La «cicadelle blanche» Metcalfa pruinosa

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1 La «cicadelle blanche» Metcalfa pruinosa Cet insecte ravageur, originaire du Centre et du Nord de la Côte Est de l Amérique du Nord, introduit en Italie depuis de nombreuses années, a été signalé en France dès Cantonné à l origine au Sud-est de la France, il a connu depuis une expansion importante. Très bien implanté en Provence Alpes Côte d Azur, il a commencé à remonter vers le Nord et le Sud-ouest de la France. Il a été observé pour la première fois en 1999 en Midi-Pyrénées dans la région de Toulouse. Les suivis réalisés depuis, par le Service Régional de la Protection des Végétaux (DRAF-SRPV) et la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) entre 2000 et 2007, ont permis de détecter l insecte sur 116 communes. Afin de commencer une lutte efficace et écologiques, son prédateur naturel, l insecte Neodryinus, a été implanté dans 266 sites, dont une bonne part dans les pépinières et les jardineries. Il a été détecté sur Montbrun en Il ne présente aucun danger pour l homme par contre il a une grande nuisibilité en espace vert mais reste sans effet en grande culture. Il fait l objet d un programme de lutte initié par la commission environnement avec l aide de la DRAF-SRPV et la FREDEC à titre gracieux. ASPECT RÉGLEMENTAIRE et utilitaires Metcalfa pruinosa n est pas classé en organisme de quarantaine. Mais il est listé dans l arrêté du 31 Juillet 2000 modifié, établissant la liste des organismes nuisibles aux végétaux, produits végétaux et autres objets soumis à des mesures de lutte obligatoire, Cf. annexe B : liste des organismes contre lesquels la lutte est obligatoire sous certaines conditions. Des arrêtés départementaux de lutte en pépinières et de protection des implantations de Neodryinus typhlocybae ont été pris sur la région et notamment sur le département de la Haute-Garonne dès L insecte a été repéré par un membre de la commission environnement sur la commune, à proximité de la route de Donneville dans le vallon. Ce n est pas étonnant vu la progression naturelle de cet insecte de l ordre de 3 km par an et sa détection dans les villages alentours les années précédentes. Vous pouvez allez l observer sans danger. Pour vous familiariser aux symptômes, vous pouvez allez les voir au croisement du sentier de grande randonnée et du chemin qui monte vers Montbrun le Vieux sur les ronces notamment (branches et dessous de feuilles). Pour amuser les enfants, approchez doucement votre doigt et vous le verrez tourner pour se cacher derrière la brindille ou la feuille. Mais soyez vigilant, il saute aussi beaucoup et n hésitera pas à revenir avec vous sur votre épaule ou en voiture!!! Sa localisation dans un endroit boisé et relativement humide est tout à fait normale. Dans le sud-est de la France, il est rare de le voir dans les zones arides alors qu il peut pulluler jusqu à quelques centaines de mètres à proximité d une rivière.

2 L ORIGINE ET LES PLANTES A OBSERVER Les observations nous montrent que les introductions se font principalement par les échanges entre pépinières et notamment avec des plantes d origine italienne (magnolia pyramidaux, olivier ) et/ou par le biais de division de lots venant de zones contaminées du Sud-Est (catalpa.). Aussi, nous vous recommandons d être vigilant lors de vos achats de plantes ou arbustes. (magnolia, mûrier, mûrier platane, figuier, vigne, vigne vierge, agrumes, prunier...). Dès la fin du mois de mai, vous pouvez voir l insecte, en observant le dessous des feuilles pour noter une éventuelle présence liée à une contamination antérieure. Vous pouvez demander aux responsables de la pépinière s ils connaissent le problème et si par exemple la pépinière ou la jardinerie est en lutte (obligatoire) ou si elle a bénéficié de l introduction du parasite naturel. Larves de Metcalfa au stade L1 (taille réelle 1 mm) Larve de Metcalfa au stade L5 (taille réelle 7 mm) Adulte de Metcalfa (taille réelle 8 mm) (photos : J.C. MALAUSA, INRA Antibes) BIOLOGIE Le développement de Metcalfa pruinosa ne comporte qu un cycle par an. Les éclosions s étalent du mois de mai à septembre. Mais, de part leur taille et l émission de pruine (sorte de coton blanc) très importante, l observation des larves est très aisée à partir de début juin et jusqu à septembre. Les adultes apparaissent généralement de juillet à octobre. Vous allez en voir le soir car ils sont notamment attirés par la lumière. Metcalfa pruinosa est extrêmement polyphage (elle pique quasiment toute les plantes) et peut se révéler très rapidement envahissante. Dans les secteurs où elle s est implantée, il est souvent difficile de trouver des plantes indemnes après trois ans de présence. Elle n entraîne des mortalités de plantes qu en cas de très forte pullulation, mais sa présence déprécie en revanche très fortement l aspect visuel : pruine, miellat (substance sucrée), fumagine (champignon noir sur les feuilles) et un affaiblissement important des plantes.

3 La lutte biologique : La lutte est double : BIOLOGIQUE & CHIMIQUE La lutte biologique devrait permettre, à l échelle d une décennie au minimum de contrôler l expansion de Metcalfa. Elle se fait par l introduction de son parasite naturel : Neodryinus typhlocybae. Cet insecte ne se nourrit que de Metcalfa et lui est spécifique. Coordonnée par l équipe de lutte biologique de l INRA d Antibes, une opération de lutte a permis d effectuer plusieurs centaines de lâchers en France, notamment par l INRA, la Protection des Végétaux, les Chambres d Agriculture, l ACTA (Réseau des instituts des filières animales et végétales), le CTIFL (Centre Technique interprofessionnels des Fruits et Légumes) et les FREDON. Les résultats sont encourageants : des régulations biologiques ont déjà eu lieu à proximité des premiers sites implantés et des pépinières ont été sorties de la lutte obligatoire non loin de Montbrun. L intervention humaine pour multiplier et encadrer les lâchers est indispensable. La prolifération de metcalfa est régulée par la descendance de neodryinus une fois implantée. Metcalfa vole sur près de 3 kilomètres par an, pendant que Neodryinus se disperse localement dans un rayon de 50 mètres la 1ère année, pour atteindre 500 mètres en 5 ans. L équilibre biologique entre les 2 espèces peut s opérer sur une période de 5 à 10 ans. La lutte biologique concernait fin 2007 : 138 jardins et 128 sites agricoles dont Montbrunlauragais où un premier lâcher a été réalisé au croisement du chemin de grande randonnée et du chemin qui monte sur Montbrun le vieux. Neodryinus adulte (3 à 5 mm) Femelle Neodryinus en train de pondre son œuf sur une larve de metcalfa

4 Oeuf de neodryinus (en jaune) sur une larve de metcalfa (en blanc) (photos : J.C. MALAUSA, INRA Antibes) Cocon de Neodryinus (2 à 6 mm) En 2008, grâce à des relations privilégiées avec la FREDEC, 10 lâchers ont été réalisés sans frais sur la commune (une première régionale). Ils ont concerné la zone d expansion supposée de Metcalfa depuis 2007 : au pied du coteau de Montbrun le vieux, sur le village, au centre les lotissements, les Balcons du Souleilla, ainsi que Lissac, d autres lâchers sont en cours de réalisation. Il a été procédé aussi à des implantations préventives : deux à proximité de la zone de détection au pied du coteau Montbrun le vieux, et de la route de Donneville, et d autres ont été réalisés chez des membres de la commission environnement et/ou des élus. Ces personnes se sont engagées à respecter un cahier des charges de protection du nid comprenant : - une «zone refuge» d un rayon de 50 mètres, avec l interdiction de tout traitement insecticide dans la «zone refuge» pendant un an sauf produit biologique type Bacillus thuringiensis - une taille restreinte des plantes dans la «zone refuge» pendant 3 ans et/ou le maintien sur place des déchets de taille (à ne pas entasser) ATTENTION!! Vous pouvez trouvez sur internet, des ventes d œufs du prédateur mais seule la DRAF-SRPV et la FREDON sont autorisé par l arrêté préfectoral sur le département à vous en délivrer. (Mais, il est peut probable que vu les lâchers effectués en 2008, d autres demandes soient possibles.) En effet Neodryinus typhlocybae a lui aussi des prédateurs naturels dont certains sont absents sur la région. Il ne faut surtout pas les introduire pour ne pas risquer de modifier les équilibres biologiques. Neodryinus est spécifique de Metcalfa, les autres insectes d origine du Sud-est ou d Italie ne le sont pas. La préparation des nids est minutieuse est contrôlée pour éviter l arrivée de ces parasites qui perturberaient les équilibres et limiteraient les effets de la lutte. Aussi merci de bien respecter cette consigne.

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6 La lutte chimique La lutte chimique peut être temporairement nécessaire dans la première phase actuelle de déséquilibre entre l insecte et son prédateur. En effet, l émission de miellat par les plantes attire énormément les abeilles et les guêpes qui viennent s en nourrir et peuvent rendre le jardin assez inhospitalier en particulier pour les personnes allergiques aux piqures. Il existe d ailleurs du miel de metcalfa. Nous vous demandons de la limiter aux zones de vos jardins ou les pullulations deviendront gênantes pour vous. Attention : Protégez-vous comme pour tout traitement insecticide avec un masque à cartouche et des gants (jetable ou lavables), réservez des habits spécifiques lavables ou jetables. Les produits homologués sont en usage «arbres et arbustes d ornements, traitements des parties aériennes. ravageurs divers», mentionnant Metcalfa pruinosa, à base de bifenthrine, à la dose préconisée par la DRAF-SRPV ( : - en gamme professionnelle, dosage à 0.2 litre/ha, sans excéder la limite de ruissellement à base de bifenthrine. - en gamme amateur, dosage à 0.1 litre/hl : KIROS JARDIN, POLYSECT 3 PLUS, POLYSECT PRET A L EMPLOI. Les applications sont à réaliser à partir de l apparition des larves de Metcalfa et elle sont à renouveler toutes les 3 semaines et/ou après 30 mm de précipitation en cas d apparition de nouvelle larve, jusqu'à l apparition des adultes sur lesquels les traitements sont inutiles. Vous devez IMPERATIVEMENT y compris en été les réaliser le matin tôt ou le soir tard en absence d abeilles, et en dehors des zones d implantations de Neodryinus typhlocybae.généralement celle-ci se trouvent à une distance de protection qui vous permet d agir. Demander juste à votre voisin s il a un nid chez lui. Ne mélanger surtout pas le produit avec un fongicide (notamment systémique à action longue de type IBS (produits dont le nom de la matière active se termine par «ole» exemple : fenbuconazole) et laisser au moins 48h entre les deux traitements. Conclusion : Vous l aurez compris la lutte sera longue. La commune a bénéficié d un traitement de faveur qui peut nous permettre un certain optimisme quand à la réussite de l opération. Si vous avez des doutes sur la présence de l insecte chez vous qui peut être confondu avec une cochenille. Pour ce, regardez en premier vos vignes, vignes vierges, Magniola grandiflora, figuiers, les endroits frais et humides et contactez la mairie. Nous pourrons cet hiver réaliser éventuellement quelques diagnostics et vous indiquer si les implantations de 2008 ont eu une action pour chez vous. D ici 3 à 4 ans, si les implantations ont été une réussite, ce qui est difficile de diagnostiquer les deux premières années, nous devrions pouvoir étendre le dispositif chez les personnes nouvellement contaminées et qui s engageront à respecter les consignes de protection des nids. Pour la commission environnement : Pierre Chapelle et Carine Albarède