Roos/PAMPA). L interprétation de chaque métrique est réalisée au travers d une grille de lecture qui se réfère à un objectif détaillé et aux actions qui en découlent. Elle précise comment les valeurs prises par la métrique sont interprétées pour orienter les actions de gestion. En fonction des jeux de données et des métriques, l interprétation s est appuyée sur un modèle statistique ou sur l expertise des scientifiques et des gestionnaires. En dernier lieu, les métriques validées comme indicateurs de la performance des AMP ont été agencées en tableau de bord par objectif de gestion. Chaque tableau de bord contient un ensemble d indicateurs jugés utiles pour l évaluation de l atteinte de l objectif concerné. Pour les buts de conservation de la biodiversité et des ressources (But 1 et 2), il apparaît nécessaire de placer à côté des indicateurs d état, des indicateurs de pression et des indicateurs de gouvernance. Les deuxièmes permettent de relativiser l état de la biodiversité par rapport aux pressions subies, et les indicateurs de gouvernance, notamment les perceptions, informent sur les usagers à cibler dans les actions de gestion et orientent vers des modalités d action en fonction de l état. Un extrait du Tableau de Bord du PMCB est proposé dans le Tableau 54, avec un focus sur les indicateurs de gouvernance (Buts 4 à 7). Concernant le But 4 («pérennisation structure/stratégies de gestion») ventilé en 5 objectifs de gestion, un total de 31 indicateurs est proposé dont la moitié (17) concernent le contrôle de la réglementation. Pour le But 5 («représentation des acteurs») ventilé en 4 objectifs, c est 11 indicateurs qui sont proposés. Le But 6 («acceptation de l AMP») comprend 15 indicateurs d opinion, tandis que le But 7 («education, sensibilisation) comporte 4 indicateurs (Tableau 54). Tableau 54 : Démarche du Tableau de Bord du PMCB avec un focus sur les indicateurs de gouvernance (but 4 à 7) de l AMP (Le Direach et al., 2011, Charbonnel et al., 2011). Parc Marin de la Côte Bleue 174

177 Au-delà de la sélection des métriques, qui est l un des résultats principaux du programme PAMPA, celles-ci ont vocation à être encore testées pour aboutir à l élaboration de grilles de lecture. L apport de grilles de lecture fera de ces métriques des indicateurs. L ensemble des métriques retenues dans le tableau de bord de la Côte Bleue (162 indicateurs, Tableau 55) doivent maintenant faire l objet d une sélection des plus pertinentes et faciles à mettre en œuvre, afin d en réduire le nombre et d aboutir à un tableau de bord opérationnel. L idéal serait d aboutir à une trentaine d indicateurs, permettant une meilleure lisibilité de la performance de l AMP pour les partenaires institutionnels, techniques, scientifiques et financiers du Parc Marin, et aussi pour les usagers locaux du territoire. Tableau 55 : Bilan des métriques/indicateurs étudiées sur la Côte Bleue et ventilation du nombre selon les 8 buts de l AMP définis lors du projet PAMPA (Charbonnel et al., 2011 ; Le Direac h et al., 2011) Intitulé des buts Nbre d indicateurs But 1 Protection de la ressource 58 But 2 Protection de la biodiversité 27 But 3 Gestion durable des usages 13 But 4 Pérennisation des structures et stratégies de gestion 31 But 5 Implication des acteurs dans la concertation 11 But 6 Acceptation AMP Perception des usagers 15 But 7 Sensibilisation 4 But 8 Connaissance, recherche 3 TOTAL 162 Cette interprétation des valeurs numériques est ensuite traduite en codes de couleurs. Il a été nécessaire d harmoniser entre buts de gestion et entre sites le barème des couleurs. Code couleur Interprétation / Diagnostic / Action Bleu Excellent (état de référence, idéal, utopique) Vert Bon (RAS, maintien des actions de gestion en cours) Jaune Moyen (commence à motiver une nouvelle action de gestion) Orange Médiocre (nécessite une action de gestion soutenue) Rouge Mauvais (action radicale requise) Gris Diagnostic impossible (nécessite des compléments d'étude) Au final, les 162 métriques/indicateurs étudiés sur la Côte Bleue sont ventilées selon ce code couleur : à programmer La plupart des indicateurs (68 sur 162, soit 42%) sont au vert (bon état), pour 28 indicateurs (soit 17%) présentant un état moyen (jaune), tandis que 10 (6%) montrent un état médiocre (orange). A noter que le diagnostic est impossible pour 45 indicateurs (28%) en l absence de grille de lecture, tandis que 10 restent à programmer. Parc Marin de la Côte Bleue 175

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