Compte rendu de la conférence : «Dépendance, douleur, fin de vie Comment réagir face aux différences culturelles?»
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- Tristan Marceau
- il y a 6 ans
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1 Introduction Compte rendu de la conférence : «Dépendance, douleur, fin de vie Comment réagir face aux différences culturelles?» - Les notions importantes Culture : La culture est un ensemble de pratiques et de coutumes émanant d une appartenance ethnique. Religion : La religion se réfère à un ensemble de croyances et de pratiques ethniques répertoriées dans un livre (religions monothéistes). Ainsi, les traditions peuvent variées selon la culture d une personne bien que la religion soit la même (Ex : la bûche de Noël). - La neutralité du personnel intervenant au domicile Préconisations - L intervenant au domicile peut-il : o Porter des signes religieux ou culturels pendant sa journée de travail? La neutralité au travail est indispensable. Les signes d appartenance à une religion ou une culture ne doivent pas être apparents. o Faire sa prière au domicile d un bénéficiaire? Les temps de prières doivent être faits en dehors du travail et ne doivent pas impacter le travail de l intervenant. o Exercer avec du henné sur les mains et les pieds? Les signes d appartenance à une religion ou une culture ne doivent pas être apparents. Il n est donc pas conseillé d exercer avec du henné sur les pieds. o Respecter un jeûne strict pendant sa journée de travail? Oui, cependant le jeûne de l intervenant ne doit pas impacter son travail et son efficacité. I. Dépendance : Comment mettre en place un maintien à domicile personnalisé et adapté? 1) En amont de la mise en place : Bien connaître le bénéficiaire o La visite de rencontre : Elle doit permettre de comprendre les besoins du bénéficiaire, ses attentes, son mode de vie et son environnement. o La place de la religion : Il est indispensable de définir le degré d importance de la religion pour la personne aidée et identifier les impacts que la religion peut avoir dans son accompagnement quotidien comme la préparation des repas, la toilette afin d adapter les prestations. 1
2 2) L approche du corps et des soins o Le corps Le rapport au corps est propre à chacun et peut être différent selon les valeurs religieuses et culturelles. Selon les trois religions monothéistes, le corps est une enveloppe charnelle qui protège l âme, il doit être soigné afin de préserver son intégrité. o La pudeur Il s agit d un concept lié à la notion d intimité. La pudeur peut provoquer une gêne, le stress voire le refus de soins. Selon les religions, la nudité est acceptée à différents degrés ce qui impacte directement des prestations telle que la toilette. o L hygiène et les soins du corps Les modalités d entretien du corps peuvent variées selon les religions aussi bien au niveau des gestes que des produits mais aussi aux symboles qui s y réfèrent. La prise en compte des habitudes culturelles et religieuses rassure et met en confiance le bénéficiaire. 3) La communication o La communication verbale La communication verbale, en lien direct avec le langage, peut avoir un impact sur la relation entre l intervenant et son bénéficiaire. Il est donc préférable d utiliser un langage dit courant, respectueux et explicite. o La communication non verbale Les gestes, le regard, le toucher sont des éléments qui renforcent le message verbal et ils peuvent avoir des significations bien différentes d une culture à une autre. La neutralité est favorable afin de ne pas brusquer un bénéficiaire. 4) La place de la famille o Les représentations culturelles de la famille Les intervenants au domicile sont souvent en collaboration directe avec un ou plusieurs membres de la famille du bénéficiaire. Il faut identifier la place du bénéficiaire dans la famille mais aussi les rituels et les pratiques de la religion qui peuvent encadrer les relations entre les membres. o Les limites de la collaboration Certaines demandes de la famille peuvent être en contradiction avec les actes professionnels réalisés par l intervenant à domicile. Si la famille compromet la réussite de la prestation et les actes réalisés, l employeur doit alors réajuster la situation. 2
3 II. Douleur : Comprendre la douleur en fonction des contextes culturels et religieux 1) L approche de la douleur Face à la douleur, les représentations émotionnelles et comportementales varient en fonction des cultures et des religions. D un bénéficiaire à un autre la douleur physique ou mentale peut être exprimée de façon très différente. L intervenant doit y être attentif et ajuster son accompagnement en conséquent. La qualité du dialogue avec le bénéficiaire est donc primordiale. 2) Les variantes religieuses L homme doit avant tout se sauvegarder de toute souffrance. En cas de maladie grave, tous les traitements médicaux y compris les antalgiques sont généralement acceptés même s ils sont initialement proscrits. L expression de la douleur est autorisée. Bien que considéré comme rédemptrice et permettant d expier ses fautes, la vision de la souffrance physique a évolué depuis plus de quarante ans. Aujourd hui, le croyant catholique ne renonce plus à la mise à disposition des moyens médicaux lui permettant d éviter sa souffrance. Jugée comme nécessaire, la souffrance permet de montrer sa foi. Cependant l homme a à sa disposition des moyens lui permettant de soulager la douleur et s il les trouve, il doit les accepter. L expression de la douleur est quant à elle autorisée, la culture méditerranéenne concède le fait d extérioriser sa souffrance. III. Fin de vie : Comment se comporter dans le respect des traditions? 1) La fin de vie La fin de vie est perçue comme un moment de pardon de ses fautes. Il s agit d une étape purificatrice qui amène à la vie éternelle et permet la continuité des générations. La mort est le symbole d un nouveau commencement et vise le pardon des péchés. Moment inéluctable, le décès fait partie de la vie. De nombreux rites doivent être respectés car ils ont un impact sur la vie future du défunt. 3
4 2) Les rites autour d une personne en fin de vie - Accompagnants : Les proches ou le rabbin sont en charge de l accompagnement spirituel. Une personne en fin de vie ne peut être laissée seule cependant tous les contacts physiques doivent être minimisés. - Décès : La bouche et les yeux du défunt doivent être fermés soit par le fils ainé ou un homme puis le corps entier est recouvert d un drap blanc. Le plus souvent une bougie est placée à proximité de la tête du défunt. - Environnement : Les éléments tels que des fleurs, des plantes doivent être sortis de la chambre et les miroirs, télévisions couverts d un voile. - Toilette et veillée funéraire : La toilette de purification doit être faite par deux personnes du même sexe, après quoi personne ne doit toucher le corps du défunt. Le corps ne doit pas rester seul jusqu aux funérailles. - Mise en bière : Aucun effet personnel n est admis, le corps est sur le dos, les bras le long du corps - Accompagnants : Le prêtre est présent et accompagne la personne par des prières. - Décès : Avant le décès, le prête donne le dernier sacrement et sa dernière communion. Il reçoit de l eau bénite et est entendu en confession. Après le décès, les corps est présenté découvert. - Environnement : / - Toilette et veillée funéraire : Aucune prescription particulière, la dépouille est habillée et peut être accompagnée de ses effets personnels. Les veillées sont de moins en moins pratiquées. - Mise en bière : Réalisée par des professionnels, le corps est sur le dos et ses mains sont jointes ou posées sur la poitrine. - Accompagnants : Les proches ou un imam accompagnent spirituellement la personne. - Décès : Avant le décès, le proche est tourné vers la Mecque. Les parents répètent avec lui la profession de foi islamique. A ses derniers instants, les proches l embrassent et lui demandent pardon pour les fautes commises envers lui. Après le décès, les hommes prient et l un d entre eux lui ferme les yeux et la bouche. Le corps entier est couvert d un drap. - Environnement : Les femmes doivent recouvrir les miroirs et enlever les plantes et fleurs de la chambre. - Toilette et veillée funéraire : La toilette de purification doit être faite par deux personnes du même sexe, après quoi il est enveloppé dans un linceul ou son vêtement de pèlerin. Le corps ne doit plus être touché. La veillée est faite avec l imam ou les proches (les femmes se tiennent à l écart voir hors de la pièce). - Mise en bière : Réalisée par les personnes qui ont effectués la toilette funéraire. Le corps est sur le dos, les bras le long du corps et la tête tournée vers la Mecque. 4
5 Dépendance, douleur, fin de vie Comment réagir face aux différences culturelles? COMPREHENSION ADAPTATION NEUTRALITE RESPECT 4 mots clés pour une prise en charge de qualité face aux différences culturelles et religieuses. L équipe PPMV remercie tous ses partenaires qui, par le biais de leur participation aux conférences, nous permettent de créer un carrefour d échange et de partage autour du mieux vieillir. Pour retrouver tous nos comptes rendus : ppmv.fr 5
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