Congrès départemental de la fédération nationale des Anciens Combattants d Algérie (FNACA) - Chartres - 16 septembre 2012

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1 Congrès départemental de la fédération nationale des Anciens Combattants d Algérie (FNACA) - Chartres - 16 septembre 2012 Monsieur le Député-maire de Chartres, Monsieur le conseiller général, Monsieur le Président national de la FNACA, Monsieur le Président départemental de la FNACA Mesdames et Messieurs, Appelé pour la première fois depuis mon arrivée à assister au congrès départemental de la FNACA d Eure et loir, je voudrais tout d abord vous saluer Mesdames et Messieurs les congressistes et vous assurer de l intérêt particulier et permanent que je porte au monde combattant ; il concerne, notamment et bien entendu, tous ceux qui, comme vous, ont servi en Afrique du Nord. Les assemblées générales ou les congrès sont l occasion, si ce n est unique, du moins privilégiée, de vous rencontrer tous et d échanger sur les sujets qui vous tiennent à cœur et qui retiennent toute mon attention. Le dialogue avec les Anciens Combattants est une des exigences que je me suis fixées. Aussi, je remercie votre Président départemental, Monsieur André COGNARD, de m avoir invité à clôturer ce congrès

2 départemental. Je tiens à saluer tout spécialement Monsieur le Députémaire et Monsieur le Conseiller général ; vous montrez, ainsi, par votre présence tout l'intérêt que vous témoignez à ceux de nos compatriotes qui ont, à un moment de leur vie, dû répondre à l appel de la Nation et y consacrer des mois, voire des années, de leur jeunesse. Je veux adresser également un salut particulier à Monsieur Guy DARMANIN, votre président national : votre présence Monsieur le Président de la FNACA, montre toute l importance que vous attachez à la vie et à l activité de vos représentations départementales, plus particulièrement à celle d Eure et Loir, et, je crois que tout le monde l a compris, démontre les liens étroits que vous entretenez avec le président COGNARD. Etre à l écoute et répondre, autant que faire se peut, aux attentes du monde combattant, c'est l un des rôles du représentant de l Etat dans le département. C'est aussi le rôle des associations et notamment de la vôtre. Il convient donc, pour sans cesse être plus efficace dans la façon de remplir notre mission, de développer échanges et synergie. C est tout l intérêt des rencontres comme celled aujourd hui ou des réunions paritaires qui se tiennent régulièrement. La solidarité, une réalité J ai bien écouté l exposé de vos vœux ou aspirations. Sans 2

3 commenter ces attentes qui vous tiennent à cœur, je ne voudrais pas cependant que ces demandes pressantes et réitérées laissent à croire que rien n est, ou n a été, fait pour le monde combattant. Certes, il est humain de toujours espérer plus et de sans cesse chercher à améliorer la situation matérielle de chacun, et en premier lieu des plus démunis. Mais il convient, dans le même temps, de reconnaître les progrès qui ont été faits, les évolutions qui sont intervenues ou qui sont en cours. A cet égard, il faut noter que la retraite du combattant a atteint cette année, comme cela a été rappelé, l indice 48 ce qui représente une augmentation de 30% sur 5 ans, alors qu elle n avait été que de 10% durant les trente précédentes années! Pour ce qui est de l aide (et non plus allocation) différentielle pour le conjoint survivant (l ADCS), comme souligné par les précédents intervenants, elle a atteint, le 1 er avril dernier, le niveau de 900 ; en 2007, elle était à 550 ; c est une progression de 60% Je le répète, ce n est jamais suffisant, notamment pour ceux qui vivent dans la précarité, mais les progrès ne sont pas négligeables. Pour la plupart des autres questions matérielles ou statutaires, vous le savez, les ministres ou secrétaires d Etat chargés des Anciens Combattants et Victimes de Guerre 3

4 successifs ont donné leur accord. C est le nerf de la guerre et Bercy prononce des arbitrages ; il est rare que toutes les demandes ou attentes d un ministère soient alors exaucées. J ai conscience, bien sûr, de l importance attachée à ces revalorisations, au-delà de l aspect strictement pécuniaire. En effet, le soutien financier qu apporte l Etat concrétise ce droit imprescriptible des Anciens Combattants qu est le droit à réparation ; c est une marque de reconnaissance pour les sacrifices que vous avez vécus, lorsque le pays vous a demandé d intervenir, pour lui. Malheureusement, la situation de crise que nous traversons limite les ambitions et oblige à juguler les dépenses. Il vient d être demandé à tous un comportement citoyen et une solidarité patriotique ; ces circonstances exceptionnelles, sans préjuger le contenu de la loi de finances qui va être présentée sous peu, nous incitent au réalisme. Les «temps sont durs» et c est le pays tout entier - et solidairement - auquel un effort est demandé. Vous le savez aussi, en matière de solidarité, vous pouvez compter sur la coopération des services de l Etat, et en particulier du Service départemental de l Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. L'ONACVG est à cet égard très soucieux de tenir sa place, de remplir au mieux, sa mission. Son Directeur, Pierre COLSON, que je salue, le démontre à chaque occasion. Le travail des commissions d action sociale qui se réunissent trimestriellement en est un des témoignages les plus concrets : près de d aides ont été versés, pour le seul département, en

5 Servir le monde combattant associations - rôle de l Etat et des Le rôle de votre association est de grande importance au sein du monde combattant, Pour cela il vous faut être présents : dans toutes les cérémonies ou en apportant votre contribution au Concours National de la Résistance et de la Déportation, voire en participant aux campagnes de collecte du bleuet de France, symbole s il n en était qu un de la solidarité au profit du monde combattant, sans distinction d origine, de nature et lieu de conflit ou de qualité ; il est aussi celui du lien entre les générations. Permettez-moi à cet instant, d avoir une pensée pour nos soldats qui sont engagés sur différents théâtres, notamment en Afghanistan. Ils sont animés du même sens du devoir, de la même loyauté vis-à-vis de la Nation qui les a envoyés là où ils sont que ceux qui ont été assurément les vôtres. L'engagement, la foi, les souffrances et les sacrifices de ces combattants de la nouvelle génération du feu qui sont engagés dans ces opérations loin de la France, loin de la famille, sont les mêmes. Aussi ardemment que nous puissions chérir la paix, nous savons et le voyons chaque jour, les équilibres internationaux demeurent fragiles. Aussi, ayons en permanence à l esprit combien nous devons faire preuve de vigilance dans ce monde fait de tensions et de violences. Et si besoin était, la commémoration, il ya 5 jours, de la 5

6 tragédie du 11 septembre 2001, qui a frappé les Etats-Unis et endeuillé le monde entier ou les événements de Libye, cette semaine, nous y incitent. Sachons également tirer les enseignements du passé. Le centenaire de la première Guerre mondiale Dans cet esprit, je veux, à présent et pour finir, vous parler d un grand rendez-vous qui attend notre pays. Il s agit de la commémoration je devrais dire des commémorations du centenaire de la première Guerre Mondiale. Permettez-moi de vous en dire quelques mots car cet événement va mobiliser chaque département, chaque commune et donc chacun d entre nous. Sur décision du gouvernement, un groupement d intérêt public a été créé pour proposer et coordonner des actions marquant cet anniversaire, sur l ensemble du territoire national. Dans chaque département les préfets sont chargés de décliner cette structure et de mettre en place un comité départemental pour le centenaire. J ai ainsi désigné mon directeur de cabinet, Monsieur Guillaume Robillard pour en assurer la présidence. Charge à lui, dans un premier temps, de constituer ce comité et de définir avec ses membres des axes et méthodes de travail. Il est bien évident que le monde combattant y siègera de plein droit. J espère pouvoir compter sur votre participation et votre active coopération. Je sais que vos centres d intérêt portent essentiellement sur la période de l AFN mais il s agit, pour ce qui est de la 6

7 Grande Guerre, d une période essentielle de notre histoire et d un héritage mémoriel qui nous concerne tous - dont chacun d entre nous est dépositaire. Même si nous n avons pas vécu ces périodes, elles ont influencé nos vies et ont fait ce que nous sommes, ce que notre pays est ; ceci nous le devons à nos Aînés qui ont souffert, voire se sont sacrifiés, pour nous et nous leur devons bien un hommage à la mesure de leur engagement. Le travail de mémoire La mémoire est une part de l histoire. Il nous revient de la faire vivre, de chercher à l enrichir en permanence par le recueil de témoignages ou de références et de la transmettre. Il faut cependant prendre garde à ce que, ce qui est communément appelé «devoir de mémoire» ne soit jamais instrumentalisé et devienne un outil au service de causes partisanes. A ce propos, sans développer outre mesure le sujet, je voudrais rassurer ceux qui craignent encore, pour différentes raisons, que la Journée Nationale du Souvenir, instituée désormais chaque 11 novembre, effacent d autres commémorations. Il n est pas utile, je le pense, d entrer dans une polémique qui, je le pense, n est pas ou plus fondée : il y a un texte de loi qui est clair et sans ambigüité ; je cite l article 1 de la loi du 28 février 2012, qui dit : «le 11 novembre, jour anniversaire d l armistice de 1918 et de commémoration annuelle de la victoire de la Paix, il est rendu hommage à tous les morts pour la France. Cet hommage ne se substitue pas aux autres journées de commémoration nationales». 7

8 Il suffit donc d en rester aux termes de la loi et, comme toujours, de la respecter : alors, aucune dérive n interviendra. Pour terminer, je voudrais vous redire tout le plaisir que j'ai à vous rencontrer, chacun, quand cela se présente. Mais je vous le rappelle : j'attends beaucoup de vous. J estime que vous êtes naturellement les dépositaires d'éléments précieux de la Mémoire de notre Nation et les porteurs d un témoignage qui doit être celui de la dignité et de l exemplarité. Je sais que je peux compter sur la FNACA d Eure et Loir, ainsi que sur chacun de ses adhérents, pour faire vivre, dans notre département, la flamme de l esprit combattant, de l esprit de défense et de paix - et je vous en sais gré. Pour ma part, et avec le concours du Service départemental de l ONACVG, avec lequel je travaille en étroite collaboration et en toute confiance, je veux faire avancer cette mission exaltante de transmission de la Mémoire, de la prise en compte et de la transmission, avec pédagogie et impartialité, de l'histoire de notre territoire : une histoire connue, vécue. Ainsi, grâce à une coopération efficace et loyale, fondée sur la tolérance et le respect mutuels, sans esprit partisan, entre les services de l Etat et les associations, parmi lesquelles la vôtre la FNACA - doit jouer un rôle à sa mesure, Mémoire et Histoire pourront se conjuguer. 8

9 Je vous demande donc de prendre toute initiative, d être force de proposition individuellement et collectivement - qui servirait le monde combattant et les valeurs de la Nation, dans notre département. Je vous renouvelle l expression de toute la sollicitude de l Etat à la cause du monde combattant et vous affirme la bienveillante attention que je porte à la FNACA d Eure et loir, ainsi qu à chacun de ses membres. Je vous remercie. 9