tunesco La famille, premier milieu éducatif Choix de textes sur l'économie familiale

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1 La famille, premier milieu éducatif Choix de textes sur l'économie familiale Publié avec le concours du Center for the Family of the American Home Economies Association sous la direction du Docteur Eloïse Murray tunesco

2 ISBN Edition anglaise Edition espagnole Publié en 1981 par l'organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture Imprimé dans les ateliers de l'unesco Unesco 1981

3 Préface A l'occasion de l'année internationale de l'enfant (1979), l'unesco a, comme il était naturel, accordé une attention particulière à ceux de ses objectifs qui concernaient spécialement les enfants. Les textes réunis ici, qui sont consacrés aux rapports entre la famille et le développement de l'enfant, constituent une contribution au programme de l'unesco visant à améliorer la qualité de l'éducation en matière d'économie familiale en vue d'élever le niveau de vie dans les foyers. Ce recueil, centré principalement sur l'importance de la famille comme milieu d'apprentissage au cours de ces premières années de la vie de l'enfant dont l'empreinte influence si profondément la suite de son développement, comprend un choix d'études dont beaucoup ont déjà paru ailleurs. Elles ne prétendent pas épuiser le sujet, mais visent plutôt à donner une idée de la multiplicité des facteurs qui interviennent dans le processus de développement de l'enfant. Les études se répartissent en quatre chapitres, dont chacun est précédé d'une brève introduction qui en indique les thèmes essentiels. Le premier passe en revue les principaux systèmes familiaux et développe l'idée selon laquelle la famille entretient des rapports de réciprocité avec l'ensemble du système où elle se situe. Le deuxième chapitre, qui examine un certain nombre de facteurs qui peuvent limiter l'efficacité de la famille ou le développement de l'enfant, fait une place particulière aux questions de nutrition et de santé, au sens le plus large de ces termes. Le troisième chapitre traite du stade particulièrement critique que constituent les toutes premières années de la vie et du rôle que joue la famille dans le développement de l'enfant. Plusieurs des études retenues pour ce chapitre ont trait à la nécessité pour les parents de se préparer à leur rôle. Le quatrième chapitre, enfin, reprend ce dernier thème dans une optique intéressant plus particulièrement les spécialistes de l'économie familiale qui travaillent en contact direct avec les familles et avec les enfants et ceux qui ont pour tâche de former de nouveaux spécialistes. Ce recueil de textes s'adresse en premier lieu aux professionnels de l'économie familiale, qui sont directement concernés par l'organisation, la supervision et l'enseignement de cette discipline, mais il devrait intéresser également un public plus vaste qui se préoccupe des nombreux problèmes que soulèvent les soins en tous genres à donner aux enfants dans les premières années de la vie. Les textes réunis ici sont dus à un certain nombre d'auteurs qui font bénéficier le lecteur de la variété de leurs vues et de leur expérience professionnelle. Le Dr Eloise Murray, professeur associé au Département de l'enseignement de l'économie familiale de l'université d'etat de Pennsylvanie, a conçu le cadre du présent ouvrage et réuni la plupart des articles avecl'aide de Linda Waicus et Mary Mooney-Getoff. C'est Kathy Henderson (Royaume-Uni) qui s'est chargée de la mise au point finale du manuscrit. La publication de ce recueil a été rendue possible grâce à la coopération et à l'aide matérielle du Centerfor the Family (Centre d'études sur la famille) de l'american Home Economies Association (Association américaine d'économie familiale). Les opinions exprimées dans le présent ouvrage sont celles des auteurs ou directeurs de publication ; elles ne reflètent pas nécessairement celles de l'unesco. De même, les dénominations utilisées et la présentation des textes n'impliquent pas de la part de l'unesco l'expression d'une opinion sur le statut légal de quelque pays, territoire ou ville que ce soit ou de ses autorités, ni sur le tracé de ses frontières ou de ses limites.

4 Table des matières PREFACE I. NATURE DE LA FAMILLE Mariage et systèmes familiaux, F. Ivan Nye et Félix Berardo 7 La famille en tant qu'écosystème, Nancy C. Hook et Béatrice Paolucci 11 Société et milieu en tant que facteurs de limitation de la famille en Afrique orientale, Angela Molonos 15 La famille thai' face au changement, Daviras Dhanagom 18 Les divers rôles de la femme au sein de la famille, June Nash 21 II. LES CONDITIONS DE LA CROISSANCE Déclaration des droits de l'enfant adoptée par les Nations Unies 25 La santé de la famille, Michel Manciaux 2 6 Alimentation, nutrition et santé de la famille, Frederick T. Sai 28 Les mères adolescentes, Phyllis T. Piotrow 30 Nutrition et faculté d'apprendre, John R. Silber 32 Croyances culturelles et santé infantile dans la Malaisie rurale, Mary Huang et Nafsiah Omar 33 L'allaitement en déclin : est-ce une question d'argent, de paresse ou d'évolution sociale? Johanna T. Dwyer 34 Les troubles de la croissance cérébrale sont-ils irréversibles? Jack Tizard 3 6 Santé mentale et vie de famille, Jack H. Kahn 39 III. LA FAMILLE EN TANT QUE CONTEXTE D'APPRENTISSAGE La famille en tant que contexte d'apprentissage, Institut Vanier de la famille 45 Transition vers le rôle parental, Alice Rossi 4 7 Nature et importance de la relation père-petit enfant, Michael E. Lamb et Jamie E. Lamb, 51 L'éducation des parents : une nécessité, Evelyn Pickarts et Jean Fargo 53 Préparation au rôle de parents, Richard R. Skemp 55 Les malentendus qui entourent l'enfant et ses façons d'apprendre, David Elkind 56

5 L'esprit prend forme, Maya Pines 58 Le rôle de la famille dans l'acquisition de la maîtrise du langage par les jeunes enfants, W. P. Robinson 62 Recommandations utiles pour réussir l'éducation des tout petits, Martin Cohen 68 IV. CONSEQUENCES POUR L'ECONOMIE FAMILIALE Evolution des services offerts aux familles et aux enfants, Mary C. Egan 70 Mise au point de programmes d'économie familiale destinés aux familles et aux enfants, James Van Horn et John Williams 72 L'économie familiale et les "valeurs de liaison temporelle", Elizabeth M. Ray 74 Programme pour demain, Annie L. Butler 76

6 I. Nature de la famille Le mot famille est un terme très général. Toute forme de famille renvoie au contexte culturel, politique et économique dans lequel elle se situe. De même, l'effet collectif du comportement de la famille affecte l'environnement global. Dans la première étude du présent chapitre, F. Ivan Nye ei. Félix M. Berardo passent en revue les formes prédominantes de la famille, sur la base d'une étude interculturelle. Ils soulignent que les familles, sous quelque forme qu'elles se présentent, ont certaines fonctions à remplir pour les individus qui les composent. L'étude de Nancy C. Hook et de Béatrice Paolucci se place du point de vue de la situation de la famille à l'intérieur du contexte plus général de la société tout entière. La famille constitue un environnement pour les individus et c'est ainsi qu'elle s'inscrit elle-même dans l'ensemble plus vaste du milieu physique, biologique et social. Angela Molonos, quant à elle, étudie la façon dont les schémas traditionnels avaient pour effet de limiter le nombre des enfants en Afrique orientale et montre les tensions puissantes qu'introduisent les formes modernes dans l'environnement et la famille. Daviras Dhanagom examine les conséquences, pour les familles, des conditions économiques et politiques actuelles en Thaïlande. Ces deux études sont en quelque sorte des applications de la thèse de Nancy C. Hook et de Béatrice Paolucci sur les différences culturelles. Dans la plupart des sociétés, c'est la mère ou un membre féminin de la famille qui s'occupe pour l'essentiel de l'éducation des enfants. C'est pourquoi l'étude de June Nash analysant la position de dépendance de la femme au sein de la famille figure dans le présent chapitre. MARIAGE ET SYSTEMES FAMILIAUX/ 1 F. Ivan Nye et Félix M. Berardo Les spécialistes des sciences sociales ont sans doute beaucoup appris sur de multiples aspects de la structure et de l'organisation familiale ; cependant, ils se heurtent à des difficultés lorsqu'il s'agit de formuler des idées générales indépendantes du contexte culturel au sujet des institutions familiales - c'est-à-dire des notions valables pour un grand nombre de sociétés. L'une des difficultés essentielles vient des problèmes de définition liés au concept même de "famille 11. La question fondamentale - qu'est-ce qui constitue une famille? - n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire. L'homme de la rue, comme trop souvent, hélas, le spécialiste des sciences sociales, fait appel à ce mot pour désigner indifféremment divers groupes sociaux qui, malgré des ressemblances toutes fonctionnelles, ne présentent pas moins certains points de divergences importants. Ce sont ces points qu'il importe de tirer au clair par l'analyse afin de pouvoir utiliser le terme dans un exposé scientifique rigoureux. /2 La famille nucléaire Le type le plus restreint et le plus élémentaire d'organisation familiale est la famille nucléaire, qui se compose, en principe, de deux époux et de leurs enfants. Dans un sens plus technique, une famille nucléaire comprend au moins deux personnes adultes de sexe opposé, vivant ensemble dans une relation sexuelle admise, et un ou plusieurs de leurs enfants propres ou adoptés. La comparaison de diverses cultures a conduit certains anthropologues à affirmer que la famille nucléaire est, en fait, un phénomène universel. Parmi les principaux tenants de cette doctrine, on trouve George Murdock qui,après avoir étudié 2 50 sociétés différentes, a conclu notamment : "soit en tant que seule forme établie de famille, soit en tant que cellule de base à partir de laquelle se constituent des formes familiales plus complexes, (la famille nucléaire) existe en tant que groupe distinct et fortement fonctionnel dans toutes les sociétés connues". Il a remarqué que, même dans les sociétés où elle se trouve incluse dans un groupe familial plus large, comme par exemple Texte publié avec l'accord de MacMillan Publishing Co., Inc. F. I. Nye and F. M. Berardo, The Family : its structure and Interaction, p. 30, 33 à 40. Tous droits réservés (c) 1973, MacMillan Publishing Co., Inc. Murdock, George, P., Social Structure. New York, The MacMillan Company, 1949, 3 78 p.

7 dans des systèmes polygames ou de famille élargie, la famille nucléaire est reconnue par les autres membres et par la communauté comme une entité distincte logeant généralement sous un toit séparé. Fonctions de la famille nucléaire Dans sa tentative d'explication de l'apparente universalité de la famille nucléaire, Murdock a indiqué que ce type de famille remplissait toujours et partout quatre types essentiels de fonctions nécessaires à la perpétuation de n'importe quelle société humaine. Ce sont les quatre fonctions basées respectivement sur les rapports sexuels, la coopération économique, la reproduction et l'intégration sociale. 1. Rapports sexuels. La sexualité est une force puissante qui renferme le pouvoir constant de désorganiser les rapports de coopération nécessaires au maintien de la famille et de la société. C'est pourquoi toutes les sociétés connues répriment, de façons diverses, l'expression de la sexualité. Grâce à la relation maritale qu'elle établit, la famille nucléaire offre au mari et à la femme certains privilèges sexuels de nature à satisfaire leur besoin fondamental. Au sein du milieu familial, le plaisir sexuel tend à resserrer le lien marital tout en tissant autour du couple un réseau plus large et solide de relations et de responsabilités familiales. Mais il serait faux de conclure que la sexualité est le seul ou même le plus important facteur qui explique l'existence du mariage. Dans la société américaine, où le code sexuel formel interdit et même condamne les rapports sexuels extraconjugaux, une telle hypothèse pourrait sembler juste. Cependant, elle perd toute consistance par rapport à d'autres cultures. Dans la plupart des sociétés étudiées par Murdock, des personnes non mariées et non apparentées jouissaient d'une liberté sexuelle totale ; pourtant, dans ces sociétés, la plupart des individus finissaient par se marier. Bien plus, un grand nombre de ces sociétés autorisaient les liaisons extramaritales. Ainsi n'est-il donc même pas possible de supposer qu'après le mariage, le rôle de la sexualité consiste exclusivement à renforcer et à maintenir la stabilité des relations maritales. Il ne s'agit pas ici de suggérer que la sexualité n'est pas l'un des aspects importants du mariage. Mais il est clair qu'il doit exister d'autres facteurs qui expliquent la pérennité de la relation maritale au sein de la famille nucléaire. 2. Coopération économique. Le lien établi par la relation sexuelle maritale se voit renforcé, au sein de la famille nucléaire, par la coopération économique entre le mari et la femme. Toutes les sociétés humaines connues ont donné lieu à une spécialisation économique et à la coopération entre les sexes. Cette coopération découle en partie des différences biologiques existant entre hommes et femmes, et suit par ailleurs un schéma qu'infléchissent les définitions (variables selon les enseignements de chaque culture) de ce qui constitue une division du travail appropriée. Les hommes étant le plus souvent physiquement plus forts, ce sont eux qui se chargent en général des tâches qui requièrent robustesse et endurance. Les femmes, qui portent déjà le fardeau de la maternité, sont généralement chargées des tâches du ménage et des soins à donner aux enfants. Les activités économiques du mari et de la femme se complètent, ce qui leur permet de fonctionner plus efficacement chacun dans son rôle et, par là même, renforce la relation maritale. La coopération économique non seulement lie solidement le mari et la femme l'un à l'autre, mais aussi renforce les rapports entre parents et enfants et ceux des enfants entre eux au sein de la famille nucléaire. Toutes les sociétés humaines ont tendance à différencier les activités économiques selon les âges aussi bien que les sexes. Dans certaines sociétés, l'apport économique des jeunes enfants est minime ou limité à des tâches légères d'ordre généralement domestique, tandis que, dans d'autres, ils sont fortement mis à contribution. Quoi qu'il en soit, les relations au sein de la famille nucléaire sont des rapports de réciprocité. A mesure que l'enfant passe d'un état de dépendance, dans lequel ses parents veillent à la satisfaction de la plupart de ses besoins, à un état de maturité croissante, il se voit confier des tâches de plus en plus nombreuses et son rôle économique s'accroft. Il peut, par exemple, aider à prendre soin des enfants plus jeunes que lui et à subvenir à leurs besoins. Souvent, avec l'âge, les parents se trouvent réduits à une situation de dépendance et c'est alors au tour de leurs enfants adultes de leur fournir soins et assistance économique. C'est ce système réciproque d'aide économique et d'assistance matérielle entre les divers membres d'une même famille nucléaire qui permet d'en expliquer l'universalité. 3. Reproduction. Toutes les sociétés soulignent fortement la fonction reproductrice de la famille nucléaire. Le couple marié se doit de donner naissance à des enfants dont il devra assumer la nourriture et les soins. Il arrive que des parents qui se refusent à remplir cette fonction de manière satisfaisante soient passibles de sanctions sociales graves. C'est ainsi que des pratiques telles que l'avortement, l'infanticide et l'abandon d'enfant sont généralement contenues dans certaines limites afin qu'elles ne risquent pas de devenir une menace grave pour la communauté tout entière. Dans certaines sociétés, les enfants se voient accorder une valeur telle que le mari n'est autorisé à avoir des rapports sexuels avec sa femme qu'après que celle-ci a fait la preuve de sa capacité de procréer. Ailleurs, le mari a le droit de dissoudre le mariage s'il peut prouver la stérilité de sa femme. Alors que l'essentiel du soin des enfants revient à la mère, le père et les autres enfants de la famille sont tenus de partager les tâches liées aux soins physiques des petits. Ainsi, la fonction reproductrice vient-elle encore renforcer les liens existants au sein de la cellule nucléaire. 4. Intégration sociale. L'apprentissage social du jeune enfant est lié de très près à son bienêtre physique. Dans toutes les sociétés, la famille se doit d'assurer l'intégration sociale de ses enfants, de façon qu'ils soient plus tard en mesure

8 de remplir convenablement leurs rôles d'adultes. La formation sociale et l'éducation des enfants constituent un processus difficile et complexe, qui requiert fréquemment les efforts conjoints des deux parents ainsi que des autres enfants. Là, le père est appelé à jouer un rôle plus actif que pour le bien-être physique de l'enfant etune répartition plus équilibrée des responsabilités devient indispensable entre le père et la mère. Seul le père est en mesure de transmettre à ses fils le savoir et les compétences nécessaires pour assumer les rôles masculins adultes. De même la mère est mieux placée pour transmettre à ses filles la formation qui les préparera à remplir l'ensemble de leurs rôles féminins adultes. De nombreux aspects du processus d'intégration sociale exigent les efforts conjoints des deux parents et le fait qu'ils partagent cette activité contribue à resserrer encore les liens de famille. Bien qu'un grand nombre de groupes ou d'agents extérieurs puissent être amenés à jouer un rôle dans le processus d'intégration sociale, en particulier dans les sociétés industrielles modernes, c'est la famille nucléaire qui joue, partout, le rôle central. Formes composites de la famille Dans la plupart des sociétés humaines, les diverses cellules familiales nucléaires ne constituent pas des entités isolées et indépendantes à l'égard de la communauté. Bien au contraire, elles s'organisent en ensembles plus larges, ou familles composites, pour reprendre le terme de Murdock. Ce type de famille composite se constitue soit à l'occasion d'un système quelconque de mariage multiple, impliquant la possibilité d'avoir plus d'un conjoint,soit par le jeu de certaines extensions de la relation parent-enfant. Les mariages multiples mènent à la formation d'une famille polygame, composée de deux familles nucléaires ou davantage, reliées entre elles par la présence d'un parent commun. Lorsque la famille nucléaire d'un adulte marié se trouve rattachée à celle de ses parents, elles forment alors ensemble ce qu'on appelle une famille élargie, qui peut se décomposer en deux familles nucléaires ou davantage, liées par des rapports familiaux de consanguinité. Il existe de nombreuses variantes à partir de ces deux types de base de familles composites. Formes familiales polygames. Certaines types de mariage permettent la pluralité des conjoints et sont ainsi la base d'un système familial polygame. Dans certains cas, on trouve un mari entouré de deux épouses ou davantage ; c'est la polygynie. Dans d'autres, c'est le contraire qui se produit et nous trouvons une femme pourvue de deux maris ou même davantage : c'est la polyandrie. Et puis on trouve aussi parfois des mariages de groupe, c'est-à-dire l'union de deux maris ou davantage avec deux femmes ou davantage. Nous ne dirons que fort peu de choses sur ces deux derniers types de dispositions matrimoniales. Bien qu'en théorie le mariage de groupe soit une possibilité, il n'est pas du tout certain qu'il ait jamais existé effectivement en tant que norme sociale. Quant à la polyandrie, elle est extrêmement rare ; les anthropologues n'ont recensé de par le monde que quatre sociétés où se pratique ce type d'organisation du mariage. La fréquence de manifestation, selon les cultures, de chacun des types de mariages cités fournit des indications assez nettes sur les aspects sexuels et économiques aussi bien qu'idéologiques de l'organisation sociale humaine. L'analyse de Murdock prenait comme point de départ un échantillon soigneusement sélectionné de 565 sociétés humaines et montrait qu'environ 75 % de ces sociétés pouvaient se définir comme favorables à la polygynie, tandis qu'un peu moins de 25 % préféraient la monogamie, et moins de 1 % autorisait la polyandrie. Pas une seule des sociétés retenues dans l'échantillon ne pratiquait le mariage de groupe. Tout indique, quel que soit le type de culture envisagé, que dans toutes les sociétés humaines du monde, et particulièrement dans les sociétés encore illettrées, c'est une forme de polygynie qui est le mode préféré d'organisation matrimoniale. Mais même les recherches indiquent aussi que la majorité des unions maritales dans ces sociétés polygynes sont en fait des unions monogames! Pour comprendre cet apparent illogisme, il est nécessaire de distinguer entre l'idéal d'une société (les normes qu'elle prévoit) et ce qu'elle pratique en réalité. La plupart des individus composant une société polygyne donnée préfèrent, en effet, le mariage polygyne et, s'ils avaient le choix, contracteraient des unions de ce type, qu'ils considèrent comme l'organisation matrimoniale la plus prestigieuse. Certes, dans certaines sociétés, la possibilité d'avoir plusieurs épouses est un privilège réservé à un groupe restreint d'individus ayant un statut élevé ou aux membres des familles dirigeants. Il s'ensuit que, dans ces sociétés, la plupart des mariages sont monogames. Cependant, même lorsqu'il n'y a aucune restriction, la majorité de la population reste monogame. Cela signifie que bien qu'une société puisse être qualifiée de polygyne en fonction de ses préférences, la monogamie peut y être prédominante et c'est même en général le cas. Comment expliquer cet écart entre l'idéal et la réalité? Deux raisons majeures ont été avancées, l'une d'ordre biologique, l'autre d'ordre économique. Limitation par l'égale proportion des sexes. D'ordinaire, le rapport normal hommes-femmes, qui se définit techniquement comme le nombre d'hommes pour 100 femmes, a tendance à être sensiblement égal à 100 dans la plupart des sociétés. Théoriquement, cette tendance à l'équilibre entre femmes et hommes permet à la plupart des membres adultes d'une société donnée de s'assurer un partenaire conjugal. Toutefois, lorsqu'un homme a le droit de prendre une seconde épouse, cela signifie qu'un autre homme se verra dans l'impossibilité d'en avoir une. La seule façon d'assurer à la majorité des hommes d'une société donnée la possibilité d'avoir plusieurs épouses serait donc de créer une proportion inégale des sexes, c'est-à-dire de diminuer le nombre d'hommes. Comme une telle inégalité des sexes ne se trouve

9 que rarement être une caractéristique permanente d'une société donnée, cette possibilité ne se matérialise pas souvent. C'est pourquoi, bien qu'un grand nombre des sociétés du monde prisent la polygynie, la plupart des membres desdites sociétés ne se trouvent pas moins contraints de pratiquer la monogamie. Limitation par les facteurs économiques. La deuxième raison, et probablement la plus évidente, qui force la majorité des individus d'une société polygyne à rester monogames, est tout simplement que la majorité des hommes ne jouissent pas de ressources économiques suffisantes pour faire vivre plus d'épouses et d'enfants qu'ils n'en ont. Même dans les sociétés où la polygynie est la plus prononcée, on a constaté que ce sont essentiellement des hommes d'un certain âge, ayant vécu assez longtemps pour amasser un capital, qui ont plusieurs épouses. Les plus jeunes doivent se contenter d'une seule femme ou n'en ont pas du tout. Ainsi, même si la polygynie est un idéal, une norme prévue par une société, ce type de mariage reste impossible à réaliser pour la plupart des hommes de cette société et se trouve en fait réservé aux hommes les plus riches ou à ceux qui ont le plus de puissance et de prestige. Bien qu'ils puissent donner lieu à jalousie et à conflits, il semble que les modèles de mariages multiples fonctionnent relativement sans heurts dans les sociétés qui y sont accoutumées. Grâce à un ensemble de conditionnements et de récompenses intervenant dès la petite enfance, les membres des deux sexes sont amenés à considérer la polygamie comme normale. Les enfants élevés par de nombreux parents ont davantage de possibilités de répondre à leurs besoins. Il est bien plus rare que se produise un attachement affectif exclusif à un seul père et à une seule mère, comparable à celui qui est la caractéristique du système familial nucléaire monogame. Au contraire, l'enfant élevé dans un système familial polygame fait l'expérience d'un sentiment de dépendance et d'attachement émotionnel diffus, s'exerçant à l'égard de plusieurs adultes. Cela signifie que la charge émotionnelle à l'égard de tel ou tel de ses parents n'est pas très forte. A la suite de l'expérience d'intégration sociale vécue dans sa petite enfance, l'enfant accède à l'âge adulte prêt à accepter de partager l'époux ou l'épouse avec d'autres. Formes de famille élargie. On se souvient qu'il existe une autre manière d'établir une famille composite, à savoir par diverses extensions de la relation parent-enfant. Les familles élargies se composent de deux familles nucléaires ou davantage ayant entre elles un lien de consanguinité. Il est important de noter que, lorsque l'accent porte surtout sur les liens du sang, les systèmes familiaux sont très différents de ceux où il est placé essentiellement sur les rapports maritaux. Dans certaines sociétés, l'accent est mis surtout sur les liens du mariage : c'est lui qui prévaut sur toute autre forme de lien familial. Ainsi aux Etats-Unis d'amérique, lesjeunes mariés suivent généralement un schéma résidentiel dit "néo-local", en quittant chacun leur foyer d'origine pour aller fonder leur nouveau foyer, cellule séparée et autonome ou indépendante de famille nucléaire. Ils sont engagés et obligés, d'abord, l'un envers l'autre et envers les enfants de leur foyer. C'est ce qu'on appelle le système de famille conjugale. Les systèmes de famille conjugale qui, normalement, ne comprennent que deux générations, sont de nature essentiellement transitoire, puisqu'ils se dissolvent en principe à la mort des parents ou lorsque les enfants quittent le foyer. Etant donné ces caractéristiques, et le fait que les individus qui les constituent ne sont pas intimement inclus dans un ensemble familial plus vaste, les familles conjugales ne sont pas les structures idéales pour la transmission des traditions familiales et elles ne sont pas non plus le mécanisme le mieux adapté à l'accumulation d'un patrimoine familial devant être transmis indivis de génération en génération. A la différence des systèmes de famille conjugale, les systèmes de familles élargies donnent toute leur force aux liens consanguins, plus forts que les liens du mariage. Lorsque l'un des membres d'une famille élargie se marie, dans une société où prévaut le type le plus courant de famille élargie, l'un des époux continue à résider au foyer de ses parents et l'autre l'y rejoint. Le schéma résidentiel peut être soit patrilocal, auquel cas la femme vient s'installer chez les parents de son mari, ou près de chez eux, soit matrilocal, auquel cas c'est le mari qui vient vivre au domicile des parents et des proches de sa femme, ou à proximité. Quel que soit le schéma qui s'impose, les couples mariés et leurs enfants sont intimement inclus au sein du groupe plus vaste qu'est cette famille constituée et qui comprend couramment trois générations ou plus de parents et consanguins. C'est ce qu'on appelle un système familial consanguin, et il présente un certain nombre d'avantages, au nombre desquels celui d'assurer la continuité, génération après génération, en raffermissant les liens entre la famille parentale et les nouvelles familles procréatrices. Ajoutons qu'en comparaison avec la famille conjugale, la famille consanguine ou élargie est une structure nettement mieux appropriée au maintien des traditions familiales et à la transmission des biens de la famille dans leur intégralité de génération en génération. Les enfants d'une famille élargie disposent de tout un réseau de relations familiales diverses. Il ne manque jamais d'autres parents ou proches capables de seconder les parents dans les tâches d'intégration sociale et de servir de modèles pour toute une foule de comportements et de rôles adultes. En cas de crise, telle la mort d'un parent, d'autres membres de la famille sont à même de le remplacer et de répondre aux besoins physiques et affectifs des jeunes. C'est de multiple façon que la famille élargie apporte un sentiment de sécurité qui n'est pas facile à obtenir au sein des petites cellules de nos familles nucléaires. Le cadre de la famille élargie agit comme un brise-lames psychologique contre les tempêtes que sont les crises de la vie et favorise en fait la solidarité maritale et familiale. Un certain nombre de types de famille élargie ont été observés de par le monde, mais nous nous 10

10 bornerons ici à n'en citer que deux. L'une d'elles, communément appelée famille-souche, se compose d'ordinaire de deux familles de générations adjacentes liées par le sang et qui partagent de façon habituelle le même toit. Un exemple intéressant de ce type de famille se trouve chez les campagnards irlandais où il est de coutume que l'un des fils mariés réside avec sa femme et ses enfants dans la même demeure que ses parents. En Irlande, l'exploitation agricole type est de taille si réduite qu'il est impossible de la subdiviser encore entre les divers héritiers. C'est pourquoi, afin de la laisser intacte, la succession n'est transmise qu'à l'un des fils adultes. C'est au père qu'il incombe de décider quand et auquel de ses fils il transmettra la propriété et la gestion de la ferme. Il choisit le plus souvent - mais pas toujours - l'aîné qui, lorsqu'il se marie, vient s'installer avec sa femme au domicile de ses parents. Les autres fils reçoivent une somme d'argent pour les dédommager de leur part de l'exploitation familiale et quittent les lieux pour aller faire leur vie ailleurs. A son tour, le fils aîné remettra à l'un de ses fils, devenu adulte, la responsabilité des affaires, et le cycle se perpétuera ainsi constamment. L'organisation de la famille-souche est donc fondée à la fois sur les liens du sang et sur des considérations économiques, et sert de mécanisme pour conserver intacts les biens familiaux, génération après génération. Il existe une variante beaucoup plus connue du schéma de la famille élargie à savoir celle de la communauté familiale hindoue traditionnelle en Inde. Cette fois, le noyau consanguin comprend les frères adultes, leurs femmes et leurs enfants, résidant ensemble sous le même toit. Cette famille hindoue représente un système familial patriarcal, c'est-à-dire que l'autorité et le pouvoir sont dévolus au père ou aux autres individus mâles. Différant en cela de la famille-souche irlandaise, la famille hindoue met en commun toutes ses ressources financières et autres. Il y a résidence commune, propriété commune, religion commune, cuisine commune, et, en outre, un système d'obligations mutuelles entre les diverses cellules formant la famille. La composition de cette communauté familiale évolue à mesure qu'elle traverse les diverses phases de la vie. A l'origine, le foyer parental s'agrandit avec le mariage des fils qui viennent ajouter leurs femmes et leurs enfants au foyer. A la mort des parents, les frères continuent à faire vivre le foyer élargi, leurs diverses familles propres vivant ensemble. Quand tous les jeunes frères et soeurs ont fini leur éducation et se marient, le foyer commun disparaît. Les biens sont partagés entre les frères et chacun de son côté établit son propre foyer. A ce stade, il y a ressemblance avec la famille nucléaire caractéristique de la société occidentale. Plus tard, cependant, les fils de ces familles nucléaires se marient et le schéma de la communauté familiale se reconstitue. La communauté familiale hindoue représente un système de vie en commun, d'aide et d'assistance mutuelle capable d'assurer à ses membres un degré élevé de sécurité affective et sociale. Ceux qui tombent malades ou deviennent incapables de subvenir à leurs besoins sont certains du soutien du reste du groupe familial. Ce type d'orientation familiale fait partie intégrante d'un système de valeurs plus large qui forme le tissu de la société indienne. Ces valeurs sont très fortement intériorisées et il va sans dire que, même après la dispersion du foyer paternel, lorsque les diverses cellules individuelles sont mises en place, chacun des frères continue à accepter la responsabilité d'aider la famille des autres frères en cas de besoin. LA FAMILLE EN TANT QU'ECOSYSTEME/ 1 Nancy C. Hook et Béatrice Paolucci La qualité de la vie humaine et les moyens d'assurer sa continuation dans les limites d'un environnement restreint sont aujourd'hui des questions qui donnent à réfléchir tant au niveau national que sur le plan international. Il y a déjà un certain temps que les spécialistes de l'économie familiale et de diverses autres branches s'inquiètent de la mise au point et de la distribution massive de certaines innovations sociales, économiques et technologiques qui, tout en améliorant sur un certain plan la qualité du travail, ont peut-être, à un autre niveau, limité sans le vouloir le potentiel de vie. L'épuisement rapide de certaines ressources essentielles et la nécessité de préserver notre humanité nous ont obligés à une réflexion nouvelle sur la relation d'interdépendance qui lie les êtres humains à leur environnement. L'économie familiale a été définie par le s participants aux conférences de Lake Placid/2, au début du siècle, comme étant l'étude "des lois, des conditions, des principes et des idéaux relatifs, d'une part, à l'environnement physique immédiat de l'homme et, d'autre part, à sa nature d'être social ; c'est tout particulièrement l'étude de la relation entre ces deux facteurs 1 '. On le voit aujourd'hui : ce que définissaient ces pionniers, c'était un cadre écologique. Ils avaient envisagé, puis rejeté, le terme d'écologie pour la raison que "les botanistes avaient déjà adopté ce v&carble, qui était d'usage courant dans leur science". Et, de fait, Ernest Haeckel, cherchant à formuler un schéma logique applicable aux sciences zoologiques, avait trouvé le mot "écologie" (oecologie) vers 18 70, mot qui soulignait "le fait que la structure et le comportement des organismes sont affectés de manière significative par leur existence commune 1. Texte paru dans le Journal of Home Economies, (Washington D. C. ) Vol. 62, n 5, mai De 1899 à 1908 une série de conférences furent organisées aux Etats-Unis, dans une petite station balnéaire située au bord du lac Placid, dans le nord de l'etat de New York, par un groupe de personnes qu'intéressait la question de la science appliquée au foyer et à la vie familiale. L'une des conséquences de ces conférences fut la création de l'american Home Economies Association (Association américaine d'économie familiale). 11

11 avec d'autres organismes de la même espèce ou d'espèces différentes, ainsi que par leur habitat 1 '. Le mot venait du terme grec oikos - maison, ou lieu où l'on habite - qui est également la racine du mot économie. Aux Etats-Unis, peu après 1920, Robert E. Park et Ernest W. Burgess ont adopté dans le domaine de la sociologie l'usage de l'expression "écologie humaine" et, d'une manière générale, le mot écologie est employé dans le sens d'étude de la relation entre organismes ou groupes d'organismes et leur environnement. On constate rétrospectivement que le choix de ce mot aurait été tout à fait approprié pour définir le champ d'étude désigné aujourd'hui du nom d'économie familiale, car le mot écologie oblige à souligner la relation d'interdépendance existant entre l'homme et son environnement. Dans le domaine de l'économie familiale, cette relation d'interdépendance est concentrée essentiellement sur le foyer qui est le système de soutien vital des membres de la famille : c'est là qu'ils trouvent leur subsistance tant physique que sociale. L'approche qui consiste à considérer le foyer et/ou la famille en tant qu'écosystème établit un cadre général qui aide les spécialistes de l'économie familiale à faire face au défi de la survie de l'homme. Quelles sont les bases d'une telle approche? "Les écologistes font appel au terme écosystème pour désigner une communauté et son habitat tout à la fois. Il s'ensuit qu'un écosystème est un ensemble d'espèces végétales et animales associées, indissociable des caractéristiques physiques de leur habitat. Les écosystèmes... peuvent atteindre n'importe quelle taille et appartenir à n'importe quel ordre écologique. Ainsi, une goutte d'eau empruntée à un étang, contenant les organismes qui y vivent, constitue un écosystème de petite taille. A l'autre extrême, la terre tout entière et tous ses éléments vivants, qu'ils soient végétaux ou animaux, constituent un écosystème mondial. Le concept d'écosystème souligne les interrelations existant entre le groupe d'organismes constituant une communauté, et... son environnement"/!. A la Conférence de Lake Placid de 1908, le foyer fut défini comme "le lieu où s'abritent et se nourrissent les enfants et où s'expriment les valeurs du sacrifice de la personne au bénéficie de ceux qui ont à acquérir la force nécessaire pour affronter le monde". L'interprétation de cette définition a parfois donné lieu au stéréotype restrictif de la demeure qui est celle d'une famille unique et où les aspects matériels prennent une importance excessive. Les spécialistes de l'économie familiale ont trop souvent adopté une vision limitée, tant de l'environnement (c'est-à-dire nourriture, habillement et abri) que de la famille (ses rapports internes et le développement des individus qui la forment). Ils ont oublié de considérer la famille comme un système vivant de soutien mutuel et solidaire. La famille, en tant que système de soutien mutuel dépend du milieu naturel pour son exigence physique ainsi que des organisations sociales qui sont liées à l'humanité même de l'homme et donnent à la vie sa qualité et sa signification. Depuis un certain temps déjà, les spécialistes de l'économie familiale parlent de l'importance de l'environnement socio-affectif. Il est, en effet, essentiel que leurs travaux (qui sont axés sur la famille) établissent un lien entre environnement naturel et environnement social. De là provient leur force et leur singularité. Pour la survie de l'homme, il faut absolument que soient comprises et acceptées les conséquences de cette interdépendance. John Cantlon, écologiste américain de renom, écrivait ainsi récemment : "Le Congrès américain devrait se donner pour tâche d'éliminer au plus vite le grave manque de compréhension de l'environnement qui caractérise l'esprit civique tel qu'il est inculqué aux habitants de ce pays... " "On pourrait, par exemple, commencer par encourager tous les programmes d'étude de l'économie familiale aux Etats-Unis à converger généralement sur "la famille en tant qu'écosystème". Apprendre à considérer chaque foyer comme un système de production et de déperdition d'énergie et de matières fournirait à chacun un moyen de se saisir dans sa relation avec les écosystèmes urbains et ruraux plus vastes. Dans cette optique, il ne serait pas compliqué de quantifier les besoins de chaque individu en air, eau, aliments, combustibles, et autres ressources de même que sa production de déchets par rapport aux ressources de la région et des écosystèmes humains plus vastes. La connaissance du fonctionnement de ces systèmes et de la manière dont il s'y intègre pourrait alléger certains sentiments d'aliénation éprouvés par l'individu à l'égard de diverses composantes de son environnement. La connaissance de ce qui peut affecter la santé des écosystèmes qui lui procurent subsistance et inspiration est de nature à faire de lui un citoyen mieux informé et un électeur plus responsable. "/^ La grande question qui se pose alors est celleci : en quoi consiste l'étude de la famille en tant qu'écosystème? Nous définissons, quant à nous, la famille comme une unité constituée, comprenant des personnalités dépendant les unes des autres et réagissant les unes sur les autres, ayant un esprit et des buts en commun, liées entre elles pour un certain temps et vivant dans un espace commun de ressources communes. Hawley, de son côté, a donné la définition suivante : "Une association relativement restreinte d'individus, différant par l'âge et le sexe, et qui, par suite de leur proximité physique en une résidence 1. Cf. Dice, L. R. Man's Nature and Nature's Man, p. 2.AnnArbour, Michigan, University of Michigan Press, p. 2. Cf. Cantlon, J. in : Colloquium to discuss a national policy for the environment, déposition conjointe devant le Senate Committee on Interior and Insular Affairs et le House Committee on Science and Astronautics, p e Congrès, 2e session, 1968, 233 p. 12

12 commune et de leurs activités de soutien mutuel, forment une unité ou entité distincte à l'intérieur d'un ensemble plus vaste", /^ II est clair que ces deux définitions ne s'excluent pas l'une l'autre. Les auteurs de la présente étude souhaitent vivement pour leur part que se rejoignent les perspectives d'écologie humaine qui sont traditionnellement celles des sociologues et des biologistes. Il s'agit d'embrasser une attitude écologique qui est de chercher à comprendre et à contrôler les relations se renforçant mutuellement qui relient l'homme à son environnement. Introduction à l'économie familiale Une seule profession n'est capable d'éclairer qu'un secteur limité de l'environnement ; c'est pourquoi les spécialistes de l'économie familiale définissent généralement leur centre d'intérêt comme étant la famille et la partie de l'environnement immédiat qui est au contact direct de la famille et est susceptible d'être manipulée par elle. L'économie familiale traite de l'interaction de l'homme et de son environnement proche, spécialement dans la mesure où cette interaction est commandée par la famille. Cette attitude, qui fait appel à des concepts qui sont ceux de la sociologie, fut celle de Duncan, lorsqu'il mit au point son complexe écologique, le modèle dit POET (Population, Organisation, Environnement et Technologie). /2 Comment ce modèle se compare-t-il à la manière dont les experts en économie familiale envisagent la famille en tant qu'écosystème? Population. Selon Duncan, qui dit population dit population concrète d'organismes humains plus ou moins circonscrite dans l'espace. Cet ensemble de population présente un caractère d'unité et possède des propriétés significatives qui diffèrent de celles des éléments le composant. On peut considérer la famille comme une population. La famille est une unité constituée, dont les éléments fonctionnent en symbiose. Les auteurs de la présente étude considèrent la famille comme un ensemble ou un système de population, /3 c'est-à-dire comme une unité constituée, circonscrite dans l'espace au sein d'un foyer et présentant un caractère d'unité différent des caractéristiques propres de chacun des individus qui la composent à savoir son but, son système de valeurs et son développement cyclique. Organisation. L'organisation résulte des activités de production des moyens de subsistance. C'est une caractéristique propre à l'ensemble de population ; elle est indispensable au maintien de la vie collective et doit obligatoirement être adaptée aux conditions qui sont celles d'une population. L'organisation est un système de communication et de contrôle qui a pour but le maintien de l'unité et l'exécution des tâches. C'est là l'un des concepts essentiels du comportement organisation - nel de la famille. Les hypothèses formulées par Duncan sur ce point sont très proches de celles du spécialiste de l'économie familiale. Dans l'écosystème, l'examen des flux d'information est aussi pertinent que celui des flux d'énergie. Il est lié à la fonction de décision de la famille et est fondamental dans l'approche écologique. A part les domaines traditionnels de décisions familiales que sont la nourriture, l'habillement et l'habitat, domaines déjà amplement explorés par les spécialistes de l'économie familiale, il convient maintenant de porter notre attention sur des questions de valeur que pose notamment un certain contrôle de la population et de la technologie pour le bien ultime de l'humanité. Environnement. De façon très générale, on peut définir l'environnement comme tout ce qui se situe à l'extérieur d'un phénomène (système, organisme ou objet) et qui l'influence ou est susceptible de l'influencer. Nous voyons l'environnement comme recelant des ressources pouvant être utiles au maintien de la vie. La population agit sur l'environnement et, à son tour, l'environnement agit sur la population selon un processus dynamique continu. On peut considérer certaines des composantes de l'environnement ayant une interaction et une interdépendance avec la famille comme formant l'environnement physique et biologique de la famille : il s'agit de la terre, de l'eau, de l'air, de l'espace, du système solaire, de la flore et de la faune, des sources d'alimentation et d'énergie et de l'environnement social, lequel comprend les institutions sociales de la société - systèmes de parenté, systèmes religieux, politiques, économiques, de production, de loisirs, ainsi que les systèmes symboliques et idéologiques. Au sein de cet environnement total se distinguent par ailleurs trois systèmes humains : 1. Le système biophysique - les processus physiologiques et métaboliques, le cycle de la vie organique ; 2. les relations psychosociales et interpersonnelles exprimées par des schémas individuels et collectifs de comportement ; et 3. le système technologique - les matériaux, outils et techniques. Le sous-système technologique recouvre certains aspects de l'environnement, tant physique que social : ainsi, par exemple, un lave-vaisselle utilise de l'eau provenant de l'environnement physique, laquelle subit le contrôle de l'environnement social. La possibilité de s'approvisionner en eau pure repose sur tout un réseau d'organisation sociale qui assure le service de l'eau aux familles et assure aussi, du moins aux Etats-Unis 1. Cf. Hawley, A. H. Human Ecology. New York The Ronald Press Company, p Cf. Duncan, O. D. Human Ecology et Population Studies, In : Hauser, P. and Duncan, O. D. (dir. publ. ) The Study of Population, p Chicago, University of Chicago Press, On définit un système comme un ensemble de parties (ou unités, ou composantes) ayant des rapports entre elles et conservant leurs propriétés. Chaque système a certaines interactions avec d'autres systèmes. De plus, on le distingue par l'interdépendance de ses parties entre elles ; elles agissent les unes sur les autres. 13

13 par exemple, l'infrastructure technologique permettant la construction de barrages, de systèmes d'épuration, etc. L'homme, de nature à la fois biophysique et psychosociale, sert d'agent de liaison et de contrôle entre ces systèmes. La famille devient ainsi à la fois environnement de l'individu et système s 1 intégrant dans un environnement physique, biologique et social plus large. La famille n'existe que dans une partie seulement de l'environnement total : il reste à considérer les dimensions spatio-temporelles, et c'est particulièrement vrai dans le cas des sociétés postindustrielles. Technologie. Nous venons de voir qu'elle faisait partie de l'environnement. Qui dit technologie dit série de techniques utilisées par une population dans le but d'assurer sa subsistance en partant de son environnement et de faciliter l'organisation des activités visant à produire de quoi subsister. En réalité, la technologie a la capacité de redéfinir l'environnement. Pour envisager la famille en tant qu'écosystème sans trop compliquer les choses, il suffit de penser aux débits d'énergie. Adams/1 a mis en lumière deux rapports essentiels entre les organisations humaines et l'énergie : tout d'abord, une organisation est une mise en ordre de l'énergie ; ensuite, les organisations humaines sont des convertisseurs d'énergie. L'examen de cet aspect des choses nécessite une certaine connaissance de l'écologie biologique, ainsi que la compréhension de ce qu'est une ration calorifique et des besoins en énergie nécessaires pour mener à bien les fonctions sociales et économiques que sont l'activité domestique et familiale et les schémas du travail. Envisageons la consommation de matériaux effectuée par la famille ; pensons, par exemple, à ses achats d'épicerie : il serait possible de calculer la consommation d'énergie nécessaire à la fabrication du papier, de la nourriture, des détergents, des matières plastiques, des tissus, des produits de beauté, des médicaments et autres articles de consommation courante ; il faudrait y ajouter la consommation directe de sources d'énergie telles que l'électricité, la chaleur et le travail qui sont essentielles à la transformation de la matière en biens de consommation. En regard de cette consommation d'énergie, il faudrait calculer la production résultant de l'activité familiale et des modes de travail. Il faut bien comprendre aussi l'importance essentielle de l'équilibre d'ensemble, en se rendant compte que les déperditions d'énergie et de matière se chiffrent en coûts. Par exemple, la consommation matérielle des achats d'épicerie laisse des déchets humains et non humains qui contribuent à créer le problème de la pollution. Les déchets recyclés ne posent pas de problème ; ceux qui ne le sont pas détériorent le paysage et polluent l'environnement. A l'heure actuelle, une bonne partie du recyclage est laissée au hasard. Dans l'avenir, il faudra que les familles prennent conscience du rôle qu'elles ont à jouer dans le maintien de l'équilibre énergétique permettant de vivre en harmonie avec la nature. Les variables propres à ces diverses approches ne s'excluent pas mutuellement (il est évident qu'elles se recoupent), mais ce qui les distingue peut aider à saisir les rapports d'interdépendance qui relient l'homme à l'homme et à son environnement. Ces relations peuvent être analysées comme les effets des individus les uns sur les autres au sein d'une famille et les effets réciproques des familles entre elles, sans oublier les effets des uns etdes autres sur l'environnement. La rapidité du développement scientifique et technique a amené les hommes de science à envisager des façons d'agir différentes de celles qui sont les nôtres dans la perspective de leurs conséquences à long terme. Depuis la révolution industrielle, l'écosystème comprend les machines mises au point par l'homme, leurs produits et leur capacité incalculable de modifier les équilibres naturels. ''La notion d'"ailleurs" n'existe plus. Le dépotoir des uns est l'espace vital des autres... Il n'y a pas de consommateurs, mais des utilisateurs. L'utilisateur se sert du produit ; il en change parfois la forme, mais il ne le consomme pas - il se contente de s'en défaire. Cela crée des restes, qui constituent une pollution et ne font qu'accroître les dépenses pour le consommateur et la communauté à laquelle il appartient. "/ 2 La solution de ces problèmes exige qu'on fasse appel concurremment aux sciences physiques, biologiques et sociales, de manière à définir et réussir un environnement d'une qualité propre à assurer le bine-être et la satisfaction des aspirations humaines. Comme l'écrivait Cain : "La seule synthèse valable serait celle qui reconnaîtrait la nature réelle des écosystèmes humains, c'est-àdire de toutes les relations significatives entre l'homme et son environnement". / 3 Cette démarche va au fond d'une question qui n'est autre que la survie de l'homme. L'économie familiale doit ici à Cantlon de lui avoir tracé sa voie : à elle maintenant de relever le défi. Cf. Adams, R. N., Energy Analysis of Social Organisation. (Document inédit) Michigan State University, novembre Cf. National Academy of Sciences, Waste Management and control, p. 3, 5. Washington D. C., National Research Council Publication 1400, p. Cf. Cain, S. A., Can Ecology provide the basis for synthesis amongthe Social Sciences? In : Garnsey, M. E. et Hibbs, J. R. (dir. publ. ) Social Sciences and the Environment, p. 40. Boulder, University of Colorado Press,

14 SOCIETE ET MILIEU EN TANT QUE FACTEURS DE LIMITATION DE LA FAMILLE EN AFRIQUE ORIENTALE/1 Angela Molonos II est couramment admis que les peuples d'afrique orientale souhaitaient autrefois avoir autantd'enfants que la nature le permettait et que seuls des taux de mortalité très élevés les empêchaient de réaliser leur idéal. La présente étude se propose d'essayer d'éclaircir les raisons de ce désir d'avoir ''autant d'enfants que possible" et de préciser quelles étaient les contraintes sociales traditionnelles qui en nuançaient la signification et les contraintes propres à l'environnement qui en limitaient l'accomplissement. "Pourquoi les gens désirent-ils des enfants?" Voilà une question à laquelle il est à peu près aussi difficile ou aussi facile de répondre qu'à des questions telles que : "Pourquoi désirer manger, avoir des loisirs, être aimé, ou réussir dans la vie? " La réponse évidente, sans doute,,est qu'il est dans la nature de tout ce qui vit d'avoir des petits et de désirer en avoir. En ce qui concerne l'afrique orientale, il est plus intéressant de formuler la question de la façon suivante : Pourquoi les gens souhaitaient-ils et souhaitent-ils encore parfois avoir "autant d'enfants que possible"? Dans la plupart des sociétés étudiées lors de la présente enquête régnait le même sentiment intime qu'il est bon d'avoir une nombreuse progéniture. De façon générale et diffuse, ce sentiment s'expliquait par le fait qu'une famille nombreuse était synonyme de richesse, prestige, bénédiction de Dieu et des ancêtres. Les images traditionnelles de l'homme et de la femme "comme il faut" étaient fortement imprégnées de l'idéal de fécondité. La stérilité sous toutes ses formes ou le peu de fertilité étaient considérés comme des états infortunés et socialement humiliants. En revanche, les enfants constituaient les signes extérieurs les plus importants de la réussite et de la bonne fortune. La descendance était un facteur capital du statut social de l'homme, à qui elle conférait prestige et influence au sein de sa lignée et de la communauté tout entière. En outre, une nombreuse progéniture, signe indubitable de la puissance du mâle, était étroitement associée à la virilité. De même pour la femme, il était indispensable à son statut qu'elle donnât naissance à des enfants à intervalles réguliers ; on peut même dire que les enfants étaient la justification de son existence même. Aucune femme ne souhaitait se trouver dans la condition pitoyable de l'épouse sans enfant ou insuffisamment féconde. Les paragraphes qui suivent indiquent plus en détail les raisons de vouloir beaucoup d'enfants. Il s'agissait de perpétuer la lignée et d'honorer les esprits ancestraux, d'acquérir un pouvoir social, de se procurer de la main-d'oeuvre et une force de protection physique des biens, d'assurer la sécurité de ses vieux jours. Enfin, le besoin d'arriver à un rapport fixe entre les sexes pouvait renforcer encore le désir d'accroître sa descendance. L'objectif premier était de s'assurer qu'il y aurait toujours un descendant vivant pour évoquer et honorer la mémoire des disparus. Les enfants signifiaient la continuation de la lignée et la perpétuation du nom et de l'esprit de la famille. Il fallait une descendance pour célébrer les rites funéraires, pour assurer que les parents, à la différence des gens sans enfants, soient inhumés et les esprits ancestraux commémorés par l'érection de monuments funéraires, par des libations et des offrandes de nourriture. Conformément à cet idéal, les relations de génération à génération étaient très chaleureuses et chacun était vivement encouragé à perpétuer la génération des grands-parents en donnant naissance à des enfants. C'est ainsi que, chez les Chaga qui vivent dans le secteur Nord-Est de la République-Unie de Tanzanie, la naissance des enfants était considérée comme un signe d'approbation du mariage des parents par les ancêtres, et les diverses lignées se disputaient les faveurs des ancêtres dont leur bien-être était censé dépendre en procréant de nombreux enfants. Avoir de nombreux enfants, particulièrement de sexe masculin, ayant atteint l'âge adulte était également pour le père une source de puissance sociale. Les fils adultes se rangeaient aux côtés de leur père en cas de litige foncier ou de querelle de dot et formaient des groupes capables d'aider les autres par leur travail, accroissant ainsil'importance de la lignée. Plus une lignée comprenait de mâles, plus nombreuse et plus forte était sa représentation au sein des diverses institutions, telles que classes d'âge, conseils d'anciens et tribunaux. Avoir beaucoup d'enfants, y compris des filles, contribuait encore à élever la position sociale des parents en renforçant le réseau des alliances par mariage. Des alliances multiples avec d'autres clans n'apportaient pas seulement une satisfaction psychologique et sociale ; elles signifiaient aussi une diversification des ressources et des moyens de protection en cas de difficultés, telles que famines ou agressions de l'extérieur. Les raisons qui, dans certaines régions, poussaient ainsi les familles à rechercher des alliances par mariage sont aussi celles qui expliquent la coutume de répartir les shambas (jardins ou zones cultivées) ou encore les troupeaux sur des terres aussi vastes que possible. Certaines des personnes interrogées ontdécrit la progéniture comme s'il s'agissait d'un investissement socio-économique à long terme, du même 1. Extrait de Molonos, Angela (dir. publ. ), Cultural source material for population planning in East Africa, vol. III, Beliefs and Practices, p. 7àl4, 18 et 19. Nairobi, Kenya, East African Publishing House, p. Cette étude présente les travaux de recherche faits sur 28 groupes ethniques vivant en Afrique orientale : République-Unie de Tanzanie, Kenya, Ouganda, Somalie et Ethiopie. Subventionnée principalement par la Fondation Ford, une équipe de 31 chercheurs a procédé à un très grand nombre d'entretiens au sein de ces populations. 15

15 ordre qu'une ''épargne bancaire", en indiquant que le surcroît de richesse était réinvesti dans ''l'accroissement du nombre de gens' 1, c'est-àdire converti en dots permettant de placer la capacité de reproduction des épouses au bénéfice de la lignée. La valeur économique des enfants était facile à comprendre là où les terres non exploitées ne manquaient pas. Plus il y avait de bras, plus on pouvait cultiver de terres, et ainsi s'acroissaient les richesses. Partout où on ne disposait nid'esclaves, ni de travailleurs salariés, la seule façon de s'enrichir était, en fait, d'avoir beaucoup d'enfants qui se mettaient au travail dès leurs jeune âge. Ainsi, dans les économies paysannes de subsistance à forte intensité de main-d'oeuvre tout comme dans les sociétés pastorales, une nombreuse progéniture était une nécessité. D'ailleurs, dans ces dernières, on manquait souvent aussi de main-d'oeuvre pour accomplir toutes sortes de tâches qu'exigeait l'élevage du bétail. Souvent aussi, les parents attendaient avec impatience le moment où leurs enfants, devenus grands, les soulageraient du fardeau de leur rude travail. Les enfants étaient, enfin, le moyen le plus net de s'assurer soutien et assistance pour les vieux jours. Dans certaines régions, la faculté de demeurer sur les terres de leur mari ne dépendait pour les femmes âgées que du bon vouloir de leurs fils mariés et elles ne pouvaient compter que sur l'aide de leurs filles célibataires pour cultiver leur lopin de terre. Les fils adultes étaient les protecteurs du patrimoine familial, particulièrement lorsque les terres se faisaient rares et dans les cas où le chef de famille était parti travailler à la ville comme salarié. Dans certaines régions pastorales, le droit d'accès et de passage à la pâture et à l'eau n'était assuré que si l'on était capable de se défendre contre les intrus. Tout comme le statut politique et l'indépendance, la survie n'était assurée que par la puissance de combat, laquelle était directement fonction du nombre d'hommes capables de se battre dans chaque groupe. Dans de telles sociétés, un grand besoin d'enfants de sexe mâle, associé à un taux élevé de mortalité infantile et de mortalité des adultes mâles, avait souvent pour conséquence une tendance à la"surproduction", en ce sens que les familles essayaient en quelque sorte de s'assurer contre leurs pertes futures en donnant naissance à plus d'enfants qu'elles n'espéraient en voir survivre. Il était fatal aussi qu'une certaine tendance à la "surproduction" se fît jour partout où l'on souhaitait obtenir un rapport donné entre les sexes au sein des familles. Dans la plupart des sociétés considérées, l'idéal était, pour chaque famille, d'avoir un nombre à peu près égal de filles et de garçons afin que ceux-ci puissent se marier avec les dots apportées dans la famille par leurs soeurs. Par ailleurs, filles et garçons étaient appelés à se répartir les différents travaux à accomplir à la maison et au dehors. C'est pourquoi des parents n'ayant que des enfants d'un seul sexe ou ayant des enfants de sexes différents mais ne s'équilibrant pas en nombre avaient souvent tendance à "surproduire" pour se rapprocher de l'équilibre idéal. Restrictions sociales à la grossesse Malgré ces divers motifs expliquant le fort désir d'avoir une descendance nombreuse, il existait aussi un grand nombre de coutumes sociales qui avaient pour effet de restreindre ce désir et son accomplissement. Ces restrictions sociales donnaient, en fait, à l'expression "autant d'enfants que possible" un sens bien plus limité que celui que nous serions tentés de lui donner aujourd'hui. "Possible" ne signifiait possible qu'au sein de l'organisation sociale traditionnelle. Les sociétés d'afrique orientale n'étaient pas de celles qu'obsédait la réussite, pas même dans le cas de la natalité. Elles constituaient des systèmes sociaux à l'équilibre fragile où la recherche des idéaux et des valeurs se faisait dans le cadre d'un réseau compliqué de règles veillant à ce qu'aucun idéal ne prenne trop d'importance ni ne devienne incontrôlable au point de menacer de destruction l'ordre social lui-même. Si les gens ressentaient le désir d'avoir autant d'enfants que possible, il n'en était pas moins vrai que tous savaient implicitement qu'on ne pouvait atteindre cet idéal qu'en respectant les lois régissant le mariage, la vie sexuelle, la grossesse et l'accouchement, lois essentielles et primordiales dans la vie des gens. Il faut dire qu'il n'existait en Afrique orientale traditionnelle aucun système de planification démographique ou de régulation des naissances, du moins au sens où nous entendons ces termes. Pourtant, alors qu'en nombre de régions de l'afrique orientale, les gens accordaient un très grand prix à la fertilité, ils étaient également d'avis que la reproduction très rapprochée et incontrôlée avait quelque chose d'animal etqu'elle était indigne des humains. Bien plus, il existe beaucoup de croyances et de pratiques traditionnelles qui ont pour conséquence de limiter, en fait, le nombre possible de conceptions et de naissances. Certaines de ces pratiques avaient pour principal objectif d'éviter les grossesses dans certaines conditions ; d'autres, qui obéissaient à des intentions différentes, aboutissaient également à limiter le nombre des naissances. L'abstinence sexuelle post-partum, consistant à éviter la conception, était la pratique qui réduisait le taux de natalité dans toute l'afrique orientale. Cette coutume trouvait sa source dans la croyance que la présence d'un nouvel enfant dans le giron de sa mère "ferait tourner" ou empoisonnerait son lait et rendrait malade l'enfant encore au sein, qui finirait par en mourir. Dans ces régions où la période de lactation était longue et où les enfants n'étaient sevrés qu'entre deux et cinq ans, on comprend que cette pratique ait mis un frein rigoureux à la capacité procréatrice des femmes. Ajoutons qu'il était sévèrement interdit au mari d'avoir des rapports sexuels extra-conjugaux ou de procréer avec une autre femme pendant tout le temps où son épouse allaitait un nouveau-né. La tradition voulait que le mari et la femme ne partagent pas la même case pour dormir, ce qui, sans rendre impossibles les rapports sexuels, facilitait l'abstinence pendant les périodes où la 16

16 société la prescrivait. D'ailleurs, les lendemains de couches n'étaientpas les seules périodes d'abstinence pour les gens mariés ; il y avait bien d'autres occasions, telles que les périodes de deuil suivant la mort d'un parent proche (enfant, époux, père ou mère, frère ou soeur) et certaines périodes rituelles (préparatifs de sacrifice, chasse, attaque, expédition en territoire hostile, cérémonies initiatiques). Dans certaines ethnies, les anciens occupant des postes importants devaient observer une abstinence totale, du moins pendant toute la durée de leurs fonctions. Dans d'autres régions, il n'était pas convenable que la mère et la fille conçoivent simultanément, pas plus qu'il n'était convenable que la mère conçoive encore après le mariage de son fils. La longue période d'abstinence post-partum traditionnelle était rendue possible par le système de mariage polygyne qui rééquilibrait la croissance globale de la population. La polygynie, bien que liée à un système de croyances et d'attitudes valorisant fortement la procréation, ne faisaitqu'accroftre le taux de procréation de l'homme, tandis que les épouses mariées à un seul homme avaient la possibilité d'échelonner les naissances de leurs enfants sur l'ensemble de leurs années fertiles. Il n'arrivait que très rarement, d'après les rapports d'enquête, que les épouses d'un même homme rivalisent dans leurs fonctions reproductrices. Ce n'était le cas que dans quelques sociétés pastorales dans lesquelles plus l'épouse avait d'enfants, plus grande était sa part des troupeaux familiaux, plus elle avait d'influence auprès de son époux et plus elle jouissait de ses faveurs. Il faut ajouter que / dans ces sociétés, la vie était si précaire qu'un taux élevé de natalité ne causait aucun accroissement de population, mais suffisait à peine à assurer la survie. Dans certains cas aussi, la polygynie aboutissait au mariage de vieillards avec des femmes jeunes qui, pour cette raison, avaient moins d'enfants qu'elles n'en auraient eu autrement. Dans l'ensemble, les rapports sexuels prémaritaux étaient autorisés. Mais, dans presque toute l'afrique orientale, les jeunes filles non mariées ne devaient pas accomplir l'acte sexuel ou devaient pratiquer l'interruption du coït de manière à n'être pas enceintes. Les interdits frappaient particulièrement les jeunes filles non circoncises et on ne tolérait nulle part les cas de grossesse intervenant avant la circoncision ou l'initiation. Ajoutons encore que les règles de l'exogamie (interdisant les mariages au sein d'un même groupe ou clan) excluaient d'office de la vie des individus un très grand nombre de gens, en tant que partenaires sexuels ou procréateurs possibles. Dans certaines sociétés d'afrique orientale, il était de règle que le mariage fût tardif, surtout che2 les hommes. Cela s'explique surtout par la difficulté qu'il y avait pour les jeunes hommes à rassembler la dot indispensable au mariage et aussi par la longueur du service dû par eux en qualité de guerriers avant de pouvoir prétendre se marier. Dans certaines autres régions, d'ailleurs, le célibat de s guerriers était de rigeur, ainsi que celui des jeunes femmes d'âge correspondant. Partout où le mariage tardif venait s'ajouter à un code rigoureux interdisant la procréation en dehors du mariage, le taux de natalité avait évidemment tendance à être maintenu plus bas que ce qu'il eut été autrement. Plus récemment, l'instabilité croissante des mariages et les migrations saisonnières de maind'oeuvre ont probablement aussi affecté le taux de natalité. Les effets de ces facteurs ont pu cependant être compensés par d'autres coutumes. Partout où l'instabilité du mariage allait en augmentant, elle s'accompagnait aussi d'une plus grande tolérance. Dans nombre de sociétés étudiées, l'absence prolongée du mari n'empêchait pas sa femme de mettre des enfants au monde, car certaines catégories d'hommes, en général ceux de son âge, pouvaient les engendrer à sa place. Cette coutume, ainsi que l'héritage des veuves, tendait à accroître l'exploitation du potentiel reproducteur des femmes et contrebalançait non seulement l'absence du mari, mais aussi sa stérilité éventuelle et même son décès. On peut penser que les croyances non fondées concernant les périodes de fertilité de la femme ont peut-être aussi contribué dans le passé à faire baisser le taux de natalité. Lorsque les couples qui désiraient avoir un enfant concentraient leur activité sexuelle sur les périodes durant lesquelles la femme avait le moins de chances d'être féconde et négligeaient les jours véritablement propices, ils n'auraient pu mieux faire pour éviter la conception. Nous n'avons cependant aucune donnée précise permettant de dire jusqu'à quel point et avec quelle fréquence le désir de descendance donnait lieu à des efforts systématiques de ce type. Il y avait en revanche de nombreuses grossesses non voulues, dues elles aussi à des croyances erronées. On comptait souvent sur des méthodes inefficaces, des pratiques magiques par exemple, pour empêcher la conception, et parfois, pour être sûrs de ne pas concevoir, les gens brisaient certains tabous censés garantir et protéger la fertilité du foyer. Il se peut que certains aspects physiologiques et sanitaires de la vie traditionnelle aient eu pour effet une réduction d'ensemble du taux de natalité. Chez certaines populations, la position coïtale traditionnelle - côte à côte - était censée diminuer les chances de conception. Il ne faut pas négliger un autre élément : la malnutrition résultant de certains facteurs socio-économiques. Les aliments riches en protéines étaient souvent réservés aux hommes du village, tandis que les femmes se nourrissaient des denrées de base, riches en féculents. Certains interdits alimentaires - il était, par exemple, interdit aux femmes de manger des oeufs, du poulet ou du poisson - avaient pour but de protéger la fertilité féminine, mais s'ils eurent quelque effet, ce fut probablement en sens inverse. Certaines formes de circoncision féminine expliquaient aussi des accouchements difficiles et un certain taux de décès en couches, tandis que certaines pratiques faisant partie des soins donnés traditionnellement aux enfants expliquaient un taux élevé de mortalité parmi les nourrissons. 17

17 Levée actuelle des restrictions Dans les conditions de vie qui existaient autrefois en Afrique orientale, il n'y avait aucune raison de ne vouloir que quelques enfants. Economiquement parlant, tant que les parents pouvaient produire suffisamment de nourriture pour répondre aux besoins de leurs enfants jusqu'à ce qu'ils se marient, rien ne les encourageait à pratiquer un contrôle quelconque, au contraire : les enfants ne présentaient que des avantages. Mais ce n'est plus vrai aujourd'hui. L'Afrique orientale tout entière est en proie à une crise démographique qui va s'aggravant. Nombreux sont les individus et les familles touchés par ses répercussions, qui ne trouvent plus ni terre ni travail. Cette crise estdue, comme dans d'autres pays en développement, au déclin des taux de mortalité, obtenu grâce à de meilleures conditions d'hygiène et de santé sans que les taux de natalité aient baissé pour autant (ils ont même augmenté dans bon nombre de régions). La dégénérescence rapide du mode de vie traditionnel et la disparition des restrictions sociales qui s'appliquaient naguère à la procréation ne font d'ailleurs qu'accroître entre la natalité. L'un des traits dominants de la société estafricaine d'aujourd'hui est la coexistence de la tradition et du modernisme dans une même zone géographique, qui a pour effet de séparer les vieux des jeunes, ceux qui n'ont aucune instruction de ceux qui en ont, les cultivateurs des salariés, les hommes des femmes, les parents des enfants. Cette dichotomie de la vie sociale fait qu'il est particulièrement difficile de s'attaquer au problème de la démographie. Dans certaines régions isolées subsistent encore les habitudes sociales et le contexte d'autrefois. Un peu partout, cependant, ces conditions d'existence ont changé radicalement, ne laissant persister que le désir des gens d'avoir une progéniture nombreuse. Dans l'ensemble, les attitudes sociales survivent aux réalités qui les ont engendrées. Le souvenir d'attaques menées par des populations supérieures en nombre et aux intérêts rivaux et la peur d'être décimés par la famine ou les épidémies restent vivaces plusieurs générations durant. En Afrique orientale, le désir d'avoir "autant d'enfants que possible" a survécu à son utilité sociale et économique. Chercher aujourd'hui à satisfaire ce même désir, alors que sont tombées les restrictions traditionnelles liées à la société et à l'environnement d'autrefois, c'est faire plein usage du potentiel reproducteur humain. Il est inutile de décrire ici les conséquences désasreuses d'un tel comportement, dès lors que toute une nation l'a adopté. Quelques remarques en guise de conclusion Nous avons tenté ici de décrire à grands traits les conditions qui ont pu autrefois influer sur la croissance de la population, afin de marquer la transition qui conduit à la situation actuelle en Afrique orientale. Traditionnellement, le nombre de conceptions, de naissances vivantes et d'enfants atteignant l'âge adulte était limité par le contexte et la société. Etant donné le contexte socio-économique et le taux élevé de mortalité, le désir des gens d'avoir beaucoup d'enfants était parfaitement rationnel. La connaissance des croyances et pratiques du passé, qui se perpétuent en partie à l'heure actuelle, devrait contribuer à améliorer la communication avec les gens. Elle devrait également aider le personnel de terrain à poser les bonnes questions lorsqu'il s'efforce de réunir des renseignements pertinents sur les croyances etpratiques d'aujourd'hui. LA FAMILLE THAÏ FACE AU CHANGEMENT/ 1 Daviras Dhanagom "Ces dernières années, la vie familiale a changé de façon radicale en Thaïlande. Les liens étroits qui unissaient naguère encore parents et enfants sont devenus difficiles à maintenir. Le.respect de l'enfant pour les générations précédentes s'est dégradé. La vie est chère. Les deux parents travaillent au dehors. Les enfants restent à la maison, privés de soins et de tendresse. Sur un autre plan, l'évolution récente de la science et de la technologie a modifié l'environnement, provoquant toutes sortes de conflits avec les coutumes et traditions anciennes. Il s'ensuit un conflit entre la jeune génération et l'ancienne, chacune ayant par ailleurs à soutenir ses propres tensions. De nombreux parents n'arrivent plus à se faire obéir de leurs enfants". /2 Cette déclaration d'un psychiatre thaïlandais met en relief certains aspects des difficultés sociales, économiques et culturelles que connaissent à l'heure actuelle les familles thaïlandaises, problèmes que la présente étude se propose d'examiner plus en détail en partant du principe qu'il est essentiel de les comprendre pour pouvoir travailler efficacement avec les familles. Problèmes démographiques La croissance rapide de population pose un problème qui exige de très grands efforts d'adaptation dans divers domaines de la vie (voir tableau ci-après). Répartition de la population. Bien que la densité moyenne de population ne soit que de six habitants au kilomètre carré, sa répartition est inégale. On trouve environ 85 % de la population thaïlandaise dans les zones rurales où elle se livre à 1. Le Dr Dhanagom est l'actuelle vice-présidente de l'association thaïlandaise de planning familial et dirige le programme intitulé "Better family living through community food and nutrition development". Elle est l'ancienne présidente de l'association thaïlandaise d'économie familiale. 2. Cf. Phon, Sangsingkaew, M. D. "Mental Health and Characteristics of criminal" in : Journal of the Association of Psychiatrists of Thailand, p Bangkok, n 3-4 Jul/Oct

18 une agriculture de subsistance, tandis que Bangkok, la capitale, est la ville la plus populeuse ; sa congestion pose des problèmes divers de services publics, notamment sanitaires. Taux de croissance. Bon an mal an, la population thaïlandaise s'accroît d'environ personnes. Pour pouvoir loger ce surcroît de population, il faudrait construire chaque année une ville de la taille de Chiegmai, ce qui estnaturellement impossible. Plus alarmant encore est le fait que, s'il a fallu 700 ans pour que la population thaïlandaise atteigne pour la première fois 8 millions d'habitants, les deuxième, troisième, quatrième et cinquième tranches de 8 millions n'ont eu besoin, respectivement, que de 32, 15, 9 et 7 ans pour se constituer. D'ici 21 ans, il y aura 70 millions de Thaïlandais si le taux de natalité actuel se maintient. Nous avons déjà de graves problèmes pour nourrir, loger, éduquer etprotéger la population actuelle : qui peut dire ce qui se pas - sera avec une population de 70 millions d'habitants? Nombre d'enfants par famille. En général, la période de fécondité des femmes est de trente ans et le nombre moyen d'enfants vivants par famille est de 6, 6. Des recherches ont montré toutefois que la majorité des femmes thaïlandaises souhaiteraient n'avoir que quatre enfants. A l'heure actuelle, les moins de quinze ans constituent45 %de la population totale. Pour que ces enfants arrivent normaux et en bonne santé à l'âge adulte, il faut beaucoup de ressources matérielles ainsi que beaucoup d'amour et d'attention de la part de leurs parents. sou, ils ne peuvent pas acheter de machines agricoles ; ils manquent également d'engrais et sont à la merci des catastrophes naturelles telles que sécheresses et inondations. Tout indigents qu'ils soient, les agriculteurs thaïlandais sont contraints d'emprunter pour s'équiper et acheter des engrais. S'ils cherchent à rembourser leurs emprunts, ils se retrouvent souvent sans économies, incapables de réinvestir. N'ayant pas d'installations de stockage adéquates pour leur récolte de riz, ils se voient obligés de s'en défaire au plus vite en réduisant encore leur marge de bénéfices. La superficie de terre arable utilisable par personne n'a cessé de décroître depuis un siècle : à l'époque du recensement, elle était de 10, 6 rais par personne/1, mais on prévoit dès maintenant qu'elle ne sera plus que de 5, 6 rais par personne en (Il faut noter que ce ne sont là que des approximations, car un quart seulement des rais de terre thaïlandaise est susceptible d'être effectivement mis en valeur). Le problème le plus grave pour les agriculteurs est le manque de terres et d'engrais. Ils sont obligés de défricher les forêts pour accroître les surfaces cultivables ; mais les arbres disparus, les pluies se font rares, et lorsqu'il se met à pleuvoir, ce sont des pluies torrentielles qui causent des inondations. A bout de ressources, les agriculteurs finissent souvent par émigrer vers les zones urbaines pour y chercher du travail. Problèmes économiques L'agriculture. Dans le monde actuel, aucun pays ne peut être prospère sans commerce et sans industrie. Quand les agriculteurs sont sans le 1. Un rai = deux acres, soit un hectare. DONNEES STATISTIQUES SUR LA DEMOGRAPHIE DE LA THAÏLANDE Superfie totale Changwads (provinces) Amphurs (comtés) Districts Tambols (municipalités) Population totale Densité de la population Nombre d'hommes Nombre de femmes Nombre d'hommes occupant un emploi Nombre de femmes occupant un emploi Population âgée de moins de 15 ans Pourcentage de la population habitant des zones rurales Pourcentage d'individus ayant des activités agricoles Nombre moyen d'enfants par mère à la campagne km au km ,6 19

19 Taux de natalité Taux de mortalité Accroissement naturel Population de Bangkok (capitale) Nakorn Rajsima Ubol Udorn Khonkaen Chiengrai Nakornsrithamaraj Chiengmai 41 pour pour % Ayant besoin d'argent, beaucoup d'agriculteurs vendent leurs terres et il s'ensuit qu'ils ne possèdent plus la terre qu'ils travaillent ; ils perdent ainsi tout intérêt au travail. Ils vivent au jour le jour, ce qui, pour un pays agricole comme la Thaïlande, a des conséquences désastreuses. Problèmes sociaux D'une manière générale, les Thaïlandais sontdes gens bien intentionnés, généreux et amicaux. Trait caractéristique : leurs codes culturels et éthiques rejettent l'idée de tort fait à autrui. Cela dit, les facteurs économiques et démographiques interdisent au gouvernement de fournir à tous les services publics nécessaires. Le troisième Plan national social et économique/1 indiquait les principaux problèmes sociaux à affronter en dans l'ordre suivant : 1. Il y a à la fois chômage et sous-emploi. 2. Les différences de revenus sont immenses et les salaires ouvriers n'ont pas été révisés depuis des années. 3. Il existe de grandes inégalités entre le niveau de vie rural et le niveau de vie urbain, surtout si l'on compare les campagnes avec la capitale. Le développement des diverses régions est inégal. 4. L'industrie a été développée en dehors de toute planification ou coordination. Les travailleurs ne bénéficient d'aucune couverture sociale ni d'aucun service de santé. 5. Il n'y a pas assez de terres arables pour faire vivre les agriculteurs. 6. La criminalité s'est beaucoup accrue : il est impossible de garantir la sécurité des citoyens en ville comme à la campagne. 7. Il existe de grandes différences économiques entre les divers groupes de population. 8. Les femmes de la campagne ne trouvent que très peu de travail en raison de leur manque d'instruction, et encore ces emplois sont-ils moins bien rémunérés et moins sûrs que ceux des hommes. 9. Trop d'enfants se voient obligés de quitter très tôt l'école et oublient aussitôt ce qu'ils ont appris. 10. Les valeurs traditionnelles - souvent plus altruistes que les valeurs modernes - sont oubliées. A leur place, les valeurs nouvelles viennent faire obstacle au développement du pays. Ainsi, par exemple, on pense plus au bien de ses amis, de ses parents ou de son parti qu'au bien commun. 11. Les attitudes et les pratiques religieuses, morales et culturelles sont en cours de changement. Problèmes de l'éducation Parmi ses nombreuses obligations, l'etat a la charge des services d'éducation. En raison du taux élevé de croissance démographique, le budget de l'éducation nationale est insuffisant. Bien que le gouvernement ait pris, dès 1960, la décision d'étendre la période de scolarité obligatoire de 4 à 7 années d'études et espère atteindre son objectif en 1990, onne disposera pas assez d'écoles. Seul un quart des enfants qui devraient fréquenter le premier cycle du secondaire y sont effectivement inscrits et la proportion est de un dixième dans le second cycle. Dans le supérieur, guère plus de 2 % de ceux qui pourraient être étudiants sont inscrits à l'université. Un petit nombre d'étudiants font d'ailleurs leurs études à l'étranger. Comme les enfants passent davantage de temps à la maison (ou ailleurs) qu'à l'école, c'est l'influence du foyer et de l'ensemble de la collectivité, et en particulier de ce qui fait l'intérêt de leurs parents, qui joue le plus grand rôle dans la formation de leur personnalité. Nombre de programmes d'éducation sont des échecs en l'absence de toute coopération des parents. Santé II est impossible de dissocier les problèmes cidessus des questions de santé. Comme l'a déclaré le Dr Niphon Suwattan, directeur général adjoint des services de médecine et de santé, au cours du séminaire qui s'est tenu en août 1973 sur le thème "Education populaire et amélioration de la vie de famille" : 1. Depuis l'époque à laquelle ce texte a été établi, le troisième Plan a été suivi par le quatrième. 20

20 "La loi de 1959 sur le développement économique déclarait que, pour assurer le développement économique, une action sanitaire était indispensable au sein du peuple thaïlandais... Les problèmes à résoudre sont nombreux -lutte contre les parasites intestinaux et autres, nutrition des populations rurales, développement de l'hygiène collective, insuffisance des services médicaux dans les régions reculées, médecine scolaire et santé de la jeunesse... Du point de vue de la santé publique, les écoles présentent un danger certain en tant que foyers de contagion des maladies. A l'heure actuelle, le gouvernement est dans l'incapacité d'assurer une surveillance médicale de toutes les écoles en raison de la pénurie de personnel de santé publique, du manque d'équipement et d'instruments, et de l'absence de crédits. La population scolaire a énormément augmenté à tous les niveaux et cependant, même à Bangkok, la capitale, beaucoup d'écoles n'ont même pas de cours de récréation ou d'espaces verts où les élèves puissent prendre un peu d'exercice. La situation est pire dans les écoles de campagne, qui'n'ont souvent ni latrines ni alimentation en eau potable. Dans ces conditions, comment pourrait-on enseigner aux enfants du pays l'éducation physique et l'hygiène? " Les problèmes de nutrition et de carence alimentaire ne sont pas rares non plus. On compte qu'en moyenne, les enfants thaïlandais âgés d'un an ont deux fois plus de chances de mourir que les enfants des pays développés et huit fois plus d'enfants meurent en Thaïlande au cours des quatre premières années de la vie. Les statistiques révèlent que à enfants de moins de cinq ans sont morts au cours des quatre ou cinq dernières années. Et d'ailleurs la mortalité n'est pas le seul problème : ceux qui vivent sont souvent malades, débiles ou malheureux et ont un seuil très bas de résistance à la maladie. Une autre mesure de la gravité des problèmes sanitaires en Thaïlande est donnée par le nombre de médecins par rapport à la population. A Bangkok, il y avait, en 19 69, un médecin pour habitants ; dans les zones rurales, le rapport passait à un pour pour et, dans l'arrière - pays, à un pour Pour atteindre, sur ce plan, un niveau acceptable dans tout le pays, il faudrait que la Thaïlande forme médecins par an, alors que 300 médecins seulement reçoivent annuellement leur diplôme. Conclusions Tous les problèmes évoqués dans la présente étude sont liés entre eux et affectent gravement les Thaïlandais sur les plans individuel et familial. Aucun individu, aucun groupe, ne peut aujourd'hui prétendre les résoudre à lui tout seul. Il faut que chacun apporte sa contribution à l'oeuvre de tous, quels que soient son extraction, son sexe et son statut socio-économique. Les situations sont complexes et il n'y aura aucune solution facile. La Thaïlande ne peut pas se permettre de ne mettre en oeuvre que des mesures correctives : il faut donner la priorité aux mesures préventives. A notre avis, l'économie familiale ou l'éducation de la famille peuvent constituer une mesure préventive fort utile. LES DIVERS ROLES DE LA FEMME AU SEIN DE LA FAMILLE/1 June Nash L'indice le plus important de la mesure dans laquelle les femmes participent au développement se trouve dans la définition de leur rôle au sein de la famille. Il ne s'agit point tant de la forme particulière de la famille que de ce qui est exigé des femmes en priorité dans ce contexte et de savoir s'il existe ou non pour les soutenir des personnes ou institutions capables de les aider à remplir les tâches définies comme faisant partie des fonctions familiales des femmes. La dépendance, dont la notion justifie le rôle subordonné de la femme au sein de la famille, est inscrite dans les codes antiques et les enseignements d'un grand nombre de religions, y compris le christianisme et l'islam. Mais c'est un principe que ne pratiquaient pas les sociétés primitives, non plus qu'un certain nombre de sociétés non industrielles, qui donnaient, et donnent encore, à la femme un rôle complet à jouer dans le mode de production domestique. Les traditions qui se sont déployées autour de "la nature dépendante" de la femme se sont cristallisées lentement en un idéologie de la dépendance volontaire et obligatoire au cours de la première décennie du vingtième siècle, en même temps que cette idéologie rejetait la femme qui travaille de la mystique de la féminité à laquelle ce mythe donnait corps. En Europe et en Amérique, à l'orée du siècle, les spécialistes des sciences sociales s'efforçaient de fournir la justification '"scientifique" du rôle subordonné de la femme dans la division du travail, affirmant qu'il existait une sélection génétique et que la femme était, au sein de l'espèce humaine, une créature physiquement plus fragile, et mentalement plus faible que l'homme. Le mythe de la nature dépendante de la femme devait trouver une expression particulièrement virulente dans l'idéologie fasciste des années On a prétendu que la spécialisation des fonctions au sein de la famille, où les rôles réservés aux femmes leur permettent d'exprimer la composante expressive et affective, tandis que les rôles des hommes sont plus orientés vers les activités extérieures et rémunératrices, était particulièrement bien adaptée à une société caractérisée par la nécessité de la mobilité et une orientation vers la réussite qui pouvaient conduire à certains conflits si elles pénétraient dans le foyer. Certes, il était acceptable que la femme jouât certains 1. Extrait de l'intervention de June Nashintitulée : Certain aspects of the intégration of women in the development process : a point of view. (UN E/Conf. 66/BP/5) préparée pour la Conférence mondiale de l'année internationale delà femme qui s'est tenue à Mexico du 19 juin au 2 juillet

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