Concours CAPESA - session 2007 BIOLOGIE ECOLOGIE EXTERNE. Procès verbal pédagogique

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1 Concours CAPESA - session 2007 BIOLOGIE ECOLOGIE EXTERNE Procès verbal pédagogique Épreuves d' admissibilité Le concours a pour objectif de recruter des professeurs en biologie et en écologie. Les membres du jury tiennent à rappeler qu il s agit d évaluer, au travers des épreuves du concours, les compétences et les aptitudes des candidats en vue de l obtention d une qualification conférant à son titulaire un grade l autorisant à enseigner en classes de cycle long de l enseignement agricole Les sujets des 2 épreuves devaient permettre, dans le même temps qu ils assurent une approche des aptitudes pédagogiques potentielles des candidats, d apprécier la maîtrise des savoirs et la capacité à exposer de façon structurée des connaissances scientifiques jugées fondamentales. Le sujet de l épreuve n 1, portant sur le fonctionnement cardiaque, permettait d évaluer la culture scientifique générale du candidat sur un sujet de portée générale, sa capacité à appréhender une problématique et à y répondre en l illustrant aux différents niveaux de l organisme. Pour sa part, le sujet de l épreuve n 2 comportait une première partie basée sur l exposition de connaissances liées aux interactions entre les êtres vivants et aux mécanismes de co-évolution et une seconde partie s appuyant sur l interprétation de documents relatifs à la dynamique de populations. Il testait le niveau scientifique disciplinaire, mais également les capacités à extraire des informations à travers l exploitation des documents, à les analyser et les synthétiser pour répondre à la problématique posée. Le jury attendait : Sur le fond, un niveau scientifique suffisant sur des thèmes que l on peut considérer comme classiques et faisant partie de la culture de base dans les champs disciplinaires visés. Sur la forme, qu un professeur soit non seulement capable de maîtriser des connaissances, mais aussi de savoir les organiser pour répondre aux exigences du sujet tel qu il est posé, et pour les rendre accessibles au lecteur par un exposé clair et rigoureux. Lors de cette session, pour les deux épreuves, le jury constate que, de façon trop générale,le sujet n a pas été bien compris et que, de ce fait, la problématique a été mal posée pour donner un fil conducteur clair au devoir. Les candidats font une lecture sommaire et approximative du sujet et ne concentrent pas leurs efforts sur l explicitation correcte de la problématique telle qu elle est posée. Il est recommandé de lire attentivement et d analyser soigneusement le sujet. Il est, par ailleurs, très utile de se relire pour bien mesurer l adéquation entre le devoir et la problématique proposée. Observations particulières : Sur le fond, le jury constate un manque de connaissances et (ou) de recul par rapport à ces connaissances pour beaucoup de candidats. Des difficultés à globaliser, synthétiser et tirer des conclusions sont également relevées. Un effort tout particulier doit être fait en écologie, le jury ayant constaté l absence de maîtrise de concepts et de définitions que l on est en droit de considérer comme classiques et nécessaires pour l enseignement destiné aux classes des établissements agricoles. En biologie, le jury relève que : - pratiquement aucune copie ne traite de l ensemble des niveaux d organisation, - l aspect «physiologie sportive» est rarement abordé et les paramètres physiologiques ne sont pas exposés et exploités pour expliquer les effets de l entraînement sportif. On note par ailleurs une confusion fréquente entre adaptation à l effort et effet de l entraînement, - seules quelques rares bonnes copies s appuient sur des arguments expérimentaux,

2 - la structure cardiaque est connue mais sa présentation reste trop souvent descriptive, - si les aspects physiologiques sont dans l ensemble exposés, les aspects ultrastructuraux sont rarement abordés ou fréquemment erronés et la cellule musculaire cardiaque apparaît mal connue, - des confusions apparaissent fréquentes : entre automatisme et système nerveux autonome, entre potentiels d action du tissu nodal et du tissu musculaire, au niveau des valvules, sur le sens de circulation du sang, entre les systèmes ortho et parasympathique. En écologie, le jury constate un manque global d actualisation des connaissances pour traiter ces 2 sujets et tient particulièrement à attirer l attention sur : - une difficulté à bien comprendre les termes du sujet et à lier les connaissances théoriques aux cas concrets, - la méconnaissance des mécanismes de la coévolution et la confusion avec la co-adaptation et la convergence adaptative, - le fait que seules quelques rares copies ont pu présenter le concept de co-évolution à travers des exemples pertinents, malgré une bonne connaissance d exemples illustrant les relations interspécifiques, - une analyse insuffisante des exemples choisis pour construire et étayer une démonstration, - des erreurs d échelle temporelle et spatiale à propos des processus d évolution, - une étude des documents trop descriptive, superficielle et sans interprétation ; le vocabulaire scientifique n étant pas toujours adapté, - l absence d utilisation des valeurs chiffrées présentées dans les documents pour quantifier certains processus, - des interprétations et des propositions de gestion aberrantes et irréalistes, - un manque de connaissances en écologie du paysage, Sur la forme, le jury apprécie le soin, la cohérence de l organisation des copies, la présence d un plan structuré, une certaine méthodologie dans la construction de l introduction et de la conclusion, traduisant ainsi une capacité à la conceptualisation. Toutefois, les candidats préfèrent trop souvent des pages de discours à un développement sobre et précis, illustré de schémas didactiques parlants, pertinents et révélant une pensée claire, tournée vers un auditoire potentiel. En biologie, les copies ont été jugées plutôt correctes sur la forme, la plupart illustrées et correctement rédigées avec une présentation soignée dans l ensemble. Néanmoins, les aspects exigés par la consigne du sujet ont rarement été également traités et construits en suivant un plan cohérent. En écologie, les candidats ont montré majoritairement leur capacité à analyser des documents. Pourtant, cette analyse se trouve trop souvent limitée à une description, au détriment des explications des processus et des mécanismes en jeu. En particulier, une mise en relation et un traitement des données fournies par les documents sont indispensables pour aboutir aux conclusions présentées. Le jury attend une structuration, une hiérarchisation et le recul nécessaire par rapport à ces informations. D une manière générale, les membres de jury ont regretté la pauvreté de l illustration. Le schéma et le dessin sont considérés comme des moyens d expression à privilégier par les professeurs qui doivent entraîner leurs élèves à les utiliser. Les candidats, à la faveur des sujets qu ils doivent traiter, ont à prouver leurs compétences dans ce domaine. Le jury a noté, quand il y avait des illustrations, un certain nombre de carences élémentaires que l on reproche d ordinaire aux élèves, telles que le manque de soin et de précision ou l absence de légendes. Si on note un réel effort d écriture et de présentation, les copies étant généralement soignées et l expression et la syntaxe correctes, l orthographe est, une nouvelle fois, pointée comme point faible pour un certain nombre de candidats. Pour conclure, le jury tient à attirer l attention des candidats sur l impérieuse nécessité de se préparer aux épreuves du concours, non seulement en terme de connaissances scientifiques, mais aussi de techniques de structuration du raisonnement dans un devoir construit et argumenté. Il s agit là de compétences que l on peut attendre d un futur enseignant de biologie-écologie.

3 Épreuves d'admission Épreuve orale n 1 travaux pratiques (TP) L épreuve de TP comporte réglementairement 2 parties : un sujet principal sur 15 points et l identification raisonnée d échantillons sur 5 points. Les candidats disposent d une fiche-sujet sur laquelle sont portées les indications relatives aux études à réaliser. En ce qui concerne le sujet principal, le candidat dispose de divers échantillons sur lesquels il doit réaliser les observations, manipulations, préparations ou expériences qu il juge utiles. La demande peut être précise (exemple : «Dissection de la souris : présentation de l appareil génital») ou des manipulations peuvent être laissées à l initiative du candidat, qui doit alors réfléchir à leur mise en œuvre (exemple : «Etude de la gousse»). Sur ce plan le jury a été amené à faire les observations suivantes : L utilisation du matériel (dissection, microscope et loupe binoculaire) apparaît généralement bien maîtrisée. Les dissections sont en général soignées, mais pas toujours bien ciblées par rapport à la demande formulée qui délimite une partie des organes à mettre en évidence. Elles sont parfois incomplètes, voire insuffisamment maîtrisées, et très souvent mal valorisées. Les candidats réalisent les manipulations demandées, mais ne proposent que rarement des montages de leur propre initiative. Par ailleurs, les candidats ne doivent pas consacrer l essentiel de leur temps à cette partie. L étude des autres échantillons du sujet principal fait rarement l objet d une exploitation suffisante et rigoureuse dans le cadre de l énoncé du sujet. S agissant d une épreuve pratique, on attend des candidats qu ils réalisent toutes manipulations utiles dans le temps imparti. Les candidats, de manière générale, appellent les membres du jury pour présenter et commenter leur travail oralement lors de la séance. La présentation des productions en fin d épreuve a rarement été réalisée, seul le compte rendu écrit restant à disposition du jury. Les restitutions écrites sont correctes mais le niveau scientifique reste souvent trop superficiel. On attend des dessins plus soignés et précis, de meilleure qualité graphique et dont les conventions soient respectées (titre, échelle, grossissement, mode de préparation, orientation ). Les représentations sont jugées souvent approximatives, ne traduisant pas l observation avec fidélité. De beaux dessins d observation ont néanmoins été présentés par quelques candidats. Les légendes sont très peu rigoureuses. Les commentaires doivent être raisonnés et pertinents, sans faire double emploi avec les dessins et schémas proposés. La description de la dissection est inutile, car le jury est amené à évaluer directement au cours de la séance les savoir-faire correspondants. Beaucoup de candidats ne ciblent pas assez le sujet principal et sont à la limite du horssujet. Les dessins et commentaires des échantillons du sujet principal sont décrits trop souvent sans relation avec le libellé du sujet. Le projet de séance de TP avec les élèves est généralement peu satisfaisant, souvent mal compris et traité de façon superficielle (manque de cohérence et de fil conducteur). Il s agit de proposer, sur un thème de biologie ou d écologie, une séance de TP en exploitant strictement les échantillons fournis et les manipulations réalisées. On note que les échantillons sont peu utilisés, les commentaires scientifiques absents ou succincts dans la majorité des cas. Le projet de séance est insuffisant, voire absent, et l intérêt pédagogique peu mis en avant, mais quelques candidats ont réalisé un projet intéressant. L identification raisonnée d échantillons a été inégale. Si elle a parfois reposé sur une analyse méthodologique bien menée, dans d autres cas, on regrette une hiérarchisation des critères absente ou confuse dans la détermination. Quelques candidats se contentent d exposer des connaissances théoriques sans s appuyer sur l observation et la manipulation. La réalisation de schémas relatifs aux observations a été appréciée. Les outils d investigation (loupes..) sont généralement bien utilisés pour cette partie de l épreuve. La gestion de l espace a été jugée plutôt satisfaisante. Le jury a constaté le souci des candidats à effectuer le rangement et le nettoyage à l issue du travail et à laisser une paillasse propre et organisée pour l évaluation par les correcteurs. Les candidats ont généralement pris en compte le barème de points pour les différentes parties dans la gestion du temps et du travail.

4 Le niveau de connaissance scientifique des candidats a été jugé variable, voire insuffisant en écologie. Un manque général de précision dans les connaissances a été relevé. Les candidats ont également trop tendance à présenter des connaissances théoriques au lieu de s appuyer sur les échantillons et de faire appel à une démarche scientifique. Épreuve orale n 2 - épreuve sur dossier L épreuve sur dossier repose sur l exploitation d un petit nombre de documents scientifiques : Extraits de revues (La Recherche, Pour la Science, ), de publications (INRA ) ou d ouvrages divers présentant des articles, schémas ou graphiques variés. Les candidats disposent d une fiche-sujet précisant la demande, en terme d abord d exposé scientifique à partir des documents, puis de leur exploitation pédagogique. Le thème et l objectif sont ciblés pour un niveau de formation donné, correspondant aux classes pouvant être confiées à des professeurs PCEA. Un extrait de programme ou de référentiel de biologie-écologie de la classe est fourni. L exposé scientifique : Il doit porter exclusivement sur le contenu de l ensemble des documents proposés. On attend que les candidats soient capables de tirer les informations essentielles contenues dans les articles, d en effectuer une synthèse, en particulier lorsque plusieurs documents sont associés. Les exposés, ne doivent pas se limiter à un simple résumé des informations contenues dans les documents, celles-ci doivent être hiérarchisées. Or, la présentation des informations scientifiques manque trop souvent de synthèse et rares sont les candidats qui proposent un plan pertinent pour faire apparaître la problématique. De plus, trop souvent, les candidats recopient et/ou présentent les schémas tels qu ils figurent dans les documents, sans adaptation au thème proposé. La plupart des candidats s expriment dans un français correct et ont une assez bonne maîtrise des techniques et outils d exposé mis à leur disposition. L utilisation du tableau s avère variable, certains candidats l utilisent à bon escient pour présenter leur plan, d autres semblent ignorer cet auxiliaire pédagogique. De manière générale, les illustrations sont rares. Il est par ailleurs indispensable de veiller à la bonne qualité des schémas et à l orthographe. L utilisation du rétroprojecteur est généralement correcte. De nombreux candidats réalisent des transparents pertinents et de qualité, adaptés aux objectifs visés. L exploitation pédagogique : On peut recommander aux candidats de prendre connaissance des programmes de référence, et d en faire une lecture pertinente pour bien contextualiser leur exposé le jour du concours. On attend que les candidats utilisent effectivement des parties du (des) document(s) proposé(s) et en fassent un choix justifié, en relation avec avec la problématique et l objectif de formation indiqué. Les candidats peuvent, bien sûr, en proposer des adaptations. Une ouverture à d autres supports est également souvent souhaitable, à condition qu elle n exclue pas l utilisation des documents fournis. S il est pertinent de faire ressortir des notions ou concepts fondamentaux, on doit s assurer qu ils sont parfaitement cohérents avec le thème et l objectif de formation. Il est nécessaire de présenter les activités proposées aux élèves. Il faut que celles-ci s avèrent relativement réalistes et précises en fonction des conditions habituelles d enseignement et du niveau des élèves concernés. On constate trop souvent qu il n y a aucun lien entre les diverses activités proposées aux élèves et que leur sens n apparaît pas toujours clairement. Rares sont les candidats capables de présenter les objectifs de la (des) séance(s) et de mettre en relation les sorties sur le terrain, les activités pratiques au laboratoire et les cours en salle. Néanmoins, le jury n attend pas que les candidats démontrent des capacités pédagogiques abouties, mais il apprécie la logique et la cohérence de la démarche présentée. Par ailleurs, il regrette que le temps imparti à l exposé, défini réglementairement, ne soit pas toujours complètement utilisé et que bien souvent, le temps consacré à l exposé scientifique soit nettement supérieur à celui consacré à l exploitation pédagogique.

5 L entretien : Le jury tient à rappeler que s il peut admettre que les candidats n aient pas une maîtrise complète des connaissances dans tous les domaines de la biologie-écologie, il ne peut accepter des erreurs grossières ou une absence de maîtrise de concepts fondamentaux. Il note, pour certains candidats, des connaissances scientifiques mal stabilisées, des confusions et lacunes importantes, un vocabulaire imprécis en particulier en écologie. Globalement, sur le fond, on note de grosses différences entre les candidats. Le jury a parfois relevé des connaissances insuffisantes sur les sujets d actualité. L enseignement de la biologie et de l écologie auprès des élèves doit permettre de répondre aux questions qu ils se posent sur les sujets d actualité scientifique et leur fournir des éléments de réflexion tout en développant leur esprit critique. Le jury encourage donc les candidats à faire preuve d ouverture d esprit qui passe par une actualisation et un approfondissement des connaissances et par la lecture de la presse générale et scientifique entre autres. Au plan formel, on constate que la plupart des candidats comprennent les questions et prennent le temps de la réflexion pour fournir des réponses claires et structurées. Certains ont néanmoins des difficultés à cerner le sens des questions et à faire la part de l essentiel et de l accessoire. Rares sont les candidats qui utilisent le tableau et qui réalisent spontanément des schémas au cours de l exposé pour clarifier leur propos. Quelques candidats montrent un bon esprit de synthèse. Quelques candidats ont manifesté des connaissances dans le domaine de la didactique de la biologieécologie. Le jury a apprécié de manière positive les candidats faisant preuve de dynamisme, de conviction, de bon sens et de logique. De nombreux candidats montrent une aisance dans l élocution et le vocabulaire utilisé et savent susciter l intérêt des auditeurs. Le jury souligne l aspect déterminant de cette épreuve pour apprécier les capacités des candidats à la fonction d enseignant. Pour conclure: Le jury constate que la majorité des candidats sont des étudiants bien préparés au concours et manifestement entraînés aux épreuves. Néanmoins, ils doivent considérer qu au-delà des connaissances scientifiques acquises, ce sont leurs capacités à les transmettre à des élèves qui doivent être décelées à travers ces épreuves. Ils doivent aussi démontrer leur capacité d appropriation des pratiques pédagogiques. Le jury recommande aux candidats de lire avec précision les descriptifs d épreuves et les critères d appréciation, de bien se conformer aux consignes, y compris en matière de gestion du temps et de se préparer aux exigences des épreuves.