CONSOMMATION D ÉNERGIE DES EXPLOITATIONS OVINES ALLAITANTES DU SUD OUEST
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- Marie-Thérèse Chabot
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1 CONSOMMATION D ÉNERGIE DES EXPLOITATIONS OVINES ALLAITANTES DU SUD OUEST Références 2010 Réseaux d Élevage Ovins Allaitants Aquitaine et Midi Pyrénées Face à l épuisement progressif des réserves d énergies fossiles et à la sensibilisation croissante au changement climatique, la maîtrise des consommations énergétiques est aujourd hui un sujet important dans les exploitations agricoles. Ainsi, depuis le suivi de la campagne 2007, les Réseaux d Élevage recensent et étudient les postes de consommation d énergie. Voici les résultats pour la campagne 2010 des consommations énergétiques de 57 exploitations Ovin Viande spécialisées et mixtes en Aquitaine et Midi Pyrénées. Pour la première fois, des références sont données pour les ateliers ovins d exploitations mixtes ovins bovins viande et ovins céréales. 4 POSTES PRÉPONDÉRANTS Les différents types d énergie utilisés en élevage Les énergies consommées dans une exploitation peuvent être classées en 2 catégories : Les énergies directes : il s agit essentiellement du fuel consommé par les tracteurs, du gazole utilisé pour les déplacements et de l électricité consommée dans les bâtiments. Les énergies indirectes : ce sont celles qui ont été mobilisées pour la fabrication, le conditionnement et le transport des aliments du bétail (y compris concentrés prélevés) et des engrais minéraux. Cette approche couvre environ 80 % des consommations d énergie d un élevage. Les 20 % non pris en compte correspondent à l énergie nécessaire pour la fabrication et l acheminement du matériel, des bâtiments et des produits phytosanitaires. Toutes les consommations d énergie sont converties dans une unité commune, le Méga Joule (MJ), de façon à pouvoir les cumuler. 1 litre de fuel correspond à 40.7 MJ en prenant en compte l énergie mobilisée pour sa production et son transport. Tableau 1/ Référentiel énergétique Source : Institut de l Elevage Énergies directes Énergies indirectes 1 litre de fuel 40.7 MJ 1 Tonne de céréales MJ 1 litre de lubrifiant 45.2 MJ 1 Tonne de tourteaux de Soja MJ 1 kwh d électricité 9.6 MJ 1 unité d Azote 52.6 MJ Aquitaine et Midi Pyrénées
2 CONSOMMATIONS D ÉNERGIE DES EXPLOITATIONS OVINES ALLAITANTES DU SUD OUEST 2010 Tableau 2/ Structures des élevages ovins allaitants N SAU (ha) SFP (ha) GC (ha) Brebis (EMP) UGB BV Chargt. (UGB/ha) Parcours ou estive Spé Non Spé herbager en Spé en de Non Non Spé Causse ha Spé ha et estive collective Ovins et céréales Non en en Non Estive collective BILAN DES CONSOMMATIONS ÉNERGÉTIQUES DES ATELIERS OVINS MJ pour 100 kg de carcasse d agneaux Figure 1/ Consommation d énergie des ateliers ovins allaitants MJ atelier ovin/100 kgc herb. z. Causse Ovins Céréales Ov. Bv. z. Ov. Bv.
3 3 CONSOMMATIONS D ÉNERGIE DES EXPLOITATIONS OVINES ALLAITANTES DU SUD OUEST 2010 Pour les exploitations spécialisées (atelier ovin = seul atelier animal de l exploitation avec une sole en céréales destinée à l alimentation des ovins, absence d atelier hors sol, de cultures de ventes, pérennes ou spéciales), ce sont les ateliers en zone fourragère du Sud Ouest essentiellement des élevages assez intensifs dans la conduite du troupeau et de la surface fourragère de type Ségala qui ont la consommation d énergie la plus faible ramenée aux 100 kg de carcasse d agneaux, les systèmes les moins performants sont les systèmes transhumants de montagne, pénalisés par leur plus faible productivité numérique. Par contre, les ateliers ovins des exploitations de sont les plus économes de l échantillon total. Alimentation et produits pétroliers : les deux postes qui pèsent Figure 2/ Répartition des consommations d énergie par postes 100% 90% 15% 8% 17% 20% 16% 20% 8% 80% 70% 60% 32% 35% 48% 52% 43% 55% 46% 44% 50% 40% 21% 26% 6% 30% 20% 10% 4% 32% 31% 26% 25% 43% 4% 26% 25% 3 0% herb. z. Causse Ovins Céréales Ov. Bv. z. Ov. Bv. Fertilisation minérale Alimentation Electricité Produits pétroliers En moyenne, l alimentation (surtout les concentrés et dans une très faible mesure les fourrages achetés) pèse pour 45 % de la consommation énergétique moyenne de l échantillon. Ce sont les systèmes spécialisés en zone fourragère et herbagers en zone pastorale (plutôt en Aquitaine) qui maîtrisent le mieux ce poste. La part de l alimentation dans les consommations énergétiques qui reculait chez les spécialisés depuis 2007 a explosé en Le poste Produits pétroliers représente en moyenne 29 % des consommations en 2010, en net recul par rapport à 2009 où il représentait 38 % des consommations d énergie chez les spécialisés. Ce chiffre est à mettre en rapport avec l augmentation importante du coût des carburants des dernières années. La part de l électricité se maintient aux alentours de 12 %. Comme toujours, ce sont les systèmes où les brebis passent le plus de temps en bergerie qui consomment le plus (Spécialisés en zone fourragère et herbagers en zone pastorale). Le poste fertilisation est en recul par rapport à 2009, les engrais minéraux, issus de l industrie pétrochimique, ont des cours indexés sur celui du pétrole. L utilisation des engrais de ferme permet de mieux maîtriser ce poste de consommation énergétique. Néanmoins, depuis
4 CONSOMMATIONS D ÉNERGIE DES EXPLOITATIONS OVINES ALLAITANTES DU SUD OUEST 2010 quelques années, avec la prise de conscience environnementale et le prix des engrais, beaucoup d éleveurs ont fait l impasse sur la fertilisation minérale de certaines parcelles. Des moyennes de à MJ pour 100 kg de carcasse d agneau Les valeurs extrêmes de consommation d énergie ramenées aux 100 kg de carcasse d agneau se retrouvent dans les systèmes montagnards ovins spécialisés et mixtes ovins bovins. Les ovins bovins de montagne sont plus chargés et recourent plus aux stocks. Pourtant ils consomment moins de fioul et de carburant à l hectare et aux 100 kg de carcasse. L effet complémentarité des deux troupeaux sur l exploitation de la SFP joue à plein. Le recours plus massif aux concentrés des spécialisés pénalise fortement le poste alimentation, les brebis consommant 56 % de plus de concentrés chez les spécialisés pour une productivité pondérale quasi identique. La différence se creuse encore avec le poste fertilisation minérale, avec un bilan en azote plus excédentaire chez les spécialisés. Si on compare de la même façon, les consommations d énergie ramenées aux 100 kg de carcasse pour les ateliers ovins de la zone fourragère, on note que la différence entre exploitation spécialisée et ovin bovin est beaucoup moins forte (5 871 MJ/100 kgc vs 6 551). C est surtout le poste fertilisation qui explique la différence entre les deux systèmes de la zone fourragère, avec un bilan de l azote plus excédentaire pour les mixtes et un recours à la fertilisation minérale plus important. Pour les zones pastorales de Causse sur Midi Pyrénées et Nord Aquitaine, les systèmes spécialisés Causse avec valorisation de parcours ont une consommation énergétique moindre que leurs homologues herbagers de la zone nord Aquitaine qui n ont pas de ressource pastorale. En effet, la bergerie et l intensification des surfaces fourragères pèsent très fortement sur le niveau de consommation énergétique. Le modèle Causse est très dépendant des concentrés. Enfin, pour la zone de grandes cultures, les ateliers spécialisés ovins sont moins économes que les mixtes ovinscéréales sur les postes produits pétroliers et fertilisation. Tableau 3/ Performances énergétiques des ateliers ovins allaitants Productivité numérique Poids moyen agneaux (kgc) Productivité pondérale (kgc/emp) MB hors prime ( /brebis) Conso. totale exploitation (MJ/ha SAU) Conso. atelier ovin (MJ/ha SFPO) Conso. atelier ovin (MJ/100 kgc) Herbager Spécialisés Ovins et de céréales Causse Système fourrager : pas de surface pastorale collective, moins de 10 ha de surface pastorale individuelle et chargement supérieur à 1.4 UGB/hectare de SFP, Système herbager : pas de surface pastorale collective, moins de 10 ha de surface pastorale individuelle et chargement inférieur à 1.4 UGB hectare de SFP, Système Causse ou Montagnard (transhumant) : surface pastorale individuelle de 10 ha et plus, et ou surface pastorale collective
5 5 CONSOMMATIONS D ÉNERGIE DES EXPLOITATIONS OVINES ALLAITANTES DU SUD OUEST 2010 DES REPÈRES DE CONSOMMATION POUR ÉVALUER LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE Tableau 4/ Repères pratiques des consommations d énergie Spécialisés Herbager de Causse Ovins et céréales Produits pétroliers MJ/100 kgc Fioul et carburants (L/ha SAU) Fioul et carburants (L/EMP) Fioul et carburants (L/100 kgc) Fourrage récolté TMS/UGB Électricité MJ/100 kgc Kwh/EMP Kwh/100 kgc Alimentation MJ/100 kgc Concentrés (kg/emp) % de concentrés prélevés Concentrés (kg/kgc) Fum. minérale MJ / 100 kgc % 43 % 37 % 40 % 0 % 32 % 41 % 21 % Bilan N / ha SAU N minéral / ha SFP N minéral / ha GC P2O5 minéral / ha SFP P2O5 minéral / ha GC
6 CONSOMMATIONS D ÉNERGIE DES EXPLOITATIONS OVINES ALLAITANTES DU SUD OUEST 2010 Le tableau 4 présente des repères de consommation de carburant, d électricité, de concentrés ou de fertilisation à mettre en regard des consommations d élevage lors de la réalisation de diagnostics de performances énergétiques, dans une démarche de comparaison et de conseil. CONSOMMATION D ÉNERGIE ET MARGE BRUTE Efficacité énergétique et efficacité économique Il n existe qu une faible corrélation entre Marge Brute hors prime et consommation d énergie, car une partie de l énergie consommée dépend des postes de charges de structure et non pas des charges opérationnelles. Cette consommation d énergie est essentiellement corrélée aux charges de l atelier et peu au niveau de valorisation des produits. Une modification dans le temps de la dépendance énergétique d une exploitation passera donc plus par une modification de ses pratiques et d une amélioration de la productivité de l énergie que par une gestion du coût financier de l énergie. Figure 3/ Marge Brute hors prime et Consommation d énergie MJ consommés / 100 kgc R² = marge brute hors prime par EMP
7 7 CONSOMMATIONS D ÉNERGIE DES EXPLOITATIONS OVINES ALLAITANTES DU SUD OUEST 2010 Des marges de progrès possibles dans tous les systèmes Même ramenée aux 100 kg de carcasse produits, critère le plus discriminant, dans tous les systèmes qu ils soient pastoraux ou non, la consommation d énergie peut être maîtrisée, des marges de progrès existent toujours. Par la maîtrise des critères techniques et en optimisant le niveau d intensification des surfaces fourragères, tous les systèmes peuvent rendre plus efficiente l utilisation des énergies directes et indirectes nécessaires à la production d agneaux. Figure 4/ Marges de progrès Source : Réseaux d élevage Aquitaine et Midi Pyrénées 2010 Consommation d'énergie MJ/100 kgc herb. z. Causse Ovins Céréales Ov. Bv. z. mini moyenne maxi Ov. Bv. CONTACTS E. Trocmé (CA09), D. Delmas (CA12), C. Ducourtieux (CA24), J.P. Dugat (CA33), M.H. Defrance et P. Tyssandier (CA46), V. Joliet (CA47), P. Lanne (CA65) A.J. Métivier (EdE81) J.M. Mouret (EdE32) C. Jousseins (Institut de l Élevage) LES RÉSEAUX D ÉLEVAGE Les Réseaux d Élevage sont un dispositif partenarial associant des éleveurs et des ingénieurs des Chambres d Agriculture et de l Institut de l Élevage. LES PARTENAIRES FINANCEURS Ce document a été élaboré avec le soutien financier de l Union européenne (FEADER) et du Ministère de l Agriculture (Casdar). Les données mobilisées pour sa réalisation ont été collectées dans le cadre du dispositif Réseaux d élevage avec l appui financier de FranceAgriMer Avril 2012 Document édité par l Institut de l Élevage 149 rue de Bercy Paris CEDEX 12 Réf. Idele :
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