«On en parle chaque jour, comme on parle de réchauffement clima-
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- Norbert Langevin
- il y a 6 ans
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1 F i c h e n 6 Quelques idées pour chanter Chanson à partager entre plusieurs groupes d enfants : voix française / voix africaine Refrains à faire en chœurs plutôt unisson ou maximum deux voix. Dominique DIMEY Pourquoi j ai écrit cette chanson «On en parle chaque jour, comme on parle de réchauffement clima- tique, de cancer, de guerre, d attentats, il est présent dans nos vies, on manie son nom, en deux syllabes, il fait peur, il fait mal, et souvent on ne sait pas très bien d où il vient, ce qu il fait. Il est dans chaque pays, sur toute la planète, il est un point commun avec les Indiens, les Chinois, les Européens les Africains, les Russes. Mais on n a pas les mêmes moyens pour le chasser, pour le prévenir, pour le faire reculer ; il y a encore une fois, les pays riches qui ont le droit, la possibilité de se soigner, et les autres, tous les autres qui ne le peuvent pas, et qui attendent dans le silence et l ignorance, et c est la pire des choses de ne pas savoir, de ne pas avoir de réponse. L Afrique n a pas toutes les réponses pour prévenir ses femmes ses enfants ses hommes de cette maladie criminelle, Elle attend les médicaments sans compren- dre. Pourquoi il est plus facile de se soigner lorsqu on est blanc! Cette chanson, j espère pourra, d ici quelques mois, s annuler, et notre petit enfant, Africain, viendra nous dire que son Afrique est guérie et qu elle chante et danse.» D.R Dessin d enfants béninois dans le cadre d un programme de prévention conduit par Solidarité Laïque. fiche n 6 p a g e 1
2 (paroles) Du Togo au Mali Il vient se glisser Dans le sang de mon pays Je le vois couler Mon Afrique est blessée Et pourtant elle danse Même si on lui a volé Toutes ses défenses Refrain Mi do tom oundo péwé vé Ecoutez le, il a douze ans Devi mougni, devi mougni même si ce n est qu un enfant Mawa avoun dzi doudou lava Il se battra pour la défendre Africa gné mima ssé o son Afrique n est pas à prendre! Plus fort que la misère Plus dur que la guerre Plus lâche que la famine Pire que la vermine Il a pris mes parents Aussi le sorcier Laissant tous les enfants Seuls abandonnés! Refrain Chaque jour en Afrique Mais aussi ailleurs Il se glisse maléfique Il n a jamais peur C est le pire ennemi Contre lui on se bat Il s empare de la vie C est lui, le sida Ecoutez ma supplique Ce grand cri du cœur Qui bat dans mon Afrique Pour mes frères et sœurs S il existe aujourd hui Un médicament Donnez le, je vous prie, Pour nous c est urgent! Paroles Dominique DIMEY - droits réservés fiche n 6 p a g e 2
3 (musique) Commentaires de l auteur : Couleur musicale africaine ; Guitares, cora (harpe africaine) ou harpe, percussions (djembés, maracas, chékéré...). Attention aux syncopes. Musique Pierre BLUTEAU Droits réservés fiche n 6 p a g e 3
4 L Afrique meurtrie Malgré un accès récemment amélioré aux traitements et à la prise en charge dans de nombreuses régions du monde, l épidémie de SIDA continue sa progression. Avec près de 2 millions de morts et 25 millions de personnes infectées, l Afrique est la plus meurtrie. 2/3 de toutes les personnes vivant avec le VIH se trouvent en Afrique subsaharienne, ainsi que 77% des femmes atteintes. Chiffres , rapport ONU/OMS sur le SIDA. Pour aller plus loin... Près de 40 millions de malades du sida dans le monde, 95% vivent dans les pays en développement, 4,3 millions de personnes nouvellement infectées et près de trois millions de morts en Les enfants sont les plus vulnérables, on enregistre sur cette tranche d âge une surmortalité liée à l inadéquation des traitements ou aux coûts très élevés des traitements pédiatriques. Aujourd hui, il n y a pas de vaccin ou de médicament pour guérir du sida, mais il existe des traitements comme les trithérapies rétrovirales pour contenir l action du virus, avec plus ou moins d efficacité car celui-ci se révèle de plus en plus résistant. Sur les 6 millions de personnes nécessitant une prise en charge médicale d urgence (antirétroviraux), seul 1/10 ème y a accès. Les prix et l accessibilité légale aux traitements vitaux restent les obstacles majeurs pour les patients de la plupart des pays en développement. Le saviez-vous vous? Le SIDA (syndrome d immunodéficience acquise) est le stade évolué d une maladie infectieuse qui détruit les défenses immunitaires de l organisme, provoquée par le VIH (Virus d immunodéficience humaine), elle appartient à la catégorie des infections sexuellement transmissibles. Le SIDA a tué plus de 25 millions de personnes depuis qu il a été identifié en 1981, ce qui en fait l une des épidémies les plus dévastatrices de l histoire. En Afrique, une personne meurt du SIDA toutes les 25 secondes. La nécessité de changer les comportements Répartition des personnes infectées par modes de transmission en Afrique : - 80 % par voie hétérosexuelle - 10 % de la mère à son enfant - 10 % à cause des transfusions sanguines Les transmissions par relations homosexuelles ou par l injection de drogues sont beaucoup moins fréquentes. Dessin d enfants béninois dans le cadre d un programme de prévention conduit par Solidarité Laïque. Une date... 1er décembre Journée Mondiale de la lutte contre le SIDA Même si le préservatif est le seul moyen de se protéger contre le VIH, il est encore trop peu diffusé en Afrique subsaharienne : l approvisionnement est essentiellement assuré par des bailleurs de fonds internationaux et les achats individuels demeurent négligeables! Certaines Eglises, de même, luttent contre la diffusion des préservatifs. De même, il faut décupler les programmes d information et de prévention aux risques dès l enfance, dès l école comme le somme l article 24 de la CIDE «Les États parties doivent prendre des mesures pour : ( ) développer les soins de santé préventifs, les conseils aux parents et l'éducation et les services en matière de planification familiale.» Cette information doit cibler notamment les jeunes filles et les femmes. En effet, une éducation de qualité leur inculque les notions élémentaires pour se prémunir contre l infection et prémunir également leurs enfants. Dans plusieurs régions d Afrique et des Caraïbes, les taux d analphabétisme élevés parmi les femmes les empêchent d être informées sur les risques d infection par le VIH et sur les moyens de se protéger. Une étude menée sur 24 pays d Afrique sub-saharienne a révélé, chez plus des deux tiers des jeunes femmes, des lacunes dans la connaissance de la transmission du VIH. Par ignorance, de nombreuses mères transmettent le virus à leur enfant (naissance, allaitement ). fiche n 6 p a g e 4
5 Parce que c est un bébé ou un enfant... Un millier d enfants meurent chaque jour de maladies liées au sida Des millions d enfants sont orphelins à cause du sida L enfant est plus fragile face au VIH et il ne lui reste que 2 ans à vivre si il n a pas accès aux traitements (contre 8 à 10 ans pour un adulte). Les traitements pédiatriques sont trop rares et trop chers (6x plus élevés que pour les adultes), ce qui les rend inadaptés aux situations des pays en développement. 5% seulement des enfants infectés par le VIH qui ont besoin d un traitement y ont actuellement accès. Une citation «Le SIDA est une véritable arme de destruction massive» Kofi Annan Demain l accès au soins pour tous? Selon l OMS, fin 2006, plus d un million de personnes bénéficiaient de traitements antirétroviraux en Afrique subsaharienne, soit une augmentation de plus de 50% par rapport à Mais ce chiffre ne correspond qu à une couverture de 28% des personnes dans le besoin. Ainsi par exemple, seule une femme enceinte séropositive sur 10 reçoit un traitement pour prévenir la transmission du virus de la mère à l enfant. L accès de ces traitements au plus grand nombre est donc la priorité dans la lutte contre la pandémie. Mais la recherche doit de même être soutenue : chaque année, 10% des malades ont besoin de nouvelles molécules car leurs traitements ne sont plus efficaces face à l évolution du virus et plus les traitements sont récents (ceux appelés «traitements de deuxième ligne»), plus ils sont chers. L étendue de l épidémie de sida et la nécessité de donner l accès au plus grand nombre de malades aux traitements antirétroviraux a ouvert le débat et la concurrence sur les médicaments génériques. L introduction de génériques d antirétroviraux a permis de faire baisser le prix des trithérapies de plus de 95% (pour traitements dits de «première ligne»). En multipliant les offres, les prix diminuent. Pourtant, les règles de protection de la propriété intellectuelle (OMC) menacent l existence d une concurrence par les génériques dans les PED (Pays En Développement). L accès des malades des PED à des médicaments abordables n est pas impossible si ces pays importent des versions génériques de médicaments brevetés. A Doha (Qatar), en 2001, les pays membres de l OMC ont reconnu le droit des Etats à passer outre la protection des brevets pour permettre l accès aux médicaments de tous. De leur côté, les pays riches ne peuvent imposer des règles et standards plus durs que l OMC qui bloquent l accès aux médicaments. Extrait de la publication de Aides «L accès aux génériques : enjeux actuels et propriété intellectuelle» de Gaëlle Krikorian. Le saviez-vous vous? Que dit la Convention? - Article 24 «Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation. Ils s'efforcent de garantir qu'aucun enfant ne soit privé du droit d'avoir accès à ces services.» «Les États parties s'efforcent d'assurer la réalisation intégrale du droit susmentionné et, en particulier, prennent des mesures appropriées pour: ( ) - Réduire la mortalité parmi les nourrissons et les enfants». Selon la Convention également, c est «aux Etats parties» qu incombe la responsabilité globale de la prévention (campagnes d information ) ; mais également l aide financière aux familles pour les soins, pour les pays pauvres, endettés, cette aide aux familles se révèle absolument être hors de portée. Le sida est également un double défi pour le personnel médical car c est un facteur aggravant de la crise des systèmes de santé dans les pays en développement. En plus d augmenter considérablement la charge de travail des personnels de santé, le sida provoque aussi de nombreux décès dans ce même personnel. Selon une étude américaine* sur les personnels soignants en Afrique Subsaharienne, les systèmes de santé pourraient ainsi perdre 1/5 ème de leurs effectifs dans les prochaines années. * Ce même double défi concerne les personnels de l éducation : l éducation à la santé et à la sexualité est indispensable pour prévenir les comportements à risque et lutter contre l extension de l épidémie ; paradoxalement, le SIDA est devenu la principale cause de décès parmi les enseignants dans plusieurs pays africains. Les systèmes éducatifs doivent gérer la présence irrégulière des enseignants et la fréquentation sporadique des élèves, affectés de près ou de loin par le SIDA. Cela provoque des surcoûts budgétaires, et affecte l offre éducative : la pénurie d'enseignants entraîne la fermeture de classes et même d'écoles. Pour en savoir plus Retrouvez des ressources sur ce thème sur : * ONUSIDA ** Le rapport UNICEF 2006 «Les générations orphelines et vulnérables d'afrique : Les enfants affectés par le SIDA» En danger, les enfants orphelins du SIDA. Selon un rapport UNICEF de 2006**, 12 millions d'enfants d'afrique sub-saharienne (Botswana, Zambie ), ont perdu au moins un de leurs deux parents à cause du sida. En Zambie, la moitié des orphelins le sont à cause du sida. Comparés à d'autres enfants, ceux qui sont orphelins ou vulnérables à cause du SIDA sont souvent «happés» par ce cercle vicieux : l enfant est déscolarisé et travaille pour compenser la perte de revenus de la famille et les coûts des soins ; la maladie entraîne également la baisse de travail agricole pour la famille et conduit parfois à la malnutrition La famille et les enfants sont stigmatisés, exclus de leur communauté et parfois dépossédés de leurs terres et biens. 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