ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE L ECONOMIE, DES FINANCES, DE LA PRIVATISATION ET DU TOURISME DIRECTION DES AMENAGEMENTS ET DES INVESTISSEMENTS

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE L ECONOMIE, DES FINANCES, DE LA PRIVATISATION ET DU TOURISME DIRECTION DES AMENAGEMENTS ET DES INVESTISSEMENTS"

Transcription

1 ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE L ECONOMIE, DES FINANCES, DE LA PRIVATISATION ET DU TOURISME DIRECTION DES AMENAGEMENTS ET DES INVESTISSEMENTS STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU TOURISME RURAL Etude préparée pour le Ministère de l Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme par L Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T.) en sa qualité d agence d exécution du Programme des Nations-Unies pour le Développement (P.N.U.D.) MADRID, MARS 2002 Page 1

2 TABLE DES MATIERES PREAMBULE 6 1. INTRODUCTION Les différentes dénominations en rapport avec le tourisme rural et les concepts 10 qu elles recouvrent L écotourisme L agro-tourisme Le tourisme rural Le tourisme vert Le tourisme durable Rappel des objectifs de l étude L accord d application de l accord cadre Les termes de référence de l étude La définition du tourisme rural retenue pour la présente étude Une définition spatiale L importance relative du monde rural dans l ensemble national L ANALYSE DE LA DEMANDE Le tourisme récepteur étranger Les différents types de touristes La demande par région et par nationalité L évolution prévisible à l horizon Evolution tendancielle Evolution volontariste (carte n 1) Les lieux et les prescripteurs en matière de tourisme rural Les Marocains résidant à l Etranger (MRE) 38 Page 2

3 2.3. Le tourisme national Les destinations et les villes émettrices La part du tourisme rural Le profil de consommation des touristes nationaux Le tourisme social Les attentes des touristes nationaux Récapitulatif de la demande Les touristes étrangers en séjour Les résidents des grandes agglomérations L ANALYSE DE L OFFRE POTENTIELLE Le potentiel de tourisme rural «naturel» (carte n 2) La diversité biologique L offre du tourisme écologique et de nature Les sites et zones à potentiel d écotourisme La gestion et la valorisation des SIBE Le potentiel de tourisme rural «culturel» Eléments méthodologiques Les composantes de l offre culturelle Les sites historiques et archéologiques (carte n 3) Le tissage et les parlers (carte n 4) La poterie rurale ( carte n 5) Les souks hebdomadaires en milieu rural (carte n 6) Les moussems et autres activités culturelles (carte n 7) En dernière analyse Les équipements touristiques en zone rurale 60 Page 3

4 L accessibilité (carte n 8) Les moyens d hébergement (carte n 9) Les ressources potentielles par Région Eléments de méthodologie Agadir et sa région Présentation générale Les itinéraires et les thématiques (cartes n 10, 11, 12) Marrakech et l Atlas Présentation générale Les itinéraires et les thématiques (cartes n 13, 14) Tanger Tétouan Khemis Sahel ou la Méditerranée occidentale Présentation générale Les itinéraires et les thématiques (carte n 15) La Méditerranée orientale et le Maroc oriental Présentation générale Les itinéraires et les thématiques (carte n 16) Fès Meknès et le Moyen Atlas Présentation générale Les itinéraires et les thématiques (carte n 17) Ouarzazate Errachidia et le sud intérieur Présentation générale Les itinéraires et les thématiques (cartes n 18, 19, 20) Rabat Casablanca El Jadida ou le Maroc atlantique Présentation générale Les itinéraires et les thématiques (carte n 21) Laayoune et les régions sahariennes Présentation générale Les itinéraires et les thématiques (carte n 22) 144 Page 4

5 4. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT La structuration et la valorisation du produit touristique rural Les Pays d Accueil Touristique Le concept de pays d accueil touristique Une offre à la fois homogène et diversifiée Une zone d émission de touristes proche et une accessibilité relative Des organes de développement et de gestion du pays touristique Un label de pays Une animation pour un tourisme actif Des équipements touristiques Les équipements et les aménagements du tourisme rural La Maison de Pays Les hébergements touristiques ruraux La restauration touristique La signalétique touristique La sauvegarde du potentiel naturel La viabilisation des espaces ruraux La labellisation du tourisme rural L objectif de la labellisation Les modalités d application de la labellisation 164 Le projet de Charte de Qualité du tourisme rural La promotion et la programmation du tourisme rural Promouvoir et faire connaître l offre touristique rurale Le tourisme rural sur internet 171 Fiche type de site, équipement et activité pour le tourisme rural 173 Nomenclature des sites, équipements et activités touristiques en zone rurale Les autres supports de promotion du tourisme rural 177 Page 5

6 Convaincre les opérateurs de programmer l offre rurale Les mesures institutionnelles d accompagnement L Administration Nationale du Tourisme Le rôle de l ANT pour le développement rural L Agence de Développement du Tourisme Rural (ADTR) Les correspondants régionaux La Fédération Nationale des Pays d Accueil touristique La formation et l éducation Les besoins et les modes de formation pour le tourisme rural Les besoins et les méthodes de sensibilisation de la population La réglementation Les hébergements ruraux Le guidage Les Parcs L environnement et le patrimoine Le financement LE PLAN D ACTION Les priorités régionales Les Pays pilote Deux Pays Touristiques dans le Nord Le Pays de la Route du miel Les bases de la thématique «route du miel» : le potentiel La proximité de la demande touristique la prise de conscience Le montage du produit L organisation de l offre Le pilotage : l Association de Pays La formation La promotion et la communication 215 Page 6

7 5.3. Les Parcs et sites naturels Le Parc National du Toubkal Le Parc du Haut Atlas Oriental Le Parc de Talassemtane Le Parc d Ifrane Le site de Merzouga 221 EN CONCLUSION 222 ANNEXES Questionnaire d enquête auprès des touristes étrangers 2. Statuts type des Associations de Pays d Accueil Touristique 3. Exemples de signalétique Page 7

8 PREAMBULE Le présent document sur la stratégie de développement du tourisme rural au Maroc constitue le document principal du projet MOR/00/008/A/08/49 réalisé par l Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T.) en tant qu agence d exécution du Programme des Nations Unies pour le développement (P.N.U.D.), à la demande du Gouvernement Marocain. Il a été exécuté entre septembre 2001 et mars Il s inscrit dans les impératifs mentionnés dans l accord d application de l accord cadre signé le 29 octobre 2001 entre le Gouvernement de Sa Majesté le Roi et la Confédération Générale des Entreprises Marocaines. Dans le même temps, et parallèlement, il a été identifié des projets pilote de développement du tourisme rural dans le Nord, exécutables rapidement. Ces projets pilote ont tenu compte de la stratégie telle que définie dans ce rapport. Ils sont donc une illustration de la traduction sur le terrain de cette stratégie. Ils sont décrits dans un document séparé. Cette étude a donné lieu à un important travail de recherche documentaire et à quelques explorations de terrain. Elle ne prétend pas dresser un inventaire complet des ressources touristiques potentielles en milieu rural au Maroc, ce qui aurait nécessité des reconnaissances approfondies sur le terrain. Mais l analyse approfondie de la demande potentielle à l horizon 2010, et le panorama assez exhaustif des ressources naturelles et culturelles d intérêt touristique en zone rurale dans les différentes régions allant jusqu à la description assez détaillée d itinéraires touristiques, révèlent le décalage important qui existe aujourd hui entre une demande forte émanant tant des touristes étrangers que des populations urbaines nationales d une part, et une offre extrêmement séduisante mais presque totalement inorganisée (à l exception du tourisme de montagne) d autre part. C est donc essentiellement sur la valorisation et la structuration de l offre pour la rendre apte à sa mise en marché que la stratégie proposée est axée. Cette valorisation et structuration de l offre ne peut résulter que de la rencontre entre des initiatives locales aujourd hui foisonnantes mais souvent maladroites, et une volonté nationale affirmée pour stimuler et organiser ces initiatives. Deux propositions majeures sont faites dans ce sens : - au niveau local, la constitution de «Pays d Accueil Touristique», entités de base fédérant et organisant localement, sur un mode professionnel, les initiatives de tous les acteurs du tourisme rural. Page 8

9 - au niveau national, la constitution d une «Agence de développement du Tourisme Rural», organisme autonome fonctionnant sur un mode professionnel mais sous la tutelle du Gouvernement. L objectif est, à partir de ces deux institutions se répondant l une l autre, et de quelques opérations pilote remarquables pouvant servir de référence et de modèle pour une extension progressive à l ensemble du Royaume, de démarrer un processus irréversible. Les travaux de cette étude ont été effectuées par une équipe de consultants internationaux et nationaux composée de : - Régis Glorieux, expert tourisme pour l Organisation Mondiale du Tourisme, chef de projet. - Mohamed Berriane, Professeur d Université, coordonnateur des consultants nationaux, en charge de l analyse de l offre, de la cartographie, et de l élaboration de la stratégie en concertation avec le Chef de projet. - Abdellah Laouina, Professeur d Université, en charge de l analyse des ressources naturelles - Taoufik A. Agoumy, Professeur d Université, en charge de l analyse des ressources culturelles - Nourredine El Hachami, Consultant, en charge de l analyse de la demande - Lahoucine Amzil, Assistant, en charge des études documentaires et de la description des itinéraires touristiques Sont également intervenus pour le projet pilote dans les Provinces du Nord : - Serge Menicucci, expert en développement et en gestion de parcs naturels - Jamal Ourfi, architecte - Boumediène Abdellaoui, ingénieur au bureau d ingénierie Omnium Technologique Ils ont associé à leurs travaux et ont bénéficié des concours précieux des organisations suivantes : - le Bureau de Développement du Tourisme Rural (BDTR) de la Direction des Aménagements et des Investissements au Ministère du Tourisme, qui a suivi de bout en bout l exécution de l étude, qui s est occupé de la logistique des déplacements, des contacts avec les autres administrations et avec les professionnels, de la recherche des consultants nationaux, etc. - le Personnel du Ministère du Tourisme, et plus particulièrment des Délégués Régionaux dont la connaissance du terrain et les contacts locaux ont grandement facilité la tâche des experts et concernant le projet pilote du nord : - l Agence pour la Promotion et le Développement Economique et Social des Préfectures et Provinces du Nord du Royaume - l Association de Développement Local (ADL) à Chefchaouen Page 9

10 - l Association Asasha à Al Hoceima La contribution de l Unité de Formation et de Recherche «Développement et Aménagement Régional au Maroc» de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l Université Mohammed V de Rabat, que dirige Mohamed Berriane, a été déterminante dans la réussite de l étude, et l excellent travail de cartographie illustrant le présent rapport en est le meilleur témoin. D une façon générale, les experts ont reçu le soutien des Autorités Politiques et des Responsables Administratifs centraux et régionaux, en particulier des Administrations directement concernées par le développement touristique : Eaux et Forêts, Culture, Urbanisme, etc. Ils ont également reçu un excellent accueil des professionnels du tourisme, hôteliers, agences réceptives, guides, etc. qui se sont tous montrés unanimes pour considérer qu il existe un réel potentiel pour développer le tourisme rural au Maroc, et pour regretter que cette composante ne soit pas davantage développée et encouragée. Forts de leur connaissance et de leur expérience souvent ancienne de l activité touristique au Maroc, ils se disent prêts à participer à un nouveau processus de développement du tourisme rural, qui a même parfois régressé selon eux dans certaines régions au cours des dernières décennies. L équipe de consultants, l Organisation Mondiale du Tourisme et le Programme des Nations Unies pour le Développement, remercient toutes les personnes qui se sont intéressés à la présente étude et qui y ont apporté leurs concours directs ou indirects. Page 10

11 1. INTRODUCTION Lorsque l on parle de «tourisme rural», bon nombre de personnes, en particulier celles qui n œuvrent pas dans le tourisme et ne sont pas familiarisées avec ses différents concepts, entendent «écotourisme». Et au Maroc où l expérience la plus aboutie et la plus connue de tourisme «nature» est celle de l Atlas, la plupart assimilent aujourd hui tourisme rural et tourisme de montagne, y compris chez les professionnels du tourisme. Ceci s explique partiellement par le fait que le Bureau de Développement du Tourisme Rural (BDTR) au sein de la Direction des Aménagements et des Investissements du Ministère du Tourisme s est essentiellement occupé jusqu à présent de cette forme de tourisme en montagne, accompagné en cela par des organismes extérieurs eux-mêmes axés sur ce type de tourisme particulier (Grande Traversée des Alpes, GTA, par exemple). D autres dénominations qualifiant le tourisme ont également cours, tant chez les spécialistes que dans le public : agrotourisme, tourisme vert, tourisme durable, etc. Il est donc indispensable, avant de déterminer la stratégie de développement du tourisme rural au Maroc, d en préciser le champs d application retenu. Pour le faire : - on rappellera en premier lieu la signification exacte des différentes dénominations mentionnées ci-dessus et donc des concepts qu elles recouvrent chacune - puis on rappellera les objectifs en matière de tourisme rural consignés dans l accord d application de l accord cadre signé le 29 octobre 2001 entre le Gouvernement et la Confédération Générale des Entreprises Marocaines, ainsi que les objectifs de l étude tels qu ils ont été déterminés dans les termes de référence du projet, car ils président au choix du champs d application à retenir - enfin, on conclura sur la définition du tourisme rural appliquée dans la présente étude, en retraçant son importance relative dans l ensemble national Page 11

12 1.1 LES DIFFERENTES DENOMINATIONS EN RAPPORT AVEC LE TOURISME RURAL ET LES CONCEPTS QU ELLES RECOUVRENT Il n existe généralement pas de définition officielle reconnue par tous, de façon internationale, pour les différentes dénominations mentionnées précédemment, comme c est par contre le cas pour la définition d un «touriste» établie par l OMT et désormais acceptée et appliquée par tous. Mais des propositions ont été faites dans certains cas, notamment par l OMT, et différents colloques et instances ont proposé leur propre définition. Ces quelques essais de définition concernant les principaux termes utilisés communément sont présentés ci-après, dans l ordre suivant : écotourisme, agrotourisme, tourisme rural, tourisme vert, tourisme durable. Le terme «tourisme de montagne» ne désigne en fait qu une localisation géographique donnée, comme le sont aussi «tourisme du désert» ou «tourisme des îles». On peut pratiquer en milieu montagnard l écotourisme, l agrotourisme, le tourisme vert, le tourisme rural, le tourisme durable, mais aussi d autres formes de tourisme (industriel, sportif, etc.). D autres qualificatifs sont parfois adjoints au tourisme, comme «tourisme doux», «tourisme alternatif», «tourisme de nature». Ils peuvent être considérés comme des expressions différentes mais proches des termes explicités ci-après. Leur signification sera donc abordée dans le cadre des explications des concepts déjà listés L ECOTOURISME Dans son document intitulé "Année internationale de l'écotourisme 2002", l'omt rappelle que "s'il n'existe pas de définition universelle de l'écotourisme, il est cependant possible d'en résumer les caractéristiques générales comme suit : 1. l'écotourisme rassemble toutes les formes de tourisme axées sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du tourisme est d'observer et d'apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles 2. il comporte une part d'éducation et d'interprétation 3. il est généralement organisé, mais pas uniquement, pour des groupes restreints par de petites entreprises locales spécialisées. On trouve aussi des opérateurs étrangers de dimensions variables qui organisent, gèrent ou commercialisent des circuits écotouristiques, habituellement pour de petits groupes 4. l'écotourisme s'accompagne de retombées négatives limitées sur l'environnement naturel et socioculturel Page 12

13 5. il favorise la protection des zones naturelles en procurant des avantages économiques aux communautés d'accueil, aux organismes et aux administrations qui veillent à la préservation des zones naturelles ; en créant des emplois et des sources de revenus pour les populations locales ; en faisant davantage prendre conscience aux habitants du pays, comme aux touristes, de la nécessité de préserver le capital naturel et culturel" La Société Internationale d Ecotourisme définit l écotourisme comme «une façon responsable de voyager dans des zones naturelles tout en protégeant l environnement et soutenant le bien-être de la population locale». Cette définition implique non seulement qu il y ait une reconnaissance de la protection des ressources naturelles et un soutien à celle-ci tant par les fournisseurs que par les consommateurs, mais qu il existe également une dimension sociale inhérente à l écotourisme. C est pourquoi on utilise aussi parfois le terme «tourisme alternatif» pour désigner cette attitude responsable de l écotourisme, par différence (mais pas forcément par opposition) avec le tourisme qui place en premier rang la satisfaction des clients ou la rentabilité économique. Le «tourisme de nature», à condition qu il se pratique dans le respect de l environnement, appartient à la catégorie de l écotourisme. L écotourisme est donc une manière de faire du tourisme fondée sur le désir de découvrir la nature, et de respecter, de préserver et de valoriser, les équilibres naturels et culturels des lieux et des populations où il s exerce L AGROTOURISME Extrait du document établi par le Groupe de Concertation sur l agrotourisme au Québec «définition de l agrotourisme» Mars 2001 L agrotourisme est une activité touristique complémentaire à l agriculture. Il met en relation des producteurs(trices) agricoles avec des touristes ou des excursionnistes, permettant ainsi à ces derniers de découvrir le milieu agricole, l agriculture et sa production à travers l accueil et l information que leur réserve leur hôte. L offre agrotouristique se compose de catégories de produits et services : - visite et animation à la ferme - hébergement - restauration mettant en valeur principalement les produits de la ferme et en complémentarité l utilisation des produits agroalimentaires régionaux, afin Page 13

14 que ces deux sources de produits constituent la composition principale du menu - promotion et vente de produits agroalimentaires Il convient de souligner que ce sont les services d accueil et de diffusion d informations à caractère agricole qui en spécifient l aspect agrotouristique». Extrait du 3 ème Colloque national sur l agrotourisme tenu à Québec le 16 décembre 1998 «La définition d agrotourisme est encore vague, mais tout le monde s entend pour dire qu il s agit de la rencontre entre visiteurs et producteurs permettant ainsi la valorisation de l agriculture... La notion de complémentarité a été soulevée à plusieurs reprises définissant l agrotourisme comme complémentaire à une agriculture rentable et bien établie. En effet, l agriculture est considérée comme le support de l agrotourisme et non l inverse. Aussi, l offre agrotouristique devrait illustrer non seulement les tables champêtres, mais aussi les activités traditionnelles. De plus, les exploitants ne doivent s improviser ni producteurs ni gestionnaires d entreprise s ils veulent offrir une activité agrotouristique authentique, connaître le moindrement de succès et avoir une entreprise agrotouristique rentable. Bien entendu, la réussite d une entreprise agrotouristique s explique aussi par le respect d une multitude de critères dont l accueil revêt une importance prédominante. La notion de paysage a été énoncée comme un élément favorisant le développement de l agrotourisme. En effet, les divers éléments qui composent les paysages agricoles tels que les bâtiments de ferme, les arbres, ne font qu embellir les campagnes et ainsi viennent charmer les gens venant découvrir ou redécouvrir un monde nouveau. Plusieurs conférenciers ont soulevé le fait que le partenariat était de mise pour en arriver à un produit attrayant. Le «réseautage» semble être une alternative avantageuse pour élargir les possibilités d activités en incluant les ressources culturelles de la région et ainsi attirer une clientèle pour une plus longue durée. Il est important de différencier son produit et d offrir des produits de haute gamme et à valeur ajoutée pour que la clientèle soit satisfaite et veuille en avoir davantage.» Cette forme de tourisme est relativement bien développée en France à travers le réseau des «fermes auberges», qui regroupent des exploitants agricoles accueillant les visiteurs soit simplement pour des repas, soit plus largement pour l hébergement et les repas. L agrotourisme est donc la pratique du tourisme en relation directe avec le monde des exploitants agricoles. Page 14

15 1.1.3 LE TOURISME RURAL Extraits du discours d ouverture prononcé par Francesco Frangialli, Secrétaire Général Adjoint de l OMT à l ouverture du séminaire conjoint CEU ETC en juin «Je voudrais souligner que le tourisme rural n est pas un simple gadget, et que l écotourisme est beaucoup plus qu une mode passagère. Il convient donc ni de confondre, ni d interchanger ces deux concepts. Même si l écotourisme constitue une composante importante du tourisme rural, le tourisme rural ne se limite pas aux voyages de découverte du milieu naturel.. L enjeu fondamental pour le tourisme rural c est l organisation de l offre. Le tourisme rural résulte des efforts conjoints de plusieurs catégories de partenaires, et ces partenaires sont, pour la plupart du temps, faibles, petits et diversifiés. Alors, si vous voulez proposer de bons produits de tourisme rural, il est indispensable de structurer et d organiser l offre.. Le tourisme rural n est donc pas seulement un enjeu permettant d atteindre un développement touristique équilibré et de lutter contre le sur-développement du tourisme urbain ou côtier. Il constitue également une orientation nécessaire afin de maintenir, de protéger et de mettre en valeur tout ce qui vient de notre passé, et qui constitue notre patrimoine.» Extraits de l entretien avec Henri Grolleau, Secrétaire Général de «Tourisme en Espace Rural» (TER), association française fondée en 1970 qui fédère une cinquantaine d organisations spécialisées dans le tourisme rural (Revue Valeurs Vertes, n 9, juin septembre 1994). «Le tourisme rural, lui, se définit selon cinq critères : 1) l activité est d initiative locale : on n a pas décidé à Toronto d implanter des équipements en Bourgogne. Ce sont les Bourguignons eux-mêmes qui gèrent leurs affaires. 2) Le développement est maîtrisé localement : autrement dit, on évitera que sous l injonction d agents extérieurs, le village de pêcheurs ne se transforme en village de marinas ou le port de pêche en port de plaisance. 3) Le caractère local est valorisé : la nature, les traditions gastronomiques et artistiques font qu on est en Toscane et non pas en Alsace! Car ce qui caractérise fondamentalement le tourisme rural, c est la nature du produit, non son implantation territoriale. 4) Une gestion rigoureusement locale : ce sont les gens du cru qui accueillent la clientèle et non des cadres venus d ailleurs. 5) L essentiel des retombées économiques est local, là encore.. C est une logique de petite entreprise implantée dans son milieu avec une gestion de l emploi et de l activité qui relève beaucoup de la valorisation de la cellule familiale et Page 15

16 du développement local. Autrement dit, c est de l artisanat avec son lot de richesses et aussi de faiblesses.. Il faut passer du bricolage à l artisanat avec tout ce que cela nécessite de savoirfaire, de savoir-dire, savoir-vendre. Professionnaliser, voilà l objectif. On oublie trop que l artisan est un super professionnel qui gère son produit de A à Z.. La valeur ajoutée du tourisme rural c est l homme, il faut donc investir sur l homme. Ce sont souvent des étrangers ou des personnes retournant au pays qui tombent sous le charme de l environnement et développent du tourisme rural. Le déclencheur est inévitablement un regard amoureux.. Ce qui prime ce n est pas la prestation, mais le prestataire.» Le tourisme rural dans sa définition la plus large est donc tout simplement la pratique du tourisme en espace rural (par opposition à espace urbain), quelle qu en soit la forme. Lorsque l on y ajoute d autres critères qui tendent à réserver cette dénomination «rurale» à certains comportements qualitatifs uniquement (respect des traditions, etc.) comme le fait l Association française TER, il s apparente alors fortement à l écotourisme. C est pourquoi il y a souvent confusion entre ces 2 dénominations LE TOURISME VERT Extrait de l exposé de Suzanne Thibal, Secrétaire Général d Euroter (Tourisme en Europe Rurale) au séminaire conjoint CEU ETC en juin 1996 «Dans l économie globale du tourisme, le tourisme rural se définit comme la valorisation touristique : - des espaces agrestes, des ressources naturelles, du patrimoine culturel, du bâti rural, des traditions villageoises et des produits du terroir - par des produits labellisés, illustratifs des identités régionales, couvrant les besoins des consommateurs en hébergement, restauration, activités de loisirs, animation et services divers - à des fins de développement local durable et de réponse adéquate aux besoins de loisirs dans la société moderne, dans une nouvelle solidarité sociale ville - campagne Le développement touristique d une région rurale se fait donc à partir de l utilisation, à des fins touristiques, des ressources naturelles et culturelles locales ; autrement dit, le tourisme rural prend appui sur l espace ; il implique une participation active des populations locales à l accueil des touristes ; il se concrétise par des produits. Cette équation étant posée, un constat s impose : le tourisme rural se caractérise par une pluralité d opérateurs, une diversité de produits et une large éventail de clientèles. Et cependant, par delà toutes les variantes possibles, le plus souvent et Page 16

17 pour des besoins d ordre promotionnel, on singularise la production touristique des zones rurales sous l expression globale «tourisme vert», par référence à la couleur symbolique de la nature, de même que le blanc et le bleu sont porteurs d images de la montagne et de la mer.» Le tourisme vert est donc quasiment synonyme du tourisme rural LE TOURISME DURABLE La publication de l OMT intitulée «Développement Durable du Tourisme Guide à l intention des autorités locales», publiée en 1999, donne la définition suivante du tourisme durable : «Le développement du tourisme durable répond aux besoins des touristes et des régions qui les accueillent, tout en ménageant et améliorant les possibilités futures. Il doit se traduire par une gestion de toutes les ressources permettant à la fois de satisfaire les besoins économiques, esthétiques et sociaux, et de préserver l intégrité culturelle, les écosystèmes, la bio-diversité et les systèmes de soutien de la vie. A la lumière de cette définition large, on peut préciser ainsi que suit diverses notions sous-jacentes du développement du tourisme durable. 1) les ressources touristiques naturelles, historiques, culturelles ou autres sont conservées de manière qu on puisse continuer d en tirer parti dans l avenir, tout en profitant à la société actuelle 2) la planification et la gestion du développement touristique se font de telle manière qu il n en résulte pas de problèmes écologiques ou socioculturels graves dans la région concernée 3) la qualité générale de l environnement de la région touristique est préservée et, au besoin, améliorée 4) le niveau de satisfaction des touristes doit être maintenu de sorte que les destinations conservent leur attrait et leur potentiel commercial 5) le tourisme doit largement profiter à tous les membres de la société» Extraits du Colloque «le développement touristique durable» - Conseil de l Europe «Le développement touristique durable participe de l actuelle interrogation mondiale sur les problèmes éthiques posés par la gestion de l environnement de la Terre en fonction des besoins de développement de l Humanité» Le tourisme rural, dès lors qu il s intègre dans une problématique de développement durable, contribue concrètement à la sauvegarde du patrimoine rural, naturel et culturel ; à titre d exemples, on peut évoquer les résultats positifs de projets de développement touristique comportant : Page 17

18 - l entretien de chemins et sentiers de randonnée le débroussaillage de rivières le dégagement de sources et ruisseaux la réfection de vieux ponts et l aménagement de passerelles et de sites de pique-nique les parcours et postes de découverte et d observation de la flore et de la faune la reconstitution de paysages par remontée de murets de pierres sèches, la consolidation des terrasses de terrains pentus, le reboisement d espaces forestiers, etc. - ou encore, la relance de la culture de variétés locales de plantes et de fruits, la promotion de produits et recettes du terroir, le réveil de vieux métiers manuels, la réhabilitation de maisons rurales de pierre ou en terre crue, de toitures de lauze ou de chaume, la restauration du patrimoine vernaculaire, la mémorisation des contes et légendes, l animation locale à partir de traditions festives et folkloriques, etc.» Le tourisme durable est, comme l écotourisme, une manière de pratiquer le tourisme. Mais alors que l écotourisme s applique de façon privilégiée dans les espaces naturels, le tourisme durable est un concept qui s applique à toutes les formes de tourisme : stations balnéaires ou de montagne intégrées, tourisme urbain, tourisme d affaires et de congrès, tourisme de pèlerinage, etc. aussi bien qu au tourisme rural. 1.2 RAPPEL DES OBJECTIFS DE L ETUDE L ACCORD D APPLICATION DE L ACCORD CADRE L article 13, intitulé «Développement du tourisme rural», de l accord d application de l accord cadre signé le 29 octobre 2001 entre le Gouvernement et la CGEM prévoit : «Les parties observent que le tourisme rural, le tourisme vert ou le tourisme de nature, connaissent un essor spectaculaire en Europe, avec près de 50 millions d adeptes à la recherche d expériences, d émotions, d authenticité et de contacts humains. Les parties constatent à cet égard les énormes atouts de la destination Maroc : proximité d une niche de clientèle européenne, espaces géographiques exceptionnels hors du commun, sites d intérêts géographiques uniques, faune et flore abondante, identités fortes, cultures régionales marquées, etc. Les parties conviennent de la forte contribution du tourisme rural à un développement harmonieux de zones défavorisées économiquement. Les parties observent enfin le succès spectaculaire de l expérience pilote de développement du Haut Atlas Central menée dans la province d Azilal durant les années 90 en collaboration Page 18

19 avec le Gouvernement français : affluence estimée à visiteurs internationaux, aménagement de 88 gîtes d étapes chez l habitant, formation de 380 guides diplômés, etc. Cependant, un développement réussi du tourisme rural au Maroc nécessite un certain nombre d impératifs : maintien et amélioration de la qualité du produit préservation de l environnement naturel et du patrimoine culturel meilleure répartition des retombées socio-économiques sur les populations locales extension de l expérience, aujourd hui concentrée sur le Haut Atlas et dans une moindre mesure sur le désert présaharien, aux autres régions du royaume qui présentent des potentialités (arrière pays des stations balnéaires notamment) mise en place d une entité institutionnelle spécialisée disposant de l expertise et des moyens requis pour exercer le leadership sur le créneau mise en place au niveau local d agents développeurs pour assurer l assistance technique et le suivi des opérations à entreprendre, dans le cadre d un développement de proximité coordination efficiente des différents intervenants et notamment les départements institutionnels concernés (Tourisme, Environnement, Eaux et Forêts, Intérieur) Par suite, en application des directives Royales, les parties conviennent du plan d action suivant : poursuite des efforts accomplis s agissant des massifs de montagne du Haut Atlas et des zones désertiques, dans le cadre d une étroite collaboration entre le Département du Tourisme et les professionnels (Transmaroc et Angamm), avec l implication des populations locales o aménagement des circuits de randonnées et de découverte des sites présentant un intérêt particulier o réhabilitation des refuges o incitation à la réalisation d infrastructures d hébergement et à leur classement o o réglementation et réalisation de chartes déontologiques et de charte qualité promotion du produit par l élaboration de nouveaux matériels publipromotionnels (visuel, brochures thématiques, brochures de prestige, cartes de randonnées) réalisation d études sectorielles sur le développement du tourisme rural au Maroc avec pour objectifs principaux o le recensement et l identification des potentialités du tourisme rural correspondant le mieux aux besoins de la clientèle potentielle o hiérarchisation des atouts touristiques en fonction des marchés potentiels o définition d un programme d action pour la valorisation des ressources prioritaires et la réalisation d études de faisabilité pour quelques sites pilotes Une première étude, dont le coût est estimé à 2 millions Dh, financée par le PNUD et lancée en octobre 2001 s achèvera avant fin mars D autres études seront réalisées courant 2002 dans le cadre de la coopération internationale. Mise en place d une entité spécialisée pour assurer le leadership dans le développement du tourisme rural. L étude de restructuration du Département du tourisme et l étude de reengineering des outils d aménagement touristique, actuellement en cours, et visés aux articles 38 et 55 du présent Accord d Application, permettront de déterminer les contours ainsi que les modalités de Page 19

20 fonctionnement de la nouvelle entité, sa mise en place étant prévue avant fin juin 2002» La présente étude est l une des composantes expressément mentionnée dans l accord d application LES TERMES DE REFERENCE DE L ETUDE La volonté de développer le tourisme rural présidant à la présente étude répond à deux objectifs principaux, évoqués dans l accord cadre et explicités dans les termes de référence : - valoriser le produit balnéaire marocain et le rendre plus compétitif par rapport à ses concurrents méditerranéens, en le complétant par d'autres attractions fortes, et contribuer ainsi de façon déterminante à sa relance et à la réussite des objectifs de l'accord cadre en matière de tourisme balnéaire ( chambres additionnelles), en particulier dans les Préfectures et Provinces du Nord où le tourisme balnéaire est soit stagnant soit en déclin - participer au rééquilibrage régional du développement touristique aujourd'hui centré sur le littoral (tourisme balnéaire) et quelques grandes villes (tourisme d affaires et tourisme culturel), et contribuer efficacement à une plus large diffusion des retombées économiques et sociales du tourisme balnéaire et culturel qui sont très fortement dominants, notamment dans les zones restées relativement à l'écart (Rif) L approche est donc double : - marketing d une part : existe t-il des ressources touristiques non ou mal exploitées qui puissent consolider l attractivité des séjours balnéaires au Maroc? On vise clairement un renforcement de la satisfaction de la clientèle balnéaire sur laquelle repose la plus grande part des objectifs de développement global du tourisme au Maroc à l horizon L arrière pays des stations balnéaires actuelles et futures offre t-il des opportunités susceptibles de satisfaire les attentes des «dizaines de milliers» de touristes qui ne veulent pas se contenter de la plage. - aménagement d autre part : le tourisme, qui a vraisemblablement plutôt contribué à accentuer le déséquilibre entre monde rural traditionnel et monde urbain moderne jusqu à présent, peut-il inverser ou ralentir ce déséquilibre et contribuer plus significativement et de façon directe au développement du monde rural. Les 2 objectifs se réfèrent principalement à des «espaces» : l arrière pays des stations balnéaires, lequel est essentiellement à caractère rural ; l espace rural Page 20

21 appliqué d une façon générale à l ensemble du pays et aux populations qui y résident. Ils ne mentionnent aucun critère qualitatif, tels qu ils sont listés dans les définitions de l écotourisme, de l agrotourisme, ou du tourisme durable, mentionnées précédemment. Il s agit bien de «tourisme rural» dans sa définition la plus large, c est à dire toute pratique touristique en espace rural. Ceci n exclut pas pour autant que les formes de tourisme souhaitées dans cet espace rural puissent être de façon privilégiée un écotourisme, un agrotourisme, un tourisme de nature. Mais ce n est pas exclusif. Cette double approche satisfait donc les attentes tant des touristes que des aménageurs. Il est connu que le produit touristique, comme tout autre produit de consommation, est constamment menacé par le vieillissement et la saturation. Les deux produits classiques que le Maroc offre tournent autour du balnéaire d une part, dont seule la station d Agadir est connue sur le plan international, et du culturel des villes impériales d autre part. Or, outre une certaine saturation de ces deux produits, ces derniers se révèlent de moins en moins adaptés aux nouvelles motivations du touriste occidental, principal client de la destination Maroc. En effet, on assiste en Europe au développement d un nouveau marché touristique en liaison avec l évolution des sociétés industrialisées, qui se traduit par la montée de l individualisme, du culte de la liberté d usage de son corps et de la valorisation de la réussite individuelle. La société de consommation, devenue trop confortable et n offrant plus suffisamment de sensation, suscite un besoin d évasion et le goût pour les pratiques à risque. Avec la montée de la conscience écologique, les agences de voyages s orientent vers des produits plus "doux" dans lesquels la découverte - notamment la découverte de l autre - est mise en valeur. A partir de ce moment là, le produit culturel se trouve valorisé et les voyages de découverte attirent de plus en plus de clients. On assiste de ce fait à un vrai tournant dans l évolution du tourisme marocain. Ce tournant se traduit par le succès de nouveaux produits qui n ont fait l objet jusqu ici d aucune politique claire, précise et méthodique. Il s agit de la tendance qu ont les touristes d aller à la découverte des milieux et communautés de la montagne et du désert, deux formes de fréquentations qui renvoient au tourisme rural. Or, outre le fait que le tourisme en se tournant vers le milieu rural peut se diversifier et renouveler ses produits, les milieux ruraux à ressources limitées peuvent profiter de cette demande puisqu il est acquis que la pauvreté dans ces milieux ne peut être dépassée tant que l objectif de développement rural reste fondé sur la seule activité agricole ; par ailleurs, dans les régions fragiles et à faible potentiel, les excès de prélèvements sur les ressources naturelles, eux mêmes liés à la situation de déficit et de besoin, ne peuvent réellement être réduits que si la productivité des systèmes de culture est améliorée de façon significative ou si de Page 21

22 nouvelles activités sont introduites pour suppléer aux besoins fondamentaux des populations. 1.3 LA DEFINITION DU TOURISME RURAL RETENUE POUR LA PRESENTE ETUDE UNE DEFINITION SPATIALE La définition du tourisme rural retenue pour établir la présente stratégie de développement a donc été en première approche une définition «spatiale». Relève du tourisme rural toute activité touristique qui se déroule en «zone rurale». Par «zone rurale», il faut entendre les communes rurales, telles qu elles sont classées par l administration. L unité de base en est généralement le douar, composé de 50 à 400 foyers ruraux selon le niveau de dispersion de l habitat (forcément plus accentué en plaine qu en montagne). Toutefois, cette définition spatiale purement administrative et statistique (nombre d habitants), qui avait l avantage d être parfaitement précise, a vite présenté des limites non entièrement cohérentes avec le double objectif de développement du tourisme rural rappelé ci-dessus. En effet. Sur le plan marketing (perception par les touristes) : - Une petite ou moyenne commune administrativement classée «urbaine», située dans un environnement fortement ou totalement rural, s apparente davantage à un espace rural qu à un espace urbain en ce qui concerne la structuration du produit touristique et quant à la perception de ce produit par la clientèle touristique, notamment étrangère. Ainsi, à titre d exemple, la commune de Moulay Idriss, classée urbaine, est davantage perçue comme rurale en matière de développement touristique ; il en est de même de Immouzer du Kandar qui est connue et réputée comme «station de montagne» à vocation «nature» tout en étant une commune urbaine. - A l inverse, une commune classée «rurale» mais située en périphérie d une grande agglomération, donc dans un environnement proche fortement urbanisé, peut être inversement davantage perçue comme urbaine. Il en est ainsi des communes rurales du «Grand Casablanca» ou du «Grand Rabat». Sur le plan de l aménagement (développement des zones et des populations rurales) : Page 22

23 - Un habitant d une commune rurale qui se rend chaque jour à son travail dans un équipement touristique situé dans une petite ville «urbaine» proche (auberge, musée, etc.) ou qui va y vendre ses produits à des touristes (artisans, etc.), et qui en tire ses revenus, profite directement de l activité touristique et contribue par ses dépenses et ses comportements au développement des espaces ruraux, même si cette activité touristique ne s exerce pas en zone rurale C est pourquoi il n a pas été retenu en pratique un découpage spatial reposant strictement sur la séparation entre commune urbaine et commune rurale. En réalité, le «tourisme rural» au Maroc concerne la très grande majorité du territoire. Seules les grandes et moyennes agglomérations ne peuvent s y retrouver, principalement pour des raisons de marketing : il faut que les touristes à qui l on a vendu du tourisme rural y trouvent réellement ce qu ils imaginent et qu ils attendent L IMPORTANCE RELATIVE DU MONDE RURAL DANS L ENSEMBLE NATIONAL Le tableau récapitulatif de la population rurale dans les provinces et régions tel que retracé ci-après fait ressortir les caractéristiques suivantes (statistiques actualisées pour l année 2000) : - la population rurale s élève à personnes. Elle représente 45,5% de la population totale du Maroc. C est donc potentiellement près de la moitié de la population marocaine qui peut être concernée par le développement du tourisme rural. - Les concentrations les plus fortes de population rurale se trouvent dans les régions de Marrakech Tensift El Haouz ( personnes, 61,8% de la population régionale), de Souss-Massa Drâa ( personnes, 61,4% de la population régionale), de Taza Al Hoceima Tounate ( personnes, 76,6% de la population régionale), de Doukkala Abda ( personnes, 63,3% de la population régionale). On peut également mentionner la Province de Chefchaouen qui a la plus forte proportion nationale de population rurale (90,3%) après celle d El Haouz (90,6%). - Rapportées aux superficies des provinces ou régions, les plus fortes densités de population rurale se trouvent dans le Gharb Chrarda Béni-Hssen (1,1941 hab./km²), le Doukkala Abda (0,9085 hab./km²), le Grand Casablanca (0,7245 hab./km², mais est-ce réellement une population rurale?), à Tanger Tétouan (0,8588 hab./km²) On constate que les zones rurales les plus peuplées, soit en nombre absolu, soit de façon relative (proportion ou densité de la population rurale), recouvrent assez bien les provinces et régions : Page 23

24 - où le tourisme balnéaire ou culturel occupe déjà une place très importante qui devrait s accroître : Agadir, Marrakech, El Jadida, Tanger Tétouan (les 2 régions auxquelles appartiennent Agadir et Marrakech totalisent à elles seules 28% de la population rurale totale du Maroc). - où il a été décidé de réaliser un effort de développement touristique particulier, notamment dans les provinces du nord : Chefchaouen, Al Hoceima. Page 24

25 PROVINCES ET REGIONS POPULATION RURALE DES PROVINCES ET REGIONS POPULA- TION TOTALE dont URBAINE nombre % de la population urbaine nombre dont RURALE % de la population totale % de la population rurale Page 25 SUPER- FICIE (km²) DENSITE RURALE (hab.rural / km²) 1. Oued-Eddahab Lagouira ,2% ,7% 0,1% , Lâayoune, Boujdour, Sakia et Amra ,3% ,0% 0,1% ,0006 dont : Boujdour ,2% ,4% 0,0% Lâayoune ,1% ,2% 0,0% 3. Guelmin, Es-Semara ,6% ,8% 1,3% ,0127 dont : Assa-Zag ,1% ,0% 0,1% Es-Semara ,2% ,7% 0,1% Guelmin ,7% ,6% 0,4% Tan-Tan ,4% ,8% 0,0% Tata ,3% ,8% 0,7% 4. Souss-Massa, Drâa ,3% ,4% 13,9% ,2489 dont Agadir-Ida ou Tanane ,1% ,0% 0,8% Chtouka-Ait Baha ,2% ,0% 1,7% Inezgane-Ait Melloul ,3% ,9% 0,2% Ouarzazate ,9% ,4% 2,7% Taroudannt ,0% ,3% 4,5% Tiznit ,5% ,0% 2,2% Zagora ,3% ,0% 1,8% 5. Gharb, Chrarda, Béni- Hssen ,7% ,3% 8,2% ,1941 dont : Kénitra ,4% ,3% 4,3% Sidi Kacem ,3% ,8% 3,9% 6. Chaouia Ouardigha ,3% ,4% 7,5% ,5746 dont : Ben Slimane ,5% ,4% 1,2% Khouribga ,1% ,2% 1,3% Settat ,7% ,4% 5,0% 7. Marrakech, Tensift, El Haouz ,2% ,8% 14,0% ,5770 dont : El Haouz ,3% ,6% 3,2% Chichaoua ,2% ,8% 2,2% El Kelaä des Sraghna ,0% ,1% 4,5% Essaouira ,5% ,8% 2,8% Marrakech ,9% ,1% 0,7% Sidi Youssef Ben Ali ,3% ,3% 0,6% 8. Région de l'oriental ,1% ,9% 5,9% ,4086 dont : Berkane ,0% ,4% 0,8% Figuig ,4% ,5% 0,5%

26 Jerada ,6% ,0% 0,3% Nador ,9% ,6% 3,3% Oujda-Angad ,7% ,3% 0,4% Taourirt ,7% ,4% 0,6% 9. Grand Casablanca ,1% ,5% 0,9% , Rabat-Salé, Zemmour, Zaers ,8% ,1% 3,1% ,4196 dont : Khémisset ,3% ,5% 2,5% Rabat - Salé ,0% ,4% 0,2% Skhirate-Témara ,5% ,9% 0,5% 11. Doukkala, Abda ,6% ,3% 9,4% ,9085 dont : El Jadida ,8% ,3% 5,9% Safi ,7% ,2% 3,5% 12. Tadla, Azilal ,3% ,8% 7,0% ,5279 dont : Azilal ,5% ,1% 3,2% Beni Mellal ,9% ,0% 3,9% 13. Meknès, Tafilalet ,1% ,4% 7,4% ,1194 dont : Al Ismailia ,0% ,7% 0,2% El Hajeb ,5% ,9% 1,0% Errachidia ,1% ,5% 3,0% Ifrane ,4% ,8% 0,6% Khénifra ,6% ,7% 1,9% Meknès ,4% ,4% 0,8% 14. Fès, Boulemane ,0% ,7% 3,2% ,2076 dont : Boulemane ,3% ,0% 1,0% Fès ,8% ,9% 0,2% Sefrou ,8% ,4% 1,0% Zouagha-My Yacoub ,1% ,5% 0,9% 15. Taza, Al Hoceima, Tounate ,7% ,6% 10,7% ,5704 dont : Al Hoceima ,8% ,5% 2,2% Taounate ,4% ,7% 4,6% Taza ,5% ,6% 3,9% 16. Tanger, Tétouan ,7% ,9% 7,2% ,8588 dont : Chefchaouen ,3% ,3% 3,5% Fahs-Bni Makada ,1% ,9% 0,2% Larache ,5% ,0% 1,9% Tanger - Assilah ,0% ,2% 0,4% Tétouan ,8% ,4% 1,3% ENSEMBLE ,0% ,5% 100,0% ,1985 Page 26

27 2. L ANALYSE DE LA DEMANDE L analyse de la demande consiste à évaluer autant que possible le potentiel de la demande touristique en produits «ruraux». Cette évaluation est à la fois quantitative (combien) et qualitative (quoi). Elle distingue les 3 principales catégories de clientèle, dont les besoins sont très différents : les touristes étrangers ; les Marocains résidents à l étranger (MRE) ; les résidents au Maroc, principalement les Nationaux. Elle est régionalisée : où sont les principaux besoins? Le tourisme rural a été pris ici dans son sens large tel qu il a été défini dans l introduction. Il concerne donc toute activité d hébergement, de restauration ou de loisir, effectuée en milieu rural par des non résidents dans ce milieu. METHODOLOGIE : La présente étude a été conduite en mobilisant les techniques suivantes : - Observation des activités des touristes lors de haltes en milieu rural (Paysage d Itto sur le plateau d Elhajeb, Vallée de l Ourika, Chichaoua) - Sondage auprès de 200 touristes à Marrakech et Agadir - Entretiens avec 8 agences de tourisme - Entretiens avec 4 opérateurs de tourisme réceptif - Entretiens avec 10 chauffeurs de cars de transport touristique - Entretiens avec 10 guides nationaux - Entretiens avec 20 résidents marocains à l étranger - Animation de 2 focus groups de ménages marocains de classe B et C - Enquête auprès des clubs de loisirs à Casablanca et Rabat (tourisme national) - Entretiens avec les habitants de deux douars - Entretiens avec 3 présidents de communes rurales - Entretiens avec 2 cadres s occupant d œuvres sociales - Exploitation des statistiques officielles Page 27

28 2.1 LE TOURISME RECEPTIF ETRANGER L appréciation de la part du tourisme rural dans le mouvement touristique récepteur actuel a été effectuée par le croisement des statistiques officielles avec les résultats du sondage effectué sur le terrain à Marrakech et Agadir, qui a concerné 200 touristes et touché 7 nationalités. Ce sondage a été effectué dans le pôle balnéaire d Agadir et dans le pôle continental de Marrakech entre le 26 octobre et le 10 novembre 2001 (le questionnaire d enquête figure en annexe). Les touristes ont été interviewés en fin de semaine, quasiment à la veille de leur départ afin qu ils puissent restituer le souvenir global de leur séjour et qu ils s expriment de façon pertinente à propos du tourisme rural LES DIFFERENTS TYPES DE TOURISTES L exploitation des résultats du sondage a permis de cerner plusieurs catégories de touristes selon leur comportement et d estimer leurs effectifs : Les consommateurs théoriques Les consommateurs réels actuels Les non consommateurs absolus Les non consommateurs relatifs Les consommateurs potentiels Les effectifs ont été déterminés par extrapolation des proportions que chaque catégorie ci-dessus représente dans l échantillon. Bien entendu, cette extrapolation n a pas été faite de manière linéaire mais en respectant la rigueur de la méthodologie statistique. En l occurrence, on s est basé sur le fait qu à partir du moment où un «univers» à décrire est supérieur à trente unités et que l échantillon est inférieur au septième dudit univers, la distribution statistique des proportions suit une loi de Gauss dite «loi normale» ; cette loi permet de cerner la proportion «réelle» dans un intervalle marqué par un minimum et un maximum déterminés par la formule : (p+ou-t (p-q/n)puissance1/2) dans laquelle : «p» représente la proportion trouvée au sein de l échantillon, «q» représente le complément de «p» par rapport à l unité «t» le degré de confiance «n» la taille de l échantillon C est ce raisonnement qui permet à chaque fois d évoquer deux chiffres pour chaque effectif de consommateurs, en appelant «au mieux» le chiffre optimiste et «au pire» le chiffre pessimiste. La démarche ci-dessus permet donc de quantifier la demande en la ventilant selon les catégories de consommateurs suivants : Page 28

29 Les consommateurs potentiels : Il s agit de tous les touristes étrangers visitant le Maroc dans le cadre de séjours (TES). Selon les statistiques des arrivées aux frontières, ils se sont élevés à en Pourraient également être concernés les «croisiéristes» faisant escale à Tanger, Casablanca et Agadir, qui se sont élevés à en Mais proportionnellement peu nombreux par rapport aux touristes de séjour, et non interrogés, ils n ont pas été pris en compte dans la présente évaluation. Ils n intéresseraient d ailleurs que les zones situées à toute proximité desdits ports d escale. Les touristes étrangers de séjour fréquentent principalement les hébergements touristiques marchands (hôtels classés et non classés, campings, gîtes ruraux) répartis sur l ensemble du territoire. Les arrivées touristiques dans ces hébergements marchands sont évaluées à en 2000, dont pour les hôtels classés, pour les hôtels non classés, et pour les campings (cf. tableau intitulé «Arrivées touristiques par nationalités» ci-après). Cela signifie qu un touriste étranger de séjour a fréquenté en moyenne 1,64 établissements d hébergement touristique au cours de son séjour. L hypothèse retenue pour la présente évaluation du potentiel du tourisme rural est que chaque client arrivant dans un hébergement touristique est potentiellement un consommateur de tourisme rural dans les zones situées à proximité, qu il s agisse d une simple visite, d une excursion, voire même d un séjour (dans ce dernier cas, il est d ailleurs en principe déjà compté dans les arrivées). Cela signifie, puisqu un même touriste fréquente plusieurs hébergements, qu un touriste donné est ici considéré comme un multi-consommateur potentiel de tourisme rural. Cette hypothèse n est pas totalement correcte. En effet, il y a une grande différence par exemple entre l homme d affaires qui passe 1 ou 2 jours à Casablanca et qui n a nullement l intention ni l occasion d aller se promener à la campagne, et le touriste qui passe 1 semaine dans un village de vacances à Agadir et qui le plus souvent effectue 1 ou plusieurs excursions hors d Agadir. Mais faute d informations sur les motivations de séjour dans les hébergements touristiques, la distinction «affaires agrément» n a pas été prise en compte. Le sondage effectué à Agadir et Marrakech ne l a pas non plus intégrée, et l on pourra par conséquent considérer que les hommes d affaires qui n envisagent pas de faire du tourisme rural sont comptés parmi les «non-consommateurs» absolus (voire ci-après). Les consommateurs potentiels de tourisme rural se sont donc élevés à en Ils étaient principalement Français ( ), Allemands ( ), Espagnols ( ), Italiens ( ) et Britanniques ( ). Page 29

30 Ils ont séjourné principalement (cf. tableau ci-après intitulé «Arrivées des touristes étrangers par Région») dans les régions de Marrakech ( ), Agadir ( ), Casablanca ( ), Ouarzazate ( ), Rabat ( ), Tanger ( ), Errachidia ( ) et Tétouan ( ). Les régions objet des projets pilote du Nord ont été relativement peu fréquentées : Al Hoceima (44.546), Chefchaouen (21.012). Page 30

31 NATIONALITES ARRIVEES AUX FRONTIERES Arrivées Nuitées ARRIVEES TOURISTIQUES PAR NATIONALITES ANNEE 2000 HOTELS CLASSES HOTELS NON CLASSES CAMPINGS Durée de séjour Nuitées Estimation des arrivées (*) Nuitées Estimation des arrivées (**) TOTAL DES ARRIVEES DANS LES HEBERGEMENTS TOURISTIQUES Nombre moyen d'établissements fréquentés France , ,86 Espagne , ,43 Allemagne , ,02 Angleterre , ,59 Italie , ,05 Scandinavie , ,17 Portugal , ,28 Hollande , ,72 Belgique , ,06 Suisse , ,33 s/total Europe , ,69 USA , ,37 Canada , ,96 Japon , ,53 Maghreb , ,16 Moyen Orient , ,41 Afrique , ,28 Autres , ,46 TOTAL ETRANGER , ,64 TOURISME INTERIEUR , TOTAL GENERAL , (*) sur la base d'une même durée de séjour que dans les hôtels classés, sauf pour le tourisme interne où la durée a été supposée de 3,5 jours (**) sur la base d'une durée moyenne de séjour de 6 jours Page 31

32 REGION ARRIVEES DES TOURISTES ETRANGERS PAR REGIONS ANNEE 2000 Hôtels Hôtels classés non classés Campings arrivées nuitées durée de séjour arrivées estimées (*) arrivées estimées (**) TOTAL DES ARRIVEES nombre % nombre % Al Hoceima ,5% ,1% 7, Chaouen ,6% ,3% 1, Nador ,1% ,1% 2, Tanger ,6% ,2% 2, Tétouan ,1% ,9% 5, s/total Méditerranée ,9% ,6% 3, Fès ,4% ,4% 2, Khenifra ,2% ,1% 1, Meknes ,2% ,1% 1, Ifrane ,4% ,2% 1, s/total Centre-Nord ,1% ,8% 2, Oujda ,2% ,1% 2, Taza ,1% ,0% 1, s/total Oriental ,2% ,2% 2, Benslimane ,1% ,0% 1, Setat ,1% ,0% 1, El Jadida ,3% ,3% 2, Kenitra ,6% ,3% 1, Khemiset ,1% ,0% 1, Khouribga 787 0,0% ,0% 2, Safi ,3% ,1% 1, Mohammedia ,1% ,1% 3, Casablanca ,5% ,2% 2, Rabat ,8% ,6% 2, s/total Centre ,1% ,8% 2, Errachidia ,8% ,2% 1, Ouarzazate ,8% ,7% 1, s/total Grand Sud ,6% ,9% 1, Azilal ,2% ,1% 1, Beni Melal ,7% ,3% 1, Marrakech ,9% ,3% 3, s/total Centre-Sud ,8% ,6% 3, Agadir ,9% ,2% 7, Taroudant ,3% ,7% 1, Essaouira ,2% ,7% 2, Laayoune ,1% ,2% 3, Tan-Tan 0 0,0% 0 0,0% 0, Tiznit ,5% ,1% 0, Tata ,2% ,2% 3, s/total Balnéaire Sud ,2% ,1% 6, TOTAL % ,0% 3, (*) répartition régionale identique à celle des hôtels classés (**) répartition régionale proportionnelle aux nuitées totales (étrangers + résidents) dans les campings Page 32

33 Le passage des consommateurs potentiels aux différentes autres catégories de consommateurs (non consommateurs absolus, consommateurs réels, etc.) est retracé dans les 2 tableaux ci-après intitulés «Estimation du tourisme rural potentiel année 2000», le premier étant établi par Régions, le second par Nationalités. Les consommateurs réels actuels : Il s agit des touristes ayant à un moment ou un autre effectué une escapade en dehors de leur lieu de séjour ou bien qui se sont arrêtés en cours de circuit pour «consommer» véritablement une production rurale (hébergement, restauration, spectacle, découverte culturelle, découverte historique ou archéologique, visite de sites géographiques intéressants ). 59% des touristes interrogés au cours du sondage, toutes catégories confondues, ont déclaré être sortis de leur «ville d accueil» et avoir donc effectué un passage en milieu rural. En tenant compte de l intervalle statistique de confiance, on peut estimer ce % compris entre 52,1% et 65,9%. Appliqué aux arrivées touristiques, cela permet d évaluer le nombre de touristes qui sont passés en zone rurale entre et Ces chiffres élevés montrent toute l importance que pourrait revêtir le tourisme rural si chaque touriste dépensait réellement une somme conséquente lors de ces séjours et excursions en zone rurale. Mais les informations collectées auprès des agences, des guides accompagnateurs et des chauffeurs de cars, tous étant unanimes, font ressortir que ces passages en zone rurale se limitent bien souvent à des haltes qui sont des «pauses-hygiène» ou des «arrêts photos» et que beaucoup d excursions ou mini circuits vendus à partir des lieux de séjour consistent à découvrir d autres villes! Ceci apparaît d ailleurs clairement dans les dépliants qui vendent ces excursions. Selon l enquête, les véritables sorties pouvant être assimilées à du tourisme rural donnant lieu à une valeur ajoutée générée dans le monde rural (c est à dire à une dépense d au moins 50 DH) ne représentent actuellement pas plus de 5% du total des touristes en milieu rural. Appliqué au nombre de «touristes en espace rural» tel que mentionné ci-dessus, ce % situe le véritable tourisme rural actuel entre et consommateurs (respectivement x 5% et x 5%). On est loin des 2,1 à 2,6 millions cités précédemment. Il est intéressant de constater à cet égard que les touristes estimés qui visitent les massifs montagneux (les chiffres cités varient de à , aucune étude quantitative précise n ayant été conduite) représenteraient à eux seuls environ le tiers du tourisme rural global. Si l essentiel du reste du tourisme rural véritable actuel est celui du désert comme cela est vraisemblable, on peut en déduire que pour 1 touriste de montagne, il y aurait 2 touristes du grand sud marocain, ou encore en valeur absolue entre et Les statistiques de la Province d Errachidia donnent arrivées en tourisme réceptif étranger dans les hébergements touristiques en Ce chiffre est supérieur mais pas Page 33

34 très éloigné de l estimation précédente. En tenant compte qu un touriste en «circuit» fréquente généralement plusieurs hébergements au cours du même séjour (2 à 3), les estimations ci-dessus apparaissent donc cohérentes. Page 34

35 ESTIMATION DU TOURISME RURAL POTENTIEL TOURISME ETRANGER PAR REGIONS BASE : ANNEE 2000 REGIONS Arrivées dans les hébergements touristiques en 2000 a Tourisme en espace rural (*) au mieux b = a x 65,90% au pire c = a x 52,10% Non consommateur de tourisme rural absolu (**) au maximum d = a x 41% x 21,6% au minimum e = a x 41% x 6,4% Non consommateur de tourisme rural relatif (***) Tourisme potentiel en espace rural (****) Consommateur touristique potentiel en espace rural (selon le comportement actuel) (*****) au mieux au pire au mieux au pire au mieux au pire f = a x 41% x 93,6% g = a x 41% x 78,4% h = a x 59% + f i = a x 59% + g j = h x 5% k = i x 5% Méditerranée Centre nord Oriental Centre Grand sud Centre sud Balnéaire sud Total (*) 59% des touristes interrogés ont circulé en espace rural, + ou - l'intervalle de confiance (6,9%) (**) 41% des touristes qui ne sont pas sortis en espace rural x 14% déclarant de pas vouloir le faire, + ou - l'intervalle de confiance (7,6%) (***) 41% des touristes qui ne sont pas sortis en espace rural x 86% déclarant ne pas y être opposé, + ou - l'intervalle de confiance (7,6%) (****) 59% des touristes ayant circulé en espace rural + ceux qui ne l'ont pas fait mais n'y sont pas opposés (*****) 5% des touristes circulant en espace rural y effectuent actuellement un acte d'achat Page 35

36 REGIONS Arrivées dans les hébergements touristiques en 2000 a Tourisme en espace rural au mieux b = a x 65,90% au pire c = a x 52,10% TOURISME ETRANGER PAR NATIONALITES BASE : ANNEE 2000 Non consommateur de tourisme rural absolu au maximum d = a x 41% x 21,6% au minimum e = a x 41% x 6,4% Non consommateur de tourisme rural relatif Tourisme potentiel en espace rural Consommateur touristique potentiel en espace rural (selon le comportement actuel) au mieux au pire au mieux au pire au mieux au pire f = a x 41% x 93,6% g = a x 41% x 78,4% h = a x 59% + f i = a x 59% + g j = h x 5% k = i x 5% France Espagne Allemagne Angleterre Italie Scandinavie Portugal Hollande Belgique Suisse USA Canada Japon Maghreb Moyen Orient Afrique Autres Total tous calculs identiques à ceux effectués pour la ventilation par région Page 36

37 Les non consommateurs absolus : Cette catégorie regroupe les touristes qui ont manifesté leur manque total d intérêt à l égard du tourisme rural, soit parce que ce sont des adeptes du «farniente» à 100%, soit parce qu ils cherchent une «déconnexion totale», soit parce qu ils ont des appréhensions majeures non déclarées à l égard de la circulation dans le monde rural (accessibilité, sécurité routière, garanties sanitaires ), soit enfin que leur «timing» est tellement serré qu ils n ont absolument pas la possibilité d y insérer une longue halte ou une escapade dans le monde rural (hommes d affaires notamment). Parmi les 41% de touristes qui ne sont pas sortis du tout de leur ville d accueil, ils seraient en moyenne 14% à déclarer qu ils n ont aucunement l intention de le faire. En appliquant toujours les intervalles statistiques de confiance, ce % d irréductibles peut être estimé entre 6,4% et 21,6% de ces 41%. Cela donne un nombre de non consommateurs absolus de tourisme rural compris entre et Ces chiffres sont très faibles rapportés aux quelques 4,03 millions potentiels puisqu ils n en représentent qu entre 2,6% et 8,8%. Les non consommateurs relatifs : Il s agit des touristes n ayant pas d objection majeure à «consommer du tourisme rural» mais qui ne l ont pas fait par manque de temps, par rigidité des programmes élaborés par leur voyagiste ou par non intérêt pour ces programmes, ou encore pour d autres raisons plus ou moins confuses mais non rédhibitoires. Parmi ces touristes non consommateurs relatifs, on trouve notamment les consommateurs potentiellement intéressés par le tourisme rural mais auxquels on n a rien proposé ou bien qui n ont pas spontanément pensé à s informer sur les possibilités offertes en matière de tourisme rural. Autrement dit, il s agit du véritable gisement de la demande qu il faudrait exploiter. Il s agit de 86% (100% - les 14% de non consommateurs absolus) des 41% de touristes n ayant pas quitté leur ville d accueil mais n ayant pas manifesté leur hostilité absolue à le faire. Avec les intervalles statistiques de confiance, ces 86% correspondent à une fourchette comprise entre 78,4% et 93,6%. Cela donne un nombre de non consommateurs relatifs compris entre et Ce sont donc les touristes qui ne sont pas sortis de leur ville d accueil mais qui auraient pu le faire. Ils sont très nombreux. Les consommateurs potentiels : Il s agit des touristes qui sont effectivement passés en zone rurale (les 59% de touristes actuels l ayant déclaré) plus les non-consommateurs relatifs (ceux qui ont déclaré qu ils auraient pu y aller). Page 37

38 La somme des deux donne une fourchette de touristes potentiels en espace rural comprise entre et C est la quasi totalité des touristes, puisqu ils représentent entre 91% et 97% du total des arrivées touristiques dans les hébergements. Mais il convient d appliquer à ce potentiel les seuls 5% correspondant aux consommateurs réels (ceux qui dépensent réellement), ce qui donne un nombre de consommateurs potentiels en l état actuel des choses (offre existante, etc.) compris entre et C est environ de plus qu aujourd hui. Mais le plus grand potentiel d accroissement des consommateurs réels de tourisme rural réside moins dans l augmentation du nombre de touristes passant en espace rural (celui-ci est déjà très élevé) que dans l augmentation de la part de ces touristes qui y effectuent des dépenses significatives. Passer de 5% de consommateurs effectifs à 10%, voire davantage, ce serait immédiatement doubler et plus la consommation touristique rurale LA DEMANDE PAR REGION ET PAR NATIONALITE La répartition actuelle, par région et par nationalité, de la demande des touristes étrangers de séjour en tourisme rural telle qu évaluée dans le présent document est directement proportionnelle à celle des arrivées dans les hébergements touristiques, aucune information précise ne permettant de faire une distinction de comportement : - Selon le lieu de séjour : le sondage réalisé tant à Agadir qu à Marrakech a donné des résultats similaires. Peut-être que les résultats auraient été différents à Casablanca où la proportion de la clientèle d affaires est vraisemblablement très supérieure. On a donc appliqué exactement les mêmes % dans toutes les Régions. - Selon la nationalité des touristes : les comportements des touristes sont d une façon générale différents selon les nationalités. Les Français et les Italiens par exemple sont proportionnellement plus attirés vers les attraits culturels, les Allemands vers les attraits naturels. Mais là encore aucune information disponible ne permet de distinguer un comportement radicalement différent, en ce qui concerne la consommation de tourisme rural, selon les nationalités des touristes séjournant au Maroc. La ventilation du tourisme rural potentiel est retracée dans les 2 tableaux ci-dessus, respectivement par région et par nationalité, sur la base des données statistiques de l année Page 38

39 2.1.3 L EVOLUTION PREVISIBLE A L HORIZON 2010 L évolution prévisible de la consommation de tourisme rural sera forcément différente suivant que l on adopte une position passive et que l on ne prend donc en considération qu une évolution tendancielle, ou bien que l on ait une approche agressive du marché et donc une évolution volontariste. L évaluation de la demande à l horizon 2010 a été faite en prenant pour base les capacités d accueil telles qu elles sont projetées dans l Accord Cadre On a donc supposé que les capacités d accueil annoncées seront effectivement en place, et que leur taux de fréquentation sera similaire à celui qu elles connaissent aujourd hui. Seule la capacité des hôtels classés a été prise en compte pour évaluer l évolution , car c est la seule pour laquelle des données 2010 sont disponibles. Elle représente, en 2000, 84% des capacités utilisées (nombre des arrivées touristiques). On peut raisonnablement supposer qu elle restera proportionnellement au moins aussi importante, voire plus importante. Les nouvelles capacités arrêtées dans l accord cadre portent sur chambres, dont en balnéaire et autres. La répartition géographique des nouvelles chambres balnéaires s est appuyée sur le projet de développement durable du tourisme balnéaire qui prévoit les créations suivantes (à raison de 2 lits par chambre) : Nord : Saïdia chambres Oued Lahou / Oued Rmel chambres Khémis Sahel chambres Sous-total chambres Centre : El Haouzia / El Jadida chambres Autres sites chambres Sous-total chambres Sud : Agadir (consolidation) chambres Agadir (balnéaire écotouristique) chambres Essaouira chambres Plage Blanche chambres Sous-total chambres Total balnéaire chambres Page 39

40 La répartition géographique des autres chambres a été faite à la fois en fonction des projets en cours déjà identifiés (7.000 chambres en cours dont ¼ sur Casablanca), et d hypothèses correspondant à la stratégie générale (développement du tourisme intérieur dans le Nord et dans les oasis du Sud, etc.). La projection 2010 des arrivées de touristes étrangers de séjour proportionnellement à l évolution des capacités hôtelières est retracée dans le tableau ci-après. Elle aboutit à un nombre d arrivées égal à , très proche de l objectif des 10 millions retenu dans l accord-cadre. ESTIMATION DU TOURISME RURAL POTENTIEL TOURISME ETRANGER PAR REGIONS PROJECTION DES ARRIVEES DANS LES HEBERGEMENTS : ANNEE 2010 REGIONS Evolution du nombre de chambres dans les hébergements classés nouveaux Arrivées dans les hébergements touristiques Méditerranée + Saidia + Oued Laou + Khémis Sahel 2000 balnéaire (*) autres (**) projection 2010 (***) coefficient multiplicateur ,6 Centre nord ,5 Oriental ,9 Centre + El Haouzia ,8 Grand sud ,6 Centre sud ,3 Balnéaire sud + Mogador + Taghazout + Plage Blanche ,9 Total ,3 (*) lits programmés dans les nouvelles stations / chambres à Agadir (**) hypothèse de répartition par région (***) au pro rata du nombre de chambres Les régions qui devraient connaître le plus fort accroissement sont celles qui recevront les grands projets balnéaires, c est à dire le Balnéaire Sud (Agadir, Essaouira, Guelmin) avec un coefficient multiplicateur de 3,9, et le Nord (Côte méditerranéenne et Khémis Sahel) avec un coefficient multiplicateur de 3,6. (cf. carte n 1) Page 40

41 Sur la base de ces arrivées, et en appliquant exactement les mêmes données que celles utilisées pour l année 2000, on aboutit aux résultats suivants (cf. tableau ciaprès intitulé : Tourisme étranger par régions, projection année 2010). Page 41

42 TOURISME ETRANGER PAR REGIONS PROJECTION : ANNEE 2010 REGIONS Méditerranée + Saidia + Oued Lahou + Khémis Sahel Arrivées dans les hébergements touristiques projection 2010 a Tourisme potentiel en espace rural (*) Consommateur touristique potentiel en espace rural (selon le comportement actuel) Consommateur touristique potentiel en espace rural (avec augmentation du % de consommation effective) au mieux au pire au mieux au pire au mieux au pire b = (a x 59%) + (a x 41% x 93,6%) c = (a x 59%) + (a x 41% x 78,4%) d = b x 5% e = c x 5% f = b x 15% g = c x 15% Centre nord Oriental Centre + El Haouzia Grand sud Centre sud Balnéaire sud + Mogador + Taghazout + Plage Blanche Total (*) calculs identiques à ceux effectués pour l'année 2000 Page 42

43 Evolution tendancielle : La simple projection mécanique sans modification de comportement aboutit à l estimation suivante du tourisme rural des étrangers : Au pire Au mieux Touristes circulant en zone rurale Touristes consommant en zone rurale (5% des touristes) Evolution volontariste : La consommation effective des touristes en zone rurale dépend fortement de l offre qui leur est présentée. On a constaté que cette offre fait actuellement peu de place à une dépense directe réelle en milieu rural (cf. ci-après l analyse de l offre). Mais le but de la présente étude est justement d améliorer cette offre pour favoriser une meilleure fréquentation touristique des zones rurales. On peut en conséquence se donner un objectif d accroissement significatif du % de consommation effective par les touristes circulant en zone rurale. Si celui-ci passe des 5% estimés actuels à 15%, soit un triplement, le potentiel de consommateurs touristiques en milieu rural passerait à : Au pire Au mieux Touristes circulant en zone rurale Touristes consommant en zone rurale (15% des touristes) dont : Sud Centre Centre Sud Région Nord Grand Sud Région Centre Nord Oriental Ces chiffres sont illustrés sur la carte n 1 ci-après. Page 43

44 2.1.4 LES LIEUX ET LES PRESCRIPTEURS EN MATIERE DE TOURISME RURAL Les zones rurales qu ils ont fréquentées, spontanément citées par les touristes lors de l enquête, sont dans l ordre décroissant les suivantes : LES VALLEES DU GRAND SUD 35% des citations OUARZAZATE 32%,, MASSIFS MONTAGNEUX 30%,, OURIKA 18%,, ZAGORA 16%,, CASCADES D OUZOUD 8%,, GORGES DU DADES 6%,, TIFOUNIT 2%,, CHAOUEN 1%,, Les touristes ont été interrogées aussi au sujet de la source qui leur a suggéré de visiter tel ou tel site en zone rurale. Les «prescripteurs» identifiés sont par ordre de citation : LES OPERATEURS TOURISTIQUES 44% LES AUTRES TOURISTES 31% LA PUBLICITE DES AGENCES 18% DIVERSES SOURCES 7% Si la première place revient normalement aux opérateurs touristiques, l enquête met en relief le rôle primordial du touriste satisfait en tant que prescripteur! 2.2 LES MAROCAINS RESIDANT A L ETRANGER (MRE) Selon les statistiques des entrées aux frontières, l effectif global des MRE ayant visité leur Pays d origine en 2000 s élève à individus, avec une forte saisonnalité correspondant aux périodes de vacances : , soit 58%, sur les 3 mois de juin, juillet et août, et des pics en décembre et mars. Ils arrivent principalement par voie maritime à Tanger ( , soit 54%) et Nador ( , soit 14%). Le seul poste frontière terrestre est celui de Bab Sebta ( , soit 15%). Le reste arrive par avion, principalement à Casablanca ( , soit 9,5%). Page 44

45 Afin d apprécier leur niveau de «consommation du tourisme rural», il a été tenu compte de leur origine et de leur lieu de résidence initial au Maroc ainsi que de leurs habitudes de consommation lors de leur séjour. Les informations recueillies à cet égard montrent que 42% environ des MRE sont d origine rurale ou bien ont de la famille installée en zone rurale. Les principales régions de provenance initiale des MRE par ordre d importance sont : - Le Souss et le grand sud - Le Nord Est (Rif et région orientale) - Le Centre (Chaouia, Tadla, Doukkala, Abda) - Le Nord Ouest (Gharb, Tanger et Tétouan) De ce fait, les MRE ont naturellement tendance à visiter les zones rurales mais ils y consacrent au mieux 20% de leur temps de séjour. Ainsi, sur une durée de vacances d un mois par exemple, la ventilation dominante est la suivante : - Une semaine pour le trajet aller-retour (la voie routière avec traversée maritime de la Méditerranée étant majoritaire dans les modes de transport) - Une semaine de séjour en famille largement marquée par des escapades en ville! - Deux semaines de séjour en zone de vacances : zones balnéaires essentiellement, et quelques stations de montagne telles Ifrane et Imouzzer. Il ne faut pas oublier néanmoins la fréquentation très assidue des moussems (fêtes collectives accompagnant des pèlerinages sur le tombeau d un saint patron et situées en grande majorité en milieu rural). Il arrive en outre que le temps soit partagé entre les vacances et le règlement d affaires personnelles requérant des démarches administratives (construction, investissement, emprunts etc.). Le nombre des MRE qui effectuent de véritables séjours touristiques dans le monde rural est estimé à environ individus, soit 8,4% de la population concernée. Les habitudes de consommation des MRE sont fortement influencées par les modèles de consommation ayant cours dans leurs pays d accueil. Des entretiens avec les employés de super et hypermarchés ont confirmé la part importante des MRE dans l effectif de leurs clients durant la période estivale. Ceci est encore plus accentué chez les MRE accompagnés de jeunes enfants ou d adolescents qui sont conditionnés par leur vie en Europe et qui deviennent de véritables «prescripteurs» de la nature des achats, des lieux d achat et des lieux de séjour! En ce qui concerne leur consommation dans le monde rural, elle est quasiment nulle en matière d hébergement (assuré par la famille ou les amis) et est axée généralement sur l alimentaire et le folklore. Par contre, lorsqu ils entreprennent des investissements en zone rurale (moins de 5% des effectifs), les MRE créent une demande de matériaux de construction, de main d œuvre et d intrants agricoles. Page 45

46 La population des MRE, sans qu il faille toutefois l ignorer, n est pas une cible prioritaire en matière de tourisme rural. 2.3 LE TOURISME NATIONAL Les données chiffrées ci-après sont issues des statistiques touristiques d une part, et du Moniteur des Voyages des Marocains d autre part. L une et l autre source concerne l année Le nombre des arrivées de résidents enregistré dans les hébergements touristiques marchands s est élevé à , dont dans les hôtels classés, dans les hôtels non classés, et dans les campings (cf. tableau des arrivées touristiques par nationalités ci-dessus). La répartition du tourisme intérieur (résidents) par régions est retracée dans le tableau ci-après intitulé «Arrivées touristiques des Résidents par Régions». Il est intéressant de constater que les zones fréquentées par les Résidents (pour l essentiel des nationaux) sont relativement différentes de celles fréquentées par les Etrangers. La comparaison est la suivante (en %) : Zones Etrangers Résidents Méditerranée (Tanger, Tétouan, etc.) 28,4% 9,6% Centre Nord (Fès, Meknès, etc.) 12,8% 11,1% Oriental (Oujda, Taza) 3,0% 0,5% Centre (Casa, Rabat, Kenitra, El Jadida, etc.) 23,0% 19,3% Grand Sud (Ouarzazate, Errachidia) 2,6% 12,7% Centre Sud (Marrakech, Beni Mellal) 15,4% 29,2% Balnéaire Sud (Agadir, Essaouira, etc.) 14,8% 17,6% Les résidents fréquentent proportionnellement bien davantage le Nord (lieu de transit quasiment obligé) et dans une moindre mesure le Centre ; ils vont moins dans le Balnéaire Sud, et beaucoup moins dans le Centre Sud et surtout le Grand Sud. Rapportées aux 15,4 millions d habitants des communes urbaines, qui constituent l essentiel du potentiel de tourisme intérieur, les 2,1 millions d arrivées de résidents dans les hébergements touristiques marchands signifient que, en 2000, il y a eu 1 séjour touristique pour 7,3 habitants urbains. Cependant, ces chiffres ne traduisent pas toute l importance du tourisme national car, en raison du niveau de revenu et des habitudes culturelles, l hébergement dans la famille, chez les amis et chez l habitant, est dominant par rapport à l hébergement Page 46

47 touristique marchand. Selon les dernières enquêtes sur le sujet, la répartition par mode d hébergement serait la suivante : Hébergement en famille ou chez des amis 71% Hébergement en hôtels toutes catégories 12% Location saisonnière ou chez l habitant 8% Autres 9% Les hébergements marchands ne représenteraient donc qu environ 25% des lieux d hébergement touristique. Page 47

48 REGION ARRIVEES DES TOURISTES RESIDENTS PAR REGION ANNEE 2000 Hôtels Hôtels classés non classés Arrivées nuitées Nombre % nombre % durée de séjour arrivées estimées (*) Page 48 Campings arrivées estimées (**) TOTAL DES ARRIVEES Al Hoceima ,1% ,1% 2, Chaouen ,5% ,4% 1, Nador ,1% ,2% 1, Tanger ,8% ,1% 2, Tétouan ,8% ,9% 2, s/total Méditerranée ,2% ,7% 1, Fès ,9% ,6% 1, Khenifra ,6% ,3% 1, Meknes ,9% ,1% 1, Ifrane ,1% ,0% 1, s/total Centre-Nord ,5% ,0% 1, Oujda ,2% ,7% 1, Taza ,5% ,5% 1, s/total Oriental ,7% ,2% 1, Benslimane 254 0,0% 931 0,0% 3, Setat ,4% ,3% 1, El Jadida ,8% ,8% 2, Kenitra ,2% ,0% 1, Khemiset ,2% ,1% 1, Khouribga ,3% ,4% 2, Safi ,1% ,1% 2, Mohammedia ,5% ,3% 1, Casablanca ,0% ,2% 1, Rabat ,6% ,5% 1, s/total Centre ,2% ,8% 1, Errachidia ,8% ,6% 1, Ouarzazate ,1% ,1% 2, s/total Grand Sud ,9% ,6% 1, Azilal ,2% ,1% 1, Beni Melal ,1% ,8% 1, Marrakech ,1% ,4% 2, s/total Centre-Sud ,4% ,3% 2, Agadir ,5% ,1% 3, Taroudant ,4% ,4% 1, Essaouira ,9% ,9% 1, Laayoune ,6% ,6% 2, Tan-Tan ,2% ,1% 0, Tiznit ,5% 725 0,0% 0, Tata 398 0,0% ,4% 22, s/total Balnéaire Sud ,0% ,4% 3, TOTAL % ,0% 2, (*) répartition régionale identique à celle des hôtels classés (**) répartition régionale proportionnelle aux nuitées totales (étrangers + résidents) dans les campings

49 Cela signifierait que le volume des séjours touristiques des résidents serait au total égal à 4 fois celui enregistré dans les hôtels et campings, soit de l ordre de Ce chiffre est recoupé par les documents officiels qui mentionnent de départs en voyage (étude IPK portant sur ménages). Il y aurait donc environ 1 séjour touristique pour 2 habitants urbains. Ceci concerne tous les séjours, quels que soient leurs motifs : professionnel, vacances, familles, pèlerinages, etc. Mais 6% seulement concernent des voyages d affaires, et donc 94% des vacances et autres loisirs, soit environ 7 millions de départs. Serait également à prendre en considération la demande de loisirs au quotidien des habitants des principales agglomérations, c est à dire les possibilités de sortie à la journée LES DESTINATIONS ET LES VILLES EMETTRICES Les principales destinations des touristes nationaux sont en termes du nombre de personnes selon les statistiques des hébergements marchands (arrivées dans les hôtels et campings) : Le Nord, où les campings notamment jouent une place importante (34% des arrivées des résidents dans la région, contre 15% seulement dans le Balnéaire Sud) Le Centre, comprenant Casablanca et Rabat, et donc sans doute une part importante de tourisme professionnel, mais également du tourisme de loisirs (importance des campings à El Jadida = 60% des arrivées, et à Kenitra = 56% des arrivées) Le Haouz (chef lieu Marrakech) Le Souss Massa (chef lieu Agadir) Si l on se réfère aux déclarations des enquêtes, qui incluent aussi le logement chez l habitant, les principales destinations sont : Grand Casablanca 15,2% Marrakech Tensift Al Haouz 15,0% Tanger Tétouan 13,1% Souss Massa Draa 12,1% Dakhla Abda 10,0% Rabat Sale Zemmour Zaer 9,6% Quant aux «intentions» de visites pour des régions non encore connues, elles viennent dans l ordre suivant : Souss Massa Draa 28,0% Page 49

50 Tanger Tétouan 16,5% Marrakech Tensift Al Haouz 14,9% Meknès Tafilalet 8,3% Région de l Oriental 5,8% Grand Casablanca 5,0% Quant aux principales zones émettrices potentielles selon la population urbaine, elles viennent dans l ordre décroissant suivant : Grand Casablanca Région de Rabat Région de Tanger, Tétouan Zone du Haouz (Marrakech) Zone du Souss Massa Zone du Sais (Fès et Boulemane) Zone de l Oriental Ce classement est en fait sans grande surprise car il est fortement corrélé à la densité de la population et au niveau d activité économique. Il interpelle fortement l aménagiste du territoire en ce sens que la zone du Grand Casablanca devrait pouvoir bénéficier d un arrière pays attractif qui n est pas aujourd hui formalisé en tant qu offre touristique ou de loisir bien définie. Le fait que la zone de Tanger - Tétouan soit potentiellement fortement émettrice de tourisme rural est probablement une opportunité pour la région du Rif occidental qui pourrait représenter un «arrière pays» intéressant par sa proximité et sa richesse naturelle et humaine. On retrouve ces régions dans les origines déclarées lors des départs : Grand Casablanca 11,5% Région de Tanger, Tétouan 9,9% Région de Rabat 9,2% Région de Marrakech 8,0% Région de Fès Boulmane 6,9% Région de Chaouia Ouardigha 6,6% LA PART DU TOURISME RURAL Le tourisme rural dans le sens de «visite et consommation dans le monde rural» représente une très faible part dans le tourisme intérieur. En effet : - 78% des touristes nationaux déclarent qu ils sont «pris en charge» par leur famille ou amis lors de leurs déplacements - 100% des familles marocaines ont de la famille ou des amis en zone rurale - environ 50% des Marocains vivent dans le monde rural Page 50

51 - 90% des vacanciers privilégient le «balnéaire» en été (plus de 65% des départs ont lieu entre juin et août) Le véritable tourisme rural «stricto sensu» (consommation effective) ne représenterait là encore pas plus de 5% du total, soit environ visiteurs ( x 5%). Ce chiffre apparaît faible. Ainsi, les seuls départs en vacances à la campagne ou à la montagne totaliseraient dès à présent départs (10,6% des 5,6 millions de départs en vacances). Mais effectivement, chaque vacancier à la campagne n est pas forcément un véritable consommateur LE PROFIL DE CONSOMMATION DES TOURISTES NATIONAUX Si les étrangers sont essentiellement acheteurs de produits de l artisanat et consommateurs du folklore, les touristes nationaux présentent un tout autre profil de consommation. En effet, le parc national de véhicules rapporté au nombre de foyers donne un ratio proche de ¼, soit 25%. 70% et plus des voyageurs nationaux ont donc recours aux transports en commun. Or ceux-ci sont amenés à rentabiliser leurs véhicules en s arrêtant quasiment partout y compris parfois en rase campagne. De ce fait, la «restauration» rurale est le premier poste de consommation des touristes nationaux visitant le monde rural ; viennent ensuite les «produits du terroir» (olives, huile, miel, volaille, fruits et légumes), et enfin l artisanat LE TOURISME «SOCIAL» A propos du tourisme national, il y a lieu de prendre en compte le développement d une offre développée par les «comités d entreprises» ou ce qui en tient lieu, pour répondre à la demande des salariés. En effet, depuis une vingtaine d années, un mouvement perceptible en faveur du «social» s est traduit par un dynamisme des comités d entreprises et des comités d œuvres sociales en faveur des salariés. Ceci a permis l émergence d une infrastructure d hébergement répartie sur tous les pôles de tourisme intérieur et qui se chiffre aujourd hui à environ lits. L opérateur le plus dynamique à cet égard est l Office National de l Electricité (ONE), suivi par toute une série d organismes tels que : La Caisse Nationale de Sécurité Sociale, La Régie des tabacs, La Douane, La Fondation du Ministère des Travaux Publics, L office National des Chemins de Fer La Banque Populaire La Banque Commerciale du Maroc L Office Chérifien des Phosphates La Banque du Maroc Page 51

52 Etc. Curieusement, l implantation des centres d accueil est quasi exclusivement urbaine puisque les trois quarts de la capacité se situent à Agadir, Marrakech, Tanger, Fès, El Jadida. Le reste se trouve dans des villes de petite dimension ou des stations balnéaires, centres d estivage et d hivernage, à proximité de certaines grandes agglomérations urbaines. Les sites les plus importants à cet égard sont : Ifrane, Imouzzer, Saidia et Mehdia. Le premier enseignement à en tirer est que ces organismes, qui sont relativement réceptifs à l idée d investir dans le loisir et le tourisme intérieur, constituent une cible intéressante (car ayant valeur d exemple) pour des actions de promotion destinées à favoriser l émergence d infrastructures adaptées au tourisme rural LES ATTENTES DES TOURISTES NATIONAUX Lors du déroulement de la présente étude, deux réunions de groupes touchant des couples des catégories socio - professionnelles «B» et «C+» ont été organisées. Le thème central était le tourisme intérieur et les participants ont été invités à s exprimer librement. Leurs déclarations sont reprises quasi in extenso ci-dessous : Contexte des voyages : Les voyages sont effectués régulièrement en été à l occasion des congés annuels et de la fin de l année scolaire quelle que soit la C.S.P et la taille de la cellule familiale. Les voyages sont aussi effectués occasionnellement pour des obligations familiales (mariages, fêtes, etc.) ou bien pour des cures ou des séjours culturels. Les destinations : La majorité des personnes ont parlé de voyages dans les villes marocaines (Ifrane, Tétouan, Tanger, Agadir,...). Le voyage en zone rurale ou au sud du pays n a été cité que par deux femmes dans le groupe (région d Agadir, de Taroudant). Les fréquences et durées des voyages : La majorité des personnes disent que les vacances même en été ne durent jamais plus de deux semaines alors que les voyages par obligation ne dépassent pas deux ou trois jours. Quant aux voyages en week-end, ils sont exceptionnels et coïncident généralement avec un «pont» qui prolonge le week-end. Critères de décision : Les mères de familles ont presque toutes été unanimes pour dire que lorsque les enfants sont petits (<10 ans), ce sont les parents qui décident du lieu de vacance et le critère de base est le repos et le calme : «on a besoin de s oxygéner, de tout oublier : la ville, le bruit, etc.». Lorsque les enfants commencent à grandir (>10 ans), ce sont eux qui influencent beaucoup la décision des parents ; ils veulent des endroits où ils pourraient nager, danser : «Mes enfants me disent qu ils s ennuient dans un beau Riad appartenant à la famille dans la région de Marrakech alors que Page 52

53 moi ça me convient parfaitement». Le critère de base devient : «Des endroits où les enfants vont s amuser». Connaissance de l arrière pays : Il y a une méconnaissance totale de l arrière-pays ou de certaines zones touristiques citées par les touristes étrangers telles les cascades d Ouzoud, Imilchil, etc. Image du tourisme au Maroc : «Nous savons que nous avons un beau pays, mais ce sont les touristes étrangers qui en profitent. Les cinéastes viennent même pour tourner des films à Ouarzazate que nous on n a jamais vu!». «Si on n avait les moyens, nous aussi on aimerait bien être à la place de ces touristes». «... On ne peut aller que dans des endroits où on trouve des appartements à louer parce que l hôtel est trop cher...». «La préparation du voyage de vacance ne se fait pratiquement jamais à l avance. C est toujours quelques jours avant ou alors le jour même». «Nous quand on arrive à Ifrane, on est sollicité par des gens qui s occupent de location à l entrée...» Prédisposition au voyage dans l arrière pays : Toutes les femmes sans exception ont dit avoir été séduites par ce genre de voyage dans ces zones là : «...Il parait que c est même devenu à la mode...». «Si des touristes viennent de pays lointains, ça veut dire que c est quelque chose qui est à voir». Toutefois les participantes ont précisé «qu il faudrait aussi qu il y ait un minimum de confort et des distractions pour les enfants». Freins au voyages en général : Le frein matériel apparaît la seule et unique raison qui empêche les familles de voyager : «...Le prix des hôtels, le prix des appartements...» ; «Lorsque la famille n a pas de moyen de transport c est encore un handicap.» ; «... S il y avait les moyens, nous on quitterait chaque week-end Casablanca pour aller à Marrakech ou Benslimane,...» Freins au voyage dans l arrière pays : «Tous les voyages demandent de l argent». Le premier frein reste toujours les moyens. Le deuxième frein reste : la recherche d un peu de confort dans ce genre d endroits : «...Je peux passer des vacances avec ma famille dans n importe quelle zone s il y avait par exemple le style des village de vacances de l ONE partout? ce serait super...». Le troisième frein est la méconnaissance des endroits où l on peut aller : «...Sur une chaîne égyptienne à la T.V, je vois de temps en temps des spots publicitaires pour faire connaître le pays au citoyen...». Les attentes : - Equiper l arrière pays d une infrastructure hôtelière à la portée du citoyen - Faire connaître ces régions à travers les médias pour que les gens aient envie d y aller... Selon le Monteur des Voyages, le nature des voyages de vacances des Marocains se répartit comme suit : Page 53

54 - vacances au bord de l eau (mer ou lac) 36,4% - vacances en ville 31,3% - détente à la campagne ou à la montagne 10,6% - circuits en autocar ou en voiture 9,3% - occasions spéciales, visites à la famille, événement festif 7,5% Lors des séjours à la campagne, les principales activités pratiquées sont (le total est % est supérieur à 100% car il y a généralement plusieurs activités pratiquées) : - randonnées et promenades 48,3% - visites d amis et de relations 46,1% - découverte de paysages 44,6% - ne plus penser à rien 36,1% - relaxation 23,1% - amusement 19,1% - hospitalité 12,2% - vie sociale, soirées 9,5% - visite de sites intéressants 8,1% 2.4 RECAPITULATIF DE LA DEMANDE La demande en tourisme rural est très forte de la part de 2 catégories de clientèles : - les touristes étrangers en séjour - les résidents des agglomérations urbaines LES TOURISTES ETRANGERS EN SEJOUR 59% circulent en zone rurale pendant leur séjour, et 86% des 41% qui ne l ont pas fait seraient intéressés de le faire. Mais il ne s agit encore pour la très grande majorité que de transit entre les centres urbains. A part les quelques à randonneurs de montagne dans l Atlas, et les quelques à circuits dans le Grand Sud, la plupart des touristes étrangers ne font que traverser la campagne sans s y arrêter ou du moins sans y faire de dépense significative. Ainsi, les principales excursions vendues par les opérateurs touristiques d Agadir sont la visite de la ville, la journée aller retour à Marrakech ou à Essaouira, la ½ journée ou la journée à Taroudant et/ou Tafraout, la journée de randonnée en 4x4. Page 54

55 Et il en est de même au départ de Marrakech, où les principales excursions proposées sont la découverte de Marrakech, la visite des souks ou des extérieurs, la journée à Ouazazate ou à Essaouira, la ½ journée dans l Ourika. D un coté comme de l autre, les excursions et les circuits proposés ne laissent aucune place ou que très peu de place à une véritable consommation touristique rurale, et en tout cas aucune à un séjour même bref (1 nuit) en milieu rural. La demande est forte, mais elle ne rencontre aucune offre suffisamment structurée. De ce fait, les opérateurs touristiques eux-mêmes sont peu enclins à élargir leur offre ; certains déclarent même que cette offre s est plutôt réduite au cours des dernières années. En conséquence, l objectif serait de porter le nombre de consommateurs effectifs de tourisme rural parmi les touristes étrangers des quelques à actuels, à environ 1,3 millions en 2010, soit 10 fois plus LES RESIDENTS DES GRANDES AGGLOMERATIONS Il existe une réelle attente des urbains pour des séjours à la campagne ou à la montagne (10,6% des départs en vacances, soit environ départs), tout du moins de la part de ceux dont les revenus le permettent. Mais là encore, c est l offre qui fait défaut. Elle est soit trop cher, soit de qualité insuffisante, soit les deux à la fois, pour être attractive. Le potentiel de séjours et/ou de consommations significatives des résidents en zone rurale est important et devrait croître avec l élévation des niveaux de vie. Une augmentation annuelle de 3% du nombre de séjours touristiques liée à cette élévation des niveaux de vie et à la croissance économique ferait passer ceux-ci des 8 millions estimés en 2000 à 9,75 millions en Comme pour le tourisme étranger, la mise en marché d une offre mieux adaptée aux besoins serait susceptible de faire évoluer très rapidement la part des consommateurs de tourisme rural. Si celle-ci passe des 5% estimés actuellement à 15%, le nombre de consommateurs résidents de tourisme rural passerait de à EN RESUME C est principalement l absence d une offre adaptée à la demande qui est le frein majeur au développement du tourisme rural, tant pour la clientèle potentielle étrangère que pour la clientèle potentielle nationale. Page 55

56 Sous réserve que l on lève le verrou de l offre, les objectifs en matière de consommation de tourisme rural à l horizon 2010 pourraient être les suivants : RUBRIQUES SITUATION ACTUELLE OBJECTIF 2010 Touristes étrangers à Marocains résidant à l étranger Environ Touristes nationaux Environ Total Environ Le nombre de touristes consommant en zone rurale pourrait plus que quadrupler d ici Les nationaux resteraient dominants, mais les étrangers s en rapprocheraient. Les deux clientèles étrangère et nationale sont d ailleurs complémentaires géographiquement : si la demande potentielle étrangère s exprime et s exprimera principalement au sud d une ligne imaginaire reliant Essaouira, Marrakech, Errachidia (bien qu un rééquilibrage progressif devrait intervenir en faveur du Nord avec les nouveaux programmes balnéaires), la demande nationale est déjà très forte et devrait le rester pour une zone tant émettrice que réceptrice délimitée artificiellement par le triangle Casablanca, Tanger, Nador. Page 56

57 3. L ANALYSE DE L OFFRE POTENTIELLE Afin de cerner au mieux le potentiel du tourisme rural au Maroc, l offre a été présentée dans un premier temps au niveau national en trois volets : le volet naturel, le volet culturel, et les équipements. Puis il a été procédé à une analyse détaillée des ressources potentielles au niveau régional, niveau qui semble le plus pertinent pour une exploitation touristique. 3.1 LE POTENTIEL DE TOURISME RURAL «NATUREL» (Cf. carte n 2 : Sites et aires naturels) Le Maroc occupe une situation géographique particulière et constitue un lien entre le continent européen et le continent africain. Il bénéficie d une double façade maritime atlantique (environ km) et méditerranéenne (500 km) ; il fait partie du Maghreb, domaine géographique isolé des entités voisines, par la Méditerranée au nord, par l'océan Atlantique à l'ouest, par le désert du Sahara au sud et au sud-est. Le Maroc est entièrement soumis à un climat de type tempéré à pluviosité concentrée sur les mois froids ou frais de l'année (de l'automne au printemps). La grande extension latitudinale du Maroc, l'importance des façades maritimes et la puissance du relief font que les éléments du climat présentent une grande variation géographique. La variété des climats explique le passage d'un contexte forestier au nord à la steppe à l'est, au sud et sur les sommets montagneux. Des écosystèmes particuliers de superficie beaucoup plus réduite (dunes sableuses, escarpements rocheux, zones humides, milieux salés) introduisent à leur tour une importante diversité biologique. La principale richesse végétale est représentée par la forêt qui couvre actuellement 5 millions ha dont 4,5 millions ha de forêt naturelle. Une bonne partie de l'espace marocain est représentée par des montagnes, sous la forme d'un domaine élevé de km d extension d Ouest en Est. Les massifs montagneux sont nombreux et bien individualisés avec des sommets aux formes lourdes ; par contre, les pics et les aiguilles sont rares ; le bâti est souvent formé de roches dures, ce qui explique les pentes fortes et les paysages cloisonnés. Page 57

58 L'environnement marocain se caractérise par la diversité biologique et la grande richesse de la flore et de la faune, malgré la grande extension des climats arides et désertiques (93% du territoire) et malgré la pauvreté de nombreux sols. On remarque par ailleurs un fort endémisme et une grande richesse de la faune, dont un grand nombre d'espèces sont menacées. Des sites précieux multiples se caractérisent par leur variété écologique et la qualité du paysage. C est notamment le cas des secteurs montagneux, des littoraux et des zones humides. Les chiffres impressionnants d espèces relevés dans les études ne reflètent hélas plus entièrement la réalité actuelle ; bon nombre d'espèces animales et végétales ont déjà disparu ou sont devenues très rares et vulnérables, justifiant par là une politique de protection et de gestion rationnelle, fondée sur le principe de valorisation. Les richesses naturelles diversifiées et souvent menacées du Maroc lui confèrent une responsabilité internationale et nationale à assumer ; ce qui lui impose le devoir d assurer la pérennisation des richesses qui composent ce patrimoine pour le bénéfice des générations futures. L exploitation touristique est sans doute le moyen le plus immédiat pour assurer la valorisation et donc la préservation de ces ressources, tant que cette exploitation est réalisée avec les précautions nécessaires LA DIVERSITE ECOLOGIQUE Le Maroc est l'un des pays les plus originaux des points de vue géographique, climatique et écologique et, par voie de conséquence, parmi les plus intéressants pour l exploitation touristique écologique. Plusieurs facteurs se sont conjugués pour offrir cette diversité floristique, faunistique et paysagère, sans égale dans le bassin occidental de la Méditerranée : le passage rapide des hauteurs enneigées de l'atlas, à plus de 4000 m, aux espaces arides et chauds des oasis et hamadas désertiques et l extrême diversité du climat, avec un écart pluvial pouvant atteindre 2000 mm entre le nord et le sud ; la présence d une double façade maritime atlantique et méditerranéenne ; les contrastes géologiques (affleurements de socle, espaces volcaniques, couvertures sédimentaires siliceuses et calcaires, grandes plaines alluviales, zones sableuses littorales), minéralogiques (large éventail de minerais, des roches archéennes très anciennes, des épandages volcaniques récents) et stratigraphiques (sites du Pléistocène et du Quaternaire d une grande richesse avec notamment des grottes préhistoriques uniques). la variété des sols, avec des restes de paléosols et des sols de plaine fertiles et spécifiques comme les "tirs". La combinaison de tous ces facteurs a engendré une diversité très grande des milieux : diversité physionomique des formations végétales : forêt, matorral, steppes ligneuse et graminée, Page 58

59 diversité écologique des habitats : prairie, culture, boisement, parcours, escarpements, mares (daya) et lacs (aguelmam), lagunes et baies littorales, milieux salés, erg saharien, reg caillouteux, hautes montagnes, plateaux arides, hauts plateaux asylvatiques et froids, gorges profondes, grottes, etc. diversité paysagère des sites : montagne rifaine découpée et puissante, haut plateau moyen - atlasique tabulaire et verdoyant, plaine littorale cultivée, infinie étendue saharienne désertique, dôme volcanique sombre, roche rouge, roche verte, roche claire et roche noire des Atlas, manteau végétal des chênaies et dénuement des faciès tabulaires, bleu de l'océan et ocre du Sahara, etc. diversité biologique des biotopes : richesse exceptionnelle pour la flore avec un des plus forts taux d'endémisme de toute la région euro-méditerranéenne, richesse incomparable pour les reptiles, richesse élevée pour les mammifères et oiseaux. Le Maroc comptabilise à peu près 4000 espèces de plantes vasculaires (940 genres et 135 familles) et 550 espèces de vertébrés. Ce sont les régions les plus septentrionales, en particulier les massifs montagneux du Rif et des Atlas et les plaines littorales qui sont globalement les plus riches en espèces. La grande diversité des habitats qui y sont représentés (forêts, steppes, cultures, zones humides...) en font de véritables "réservoirs génétiques". Suivent, en partie pour les mêmes raisons, mais aussi à cause de leur situation géographique charnière, les secteurs plus méridionaux du littoral et de l'anti-atlas où s'interpénètrent les faunes d'origine septentrionale et celles d'origine saharienne et tropicale. Plus de 20% des plantes vasculaires marocaines sont des endémiques. Ce taux exceptionnel pour la région méditerranéenne, s'accroît significativement si l'on se limite aux plantes rares dont plus de 40% sont des endémiques. Les oiseaux comptent plusieurs espèces endémiques au niveau subspécifique. Les Mammifères en comptent 6, ce qui correspond à un taux d'endémisme équivalent ou supérieur à celui des pays méditerranéens les plus riches à cet égard. Les Amphibiens et les Reptiles battent tous les records, avec pas moins de 22 espèces endémiques au Maroc sur un total de 104 espèces. Quelques végétaux vasculaires ont probablement disparu et plusieurs plantes parmi les plus rares sont menacées de disparition à travers tout le territoire. Chez les animaux, ce sont les espèces les plus remarquables et les plus spectaculaires du patrimoine naturel marocain qui ont disparu ou sont le plus en danger (19 espèces définitivement éteintes et 34 gravement menacées de disparition à court terme, environ 120 espèces de vertébrés vulnérables). L objectif de protection est donc primordial. Mais seule une gestion accompagnée d une valorisation peut permettre d atteindre l objectif de conservation. Le tourisme écologique offre cette opportunité L OFFRE DU TOURISME «ECOLOGIQUE» ET DE «NATURE» Page 59

60 L offre du tourisme rural est potentiellement variée : tourisme écologique ou de nature, sports de montagne, tourisme thermal, de cure et de repos. Le tourisme international de nature et les sports de montagne sont actuellement les plus développés et sont souvent intimement liés. Les sports de montagne comprennent la randonnée, le ski de fond, la pêche sportive, la spéléologie et divers sports aquatiques. Par contre le tourisme national rural est beaucoup plus un tourisme de repos et de détente, dans des montagnes de basse et moyenne altitude, à proximité de points d eau accessibles. Comme le tourisme écologique doit être intégré dans son environnement, la formule de logement la plus adaptée est le gîte chez l habitant. Cette formule a eu un succès certain dans le Haut Atlas central, zone du projet réalisé dans le cadre de la coopération avec la France. Mais globalement, le nombre de gîtes d étapes reste faible, en comparaison avec l immensité des régions de montagne. Les refuges de montagne sont une autre alternative. La troisième est représentée par les bivouacs. Ces refuges d altitude sont surtout en grand nombre dans le massif du Toubkal et sont gérés par le Club Alpin Français. Les bivouacs et campements mobiles génèrent parfois des dégradations d effet très négatif, d autant plus qu ils ne profitent que très peu aux populations locales. Concernant le tourisme écologique, les milieux réellement sauvages et vierges de toute présence humaine n'existent plus au Maroc. L'espace nature qui est toujours très présent en particulier pour les montagnes ou sur les franges pré-sahariennes, est un espace exploité par les populations rurales et de plus en plus par les citadins. D ailleurs, les formes d exploitation des milieux, avec tout le patrimoine qui s est constitué dessus, sont très souvent à l origine de la beauté des sites et de l intérêt qu ils représentent pour le touriste. Le potentiel «nature» est très varié. Il comprend à la fois des sites à valeur paysagère d observation rapide, des circuits panoramiques, des sites sportifs et des sites d intérêt biologique favorables pour le développement de l écotourisme. Les sites naturels isolés sont des pôles d attraction, que les touristes visitent à l occasion d un transfert entre deux destinations successives (exemple de l arrêt paysage d Ito, à l occasion d un voyage entre Meknès et le Tafilalt), ou au cours d excursions rapides à partir de leur lieu de séjour (exemple de la visite de l Oukaïmeden, à partir de Marrakech, ou d Imouzzer Ida ou Tanane, à partir d Agadir). Les circuits panoramiques et de découverte relient des sites célèbres et sont visités en groupe, en autocar ou en individuel en 4x4. Le Maroc sud-atlasique, avec les vallées du versant sud (Dadss, Mgoun, Todrha), les ksours et palmeraies des oasis présahariennes, les gravures rupestres et les dunes, sont les principales curiosités qui constituent les attraits pour le touriste. Les sites sportifs sont essentiellement l apanage de la montagne. On distingue de nombreux sites d escalade sur des parois rocheuses (plus particulièrement dans le Haut et l Anti-Atlas), des stations de ski alpin ou de ski de fond (Haut Atlas de Page 60

61 Marrakech, région d Ifrane, Bou Iblane), des rivières exploitables pour le rafting et le canyoning (Haut Atlas central et Moyen Atlas oriental), des rivières pour la pêche sportive (surtout dans le Moyen Atlas oriental) et de nombreux gouffres, grottes et avens pour la spéléologie. Le potentiel spéléologique est riche et diversifié et se prête à un tourisme sportif, limité à des initiés, du fait du retard dans l équipement des sites et du caractère très difficile de certains parcours. Le site le plus fameux est sans doute celui de Friouato et de la Daya Chiker, en bordure du Tazekka. De nombreux attraits touristiques s intègrent d ailleurs à la ressource que représente la spéléologie. La dorsale calcaire du Rif (région de Chefchaouen) comprend de nombreuses cavités, encore peu parcourues. Le Haut Atlas d Azilal et le Haut Atlas atlantique possèdent un potentiel important. Dans les Bni Snassen, la grotte du Chameau a été équipée, par le Ministère du Tourisme. Les circuits panoramiques, les activités sportives et les visites de sites naturels constituent une première voie dans le développement des régions à faible potentiel productif, mais possédant des atouts naturels indéniables. Mais l écotourisme véritable va plus loin, puisqu il fonde le développement écologique et social de certaines régions sur la participation et l implication du touriste dans l effort de protection et dans l objectif de développement LES SITES ET ZONES A POTENTIEL D ECOTOURISME. L étude des Aires Protégées avait permis d évaluer l état actuel des milieux naturels marocains, par la distinction des grands types d'ecosystèmes, des espèces rares, endémiques et du degré de menace qui les concerne (Plantes, Mammifères, Oiseaux et Reptiles). Elle avait aussi identifié un réseau national d'aires protégées, constitué d'un total de 168 Sites d'intérêt Biologique et Ecologique ( SIBE ) répartis sur 154 unités spatiales différentes, dont 6 parcs nationaux, 2 parcs naturels et 146 réserves naturelles dont, 108 en domaine continental, et 38 couvrant le domaine littoral. Ces divers SIBE sont des centres d intérêt pour le développement du tourisme. Mais ils se prêtent plus ou moins à une exploitation touristique, selon leur localisation géographique d une part et du degré de menace de dégradation qui les concerne, pouvant imposer dans quelques cas, un statut de protection totale et interdisant par voie de conséquence toute forme de visite. On distingue entre différents types de SIBE qui ont des statuts particuliers. Le potentiel se répartit entre : 3 PARCS NATIONAUX existants: PN du Toubkal ( ha), PN du Tazekka ( ha), PN du Souss Massa ( ha). 2 PARCS NATIONAUX en création : PN d Al Hoceima ( ha), PN du Haut Atlas Oriental ( ha). 1 PARC NATIONAL identifié : PN de Dakhla ( ha) Page 61

62 2 PARCS NATURELS en création : PN de Talassemtane ( ha) et PN d'ifrane ( ha) Un grand nombre de RESERVES. Un total de 146 SIBE fut considéré comme devant relever d'une qualification de "Réserve". La moitié de ceux-ci concerne des écosystèmes forestiers, en général de montagne, le reste se répartissant principalement entre des SIBE spécifiques aux zones humides de l'intérieur (une quarantaine) et aux secteurs littoraux (une quarantaine). L'ensemble des Réserves ainsi délimitées couvre une superficie de plus de 1 million d'hectares, la plus petite étant de quelques hectares (plan d'eau) et la plus grande atteignant les ha en zone désertique. La répartition bioclimatique des SIBE recoupe de manière assez identique la distribution des bioclimats à l'échelle du pays. Tous les types d'écosystèmes naturels marocains sont représentés dans ce réseau et 85 % d'entre eux sont représentés dans les huit Parcs Nationaux et Naturels, ce qui en fait des concentrés de la diversité marocaine et explique tout l intérêt de leur exploitation touristique, comme destinations principales, mais sans oublier l exigence des précautions nécessaires, notamment en terme de capacité de charge. L'ensemble des milieux naturels composant la grande diversité du patrimoine marocain a été pris en compte au sein du réseau de SIBE, et les plus beaux et les plus dynamiques de ceux-ci constituent l'armature même du dispositif qui avait été classé prioritaire. Le Parc National Le contexte marocain ne se prête pas aisément à une application stricte du statut de Parc National comme l'entend la nomenclature internationale. Les milieux naturels y sont en effet insuffisamment vierges, le plus souvent soumis à de fortes pressions anthropiques. Un zoning interne est donc indispensable pour promouvoir une véritable gestion patrimoniale qui puisse réellement préserver les richesses naturelles du site et conserver de véritables espaces de nature. Trois types de zones internes subdivisent le périmètre du parc : Zone Naturelle Protégée (ZNP) - Sanctuaire Naturel Géré (SNG) - Zone de Gestion des Ressources Naturelles (ZGRN). En plus, une zone périphérique peut venir compléter le dispositif de gestion. Le Parc Naturel Lorsque les situations sont trop limites, avec des niveaux d'exploitation de la ressource naturelle relativement élevés ou bien une forte occupation de l'espace, il a été proposé que soit retenue pour assurer la sauvegarde des richesses naturelles présentes, la création de Parc Naturel, d'une part pour se mettre le plus possible en conformité avec la nomenclature internationale et d'autre part pour que soit adoptée une stratégie plus horizontale que pour un parc national, qui puisse offrir une réponse plus optimale à l'enjeu de conservation-développement. La structure mise en place se fonde elle aussi sur la législation existante, avec un zoning identique à celui du Parc national, mais sans zone périphérique. Page 62

63 La Réserve Naturelle Le qualificatif de Réserve Naturelle est très bien adapté au contexte marocain, dont l'une des spécificités est la très forte occupation de l'espace par l'homme et l'exploitation soutenue des ressources naturelles, deux facteurs qui aujourd'hui cantonnent les milieux naturels réellement "sauvages" sur des superficies excessivement réduites. La réglementation de ce type de réserve y autorise certaines activités d'exploitation de la ressource, mais dans le cadre d'un contrôle très strict et lié aux modalités d'un plan de gestion sur le long terme LA GESTION ET LA VALORISATION ECOTOURISTIQUE DES SIBE Les scénarios de gestion proposés pour les SIBE ne s'appuient donc pas sur l'établissement d'un "enclos", isolé des agressions du monde, mais sur la structuration d'un "ESPACE", en fonction d'un zoning par objectifs qui puisse distribuer rationnellement les différentes vocations retenues, au sein d'un ensemble intégré au contexte local, tant écologique que humain et économique. L un des rôles des SIBE est le maintien des sites de récréation : les milieux naturels sont des lieux de villégiature, devenus indispensables à l'épanouissement du citadin. L'aire protégée trouve là une de ses fonctions sociales les plus classiques. L autre rôle est la constitution de sites éducatifs, grâce au laboratoire vivant, dont l'observation constitue un acte pédagogique très formateur et largement complémentaire des activités scolaires. La science et la recherche consacrées aux disciplines naturalistes de l'écologie, sont demandeuses en espace naturel, dont la non altération peut servir de référentiel d'étude. Il faut de même citer les travaux consacrés aux relations traditionnelles homme-nature, dont les parcs et réserves sont souvent les derniers témoins. La valorisation la plus immédiate pour une aire protégée peut s'appuyer sur l exploitation scientifique, pédagogique et touristique du site. Ces types d'activités pour être compatibles avec les objectifs de conservation doivent s'inscrire dans une logique d'aménagement et de gestion, et donc s'intégrer au dispositif de protection. En ce qui concerne l'activité touristique, un travail préalable d'analyse et de planification est indispensable pour définir une stratégie adéquate et surtout fiable sur le long terme. Les perspectives actuelles de l'ecotourisme sont à prendre en compte à ce niveau. 3.2 LE POTENTIEL DE TOURISME RURAL «CULTUREL» ELEMENTS METHODOLOGIQUES Page 63

64 La nouveauté de l intérêt porté à la question du «patrimoine culturel et historique» en milieu rural fait de la recherche sur l offre touristique dans ce milieu une entreprise pleine d embûches. En effet, nombreux ont été les interlocuteurs et les chercheurs qui ont avoué l insuffisance ou l inexistence de l information pour le milieu rural ; ou bien, si elle existe, elle est rarement rurale et bien souvent traitée à partir des grands centres urbains. Les sources utilisées sont variées et proviennent de différents départements ministériels, recherches académiques et études commandées. C est ainsi qu on a eu recours au Ministère de la Culture et de la Communication, en particulier à la Direction du Patrimoine et à l Institut National des Sciences de l Archéologie et du Patrimoine, pour dresser un inventaire relatif aux deux volets de l étude ; le patrimoine bâti et les sites historiques et archéologiques. L inventaire général des monuments historiques et des sites (non publié) bien que se voulant exhaustif n est pas encore terminé et comporte, dans l état actuel, des erreurs de localisation qu il a fallu corriger et des répétitions qu il a fallu éliminer. Néanmoins, cet inventaire a été un complément important d information dans la collecte des données sur le patrimoine bâti et les types d habitat. Par contre, pour les sites historiques et archéologiques, l information académique est plus abondante et beaucoup plus complète. Ce qui a permis de distinguer trois périodes : la période préhistorique (avec une répartition des sites sur l ensemble du territoire), la période de l antiquité (avec une concentration des sites sur le quart extrême nord ouest du pays) et la période islamique (avec de nouveau une diffusion des sites à travers le pays). Le classement de certains sites historiques et archéologiques dans la rubrique rurale n est pas sans poser quelques problèmes. A titre d exemple, peut on considérer des sites comme Lixus situé à quelques kilomètres de la ville de Larache comme relevant du milieu urbain? Le même principe s applique au couple Volubilis - Moulay Idriss. Néanmoins, dans les deux cas les sites antiques relèvent de communes rurales. Dans la rubrique savoir faire traditionnel, on s est contenté de rassembler le maximum d information, avec encore une fois, des contraintes qui n ont pas pu être dépassées. Parmi les lacunes non résolues, par manque de temps, figure celle de dresser un tableau complet du tissage traditionnel en milieu rural. Seuls quelques éléments d information, hélas dispersés, comme pour la région de Bzou et le Pré-Rif, ont pu être rassemblés. Aussi s est on limité à la réalisation du tapis au Maroc. La carte des implantations laisse apparaître une prédominance du savoir faire amazigh (berbère) et, par voie de conséquence, les régions de montagnes dans le domaine du tapis. Au total ce sont quelque vingt quatre grands types de tapis qui sont représentés dans ce document. Pour ce faire, on a utilisé un seul document (Khatibi A. & Amahan A. (1994) qui fait état du tapis en milieu rural suivant les tribus ou fraction de tribus. Cette information sur le tapis en milieu rural a été couplée avec les grandes régions de parlers au Maroc, pour faire ressortir le lien entre le tapis rural et le parler amazigh. Page 64

65 Dans le même ordre d idée, s est fait sentir la nécessité de répertorier les huileries traditionnelles qui constituent une composante essentielle de la culture marocaine, méditerranéenne et universelle, puisque l olivier est cité dans le Coran et le rameau de l olivier est le symbole de la paix, sans oublier l engouement de plus en plus marqué pour la consommation de l huile d olive. Il serait intéressant de faire inclure ces huileries dans les circuits du Pré-Rif avec dégustation et points de vente. Un tel projet nécessiterait une étude plus poussée qui inclurait une enquête sur le terrain et pas seulement la consultation de la documentation existante. Pour la poterie, deux sources paraissent concordantes même si elles datent de la deuxième moitié des années quatre vingt. L une a été réalisée par deux chercheurs allemands, l autre par un enseignant-chercheur marocain spécialiste de la poterie. Afin de mettre à jour la documentation, des contacts directs ont été établis avec ce professeur pour éliminer les centres qui ne sont plus fonctionnels et pour fixer le seuil à partir duquel un centre de poterie mériterait le détour. N ont donc été retenues que les localités où exercent plus de trois potiers. La cartographie met aussi l accent sur les aspects régionaux de la poterie marocaine, à savoir que la poterie est une activité essentiellement féminine dans le Rif et le Pré-Rif, alors que dans les autres régions du Maroc elle est masculine, et rarement mixte. L une des grandes animations et originalités de la vie en milieu rural marocain réside dans sa structure commerciale à travers les souks ruraux hebdomadaires. Le souk (marché) est un lieu de rassemblement commercial, donc d échange, qui combine deux variables, l une temporelle, l autre spatiale. Il peut être un lieu de contact entre des régions (ou tribus) à économies différentes, comme il peut avoir lieu au sein d une seule région (ou tribu). En tout cas, c est l une des manifestations majeures de la vie rurale marocaine par les types de produits échangés et les types de services offerts. Pour ce faire, une typologie indique d une part les grands et petits souks, et d autre part ceux qui revêtent un intérêt certain pour le visiteur. De plus, il a été mentionné une spécificité propre à la région d Al-Hoceïma, les souks de femmes (où l accès est interdit aux hommes!). Pour dresser cette carte, trois documents ont été nécessaires ; un ouvrage qui couvre l ensemble des souks du nord du Maroc (nord de l oued Oum er Rbia) plus les travaux de thèses (non publiées) pour les pays Haha et Chiadma et pour le Souss. Enfin, le milieu rural connaît une animation exceptionnelle avec les moussems. Phénomène social profondément enraciné dans la société et la culture marocaines, le moussem continue d être une manifestation très vivace, mobilisatrice et pleine de couleurs. Cette manifestation trouve son origine dans le mouvement maraboutique, dans la tradition des souks (marché rural hebdomadaire) et dans les rites agraires du monde méditerranéen. C est dire que la célébration d un saint revêt une importance particulière en milieu rural. Outre son caractère sacré, cette célébration accorde une place de choix à la récréation et aux distractions, du reste très limitées dans les campagnes. Se déroulant le plus souvent à la fin de l année agricole, donc coïncidant avec les vacances d été, le moussem fait figure de lieu de fréquentation du tourisme national par excellence qui, certes, varie selon les régions et les groupes sociaux. Au total, plus de 700 moussems se tiennent au Maroc, presque autant que les souks. Certains moussems ruraux, les plus grands d entre eux, connaissent une grande fréquentation citadine. Les sources d information ont été basées sur le Page 65

66 document du Ministère de l Intérieur (1994), «Programme national des manifestations touristiques et culturelles : moussems, foires, expositions et semaines touristiques» et sur l ouvrage de M. Berriane (1992) «Tourisme national et migrations de loisirs». Les grands moussems qui rassemblent plus de personnes ont été séparés de ceux de moindre importance. Le document permet de dégager la corrélation entre les fortes densités de populations rurales et la concentration des moussems. En général, les régions les plus densément peuplées ont plus de demande potentielle en moussems, malgré quelques exceptions. Ceci n est pas sans rappeler la répartition des souks. Par la même occasion, une attention particulière a été accordée à d autres manifestations plus récentes, à caractère rural, sous la rubrique autres activités culturelles. La tâche n a pas été aisée puisqu il a fallu trancher sur l opportunité d inclure ou de ne pas inclure certaines manifestations à caractère rural mais se tenant dans des centres classés comme centres urbains. C est notamment le cas pour la fête des pommes à Midelt, la fête des dattes à Erfoud et le concours des labours à Souk Larba. Aussi, vu le caractère rural partiel de ces centres et/ou les liens de ces manifestations avec le milieu rural, il a été jugé bon de les inclure LES COMPOSANTES DE L OFFRE CULTURELLE Les sites historiques et archéologiques (cf. carte n 3 : sites historiques et archéologiques) Les sites d intérêt préhistorique sont dispersés à travers le pays. On relève, cependant, une plus forte concentration dans le Haut Atlas Occidental et les régions pré sahariennes. Par contre il y a une quasi absence dans le nord en général, et dans la Péninsule Tingitane en particulier. La dispersion des sites est aussi valable pour la période islamique. Néanmoins, il se dégage une richesse particulière pour la Péninsule Tingitane et la côte méditerranéenne entre Tétouan et Al-Hoceïma. Si l infrastructure routière permet aisément l accès aux sites de la péninsule, il est certain que la route transméditerranéenne, en cours de réalisation, permettrait un accès vers ces sites (à l est de Tétouan) dans le futur. Enfin, pour ce qui est de la période antique, on remarque l extrême richesse de la Péninsule Tingitane et le Rharb. La concentration des sites se fait dans une espèce de triangle dont les trois sommets sont Tanger, Meknès et Rabat. Au total on retient l importance de l extrême nord du pays pour les sites antiques et islamiques (étant donné les liens tissés avec le monde méditerranéen en général et la Péninsule Ibérique en particulier) qui pourraient donner lieu à des circuits combinés avec d autres centres d intérêt Le tissage et les parlers Page 66

67 (cf. carte n 4 : Parlers et tissage) Comme cela a été souligné dans la présentation méthodologique, il n a pas été possible de faire état de tout le tissage et celui-ci n est appréhendé qu à travers le seul tapis. Le tapis rural ce concentre essentiellement dans les régions de montagne, le Moyen Atlas, les Pays Zaian et Zemmour, le Haut Atlas et l Anti Atlas. La deuxième constatation est que ces régions sont de parler amazigh (berbère). Ainsi, pour le tapis rural, on peut distinguer entre des régions dont le tapis est plus écoulé parce que moins enclavées et connaissant déjà une fréquentation touristique importante comme le Haut Atlas et, surtout, le Moyen Atlas Occidental, et celles dont le tapis est moins diffusé parce que se trouvant dans des régions excentrées comme le Moyen Atlas Oriental et l Oriental La poterie rurale (cf. carte n 5 : La poterie rurale) La poterie est également très diffuse à travers le pays, à l exception des Hauts Plateaux de l Oriental, le Moyen Atlas et le Haut Atlas Oriental. Y-a-t-il ici une corrélation entre l absence de poterie et le genre de vie nomade et semi-nomade d autrefois? L intégration de la poterie dans les produits touristiques permet de ce fait d introduire d intéressantes considérations sur l évolution des cultures et des communautés rurales. Il y a également un lien entre le genre et la répartition spatiale de cette poterie. On relève ainsi des ateliers où les artisans sont surtout des femmes : ces ateliers se trouvent pour l essentiel dans le Rif et le Pré Rif, ce qui renvoie au rôle joué par la femme dans les systèmes économiques ruraux de la région. Partout ailleurs la poterie est surtout le fait des hommes, ce qui met davantage en valeur le Rif et Pré- Rif. Quant aux ateliers mixtes, ils peuvent soit combiner le travail de la matière première par les hommes, alors que la cuisson reste l œuvre des femmes ou inversement, soit que tout le travail est accompli par les femmes tandis que la commercialisation est assurée par les hommes. Il faut enfin noter que certains ateliers ont disparu ou sont menacés de fermeture à cause des bas salaires et de la concurrence excessive des produits en matière plastique ou produits de la récupération. Aussi l inclusion de la poterie dans des produits touristiques est peut être la seule façon de venir en aide à quelques ateliers et types de poterie en danger d extinction Les souks hebdomadaires en milieu rural (cf. carte n 6 : Les souks ruraux heddomadaires) La carte des souks traduit une grande diffusion des marchés ruraux dans le pays. C est en fait une des grandes originalités des campagnes marocaines. Lieu d échange des produits, des services, de l information et de distraction, le souk ponctue la vie en milieu rural au Maroc. Tous les milieux sont concernés aussi bien Page 67

68 les plaines que les plateaux et les montagnes. Plus les densités humaines sont importantes, plus le phénomène des échanges grandit, ce qui explique le vide relatif de certaines régions pour les souks comme les plateaux de l oriental et les régions internes des montagnes. L attrait des souks pour le visiteur n est pas proportionnel avec la taille des souks et à la limite certains souks moribonds comme les souks des femmes (vieille survivance du passé), dans l arrière pays d Al-Hoceïma et dont l accès est interdit aux hommes, ne sont pas dénués d intérêt. Parce que certains souks sont plus typés et donc revêtent plus d intérêt que d autres, ils ont été scindés en deux catégories, quelle que soit leur taille ; ceux qui revêtent un intérêt particulier pour les visiteurs et ceux dont l attrait est moindre Les moussems et autres activités culturelles (cf. carte n 7 : Moussems et autres manifestations culturelles) Les moussems constituent une autre occasion d intense animation en milieu rural marocain. Outre la célébration d un saint à rayonnement local, régional ou national, le moussem est le lieu de récréation et de distraction. Quand il est d importance nationale, parfois même régionale, il draine des foules des coins les plus reculés du pays. Alors le nombre de personnes qui sont présentes lors du déroulement d un moussem peut dépasser les individus. Inversement, quand il est d importance local, son attraction est moins importante. C est pourquoi la distinction a été faite. Faisant figure de lieu de fréquentation du tourisme national par excellence aussi bien à partir du milieu rural qu urbain, il reflète la culture populaire dans toutes ses formes, même s il a un caractère éphémère (un jour pour les petits et sept tout au plus pour les plus grands) et très ponctuel (surtout après les moissons). Comme pour les souks, on relève des vides pour les régions des plateaux de l oriental et les régions internes des montagnes. Pour compléter les manifestations en milieu rural (fêtes des dattes à Erfoud et du cheval à Tissa) ou à caractère rural (concours des labours à Souk Larbaa), mais de création plus récente, une rubrique particulière dénommée autres manifestations culturelles leur a été consacrée. Du reste elles sont peu nombreuses, une vingtaine au total En dernière analyse La première constatation qui se dégage de la documentation sur les potentialités du patrimoine et de la culture est la possibilité de regrouper les implantations en deux ensembles, suivant la diffusion ou la non diffusion spatiale des thèmes représentés. Page 68

69 C est ainsi que les souks et les moussems font partie du premier ensemble. Ils sont partout présents en milieu rural, avec une permanence tout au long de l année pour les premiers, qui peuvent donc être inclus à tout moment dans les circuits touristiques, et une concentration durant l été pour les seconds. Cependant, une mention particulière est à faire pour les souks des femmes, comme une curiosité certaine, dans l arrière pays d Al-Hoceïma. L autre ensemble d implantations laisse penser à une représentation moins diffuse des thèmes représentés. De ce fait, certains pôles régionaux apparaissent privilégiés grâce à la concentration typologique des phénomènes. Pour la poterie, malgré sa large diffusion spatiale, il faudrait retenir la poterie rifaine et pré rifaine très prisée et presque exclusivement féminine. D autres régions, de poterie masculine, sont également à signaler, la côte atlantique entre Casablanca et Essaouira, le Haut Atlas de Marrakech, le Haut Souss et l Anti Atlas, le piémont nord atlasique et, surtout, les Oasis. Pour les sites historiques (périodes antique et islamique) l importance de la Péninsule Tingitane n est plus à démontrer. La densité des sites, la proximité de l Europe et l importance des infrastructures (routière, hôtelière ou autres) font de cette région un pôle important exploitable dans l immédiat. Par contre les sites préhistoriques sont plus diffus avec une mention particulière pour le Haut Atlas et les régions présaharienne et saharienne. Donc ces derniers sites doivent nécessairement être combinés avec d autres thématiques. Par contre pour ce qui est du tapis rural, la prédominance des régions berbérophones de montagnes est forte. Le savoir faire traditionnel berbère dans le domaine du tissage ne se limite pas au tapis (exemple le tissage des handira et des burnous). Mettre l accent sur la découverte du tapis rural (en plus des autres aspects comme le travail du bois, la musique, la danse, l habitat, etc.) est certainement une occasion pour promouvoir le patrimoine berbère de la culture marocaine et en même temps les zones de montagnes. 3.3 LES EQUIPEMENTS TOURISTIQUES EN ZONE RURALE L ACCESSIBILITE (cf. carte n 8 : Réseau routier) Quel que soit le potentiel touristique d une région, il ne peut être valorisé que s il est accessible. La carte du réseau routier montre les efforts à fournir pour placer telle ou telle curiosité ou ressources sur le marché touristique. Avec un réseau de routes nationales, régionales et provinciales d environ km, le Maroc est généralement considéré comme un pays moyennement équipé en infrastructures routières. Mais alors que ce réseau principal assure la desserte des quatre coins du pays, la pénétration des zones touristiques, lorsque le touriste souhaite sortir des chemins battus, est handicapée par la faiblesse du réseau secondaire desservant le Page 69

70 monde rural. La carte qui distingue entre les liaisons principales et les liaisons secondaires met en évidence l effort qui reste à faire pour que de nouvelles zones et de nouveaux gisements touristiques soient valorisés : la pénétration de la montagne (notamment le Haut Atlas et Moyen Atlas oriental et le Rif) et du désert, est très relative. Les autoroutes, voies rapides d accès aux principales régions, se développent et leur réseau se densifie. L objectif planifié de 1500 km d autoroutes en 2010 (dont 700 km sont en activité ou programmés) sera probablement atteint. Les autoroutes concédées et à péage déjà réalisées ou programmées desservent ou vont desservir les principales régions touristiques : le Nord et Tanger-Tétouan, Meknès-Fès et dans un futur proche El Jadida, Marrakech et Agadir. Reste une contradiction à relever. D un côté il est urgent de moderniser et de densifier le réseau routier asphalté afin de pénétrer certaines région à fort potentiel et de l autre il est parfois nécessaire de ne pas trop quadriller en routes certaines campagnes reculées afin de leur garder leur aspect de nature non entamée par la modernité, ce que recherchent certains visiteurs en mal de campagne et de natures authentiques. Mais si cela est réalisable dans la plupart des parcs naturels, il est beaucoup plus difficile de soutenir cet argument dans les vallées reculées des montagnes atlasiques où les populations longtemps isolées ont besoin d un minimum d infrastructures. Avec 15 aéroports dont 11 de standing international, le Maroc dispose d infrastructures aéroportuaires suffisantes pour la desserte des grandes villes et des principales régions touristiques. Le trafic voyageurs international augmente régulièrement et a dépassé depuis la fin des années 90 les 6 millions de passagers par an. Il reste cependant à noter la faiblesse des lignes intérieures et la rareté des dessertes des villes par des lignes aériennes qui ne passent pas obligatoirement par la plate-forme de Casablanca. Des lignes de desserte Fès-Marrakech, Fès-Tanger, Casablanca-Oujda pourraient contribuer à une densification des flux internes et à soutenir le lancement de nouvelles régions touristiques. Parmi les exemples de disfonctionnements qui empêchent le tourisme rural de se développer dans une région comme le Tafilalet, il faut rappeler que la ville d Errachidia, bien que dotée d un aéroport, n est pas desservie par des vols réguliers alors que la demande internationale en tourisme de désert est bien réelle LES MOYENS D HEBERGEMENT L étude des moyens d hébergement ne peut être menée avec détail que pour les types d hébergement classés. Or l hébergement classé ne traite pas des formes d hébergement les plus fréquentées par le tourisme rural. Il aurait été souhaitable, pour les besoins de cette étude, de partir de la capacité offerte, sa structure et sa répartition géographique, afin d en tirer les enseignements nécessaires pour des propositions d actions dans ce domaine. Par manque d informations officielles, on analysera la capacité classée officiellement avant de s arrêter sur celle répondant à la demande du tourisme rural à partir de quelques exemples régionaux pour lesquels Page 70

71 une information a pu être glanée, soit officielle, soit issue de travaux de recherche de géographie. Evolution de la structure des moyens d'hébergement classés (lits) Catégories nombre % nombre % nombre % nombre % 4-5 étoiles , , , ,0 3 étoiles , , , ,8 1-2 étoiles , , , ,8 VVT 900 5, , , ,5 Résidences _ 0,0 _ 0, , ,9 touristiques Total Source: Ministère du Tourisme Sur les lits classés que compte le Maroc aujourd hui, 81% ont été réalisés après 1964, 53% après 1977 (environ 20 ans et moins). C est donc un parc relativement récent et qui a commencé à se développer à partir du Plan Triennal qui avait retenu le tourisme parmi les priorités économiques du pays. Au fil des années, ce parc s est diversifié. En effet, alors qu au départ il était dominé par l hôtel classique de catégories inférieure et moyenne (60% du parc en 1964), la part des VVT et des Résidences Touristiques a augmenté progressivement pour atteindre 31% en Même si par la suite la dernière catégorie n a pas suivi la même évolution. Cependant ces moyens d'hébergement réservent une grande place à l'hôtellerie, et en particulier à l'hôtellerie de luxe. 60,5 % des lits d'hôtels homologués et recensés en 2000 sont classés dans les catégories des hôtels 4 et 5 étoiles et des villages de vacances. L'hôtellerie de luxe (4-5 étoiles) concentre 44% des lits ; la capacité en lits de cette catégorie de luxe a été multipliée par 7 entre 1964 et 2000, et a pris la première place. La capacité des catégories moyennes (3 étoiles) a baissé dans un premier temps (jusqu en 1989) avant de reprendre de l importance en valeur absolue et en pourcentage. Quant aux classes inférieures (1 et 2 étoiles), elles occupaient en 1964 la première place avec 41,4% de la capacité totale. Depuis cette date, elles ont enregistré le plus faible taux d'accroissement toutes catégories confondues et occupaient en 1989 une place assez faible avec 13,3% du total. Aujourd hui elle a repris de l importance et ce à la fois suite à de nouvelles créations et suite à des déclassements. Quasi inexistante vers 1964, puisque, à cette date, un seul établissement de cette catégorie existait à Al Hoceïma (il offrait 900 lits), le village de vacance a connu le plus fort taux d'accroissement et occupe la deuxième place (après la catégorie moyenne des 3 étoiles) après avoir été le troisième type d hébergement en importance en 1989 après les hôtels 4-5 étoiles. Enfin la Résidence Touristique, type d'hébergement nouveau au Maroc, ajoute à la diversité de cette infrastructure. Il convient d ajouter à cette capacité d accueil classée celle non classée, car elle satisfait parfois les besoins du tourisme rural. Aux lits dans les hôtels classés Page 71

72 s ajoutent lits dans les hôtels non classés et emplacements répartis en 96 campings. Reste un dernier mode d hébergement difficile à estimer car ne faisant l objet d aucune statistique. Il s agit de la location chez l habitant et du séjour chez les parents et amis. Lorsqu on tient compte des projets en cours de réalisation on ne peut que relever le fait que la tendance des moyens d'hébergement à privilégier les structures de luxe va se continuer sans grands bouleversements. Une analyse fine de l implantation exacte des moyens d hébergement montrerait que ceux-ci sont quasi exclusivement situés dans des zones urbaines. Il en ressort donc que la structure des moyens d hébergement classés ou inventoriés ne correspond aucunement aux besoins des séjours du tourisme rural. Quant aux structures d accueil qu utilise ce tourisme, c est à dire principalement les gîtes ruraux, elles n ont fait l objet jusqu à ce jour d aucun travail exhaustif d inventaire. Les données détenues par le BDTR estiment à 117 le nombre total des gîtes classés ou non classés et effectivement utilisés. Massif ou région Gîtes classés Gîtes non classés Total Haut Atlas Central (versant nord) Haut Atlas Central (versant sud) Haut Atlas Occidental Moyen Atlas Haut Atlas Oriental Siroua Sargho Zagora Total Source : BDTR Mais outre le fait qu il a été difficile de localiser cette capacité, il semblerait qu il soit difficile de préciser la situation réelle des classements et aucune donnée sur la capacité de ces gîtes n est disponible (une moyenne de 16 lits par gîte est parfois mentionnée). Or, si la localisation ne pose pas de problèmes pour l analyse dans la mesure où cette capacité se concentre pour l essentiel dans le Haut Atlas, la connaissance de la capacité en lits et du classement est indispensable. Par ailleurs, la confrontation de ces donnés avec les résultats de relevés systématiques ne peut que constater que la situation est loin d être claire. Il faut d abord mentionner le problème de la catégorisation puisque selon les régions, les cartes et les sources, on relève au moins 7 catégories d hébergement de ce type que sont le gîte d étape classé, le gîte d étape ayant le label de la GTAM, le gîte d étape non classé, l auberge, le refuge d altitude, le bivouac, le camping. Dans le Haut Atlas Central, un travail de recherche systématique (H. Popp et M. Aït Hamza, 1999) a donné les résultats suivants : Page 72

73 Rubriques Gîtes classés avec label GTAM Gîtes classés sans label Gîtes non classés Auberges Hôtel 3 étoiles Total Nombre d unités Capacité en Chambres Capacité en Personnes La non concordance des sources traduit en fait la réalité d un phénomène qui évolue constamment. Elle démontre la nécessité d un travail d inventaire systématique, de suivi et de contrôle. Ce travail est rendu nécessaire par la diffusion de l hébergement chez l habitant à la suite d initiatives individuelles émanant soit des habitants des régions visitées, soit de personnes étrangères à ces régions. Le cas de l oasis de Skoura illustre ces coups partis. Là aussi un travail de relevé détaillé effectué lors d un stage de terrain par les étudiants du DESS «Développement et Aménagement Régional» de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat illustre le mouvement d investissement des anciennes casbahs du sud par l hébergement touristique (cf. carte n 9 : Exemple d utilisation des Kasbahs par le tourisme rural). L oasis de Skoura abrite plus d une centaine de Casbahs, dont une bonne partie se trouve dans un état de dégradation avancé. Cependant les touristes séjournant en milieu rural sont de plus en plus attirés par le milieu oasien et par l atmosphère qui se dégage de cet habitat en terre. Ce dernier, qui fait l originalité du sud marocain, est dans un premier temps visité, pour ensuite servir de structure d hébergement. 7 unités sont déjà transformées en maisons d hôtes, gîtes d étape et hôtel. Plus de 50 sont visitées régulièrement même si elles tombent en ruines, et 4 sont visitées tout en étant habitées. On peut prévoir que dans les années à venir plusieurs d entre elles seront transformées en hôtels, gîtes, salons de thé, etc. Cette évolution est triplement intéressante. Cet habitat en terre, menacé par l usure du temps sera sauvé s il fait l objet d une valorisation par le biais du tourisme. Le séjour touristique sur place qui relaie le passage rapide, est amené à générer des revenus supplémentaires dont ce milieu oasien a grandement besoin. Ces initiatives sont une bonne base pour le montage d un produit de tourisme rural puisque la population locale est déjà préparée. Il reste que cette évolution a besoin d un accompagnement et d une réglementation urgente car l habitat en terre doit également faire l objet d une protection pour qu il ne perde pas de son authenticité suite à ces nouvelles utilisations. Il y va de la durabilité du tourisme et du patrimoine. Le tourisme rural a besoin de formes d hébergement moins luxueuses, plus légères et implantées en milieu rural. Il est de ce fait nécessaire que cette stratégie de développement d un tourisme rural soit accompagnée d un sérieux travail de conception et de production de moyens d hébergement spécifiques au tourisme rural, labélisés, répartis en fonction des différents types de tourisme à mettre au point et adaptés à ces formes. Page 73

74 3.4 LES RESSOURCES POTENTIELLES PAR REGION ELEMENTS DE METHODOLOGIE L inventaire par région a été mené à partir de pôles choisis en fonction de leur importance actuelle ou future en tant que pôles émetteurs d une demande en tourisme rural et ce en fonction de trois critères : Les principales destinations actuelles du tourisme international (Agadir, Marrakech) Les destinations futures de ce tourisme international comme les 6 principales nouvelles stations balnéaires programmées Les foyers urbains générant une forte demande touristique nationale (Casablanca, Rabat, etc.) Les éléments inventoriés ont été reportés sur des documents cartographiques à grande échelle (1/50.000, 1/ ou 1/ ) avant d être traités sur le plan cartographique aux échelles appropriées retenues par l étude et selon un découpage explicité ci-après. Sauf exception, il n a pas été fait de recherche nouvelle ni de reconnaissance sur le terrain. Les sources d information utilisées sont donc documentaires. Elles sont d origine diverse et peuvent être regroupées comme suit : La documentation officielle détenue par la Direction des Aménagements et des Investissements du Département du Tourisme Rabat. Cette documentation est assez faible et concerne essentiellement des informations globales (et non cartographiables) sur les capacités d hébergement en milieu rural, quelques itinéraires reconnus et balisés et une brochure sur le tourisme de randonnée en montagne. La documentation détenue au niveau régional ou local (Documentation GRIT- Agadir, Documentation des Chambres de Commerce d Industrie et de Services). Les guides touristiques : Guide du routard «Maroc 2001/ 2002», Hachette, Erika Där, 2001 «Marokko - Vom Rif zum Anti-Atlas», Reise Know-How, «Agadir und nördliche Küste», Reise Know-How. Quelques travaux et mémoires universitaires (Le tourisme caravanier à Zagora : essai d évaluation d une activité naissante, Allaoui Brahim, 2000, Université Rabat - UFR Développement et Aménagement Régional ; Le tourisme et l espace au Sudintérieur, cas de Ouarzazate et Errachidia», A. Oujamaa 1999, DES Géographie, Université Rabat, en arabe ; Les possibilités de développement d un tourisme rural dans la vallée du Todgha» M. Aboulkacem 1999, DESS- Géographie, Université Page 74

75 Rabat). Des rapports et des cartes de stages réalisés par les étudiants de DESS de l UFR «Développement et Aménagement Régional au Maroc». Les sites sur Internet : Sites des agences de voyage et sites des hôtels. Les contacts directs avec des administrations locales et certains acteurs locaux. Dans le cas d Agadir, par exemple, ont été contactés les organismes suivants : Délégation du tourisme - Agadir ; Délégation du tourisme Essaouira ; Syndicat d initiative Essaouira ; Syndicat d initiative Agadir ; Syndicat d initiative Marrakech ; Délégation des affaires culturelles Agadir ; Délégation des eaux et forêts Agadir ; Groupement Régional d Intérêt Touristique GRIT - Agadir ; Chambre de Commerce d Industrie et de Services d Agadir CCIS-Agadir ; Université Ibn Zohr Département de Géographie, Agadir ; Chef du service provincial du tourisme (Province Chtouka Aït Baha) Les contacts avec les professionnels. Association régionale des agences de voyages et des transports d Agadir et du Sud ARATAS (Mr Hassan El Kroni : président de l association) ; Parc National Souss Massa (Mr Ribi) ; Coralia Club La Kasbah (Mme Reggiani) ; Club Med ; Gérant d un Gîte d étape (Route du Miel) ; Hôtel Beach Club ; «Association Voyageurs 21», Elisabeth Gay, réseau d information et d échange pour les voyageurs ; les Agences de voyages (Holidays services (Mme Danielle Wolfram) ; Agence FRAM ; Agence HYATT voyage ; Agence Karam voyage ; Sport Travel ; Atlas Tours A partir de ces différentes sources un inventaire aussi complet que possible a été dressé, croisant trois réalités différentes : Des itinéraires reliant des sites et étapes déjà fréquentés car ils sont soit programmés par des hôtels ou des agences de voyages, soit testés et proposés par des guides touristiques vendus dans les librairies ou fréquentés par des guides locaux. Des itinéraires reliant des sites et étapes non mis en valeur par une fréquentation officielle ou officieuse ou bien non encore accessibles mais faisant l objet d une fréquentation pionnière par des individus connaisseurs et arpentant des itinéraires qui sortent des chemins battus. Des itinéraires reliant des sites et étapes que certains acteurs locaux (associations de développement, GRIT, associations professionnelles, etc.) souhaiteraient mettre en valeur et pour lesquels ils ont des projets dont ils sont porteurs. Pour être maniables et opérationnelles, les cartes finales destinées à illustrer le rapport de l étude devaient être éditées au format A3. De ce fait le maintien de tous les itinéraires relevés rendait illisibles ces documents d autant plus que dans la plupart des cas il s agissait des mêmes itinéraires avec des variantes. Par ailleurs ces cartes ne sont pas destinées à être utilisées par des randonneurs et des touristes et sont plutôt des documents d aménagement. Page 75

76 Pour toutes ces raisons il a été effectué des sélections en retenant les itinéraires qui résument le plus la réalité et qui peuvent faire l objet d une valorisation par le montage d un produit spécifique à la région. Chaque fois qu il était possible, la composante principale de l itinéraire a été soulignée en le dotant d un nom caractéristique tel que «route du miel», «route de l arganier», «route du safran», «route du bird watching». Il est bien évident que si ce nom caractérise le centre d intérêt dominant, ces itinéraires combinent différentes ressources (naturelles, culturelles, architecturales, scientifiques, sportives, etc.) que comporte chaque région et qui peuvent être le motif d un déplacement. Ces itinéraires de tourisme rural sont présentés selon un découpage régional qui s appuie sur les trois pôles émetteurs retenus plus haut (les stations de tourisme international actuelles ; les futures stations balnéaires ; les foyers de départ du tourisme des nationaux). Ceci débouche sur le découpage cartographique opérationnel suivant, qui n est pas celui du découpage administratif (entre parenthèses sont citées les provinces et préfectures correspondantes) : - Agadir et sa région (Agadir Ida Outanane, Chtouka - Aït Baha, Inezgane - Aït Melloul, Tiznit, Essaouira, Taroudant, Tata, Guelmin) - Marrakech et l Atlas (Marrakech Ménara, Marrakech Médina, Sidi Youssef Ben Ali, Al Haouz, Chichaoua, Azilal, Beni Mellal) - Tanger Tétouan - Khmiss Sahel ou la Méditerranée occidentale (Tanger, Larrache, Tétouan, Chefchaouen, Taounate, Al Hoceima) Page 76

77 Page 77

78 - La méditerranée orientale avec Saidia et le Maroc oriental (Nador, Berkane, Oujga Angad, Jrada, Berkane Taourirt, Figuig) - Fès - Meknès et le Moyen Atlas (Fès Médina, Fès Al Jadid-Dar, Dbibgah, Zouagha Moulay Yacoub, Sefrou, Meknès El Menzah, El hajeb, Ifrane, Khénifra, Taza, Boulemane) - Ouarzazate - Errachidia et le Sud intérieur (Ouarzazate, Zagora, Errachidia) - Rabat Casablanca - El Jadida ou le Maroc atlantique (Le Grand Rabat-Salé, Le Grand Casablanca, Kenitra, Sidi Kacem, Khemisset, Benslimane, Settat, Khouribga, El Jadida, Safi, El Kalaa Sraghna) - Laayoune et les régions sahariennes (Tan-Tan, Laâyoune, Assa-Zag, Es- Semara, Boujdour, Oued Ed Dahab, Aousserd) Les présentations régionales qui suivent sont faites en deux parties : en premier lieu une présentation générale de la région, de sa place dans le système touristique national, et de son potentiel en ressources naturelles (a priori privilégiées dans le tourisme rural) ; en second lieu, la description d itinéraires touristiques potentiels, chaque itinéraire («route») étant décrit et illustré sur des cartes, les numéros de la description renvoyant aux cartes. L objectif de cette double présentation est à la fois de montrer la richesse du potentiel de chaque région d une part, et d illustrer de façon très concrète ce qu il serait possible d organiser sur le plan touristique. Une courte conclusion tire par région les principaux enseignements de cette analyse de l offre pour la mise en place d un produit de tourisme rural AGADIR ET SA REGION Présentation générale Avec 24,8% de la capacité d accueil classée du pays, Agadir et sa région se maintient à la tête du classement des destinations touristiques du Maroc. Elle a attiré l essentiel des investissements qui se sont dirigés vers le littoral et ce aux dépens de la côte nord qui avec Tanger, s est sérieusement essoufflée. De ce fait elle demeurera du moins jusqu à la réalisation de l ambitieux plan contenu dans l accordcadre de 2001, l unique station balnéaire du pays qui peut prétendre à un standing international ; elle est également la région d'accueil du tourisme de séjour balnéaire par excellence. Conditions climatiques relativement excellentes, avantages du code des investissements offerts aux promoteurs du secteur touristique, aides financières dans le cadre de la reconstruction de la ville et demande internationale en mer et soleil toute l'année expliquent l'émergence de cette station à partir de rien (144 lits en 1964). Avec Taroudant, elle bénéficie de la fréquentation la plus élevée du pays : 14,1% des arrivées et 31,7% des nuitées hôtelières. C est aussi une station qui ne connaît pas de saison morte puisque comparée à la fréquentation de tout le Maroc, Page 78

79 celle d'agadir apparaît mieux étalée et moins marquée par l'affluence estivale. Néanmoins Agadir connaît deux saisons touristiques : l'une principale correspondant à l'hiver-printemps et l'autre, secondaire, coïncidant avec juillet-août. Mais cette destination souffre d'une certaine stagnation et se trouve rejointe à grands pas par la ville de Marrakech. A la suite du tourisme international qui en fait la principale station balnéaire du pays, le tourisme des nationaux se dirige de plus en plus vers cette destination. C est ainsi que si les Européens y viennent surtout en hiver et au printemps, les Marocains la prennent d assaut l été. C est dire l intérêt de cette station pour une stratégie visant à imaginer, produire et tester un produit de tourisme rural au Maroc. La forte présence des touristes aussi bien étrangers que marocains et ce durant presque toute l année permet au projet de compter sur une demande potentielle constante. Les risques de vieillissement du produit balnéaire et la concurrence évidente du produit culturel à travers Marrakech, toute proche, nécessite le montage d une offre culturelle complémentaire au produit balnéaire. La richesse de l arrière-pays en centres d intérêts touristiques variés et bien disséminés dans les campagnes profondes permettra d imaginer ce produit. L un des éléments les plus décisifs dans cette richesse est le potentiel naturel. La région d Agadir est riche en centres d intérêt écotouristique, au Nord, dans la région d Essaouira et du Haut Atlas atlantique, comme au Sud, dans le Souss, l Anti-Atlas et plus au Sud encore. a) Le littoral Chiadma et Haha Situé dans la région d Essaouira, il est peu accessible. Par ailleurs, le milieu environnant immédiat d Essaouira est très fragile car dunaire et sujet à la remobilisation des sables, en cas de fréquentation excessive. L effort réalisé par les forestiers depuis le début du siècle mérite d être montré à quelques touristes intéressés ; mais la fréquentation doit rester modérée. Les dunes d'essaouira sont un écosystème dunaire très représentatif avec cortèges floristique et faunistique remarquables. Ce site offrant un cadre prioritaire pour une exploitation touristique rationnelle du milieu naturel, il conviendrait de pouvoir rapidement disposer des moyens législatifs et matériels à même de favoriser une gestion patrimoniale de cette réserve naturelle. La sauvegarde du capital écologique important, dans ce milieu fragile où les efforts de préservation ont été énormes depuis des décennies déjà, doit représenter un axe immuable de toute politique du développement régional. La gestion de l'archipel d'essaouira doit être associée à toute forme de valorisation touristique du site. Cet archipel est un milieu insulaire unique en son genre sur le littoral atlantique marocain. Il est essentiel de sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine international que représente cet archipel. Seul un plan de gestion rigoureux impliquant tous les acteurs concernés (Environnement, monuments historiques, pêche, écotourisme) peut préserver ces richesses. Une atteinte au Page 79

80 cachet naturel du site de la baie d'essaouira serait catastrophique pour la variété des formes de tourisme qu'il draine. Or la signalisation, en ville comme sur l'île, indiquant qu'il s'agit d'un site protégé, est quasi-inexistante. Toute grosse installation entraînerait irrémédiablement la désertion du site par les colonies d'oiseaux qui s'y trouvent et amputerait gravement la région d'une richesse unique. b) Le Haut Atlas atlantique Il offre des possibilités d excursions à partir d Agadir ou d Essaouira (Imouzzer Ida ou Tanane, Oued Tamraght). La spéléologie sportive est possible. Mais l équipement est absent. Le jbel Amsittene est un SIBE avec une très belle tétraclinaie se mélangeant à l'arganier sur le piémont, et au chêne vert vers la crête du versant Nord. Cet écosystème à thuya est très bien conservé, très dynamique et développé sur des sols relativement riches. Le mélange floristique d'éléments endémiques macaronésiens, méditerranéens et tropicaux est à la base de l intérêt de ce secteur dont l accès est immédiat depuis la RP8, la piste forestière traverse le jbel ouest-est. Aïn Asmama dans la région des IDA OU TANANE correspond à un plateau calcaire à 1500 mètres, bordé par des falaises surplombant la vallée d'argana. La qualité des peuplements, le niveau très élevé d'endémisme et la présence importante de plantes rares, sont les principaux atouts botaniques. Le milieu est très particulier avec des secteurs encore "sauvages" à densité humaine extrêmement faible et une richesse faunistique en mammifères et reptiles. Une gestion patrimoniale du SIBE, bénéficiant d'une faible densité humaine, permettra de reconstituer un véritable laboratoire vivant à des fins pédagogiques et scientifiques, avec possibilité de monter un programme de réintroduction pour la gazelle de Cuvier et le Mouflon et sans doute même le lynx, site où sa réintroduction serait assez appropriée. D autres curiosités plus communes abondent dans la région, en particulier les chutes d eau d Immouzer des Ida ou Tanane. Le caractère montagneux de la côte au sud d Essaouira offre d intéressants sites vierges ou peu occupés. Mais le problème de choix de la nature de l équipement se pose avec acuité. L option de conserver l état actuel est la meilleure, en renforçant le caractère sportif et naturel, et l aménagement de qualité de quelques sites qui pourraient servir de relais pour des itinéraires de randonnée. Le Cap Ghir, situé au nord de la ville d'agadir, est de nature calcaire et comporte un écosystème dégradé, avec un secteur de végétation exubérante tout à fait original et qui mérite d'être restauré. C est l unique site où l'arganeraie est en contact avec le bord de mer. C est pourquoi la qualité paysagère du site est exceptionnelle. Il faut donc disposer d'une information à l'attention des touristes (panneaux, dépliants dans les hôtels d'agadir) et aménager des espaces de récréation et d observation le long de l'axe routier afin d'offrir au tourisme des sites d'accueil et de repos d'où l'observation du milieu marin sera possible. Page 80

81 L embouchure du Tamri à proximité de falaises littorales comporte un peuplement ornithologique et herpétologique tout à fait exceptionnel. Le secteur sensible des falaises côtières doit être interdit à toute forme d'exploitation, vu la très grande précarité actuelle du statut de l'ibis chauve au Maroc et donc classé en Réserve biologique intégrale. Par contre, sur la côte atlasique, proche d Agadir, des satellites de cette station principale peuvent être aménagés. c) Le PARC DU SOUSS-MASSA et la côte d Ifni Il constitue une coupure dans l urbanisation désordonnée. L attraction de nombreux touristes est réelle (embouchure du Souss, falaise de Tifnit-Sidi Rbat, embouchure du Massa). Pour éviter la pression, il faut l organiser et la canaliser sur des itinéraires mieux définis. L aménagement de la plage de Tifnit pose un problème de conflit avec le statut de Parc du Massa. Le Parc du Souss-Massa a été créé en 1991 sur ha. Il se caractérise par la variété de ses biotopes, la richesse et l originalité de sa flore et de sa faune. La végétation, d affinités tropicale, saharienne et méditerranéenne, est typique et fortement endémique. En plus d une steppe littorale, on distingue une steppe à euphorbes, une végétation dunaire et une végétation aquatique sur les rives de l oued Massa. Le parc est le lieu privilégié pour la reconstitution de troupeaux de gazelle dama mhorr, d oryx, d adax et d autruche pour leur réintroduction dans la nature. Il abrite de nombreuses espèces d oiseaux, de mammifères, de reptiles et amphibiens, de poissons et de papillons. Mais l espèce la plus célèbre est l ibis chauve, puisque le parc abrite la plus grande colonie au monde de cette espèce. Les zones humides des embouchures du Souss et du Massa sont situées au sein de ce parc et représentent des espaces d importance internationale pour les oiseaux migrateurs. A proximité immédiate d Agadir, ce parc offre donc de grandes possibilités d exploitation touristique et de découverte de la nature, qui attire les promoteurs touristiques. La préservation écologique du site est primordiale pour maintenir son intérêt touristique. A Sidi Moussa d Aglou, et plus au sud, dans la région d Ifni, le potentiel est élevé. Mais des mesures de sauvegarde doivent être prises pour conserver les qualités paysagères des sites. Bou Timezguida, dans la région de SIDI IFNI est un SIBE qui contient les derniers vestiges de la chênaie verte la plus méridionale, accompagnée d'une tétraclinaie quasiment disparue et d'une arganeraie assez dégradée sur les piémonts. L'état actuel des peuplements laisse peu de chance à une réelle survie de ces Page 81

82 écosystèmes très originaux car en limite extrême de répartition dans le cadre très limité et sectoriel d'une réserve. Ce SIBE est indiqué car il pourrait être pris en compte dans un vaste programme qui concernerait "l'entité" écologique du massif de Sidi Ifni, dont l'isolement biogéographique et écologique a déterminé une flore et une faune parmi les plus exceptionnelles du Maroc qui méritent grandement de constituer l'assise biologique d'un parc national qui reste à identifier. d) L Anti Atlas Il offre des paysages naturels et humains d une grande diversité. De nombreuses excursions sont possibles depuis Agadir. Mais des vallées reculées recèlent des possibilités paysagères, notamment des paysages agraires, des villages et des greniers fortifiés. La zone centrale de Tafraout Jbel Lkest concentre un maximum de curiosités. De nombreuses possibilités d exploitation existent. C est là un potentiel exploitable que la population locale ne met pas en valeur. Le Jbel Lkest, dans la région de Tafraout, Igherm, Ait Baha est une montagne siliceuse à plus de 2300m, en forme de croissant concave vers le sud, avec falaises, escarpements et teinte généralisée rose des quartzites qui confère une qualité plastique très originale. Les granites de Tafraout sont actuellement avec leurs amas de blocs, la curiosité naturelle qui attire le plus le tourisme. Appartenant au massif du Kerdous, le Jbel Lkest bénéficie d'une position climatique privilégiée qui lui permet d'échapper aux aspects présahariens du reste de l'anti Atlas, avec en particulier présence d'un cortège floristique encore bien diversifié et d'un cortège faunistique encore mal connu. L accès est rapide depuis Tafraout ; comme il peut être abordé depuis la vallée des Ameln, vallée d une esthétique particulière, mais dont les douars perchés sont abandonnés et en voie de délabrement, de bonnes pistes villageoises permettent de pénétrer le massif. Cette région est fréquentée par un tourisme important, qui s'arrête à Tafraout, (camping-car surtout) sans que lui soit proposé des circuits de découvertes originales, comme la visite du Lkest, très faisable en une journée. Ce SIBE pourrait aisément être aménagé pour recevoir une population de mouflon puis de gazelle de Cuvier, qu'il faudrait entretenir artificiellement par des apports fourragers (à l'identique de ce qui se fait à Takhekhorte), vu la faiblesse de la ressource pastorale. Sur le plan paysager, une charte de construction avec normes architecturales doit absolument être mise en place afin d'éviter ces constructions anachroniques et parfaitement inesthétiques de couleurs rose, bleu ou verte, à étage, et ce dans des sites d'une plastique naturelle incroyable qui s'en trouve ainsi très largement dépossédés. e) Le Présahara au Sud de l Anti Atlas Page 82

83 Il offre des centres d intérêt, qui malheureusement sont fortement éloignés les uns des autres. C est là un domaine touristique quasi-vierge, qui souffre de la concurrence du Présahara du sud-est. Cette région n a pour l instant pas d offre spécifique. Mais la région est assez proche d Agadir et pourrait donc développer un tourisme complémentaire en fonction de cette station. Des circuits à caractère sportif et aventureux peuvent être retenus, s appuyant sur le contraste montagne désert. Aït Oumribet dans la région d Akka, comporte de beaux écosystèmes à Acacia et Balanites représentant les rares peuplements du Maroc. La phytodynamique de ces peuplements est remarquable. Le cortège faunistique potentiellement important, mais actuellement très faible a beaucoup souffert des campagnes de lutte antiacridienne, mais la présence de la gazelle est confirmée. Une valorisation écotouristique est envisageable une fois que la gestion du SIBE sera maîtrisée. Cette activité devra de toute façon n'être possible que sous encadrement et rester limitée à des quotas précis (pas plus de deux groupes de 10 personnes sur le SIBE au même moment et période mensuelle de repos de dix jours) avec organisation de circuits méharistes, car, vu la faible ampleur du site, le 4x4 doit être proscrit. Des campements d'accueil pour les usagers de la zone ainsi que des sites d'observations doivent être envisagés. Un répertoire des sites rupestres préhistoriques, nombreux dans la région sera à faire, qui permettra ainsi de mieux diversifier la valorisation du SIBE en apportant une contribution à la connaissance de ce formidable patrimoine que possède la région, et de prendre des mesures de protection localisée si cela s'impose. Imaoun, à proximité de Tleta Tagmout, Akka appartient à la dépression des feija qui sépare la barre gréseuse du Bani des premiers flancs de l'anti Atlas. Le site est composé d'un reg entouré de buttes allongées et devrait faire l'objet d'un classement à la fois pour ses richesses biologiques, comme pour ses richesses culturelles tout à fait exceptionnelles. Son exploitation pastorale doit être limitée afin de ne pas apporter trop de perturbation à la faune, et dans le cadre d'une volonté de protection plus grande, un périmètre au nord du SIBE comprenant les collines et buttes avec une partie du reg, sur un total de 5000 ha pourrait être mis en réserve biologique afin d'y réaliser un site de repeuplement pour la gazelle Dorcas. Des mesures de classement contraignantes quand à l'établissement de normes pour tout aménagement et infrastructure doivent être rapidement prises afin de préserver le cachet "culturel" du site. Une association locale de protection des gravures rupestres pourrait être créée entre Tata, Akka et Assa, afin de pouvoir mobiliser les populations en conséquence et proposer des aménagements de site qui soient protecteurs et valorisants. La valorisation écotouristique d'un tel SIBE serait alors évidente Les itinéraires et les thématiques (cf. carte n 10 : Agadir et sa région) Page 83

84 Les ressources naturelles inventoriées ci-dessus, combinées aux ressources culturelles, permettent d identifier 7 itinéraires majeurs pouvant être à la base de montages de produits de tourisme rural. Ces 7 itinéraires et les descriptifs qui les accompagnent explicitent le contenu de ces thèmes. Ce sont : a) La «route de l argane» ou l itinéraire Agadir Essaouira b) La «route du miel» ou l arrière pays d Immouzer Ida Ou Tanane c) Le «route des Igoudars et de l amandier» d) Le «pays des Aït Ba Amrane» ou le littoral sud d Agadir jusqu à Sidi Ifni e) La «route du Massa» et le Parc National de Souss Massa f) La «route de la spiritualité» et l arrière pays de Tiznit (Sidi Ahmed Ou Moussa) g) La «route des portes du désert» ou le pays de Guelmim h) La «route de la palmeraie et de la ville impériale» (Taroudant Tiout) i) Le «pays de Tafraout» j) L Anti Atlas et la plaine de Souss Les numéros mentionnés dans les itinéraires ci-après renvoient à la carte. a) La «route de l argane» ou l itinéraire Agadir-Essaouira La route Agadir- Essaouira longe l Atlantique entre deux villes à vocation touristique et deux points de départ des excursionnistes. Un parcours de 173 km permet de découvrir la région la seule au monde peuplée de l arganier (Argania spinosa), patrimoine endémique de l humanité. On peut découvrir par la même occasion le pays de Haha. Donc, un circuit à trois composantes : l océan, la culture et la nature. Ce circuit est jalonné de plusieurs sites d intérêt touristique. 0. Agadir : départ 1. Tamraght : plage - embouchure oued Tamraght bananiers - Rocher de la fertilité 2. Taghazoute : station balnéaire petit port de pêche traditionnelle 3. Piste des crêtes : vers Imouzzer (Route du Miel) 4. Tichkjji : architecture locale - paysage oued - culture et tradition locale 5. Vallée Tleta n Tankert : souk - forêt arganeraie - paysage 6. Ksar Id Amrane : habitat traditionnel - paysage 7. Al Arbaa Ida Ou Tghoumma : souk - arganeraie 8. Imsouane : plage (surf) petit village pêcheurs nouveau petit port de pêche 9. Tamanar : coopérative argan - souk 10. Cap Tafelney et plage Tafedna : site panoramique - paysage 11. Jbel Amsitten : montagne - arganeraie 12. Imi n Tlit : village des Haha - souk (lundi) 13. Aït Zelten : village 14. Village My Lahcen : habitat typique des Haha 15. Ida Ou Guerd : souk (mercredi) 16. Sidi Kaouki : plage (planche à voile) paysage campings sauvages 17. Essaouira : ville impériale - Médina Page 84

85 18. Smimou : grand village avec souk (dimanche) 19. Tamri : immense bananeraie traditionelle - embouchure oued Tamri - village 20. Cap Ghir : site panoramique Il convient également de mentionner hors itinéraire la plage de Moulay Bouzerktoun à 26 km au nord d Essaouira, sur la route côtière de Safi. b) La «route du miel» ou l arrière pays d Immouzer Ida Ou Tanane (carte détaillée n 11 : Circuit du miel) L arrière pays d Agadir sur les hauteurs tabulaires du Haut Atlas occidental est doté de grandes potentialités touristiques. Le Haut Atlas occidental, surtout le pays d Ida Ou Tanane, constitue un arrière pays de première qualité. 0. Agadir : départ 1. Tamraght : plage - embouchure oued Tamraght bananiers - Rocher de la Fertilité (Imourane) - paysage côtier 2. Alma : Zaouia- ancienne école coranique- coopérative Argan 3. Tamzzargout : oasis de montagne palmeraie bananiers - village 4. Paradise valley : site panoramique oued sources vallée - oasis de montagne - habitat rural 5. Aksri : village - habitat traditionnel - souk- forêt - ammonite 6. Imouzzer Ida Ou Tanane : cascades village souk forêt - site panoramique montagne - château 7. Tamarout : vallée cascades - architecture locale - oasis de montagne - oliveraie 8. Tichkjji : architecture locale paysage - oued 9. Timkti : architecture locale - oasis de montagne 10. Assif El Had : site panoramique - habitat rural - pressoir traditionnel - oasis de montagne grottes forêt - tradition et folklore 11. Tiqqi : souk (mercredi) forêt - plantation 12. Imi Ighzer : village traditionnel - architecture locale - gîte rural 13. Asmama : site d intérêt écologique Arganeraie - flore et faune - paysage 14. Inzerki : plus grand Rucher d abeilles du monde - villages de montagnes - forêts 15. Bigoudine : habitat traditionnel - pressoir traditionnel - gîte rural (Tazarine) 16. Barrage Abdelmoumen : lac de barrage 17. Amskroud : point d arrêt et de pause - station service - souk 0. Agadir : arrivée Route du miel : variante Win Timdowin (spéléologie) 0. Agadir : départ 17. Amskroud : station service et point de pause 18. Tamazirt : village 19. Tizgui n Chorfa : village marabout - architecture locale 20. Win Timdowin : grottes - site panoramique 5. Aksri : souk - village traditionnel 4. Paradise valley : oued - architecture locale - oasis de montagne 3. Tamzzargout : site panoramique Page 85

86 2. Alma : Zaouiat - ancienne école coranique - village traditionnel 0. Agadir : arrivée c) La «route des Igoudars et de l amandier» 0. Agadir : départ 1. Ait Baha : souk 2. Targua n Touchka : vallée montagne - culture et tradition - village traditionnel flore - souk 3. Tanalt : ancienne école coranique marabout paysage - culture et tradition 4. Ida Ou Gnidif : casbah - souk 5. Sidi Abdel Jabbar : marabout - traditions typiques et montagne 6. Tafraout : architecture typique - culture et tradition - gravures rupestres montagne - site panoramique 7. Jbel Lkest : paysage de montagne (Vallée de l Ammelen : vallée - architecture typique - village traditionnel) 8. Had Tahala : village traditionnel - souk 16. Souk Jemaa Ida Ou Semlal 9. Col du Kerdous : site panoramique 10. Tighmi : village traditionnel 11. Assaka : souk rural Mellah - pressoir traditionnel 12. Tiznit : ville typique de la plaine de Souss 13. Rsmouka : dunes - souk 14. Barrage Youssef Ben Tachfine : lac de barrage - paysage de montagne Entre Agadir et Tafraout (143 km) Aït Baha : Targua n-touchka ; Tanalt : ancienne école coranique Souk Khemis Ida Ou Gnidif : agadir collectif, village fortifié Entre Tafraout et Tiznit (107 km) Itinéraire riche en paysages : succession de petites vallées à l habitat dispersé. Col du Kerdous : site magnifique à 1100m d altitude, des paysages étonnants Zaouia Sidi Ahmed Ou Moussa : important moussem fin août ; l ex royaume du Tazeroualt (XVIIe siècle) se fête. Ancienne école coranique. Illigh : casbah ruinée en pisé et une forteresse encore habitée. Cimetière juif (XVIIe siècle). Oasis de Wijjane, Assaka, Taghmi,..(villages) d) Le «pays des Aït Baamrane» ou le littoral sud d Agadir 12. Tiznit : départ - ville typique de la plaine de Souss 10. Sidi Moussa : plage - grottes pêcheurs (Aftas) Aglou : plage - Zaouiat Sidi Ouagag Moussem marabout - Entre 10 et 13 : Grotte Ifri Laacha : montagne - grottes pécheurs ; Id Taleb : plagemontagne ; Sidi Bounwar : plage - village traditionnel 13. Sidi Boulfdail : plage moussem - village traditionnel Zaouiat - marabout Page 86

87 Entre 13 et 14 : Aftas Jellab : pêche artisanale ; Plage Tiboujaaratine : plage rocheuse ; 14. Gourizim : plage - pêche artisanale - site panoramique 15. Mirleft : plage casbah - site panoramique 16. Sidi Ifni : plage port église - plage Lagzira - île 17. Sidi Ouarzik : plage - village traditionnel - grottes pêcheurs Arksisse : plage - pêche artisanale 18. Foum Assaka : plage - oued 19. Fort Boujarif : paysages ruraux et casbah 20. Assaka : oued - village traditionnel 21. Tlata Sbouya : souk 22. Arbaa Masti : montagne souk - moussem 23. Tnine Amallou : souk 24. Tirhit : village 25. Arbaa Sahel : souk 12. Tiznit : arrivée Aglou plage A 17 km au nord ouest de Tiznit Magnifiques plages désertes Un nouveau hôtel et un camping Village de pêcheurs et port naturel (Aftass) Des grottes creusées dans des falaises où vivent des gens accueillants. Une cinquantaine de cavités composées le plus souvent d une pièce unique, fermée par une porte, et dont les murs sont blanchis à la chaux. L endroit est fort pittoresque Bou Soun Falaise impressionnante dans laquelle les pêcheurs ont creusé leurs habitations Gourisim Belle route côtière Mirleft Situé à 45 km de Tiznit en direction de Sidi Ifni, au terme d une route sinueuse peu empruntée et bordée de cactus. Le village s étale au sommet d une colline d où l on a une très belle vue sur toute la côte. Toutes les nuances de vert rivalisent alors avec l ocre des montagnes et le rouge de la forteresse en pisé qui domine la région. Mirleft est réputé pour ses plages qui s ouvrent dans des falaises à pic. La plus jolie est celle du marabout Sidi Mohammed Ben Abdellah, à 2,5 km en direction de Sidi Ifni. A la mi-juillet se déroule sur cette plage un petit moussem très animé où l on peut acheter de la poterie de la région. Des plages paradis pour les pêcheurs. Souk le lundi Sidi Ifni Ville portuaire, Sidi Ifni se caractérise par l architecture coloniale qui constitue son attrait majeur. La plage, qui s étend sur 8 km, est coupée par quelques cirques et de belles falaises. Des plages qui commencent à plaire aux surfeurs. Souk le dimanche. L Eg-Zira (l Ile) 10 km avant d arriver à Sidi Ifni quand on vient de Mirleft. Un endroit idéal pour le parapente et la pratique de plusieurs sports (ex. surf). Page 87

88 Sidi Ouarsik Petit village de pêcheurs, à 17 km au sud de Sidi Ifni. e) La «Route du Massa» et le Parc National de Souss Massa Variante 1 0. Agadir : départ - pôle touristique 1. Inezgane : centre commercial fantasia souks kessariats bijouterie - Moussem Sidi Hedj M barek (août). 2. Parc National Souss Massa : réserve de la faune Rokein - embouchure oued Massa (Ibis chauve). 3. Tifnit : plage et paysage balnéaire 4. Sidi R bat : plage (+ parc) 7. Sidi Ouassai : plage (+ parc) 5. Massa : embouchure oued Souss plage - village 6. Tassila : village rural 12. Tiznit : arrivée - ville typique de la plaine de Souss Variante 2 0. Agadir : départ - pôle touristique 3. Tifnit : plage (+ village des pêcheurs) 4. Sidi R bat : plage (+ parc) 5 Massa : embouchure oued Massa 6. Tassila : arrivée - ville typique de la plaine de Souss Variante 3 (combinée avec la route des Aït Baamrane) 0. Agadir : départ - pôle touristique 3. Tifnit : plage (+ village des pêcheurs) 4. Sidi R bat : plage (+ parc) 5 Massa : réserve naturelle de multiples espèces d oiseaux - embouchure oued Massa- route côtière piste et palmeraie 6. Tassila : village soussi avec charme d accueil 7. Sidi Ouassai : plage (+ parc) 8. Sidi Bou Al Fdail : plage 9. Issough : plage et paysage 10. Sidi Moussa et Tnine Aglou 13. Sidi Boulfdail : plage moussem - village traditionnel Zaouiat - marabout 14 : Gourizim : plage - pêche artisanale - site panoramique 15. Mirleft : plage - casbah - site panoramique 16. Sidi Ifni : plage port église - plage Lagzira - île 17. Sidi Ouarzik : plage - village traditionnel - grottes pêcheurs 18. Foum Assaka : plage - oued 19. Fort Boujarif : casbah 20. Assaka : oued- village traditionnel 21. Tlata Sbouya : souk 22. Arbaa Masti : montagne souk - moussem 23. Tnine Amallou : souk 24. Tirhit : village 25. Arbaa Sahel : souk 12. Tiznit : arrivée - ville typique de la plaine de Souss Page 88

89 f) La «Route de la spiritualité» et l arrière pays de Tiznit (Sidi Ahmed Ou Moussa) 12. Tiznit : départ 1. Lawina : village traditionnel montagne - oliveraie 2. Agadir Bou Adane : village traditionnel - muraille ancienne 3. Souk Jamaa Ou Na mane : site panoramique - pressoir traditionnel souk - oliveraie 4. Souk Al Had Ar Raggada : souk - minaret 5. Talaynt : village traditionnel - source 6. Illigh : Casbah - muraille 7. Sidi Ahmed Ou Moussa : Zaouiat moussem - Ancienne école coranique 8. Wijjane : pressoir traditionnel - oliveraie - village traditionnel 9. Souk Tnine Assaka : souk mellah - pressoir traditionnel g) La «Route des portes du désert» 1. Taroudant : ville impériale, dite la petite Marrakech ou la perle du Souss Médina, caractère d un passé avec magnifiques remparts et souks 2. Tioute : Oasis offrant de multiples spectacles saisissants, notamment un village dont la couleur se confond avec la nature et le charme d une palmeraie 3. Oulad Kadi : village 4. Igherm : oasis - palmeraie - gravures rupestres 5. Tata : nichée dans l Anti Atlas, Tata est une petite ville charmante d aspect rural et avec plusieurs ksours autour 6. Oasis de montagne 7. Sidi Abdeljebbar : marabout - traditions typiques et montagne 8. Tafraout : architecture typique - culture et tradition - gravures rupestres - site panoramique 9. Id Aissa : oasis de montagne 10. Taghjijt : grande palmeraie avec une architecture typique 11. Guelmim : porte du désert et royaume du chameau 12. Bouizakaren : centre routier 13. Tleta Akhsass : village Soussi Tiznit : arrivée A 80 km d Agadir, la ville pittoresque de Taroudant est protégée par de superbes remparts de couleur ocre qui valent à eux seuls le déplacement. Avec une petite médina, ses souks intéressants, son artisanat et ses monuments historiques, Taroudant reste un site attirant pour les touristes. Moussem le 15 août (3 ours). Palmeraie de Tioute Située à 29 km au sud-est de Taroudant, la palmeraie de Tioute s étend sur 1000 ha et comprend palmiers. Début des années 50, on y tourne le film «d Ali Baba et les 40 voleurs» avec Fernandel. Tioute propose un bon climat pendant l été et une gastronomie locale. Souk le mercredi. Anti Atlas oriental : Page 89

90 Igherm : village fortifié, souk le mercredi Tata : Ville plantée au centre d une magnifique oasis alimentée par les oueds venant de l Anti Atlas. Avec des ksours aux habitations de pisé. Souk le jeudi. Palmeraie agréable et source. Le passage vers le sud passe par plusieurs villages et ksours avec une architecture simple et austère : Akka Ighane : oasis Tissint : village, cascades alimentées par un oued à l eau saumâtre où l on peut se baigner et pêcher. Maison où Charles de Foucauld a fait halte pendant sa reconnaissance du Maroc. Foum Zguid Akka : (à 62 km de Tata) au milieu d une oasis plantée de dattiers produisant d excellents fruits. Région riche en gravures rupestres d un grand intérêt. Foum El Hisn : ksar en pisé d Imi Ougadir. Site d Icht, connu pour ses gravures rupestres. Amtoudi : village connu pour son grenier communautaire (agadir) datant du XIIe siècle. Présence d une ancienne forteresse (casbah). Des gorges grandioses et une végétation variée : palmiers, amandiers, oliviers et arganiers. Une source en amont de la palmeraie. Souk Tnine d Adai. Taghjijt : oasis avec un système d irrigation traditionnel. Souk le jeudi. Ifrane Anti Atlas : souk le samedi. Lieu d établissement d une ancienne communauté juive, il en reste le mellah et le cimetière. h) La «Route de la palmeraie et de la ville impériale» (Taroudant Tiout) 0. Agadir : départ - pôle touristique 1. Ouald Teima : souk et carrefour agricole du Souss amont 2. Taroudant : ville impériale, dite la petite Marrakech ou la perle du Souss Médina, caractère d un passé avec magnifiques remparts et souks 3. Tiout : Oasis offrant de multiples spectacles saisissants, notamment un village dont la couleur se confond avec la nature et le charme d une palmeraie i) Le «Pays de Tafraout» (cf. carte n 12 : Le Pays de Tafraout» 1. Tafraout : architecture typique - culture et tradition - gravures rupestres montagne - site panoramique - Son arrière pays 2. Imyan 3. Aguerd Oudad : paysage panoamique ; chapeau Napoléon 4. Taghzout 5. Amaloudrar (Adrar Mqorn 2344m) 6. Dou Talzoughte 7. Ayeghed 8. Tasrirte 9. Gorges Aït Mansour 10. Gdourt : village typique avec palmeraie 11. Aguerd Imlal Page 90

91 12. Souk Had Issi : gravures rupestres 13. Tiwadou 14. Gorges Timguilcht : paysage de gorges 15. Tanrarte 16. Ancien ksar Taghaout 17. Aït Daoud, 18. Awgdichte, 19. Tarsouate, 20.Tizi Ou Manouz, 21.Izerbi, 22.Aït Oufqa, 23. Anammer, 24. Assif Mqorn : villages typiques de l Anti Atlas avec aspect oasien : architecture locale et finage diversifié. Vallée de l Ammelen 25. Tahala : village typique avec cimetière Israélite 26. Assaka : souk hebdomadaire 27. Tiremtmate : gravures rupestres 28. Taguenza : gravures rupestres 29. Anammer 30. Anergui : mont 1469m 31. Tagdichte 1422m (Jbel Lkest) : potentialités naturelles énormes 32. Sidi Abdel Jabbbar : marabout et point d attraction religieux et coutumier Tafraout Célèbre pour ses amandiers et encerclée dans son cirque de granit, Tafraout offre des sensations nouvelles le long d itinéraires différents. Site exceptionnel à 1200m avec une superbe barrière de montagnes de granit rose, aux formes surprenantes, Tafraout est la capitale des Ammeln et la capitale de la Babouche. La fête des Amandiers n existe plus depuis quelques années, mais la floraison en janvier- février est une fête à elle seule. Souk le mercredi. Environs de Tafraout Aguerd Oudad : petit village pittoresque à 3 km de Tafraout, balade merveilleuse jusqu au rocher surnommé «Chapeau Napoléon». Les rochers peints du désert : à 4 km, zone totalement désertique où plusieurs westerns américains furent tournés. Beau décor naturel avec des rochers (granit) peints en 1985 par l artiste belge Jean Vérame. Vallée des Ammelen : à 7 km, curieuse oasis de montagne, avec 27 villages accrochés aux flancs roses du Jbel Lkest et répartis sur près de 40 km. Magnifique contraste entre la montagne âpre et la végétation (amandiers, oliviers, palmiers). Cette vallée permet de découvrir les activités quotidiennes du fellah de l Anti Atlas. Jbel Lkest : 2359 m, site d intérêt écologique Oumesnat : à environ 8 km de Tafraout, ce village se dresse au milieu des jardins. Endroit magnifique pour les randonneurs pédestres, avec visite d une maison - musée créée depuis Boucle Tafraout - Talat Yssi - Tafraout (1 journée) : Magnifiques paysages Aguerd Oudad et roches peintes, oasis Aït Bou Nouh (30 km de Tafraout), Talat Yssi (oasis et beaux Agadir), vallée des Aït Mansour (villages perchés et petites oasis), Talat Tasrit, Timguilcht (Zaouia au toit vert et minaret, canyons, montagne, oasis et villages), Tarhat (XIIème siècle), Aguerd Oudad, Tafraout. Page 91

92 ******* L intérêt de la plupart de ces thématiques réside dans la spécificité réelle de ces produits qui ne peuvent être rencontrés nulle part ailleurs : L arganier est, on le sait, un arbre endémique qui n existe que dans la région et nulle part ailleurs dans le monde ; c est par ailleurs un arbre relique qui date du pliocène. Anciennement sédentarisées, les populations se sont ingéniées à intégrer cet arbre dans un système complexe, le système arganier qui outre les interactions écologiques est élargi à une dimension socio-économique et culturelle. Il est enfin empreint d une forte charge symbolique et un marqueur de l identité socio-culturelle de la région. Malheureusement, le déséquilibre entre une population en accroissement continu et des ressources locales limitées se traduit par le recul de cet arbre-relique et la menace de sa disparition. Son intégration dans un produit touristique pourrait contribuer à sa sauvegarde. L apiculture des Ida ou Tanane est une activité ancestrale et la région abrite l un des plus grands ruchers traditionnels du monde. Cette activité donne lieu également à toute une dimension culturelle. Le Parc du Souss Massa est une attraction supplémentaire pour tous ceux nombreux aujourd hui qui sont à la recherche d un tourisme écologique et d observation de la nature vivante. Le Safran, épice exotique renvoie à toute une mythologie orientale et les foums et oasis du revers sud de l Anti Atlas, annonçant l univers des oasis et de la culture de la rareté ne manqueront pas d avoir une charge émotionnelle sur des touristes issus de milieux d abondance. Imaginons de ce fait un produit touristique ayant comme élément de base le séjour balnéaire dans les hôtels et villages de vacances de la station balnéaire d Agadir mais qui est judicieusement complété par ces richesses culturelles et naturelles qui ne peuvent être observées que dans l arrière-pays d Agadir. Autrement dit, si les séjours balnéaires se contentant de sites standardisés et stéréotypés peuvent avoir lieu dans n importe quelle station balnéaire du pourtour de la Méditerranée, l élément décisif étant le prix, le séjour à Agadir s il intègre ces éléments culturels spécifiques souffrira moins de la concurrence acharnée que se livrent les diverses stations balnéaires MARRAKECH ET L ATLAS Présentation générale Marrakech résiste avec un certain succès face aux destinations balnéaires. Passant de lits en 1964 à lits en 2000, elle concentre presque 20 % de la capacité totale, occupant désormais la deuxième place après Agadir qu elle rattrape. Marrakech connaît, en effet, un grand succès et reçoit trois types de tourisme international : le tourisme de passage (la capitale du Haouz est une plaque tournante des classiques tours des Villes Impériales et du Grand Sud) ; le tourisme de séjour, Page 92

93 qui est assez important et depuis longtemps, ce qui explique l'importance des établissements de type club comme le village du Club Méditerranée et les divers hôtels-club qui poussent régulièrement ; et le tourisme de congrès qui connaît un développement sensible depuis 10 ans. De ce fait, Marrakech a, comme Agadir, connu une fièvre des constructions à usage touristique. Cette fièvre a atteint désormais la médina qui est de plus en plus pénétrée par les touristes étrangers. C est au cours des années 70 et 80 que les premiers étrangers s installent dans la vieille ville. La vente de maisons traditionnelles de la médina à des Européens augmente à partir du milieu des années 90, suite à la diffusion de l émission «Capital» à la télévision française qui a traité le thème de l achat d une maison avec cour intérieure à Marrakech sous le titre «Les riads de Marrakech». Le cinéma, la presse écrite et surtout Internet ont contribué à faire augmenter encore davantage l intérêt des étrangers pour les investissements immobiliers dans la médina. Aujourd hui, ce ne sont plus seulement les riches, les membres de la jet-set et les artistes et les marginaux qui s installent dans la médina de Marrakech. Des citoyens des classes moyennes et des retraités décident aussi de plus en plus d y acheter un riad. Quelques 457 étrangers ont acheté plus de 500 maisons dans la médina de Marrakech notamment dans le quartier Ksour. Ce quartier, l un des plus anciens dont les constructions datent du milieu de 16ème siècle, de l époque des Saadiens, est situé à proximité immédiate de la place Djemaa el-fna. Environ 40 étrangers y ont acheté des propriétés. Les Français constituent la majorité, mais l on trouve aussi des Allemands, des Belges, des Suisses, des Italiens, des Espagnols, des Anglais et des Néerlandais. Certains d entre eux ont également ouvert des maisons d hôtes et des restaurants. Des investisseurs marocains contribuent aussi en transformant d anciennes maisons en palais pour touristes, en particuliers pour les groupes, offrant toute la gamme du confort. Marrakech reçoit également un important flux de touristes nationaux. Tout se passe comme si le succès de la destination auprès des touristes étrangers entraîne par ricochet sa valorisation auprès des différentes classes sociales marocaines. En effet, à côté de la fréquentation classique par les classes moyennes, elle est de plus en plus promue auprès des classes aisées par le biais de la résidence secondaire, notamment les programmes de la palmeraie. Cette double fonction touristique de Marrakech (tourisme de circuit et tourisme de séjour ; tourisme international et tourisme national) fait de Marrakech désormais un nœud incontournable dans le produit touristique marocain. Elle démontre surtout l importance du produit culturel dans les motivations des touristes qu ils soient marocains ou étrangers. En effet, le renforcement du pôle de Marrakech traduit également l'essoufflement du produit balnéaire classique. Ce produit marrakchi citadin à forte connotation culturelle gagnerait à être relayé par un produit culturel rural dans l arrière-pays et destiné à diversifier les centres d intérêt et à prolonger la durée de séjour. Pour cela, Marrakech dispose de deux atouts. La capitale du sud est une ville qui a toujours été ouverte sur ses campagnes proches (Haouz) ou lointaines (Haut Atlas) et le montage de produits de tourisme rural s appuie ici sur une toute autre dimension que celle mise en évidence pour Agadir : il s agit de la haute montagne atlasique. Page 93

94 En effet Le Haut Atlas est défini comme la région montagneuse à laquelle on accède à partir de Marrakech ou d Azilal. Mais Marrakech demeure le pôle touristique de rayonnement à partir duquel l activité de promotion du tourisme de montagne peut être développée. Les produits touristiques potentiels existants en montagne sont nombreux : grande randonnée pédestre, équestre et à ski, petite randonnée, excursions sur sites pittoresques, ski alpin, ski nordique, escalade, alpinisme, pêche sportive, canoë-kayak, vol à voile, parapente, deltaplane, cures de repos en moyenne altitude. L'offre touristique de montagne bénéficie d'atouts intéressants : La montagne bénéficie, grâce à son altitude et à sa situation face aux perturbations atmosphériques d'ouest, de l'enneigement le plus important du Maroc. D'une année sur l'autre, en fonction des aléas climatiques, on peut compter sur la présence assurée d'un manteau neigeux au dessus de 2500m chaque année, surtout sur les versants Nord, L'accès depuis Marrakech est facile par tout temps, avec 40 km de bonne route jusqu'au piémont nord. L'accès au piémont Sud est moins aisé, Le Toubkal, plus haut sommet d'afrique du Nord, exerce un pouvoir attractif très fort et justifie à lui seul un aménagement touristique spécifique. Il constitue le point culminant de la quasi totalité des circuits de randonnée dans le massif qui porte son nom, Le Haut Atlas présente des paysages naturels uniques et parfois grandioses par les reliefs, les encaissements de certains cours d'eau, les contrastes entre la couverture végétale des vallées et l'aspect minéral des sommets, Le Haut Atlas est un pays où la culture amazighe s'est installée depuis longtemps. Les hommes des vallées ont façonné les paysages à partir de leurs points d'implantation, aménageant les moyennes vallées, construisant séguias et terrasses de cultures, et parcourant les hauts versants avec leurs troupeaux. Ces montagnes possèdent un patrimoine bâti sans équivalent bien qu'apparaissant fortement fragilisé par l'émergence de techniques modernes de construction. L activité touristique a pris une place importante sous diverses formes et, à côté de la fréquentation habituelle populaire, se développent des pratiques modernes. Dans le premier type on peut classer notamment la pèlerinage de Sidi Brahim, petit à petit étendu au campement dans les vallées des Rheraya et de l Ourika et aux excursions de neige de l Oukaïmeden. Ce tourisme de masse, non adapté à la montagne, a beaucoup souffert de la catastrophe de l Ourika en C est pourtant ce tourisme populaire qui a le plus progressé, pour diverses raisons parmi lesquelles le caractère sommaire des aménagements, la crise qui frappe l'activité fondée sur le ski, la demande populaire des habitants de Marrakech pour des excursions d'une journée, ou de tourisme de séjour en campings dans la vallée de l'ourika. Le tourisme de Page 94

95 séjour s est aussi développé, au profit des classes riches de Marrakech, avec la station de l'oukaïmeden et les résidences secondaires de l Ourika. Le tourisme de randonnée s est développé à part, dans le Haut Atlas occidental et central, en relation avec le Club Alpin. La fréquentation la plus dense concerne le Toubkal où de nombreux refuges ont été réhabilités. Dans le Haut Atlas central, ce développement s est fait dans le cadre d une coopération franco-marocaine «la grande traversée», avec la mise en place d un centre de formation aux métiers de la montagne à Tabant et de plusieurs gîtes ruraux. Les montagnards se sont organisés pour répondre à la demande, en offrant des services (muletiers, guides, hébergement, restauration). Des aménagements sommaires ont ainsi été réalisés. Mais les retombées ne concernent qu une toute petite partie de la population de l Atlas et sont très localisées. Cependant, chez ceux qui exercent une activité touristique, celle-ci peut apporter jusqu'à la moitié des revenus des ménages. Les incidences sur le système agraire sont très faibles, ce qui pose un problème de dualité entre deux modes de vie décalés. L essor de l activité touristique est appréciable, mais son impact économique reste faible : on compte à peine plus de 60 structures d hébergement, dans le Haut Atlas, dont 35 gîtes classés. Ces structures se concentrent sur le Toubkal et chez les Aït Bouguemez. Cette activité, avec l échange culturel qu elle induit, a entraîné des changements de comportements et de pratiques, mais elle a aussi fixé sur place des élites. Des relations à caractère marchand et plus régulières ont lieu avec la ville. En même temps, le gîte devient un modèle d habitation et peut entraîner le renouvellement du parc de logements. Cependant, il n y a pas pour le moment de réinvestissement dans des secteurs nouveaux, permettant par exemple la valorisation des produits agricoles ou de l artisanat. Du point de vue du potentiel, trois sous-régions se distinguent, l Atlas de Marrakech, l Atlas d Azilal et le Haut Atlas de Midelt. a) Le Haut Atlas de Marrakech et le Haouz Le tourisme de cette région se définit en relation avec le pôle que représente la ville de Marrakech ; il peut à la fois être complémentaire du produit ville impériale - tourisme culturel, comme être autonome. Mais même ainsi, Marrakech reste le point de départ et d arrivée des randonneurs. Dans l Atlas, deux secteurs s individualisent, l Oukaïmeden et le Toubkal, avec un potentiel à la fois sportif et naturel. L Oukaïmeden offre les meilleures possibilités de ski du Maroc, avec des pistes difficiles et de fortes dénivellations. Le Parc National du Toubkal a par ailleurs de nombreux attraits pour le tourisme estival de randonnée. Les points de départ sont multiples (Imlil, Azzaden, Setti Fatma). Certaines vallées se prêtent à d autres sports (canoë, pêche, escalade). Les richesses sont d ordre paysager, minéral, végétal, animal (mouflon) et archéologique (gravures rupestres). Page 95

96 Le Parc National du Toubkal Il se situe dans la partie centrale du Haut Atlas, entre les vallées du N'Fiss à l'ouest et celle de l'ourika à l'est. C'est la portion qui correspond à l'adrar n'dern (montagne des montagnes). Il s'agit en effet d'une zone qui offre les plus hauts sommets de l'afrique du Nord. Elle est la mieux explorée, la plus accessible et la plus pittoresque de tout le Haut Atlas. Ce parc s'individualise par ses caractéristiques particulières et originales : Sur le plan géomorphologique, les crêtes déchiquetées ou subhorizontales, au relief rigoureux, sont constituées à peu près partout de matériaux éruptifs anciens acides : andésites, rhyolites et granites. La multiplicité des roches offre une diversité de couleurs et de faciès. Les hauts sommets désertiques expriment une aridité rocheuse. Les roches nues leur procurent une beauté "sauvage", un caractère imposant d'austérité et une lourdeur des formes de crêtes. Sur le plan climatique, sa position géographique lui confère des traits particuliers. Le climat y montre une assez grande diversité, depuis le semi-aride tempéré frais jusqu'au bioclimat de haute montagne en passant par l'humide frais. L'enneigement y joue un rôle très important. Sur le plan botanique, la répartition en altitude de la végétation offre tous les niveaux définis pour la zone méditerranéenne. Ainsi on peut constater une succession d'étages de végétation allant, de bas en haut, depuis le thermoméditerranéen marqué par les peuplements de chêne vert et de thuya, jusqu'au niveau supérieur à plantes herbacées hémicryptophytes de l'oroméditerranéen, en passant par d'autres écosystèmes à chêne vert, à genévrier rouge et thurifère, et à xérophytes épineux en coussinets. A ces grands types d'écosystèmes s'ajoutent d'autres petits groupements végétaux d'un très grand intérêt sur les plans biologique, biogéographique et écologique. Des associations colonisant les pozzines, les falaises et rochers, les berges des cours d'eau, et qui montrent des structures et surtout des flores très riches en plantes endémiques marocaines ou spéciales au massif, ou même des éléments représentant la flore eurosibérienne correspondant aux stations uniques présentes sur le revers sud du bassin méditerranéen. Sur le plan zoologique le Parc national du Toubkal se distingue surtout par la présence de la plus ancienne réserve à Mouflon du Maroc, la réserve de Takhekhort. L'avifaune nicheuse est très diversifiée et concerne presque une centaine d'espèces, avec la présence d'oiseaux tout à fait remarquables comme l'aigle royal, l'aigle de Bonelli, l'aigle botté, le Circaète jean le Blanc. Les reptiles sont très variés avec un taux d'endémisme élevé, et certaines espèces très rares comme le Psammodrome microdactyle et la Couleuvre de Schokar. D'une manière générale, ce sont les zones boisées du Parc qui incorporent le maximum de diversité biologique, bien que les grands prédateurs en aient été éliminés (lion, panthère, hyène). Les rapaces en particulier y sont observés plus fréquemment qu'ailleurs (buse, faucons, aigles, circaète). Le Parc National du Toubkal est le siège d'inter-relations écologiques complexes qui mettent en jeu les éléments physiques et naturels, ainsi que les activités humaines (sylvicoles, pastorales, agricoles, agro-forestières des fonds de vallée, etc.). Le façonnage des sols par l'homme est aussi important que la géologie, le relief, l'hydrologie et la végétation pour caractériser le paysage. Aujourd'hui les Page 96

97 éléments du paysage sont le résultat d'une combinaison de forces humaines actives. Les agro-écosystèmes des fonds de vallée concentrent la majeure partie de la biodiversité. Ces milieux humides sont en effet très diversifiés, aussi bien dans l'espace que dans le temps (rotations culturales), densément boisés (noyers, frênes, saules, arbres fruitiers), et peu touchés par l'abus de produits agrochimiques. Les sols cultivés y sont fixés au moyen de nombreuses terrasses en escalier. L'enjeu économique est considérable car le massif du Toubkal est l'un des principaux châteaux d'eau du Maroc, alimentant les bassins des oueds Ourika, Reraïa, N'Fis, et Souss. Ses effets se font donc sentir très loin en aval, aussi bien sur le versant nord de l'atlas que sur le versant sud. Actuellement, les oiseaux et le mouflon constituent les principaux pôles d'attraction pour les amateurs de faune. Si pour le mouflon l'évolution du statut peut sembler favorable avec la mise en protection actuelle dans la réserve du Takhekhort, pour l'avifaune et en particulier les grands rapaces, la situation est fort préoccupante, les observations dans ce domaine se raréfiant très significativement d'année en année. Les limites du PNT ( ha) sont bornées. Malheureusement, les bornes ne sont que de simples monticules en pierre (kerkours), qui n'ont jamais été maçonnés. La plupart sont d'ailleurs détruites (surtout sur le versant sud). Elles ne sont régulièrement entretenues que dans les limites du district de Ouirgane. Les limites consistent souvent en des droites théoriques reliant les kerkours entre eux. Elles sont rarement des limites naturelles. Les cartes où figurent les limites du PNT sont très imprécises. Le PNT, divisé entre les provinces de Marrakech et de Taroudant, possède des limites coïncidant approximativement avec celles des bassins-versants du Souss, pour le versant sud, et des bassins-versants des oueds N'Fiss, Rheraïa et Ourika pour le versant nord. Assez facile d'accès depuis Marrakech, le Parc est par contre très éloigné de Taroudant. Un technicien des Eaux et Forêts est affecté au Parc du Toubkal (chef de la "Cellule d'aménagement du PNT"). Il est en poste à la maison forestière de Tassa- Ouirgane. Malheureusement, dépourvu de personnel (à l'exception d'un petit nombre de gardiens), d'équipement, de budget, et surtout d'une mission et d'un programme de travail détaillés, ce technicien se trouve dans l'incapacité d'exercer la moindre gestion. Il est d'ailleurs perçu par les populations locales comme un agent forestier classique. Un petit nombre de gardiens ont été recrutés dans quelques douars limitrophes du Parc. Toute l'aire du PNT et sa périphérie sont parcourues par un réseau de pistes muletières. Ces pistes ont des tracés anciens. Elles répondent avant tout à la nécessité de circulation et de communication dans et entre les vallées du massif. Leur utilisation par le tourisme était occasionnelle avant les années 1960 ; elle est devenue régulière et systématique depuis la fin des années 1980, depuis leur inscription dans les catalogues d'agences de voyages spécialisées. Elles ont besoin d'un entretien permanent. On distingue les pistes de fond de vallée reliant les douars entre eux (vallée de l Azaden) et les voies majeures d'accès ; les pistes plus pentues inter-vallées et de certaines hautes vallées ; les pistes de haute vallée (sentiers dont la fréquentation par les riverains est occasionnelle) et les chemins piétonniers. Le sentier d'ascension du Toubkal est certainement le plus abrupt, le moins bien tracé, le plus dangereux par les glissements et les chutes de pierres possibles, le plus fatigant, de tout le massif. Page 97

98 Les 2 formes d'activités les plus pratiquées dans le parc sont d'une part les randonnées pédestres, et d'autre part les activités sportives diverses. La grande randonnée peut être définie par des itinéraires d'au moins une semaine parcourus à pied, avec des hébergements en gîtes, en refuge ou en bivouac. Elle suppose une bonne autonomie de la part du marcheur qui devra porter ou faire porter la totalité de son équipement (habillement, couchage, nourriture). Ce type de circuit comporte des aléas (changements climatiques, difficultés de certains sentiers, inconfort du couchage, etc.). Le visiteur doit donc être bien informé au préalable et ne s'engager qu'en toute connaissance de cause. L'équipement nécessaire doit être spécialisé (chaussures de montagne, duvets...) ; de plus la topographie et l'état des sentiers demandent une bonne forme physique. L'hébergement proposé dans les moyennes et hautes vallées du massif est sommaire en terme de prestations hôtelières, basé sur des refuges dont le niveau est simple, mais très correct, des gîtes très rustiques et des bivouacs. Il existe dans le Parc un circuit court (une journée ou deux d'ascension du Toubkal), très fréquenté par un public souvent peu montagnard par son équipement, son comportement en randonnée et son entraînement physique. Les raids d'altitude à ski se pratiquent de façon classique de janvier à mi-avril lorsque l'enneigement est maximal sur les versants nord. Ces raids sont réputés difficiles. L'escalade concerne l arête Sud du Toubkal (granite et roches éruptives de qualité moyenne à bonne), et l arête médiane du plateau du Tazaghart (600m). A l'oukaïmeden, des blocs de grès sculptés ont été aménagés pour l'apprentissage de l'escalade. Le kayak, et le rafting sont des disciplines en plein développement. Elles sont enseignées en tant que spécialisation au élèves-accompagnateurs de montagne du CFAMM de Tabant. Le CFAMM dispose à cet effet du matériel d'entraînement nécessaire. Les cours d'eau du Haut Atlas proches du massif du Toubkal ayant un potentiel pour le kayak et le rafting sont l'ourika, le N'fis et le Zat. Il existe par ailleurs, tout près du massif du Toubkal, en zone périphérique du Parc, plusieurs sites bénéficiant d'un tourisme autonome en provenance de Marrakech à partir duquel se développent également des itinéraires de courte durée en montagne. La vallée de l'ourika reçoit plusieurs formes de tourisme, un tourisme résidentiel en pleine expansion, à l'origine de la construction d'une infrastructure spécialisée de plus en plus visible et un tourisme de passage de courte durée qui est très développé à partir de Marrakech. La vallée de L'Azzaden est un point de départ très occasionnel vers les hautes vallées, avec une estimation d'une centaine de touristes par an de passage à Tassa Ouirgane. A Ouirgane, il existe deux hôtels de bon niveau, dont un 4*, qui sont basés sur un tourisme résidentiel confortable de moyenne altitude. La station de l'oukaïmeden s'est développée à partir du refuge du CAF. Elle a pris son essor grâce au ski alpin, à la suite de la construction d'un télésiège et de 6 téléskis. Les projets de valorisation de la station ne manquent pas et ont compris la construction d'un étang artificiel, la construction d'un golf, d'un centre climatique de santé. L'Oukaïmeden conserve son caractère montagnard, même si sa fréquentation est ouverte au plus grand public. Ce site est intéressant du point de vue du tourisme dans le Parc car il s'y développe des activités modernes, tournées vers les "citadins en montagne" qui aspirent à pratiquer des sports variés dans un cadre agréable. Il s'agit de l'unique site du Maroc où se trouvent concentrées la plupart des activités de Page 98

99 loisirs disponibles dans les stations de ski de bon niveau, avec : ski de piste, ski de fond, ski de randonnée vers l'angour, escalade, parapente et aile delta. Le développement sauvage de constructions défigurant les paysages, constitue l'impact le plus dommageable. Le pèlerinage vers le marabout de Sidi Chamharouch a entraîné le développement de petites activités périphériques : commerces, chambres de location, etc. construites sans autorisation ni architecture en rapport avec la beauté du site. Les guides sont maintenant attentifs au problème de l'arrachage de coussinets ligneux pour faire des feux de camp. Mais la sensibilisation demeure incomplète car de nombreuses coupes récentes sont encore bien visibles en bordure de chemin. Le tourisme est en grande majorité concentré le long de l'axe Imlil-Aremd- Toubkal. Certains jours d'été l'encombrement de l'unique sentier muletier conduisant au refuge Toubkal (3 200 m) est tel que la progression est malaisée (randonneurs à pied, mules et muletiers, pèlerins vers Sidi Chamharouch, bergers et leurs troupeaux). Un groupe de 10 à 12 personnes est accompagné de presque autant de mules. En haute saison, cinquante à cent mules peuvent se retrouver concentrées sur le seul site du refuge du Toubkal. En cours de circuit, elles se nourrissent à partir de la végétation environnante (herbe des pozzines, chardons, graminées sèches, etc.). Les muletiers apportent toujours un complément de nourriture, sous la forme d'orge, à la fois par sécurité sur les sites très minéraux avec peu de végétation et comme complément nutritionnel. Mais aucune organisation n'existe pour l'acheminement de fourrage en altitude. Il y a peu de cultures fourragères destinées aux mules en particulier. Le camping sauvage n'est pas rare dans le Parc, pratiqué par les groupes non guidés ou guidés par de faux-guides. Le camping est surtout pratiqué aux abords des refuges, au abords du marabout de Sidi-Chamraouch, autour du lac d'ifni, etc. Il a pour conséquences la pollution des sites et des coupes de bois. La forte fréquentation de campeurs de certains sites avec la vaisselle lavée dans l'oued exige d'être prise en considération. La pollution, dont l'impact visuel est très fort, affecte un petit nombre de sites dans le massif du Toubkal. Les guides accompagnateurs sont au premier plan de la lutte contre les déchets en montagne. Les sites les plus pollués sont ceux sur lesquels on trouve : un public non encadré, un public peu montagnard, donc peu entraîné, un public peu sensibilisé au problèmes de pollution des espaces naturels Un tel public se rencontre sur les sites : les plus faciles d'accès : Oukaïmeden, refuge CAF du Toubkal, les plus attractifs : sommet du Toubkal, lac Ifni, Oukaïmeden. Le zonage touristique du Parc est basé sur le croisement de trois facteurs principaux : le degré d'autonomie nécessaire au visiteur, l'intensité de la fréquentation touristique, les paysages du Parc. Le degré d'autonomie est classé en trois catégories : faible ou non nécessaire (là où une infrastructure professionnelle bien organisée, présence d'au moins un gîte d'étape, chemins logement de type hôtelier à moins d une journée de marche de 5 heures) ; moyenne (hébergement possible, sentiers fréquentés par les Page 99

100 populations riveraines) et forte (là où n existe aucune possibilité d'hébergement, sinon de simples abris non aménagés (azibs), pas de ravitaillement possible). L'intensité de la fréquentation touristique est classée en quatre catégories : plus de visiteurs par an entre et visiteurs par an entre 500 et 2000 visiteurs par an moins de 500 visiteurs par an Les autres curiosités naturelles et sites du Haut Atlas L Assif n' Aït Mizane, dans la région d Imlil est un torrent qui prend naissance dans le versant nord du Toubkal à 3500 m d'altitude. Il reçoit le long de son parcours plusieurs petits torrents et sources permanents ou temporaires. C'est un rapide de montagne typique, aux eaux fraîches (9-14 C), limpides et très faiblement minéralisées. C'est l'un des cours d'eau les plus naturels du Maroc à classer comme réserve biologique et sur lequel tout projet d'aménagement touristique doit respecter le débit et la qualité des eaux. L Aghbar est un SIBE qui correspond à la haute vallée montagneuse du Nfis ; il est facilement accessible à partir de la route du Tizi-n-test. Les pentes sont très fortes, mais les altitudes moyennes, sauf pour certains sommets localisés. Les paysages ne sont pas exceptionnels, sauf si l'on tient compte des paysages ruraux développés dans la haute vallée, à proximité des douars. Mais l'intérêt du Sibe est lié à l'essence Cyprès de l'atlas, caractérisée par sa rareté au Maroc (espèce endémique), associée à de multiples espèces végétales. Les arbres d'une certaine taille présentent aussi un intérêt esthétique indéniable. La proximité de la route du Tizi-n-test est une chance pour ce Sibe. Sur la route peuvent se localiser les campements, mais il est possible aussi de les concevoir en amont, au delà de la vallée du Nfis, sur le plateau du Tichka. Le Tichka représente un SIBE situé sur un des plus hauts plateaux de l Atlas à 3400 m et constitue le collecteur initial pour l'oued N'Fiss comme pour les oueds qui alimentent le Souss. Le plateau est très vallonné, avec l affleurement du socle granitique. L écosystème de haute altitude comporte une pelouse sommitale et une xérophytaie. C est une aire de repos à proximité du Tizi n test. Le Lac d'ifni Toubkal est un lac de barrage naturel, de forme allongée, profond (65 m) et peu étendu (35 ha). Ce qui fait le plus sa valeur est la beauté que lui confère sa position au fond d'une "vallée" fermée très encaissée, entourée de montagnes arides, élevées et aux versants très abruptes. Les eaux profondes du lac ressortent sur le versant sud de ce barrage, au niveau de deux sources qui alimentent l'assif n'tifnoute. L Assif N Tifnoute est le principal affluent du Souss. Il prend ses origines dans le flanc sud du Massif du Toubkal où deux grands affluents l'alimentent : l'assif n'izli provenant d'une résurgence au sud du lac d'ifni et l'assif n'aït Wakten, de débit légèrement plus important. Il est nécessaire pour prévenir le gaspillage et la pollution Page 100

101 des eaux par les agglomérations en accroissement et pour améliorer l'infrastructure d'accès en parallèle avec le développement d'un tourisme écologique. La Source du Tizi N Test alimente l'oued Souss. C'est une petite source permanente qui jaillit du sommet d'une formation de travertins. L'eau descend en cascades successives, empruntant dans sa descente une série de paliers constitués de travertins. En plus de l'intérêt biologique et paysager de la source, elle constitue l'unique source de ravitaillement en eau de qualité pour les voyageurs empruntant la R.S Tafingoult, sur le versant nord du SOUSS-Amont est un SIBE qui occupe le piémont et les collines subatlasiques du versant sud du Haut-Atlas (Tizi n'test). Après une coupe avec mise en défens, la remontée biologique a été tout à fait remarquable, avec aujourd'hui un taillis d'arganier très dynamique (rejets de souches) et un tapis herbacé continu accompagné d'un cortège faunistique très diversifié, absolument exceptionnel pour les reptiles et remarquable avec la présence d'un beau troupeau de gazelle de Cuvier. Les SIBE de la plaine du Haouz Marais de la Palmeraie - Marrakech Le SIBE concerne les dernières zones encore marécageuses, relativement dispersées au sein de périmètres de culture, tout le long du Tensift. C est un milieu unique et particulièrement "sauvage" sur une surface très réduite, avec une végétation de marais originale au sein de la palmeraie, un cortège faunistique très remarquable (unique pour la région) et un dynamisme et une richesse de l'écosystème. La vocation de ce SIBE est de préserver un site remarquable, sans équivalent aujourd'hui et situé dans les faubourgs de Marrakech, au sein d'une des plus célèbres palmeraies du pays. Aujourd'hui attaquée de partout, la palmeraie de Marrakech a son avenir bien compromis, et il relève donc du devoir national d'en sauver les derniers vestiges encore vraiment naturels. Ce SIBE offre aussi pour la ville de Marrakech une zone tout à fait privilégiée pour y exercer des activités pédagogiques et scientifiques. La gestion de ce SIBE doit s'appuyer : sur une maîtrise de l'espace qui interdise toute extension des cultures et tout prélèvement sur le milieu et ses ressources, sur la pérennisation du marais, sur la fermeture du périmètre à toute personne non autorisée, sur l'interdiction d'une exploitation touristique que le milieu trop fragile ne supporterait pas. M'Sabih Talaa Sidi Chiker dans la région de Chémaïa est un écosystème à Acacia autour des marabouts en plus de quelques taches à l'intérieur du SIBE, dans lequel on trouve des gazelles dorcas. Il convient absolument de sauvegarder la population de Gazelles dorcas de Sidi Chiker, la seule d'origine naturelle, qui subsiste aujourd'hui au nord du Haut Atlas. L autre but est de réhabiliter l'écosystème naturel steppique du Haouz et en constituer un témoin. Ce site récréatif est exploitable pour l écotourisme, et possède aussi une vocation pédagogique et scientifique. Il faut y mener un programme d'aménagements et d'informations pour Page 101

102 une valorisation pédagogique et écotouristique grandement facilitée par la proximité de Marrakech et des flux touristiques d'agadir-essaouira. b) Le Haut Atlas d Azilal Le potentiel écotouristique de cette partie de l Atlas s explique par l extension du domaine d altitudes élevées, la durée de l enneigement et l importance des rivières qui rayonnent dans ce secteur (Tessaout, Oued Ahansal, Oued el Abid, Oued Lakhdar, Oued Mgoun). Les sites d intérêt touristique sont nombreux et diversifiés (cascades d Ozoud, Imin Ifri, traces et restes des dinosaures, en plus des lacs de barrages, sommets du Mgoun, vallée des Aït Bougmez). Le Mgoun et les sommets voisins recèlent des possibilités touristiques importantes. Une étude a recensé ce potentiel, en plus de travaux de recherche plus approfondis. La randonnée en montagne part des Aït Bougmez ou de Kelaa Mgouna et contourne le massif du Mgoun. Ce produit est déjà développé, depuis le projet mis en place dans le cadre de la coopération avec la France dans les années 80. Le caractère sportif et rustique limitent l extension de ce produit (problèmes de moduler l effort selon des critères différenciés, problèmes d équipement des gîtes, des facilités d accès et déficit en services de sécurité en cas d accident). Mais d autres vallées offrent un produit nature tout aussi important. Ainsi, la vallée d Ahansal se prête au développement du tourisme de moyenne montagne et offre des paysages superbes. Toutes les formes du tourisme de montagne peuvent donc être développées dans le Haut Atlas d Azilal, d autant plus que de nombreux circuits peuvent être envisagés. Mais l éloignement des curiosités, les unes des autres pose des problèmes, d autant plus que les routes d accès sont médiocres. Le développement du tourisme exige des infrastructures d accès et l amélioration des conditions d hébergement, pour intéresser une palette variée de touristes. La vallée de Telouat comprend différentes unités structurales imbriquées qui génèrent des paysages très tourmentés où l'asymétrie et le mouvement dominent largement, dégageant des morphologies tabulaires irrégulières comme de lourdes collines en superposition. La diversité de roche et de couleur est étonnante. La qualité paysagère donne une originalité jamais retrouvée ailleurs au Maroc. De plus, ce site est chargé d'histoire, avec la présence de la Kasba du Glaoui. Le site d'imi n' Ifri est constitué par une arche naturelle qui fait office de pont au dessus de l'assif Tissilt qui a creusé dans le calcaire un foum un peu particulier sur une hauteur de plus de 20 mètres, pour traverser le Jbel Arous et rejoindre le bassin versant de la Tessaout. Ce SIBE est essentiellement à vocation paysagère, constituant une curiosité géomorphologique unique au Maroc, mais où de nombreux oiseaux trouvent refuge. L'exploitation de ce SIBE peut être combinée avec celle des traces de dinosaures qui se trouvent dans la même commune (Tifni) au douar des Ait Bou Ali. Page 102

103 Le SIBE de Tamga correspond globalement à la vallée de l'oued Ahansal avec des versants en pentes fortes ou en falaises calcaires. Les altitudes s échelonnent entre 1200 et 2800 m. Il coïncide avec un large ilôt forestier, délimité au nord par les sommets dénudés formant la ligne de partage des eaux entre les bassins du Labid et de l'ahansal. Les limites proposées pour le SIBE s'étendent au delà du secteur occupé par la pinède, afin de considérer les régions plus méridionales où réside une faune très diversifiée et où figurent des paysages tout à fait remarquables (rocher de la Cathédrale). Mais d autres secteurs auraient pu être intégrés. En liaison avec l intérêt paysager, à valoriser par l écotourisme mais pour conserver la biodiversité que la forêt permet de développer, il est urgent de délimiter au sein du SIBE de Tamga une zone de protection centrale où toute forme d'exploitation des ressources sera proscrite afin de favoriser une zone refuge de quiétude et d'évolution naturelle des écosystèmes. Dans les zones périphériques la législation sera moins contraignante, même si l'ensemble de la zone sera soustrait à toute activité de chasse comme de pêche La vallée de Oued Wabzaza, bordée de versants très abrupts, extrêmement accidentée, et de falaises calcaires du jurassique, culmine à 1800 m. L accès est très difficile, mais le paysage de très haute qualité. Les écosystèmes forestiers à chêne vert et localement à genévrier sont assez bien conservés en raison de l'inaccessibilité au bétail et à l'homme. La faune est remarquable (panthère). La vocation de ce SIBE est essentiellement d'assurer la protection totale d'un des sites fréquentés par la panthère où l'espèce semble résider quelques mois. Une valorisation écotouristique du SIBE lui-même est à écarter, d'une part parce que l'espèce concernée est très sensible à la présence humaine et d'autre part parce que les accès sont difficiles et relativement dangereux. Cependant, la valorisation de la région environnante ne doit pas être négligée, et les nombreux sites souterrains comme la qualité du spectacle naturel pourront servir de support à une activité écotouristique spécifique. Parmi tous les cours d'eau de la région, le cours central de l'oued Lakhdar est le meilleur représentant des sibes cours d eau. C'est aussi l'une des très rares zones de ce type encore naturelles au Maroc. Vu les paysages splendides qu'elles offrent, ces vallées ont un grand intérêt touristique (tourisme de montagne surtout) et sont parmi les mieux réputées dans le Haut Atlas. Les Cascades d'ouzoud sont hautes d'environ 110 m et constituent l'une des plus belles cascades du Maroc. Un plan local de gestion devrait être mis en place afin d identifier en détail les principales qualités du site (flore-faune...) ainsi que les objectifs auxquels il peut répondre et déterminer les mesures de gestion qui puissent en préserver l essentiel sur le long terme. Un aménagement est indispensable surtout à l'amont, pour réduire l'impact humain sur les eaux de la cascade. Un secteur central doit être interdit à la construction. Par ailleurs, tout projet d infrastructure doit être soumis à une étude d impact. c) Le Haut Atlas de Midelt Page 103

104 Cette montagne possède de hautes crêtes enneigées (Masker, Ayadi), de hauts plateaux, des lacs, des gorges et vallées pittoresques, de la faune de moyenne montagne. C est avant tout une zone de traversée. L écotourisme de séjour, comme de passage, souffre de l éloignement par rapport aux stations du Maroc central ou méridional. Le Haut Atlas oriental est intéressant par son vide humain. C est un produit particulier pour les amoureux de la solitude sur des très vastes espaces semidésertiques. Le Jbel Ayachi est un vaste site montagneux englobant outre les zones sylvatiques intéressantes, comme les secteurs à endémisme floristique important, les paysages remarquables du massif, dont la qualité est une valeur patrimoniale indéniable. C est une montagne calcaire très élevée (3700 m), incluant le site exceptionnel sur le plan paysager du Cirque de Jaffar, un écosystème à chêne vert et à cèdre assez dynamique sur certains versants nord. Le cortège faunistique très riche est intéressant pour les rapaces. La zone de protection englobe un maximum de diversité d'habitat et une zone pour les rapaces, comme site de réintroduction pour des espèces comme le gypaète, le percnoptère et même le vautour. Le site est soumis à une fréquentation touristique modeste et mérite une politique de valorisation qui s'appuie sur un écotourisme de qualité avec guide de qualité, hébergement, circuits, ainsi qu un programme d'information, de communication et de promotion. Jbel Taghioult est un massif calcaire à 2400m, portant la chênaie verte séculaire du Haut-Atlas oriental. Ce massif a été soumis à une mise en défens à la suite d une coupe rase ce qui a favorisé une régénération naturelle, en plus des rejets des souches. L accès est difficile depuis RP 21, puis RS 329, RT 4987, 4989 et une piste forestière de 3 km en mauvais état. La formation séculaire du chêne, très rare aujourd'hui au Maroc, la petite population de mouflon et de gazelle de cuvier fixée à cet endroit sont à l origine de la grande qualité paysagère et biologique et donc un potentiel pour une exploitation écotouristique. Il faudra pourtant éviter tout "dérapage" auquel la petite population de mouflon et gazelle actuelle ne résisterait pas (risque de migration des individus trop dérangés) Le Parc National du Haut Atlas Oriental L'espace du Parc concerne 5 communes rurales diversement impliquées. Les principaux centres urbains qui encadrent le Parc sont au nord : Tounfite, et au sudouest, Imilchil. Peu de douars se trouvent à l'intérieur des limites du Parc, et on n observe aucune concentration des implantations en quelque secteur que ce soit. Le Parc s'inscrit au sein d'une des régions les plus guerrières du Maroc, et cette montagne très enclavée, difficile d'accès a longtemps servi de territoire de refuge aux combattants. Une autre particularité de ce secteur est l'implantation de l'habitat qui atteint ici ses limites d'altitude pour le Maroc. Page 104

105 Sur le plan floristique, la zone du Parc National du Haut-Atlas oriental se distingue par de nombreuses espèces endémiques ou rares dont certaines lui sont spéciales. Elle se distingue aussi par l'originalité du faciès offert par le Plateau des Lacs, vaste fond de cuvette relativement plane, où se situent deux lacs d'altitude, dont l'un est le plus profond du Maroc, et qui contribuent largement à la qualité paysagère exceptionnelle de ce Parc. Mais l importance de ce parc réside dans le maintien d une faune de montagne représentative (mouflon). En effet, les femelles avec les jeunes sont relativement sédentaires, au niveau de falaises très accidentées. Ceci est facilité par une topographie avec de nombreuses barres et couloirs parallèles, avec de multiples possibilités de fuite discrète, ce qui constitue un facteur très favorable. Les mâles semblent se déplacer sur des distances beaucoup plus importantes. De fortes chutes de neige obligent les animaux à descendre à plus basse altitude, comme en face de la Maison Forestière de Tirrhist ; les animaux se nourrissent alors de feuillage de chêne vert, mais il est très probable que le mouflon y soit attiré par les distributions de nourriture, et ainsi artificiellement fixé. Des observations de Gazelle de Cuvier ont été faites régulièrement au cours des dernières années à Idouwa, à l est d Anfergal, dans la steppe à armoise et à alfa. Les animaux ne sont pas sédentarisés dans le secteur. Dans le Parc, le Magot est présent et vit exclusivement en cédraie. Une Panthère a été observée sur le versant nord du Tazigzaout, en mai Le lac d'isli est le lac le plus profond du Maroc (92m). Il est de forme subcirculaire ( ha). Son niveau actuel s'est abaissé et une marge sableuse de quelque 30 mètres est exondée. Il est alimenté en surface par les eaux de fonte de neige, via plusieurs ravins qui y débouchent. Ses eaux sont légèrement alcalines témoignant d'une circulation des eaux de la nappe au contact de roches évaporitiques. Très ensoleillé, sa température atteint 22 C en été. Comme le Tislite, il se trouve dans une large dépression entourée par des montagnes, avec un couvert végétal steppique et de faible densité. Ce contraste offre un paysage unique en Afrique du Nord. La promotion de tourisme écologique dans la région exige un encadrement et une sensibilisation qui puissent éviter tous débordements ou comportements contraires aux objectifs de protection du site. En particulier, il faudrait interdire tout projet de construction près du lac. Le lac de Tislite est à faible alcalinité avec cortège d avifaune intéressant pour l'ensemble de la région. La nidification dans le lac de Tislit est conditionnée par l absence de dérangement, impliquant surveillance et clôture éventuelle, et interdiction de l utilisation d embarcations ; l interdiction des véhicules motorisés sur la piste basse passant en bordure ouest de Tislit est à conseiller, ainsi que l interdiction de ces véhicules hors piste. Un contrôle et une organisation du tourisme seraient alors essentiels Les itinéraires et les thématiques Page 105

106 (cf. carte n 13 : Marrakech et l Atlas) Huit itinéraires majeurs peuvent être à la base de produits de tourisme rural à partir d une base de départ qui serait Marrakech. a) Route de Tinmel b) Route du Toubkal c) Route de l Ourika et de l Oukaimeden d) Route du Mgoun e) Route d Isli et de Tislit : le Pays d Imilchil f) Route des Cascades g) Route des vallées du Haut-Atlas Ait Bouguemez Zaouiat Ahençal) h) Route du Tizi n Tichka Aït Ben Hadou a) La «Route de Tinmel» de Marrakech à Taroudant 0. Marrakech : Ville impériale : médina, monuments, palais, tombeaux, medrasa, souks et place Jemaa El Fna (patrimoine de l UNESCO) 1. Tahnaout 2. Zaouiat My Brahim : marabout pèlerinage moussem - paysage 3. Asni : site panoramique forêt - vallée 4. Ouirgane : paysage alpeste forêt - gorges N Fis 5. Ijoukak : oued Agoundis - casbah (Goundafa) - paysage 6. Tinmel : mosquée - architecture local - casbah Tagoundaft - village Mouldikht 7. Tizi n Test : col - montagne forêt - site panoramique 8. Tafingoult : village rural - arganier 9. Oulad Berhil : centre agricole du Souss amont 0. Taroudant : arrivée variante Amzmiz 0. Marrakech : départ 1. Lalla Takerkoust : barrage - paysage 2. Amzmiz 3. Ouirgane : paysage alpeste forêt - gorges N Fis 4. Ijoukak : oued Agoundis - casbah (Goundafa) - paysage 5. Tinmel : mosquée - architecture local - casbah Tagoundaft - village Mouldikht 6. Tizi n Test : col montagne forêt - site panoramique 7. Tafingoult 8. Oulad Berhil 0. Taroudant : arrivée Ouled Berhil Activités agricoles Palais Riad Hida : palais construit en 1860 par un pacha. Restauré par un milliardaire danois qui avait succombé à la beauté du site, et devenu établissement d hébergement touristique. Page 106

107 b) La «Route du Toubkal» et les itinéraires à ski 0. Marrakech 1. Tahnaout 2. Moulay Brahim : moussem marabout village - montagne 3. Asni : village berbère - souk (samedi) - artisanat (bijoux) 4. Imlil 5. Parc National de Toubkal : plus haute sommet d Afrique du Nord - neige Variantes possibles : En 3h : Haut vallée de Tachdirt (villages berbères) En 2j : Plateau de la Tazarhart En 3j : Vallée de l Azzadene Col Tizi M Zik (sommet de l Atlas) - Azib Tamsoult (bivouac) - Cascades d Irhoulidene - Réfuge Lépiney - Gîte d étape au village Tizi Oussem - Assif Ouissadene - Tiziane (Gîte) - Takherkhart (réserve de mouflon) - Ouirgane Moulay Brahim Lieu de pèlerinage réputé avec son mausolée et son moussem. Asni Village à 1150 m d altitude au pied de Jbel Toubkal. Souk le samedi. Imlil L une des excursions les plus fréquentées sur la route de Tizi n-test. Point de départ des randonnées dans le Parc National du Toubkal et de l ascension de ce sommet Itinéraires à ski : Toubkal / Oukaïmeden Le Haut Atlas de Marrakech (Toubkal et Oukaïmeden), recèle des sites de ski intéressants du point de vue touristique. Toubkal (4165 m) Ski dans les talwegs, ravins et couloirs du bassin supérieur de l Assif-n- Isougouane-n-Ouagouns, sur les versants d un groupe de sommets à plus de 4000m (Toubkal, Ouanoukrim, Biiguinnousene). Les principales étapes sont : - La montée au refuge à partir d Imlil (1700m) - Les cols : Tizi-n-Ouagane (3750m), Tizi-n-Ouanoums (3684m), chemin du lac d Ifni, Amrharas-n-Igliouia (large cirque glacière toujours bien enneigé), Tizi-n-Bou-Imrhaz (3965m) - Sommets et cols : Le Toubkal (4165m), point culminant du Maroc, l Ikhibi sud et l Ikhibi nord, Ras-n-Ouanoukrim (4083m), Afella-n-Ouanoukrim (4015m), les clochetes de l Ouanoukrim (3963m), Irhzer-n-Tadat et le Tizi-n-Tadat (3800m), le Biiguinnoussene (4002m). Aremd et Sidi Chamharouch (2300 m) Lieu saint (marabout), fréquenté tout au long de l année, reçoit les pèlerins qui viennent de très loin soigner rhumatismes et maladies mentales. Moussem en début septembre. Page 107

108 Sommets et couloirs : l Aguelzim (3650 m), ski sur le versant Nord-Est, le Tichki (3753 m), l Irhzer-n-Imouzzer. Ski au départ du refuge du Tazaghart (Jaques de Lépiney 3000 m) Zone prestigieuse pour le ski face à la plaine délimitée par l extraordinaire plateau du Tazaghart et la longue crête nord-sud de l Ouanoukrim Itinéraires et sites importants : Vallon de l Aougdal-n-Bouidarene, Vallon de l Assif Timellilt, Cirque de l Arhzane, Ascension de l Afella-n-Ouanoukrim, Agoundis, Refuge Jaques de Lépiney 3000 m. Ouakaïmeden (2600 m) A 2600 m d altitude, se situe la station de sports alpins de l Oukaïmeden sur le plateau de Tizrag. L Oukaïmeden est dominé par la face Nord de l Angour (3616 m) et le Jbel Oukaïmden (3273 m). La station est la plus régulièrement enneigée du Maroc. L exposition Nord et Est de ses pentes favorise l accumulation et la persistance de la neige. Le ski s y pratique de décembre à avril. L Angour offre à l alpiniste plusieurs voies de bon niveau en face Nord et face Sud. Itinéraires de la grande randonnée à ski Circuits autours du Toubkal par le lac d Ifni Du Tazaghart à Oukaïmden (grand circuit) : d Imlil, montée au refuge du Tazaghârt ; du refuge de Tazaghârt au refuge du Toubkal ; du refuge de Toubkal au lac d Ifni ; du lac d Ifni (2300 m) aux azib-n-tarhbaloute (2650m) par le Tizi-n-Terhaline (3300m) ; des Azib Likemt à Tacheddirt par le Tizi Likemt ; l Iguenouane par l Amazer Meqqorn. Tour du Toubkal (petit circuit) : du refuge du Toubkal au lac d Ifni ; du lac d Ifni aux azib-n-tarhbaloute ; refuge du Toubkal par le versant Est du Toubkal et le col des Marrakchis (col nord 3950m). Du Toubkal au Tizi-n-Tichka De Sidi Chamharouch aux azib Taroutoult par le Tizi-n-Tagharât ; de Azib Taroult à Assif-n-Oufra (point côté 3087m) par l Iferouane et l Adrar Mighiaïn ; des Azib-n-Oufra à l Oued Zat ; de l Oued Zat au Tizi-n-Taïnant ; du Tizi-n- Taïnant (2628 m) au refuge du Tichkz (2076 m). Traversée Sud-Nord ou Aït Tidili-Oukaïmeden De Sour à l Assif-n-Oufra par le Tizi-n-Tighremt (3455 m) ; des Azib-n-Oufra aux Azib Likemt par l Iferouane (4001 m) ; des Azib Likemt à Oukaïmden par le Tizi Likemt. c) La Route de l Ourika et de l Oukaimeden 0. Marrakech : Ville impériale : médina, monuments, palais, tombeaux, medrasa, souks et place Jemaa El Fna (patrimoine de l UNESCO) 1. Rhmat : ancien mausolée - souk (vendredi) 2. Dar Caïd Ouriki : casbah - souk (lundi) Asguine : village typique de l Atlas 3. Arhbalou : architecture locale 4. Vallée de l Ourika : Oued paysage flore - villages 5. Asgaour : village Page 108

109 6. Setti Fatma : site naturel, village typiquement Atlasique - moussem (août) 7. Oukaïmeden : station de ski - montagne et paysages exceptionnels Vallée de l Ourika Ilot de verdure en marge de la plaine semi-aride du Haouz aux chaleurs excessives de l été. Rendez-vous des estivants marocains de la ville de Marrakech au cœur de l été Setti Fatma A 65 km de Marrakech et à 1500 m d altitude. Lieu de pèlerinage et de randonnée L Oukaïmeden Station de ski, située à 74 km de Marrakech, avec télésiège et 6 téléskis. Domaine skiable de 300 ha avec des pistes de tous les niveaux. L altitude varie entre 2600 m et 3270 au sommet. Vue magnifique sur l Atlas et le Toubkal. Plusieurs activités touristiques et sportives pourront être pratiquées : découverte des gravures rupestres, l escalade, pratique du vol libre en parapente ou deltaplane, VTT, etc. d) La Route du Mgoun (carte n 14 : Circuit du M Goun) 0. Kelâat M Gouna : départ Talmoute Aït Khiar Tazrout 1. Tabarkhacht 2. Tourbist Boutghrar El Hot Agouti Alemdoun 3. Amajgag 4. Ameskar 5. Tighermt n Aït Ahmed El Mrabtine Taghreft Igherm Izdarn Tiranimine Aguerzka Issoumar Igherm Aqdim Tamgallouna 6. Assif M Goun Le massif du Mgoun (Haut Atlas d Azilal) offre 8 boucles ou traversées entrant dans le cadre de la Grande Traversée des Atlas Marocains (GTAM) et pouvant faire l objet de plusieurs combinaisons. Les bases de départ les plus fréquentées sont Tabant, Zawyat Ahannsal, Toufghiyn et Kalaat Mgouna. Les randonnées peuvent être Page 109

110 organisées de façon individuelle ou en passant par une agence. Plusieurs acteurs (accompagnateurs, muletiers, gîtes d étapes et agences spécialisées) s occupent de l organisation de ces tours. e) La Route d Isli et de Tislit : le Pays d Imilchil Variante 1 0. Tinghir : gros bourg bâti en terrasses, autour d une butte plantée d une palmeraie très dense et très étendue 1. Aït Ouaritane 2. Gorges Todgha 3. Tamtattouchte 4. Aït Hani 5. Tizi Tiherhouzine 6. Agoudal 0. Imilchil : village situe sur le territoire des berbères Ait Hadiddou - le moussem des fiancés (septembre) - folklore (ahidous) Variante 2 0. Boumalne : départ 1. Aït Youl 2. Aït Ali 3. Gorges du Dadès 4. Mesmrir 5. Tilmi 6. Tizi n Oulaoun 7. Agoudal 0. Imilchil : arrivée Variante 3 0. Errachidia : ville récente située au croisement des grands axes caravaniers en direction du Dades et du Tafilalet 1. Gorges de Ziz 2. Rich 3. Midelt : départ 4. Cirque de Jaffar 0. Imilchil : arrivée Variante 4 0. Beni Mellal : départ 1. Kasbat Tadla 2. El Ksiba 0. Imilchil : arrivée La fréquentation des autres montagnes relevant du Haut Atlas central (Haut Atlas d Imilchil, Haut Atlas de Midelt) s apparente de plus en plus à celle de l Atlas d Azilal. Mentionnons ici la région d Imilchil qui nichée au cœur du Haut Atlas avec Aït Hdiddou pour capitale est célèbre pour sa fête des fiançailles qui est un moussem traditionnel se déroulant en automne et drainant une foule de touristes. La région recèle des potentialités culturelles et naturelles considérables. Elle est devenue une Page 110

111 destination touristique de premier choix pour les possibilités de randonnées sur les plateaux des lacs Tislit et Iseli. f) La Route des Cascades 0. Marrakech : départ 1. Tamelelt 2. Attaouia Barrage Sidi Driss : zone de pêche 3. Tanant : paysage 4. Foum Jemaa : Patrimoine architectural 5. Bzou : patrimoine- paysage - artisanat (tissage) 6. Cascades d Ouzoud : paysage cascades gorge camping - bivouac 7. Aït Attab : artisanat (tissage) 8. Azilal 9. Bin El Ouidane : barrage - sports nautiques - zone de pêche paysage camping - zone de chasse 10. Afourar : paysage Timoulilt : source 0. Beni Mellal : arrivée Il s agit de la zone de contact entre la montagne atlasique et la plaine. Riche en eau, en sols fertiles et zone de passage, le piémont ou Dir a toujours été au Maroc un espace de vergers, de villes et de villages traditionnels. La région de Béni Mellal se détache par ces immenses vergers et ses sources, autant de centre d intérêts pour un tourisme rural à la recherche d un dépaysement basé sur le paysage humanisé. Aïn Asserdoun, Dans les environs de Béni Mellal est une source entourée de plantations d oliviers et de vergers, la casbah du XVIIe siècle, souk le mardi. Souk Sebt des Oulad Nema Important souk le samedi Barrage et lac Bine El Ouidane Un lac de retenue assez vaste pour la pratique de quelques sports nautiques. Paysage panoramique sur la plaine du Tadla et son périmètre irrigué. Azilal Ville à mi-chemin entre le lac Bine El Ouidane et les cascades d Ouzoud. Souk le jeudi, point de départ des excursions dans le massif du M Goun et dans la vallée de Bou Guemmez. Casba Tadla Une des plus importantes citadelles du Maroc. Pont à dix arches qui enjambe l Oued Oum Er-Rbia Souk le samedi El Ksiba Entre Kasba Tadla et Beni Mellal Cascades d Ouzoud Situées à 120 km au Sud Ouest de Beni Mellal, étonnantes chutes d eau de 110 m de hauteur, classées parmi les plus beaux sites du Maroc et l une des attractions naturelles les plus remarquables de l Atlas marocain. Page 111

112 Lieu visité surtout par les touristes nationaux g) La Route des vallées du Haut Atlas (Ait Bouguemez - Zaouiat Ahençal) 0. Marrakech : départ 1. Tamelelt 2. Attaouïa 3. Demnate : paysage - patrimoine architectural poterie - tissage Pont d Imi n Ifri 4. Tifni : paysage grotte - gîte d étape Aït Tamlil : patrimoine architectural paysage - zone de chasse bivouac - gîte d étape Toufguine : paysage - gîte d étape - patrimoine architectural - zone de pêche 5. Tirbat n Tirssal 6. Aït Bou Oulli : paysage bivouac - gîte d étape - patrimoine architectural - artisanat (tissage et poterie) 7. Vallée d Aït Bou Guemmez : traces des Dinosaures - zone de pêche - gorge - gîte d étape- bivouac - circuit VTT et escalade 8. Tabant : patrimoine architectural : zone de pêche - auberge Aït Imi : grotte - paysage - gîte d étape - traces des Dinosaures 9. Aït Wanougdal : gîte d étape crêtes - escalade 10. Taghia : source - gîte d étape patrimoine - gorges 11. Zaouiat Ahençal : paysage - patrimoine architectural - artisanat (tissage et poterie) - zone de pêche 12. Tamga : patrimoine architectural - paysage - gorge - zone de pêche 13. Tilouguit : patrimoine architectural - paysage 14. Ouaouizarht : grotte - paysage 15. Bin El Ouidane 16. Afourer 17. Aït Mhamed : patrimoine architectural - paysage 18. Bernat : paysage Il s agit de la forme pionnière du tourisme rural au Maroc qui jusqu à nos jours se confondait avec le tourisme de randonnée en montagne. Partie de la découverte du Haut Atlas central à travers les gîtes du Club Alpin Français, cette fréquentation de la haute montagne a évolué et s est concrétisée dans le cadre de l expérience pilote d économie rurale de haute montagne qu illustre le massif du Mgoun et ses hautes vallées comme celle des Aït Bouguemez. Cette offre est basée sur la découverte du milieu naturel d une haute montagne de climat méditerranéen à influence océanique avec ses sommets enneigés, ses rivières et lacs, sa végétation et sa faune. Mais aussi la découverte des communautés vivant dans cette haute montagne et leur vécu quotidien : l habitat villageois, la transhumance, les travaux et greniers collectifs, l eau et les moulins, etc. h) Route du Tizi n Tichka (Tizi n Tichka- Aït Ben Haddou) 0. Marrakech : ville impériale : médina, monuments, palais, tombeaux, medrasa, souks et place Jemaa El Fna (patrimoine de l UNESCO) Page 112

113 1. Aït Ourir : village dans l arrière pays de Marrakech Toufliht : village Tazlida : village 2. Taddert : petit bourg typiquement montagnard 3. Tizi n Tichka : site panoramique - plus haut passage routier du Maroc 4. Telouèt : souk (jeudi) - casbah Glaoui - paysage Anemiter : paysage typique et kasbah Tamdaght : paysage typique kasbah 5. Aït Ben Haddou : ksar casbah oued - artisanat local - village fortifié - patrimoine mondial de l UNESCO Igherm n Ougdal : grenier collectif Tazentoute : ksar Tikirt : ksar typique Tiffoultoute : kasbah construite depuis deux siècles et demi - vue remarquable sur la vallee de l Oued Ouarzazate et le massif de Sarhro 0. Ouarzazate : arrivée Tizi n-tichka Col par lequel passe la route qui relie Marrakech à Ouarzazate. Il culmine à une altitude de 2260 m et constitue le plus haut passage routier du pays. ******* L offre en tourisme rural dans la région de Marrakech se distingue nettement de celle d Agadir sur deux points. Elle est basée essentiellement sur la montagne et comporte donc une forte composante sportive et de découverte. Alors qu à Agadir l offre n est encore qu au stade du potentiel non valorisé, à Marrakech cette offre est déjà opérationnelle et le produit est depuis longtemps commercialisé et ce par le biais des canaux classiques des agences de voyage. Plusieurs agences se spécialisent plus ou moins dans la vente de circuits de randonnées pédestres ou en véhicules tout terrain ou combinés à pied, à dos de mulet, en voiture ou à skis TANGER TETOUAN KHEMIS SAHEL OU LA MEDITERRANEE OCCIDENTALE Présentation générale Promue au cours de la deuxième moitié de la décennie 60, cette région a bénéficié des premiers efforts de l Etat et visait le développement d un produit touristique balnéaire type méditerranée pour une clientèle étrangère. Aujourd hui, à part quelques VVT et hôtels, l essentiel du parc d hébergement est fait de villas, appartements, etc. La mer étant le pôle d'attraction principal, c'est une région de séjour balnéaire où la formule du village de vacance à gestion étrangère a longtemps prédominé. Elle représente encore de nos jours 38 % de la capacité régionale, ce qui est un record pour tout le Maroc puisque la moyenne nationale est de 17,8 %. Aujourd hui boudée par les visiteurs étrangers, le littoral nord en général et le littoral Page 113

114 nord-occidental en particulier, sont devenus une destination privilégiée pour les nationaux. Tanger a été depuis longtemps un lieu de vacances et une destination classique des habitants de l'intérieur. Le littoral de Tétouan connaît une rapide urbanisation due aux diverses implantations touristiques destinées à la clientèle nationale. Les multiples criques des provinces de Chefchaouen et d'al Hoceima reçoivent chaque été plusieurs milliers de campeurs. Quant aux côtes de la province de Nador et la station de Saïdia, elles sont l'exutoire des habitants de l'oriental. Les sites les plus fréquentés sont : - Le littoral de Tétouan (Restinga-Smir, Marina Smir, Kabila, Mdiq, Capo Negro, Martil) - Le littoral de Oued Laou - Al Hoceima et les plages environnantes (nombreux campings) - Saidia - Tanger avec sa baie - Les petites plages du littoral du détroit - Asilah, Cependant cette situation est amenée à changer à moyen et long terme. En effet, outre les opérations de réhabilitation et de relance de la baie de Tanger, la région du Nord occidental fait l objet de plusieurs opérations de grande envergure à travers les projets des nouvelles stations balnéaires de Oued Lahou / Oued Rmel et Khémis Sahel. Située à 4 km au nord de Larache, cette dernière est prévue pour fournir une capacité de lits. Or, prévue sur un littoral peu favorable à la baignade, Khémis Sahel sera, selon ses concepteurs, une station qui accordera une grande place aux activités «santé et nature» à caractère sportif, de thalassothérapie et de découverte culturelle de l arrière-pays immédiat mais aussi lointain. D où l intérêt d une définition d itinéraires culturels et de découverte qui pourront permettre le prolongement de la durée de séjour aussi bien des futurs résidents de Khémis Sahel que des actuels clients des stations du Nord qu ils soient étrangers hébergés dans les villages de vacances ou marocains résidant dans les villas et appartements. Or, ce tourisme, qui est resté longtemps confiné au trait de côte en souffrant des effets pervers de l isolement, peut être heureusement complété s il est combiné avec les richesses culturelles et naturelles de l intérieur. La région du nord-ouest entre Larache, Tanger et Al Hoceima est une région qui recèle des potentialités à vocation, à la fois, méditerranéennes et atlantiques en complète harmonie avec les chaînes rifaines. Elle est la région du Maroc la plus riche en héritage hispano-lusitanien et médiéval, notamment au niveau des vestiges d anciennes villes disparues ; l ancienne sédentarisation des tribus se traduit aujourd hui par de gros villages à la situation topographique extrêmement pittoresque et à la vie rurale très dense et en symbiose avec les villes ; enfin le rivage méditerranéen et le passage par l occupation espagnole donnent à l ensemble une note d ambiance ibérique. Le potentiel qui se prête à une utilisation par le tourisme rural est non négligeable, bien que limité, et contraste avec la quasi-absence de pratiques de ce tourisme. Le Rif est, en effet, longtemps resté à l écart du tourisme de montagne. A partir de Chaouen, la dorsale calcaire, le Parc de Talassemtane, les chaînes du Bou Hachem et du Rhessana offrent des paysages particuliers et riches en variété floristique. La Page 114

115 région de Kétama offre des possibilités de rayonnement et de randonnées, à coupler avec les intéressants paysages agraires et les vallées du versant sud du Rif. a) La côte méditerranéenne rifaine occidentale Le seul grand site ayant un réel potentiel est la région d Al Hoceima et le Parc de Al Hoceima, dit des Bokkoyas. Mais se posent de gros obstacles pour la mise en valeur et la définition d un nouveau concept touristique fondé sur la réhabilitation des espaces et l exploitation des potentiels multiples de manière intégrée. Le monde rural dans ce secteur est peu tourné vers la mer ; les criques sont surtout accessibles par barques, car le Parc National est constitué d un massif calcaire dominant la mer par des escarpements où se réfugie une avifaune de qualité et une faune marine, dont le phoque moine. A partir d Al Hoceima, on peut donc concevoir des excursions : d écotourisme, dans les secteurs protégés, les plus fragiles et les plus précieux, de pêche sous-marine dans les secteurs non protégés, en plus des possibilités balnéaires à l extrémité Ouest des Bokkoyas (Cala Iris) et à Al Hoceima. Sur toute la côte rifaine, se pose le problème du choix entre un tourisme de qualité avec mise en valeur du potentiel, ou une évolution vers une déqualification, avec un tourisme de masse (nationaux et MRE), des stations populaires et des problèmes véritables de dégradation. En relation avec ce choix fondamental, se posent les options pour le transport par avion, routes, mer et l organisation de circuits dans le Rif. La côte rifaine de Boufrah Jebha Oued Laou représente un littoral précieux, à ne pas déprécier, une zone à conserver pour une mise en valeur réfléchie et à long terme. Avec la route en corniche, de plus en plus de sites pourraient être dénaturés par des constructions anarchiques. Aujourd hui, seuls les sites les plus éloignés sont préservés. Mais avec l ouverture de la route, cet équilibre fragile pourra être rompu. Le petit port d'el Jebha est blotti au pied d'une structure géomorphologique remarquable, avec un aspect de cratère pénétré par la mer. L affleurement rocheux est très rare de par le monde. Cette importance géologique exceptionnelle doit être signalée aux visiteurs. La côte de Tétouan-Fnideq est déjà fortement mise en valeur. On y trouve côte à côte, un tourisme de luxe, mais non indemne de problèmes environnementaux sérieux et un tourisme populaire, aux conditions environnementales et sanitaires déplorables. D anciennes zones touristiques littorales sont fortement dégradées par l urbanisation sauvage et la pollution. Dans les stations existantes, l avantage naturel spécifique (le contact avec la montagne) n est pas bien exploité. La zone marécageuse de "Restinga-Smir" était il y a encore peu de temps l un des fleurons des zones humides marocaines, ce qui lui avait valu d'acquérir une renommée internationale. Mais comme le classement du site n'a jamais été obtenu, celui-ci est aujourd'hui en train de disparaître. La dernière zone humide encore véritablement intéressante pour la région est le barrage de l'oued Smir. Le site est Page 115

116 très esthétique, la végétation luxuriante atteignant le ras des rives. La beauté du site attire déjà de nombreux promeneurs. b) Le détroit de Gibraltar Le Jbel Moussa est situé à l'extrémité septentrionale de la dorsale calcaire, à la pointe nord de la péninsule tingitane, faisant directement face au rocher de Gibraltar. Les deux montagnes sont d ailleurs de la même nature sur le plan géologique et paysager. La pointe du Jbel Moussa correspond à un massif en partie à l état naturel, avec une architecture naturelle mythique, des côtes sauvages ; le potentiel comprend des activités de promenade en plus du tourisme balnéaire. C'est un SIBE de petite taille (4000 ha) entouré de toutes parts par des secteurs en pleine évolution sur le plan de l'occupation du sol et des activités. Le SIBE a une fonction paysagère exceptionnelle. Sur le plan écologique, c est un site unique pour édifier un observatoire du suivi des migrations d'oiseaux et des déplacements de mammifères marins. C est un site historique d'où fut menée la traversée du détroit par l'armée de Tarik Ibnou Zyad, à la conquête de l'andalousie. Le tourisme scientifique et éducatif constitue une chance pour ce SIBE proche de deux cités du Nord du Maroc. On peut donc très bien y prévoir un Centre mésologique, sorte de base pour l'éco-tourisme du SIBE, avec poste d'observation pour les migrations d'oiseaux et les déplacements de Cétacés, et avec un Centre de plongée-découverte du milieu marin. Dans la zone de Ksar sghir, l urbanisation spontanée altère le cadre naturel très pittoresque. La zone de Tanger groupe plusieurs centres d intérêt, avec le Cap Malabata, la baie sableuse de Tanger, le Cap Spartel, les Grottes d Hercule, le SIBE de Perdicaris. Dans cet ensemble, seule la zone sud-ouest, autour de Perdicaris et du Cap Spartel, conserve un potentiel, pour lequel un plan d utilisation des sols devrait viser la conservation de la qualité. Le Cap Spartel pourrait devenir un observatoire pour jouir du spectacle de milliers d'oiseaux transitant, mais aussi pour entreprendre des études similaires portant sur les déplacements des Cétacés à travers le Détroit. Au Sud du Cap Spartel se trouvent les Grottes d'hercule, succession de cavités naturelles très visitées par les touristes et qui abritent d'importantes colonies de chauves-souris. A l'extrémité ouest de la péninsule de Tanger, le site de Perdicaris offre un versant donnant sur le Détroit de Gibraltar et une enclave "verte" au sein du périmètre urbain. C'est ici que s'effectuent les rencontres entre les faunes typiques des plaines océaniques et celles du Rif et des régions méditerranéennes. D'un point de vue écologique et biogéographique, ce périmètre est donc l'un des plus importants du Maroc. Il semble donc idéal pour héberger un véritable «JARDIN BOTANIQUE». L objectif social est important et devrait pouvoir satisfaire le besoin en espace vert protégé, de récréation, d observation et d application pédagogique pour les citadins de Tanger et alentours. Vu la qualité unique du site pour l observation des migrations Page 116

117 d avifaune dans un cadre d écosystème naturel, une infrastructure particulière devrait y être réalisée qui puisse servir de points d observations à vocation écotouristique comme de point d information pour étudiants et élèves. c) La côte atlantique au sud de Tanger Les embouchures des oueds atlantiques et les zones humides offrent des sites exceptionnels : Tahadert, Loukkos, Moulay Bou Selham, Mehdia et Sidi Bou Ghaba. Le cordon dunaire du Gharb offre de nombreux parcours, à exploiter avec précaution, à cause de la menace de remobilisation des sables. L Oued Tahadart est l une des embouchures d'oueds de la côte atlantique à rôle écologique très important pour l'avifaune. Les marais de Larache comportent l estuaire du Loukkos, avec des salines à son amont immédiat et le bas cours du Loukkos, y compris la retenue du barrage de garde. Un ensemble de larges marécages se trouve sur les bords du Loukkos, alimentés, pour la plupart, par des ruisseaux. Le cortège faunistique est parmi les plus remarquables du Maroc, avec un rôle majeur en ce qui concerne la préservation du patrimoine marocain en matière de biodiversité Merja Bargha, située dans une dépression interdunaire, distante de 2 km de la côte et à 13 km au nord-est de Merja Zerga est un plan d'eau de faibles dimensions (600 m de long, 400 m de large) mais à rôle écologique complémentaire des autres merja pour l'avifaune. Ce site est une zone de refuge pour les oiseaux dérangés ailleurs. La faible dimension du plan d'eau autorise d'excellentes observations de près dans un cadre très agréable. Merja Halloufa est une vaste dépression interdunaire, distante en moyenne de 0,8 km de la côte et à 8 km au NE de Merja Zerga. Merja Oulad Skhar est distante de 2 km de la côte et à 18 km au NE de Merja Zerga. Merja Zerga est la zone humide littorale la plus importante du Maroc, à biodiversité élevée avec un remarquable peuplement d avifaune de valeur internationale. d) LE PARC DE TALASSEMTANE Ce vaste territoire représente pour le Maroc, une province géographique bien particulière, dont l'identité et la localisation en font un patrimoine national de haute valeur. Cette valeur se partage entre l'histoire des hommes et l'environnement naturel qui lui servit de cadre. La province de Chefchaouen occupe la partie centrale du massif, la plus diversifiée. Au sein de celle-ci se trouvent deux boisements de sapin, Abies marocana, derniers témoins d'un écosystème absolument unique sur le plan mondial et aujourd'hui en grand danger. Page 117

118 Le parc est l'entité écologique la plus originale de la chaîne du Rif, voire même de tout le Maroc, vu la grande biodiversité qu'il présente à travers des complexes solclimat-flore et groupements végétaux exceptionnels. Le parc offre des spectacles naturels, sans conteste parmi les plus beaux et les plus remarquables du pays, où la pierre et l'arbre, la roche et la forêt, les immenses points de vue et les gorges profondes s'associent étroitement pour créer un paysage d'une rare qualité. C est aussi une région à l'identité culturelle forte, une zone économique à développer, des hommes et des femmes dont l'avenir dépend presque entièrement de la ressource naturelle. Le réseau de pistes forestières est très restreint. De plus les pluies violentes combinées à la texture fine des sols et le relief escarpé rendent les pistes rapidement impraticables car elles ne possèdent pas un dispositif suffisant en ouvrage d'art. Actuellement les sapinières ne sont desservies que par des pistes praticables en 4x4 en dehors des périodes de neige et après assèchement des passages marneux suite aux fortes pluies. Pour le développement des activités touristiques dans la région, il importe que le cadre naturel soit le moins dénaturé possible, pour que l activité puisse être conduite de manière soutenue et rentable. En fait, toutes les activités économiques de la région sont intimement liées au bon état des écosystèmes et de leurs composants. La gestion rationnelle de ces écosystèmes, le maintien et la réhabilitation des couvertures végétales qui favorise l'infiltration des eaux et ralentit le ruissellement, l'apport de conduites culturales non traumatisantes et restauratrices des productivités des sols sont des objectifs essentiels à atteindre, au regard de l'importance de l'enjeu économique. Les différents sommets forment des écrans visuels discontinus et brisés où les cols sont toujours largement dominés et dissimulés. Les sommets se dégagent peu les uns des autres dans la masse montagneuse que constitue le Parc, culminant à plus de 2000 m d'altitude. Seuls les deux sommets du Jbel Lakrâa et du Jbel Kelti se détachent par l'aridité et par l'austérité de leurs sommets dégarnis. La nudité des affleurements rocheux leur procure une beauté "sauvage" et un caractère imposant. En hiver, l'intensité des pluies est très forte avec des pics allant jusqu'à 150 mm en 24 heures. La neige, mais surtout le brouillard, caractérisent et soulignent le relief et la géomorphologie du Parc Naturel de Talassemtane et mettent en valeur ses paysages naturels contrastés. Le Parc comprend une flore riche avec notamment de nombreuses espèces endémiques, dont le sapin. Le cèdre et le pin noir forment des îlots dans la sapinière. Les peuplements forestiers sont variés en contrebas des sapinières, composés surtout de pin maritime et de chênaies vertes ainsi que des sujets isolés de chêne tauzin, d'érable, de thuya, de genévrier oxycèdre, de houx. Le chêne liège est largement présent aux limites du parc en versant sud et le maquis en versant nord. Le Parc comprend 3 rivières classées à Salmonidés. A la différence de la chasse, très peu de pratiquants viennent pêcher dans ces cours d'eau. La pêche sportive en eaux douces reste peu développée dans le Rif malgré le potentiel. Plusieurs rivières intéressantes par leurs peuplements potentiels en truites fario sont difficiles d'accès, Page 118

119 ce qui fait que la pêche y est rarement pratiquée. Par ailleurs, le service local manque de moyens de prospection ce qui empêche toute connaissance approfondie des potentialités de ces rivières. L'enjeu de la chasse s'est considérablement accru, à la fois par les superficies concernées et par les revenus générés. La chasse rencontre dans le Rif des terrains variés offrant un gibier abondant, constitué principalement d'espèces de fourrés et de forêt sèche. La chasse semble rester une activité essentiellement menée par les nationaux. La dorsale calcaire qui constitue l'ensemble des reliefs du Parc représente le plus important aquifère du Rif. Cet aquifère est de type karstique, se qui se traduit par une abondance d'avens, de grottes et de lapiaz. Il existe donc un potentiel important pour la spéléologie de tous niveaux, pour le moment identifié par les spéléologues amateurs, souvent des étrangers résidents au Maroc, ou des étrangers de l'extérieur mais peu valorisé auprès du grand public. Un réseau important de salles souterraines, exploré jusqu'à -700 m, est connu sous le nom de Kef Toghobeit. Cette grotte importante n'est accessible qu'aux spéléologues avertis disposant d'une autonomie totale d'évolution. Les randonnées dans les alentours du massif de Talassemtane restent occasionnelles. Les clubs de montagne comme le CAF se sont peu tournés vers le Rif, ce qui explique l'absence de structures d'accueil comme les refuges de montagne. La région du jbel Kelti semble avoir attiré le plus de randonneurs à pied (mois de mai-juin principalement). La sapinière possède quelques très beaux sujets, vieux et très vieux, au sein d'un peuplement varié. Cette composition du peuplement joue un très grand rôle dans la perception que le promeneur peut en avoir. La forêt de Tazaout provoque une forte impression d'enveloppe "confort et bien-être" car les arbres surplombent le visiteur, au contraire de la forêt de Talassemtane où le relief reste toujours l'élément dominant du paysage. Les deux sapinières sont donc admirablement complémentaires en terme de paysage, et ne pourraient se substituer l'une à l'autre. Dans le monde rural, les terrasses sont l'élément structurant et fort de ce paysage humanisé. Mais l'habitat est l'un des éléments majeurs du paysage et il contribue à individualiser la région, d'autant plus qu il se trouve au sein d'un parc naturel. Cet habitat est en mutation. Dispersé ou groupé, il offre des physionomies variées dans lesquelles interfèrent les prolongements de vieilles traditions, et surtout, des acquisitions plus récentes souvent mal adaptées. Le développement du tourisme dans le Parc part d'une situation initiale a priori peu favorable, l'organisation de l'accueil des visiteurs dans le milieu naturel rifain est quasiment inexistante et la fréquentation du milieu naturel de la zone du Parc est épisodique, selon des initiatives actuellement individuelles. Si une forte fréquentation touristique concerne la ville de Chefchaouen, celle-ci ne se répartit absolument pas dans les massifs forestiers avoisinant. Un tourisme "nature" n'existe qu'à l'état embryonnaire et suite à des initiatives totalement individuelles. Page 119

120 L'écotourisme n'existe pas dans la région ; il n'est d'ailleurs actuellement même pas envisagé ni conçu au niveau des opérateurs touristiques locaux. Le potentiel de développement de l'éco-tourisme dans la région est pourtant parmi les plus élevés du Maroc et le rôle du Parc Naturel de Talassemtane sera à ce sujet déterminant. Aucun encadrement parmi ceux qui sont opérationnels à Chefchaouen n'est actuellement qualifié en matière d'environnement et de nature. Le pôle urbain de Chefchaouen, par sa notoriété et son équipement touristique s'impose comme plaque tournante pour la visite du Parc. L'administration du Parc y sera hébergée, et le principe du développement des infrastructures du Parc sera de rayonner à partir d'un point d'accueil et d'information central basé en ville, relayé par des points secondaires correspondant à des lieux d'accès privilégiés vers l'intérieur du Parc (Talembote), ou à des lieux de passage en périphérie du Parc (Bab Taza, Oued Laou), pour des visiteurs non informés de l'existence du Parc avec des antennes distantes permettant de présenter le Parc à des visiteurs potentiels : stations balnéaires de la côte de Tétouan à Sebta, Offices du Tourisme de Tétouan, Tanger, Al Hoceima, mais aussi de Sebta et Melilla. e) Autres SIBE rifains Le sibe de Bouhachem est un des rares îlots naturels du Maroc où la configuration écologique est bien conservée. C est l'une des plus belles forêts caducifoliées du Maroc. «Ce SIBE du Bouhachem contient sans nul doute les écosystèmes de la plus haute qualité pour le Maroc, tant sur le plan des formations végétales, que de la floristique et de la faunistique ; une telle qualité est devenue très rare et ce SIBE devient donc un témoin absolument irremplaçable dont l'importance écologique n'a presque pas d'égal pour le pays». L écotourisme est une possibilité, mais il a des limites. Il faut plus l envisager comme une activité éducative et scientifique de découverte et d observation de la nature que comme une activité source de revenus importants pour les populations. Car le souci de conservation exige la limitation des visiteurs à des petits groupes, sans installations fixes, le départ se faisant de Chefchaouen, l approche par véhicules tous terrains jusqu aux douars de piémont, puis à mulet et à pied ; il n y aurait que de petits campements, pas de camping sauvage ni organisé de grande taille ; et la majorité des visiteurs retournant à la base Chefchaouen dans la journée. La culture du cannabis constitue une autre contrainte. Brikcha est un remarquable écosystème à Quercus suber, Quercus. coccifera et Quercus rotundifolia très bien conservé avec cortège floristique et faunistique très diversifié et à forte richesse spécifique. C est là une réserve Biologique Domaniale à valoriser comme observatoire privilégié pour les formations végétales climaciques et les populations de rapaces. Aïn Bou Adel, dans la région de Taounate est l'une des rares grandes sources permanentes de la région prérifaine. La zone humide connaît un grand afflux touristique en dehors de la saison pluvieuse. Les innombrables petits cafés et Page 120

121 marchands qui s'installent le long de la vallée considèrent celle-ci comme poubelle et égout, puisqu'aucune infrastructure pour une exploitation rationnelle de la source n'a été prévue. Koudiat Tidighine est la montagne la plus élevée dans le Rif, à 2450 m. C'est l'une des meilleures cédraies marocaines, très riche sur le plan de la biodiversité. L écosystème est assez bien conservé mais localement, dynamique et se développant dans de très bonnes conditions écologiques. Jbel Tizirane, au dessus de Bab Berret, représente une cédraie assez bien conservée, très dynamique et se développant dans de très bonnes conditions écologiques. Il faut signaler la présence au sommet d une formation «bonzai» de cèdre vu les conditions extrêmes pour le développement des arbres, tout à fait originale et unique. Une valorisation par l écotourisme, du site semble tout à fait possible : exceptionnelle formation «bonzaï» du sommet, (cèdres plus que centenaires, de 3 mètres de hauteur ; vue panoramique sur tout le Rif central, la Méditerranée, qualité exceptionnelle de la cédraie de mi-pente, avec population de singes. Ben Karrich offre à proximité de Tétouan et Tanger un espace relativement privilégié pour y développer une activité de tourisme de nature, qui diversifierait les prestations offertes par la région. Déjà mis en réserve, ce site ne présente pas de mesures d'urgence. Le plus intéressant serait de chercher à y favoriser au maximum l'écosystème cocciféraie, dont la raréfaction générale est impressionnante dans tout le Rif. Khémis Es Sahel correspond à une subéraie qui abrite les tourbières, à peu près sur 1000 ha, importantes de par leurs qualités biologiques, leurs dynamiques. Le site est proche des grands centres urbains de Larache et Tanger et de la future station littorale de Khémis Sahel Les itinéraires et les thématiques (cf. carte n 15 : Méditerranée occidentale) En ajoutant à ce potentiel naturel riche et diversifié les centres d intérêts humains et culturels, 6 itinéraires originaux ont été identifiés : a) Route du Pays de Jbala b) Route des sites historiques préhistoire, antiquité, héritage islamique et hispano-lusitanien c) Route de Moulay Bouselham et du Pays de Ouazane d) Route du Parc de Talassemtane Pays Rhomara e) Route du Parc d Al Hoceima f) Route de la poterie féminine a) Route du Pays de Jbala Page 121

122 1. Larache : ville historique (VIIème siècle) - alternance de deux cultures : espagnole et arabe 20. Site a vocation culturel : artisanat poterie 21. Ksar El Kbir : 22. Jbala sud : 23. Chechaouen : ou Chaouen, une ville nichée dans la montagne : vestiges et jardins toujours verts Tétouan : site balnéaire (littoral riche en station) - ville hispano-maurisque : architecture typique 14. Khmis Anjrah : au cœur du pays du Jbala : tradition et aspect rural 15. El Berrian : site antique 16. Jbala : souks hebdomadaires typiques des Jbala 17. Hjar Nsar : site islamique 18. Ad Novas : site antique 5. Cromlech de Msoura : site antique 4. Beni Kissane : site poterie 3. Lixus : site antique 2. Méandres du Loukkos 1. Larache : arrivée Arrière pays de Larache Larache est une très belle ville au cachet ibérique sur la côte atlantique avec un fort potentiel historique en marge des flux touristiques. Avec une apparence d un grand village, la médina a beaucoup de cachet et son arrière pays recèle beaucoup de potentialités Lixus : ville romaine fondée par les phéniciens, à 5 km de Larache. Le site comprend plusieurs vestiges historiques qui datent des romains et des phéniciens. Les méandres du Loukkos : zone humide Arrière pays de Tétouan Tétouan : Avec ses potentialités historiques, la ville de Tetouan domine la vallée de Martil et s ouvre sur les contreforts du Rif. Souk Khemis des Anjra : souk le jeudi, un souk qui a conservé beaucoup de son authenticité. Cabo Negro : Site balnéaire a 15 km de Tetouan. Petit village avec des attraits balnéaires Mdiq : petit village avec un petit port de pêche authentique. Martil : attraction nationale, la plage reste le seul attrait touristique. b) Route des sites historiques préhistoire, antiquité, héritage islamique et hispano-lusitanien 1. Larache : ville historique (VIIème siècle) - alternance de deux cultures : espagnole et arabe 2. Méandre du Loukkos Page 122

123 3. Lixus : site antique 4. Bni Kissane : site poterie 5. Cromlech de Msoura : site antique 6. Asilah (ville hispano mauresque) et Zillis : site antique du II ème siècle avant J.C. 7. Kouass : site antique 8. Cotta et cap spartel : site antique (Romain) - grotte d Hercule et point de vue panoramique 9. Tanger : porte de l Europe sur l Afrique, ville touristique et historique (témoin de l histoire d un pays et carrefour des deux continents 10. Cap Malabata : site balnéaire méditerranéen 11. Ksar Sghir : repère culturel d une civilisation antique et islamique 12. Belyounes : site islamique et panoramique sur la méditerranée 13. Littoral Tétouan : sites balnéaire avec village des pêcheurs : Fnediq, Martil, Cabo Negro 14. Taghremt : village rifain 15. Khmis Anjra : découverte des pays des Anjra 16. El Berrian : site antique 17. Jbila : site antique 18. Hjar Nsar : site islamique 19. Ad Novas : site antique Arrière pays d Asilah Petite localité très sympathique ouverte sur l océan. Elle recèle de fortes potentialités culturelles et historiques. Ancien bourg portugais du XVe, bordé de remparts portugais et abritant divers autres monuments relevant de différentes civilisations ayant transité tout en marquant la ville (romaine, arabe, espagnole). Actuellement, Asilah est un véritable centre touristique de premier choix. Festival culturel d Asilah : les arts plastiques et le folklore (mois d Août) Arrière pays de Tanger Un repère à double façade : atlantique et méditerranéen et témoin historique du Maroc. Point de départ pour la découverte d un arrière pays riche en culture, histoire et nature. Cap Spartel et les grottes d Hercule : se localise à environ 12 km de Tanger. Point de repère sur l océan et belles plages en bas de la falaise et superbe paysage. Mythologie antique et vestiges préhistoriques à travers les grottes d Hercule. Cap Malabata : de grandes criques sablonneuses et point d observation pour le coucher de soleil. Ksar-es-Séghir : sur la route vers Sebta et à 33 km de Tanger. Vestiges historiques, belle plage, petit port de pêche et Souk le samedi. c) Route de Moulay Bouselham et du Pays de Ouazane 1. Larache Page 123

124 20. Moulay Bousselham : lagune (Merja Zerga), plage et repère d oiseaux (colonies de hérons et des flamants roses) - marabout 21. Banassa : site antique (IIIème siècle avant J.C) : vestige d un forum, d un capitole, et plusieurs temples 22. Souk el Arbaa du Rharb : site à vocation agricole - plaine du Rharb 23. Basra : site islamique 24. Ouazzane : oliviers et arbres fruitiers Zaouia - ville religieuse - Bou Acem (poterie) 25. Guezira et Tout : poterie féminine 26. Aïn Kerwach : poterie et artisanat Chefchaouen : ou Chaouen, une ville nichée dans la montagne : vestiges et jardins toujours verts d) Route du Parc de Talassemtane Pays Rhomara (cf. rapport sur les projets pilote pour la région nord) 0. Chefchaouen : ou Chaouen, une ville nichée dans la montagne : vestiges et jardins toujours verts 1. El Kelaa : greniers 2. Talembote : site au cœur du parc 3. Parc de Talassemtane : parc naturel riche en flore et faune 4. Oued Laou : site naturel balnéaire avec grotte et site poterie (Ifrane Ali) 5. Targha : plage et site islamique 6. Steha : petite station balnéaire 7. Tigisas et Bou Ahmed : site islamique et plage 8. Douar Boudkek Amourdane : site poterie 9. Assifane : site poterie 10. Traversée de Talasmtane : parc naturel, paysages et nature du Rif Arrière pays de Chefchaouen La ville de Chefchaouen (Chaouen) est l une des villes les plus pittoresques du Maroc ; elle est l unique ville marocaine, traditionnelle en montagne. Ville à l architecture andalouse, elle s ouvre sur arrière-pays rural avec lequel elle vit en symbiose. Artisanat local et souk le lundi et le jeudi. Parc naturel de Talassemtane : Parc qui recèle les seules sapinières du pays. Paysage isolé et peu fréquenté. Un lieu privilégié pour la pratique des sports de montagne et la découverte d un espace naturel mais aussi pour la découverte d une culture rurale spécifique : de nombreux villages perchés. Oued Laou : Situé a 40 km de Tetouan, site balnéaire remarquable au pied des versants abrupts de la montagne rifaine. e) Route du Parc d Al Hoceima Page 124

125 (cf. rapport sur les projets pilote pour la région nord) 1. Al Hoceima : histoire d une ville rifaine à vocation balnéaire 2. Azgher : site poterie féminine 3. Ait Kamcal 4. Snada : traversée Parc d Al Hoceima 5. BouKmal : site poterie féminine 6. Targuist 7. Taghzout 8. Badis Al Hoceima : histoire d une ville rifaine à vocation balnéaire Arrière pays d Al Hoceima Une des plus agréables stations balnéaires de la côte méditerranéenne. Des plages : Quemando, Cala Bonita, Sfiha et Souani, Tala Youssef et Sabadia. Cala Iris (les circuits) : des paysages de vastes collines avec plusieurs rameaux : village de Torres, Cala Iris, avec petit port de pêche et vue splendide sur la Méditerranée. Des balades en barques sont proposées par les pêcheurs pour voir les falaises impressionnantes qui tombent à la verticale dans la mer. Parc Naturel d Al Hoceima f) Route de la poterie féminine 1. Bou Ahmed 2. Assifane 3. Ioulassine : site poterie 4. Bab Berred 5. Talmast : site poterie 6. Jebha Amter 7. Tagasa : site poterie féminin Aarrabbene Retour a Bou Ahmed LA MEDITERRANEE ORIENTALE ET LE MAROC ORIENTAL Présentation générale Avec 2,2% de la capacité hôtelière nationale, 0,5% des nuitées internationales et 3,6% des nuitées nationales, l Oriental, y compris sa façade maritime, est encore de nos jours en marge du Maroc touristique. Cela ne signifie pas qu il manque de potentialités. Loin de là. Le secteur Est du rivage méditerranéen compris entre la baie d'al-hoceima et la frontière algérienne offre même les conditions du climat méditerranéen les plus favorables : des hivers plus doux et des étés plus chauds, Page 125

126 des perturbations du nord-ouest qui se font moins sentir et des précipitations plus faibles. L'insolation enregistre ses plus fortes durées : à heures par an, et le ciel est plus clair et les températures des eaux côtières deviennent élevées et soutenues une bonne partie de l'année. Il s agit en fait d une demande qui est encore extrêmement faible ou réduite à la demande locale et régionale. La faible demande touristique sur cette région s explique en fait par sa faible intégration économique au reste de l espace national due à un certain enclavement. Il est de ce fait souhaitable que la stratégie à mettre en place pour développer le tourisme rural dans le pays prévoit un volet sur l Oriental afin de compléter l offre et la diversifier. La région possède, en effet, des atouts indéniables, notamment pour une exploitation écotouristique de proximité, c est à dire par les populations de la région et notamment les jeunes et les enfants (camps de vacances, excursions scolaires), mais aussi pour un petit nombre de touristes étrangers vivement intéressés par des paysages et des espaces peu transformés et assez vides. Concernant le tourisme international, la situation est amenée à changer puisque parmi les projets les plus ambitieux contenus dans le programme de relance du tourisme figure la création d une importante station balnéaire à Saïdia avec une capacité prévisible de lits. a) Côte méditerranéenne rifaine. Le JBEL GOUROUGOU est un massif montagneux qui atteint 900 m d'altitude, et qui appartient à un volcanisme récent. Le site offre sur toute cette portion du littoral marocain un point de vue saisissant. C est aussi l unique site "vert" de toute la région, à proximité immédiate de centres urbains, sa vocation "sociale" est importante et l'aménagement du SIBE doit essentiellement porter sur cet aspect avec l'aménagement de parcours "nature" récréatifs, site d'accueil, sentiers pédestres, poubelles et ramassage des déchets, aires de repos et d'observation. Le Cap des 3 Fourches, au nord de Melilla, se situe à l extrémité sauvage et très tourmentée d'un puissant promontoire de roches volcaniques s'avançant profondément en mer. Plusieurs grottes marines existent à l'extrémité du cap, regroupées sur une portion réduite (moins de 5 km), et dont le fond est parfois tapissé de sable ou de galets. Quelques petites plages de sable, dont la principale (Ifri N'Doutch) est située à proximité du phare. L écosystème est très dégradé, mais avec des espèces faunistiques des plus remarquables. Une piste spécialement rude, dessert le site en conduisant au phare du Cap des Trois Fourches. L'accès au reste de la côte ne peut se faire que par bateau. Aucun chemin pédestre ne contourne le cap. Sans construire de routes, il faudrait mettre en place près du phare, un poste d'observation pour le Phoques, les Cétacés et les Oiseaux marins. La côte des Bni Saïd est non pénétrée par le tourisme, malgré son potentiel paysager, à cause de l absence de routes atteignant le littoral. Le développement touristique de la région ne se conçoit en fait que dans un cadre d ouverture de la frontière et d intégration maghrébine. Quelques SIBE sont identifiés ici, mais la région recèle de nombreuses potentialités inconnues. Page 126

127 La chaîne des Beni Snassene ou montagne de Berkane et Taforalt englobe plusieurs aspects écosystémiques, paysagers et culturels. Cette grande zone couvre les plus beaux paysages, les grottes, les falaises et escarpements ; la zone est couverte de thuya, et localement par la chênaie du jbel Fourhal. L accès est facile, depuis Berkane, par la P.27 puis la S.403 (jusqu'à Taforalt) ou par la T5506 qui remonte la vallée du Zegzel depuis Berkane. Une aire de pique-nique près de la Grotte du Pigeon est la source d'une forte pollution de l'oued Zegzel ; de même, le tourisme anarchique (camping, brèves visites et pique-niques) près de la Grotte du chameau amène beaucoup de déchets qui finissent dans le lit de l'oued Ferrouj. La zone est menacée par l accroissement de la pollution et par le développement urbain et touristique accru et inorganisé. La vallée de l'oued Ferrouj au niveau de la Grotte du chameau a été aménagée par le ministère du tourisme. Mais sans beaucoup de succès. Ce SIBE mérite un plan de gestion spécifique vu sa vocation multi-usages, la qualité exceptionnelle du site et surtout l'unique espace nature viable et ouvert à la valorisation sociale (pédagogie, récréation, tourisme, étude scientifique). Il faut aussi éliminer les sources d'impacts actuels sur l'oued Zegzel (surtout traiter les eaux de Taforalt et équiper les aires de pique-nique en poubelles bétonnées, nettoyées régulièrement). Il est possible d envisager un programme de réintroduction d'espèces (lynx, gazelle de cuvier, mouflon, vautour fauve et ibis chauve) avec quelques chances de succès, pour augmenter le potentiel de développement de l écotourisme. L embouchure de la Moulouya comporte une zone humide littorale avec berges d oued et marais, plage, falaises côtières et une très grande qualité biologique sans équivalent pour le littoral méditerranéen. Le secteur est actuellement très peu visité. Le Sibe de Chekkhar : A proximité de la frontière algérienne, le SIBE proposé de Chekkhar se signale par son étendue, son climat semi-aride à aride, la présence de forêts à thuya, chêne kermès et chêne vert, d'un périmètre de reboisement à pin d'alep et de vastes glacis à nappe alfatière. L écosystème est relativement dégradé à très dégradé, selon les endroits, mais on y signale la présence de la gazelle dorcas comme de l'outarde houbara, en plus d autres espèces caractéristiques des steppes arides à hiver froid. Les mines et les industries minières occasionnent des pollutions inhabituelles, avec des risques graves liées aux émanations gazeuses riches en poussières métalliques et au remaniement hydrique ou éolien des terrils des mines ou de la fonderie d El Heimer, encore riches en éléments métalliques dangereux ; la pinède proche de Oued el Heimer montre clairement des indices de souffrance. Le Sibe du jbel Krouz est représentatif de l'atlas saharien ; il est limité au sud par la frontière avec l'algérie, et au nord par les voies d'accès principales qui le longent, permettant ainsi d'englober des secteurs de couloirs à nappe alfatière. C est un massif montagneux aligné Est-Ouest, formé de calcaires du Jurassique, en milieu présaharien. Les paysages sont parmi les plus originaux du Maroc avec de forts contrastes de lignes et de teintes, notamment en hiver et dans les saisons moyennes, lorsque l air est lumineux. Le potentiel du site est tout à fait exceptionnel et pourrait s'exprimer à travers un certain nombre d'actions qui valoriseraient ainsi toute la région, relativement Page 127

128 marginalisée actuellement au Maroc : protection des derniers mouflons ; réintroduction de la gazelle de Cuvier ; mise en protection d'un secteur à alfa et aménagements pour la gazelle dorcas et l'outarde houbara ; réhabilitation de la junipéraie. La valorisation du SIBE par écotourisme devrait aussi profiter aux populations riveraines. La valorisation touristique devrait s'intégrer dans l'organisation de vastes circuits généraux à composantes multiples : le jbel Krouz pour l'observation de la faune, Figuig, contexte socio-culturel d'une oasis unique, les espaces désertiques de Béchar, les steppes d'alfa de Bou Arfa. Des circuits écotouristiques utilisant le chameau ou le cheval et s'appuyant sur l'environnement culturel (nomades, oasis de Figuig) et des circuits de trekking avec relais à base de campements nomades sont envisageables. Cette intégration ne se conçoit que dans un cadre de frontière ouverte et de stabilité politique de l'autre côté de la frontière Les itinéraires et les thématiques (cf. carte n 16 : Maroc Oriental) Le potentiel décrit ci-dessus peut se combiner en quelques points forts regroupés sur 3 itinéraires : a) Route du balnéaire oriental b) Route de la Moulouya c) Route de la traversée des Hauts Plateaux a) Route du balnéaire oriental 0. Oujda 1. Ahfir 2. Saidia : site programmé de tourisme au Maroc 3. Ras El Ma Nador 4. Cap des trois Fourches Saïdia : à 57 km de distance de d Oujda, sur l embouchure de l oued Moulouya. Un site remarquable avec une grande plage de sable. Le Cap des trois Fourches : constitue le principal attrait de l arrière pays de Melilla et l un des plus beaux sites du Maroc avec plusieurs petites plages. Lagune de Nador : la Mar Chica ou Sebkha Bou Areg (cordon littoral) Ras El Ma : vallée de la Moulouya b) Route de la Moulouya Page 128

129 0. Oujda 1. Jbel Bni Snassen 2. Taforalt 3. Berkine 4. Zaïo 5. Périmètre irrigué de Bou Areg 6. Nador 7. Bni Sidal : site de poterie féminin 8. Midar 9. Kassita 10. Zouane Al Hoceima L arrière-pays d Oujda, capitale de l Oriental, offre une certaine diversité : la mer (Saidia), la montagne (Beni Snanssen) et le désert (vers Figuig). Les sources de Sidi Yahia Ben Younes : situées à 6 km d Oujda, un site très fréquenté pour sa source thermale. Les monts Beni Snassen : sites importants : gorges du Zegzel et la grotte du Chameau (spéléologie). Tafoghalt : site naturel - les grottes du chameau avec un contenu à caractère historique - forêt Les barrages sur la Moulouya : sports nautiques (voile et plongée) - baignades aménagées - promenades sur le lac - la pêche. c) Route de la traversée des Hauts Plateaux 0. Oujda 1. Jerada 2. Traversée des Hautes Plateaux : paysages steppiques 3. Tandrara 4. Figuig : grande oasis de l oriental et aspect pré-saharien Site isolé à la frontière algérienne, Figuig, oasis saharienne authentique avec ses 7 ksours, est une halte qui a une spécificité certaine par rapport aux oasis du Tafilalet ou du Draa. La palmeraie : avec près de arbres. Système d irrigation traditionnel (Khettara) Les sept ksours Rivière Arbil Entre Figuig, au sud et Oujda, au Nord, les immenses plateaux de l oriental, se prêtent à des circuits sous le thème de la vie nomade ou semi-nomade FES MEKNES ET LE MOYEN ATLAS Page 129

130 Présentation générale En dépit d'un intérêt touristique évident et reconnu par les agences internationales, l'ensemble Fès - Meknès n'occupe pas une place privilégiée quant à sa capacité hôtelière ni sa fréquentation par le tourisme international. Avec une capacité de lits en 2000, le duo Fès - Meknès n abrite que 6,7% de la capacité totale et vient loin derrière les deux principales régions touristiques Agadir et Marrakech. La situation ne changera pas dans l avenir puisque la région ne recevra que 3,2% de la capacité additionnelle prévue d ici 2010 par le programme de l accord-cadre. En effet, c'est une région qui ne fait l'objet que d'une courte visite sans séjour prolongé. Ceci est encore plus valable pour Meknès qui est concurrencée par Fès comme étape du circuit des villes impériales. Les nationaux et les Français arrivent en tête de la clientèle avec même une prédominance des nationaux certaines années. En effet, ville spirituelle et culturelle par excellence, Fès est l objet de visites fréquentes de la part des Marocains. Le principal centre d intérêt est la ville héritée du moyen âge qui est encore fonctionnelle et vivace (ancienne médina). Stations satellites de Fès, Sidi Hrazem et Moulay Yacoub reçoivent le trop-plein des touristes pendant la haute saison. Celle-ci correspond aux mois du printemps. Il faut noter la relative attraction du Moyen Atlas sur les touristes marocains. Cette destination, héritée de l'époque coloniale, continue à drainer une part non négligeable des touristes. Alors qu'elles reçoivent en plein hiver une clientèle issue des milieux aisés, Ifrane et Immouzer voient leur fréquentation se démocratiser au cours des mois d'été. Bien que riche en centres d intérêts touristiques surtout naturels (moyenne montagne pastorale, intéressant système volcanique éteint, forêts de chêne et de cèdre, faune riche et visible et mutations socio-économiques d une région anciennement pastorale qui est de plus en plus pénétrée par les plantations de rosacées), le Moyen Atlas est peu programmé pour les tours du tourisme rural. Or, outre la proximité de Fès qui gagnerait à compléter son produit basé essentiellement sur la visite du quartier ancien, par une découverte de cette montagne incitant à augmenter quel que peu la durée de séjour, avec l ouverture de l autoroute Rabat - Fès, le Moyen Atlas se trouve aujourd hui dans la «banlieue lointaine» de Casablanca et Rabat. Il peut également enrichir le produit de la futur station de Khémis Sahel et des stations du littoral nord et ce grâce à l entrée en fonction des autoroutes Rabat - Tanger et Rabat - Fès. Il faut insister à ce propos que le Moyen Atlas Oriental est un véritable gisement de centres d intérêts et qu il est encore pratiquement inconnu. a) Les banlieues immédiates de Fès - Meknès LE JBEL ZERHOUN est un SIBE de basse montagne, seul "espace vert" à proximité immédiate de Meknès, au sein d'un complexe culturel déjà très valorisé (Moulay Idriss et Volubilis). Il constitue un refuge naturel pour une population d'oiseaux, de mammifères et de reptiles très diversifiée, il offre aux contingents d'oiseaux migrateurs un site de repos privilégié (dont le vautour), il manifeste une certaine reprise végétale de la flore naturelle, il héberge une population de rapaces Page 130

131 importante et unique pour toute la région. La vocation du SIBE est donc multiple, du social au biologique, et on peut aisément envisager sa valorisation qui devrait faire l'objet d'un plan d'aménagement qui puisse en intégrer toutes les composantes. Le lac du Barrage Al Massira est un lac profond à îlots couverts de végétation basse ; le peuplement ornithologique est tout à fait exceptionnel. Le lac du Barrage IDRISS 1 er est un milieu surtout minéral où la végétation est peu intéressante, exception faite d'une large prairie couvrant le lit de l'oued Inaouen, en amont de la retenue. Le peuplement naturel de poissons fut constitué de barbeaux, d'anguilles et d aloses (éteintes) ; le peuplement introduit se compose de plusieurs espèces : la Carpe commune, le Black-bass, le Blue-gill, le Sandre, le Rotengle et la Carpe argentée. b) La région d Ifrane-Azrou C est une région facile d accès où les sites touristiques sont multiples et variés. Les villes impériales de Meknès et Fès jouent le rôle d étapes distributrices de touristes curieux de la nature. L intérêt réside dans l enneigement hivernal, la fraîcheur estivale, l abondance des couverts forestiers, la présence de volcans éteints, de formes karstiques intéressantes, de lacs où se concentre la faune d oiseaux et de multiples points d eau, sources et cascades. Le projet de parc naturel d Ifrane offre l avantage de mettre en valeur les curiosités naturelles et de mettre en place une planification spatiale d utilisation. Le Parc d Ifrane La superficie du futur Parc couvre plus de hectares, dans un secteur du Moyen Atlas où se trouvent encore les plus belles cédraies du Maroc. Ces écosystèmes forestiers du Moyen Atlas, et en particulier les cédraies, constituent un patrimoine naturel d'une richesse exceptionnelle : biologique, économique mais aussi culturelle. Le Parc comprend les lacs de Dayet Aoua et d'afennourir. Avec une densité de population très faible (36 h/km²) on peut qualifier la région de sous-peuplée par rapport à d'autres secteurs montagneux du Maroc. Cependant un surpeuplement temporaire touristique peut être enregistré. Le massif du Moyen Atlas est l'un des principaux châteaux d'eau du Maroc, alimentant les immenses bassins du Sebou ou de la Moulouya, de l'oum R'Bia et du Bou Regreg, dont dépendent les économies de vastes régions agricoles et l eau potable de villes principales. Les massifs boisés souvent sur reliefs, alternent avec de vastes espaces ouverts asylvatiques, et des prairies humides (pelouses de printemps). Ces étendues peuvent être parsemées de bouquets de genévriers oxycèdre ou thurifère, d'aubépines, ou autres espèces arbustives. Les essences forestières majeures sont peu nombreuses ; cependant elles représentent de très beaux peuplements : cèdre de l'atlas (peuplements les plus importants et les plus étendus du Parc Naturel d'ifrane), chêne vert, en peuplements forestiers purs ou en mélange avec d autres essences, chêne zène, genévrier thurifère, en peuplements très exigus et très localisés aux environs du lac Afennourir. Mis à part le sanglier et le renard, les indices de présence de mammifères restant dans la région, sont très faibles. Une seule réserve "permanente" de chasse existe à Page 131

132 l'intérieur des limites du Parc, il s'agit du site de l'aguelmam Afennourir sur 250 ha, site faisant par ailleurs l'objet d'un classement international (Convention RAMSAR "zone humide"). Le reste du Parc se partage en réserves triennales de chasse. Aucun lot amodié n'existe dans les limites prévues pour le Parc. Les réserves de pêche sont de plusieurs catégories de classement : rivière classée à Salmonidés, lac naturel, plan d'eau classé comme réserve, plan d'eau à permis spéciaux. La vocation touristique d'ifrane est ancienne et liée à ses origines. En effet, la ville a été créée en 1929 comme station de tourisme climatique en moyenne montagne. Très tôt, Ifrane a eu pour vocation d'être un centre surtout destiné à l'estivage, accompagné de stations comme Azrou et Immouzer. Les points d'intérêt de l'époque pour la période d'estivage ont peu changé : promenades en forêt, pêche à la truite, excursions dans le Moyen Atlas. En plus de la fréquentation estivale permanente accrue par des populations à revenus moyens ou bas qui résident en ville, on assiste à des montées en masse de citadins, les week-ends. Ce phénomène peut atteindre des proportions totalement démesurées par rapport à la capacité d'accueil. Cette pratique présente les caractéristiques suivantes : la fréquentation maximale intervient les week-ends lors des vacances d'été. On évalue la fréquentation à plus de personnes en pointe, certains jours ; les visiteurs se concentrent en priorité près des sites connus de tous et bénéficiant d'une bonne signalétique routière : Val d'ifrane, source Vittel, Dayet Aoua et circuit des lacs ; de nombreux visiteurs se dispersent le long des routes en forêt pour diverses activités de repos, de pic-nic et de loisirs familiaux ; ils accèdent aux sites en voiture ; les sites sont rapidement encombrés, sinon saturés à la fois par les voitures et par les visiteurs ; l'éparpillement multiplie les risques de feux de forêts ; d ailleurs les feux de camp sont allumés à partir de bois récolté sur place ; la pollution des sites non aménagés peut être observée. On remarque par ailleurs, une faible fréquentation des parkings aménagés par la municipalité en périphérie du centre d'ifrane et l absence d un plan de circulation en ville en cas de forte affluence et d un plan de stationnement en ville d'ifrane et dans sa périphérie. Les visiteurs sont des consommateurs d'artisanat, à Azrou en particulier où l'offre est diversifiée. Un nouveau tourisme d'hiver est en plein développement. Ce tourisme ne se manifeste en masse que quelques jours d'hiver par an (dimanche par beau temps en présence de neige). Il provoque une surfréquentation ponctuelle mais spectaculaire de l'axe Ifrane-Michlifène, et en particulier de toutes les voies du cratère et des aires de parking. L'infrastructure hôtelière de la province est répartie sur trois sites principaux très contrastés : Ifrane, Azrou et Aïn Leuh. Elle est complétée par des établissements isolés situés sur des sites intéressants sur le plan touristique : le restaurant/chalet de Dayet Aoua, l'auberge du Jbel Hebri, l'auberge de Amrous. Les centres de vacances dépendent de la Jeunesse et des Sports. Les hébergements y sont de plusieurs types : résidences avec chambres et studios, ou avec appartements et des chalets isolés ou en groupement. Finalement, l'offre d'hébergement collectif est la plus forte du Maroc. Ces équipements restent sous-utilisés près des trois-quarts du temps au cours de l'année. De nombreux projets sont en cours, dont la construction Page 132

133 d'ensembles résidentiels, la réfection du parc hôtelier avec une forte orientation vers un meilleur accueil des familles avec formules adaptées aux enfants, nombreux centres de colonies de vacances qui garantissent à la région une fréquentation de base constante et très importante et nouvelles implantations de résidences de vacances. Un nombre d'estivants non connu, mais correspondant à la grande majorité des cas, est locataire. La majorité des locations se font sans contrat et ne sont pas officiellement déclarées. Les montants reçus par les propriétaires échappent aux services des impôts ; il n'y a aucune retombée pour l'administration du tourisme (sous forme de taxe locale touristique) ; la location n'est pas couverte par une assurance spécifique et les conditions sont parfois peu confortables. Les colonies de vacances en amont d'azrou restent très fréquentées, mais contrairement à Ifrane où un programme ambitieux de nouveaux centres de vacances a été lancé, on ne ressent pas à Azrou de volonté de dynamiser ce secteur, en étendant ou au moins en revalorisant l'infrastructure existante qui apparaît fortement vieillissante. La clientèle d'ifrane a changé depuis les vingt dernières années. Les clients étrangers résidents sont de moins en moins présents, et de nouvelles classes de populations de visiteurs nationaux apparaissent. L'offre hôtelière d'ifrane reste très peu adaptée à cette nouvelle catégorie de clientèle. Un nombre croissant de visiteurs passe par Azrou pour aller dans les cédraies, jusqu'au Michlifène. Ces visiteurs sont des consommateurs occasionnels de produits de base. Mais l'impact touristique sur l'économie de la ville n est pas perceptible. On remarque un décalage entre les prévisions des professionnels et administratifs du tourisme, qui comptent sur le développement d'un tourisme ciblé vers le haut de gamme et qui développent des infrastructures hôtelières allant dans ce sens, et la fréquentation actuelle qui semble plutôt toucher des classes moyennes et populaires qui risquent de ne pas avoir les moyens de fréquenter les établissements en construction ou en rénovation. Si Ifrane compte réellement s'orienter vers un tourisme résidentiel aisé de luxe, rien n est fait pour orienter les flux de visiteurs vers d'autres lieux de loisirs les fins de semaines, de façon à désengorger le site d'ifrane et de sa proche périphérie, Il n'existe par ailleurs pas d'étude prospective visant à anticiper l'évolution de la demande touristique dans les années à venir. Infrastructures de ski Le domaine skiable du Michlifène a une superficie de 150 ha environ et comprend deux remonte-pentes. Les infrastructures comprennent le chalet royal, le centre national de ski, du Ministère de la Jeunesse et des sports, pour 70 stagiaires, le centre du ski club d'ifrane pouvant accueillir 40 stagiaires, l'hôtel du Cratère. Il est projeté de créer un lotissement pour résidences à proximité du ski-club d'ifrane, avant l'entrée dans le cratère. La municipalité d'ifrane a la tutelle de la zone du cratère du Michlifène, qui est séparée du territoire de la commune urbaine. Le téléski du Jbel Hebri, d'une longueur de 400 m pour 156 m de dénivelé, dessert deux pistes noires parallèles. Anciennement géré par le ski-club d'azrou, ce téléski est actuellement arrêté à cause de son mauvais état mécanique. La gestion du téléski a été récemment reprise en main par la Fédération Royale de Ski. Le téléski du Jbel Habri mesure 226 m de long pour une dénivelé de 68 m. La piste est facile et est une des premières à perdre son enneigement. Page 133

134 Aménagements forestiers spécifiques A l'initiative de la Province, certains sites forestiers à fort impact paysager pour le tourisme sont maintenus en l'état. Les parcelles retenues sont soustraites aux procédures d'aménagement forestier de production. L'administration des Eaux et Forêts a la charge de la gestion des sites de pêche et de chasse. Cette activité avait autrefois un très fort impact sur le tourisme étranger, mais une forte décroissance est constatée depuis quelque années. Par contre une augmentation notable des pratiquants nationaux jeunes et passionnés est notée. Le potentiel de pêche sportive de la région, largement exploité depuis plus de 50 ans, fait que la province d'ifrane accueille la principale station d'élevage piscicole du Maroc. Eco-tourisme L'image "Ifrane" est très fortement liée à des notions de verdure, de forêt, de fraîcheur en été, de neige en hiver, c'est-à-dire à des valeurs fortement positives et de plus en plus recherchées par une population toujours plus urbaine. La notoriété interne au Maroc d'ifrane est extrêmement forte. La création du Parc Naturel d'ifrane peut définitivement consacrer sur le plan international l'image de qualité de l'environnement attaché à cette région, citée dans tous les guides touristiques internationaux sur le Maroc. On peut donc prévoir : des activités sportives de nature notamment des randonnées à pied, à cheval, à vélo, à ski et des circuits à thème scientifique portant sur le milieu naturel, à but de connaissance et de sensibilisation. A part quelques sites précis, soumis à la sur-fréquentation temporaire, le milieu naturel est globalement peu fréquenté par les visiteurs. L'attrait principal vient des cédraies qui constituent un patrimoine unique et exceptionnel, mais peu mis en valeur dans le cadre du tourisme national et international. En forêt, les animaux les plus remarquables susceptibles d'être aperçus par des visiteurs sont les singes. En zone ouverte, l'intérêt porte surtout sur les oiseaux, notamment sur l'avifaune aquatique concentrée sur les dayas. Il existe pourtant des contraintes. Les initiatives de randonnées dans cette moyenne montagne restent rares. Car, la province d'ifrane dispose d'un réseau routier bien développé pour une zone de montagne et de lieux d'hébergement qui peuvent être rejoints facilement en voiture, ce qui limite la nécessité du recours à l'hébergement chez l'habitant. Le développement de l'éco-tourisme dans le Parc Naturel d'ifrane doit donc compter sur une situation initiale pratiquement vierge du point de vue des pratiques du tourisme de nature. Il faut aussi tenir compte de la situation actuelle de surfréquentation de week-end. Il manque par ailleurs une information disponible sous forme vulgarisée pour le grand public sur la faune et la flore. Sur le plan de l encadrement, il n y a pas de lieu d'accueil des visiteurs, pas d'approche concertée entre opérateurs du tourisme pour l'accueil des visiteurs, peu de guides professionnels pour la découverte de la nature, aucune action pour valoriser concrètement le potentiel nature. Les guides de montagne ne sont officiellement que trois pour tout le Moyen Atlas. Ils ont été formés au Centre de Formation aux Métiers de Montagne de Tabant. Les guides de montagne n'ont pas d'actions en cours visant à informer les visiteurs des richesses naturelles de la Province d'ifrane. Page 134

135 Zonage touristique du parc : Cinq zones principales seront ainsi définies : Les zones d'aménagement intensif périurbains pour l'accueil d'un public élargi et qui retiennent les principaux lieux d'hébergement. Ce sont des points de départ pour des visites dans le Parc Naturel (rôle informatif, promotionnel et éducatif sur le Parc Naturel et sur l'environnement en général). Les zones d'aménagement intensif dans le milieu naturel du Parc contiennent l'axe routier à forte fréquentation Ifrane-Michlifène, le site du Michlifène, les stations de Jbel Hebri et de Jbel Habri, le site de Dayet Aoua et des zones ponctuelles à potentiel élevé comme le cèdre Gouraut, le circuit des cédraies, la station de Ras El Mâ. Ces sites demandent un aménagement particulièrement soigné car ils constituent une vitrine pour le Parc auprès du plus grand nombre. Les zones d'aménagement extensif sur axes routiers. Les zones de milieu naturel sans accès routier revêtu, à ouvrir à l'écotourisme. Les zones d agriculture, d'habitat et de développement rural La diversification des prestations et circuits touristiques sera l un des objectifs du Parc d Ifrane. Une gamme d'itinéraires thématiques peut être rapidement mise en place, plus diversifiée que le circuit "lac" et "cédraie" actuel. c) Autres sibes du Moyen Atlas central El Aderj dans le Moyen Atlas Nord est un SIBE qui s'étend dans un domaine de tétraclinaie et junipéraie. C est l un des meilleurs couverts de Genévrier de Phénicie, avec une faune diversifiée et un écosystème assez bien conservé. Le terrain très vallonné est constitué de microreliefs successifs qui lui confèrent une grande diversité d'aspect. Une valorisation écotouristique du SIBE est très faisable vu ses qualités plastiques et biologiques TAKELTOUNT, dans la région de Sefrou est un remarquable peuplement à Pin d'alep naturel et chêne vert qui occupe tout le versant, avec une forte densité et une régénération naturelle du résineux qui s'effectue sans problème. Outre la qualité paysagère du site avec en contrebas Dayet Iffer, les peuplements faunistiques sont très diversifiés aussi bien en mammifères qu'en oiseaux, avec une population résidente importante. A signaler une très bonne architecture des écosystèmes et un potentiel important à préserver. La forêt de Jaaba a été retenue comme la plus appropriée pour effectuer une mise en réserve car elle porte des écosystèmes à chêne zène et à chêne vert bien conservé, installés sur des sols riches et profonds. La Zénaie en futaie est parmi les plus belles du Maroc. Aguelmam Afennourir est un étang naturel au milieu d'une vaste dépression à fond plat, couverte de basaltes et de dépôts fins. Une large pelouse s'étend sur la plaine située au Sud et à l'est du lac. Cet étang de montagne n'a aucun équivalent au Maroc. Une route goudronnée reliant Aïn Leuh à la P20 au sud d'azrou permet d'accéder à cette zone humide. En l absence de piste autour du lac, le tour complet demande 1 à 2 heures de marche selon l'état des chenaux. C est un site RAMSAR classé réserve de chasse et de pêche. L'originalité du site vient des effectifs Page 135

136 d'oiseaux hivernants et estivants notés dans ce lac, ainsi que la présence parmi eux d'espèces rares (Foulque à crête, Grèbe à cou noir, Tadorne Casarca, Ibis chauve...). En plus il faut interdire l'accès à une partie de la rive Est pour offrir plus de sécurité et de tranquillité aux oiseaux nicheurs. Aguelmam n'tifounassine dans la région de Timahdit est un lac et une prairie humide qui constitue un écosystème relais pour l'avifaune régionale. Aguelmam WIWANE, plan d'eau faisant partie d un complexe karstique comportant, l'aguelmam n'harcha et l'aguelmam ou Houli, se trouve au niveau d une source, au fond d'une dépression calcaire encaissée aux versants escarpés. Les campeurs sont nombreux sur la rive nord du lac et occasionnent un dérangement excessif des oiseaux. Il faut donc aménager une infrastructure de pique-nique qui allège l'impact de l'homme sur l'eau (pollution) et les oiseaux. Dayet AOUA est un site d'intérêt touristique : pique-nique. Les déchets sont visibles à la fois dans l'eau et au bord du lac. Des "Pédalo" étaient utilisés dans la partie profonde. Or il faut considérer le site comme d'intérêt éducatif pour la flore et la faune et donc agir pour équiper les bords du lac de poubelles, sensibiliser les visiteurs à la protection de l'environnement du lac. Dayet IFFER est un lac d'origine karstique qui occupe un profonde dépression abritée des vents et ombragée durant une bonne partie de la journée. D intérêt pour le touriste et la pêche sportive, ce site nécessite d'être protégé. Dayet IFRAH est l'un des grands lacs du Moyen Atlas (190 ha pour une profondeur d'environ 10m), d'origine karstique, alimenté surtout par la nappe et la fonte des neiges. C est une zone humide d'intérêt national autour de laquelle il faut limiter la zone de construction à son état actuel. La concurrence pompage agricole / tourisme est évidente et il est donc indispensable de gérer rationnellement les puits du pourtour pour éviter de dessécher le lac. Oued Tizguit est un cours d'eau frais de zone forestière de montagne avec des sources fraîches, des cascades, une ripisylve et des plans d'eau artificiels. La biodiversité du secteur est élevée. Mais un triste sort a été réservé à l'oued Tizguite ce qui rend la récupération de la zone humide impossible, mais malgré tout, les qualités naturelles de ce site méritent des efforts pour sa réhabilitation. Il faudra éviter l accès anarchique à la zone humide, déterminer des quotas de fréquentation touristique et respecter la zone de protection intégrale sur une partie de l'oued. Par contre, on pourra créer une aire artificielle d'attrait touristique en dehors de la rivière (mais assez proche pour permettre aux visiteurs l'accès à pied à la rivière) et doter cette aire de toute l'infrastructure touristique nécessaire. Par ailleurs, il faudra organiser un circuit touristique écologique, guidé et commenté, avec paiement si nécessaire. d) Le Moyen Atlas du Sud-Ouest Page 136

137 Sources de l Oum Rbia Tizi n'aït Ouirra dans la région d El Ksiba et Zawayt ech cheih est l un des nombreux milieux intéressants de cette région, à développer en relation avec Beni Mellal. Le jbel Boutroua occupe le cœur du dispositif, qui s étend vers le nord-est jusqu à la magnifique chênaie de Bou Ikbou et vers l ouest sur le jbel Ouganous, offrant des milieux naturels de qualités pour la faune. L écosystème comprend une tétraclinaie, une pinède, une chênaie verte et une zénaie. La présence du Laurier des Açores (Laurus azorica) est aussi à l origine de la qualité de ce milieu, car c'est la seule station marocaine de cette espèce de laurier. C est aussi l un des plus beaux écosystèmes à chêne vert du Maroc qui comporte une grande diversité d habitats relativement sauvages pour la faune. e) Le Moyen Atlas du Sud (sur la route du Tafilalt) TALARHINE, dans la région d ITZER est un jbel coiffé par une forêt de cèdre, situé dans les prolongements méridionaux moyen atlasiques plissés, et dominant la vallée de l'oued Srou. Aguelmam Sidi Ali Ta'nzoult est un complexe de zones humides comportant quatre unités différentes: - la plaine de Ta'nzoult, couverte de végétation rase (pelouse, prairie) et parcourue par un ruisseau permanent ; - le lac de Sidi Ali, séparé de la plaine adjacente par un barrage de basalte récent ; - une daya temporaire au sud-ouest du lac ; - la source permanente d Arhbalou Aberchane, au sud de la daya avec une zone marécageuse. Il faut interdire les pique-niques aux abords même du lac, et réserver un espace en retrait à cette activité, afin d assurer un minimum de tranquillité aux oiseaux (notamment le Casarca) lors des périodes de reproduction et d'hivernage. Le tourisme écologique peut être développé dans cette zone accessible même en hiver, où des oiseaux d'eau peuvent s'observer toute l'année. Aguelmam MI'AMMI : Il s'agit d'un large marécage d'origine karstique, peu profond, alimenté par des sources permanentes. En été, seuls de larges chenaux où s'écoulent les eaux des sources persistent ; le reste du lac offre alors une prairie servant de pâturage, tandis qu'une abondante végétation aquatique et subaquatique persiste le long des chenaux. Le marécage est encadré par des montagnes où le couvert forestier est bien conservé, sauf sur les bas versants et les bords du lac où les cultures prennent de l'ampleur (céréales, vergers de pommiers...). La daya correspond à une réserve princière de pêche, plus ou moins gardée. f) Le Moyen Atlas oriental (de Taza) Il s agit d une région naturelle plus variée, mais plus éloignée des parcours habituels des touristes. L intérêt réside dans les paysages forestiers, l enneigement prolongé du Bou Iblane et les rivières poissonneuses. Le problème d éloignement se pose avec acuité. Le parc national du Tazekka est intéressant par le caractère dense de Page 137

138 sa cédraie et par ses grottes karstiques. Mais il est nécessaire d inscrire ces visites, dans un cadre plus large et plus varié. Le Parc National du Tazekka Il a été créé en 1950 par arrêté, avec une superficie centrale de 680ha, correspondant à la cédraie du Tazekka. Contrairement au Parc National du Toubkal, il a tout de suite été mis en défense. Sa situation correspond à la partie la plus septentrionale du Moyen-Atlas, à proximité de la ville de Taza. Il s'agit d'un Parc montagneux s'étageant entre 1400m et 1980m, créé dans le but de conserver la cédraie, très isolée et témoin de l'ancienne extension des cédraies du Maroc. Le Parc du Tazekka ne couvre qu'une superficie de 680 ha et n'abrite pas autant d'espèces remarquables que d'autres parcs nationaux marocains. Il ne subit pas de dégradations inquiétantes, si ce n'est peut-être le versant Est du Tazekka et les environs de la Dayat Chiker, qui sont surpâturés. Le Parc restreint abritant la cédraie du Tazekka est bien respecté par les populations locales, il en va de même pour l'ensemble du domaine forestier de cette région. Mais ce constat optimiste doit cependant être tempéré par les dégradations que subit le patrimoine karstique et cavernicole de la région, en particulier le célèbre gouffre de Friouato. Les limites du parc sont matérialisées par des bornes (simples kerkours) et correspondent rarement à des limites naturelles. Elles sont par contre bien connues des usagers qui les respectent. L'état écologique actuel des écosystèmes inclus dans le secteur de la cédraie est excellent. Depuis 1950, les services forestiers sont parvenus, sans l'aide d'une clôture, à préserver en l'état cette cédraie isolée et sa flore d'accompagnement. Les zones du Parc à plus forte valeur paysagère sont: - le gouffre de Friouato - le sommet et la cédraie du Tazekka - la gorge de Sidi Mejbar - la piste limite nord-est - le pic Koudiat-al-Khars et son point de vue - le jbel Bou-Slama (panorama) - la futaie de chêne vert de Bab-Bou-Idir - la subéraie adulte de Bab-Azhar - la chênaie verte sur lapiaz calcaire du jbel Bou-Adli - la zénaie d'akerouane. Le secteur oriental (partie calcaire) du Parc est riche en cavités souterraines de types variés : avens, grottes, gouffres, résultat de la corrosion chimique, ainsi que de la densité de fractures et de failles. Un réseau hydrographique souterrain interconnecté complexe et puissant s'est donc mis en place créant à l'aval (source de Ras-el-Ma, Taza) des résurgences fort précieuses : eau potable, eau d'irrigation, énergie électrique, potentiel touristique. Un certain nombre d'inventaires spéléologiques et d'études ont déjà été réalisés, mais restent incomplets dans une région où la progression est mal commode et où la végétation dissimule les orifices. Le Gouffre de Friouato est bien connu ; c'est le seul ayant fait l'objet d'un aménagement touristique sommaire. Sa valeur touristique est importante ; quelques Page 138

139 agences de voyage l'incluent dans leurs tours. C'est le seul site du parc a être visité par des groupes de touristes internationaux. La descente vers le fond du gouffre est impressionnante, mais la montée est pénible, ce qui limite le nombre de visiteurs. Par ailleurs, l'entrée de la partie souterraine de Friouato est très étroite, malgré l'aménagement de marches en ciment, ce qui constitue un autre obstacle, limitant encore le nombre des visiteurs. Une fois passé ce goulet, le cheminement est subhorizontal et comporte plusieurs obstacles. La progression ne présenterait pas de difficultés particulières s'il y avait des aménagements appropriés en bon état. Environ 700m sont à peu près accessibles, mais au-delà, un équipement spécial de spéléologue est requis. La prospection du gouffre n'a jamais été poursuivie jusqu'à son terme (au-delà de 900m). L'aménagement de Friouato reste à concevoir et à réaliser. L'amplitude et les merveilles des nombreuses salles traversées ne peuvent être appréciée, faute d'éclairage. Par ailleurs, de nombreux aménagements doivent être réalisés pour faciliter la progression et augmenter la sécurité : échelles métalliques, petits ponts, marches, rampes. L'éclairage des salles de Friouato est souhaitable, mais sa conception et sa réalisation sont affaire de spécialiste. Un projet d'aménagement a été réalisé par un bureau d'étude pour le compte du Ministère du Tourisme. La gestion actuelle du gouffre est confiée à un opérateur privé (l'ex-gardien du site). Le coût de la location est payé à la commune de Bab-Bou-Idir. On ne dispose d aucune statistique du nombre des entrées. Aucun entretien n est réalisé par le gérant. Selon lui, l'opération n'est pas rentable, car le droit d'entrée serait plafonné. Le Parc ne possède certainement pas les paysages remarquables du Haut- Atlas, au sens touristique du terme, et il faut éviter, pour une gestion efficace des équipements touristiques surdimensionnés et non rentables. Le Parc du Tazekka ne peut prétendre drainer des masses de touristes étrangers. Par ailleurs, l accès bien que aisé, ne compense pas l excentricité géographique par rapport aux autres grandes destinations touristiques marocaines. Fès constitue le grand terminus de la majorité des visites touristiques dans la région. Très peu poussent plus à l'est. Ceux qui le font, sont généralement attirés par la visite du gouffre de Friouato. En ce qui concerne la clientèle éco-touristique internationale, qui bien que limitée en nombre, connaît un développement important, il est à prévoir que son intérêt se portera en priorité vers les sites naturels les plus prestigieux ou ceux abritant des espèces rares. La vocation touristique du Parc est de toute évidence régionale : habitants des villes proches (Taza, Fès). Pour la clientèle marocaine, le Parc est d'abord une zone naturelle d'estivage. Son climat frais d'été, ses vastes étendues de forêt, ses nombreuses sources, ses possibilités de promenade et de randonnée, ses nombreux points de vue, font du Tazekka un site de choix. C'est en gardant cette orientation qu'il est conseillé d'intervenir, sans toutefois sous-estimer le potentiel d'attraction du gouffre de Friouato, une fois aménagé. Il n'est pas exclu en effet, qu'un circuit de visite de gouffres et de grottes convenablement mis en valeur, ne puisse attirer un nombre significatif de touristes aussi bien nationaux qu'étrangers. Cependant, cela demandera au préalable de lourds investissements. Autres sibes du Moyen Atlas oriental. Page 139

140 Oued El Bared (Tametrochte ; Tighza) est un sibe qui correspond à des sources et un oued. Les sources de l'oued El Bared (Aïn Ighz) forment un complexe d'exurgences permanentes qui jaillissent d'une grotte très profonde. Son ouverture est haute de quelque 15-20m et large de près de 10m. La vallée de l'oued se prolonge en amont de cette grotte, dans un torrent temporaire qui coule dans des gorges. L accès est possible depuis Taza, par la S311, puis les RT4822 et 4828 jusqu'à Maghrawa, puis par une mauvaise piste jusqu'à Tametrochte, qui continue vers Taffert. Une piste (d'environ 1,5 km) part de celle-ci vers le petit douar d'ikhelfounen. A partir de ce douar, l'accès aux sources se fait à pied ou à dos de mulet. Un gardiennage permettrait de contrôler à la fois l'accès à la grotte et les éventuelles utilisations de l'eau. Guelta Tamda (Maghrawa) est un lac de barrage naturel, formé à la suite de l'écroulement d'un immense lambeau de roche calcaire qui a barré la vallée encaissée de Souf Igrane. Ce type de lac temporaire est original par sa genèse, sa dynamique et la beauté qu'il offre à la vallée encaissée qu'il occupe. Il est nécessaire d aménager un circuit touristique et d entretenir la piste Maghrawa-Taffert Le Bou Iblane est un SIBE qui regroupe à la fois des richesses floristiques, faunistiques et paysagères. Il s'étend sur plusieurs unités, dont le coeur est constitué par les secteurs de Taffert à Moussa ou Salah, englobant les zones sylvatiques et asylvatiques des sommets du Bou Iblane. Le paysage est celui d une grande montagne d'une qualité plastique exceptionnelle. L écosytème à cèdre est assez bien conservé, typique du Moyen Atlas oriental et situé dans un beau paysage, offrant de grandes potentialités écotouristiques. La thurifèraie, la plus septentrionale du Moyen atlas est sans doute la mieux conservée. La xérophytaie est très variée, largement présente sur les sommets comme sur les versants. Le Bou Iblane est aussi un secteur biogéographique important pour la faune, avec un cortège faunistique parmi les plus remarquables du Maroc L accès facile est par la RS 326 ; il existe 3 maisons forestières en plus d une infrastructure touristique et sportive à la station de Taffert. Vu l'activité touristique présente sur le site, une action d'information doit être menée à l'aide de panneaux et sensibilisation des encadrements, tout comme un programme de valorisation écotouristique auquel le site se prête très bien vu ses nombreuses qualités naturelles et l'amplitude géographique du secteur concerné. Dans le cadre de cette valorisation, un programme de réfection et d'ouverture de pistes et chemins forestiers devra être mis en œuvre Le jbel Bou Naceur est une haute montagne calcaire qui culmine à 3340 m, avec sur le versant sud des reliefs arides très accidentés et à la limite sud-ouest, le cirque d'atchana, site paysager exceptionnel. Sur le plan végétal, la Cédraie est dépérissante, la thuriféraire et la Chênaie verte très dégradées, sur les sommets des xérophytaies et une pelouse sommitale riches en éléments floristiques. L accès est difficile par piste soit par le nord (depuis le Bou Iblane) soit par le sud (Outat el Hadj). C est pourquoi le Bou Naceur est très peu visité. Page 140

141 Les itinéraires et les thématiques (cf. carte n 17 : Fès Meknès Moyen Atlas) On peut regrouper les centres d intérêts de la région Fès Meknès - Moyen Atlas en 5 itinéraires : a) La Route des cèdres b) La Route du ski de fond c) La Route des cerises et du chêne d) La Route du Jbel Bou Iblane e) La Route du Moyen Atlas plissé a) La Route des cèdres 0. Fès : départ 1. Imouzzer Kandar : paysages sources - forêt 2. Dayet Aoua 3. Ifrane : ville touristique 4. Azrou : village à 1250 m d altitude - ambiance tranquille - architecture typique de ses habitations - pisciculture - forêt - mosquée typique 5. Forêt du cèdres : cèdre Gouraud - faune - flore 6. Timahdite : forêt (cèdre) paysage - montagne 7. Aguelmane Sidi Ali : lac - forêt - paysage 8. Zeïda : village et point de repère 9. Boumia : paysage 10. El Kebab : forêt- folklore (Ahidous) 11. Khénifra : forêt ville - rivière Oum Er-Rbia - folklore 12. Aguelmane Azigza : forêt - lac - paysage bordé par une falaise rouge 13. Sources de l Oum Er-Rbia : sources - forêt - montagne - paysage 14. Aguelmane Wiwane 15. Aguelmane Afnourir 16. Aïn Leuh : village dans la forêt et au creux de la montagne source - forêt 17. Ito : paysage - produits artisanaux 18. El Hajeb : village- source 19. Meknès Arrière-pays de Fès-Meknès : histoire, thermalisme, piémont Moulay Driss Zerhoun, Volubilis, vestiges romains Sidi Harazem et Moulay Yacoub : stations thermales Page 141

142 b) La Route du ski de fond Fès : départ Imouzzer Kandar : paysages sources - forêt Ifrane : ville touristique Mischliffen (Jbel Hebri) : neige (station de ski) - forêt- paysage c) La Route des cerises et du chêne 0. Fès : départ 1. Imouzzer Kandar : paysages sources - forêt 2. Dayet Aoua : lac dans doline karstique 3. Ifrane : ville touristique 4. Forêt des cèdres : cèdre Gouraud faune - flore 5. Timahdite : forêt (cèdre) - paysage - montagne 6. Aguelmane Sidi Ali : lac forêt - paysage 7. Boulmane 8. Sefrou : moussem - fête des cerises paysage - (El Menzel, Ribat El Kheir) Variante des lacs Ifrane : station climatique située à 1650 m d altitude - pêche à la truite et aux écrevisses Vallée des Roches : paysage de vallée Dayet Hachlaf : lac naturel Dayet Ifrah : lac naturel - un des plus grands lacs de la région Dayet Ifer : lac naturel Dayet Afourgha : lac naturel Dayet Aoua : située au cœur d une réserve naturelle d oiseaux Imouzzer Kandar : village et site naturel, des sources et des plans d eau d) La Route du Jbel Bou Iblane 0. Taza : ancienne ville entre les derniers contreforts du Rif et le Moyen Atlas - remparts 1. Traversée Jbel Tazekka : parc national de Tazekka 2. Bab El-Arbaa : village 3. Merhaoua : village 4. Tamtrouchte : village typique de l Atlas plissé 5. Jbel Bou Iblane : site naturel a vocation naturel - paysages naturels 6. Tafferte : village du moyen Atlas 7. Ribat El Kheir : village typique 8. Bir Tam Tam : village Vers Fès ou retour à Taza Variante du Parc National de Tazekka (Jbel Tazzeka) Page 142

143 0. Taza : ancienne ville entre les derniers contreforts du Rif et le Moyen Atlas - remparts 1. Grotte Friouato : 180 m de profondeur - des galeries ouverts au public sont tapissées de stalactites et de stalagmites Grotte du Chiker 2. Bab Bou Dir : paysage panoramique Forêt de chêne liège 3. Jbel Tazzeka : gorges - forêts de chênes lièges - parc national 4. Sidi Abdellah des Rhiata : village sur la route Taza-Fès 0. vers Fès ou retour à Taza e) La Route du Moyen Atlas plissé 0. Taza : ancienne ville entre les derniers contreforts du Rif et le Moyen Atlasremparts 5. Guercif : ancien centre militaire- village typique de l Atlas plissé 6. Bourached 7. Bou Ichourdane 8. Berkine 9. Moussa Ou Salah 10. Tizi Bou Zaâbel 11. Imouzzer Mermoucha 12. Aït Makhlouf Boulmane : site au cœur de forêts du Moyen Atlas OUARZAZATE ERRACHIDIA ET LE SUD INTERIEUR Présentation générale Nouveau venu comme destination touristique au Maroc, le Sud saharien enregistre ces dernières années une forte progression et sa part dans la capacité hôtelière totale est passée de 4,9 % en 1986 à 5,6 % en 1990 et approche les 8% en Ce fort accroissement est dû essentiellement à la montée spectaculaire de Ouarzazate et secondairement de Zagora et Erfoud. Somnolente au cours de toute la décennie 1970 et le début des année 1980, Ouarzazate est découverte par les investisseurs à partir de 1987, année au cours de laquelle la capacité agréée qui a bénéficié des avantages étatiques atteint 45 % de la capacité. Depuis la tendance se continue, Ouarzazate concentrant aujourd hui 4730 lits, ce qui la place désormais au 5 ème rang après Agadir, Marrakech, Casablanca, Tanger et bien avant Tétouan, Fès et Rabat, Al Hoceïma et Méknès. Pour une petite ville connue au cours de la décennie 1970 comme simple étape des tours du sud saharien, cette progression est assez remarquable. Cette tendance correspond probablement à un essoufflement du produit balnéaire. Elle est en tout cas la conséquence du renouveau du produit culturel et de la Page 143

144 découverte par sa clientèle de la composante tourisme rural, puisque l essentiel de la motivation du voyage tourne autour de la découverte du désert et des spécificités de ses communautés. Le principal pôle de départ au niveau local et étape obligatoire des tours partis de Marrakech ou d Agadir, Ouarzazate est désormais la porte du désert mais aussi une ville touristique de séjour. Le Ksar des Aït Ben Haddou est devenu, par exemple, l emblème de ce pays touristique et reçoit des touristes des quatre coins du monde. Le tournage de films internationaux qui se pratique de plus en plus à Ouarzazate (studios de l Atlas Corporation Studios) a rendu célèbre ce ksar qui est classé par l UNESCO sur la liste du patrimoine universel. Les potentialités de la région sont considérables, et l intérêt principal de la région réside dans la complémentarité de produits divers, depuis la montagne, les oasis aux accumulations dunaires sahariennes. La complémentarité paysagère et climatique Atlas, Oasis, grand désert est inégalable, alors que l état actuel d exploitation est décevant, à cause de l excès de déplacement proposé aux touristes et de l inadaptation du produit par rapport à la demande actuelle. Le Pré-sahara est une destination pour un séjour hebdomadaire qui se suffit à luimême. L accès par avion à Ouarzazate devrait donc permettre de mieux profiter du séjour. Il faudrait séjourner plusieurs jours sur un même lieu et rayonner sur petits véhicules. Sur place, il faudra rentrer plus en contact avec le milieu et la population d accueil. Le séjour devrait se faire près des sites et non en ville. Des randonnées en montagne ou en Sahara doivent être organisées. La région de Ouarzazate est un condensé de paysages et de sites très divers qui commencent, pour le voyageur venu de Marrakech, à la crête atlasique, au Tizi n Tichka. Les terroirs de vallées irriguées en oasis de montagne se succèdent au milieu d un paysage minéral. A proximité au col, la Kasba de Telouet, puis les Aït Haddou. A partir de Ouarzazate, de magnifiques paysages s étirent le long du Dra. Les gorges du Dra sont très intéressantes pour la randonnée sportive. Plus au sud, le paysage combine des palmeraies, des ksours et de beaux paysages désertiques. De nombreuses possibilités sont offerts aux touristes (excursions, birouacs ). Les Casbahs sur le versant sud de l Atlas offrent un itinéraire qui comporte une belle complémentarité entre oasis de plaine (Dadès, Mgoun, Todrha) et les vallées atlasiques. Les sites sont malheureusement mal mis en valeur par le tourisme itinérant. Les possibilités de promenade ou de séjour sont négligées. Tafilalt et Erg Chebbi. Le potentiel extraordinaire est malheureusement peu exploité puisque cette zone est uniquement considérée comme zone de passage. Les dunes de Merzouga et les sites à fossiles offrent des possibilités supplémentaires. Le potentiel est donc hors du commun, mais il est insuffisamment exploité, bien que par endroit cette exploitation est excessive comme autour de l Erg Chebbi. Page 144

145 Merzouga, sur ha, est un SIBE qui englobe l'ensemble de l'erg Chebbi avec une excroissance à l'ouest, vers la daya Tamezguidat. C est un écosystème original et unique pour le Maroc qui combine à la fois un milieu sableux de grande amplitude, un reg et une zone humide exceptionnelle. Le cortège faunistique est remarquable, puisqu il représente le refuge pour la dernière population de l'outarde arabe au Maroc. L accès se fait depuis la RP21, une piste à partir de Rissani en très bon état jusqu'à Taouz. Il existe de nombreuses infrastructures d'accueil touristique. Le tourisme joue un rôle très important avec toutes les formes d'exploitation possible (groupe, individuel, 4x4, méharée...). La pratique de la sablothérapie est en plein développement. Mais il y a aussi des activités de dégradation, comme le ramassage des oeufs d'oiseaux, la chasse et le braconnage. La vocation de ce SIBE est de préserver l'un des rares écosystèmes de sables dunaires continentaux du Maroc, et l'unique station où celui-ci se trouve combiné avec une zone humide dont l'importance est à la fois écologique et économique. L'exploitation touristique du site est un atout pour sa conservation dans la mesure où la pérennisation de cette activité passe par la pérennisation des qualités biologiques du site. Oued Mird, dans la région de Zagora, (60000 ha) est un très bel écosystème à Acacia radiana, bien conservé, assez dynamique (40-50 pieds/ha). On note la présence de semis d'acacia dans toute la zone de la formation. L accès se fait depuis RP31 après Zagora, soit par le nord soit par le sud du SIBE, piste nord à la sortie Est de Zagora après la palmeraie (direction Tazzarine), piste sud dans le coude de la route au sud de Zagora avant le passage du Bani. Ces pistes sont classées difficiles. Une valorisation touristique est possible vu d'une part les très hautes qualités plastiques du site, son accès difficile et austère, le dépaysement qu'il provoque et la facilité d'y organiser un accueil. Cependant, cette activité devra être bien encadrée pour éviter toutes manifestations perturbatrices aussi bien des équilibres écologiques que sociologiques. Pour canaliser cette forme d'exploitation, il serait possible d'envisager l'aménagement du "cratère" de Tafenna situé à l'ouest de la vallée, et dont l'aspect est si exceptionnel (seule morphologie circulaire, presque parfaite et bordée de hautes falaises, connue pour le Maroc) ; ce secteur qui peut se révéler très productif en période pluvieuse (car l'eau reste sur place) pourrait devenir une sorte de réserve de faune pour un troupeau de gazelles (dorcas, cuvier et même Mohor) et mouflons, qu'il faudrait y introduire. EL KHENG dans la région d Errachidia, RHERISS est une réserve qui doit absolument être conservée, et même agrandie et aménagée à la hauteur de son rôle, car elle constitue actuellement une unité très importante pour la protection de la gazelle dorcas, deuxième réserve après Sidi Chiker. Un certain nombre d'actions doivent y être réalisées, rapidement dont : la plantation d'arbres "locaux" pourvoyeurs d'ombre dont le rôle est fondamental pour la survie des jeunes (pistachier et acacia) ; la plantation d'une végétation arbustive "locale" au niveau des grillages afin de dissimuler ces infrastructures très voyantes sur un reg dénudé, et s'aider de leur présence pour faciliter le maintien d'une végétation ligneuse ; la plantation d'une végétation qui favorise la présence de l'outarde (Médicago) Page 145

146 la plantation dans la vallée de l'oued Asserdoun d'une végétation pastorale qui aide à la fixation des gazelles ; Une valorisation touristique du SIBE, situé à proximité immédiate du grand flux touristique d'errachidia est bien entendu très faisable, mais nécessiterait un certain nombre d'aménagements adéquats, (dont peut-être le remplacement de l'actuel mirador par une infrastructure plus "nature sauvage"). JBEL SARGHO constitue une unité écologique, dont l'intérêt est multiple, entre la géologie, la géomorphologie, la flore et la faune. En effet, située au sein du domaine saharien, cette chaîne qui culmine à 2700 m, offre des habitats très diversifiés et représente une véritable frontière biogéographique où le saharien et le paléarctique se côtoient. L'histoire biologique et humaine de ce massif, le formidable patrimoine paysager qu'il représente et son intérêt pétrographique et minéral sont des atouts exploitables par le tourisme. OUED TODRA est la portion des gorges de l'oued Todra comprise entre le hameaux de Aïn Snane au sud, jusqu'au jbel Adoumaz au nord (douar Tametoucht) qui représente le tronçon précieux à protéger, car encore assez bien préservé contre toute déprédation paysagère. Il faut éviter que ces magnifiques gorges ne connaissent le même sort que celles du Dadés, où des constructions aberrantes défigurent les sites. Le site fut classé par Dahir du 3 avril 1943 (tout comme la vallée du Dades). Il est donc nécessaire de réhabiliter ce Dahir et de veiller à son application! Les itinéraires et les thématiques (cf. carte n 18 : Ouarzazate Errachidia et le Sud intérieur) A partir de ce pôle, il a été possible de dessiner 6 itinéraires : a) La Route des mines de l Atlas (Taliouine Lac Ifni) b) La Route du safran et du Siroua c) La Route des Kasbah d) La Route du désert e) La Route des dunes de Tafilalet f) La Route des Oasis a) La Route des mines de l Atlas 1. Taliouine : départ Ighil n Ou-Ghou : casbah- paysage 2. Askaoun : souk (jeudi)- mines d argent, d or et de cobalt 2. Assaka : village et tradition tribal Anmid : village Amsouzer : architecture locale- paysage- mont- (hébergement chez l habitant) Page 146

147 3. Assarag Lac Ifni : (en face le mont Toubkal) 4. Tangharant 5. Tighariwine 6. Aoulouz b) La Route du safran et du Siroua (cf. carte n 19 : Circuit du Safran Siroua) 1. Taliouine : Safran - coopérative de safran - plissements géologiques - souk (lundi) 2. Douar Agadir n Aït Taleb Zagmouzene : gîte d étape Annamr Akhfmane : casbah Tissergua - source d Achdir n Aït Slahcen - bivouac 3. Tamgout : village Maswad : Assif n wamrane - vallée Douar Ti-n Iddr : les Igoudars 4. Atougha : bivouac Mont Talzouggaght : 2844m 5. Mont Siroua : 3305m Mont Guiliz : 2805m L Azib n Aït Toubial Tagouyamt 6. Tizgui 7. Aït-es-Sine : safran (octobre) 8. Tislit : bivouac Ifrane : village Ihoukarn : oasis 9. Tafrant L Assif n Tizgui : douars - casbah (Tabia, Amaliz Tinicene) 1. Taliouine : arrivée Aoulouz Situé à 90 km de Taroudant, petit village qui peut être le point de départ de longues balades sur des sentiers dans l Atlas. Souk mercredi et dimanche. Taliouine Petit village à 19 km de Taroudant, se situant sur un site magnifique avec de beaux plissements géologiques. A une altitude de 1180 m, Taliouine constitue la source d ou provient tout le safran du Maroc. Avec son utilité multiple (en cuisine, en pharmacopée et comme colorant), le safran véhicule un ensemble de métier impressionnants à connaître (un savoir faire local). Une coopérative a été créée et regroupe tous les acteurs vivant du safran. Souk le lundi. Casbah du Glaoui, ruines de l Agadir et jardins du village De Taliouine à Ouarzazate (via Taznakht) La route passe entre le Jbel Siroua et le Jbel Bani et traverse de beaux paysages avec des hameaux qui produisent du safran (ex. Tinfat) Taznakht Page 147

148 Important centre de tissage de tapis. Les fameux tapis Ouzguide à trame orange, tissés par les femmes (savoir faire local) Après Taznakht, compter encore 86 km pour atteindre Ouarzazate c) La Route des Kasbah 0. Ouarzazate : ville au carrefour de la montagne et du désert 1. Skoura : oasis - palmeraie - kasbah (Glaoui) - moussem Sidi Othman - souk (lundi) 2. Tizi n Taddart Imassine : casbah Aït Ridi : palmeraie 3. Vallée du Dadès : vallée des mille kasbahs 4. Kelaât M Gouna : oasis kasbah - moussem des roses - souk (mercredi) - Mallahs (Tylit, Aït Ouzine, Toubrist et Aït Yassine) - bijouterie (coopérative du poignard) Vers Ighil M Goun Vers Saghro 5. Boumalne : souk (mercredi) - Aït Atta château kasbah - vers gorges du Dadès - oued Imdiazen Aït Toukhssine Mesmrir : grottes oued paysage - souk (samedi) 6. Tinghir : gros bourg bâti autour d une butte plantée d une palmeraie très dense et très étendue kasbahs paysages - architecture locale - palmeraie Vers Todgha : superbes circuits de randonnées 7. Tinejdad : grand ksar palmeraie - galerie d art (chez Zaïd) 8. Goulmima : ksar - architecture en pisé - palmeraie 0. Errachidia : ville récente située au croisement des grands axes caravaniers en direction du Dades et du Tafilalet Boumalne du Dadès et vallée du Dadès : possibilité de randonnée à pieds et de circuits en véhicules tout terrain pour découvrir les paysages impressionnants de gorges en milieu désertique. Skoura : Environnement oasien très beau et riche en potentialités touristiques : palmeraie de Skoura avec les plus belles casbahs. Vallée des Roses : Kelâat M Gouna : point de départ des excursions vers la vallée de M Goun. Région célèbre par sa rose en pleine floraison de mi-avril à mimai. Un moussem des roses se déroule en mai, avec défilé et manifestations culturelles (Miss Rose). Souk le mercredi. Des sites environnants : mellahs de Tylit, AïtOuzine, Tourbist et Aït Yassine et le sentier des milles casbahs. Gorge de Sidi Boubakr Falaise de Tamalt Tinghir Gorges du Todgha d) La Route du désert (Errachidia Saghro Ouarzazate) Page 148

149 0. Errachidia : ville récente située au croisement des grands axes caravaniers en direction du Dades et du Tafilalet 1. Source bleue de Meski : une eau jaillit d une grotte, réputée guérir de la stérilité 2. Aoufouss 3. Erfoud : oasis alimentée par l oued Ziz et l oued Rehris - fête des dattes (octobre) - palmeraie 4. Rissani : grand ksar- système d irrigation souterraine - bijoux - palmeraie - mausolée My ali Cherif - souk (mardi, jeudi, dimanche) 5. Taguerroumt 6. Mecissi : ksar 7. Achbarou : ksar 8. Alnif : palmeraie fossiles - site scientifique 9. Aït Saâdane : ksar 10. Tazarine : souk (mercredi) - Kasbah 11. Oum Et Roumane Mellal 12. Almou n Aït Messaoud 13. Nekob : Kasbah bivouac - randonnées pédestres dans le Saghro - gravures rupestres- parapente et deltaplane (Jbel Amoun) 14. Almou Amjgal 15. Tansikht : ksar Agdz Aït Saoun : ksar 0. Ouarzazate : arrivée e) La Route des dunes de Tafilalet (Erfoud Merzouga Taouz) (cf. carte n 20 : Circuit de Tafilalet) 1. Erfoud : oasis alimentée par l oued Ziz et l oued Rehris - fête des dattes (octobre) - palmeraie Tafilalet : 40 ksar palmiers dattiers - ruines de Sijilmassa- piste des caravanes 2. Erg Chebbi : dunes (véritables sculptures mouvantes)- Kasbah fossiles minéraux - gravures rupestres 3. Merzouga : lac dayet Srji - dunes - Rallye 4x4 - village Merzouga - palmeraie - oasis - bains de sable 4. Taouz : gravures rupestres - piste des mines - carrière des fossiles 5. Rissani : grand ksar - ancienne étape des caravanes du sud - mausolée My Ali Cherif - système d irrigation souterraine La palmeraie du Tafilalet est considérée comme la plus grande palmeraie du Maroc avec une quarantaines de ksours et ses palmiers dattiers. Une zone à fortes potentialités culturelles et historiques. Les ruines de Sijilmassa en témoignent encore. Autrefois, principale étape des caravanes. Errachidia est une ville étape sur la route du sud et un point de départ pour la visite des gorges du Ziz et du Tafilalet. Souk le dimanche et également le jeudi. Dans les environs, on retrouve les oasis oubliées au nord d Errachidia, la source bleue de Meski et les gorges du Ziz (à 30 km vers le nord). Page 149

150 Erfoud : porte du Tafilalet et base de départ pour les dunes de Merzouga (Erg Chebbi), souk hebdomadaire le samedi. Immensité et beauté des dunes : Erg Chebbi et Merzouga. Une des grandes curiosités du Tafilalet ce sont les dunes gigantesques et mouvantes de l Erg Chebbi qui se dressent comme des murailles vivantes aux portes du désert. Rissani : première ville impériale dans l histoire du Maroc, dénommée Sijilmassa et centre de transit des caravanes entre le Maroc, le Mali et le Niger. A fort potentiel culturel et religieux. C est un important foyer historique puisque la région abrite le tombeau de l ancêtre de la dynastie alaouite (mausolée de My Ali Cherif). Souk le mardi, jeudi et le dimanche. f) La Route des Oasis (Ouarzazate Zagora M hamid Jbel Bani) 0. Ouarzazate : ville au carrefour de la montagne et du désert 1. Aït Saoun : village 7. Agdez : casbah Caïd Ali (Aslim) oasis palmeraie - souk (jeudi) Jbel Kissane 3. Tamnougalte : kasbah - oasis - ksar - ancien hameau Timiderte : casbah (fils Glaoui) - palmeraie 4. Tansikht 5. Tinzouline : souk (lundi) - gravures rupestres libyco-berbères - ksar 6. Vallée Drâa 7. Zagora : oasis souk - jbel Zagora palmeraie camping dunes - artisanat local 8. Amzrou : casbah - ksar - palmeraie 9. Tamegroute : Zaouiat - ancienne école coranique avec une prestigieuse bibliothèque - patrimoine écrit - Poterie - coopérative artisanale - palmeraie Tinfou : dunes de sables Tagounit : village - palmeraie 10. Ksar Nsrate : ksar 11. Tizi Beni Selmane 12. Oulad Driss : architecture locale camping - promenades à dos de chameau 13. M Hamid : souk (lundi), fréquenté par des nomades chameliers du Sahara - artisanat local - village Erg Lihoudi - Dunes de Chigaga : désertification galopante 14. Jbel Bani : spécificités d une montagne aux abords du Sahara Variante (Traversée de Jbel Bani) : M hamid : souk (lundi), fréquenté par des nomades chameliers du Sahara - artisanat local - village 19. Jbel Bani : spécificités d une montagne aux abords du Sahara 15. Lac Iriki : avancée du désert 16. Foum Zguid : gravures rupestres 17. Mrhimina 18. Tissint : oasis 19. Akka : oasis de montagne et site pre-saharien Tata : carrefour des tribus de l Anti Atlas oriental Puis départ vers les oasis sahariennes : Fam El Hisn : architecture locale et gravures rupestres (Icht), Taghgigt : palmeraie et oasis pre-saharienne, Bouizakaren : arrivée Page 150

151 Variante traversée du Saghro : 13bis. Ait Mersid : vers la découverte du Jbel Saghro Igherm - vie nomade 14bis. Oshti : paysage de montagne pré-saharien 15bis. Tizi n-tazazert : paysage et tribus nomades Boumalne Une vallée bordée de palmeraies qui longe l Oued Drâa jusqu au fin fond du désert. En bordure de cette vallée et bien à l écart des terres limoneuses et arables, des ksours se dressent majestueux avec leur architecture typique Agdz : situé à 69 km de Ouarzazate, un site dominé par le Jbel Kissane qui suit le cour du fleuve. Souk le jeudi Ksar de Tamnougalt : à 6 km d Agdz, oasis sur les abords du fleuve avec un arrière pays riche en impressions. Zagora : localité curieuse par son environnement désertique et son arrière pays plein de surprises culturelles, architecturales et naturelles. Avec de nombreuses possibilités d hébergement. Aux environs, de magnifiques sites : Jbel Zagora, village Amazrau, palmeraie de Foum Takkat. Tamegrout : située à 22 km de Zagora sur la route de M Hamid, ancienne école coranique avec sa célèbre bibliothèque de la Zaouia naciria. Des ateliers de poterie avec des fours traditionnels qui produisent une poterie typique de la région, en plus d une coopérative artisanale. Tinfou : connue pour ses dunes mouvantes «dunes de Tinfou», ce site se situe à 7 km de Tamgrout. M hamid : situé à la frontière algérienne et au début du désert, le village de M hamid offre l authenticité saharienne et des possibilités de bivouac dans les environs ainsi que le charme de voir la route des caravanes d autrefois. souk le lundi. Dans les environs, d autres sites : le village de Tagounite, Erg Lehoudi, Les dunes de Chegaga et le lac Iriki, qui avant de s assécher était le lieu de rendezvous de nombreux oiseaux migrateurs RABAT CASABLANCA EL JADIDA OU LE MAROC ATLANTIQUE Présentation générale Les deux métropoles de Casablanca et Rabat, dépassant chacune le million d habitant, dominent l ensemble de l armature urbaine et exercent une influence économique et financière pour Casablanca et politique pour Rabat sur tout l espace national. Ces deux pôles tendent à structurer une conurbation en gestation entre Rabat et Casablanca et que l on peut élargir à Kénitra au Nord et El Jadida au Sud. Ce corridor revêt un poids exceptionnel dans l armature urbaine du pays et les indicateurs suivants (5 millions d habitants urbains, soit 19% de la population totale marocaine et 37% de la population urbaine nationale, 55% des unités industrielles du Page 151

152 pays, 2/3 des emplois de l industrie et 100% des sièges bancaires, etc.) annoncent sa forte demande en tourisme et loisirs. C est notamment l une des principales zones émettrices du tourisme intérieur. Mais ce corridor atlantique, principal foyer émetteur de flux internes, est également une zone de réception à la fois du tourisme intérieur et du tourisme international. Il concentre de ce fait une bonne partie de la structure d accueil classée (14%). Le tourisme d affaire et l image de marque des métropoles se traduit par une structure d accueil qui privilégie les catégories supérieures (60,3% de la capacité hôtelière de Casablanca et Rabat est constituée d hôtels 4 et 5 étoiles). La région offre également des infrastructures essentiellement en terme de logements pour satisfaire les besoins en loisirs des citadins. Le littoral du sud-ouest de Rabat et celui situé au Nord de Mohammedia offrent aujourd'hui le paysage d'une urbanisation presque continue. Plus au Sud, la côte reçoit les vacanciers des grandes villes locales mais aussi ceux des villes de l intérieur comme Marrakech. Des ensembles de bungalows et de chalets, des résidences secondaires, des centres de vacances de l'entreprise (O.N.E, Régies, Banques,) des campings, etc.. se situent à Azemmour, El Jadida, Sidi Bouzid, Sidi el Abed et Oualidia pour héberger avant tout des touristes marocains arrivés en familles. Le tourisme international fréquente néanmoins de plus en plus la ville d'el Jadida qui reçoit en moyenne plus de nuitées par an. Une mention spéciale doit être faite pour l évolution que vit la petite ville d Essaouira. Jusque là endormie à l ombre des citadelles et derrière ses dunes, la petite cité portuaire vit une véritable révolution par le tourisme culturel. Depuis 4 ans, un festival de musique populaire doublé de manifestations scientifiques et culturelles draine une population de jeunes, surtout marocains, qui arrivent à la redécouverte de la culture locale. Au court de l été 2001, l afflux a été tel que la ville n a pu héberger tout le public qui s est déplacé de tout le Maroc et de l étranger. Prenant appui sur ce festival, une série de réalisations sont en cours après l inauguration d un aéroport, pour doter la ville d une infrastructure hôtelière adéquate. Essaouira a été rattachée à la zone d Agadir dont elle est très proche. Il est bien évident qu une telle région, même si elle n est pas destinataire de flux importants de tourisme international, peut être considérée comme un foyer disposant d une très forte demande potentielle en tourisme rural. Cette demande peut être soit le fait des citadins de ce corridor désireux de s évader de l univers stressant des villes, soit le fait des touristes nationaux issus des autres régions et visitant les stations et ville du corridor atlantique et recherchant des centres d intérêts dans l arrière-pays immédiat. Il faut également mentionner le tourisme d affaire qui fréquentent les hôtels de haut standing de Rabat ou Casablanca et qui même dans le cas d un court séjour d affaire, est à la recherche d occupations hors la ville pour meubler un week-end. Pour cela les centres d intérêts ne manquent pas. Ils sont cependant de valeur très variable. La meseta atlantique est un paysage de plaines et plateaux souvent fortement humanisés et où le milieu naturel a perdu de son originalité et de sa biodiversité. Les aires protégées y sont donc plus rares qu ailleurs. Par ailleurs, les paysages ne Page 152

153 possèdent pas les caractères spectaculaires qu ils peuvent avoir en montagne ou dans le désert. Le littoral de Mamora, Zaer, Chaouia, Doukkala et Abda compte un certain nombre de sites intéressants avec des paysages de qualité et des richesses biologiques particulières, notamment des zones humides et des secteurs de falaises. Mais l arrière-pays est souvent peu varié et fortement exploité sur le plan agricole. La pollution industrielle pose aussi de gros problèmes. a) Les Sibes continentaux Ils sont pour la plupart localisés dans le plateau central. Bou Riah Beddouz, dans la région de Moulay Bou Azza-Zaiane est un Sibe de 4000 ha, constitué de croupes du plateau central avec versants, vallées encaissées et falaises, bordant la vallée de l'oued Grou. C est un paysage aride assez somptueux où domine le minéral. Par contre, les écosystèmes forestiers sont très dégradés et ne sont plus représentés que par des vestiges. L'intérêt du SIBE réside dans son potentiel d'habitat favorable aux rapaces, la présence actuelle de ceux-ci avec le Vautour fauve et la présence d'une flore sur les falaises tout à fait originale. La vocation de ce SIBE est principalement d'offrir un site incomparable pour mener à bien un programme de réintroduction des grands rapaces au Maroc. La facilité d'accès (tout en conservant une certaine protection naturelle des falaises) et la proximité de Rabat et Casablanca favorisera une valorisation écotouristique, un spectacle naturel de très grande qualité sur l'ensemble de la région. Kharrouba, dans la région d Oulmes, Zaiane offre un paysage de collines, versants et vallées encaissées. Le relief de falaises et escarpements dans les gorges de l'oued Beht est d'une grande qualité paysagère. C est l un des milieux naturels parmi les plus "sauvages " du plateau central. L écosystème est dans un état satisfaisant, avec une forêt dynamique et très bien conservée vers les hauts de versants et dans certaines vallées bien conservées. Ce SIBE offre d'une part les plus belles formations à thuya de tout le plateau central, mais aussi un secteur parmi les plus sauvages de toute la région avec les gorges de l'oued Beht. L'exceptionnelle qualité naturelle des habitats à l'est du SIBE, et le très faible niveau de dérangement, permet d'envisager la réintroduction de plusieurs espèces dont la gazelle de Cuvier, le lynx et la loutre, et surtout la Pintade de Saby à partir d'éléments sahéliens (Sénégal) qui sont les plus proches de l'ex population d'afrique du Nord. L exploitation écotouristique doit donc être très prudente. Le SIBE de l oued Cherrat, dans la région de Benslimane se limite à la portion de l oued comprise entre la route de Sidi Bettache-Ben Slimane, jusqu'au complexe de dayas d'ar Rwida situé plus au nord. C est une vallée encaissée avec des rives rocheuses et des replats à dayas. Les écosystèmes sylvatiques et des zones humides sont parmi les plus remarquables du Maroc pour la qualité de leur cortège floristique et faunistique. Malgré sa proximité des axes côtiers, c est là un des grands SIBE du Maroc, dont la protection et la pérennisation relève d'un devoir national, à cause justement Page 153

154 de sa situation au sein du périmètre le plus urbanisé du pays, ce qui lui confère une vocation sociale (pédagogique, récréative, scientifique, écotouristique) très importante. Il faut pouvoir en assurer la surveillance, en valoriser l'existence par une information auprès des usagers (panneaux, pancartes, dépliants...), veiller à une réelle interdiction de la pratique de chasse et favoriser toute mesure qui puisse assurer la quiétude du milieu et la préservation de son potentiel écologique. Une fois acquise, l'assurance que le SIBE offre un milieu stable et protégé, la réintroduction d'espèces pourra être envisagée avec la Gazelle de Cuvier et le Percnoptère d'egypte. Le Khatouat dans la région des Zaer est un sibe dont la vocation est de réhabiliter les écosystèmes sylvatiques afin de préserver un milieu "vert" pour toute la région très urbanisée comme lieu de détente et de récréation. Actuellement la fréquentation du massif forestier se situe parmi les plus élevées du Maroc, drainant les visiteurs de Mohammédia, Casablanca, Ben Slimane, Settat, Khouribga. Dans la Mamora, au sein du canton A, un Sibe à Dayas et à peuplement de chêne liège est identifié. C est une subéraie originale en région méditerranéenne, moyennement à assez dégradée, dépérissante et sans régénération. L écosystème à dayas est encore bien conservé avec cortège floristique et faunistique exceptionnel pour la biodiversité Marocaine. La Mamora est le "poumon biologique" le plus important et le plus proche de Rabat-Salé. Son rôle social et écologique est absolument incomparable. La vallée du Korifla est un SIBE couvert par une très belle tétraclinaie représentative, avec cortège floristique et faunistique diversifié. L'écosystème est bien structuré et avec une mise en défens, la recomposition devrait être totale. La proximité immédiate des régions côtières les plus urbanisées du Maroc est un critère important pour la valorisation touristique. Le plateau du Ment est un SIBE dont l intérêt réside dans la préservation d'une "curiosité" naturelle : la nidification de la cigogne sur les sites rocheux. Outre la forte concentration de nids en ces lieux, leur immédiate observation depuis la route, constitue un atout pour un développement touristique dans le cadre de circuits spécifiques au Plateau Central. Très photogénique et facilement "photographiable", ce petit patrimoine marocain a une valeur tant biologique que culturelle. b) Sibes de zones humides Le lac du Barrage Oued El Maleh est entouré d une tamariçaie, en formation continue sans équivalent dans le Nord-Ouest du pays. Il comporte des zones marécageuses favorables aux oiseaux d'eau. C est pour cela un site intéressant pour la promenade. Dayet Er Roumi est un lac naturel dans lequel il faudrait interdire toute forme d'activité néfaste, en particulier les rejets d'ordures et d'eaux usées, la chasse et les sports nautiques et interdire les constructions sur les versants immédiats. Page 154

155 Sahb Al Majnoun dans les Rehamna est une vaste dépression plane, allongée, rappelant une sebkha par sa morphologie. Ses bords se relèvent en pente douce, de telle sorte que la limite topographique de la zone humide est peu nette, alors que la végétation permet de mieux la tracer. Ce type de zone humide n'a pas d'équivalent ailleurs au Maroc. c) Les Sibes littoraux. Sidi Bou Ghaba est limité au nord par l'embouchure de l'oued Sebou, au sud par le Marabout de Sidi Bou Ghaba, à l'ouest par la station balnéaire de Mehdia et l'océan atlantique et à l'est par des terres de culture et la forêt de la Mamora. C est une merja côtière d'eau douce avec forêt naturelle sur les versants et des reboisements (Eucalyptus & Acacia). La végétation aquatique est riche et diversifiée. L écosystème à genévrier est très dynamique, en voie de fixation des dunes vives suite à l'opération de reboisement pour stabilisation biologique. Le cortège faunistique (avifaune) est parmi les plus exceptionnels du Maroc Le secteur est utilisé par les populations citadines de Rabat et Kénitra comme zone de pique-nique. En plus, il y a les visites de groupes scolaires au CNEE pendant les jours de la semaine. La réserve sert aussi d exemple pédagogique pour les promotions d'étudiants. C est un lieu idéal d'observation d'oiseaux par des ornithologues amateurs et professionnels. Sidi Moussa-Oualidia correspond à une zone humide littorale faite de lagunes, marais, salines à haute biodiversité et peuplement avifaunistique remarquable. Mais c est un milieu très sollicité pour différentes activités Les itinéraires et les thématiques (cf. carte n 21 : Atlantique moyen) Les centres d intérêt qu offre la région relèvent donc plus des loisirs de banlieue et peuvent être regroupés selon 2 thématiques : a) Loisirs de banlieues immédiates et lointaines b) Route des vestiges hispano-lusitaniens a) Loisirs de banlieues immédiates et lointaines Loisirs de proximité Thème du balnéaire de banlieue 1 Plage du littoral nord de Salé (Plage des Nations) 2 Plages du sud de Rabat (El Harhoura plage, Temara plage, Sables d Or, Skhirate, Tahiti plage) 3 Plages Nord Casablanca : Mohammedia : plage Dar Bouazza - golf Page 155

156 4 Plages de Casablanca Thème de la forêt, promenades, villégiature et chasse 5 Maamora 6 Sidi Boughaba : Site d intérêt biologique Pêche - Chasse 7 Zaër : Massif des Zaër : paysages - faune 8 El Khatouat : forêt, SIBE 9 Oulmès : forêts de chênes lièges et de thuyas - sources Lalla Haya 10 Benslimane : forêt, chasse, villégiature et résidences secondaires pour citadins Thème des paysages agraires modernes 11 Chaouïa : riche région de céréaliculture (paysage typique) Les excursions lointaines Thermalisme Sidi Harazem : oasis avec une source thermale d ou jaillit une eau minérale possédant des vertus curatives Moukay Yaccob : source thermale Aïn Allah : source thermale Nature Ifrane : station touristique Imouzzer Kandar - habitat troglodyte Dayet Aoua, hachlaf, Ifer... Mischliffen - ancien volcanisme - sport de montagne et de ski Histoire/ Culture Moulay Driss Zerhoun, pressoirs traditionnels (massif Zerhoun) Volubilis : site antique riche en ruines romains et berbères Irrigation par Noria (Oued Meknès) b) La Route des vestiges hispano-lusitaniens 1 Azemmour : souk (mardi) plage - médina typique vestiges portugais 2 El Jadida : souk (mercredi, dimanche) remparts port plage golf - vestiges portugais 3 My Abdellah Amghar : moussem et festival populaire (août), plus Sidi Bouzid : station balnéaire moderne 4 Oualidia : plage - souk (samedi), pisciculture, paysage de maraîchage 5 Cap Beddouza : paysage, point de vue 6 Lalla Fatna : plage 7 Safi : arrivée : vestiges portugais, poterie typique 8, 9, 10 et 11 Paysage de périmètre irrigué moderne 12 Kasbat Boulaouane : kasbah - barrage Im Fout - forêt d eucalyptus minaret - rempart Oulja : paysage de cultures maraîchères LAAYOUNE ET LES REGIONS SAHARIENNES Page 156

157 Présentation générale Régions encore non valorisées sur le plan touristique, les provinces sahariennes disposent d un potentiel immense et encore inexploité. Exotisme, nouveauté et diversité les caractérisent. Les marges nord de la région et les retombées sud de l Anti Atlas constituent les lignes avancées du tourisme du désert et de découverte en plein essor dans les environs de Ouarzazate. Les longues étendues de plages aux sables fins et l immense baie de Dakhla (37 km de longueur et 12 km de largeur) et sa presqu île constituent un véritable gisement de plages illimitées pour un tourisme balnéaire de qualité avec en plus une touche désertique. Les embouchures de certains oueds sahariens de la partie nord sont des milieux d accueil d oiseau migrateurs d une richesse remarquable alors que les rivages abritent des spécimens d une faune marine rare (phoques moines). Ce potentiel naturel s enrichit de façon heureuse de touches historiques et culturelles (Zaouia de Ma El Aïnine à Es-Smara, gravures rupestres, vie nomade d un vrai désert, stèle de Saint Exupéry) et d évènements sportifs qui le médiatisent (différentes étapes des rallyes automobile Paris-Dakar et aérien Toulouse-Saint Louis). En ajoutant à tous ces éléments la proximité de grands pôles touristiques nationaux (Agadir, Ouarzazate) ou internationaux (Les Iles Canaries), tous les ingrédients pour un futur tourisme saharien avec les composantes balnéaire, sportive et culturelle, sont réunis. Il est de ce fait nécessaire de prévoir en parallèle aux projets de développement de stations balnéaires, des compléments de tourisme rural destiné à la clientèle des futures stations telle que celle de Plage Blanche déjà programmée. La hamada semble monotone avec des centres d intérêts très éloignés (Mseyed, Parc national Oued Dahab). Ce dernier recèle des possibilités particulières. Les grandes pistes de traversée ont aussi un intérêt sportif. L équipement est pourtant avancé (routes, liaisons téléphoniques, aéroports). Actuellement, l intérieur n offre que des attractions complémentaires par rapport au littoral. L offre devrait se baser sur l observation de la nature, la découverte du milieu saharien, la chasse et la pêche, en s appuyant sur des centres de séjour. Le littoral saharien est une côte souvent difficilement accessible, à cause de la fréquence des falaises et du caractère agité de la mer. Mais les paysages sont grandioses. Les vents sont fréquents et assez violents et seuls les foums d oueds sont protégés. Des plans d eau abrités (lagunes) sont très attractifs. Ce sont aussi des milieux riches en faune d oiseaux et donc à conserver. Les sites les plus connus sont Foum Assaka, Khnifis, la baie de Dakhla, l embouchure du Dra, de l oued Chebeika, la pointe d Aoufist. Certaines plages se développent sur des dizaines de kilomètres de longueur. La baie de Dakhla a un potentiel nautique particulier : pêche sous-marine, promenade et observation de la nature, réserves de faune. Le Parc de Dakhla Page 157

158 Il a un potentiel de valorisation touristique très important. Le patrimoine de cette région se distingue par des paysages précieux qui se déclinent en deux ensembles de sites distincts : le secteur côtier représente une région saharienne absolument unique pour toute la côte ouest-africaine, avec le tryptique mer falaise - désert, sur plus de 700 km de long ; à l intérieur, l'adrar Souttouf constitue une unité tout à fait particulière dont on ne retrouve pas d'équivalent dans toute la sous-région. Par ailleurs, cette région symbolise la culture nomade qui a permis à l'homme de vivre dans des conditions extrêmes et témoigne des premiers contacts entre l'islamisation arabe et les populations imazighènes. Le littoral de Oued Eddahab, comme bien des secteurs intérieurs, recèle quantité de sites néolithiques, ainsi que des gravures rupestres sur les «guelbs» de l'adrar Souttouf. Outre le potentiel de valorisation touristique que représente le littoral de Oued Eddahab, il constitue un patrimoine absolument unique sur la côte d'afrique. La préservation de sa plastique et de sa qualité, devrait être une priorité. La fréquentation touristique de la presqu'île de Dakhla est largement conditionnée par le passage nord-sud transcontinental, Europe - Afrique subsaharienne. Cependant il ne faut pas négliger un tourisme "local", essentiellement à base de camping-car et de pêcheurs étrangers qui chaque année se fidélise un peu plus et augmente régulièrement. La ville de Dakhla commence à être bien pourvue en unités hôtelières, mais le niveau de qualité est encore insuffisant pour satisfaire la demande internationale. Des projets importants existent qui ne pourront qu'améliorer le dispositif local. Actuellement aucune prestation n'existe dans les domaines du tourisme sur place. Aucune information n'est disponible sur les richesses naturelles et patrimoniales de la région. Aucun encadrement parmi ceux qui sont opérationnels à Dakhla n'est actuellement qualifié en matière d'environnement et de nature. Si une forte fréquentation touristique croissante concerne la presqu'île de Dakhla, celle-ci est principalement la conséquence du passage nord-sud par la route côtière saharienne désormais ouverte. Les touristes de passage, en renouvellement permanent, ne rayonnent pas au delà des abords de la baie de Dakhla. Cette limitation tient bien sûr au fait que la circulation dans la zone n'est pas encore autorisée par les militaires. Selon les touristes présents, une grande majorité d'entre eux seraient très intéressés à visiter la région, avant de descendre vers le sud. Les autres centres d intérêt de région saharienne Msseyed, au Sud du Draa, correspond à l un des plus beaux sites sahariens du Maroc. La lagune de Khnifiss est un véritable bras de mer s'appuyant à l'ouest sur des dunes vives sableuses, et à l'est sur une falaise de grès dunaire peu consolidé. Elle se prolonge vers l'intérieur des terres par une immense dépression (Sekha Tazra), noyée aux très fortes marées. Fleuron des réserves marocaines, le site offre une diversité étonnante de biotopes, dans un milieu désertique austère mais au cachet paysager somptueux. Son fort pouvoir attractif sur le plan nature le place comme Page 158

159 maillon essentiel du tourisme marocain naturaliste, et lui confère une forte valeur récréative à but social. L Oued Cheibeka (région de TanTan) constitue l unique embouchure d'oued désertique réellement permanente où la mer pénètre profondément. Foum Assaka est aussi un débouché d oued permanent en milieu aride présaharien ; la côte rocheuse borde une steppe à Euphorbes remarquable et de faciès unique. L écosystème comporte des cortèges floristique et faunistique absolument exceptionnels. L embouchure du Drâa est un oued côtier saharien, traversant une Hamada littorale ; l écosystème conserve un état remarquable ; la Guelta permanente possède un cortège faune flore d'une grande qualité. Plage Blanche est la portion de côte Aoreora - Ras Takoumba, immense plage de sable très fin de près de 40 kilomètres de long Les itinéraires et les thématiques (cf. carte n 22 : Laâyoune et les régions sahariennes) Faute de reconnaissance et de documentation précise, seules sont données ici quelques indications sur les centres d intérêts autour desquels peuvent s articuler des produits touristiques, réunis sous 2 thématiques : a) Bird watching et désert b) Pêche sportive et désert a) La Route du Bird Watching 1. Plage Blanche : superbe plage bordée de dunes de sable blanc 2. Areora, site d observation des oiseaux migrateurs 3. Foum Oued Drâa, site d observation des oiseaux migrateurs 4. Foum Oued Chbeika, site d observation des oiseaux migrateurs 5. Akhfenir, site d observation des oiseaux migrateurs 6. Khnifis : lagune, site d observation des oiseaux migrateurs 7. Pointe de Tarfaya : vestige portugais - port de pêche récent - Escale importante de l ex Aéropostale (Saint-Exupéry) 8. Foum El Oued : Plage de Laayoune 9. Ensemble de dunes de sable : site important pour la glisse et les sports typiques 10. Es-Smara : Zaouia Ma El Ainine, site naturel exceptionnel 11. Tan Tan : ville du désert doublée d un port de pêche hauturière- moussem en juin avec courses de chameau Oasis des abords de l Oued Drâa- gravures rupestres Page 159

160 Observation des oiseaux migrateurs dans une série d estuaires d oued sahariens : Foum Draa, oueds Chbika, Baie de Khnifis, La lagune de Naila Guelmim «Hommes bleus», «Reguibates», «Gandoura» et «Guedra», les caractéristiques d une localité aux abords du Sahara. Porte du désert, animée par les caravanes et point de départ pour la découverte des oasis des environs. Souk le samedi Bains maures Le vieux Guelmim : une ville ancienne, avec des ruelles et des maisons en terre. Abahinou A 10 km sur la route de Sidi Ifni Source thermale et petite piscine d eau chaude. Plage blanche A 60 km de Guelmim. D après son nom, il s agit d une plage au sable très clair. Plage d à peu près 50 km. Un projet de réalisation d une station balnéaire de lits est en cours de réalisation. La phase des études est terminée. L oasis de Tighmert Village en pisé Palmeraie Superbe casbah Cascades de Fask A 17 km de Tighmert b) La Route de la pêche sportive et du désert vrai 1. Dakhla : ville côtière célèbre par sa baie : pêche sportif - richesses halieutiques 2. Vie nomade et paysages grandioses du désert 3, 4, 5 et 6 Site d intérêt écologique avec parcs naturels au Sud de Dakhla Observation d une faune du désert ou maritime rare : Parcs nationaux : Bab Draa, Parc de Dakhla, Faune de l extrême sud du Maroc : mouflon à manchettes, gazelle Dorcas et gazelle Dama, phoque moine. Désert : Oasis de Lamseid ; Sebkhat Tah ; Baie de Khnifis ; les dunes du désert Histoire et culture : Zaouia Ma-El-Ainine à Smara, Moussem Ben Yacoub et Sidi Abdellah Oum Barek Ruine de Tamdoult Nomadisme et rythme de vie dans le désert vrai ; Page 160

161 Casamar portugais, Phare espagnol de Boujdour EN CONCLUSION SUR L OFFRE POTENTIELLE Après ce survol régional il paraît évident que le potentiel est considérable pour offrir un produit de tourisme rural au Maroc. Ce potentiel pourrait, s il était valorisé, placer la destination Maroc sur le marché du tourisme culturel et de découverte avec une forte capacité concurrentielle. Plus que cela, il pourrait positionner les différentes régions avec une personnalité propre car ce potentiel est très varié d une région à l autre. Mis en valeur, ce potentiel pourrait également renforcer le produit classique du Maroc. En effet, constamment menacé par le vieillissement et la forte concurrence des autres destinations méditerranéennes ou lointaines qui offrent le même produit à des prix plus bas, le balnéaire pourrait être renforcé s il ajoutait une note rurale, culturelle mais spécifique au Maroc. De même le produit culturel classique des villes impériales pourrait voir la durée de séjour dont il profite s allonger si chacune des anciennes capitales offrait en plus de son cachet citadin, des virées dans les campagnes environnantes. Mais ce potentiel est dans la plus part des cas resté à l état brut. Il ne fait pas l objet d une valorisation touristique si ce n est exceptionnellement par des initiatives individuelles sans concertation, ni montage raisonné, ni image de marque ni canaux de commercialisation. En dernière analyse on peut dire que, si le potentiel en matière de tourisme rural est riche, l offre organisée et produite, elle, est absente. Elle reste quasiment entièrement à créer. Page 161

162 4. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT L analyse de la demande et de l offre a fait ressortir le décalage important qui existe entre une demande forte émanant tant des touristes étrangers que des nationaux d une part, et une offre potentielle extrêmement riche mais quasi totalement inorganisée et donc mal connue des opérateurs touristiques et des touristes euxmêmes d autre part. En conséquence, la stratégie de développement du tourisme rural doit s axer principalement sur les deux axes suivants : - Structurer et valoriser un véritable produit touristique rural susceptible d être mis en marché et fréquenté par les touristes - Promouvoir et faire connaître les produits touristiques ruraux structurés tant auprès des organisations touristiques que des touristes eux-mêmes Ces deux démarches doivent s accompagner de mesures institutionnelles leur permettant de se dérouler dans un cadre humain, réglementaire et institutionnel, propice à leur réussite. 4.1 LA STRUCTURATION ET LA VALORISATION DU PRODUIT TOURISTIQUE RURAL Le monde rural est un monde éclaté (de multiples intervenants très dispersés) et inexpérimenté en matière touristique. Si l on veut enclencher un véritable processus de structuration du tourisme rural, il faut d abord et avant tout l organiser à l échelon local, car c est de là que les initiatives se manifestent et c est la condition pour que les intéressés eux-mêmes y adhèrent. Tel est l objectif de la démarche des «PAYS D ACCUEIL TOURISTIQUE». Ensuite, il faut que les acteurs sur le terrain sachent ce qu il convient de faire pour valoriser leur activité sur le plan touristique et pour accueillir les touristes dans de bonnes conditions. Ce sont les processus d EQUIPEMENT et de LABELLISATION que chaque Pays doit mettre en œuvre pour pouvoir être «mis en marché». Page 162

163 4.1.1 LES PAYS D ACCUEIL TOURISTIQUE L idée de promouvoir la structuration de l offre touristique rurale en ayant recours aux «PAYS D ACCUEIL TOURISTIQUE» avait déjà été proposée dans le Plan de Développement du Tourisme Rural dans les Provinces du Nord établi en 1997, mais sans suite. Elle repose sur 2 constats fondamentaux : Chaque attraction touristique en milieu rural, telle grotte, telle mosquée, tel paysage, tel village typique, tel atelier d artisanat, tel producteur agricole, etc. ne suffit généralement pas par elle-même, sauf rare exception (l ascension du Toubkal pour les randonneurs chevronnés, ou l observation de telle espèce rare d oiseaux par des passionnés de «bird-watching», par exemple) à motiver seule l organisation d une excursion ou d un séjour touristique. Elle ne «vaut pas le détour ou le déplacement». C est donc un ensemble d attractions et de facilités qui peut constituer un intérêt suffisant pour motiver les touristes : des sites naturels préservés (paysage, cascade, grotte, faune, flore, etc.) + des activités traditionnelles (souk, huilerie, artisan, etc.) + des équipements et services touristiques (hébergement, restauration, guides, etc.). Chaque «Pays d accueil touristique» vise à constituer un tel ensemble suffisamment attractif en luimême. La majorité des acteurs du tourisme rural sont inexpérimentés dans le domaine touristique. Ils sont agriculteurs, éleveurs, artisans, etc. Et quand ils ont déjà initié une activité touristique (accueil dans les gîtes, restauration traditionnelle, etc.), c est généralement avec beaucoup de bonne volonté mais aussi sans aucun professionnalisme. De ce fait, la qualité des prestations proposées est le plus souvent très en dessous du minimum souhaitable. Toutefois, il se trouve généralement, dans la plupart des zones déjà fréquentées, quelques acteurs peu nombreux disposant d une réelle expérience et compétence touristique (tel aubergiste, tel propriétaire de gîte ayant reçu une formation de guide, etc.). Et ces acteurs locaux devenus de vrais «professionnels», soutenus par une démarche collective appuyée par des ONG et par les structures décentralisées de l Administration du Tourisme, sont susceptibles de jouer un rôle d entraînement et d encadrement auprès des autres acteurs novices. La démarche structurante des Pays d Accueil Touristique vise à pallier les deux handicaps majeurs (attractivité touristique insuffisante, inexpérience touristique professionnelle) en «mutualisant» tant les attraits que les compétences LE CONCEPT DE PAYS D ACCUEIL TOURISTIQUE Page 163

164 Un «pays d accueil touristique» est avant tout un territoire géographique qui présente une certaine unité aussi bien au niveau physique qu humain. Ce n est pas une région dans le sens des 16 régions institutionnelles, ni une province. D ailleurs chacune des provinces et des régions pourrait abriter plusieurs pays touristiques. Les limites de ces futurs pays touristiques ne correspondent donc pas à des critères administratifs, mais à des critères d offre touristique puisque ce qui détermine l existence de ce territoire est la cohérence de son bassin touristique pouvant devenir un foyer réceptif grâce à des potentialités spécifiques à travers un réseau de sites et de produits reliés par des programmes homogènes et animés par un chef-lieu touristique. Basé sur un potentiel donné, le pays touristique ne peut devenir effectif que s il y a une volonté émanant des acteurs locaux pour construire ensemble une image, l appuyer sur un label de qualité, l organiser sur le plan de l hébergement, de la restauration et de l animation, la promouvoir à travers une politique de communication ciblée et la vendre à travers les canaux déjà actifs pour commercialiser le produit Maroc en général. L intérêt de cette démarche est de focaliser les efforts sur de petites unités spatiales qui permettent de mobiliser des acteurs autour de petits projets ne nécessitant pas des investissements lourds. Dans le cas d un échec ceci permet de limiter les dégâts ; mais dans le cas d un succès, un mouvement d émulation parmi les communautés voisines facilite la diffusion de l innovation. La multiplication de petits pays touristiques voisins permet de les fédérer dans un deuxième temps afin de créer un vaste espace fonctionnant en réseau ce qui enrichit les différents pays les uns les autres et les place de façon plus efficace sur des marchés bien structurés et organisés. La démarche de «pays d accueil touristique» permet également de mettre à profit la dynamique socio-économique en cours au Maroc, qui met de plus en plus en avant l initiative locale, les associations de développement local, la société civile, bref ce que l on désigne aujourd hui par acteurs du local. Ces acteurs interviennent de plus en plus au niveau d entités spatiales très petites pour implanter des équipements et améliorer les conditions de vie quotidienne dans un véritable processus de développement durable. On peut les mettre à contribution pour appuyer et accompagner des activités destinées à générer de nouveaux revenus comme le tourisme rural. Ces actions peuvent également s inscrire dans le cadre des nouvelles compétences des Régions institutionnelles qui pourraient prendre des initiatives allant dans le sens de contrats programmes triangulaires Ministère du Tourisme Régions - Pays touristiques. Pour cette raison, si une région peut comporter plusieurs «pays touristiques», un pays touristique ne devrait pas en principe être à cheval sur plusieurs régions. La mise en place d un «pays d accueil touristique» nécessite un certain nombre de conditions. Elles sont présentées dans leurs grandes lignes dans ce qui suit. Afin de rendre la notion encore plus claire, elle est également illustrée de façon très pragmatique et concrète par l exemple du «Pays du miel» ou «Pays d Ida Ou Tanane» qui est proposé comme exemple d action pilote à court terme dans le plan d action immédiat en partie 5 du présent rapport. Page 164

165 Lancé en 1975 en France, ce concept y a connu un fort développement. Il existe aujourd hui 170 «pays» concernant communes, répartis sur l ensemble du territoire. Les Pays sont regroupés en 8 Fédérations Régionales, elles-mêmes membres de la Fédération Nationale. L idée est de transférer cette expérience réussie en l adaptant au contexte spécifique du Maroc UNE OFFRE A LA FOIS HOMOGENE ET DIVERSIFIEE La délimitation d un pays touristique passe par la recherche des éléments qui le distinguent de ses voisins et qui justifient donc sa personnalité propre lui permettant de s identifier à un pays. Cette personnalité doit être assez forte car c est d elle que dépendra la construction de l image. Elle peut émaner d événements historiques, d éléments culturels, de paysages naturels ou humains ou de tous ces éléments à la fois. Dans le cas du Pays Ida Ou Tanane, par exemple, on est en présence d une chaîne calcaire, d où l intérêt de la spéléologie, mais également d une confédération de tribus imazignène (berbères) sédentarisées depuis des siècles et vivant d une agriculture en sec sur les versants avec l omniprésence de l amandier, en irrigué dans les fonds de vallées avec l olivier et un élevage de caprin qui cohabite avec l arganier. Arbre relique et endogène, ce dernier est bien intégré dans le système de culture local, mais se trouve aujourd hui fortement menacé par des excès dans les prélèvements. Enfin, climat ensoleillé, végétation de montagne et savoir-faire ancestral ont donné lieu à une activité d apiculture très ancienne. L ensemble de ces traits culturels que porte un territoire et une communauté donne une forte personnalité au pays Ida Ou Tanane. Un produit typique représente fortement ce terroir et le résume : l Amlou. Il s agit d un produit culinaire fait d amandes moulues mélangées au miel et à l huile d arganier. C est ce qui permet de retenir le miel comme symbole identitaire de ce «pays touristique», d où l appellation à la fois schématique et porteuse de «Pays du miel». Mais cette schématisation ne doit pas faire oublier la diversité du produit. Derrière l appellation «Pays du miel», il y des paysages, de la spéléologie et des grottes, de l habitat, une végétation, une gastronomie, du folklore, des vues sur l océan, des bananeraies, des débouchés de vallées, des souks, des marabouts, etc. Un travail de délimitation systématique devrait permettre, à partir de l offre régionale déjà analysée ci-dessus, de dresser une liste de Pays d Accueil Touristique potentiels. Ceci a déjà été très largement esquissé dans la présentation de l offre potentielle, puisque celle-ci a été présentée sous forme d itinéraires et de thématiques, lesquels peuvent servir d assise pour une délimitation de Pays. Quelques suggestions sont formulées dans le plan d action immédiat. Page 165

166 UNE ZONE D EMISSION DE TOURISTES PROCHE ET UNE ACCESSIBILITE RELATIVE Il est bien évident que pour lancer un produit nouveau, il faut pouvoir le tester avec une clientèle réelle qui soit déjà disponible. Pour cette raison le choix des premiers Pays d Accueil Touristique doit être fait en fonction des grands pôles touristiques actuels. Régions réceptrices, ces pôles joueront à leurs tours le rôle de foyers émetteurs. Il suffit donc de mener les premières campagnes publicitaires auprès d une population touristique disponible et qui est toujours à la recherche d activités pour diversifier ses centres d intérêt DES ORGANES DE DEVELOPPEMENT ET DE GESTION DU PAYS TOURISTIQUE Une fois le pays délimité et choisi en fonction des paramètres définis plus haut, il s agit de mettre en place des organes de développement et de gestion. Promus, soutenus et accompagnés par le Ministère du Tourisme, ces organes ne peuvent être que locaux. Il faut donc que le processus de mise en place d un Pays comporte un travail d identification des acteurs du tourisme et des partenaires. Ces organes devraient être les suivants : L Association du Pays Touristique : Sont membres de l Association du Pays tous ceux qui portent le projet. Ils peuvent être : - en premier lieu les collectivités locales et régionales appartenant au périmètre délimité pour le Pays : Communes et Région. Ces Collectivités sont normalement à l origine de la création du Pays Touristique, et, si l initiative n est pas venue d elles, elles doivent néanmoins obligatoirement adhérer au projet et le porter. Le Gouverneur doit valider le projet et il est membre de droit de l Association. - en second lieu les professionnels et les acteurs directement concernés par l activité touristique du Pays (hôteliers, restaurateurs, exploitants agricoles, artisans, musées, organisateurs de festivals et d animations, etc.). Ils sont les premiers concernés, et c est souvent d eux que l idée émergera. Ils seront a priori les plus actifs - en troisième lieu les Administrations : obligatoirement celles qui sont directement concernées : Tourisme, Culture, Eaux et Forêts, Environnement ; éventuellement celles qui sont indirectement concernées (Agriculture, Urbanisme, Intérieur, Formation professionnelle, etc.). - enfin, tous ceux qui peuvent contribuer d une manière ou d une autre au développement de l activité touristique du Pays : ONG et Associations impliquées dans le développement local, bailleurs de fonds, associations culturelles et d environnement, et toutes personnes ressources y compris, par exemple, l université régionale si celle-ci a intégré dans ses programmes de formation et de recherche le développement local ou le tourisme. L Association est l instance de concertation générale. Elle peut avoir une assise très large et comporter un grand nombre de membres. Relativement lourde à faire fonctionner en assemblée générale, elle se contente à ce niveau de tracer les Page 166

167 grandes lignes du projet, de chercher les financements et les appuis (financements et appuis officiels comme le Ministère ou des contrats - programmes avec les Régions, ou encore des aides émanant d ONG internationales ou de coopérations, etc.,) et de le suivre pas à pas dans le cadre de réunions annuelles ou bi-annuelles d évaluation. Elle met donc en place des organes plus restreints pour la gestion opérationnelle. Bien évidemment, l Association est domiciliée dans le chef-lieu du Pays touristique dans un local qui sert en même temps de «Maison du tourisme rural» ou de «Maison de Pays». Le Conseil d Administration et le Bureau du Pays. Le Conseil d Administration est l organe exécutif de l Association du Pays touristique. De composition restreinte, il se réunit régulièrement (mensuellement?). Il a pour mission de mettre en œuvre les décisions prises par l Assemblée Générale, et de proposer toute initiative nouvelle. Il désigne en son sein un Bureau encore plus restreint qui est l organe de gestion au quotidien. Même si ses membres ont d autres occupations puisqu ils sont «hôteliers, agriculteurs, fonctionnaires, etc.», le Bureau est l organe permanent. Il est possible de recourir à tout moment à lui, à ses membres, et à ceux qu il désigne pour s occuper de telle ou telle question. Le Directeur du Pays Le Directeur du Pays est recruté par l Association pour assurer son fonctionnement permanent. Avec le Président qui en est le représentant officiel et légal, il est la personne clé du projet. Homme ou femme de terrain, il doit avoir une réelle expérience opérationnelle de l activité touristique. Il est préférable qu il ne relève pas de l administration (détachement) et que son engagement soit sous la forme d un contrat normal de travail, ce qui permettra d évaluer annuellement sa productivité. Il est évident que sa rémunération doit être assez substantielle pour qu il soit suffisamment motivé et qu elle soit régulièrement réévaluée en fonction du rendement. Il s agira en fait d évaluer régulièrement le degré de réalisation de ce qui a été planifié. Une fois recruté, et s il n a pas déjà une formation et/ou une expérience spécifique en tourisme rural, ce cadre doit obligatoirement bénéficier d un stage de formation dans un pays très avancé dans le tourisme rural. L appui du ministère est essentiel dans ce cas grâce à la coopération internationale qui lie le Maroc à de nombreux pays. Rappelons ici qu une formation de DESS intitulée «Promotion et développement des Aménagements touristiques» s ouvrira à l université Mohammed V de Rabat dès l automne Elle correspond aux besoins particuliers de ce secteur. Un budget de fonctionnement annuel permettant à l Association de remplir ses missions. Les ressources proviennent des membres. Il s agit des cotisations des professionnels, et des subventions et aides diverses attribuées par les Administrations, ONG, Bailleurs de fonds, etc. L Association peut aussi générer des ressources propres en rendant des services généraux aux touristes : ventes de documentation, de photos et vidéos, de services de guidage, etc. Elle ne doit toutefois pas se substituer aux professionnels. Le budget doit être suffisant pour que l Association puisse remplir ses missions : structurer le produit touristique du Pays en identifiant ses ressources et en faisant en sorte qu elles soient valorisées, apporter assistance aux non professionnels, faire connaître et promouvoir le Pays, accueillir les touristes et leur rendre les services collectifs qu ils attendent, évaluer les Page 167

168 retombées économiques et sociales de l activité touristique, etc. Tout ceci implique que le Directeur et ses éventuels collaborateurs aient les moyens de se déplacer et de communiquer. Un projet de statut type d Association de Pays est présenté en annexe au présent rapport UN LABEL DE PAYS La démarche de Pays est une démarche qualité. Elle doit donc s accompagner d une incitation et d une obligation de qualité de l offre touristique s imposant à tous les prestataires membres de l Association du Pays. Elle se concrétise à travers une labellisation des équipements et des prestations. Cette labellisation régionale s inscrit elle-même dans le processus national de labellisation du tourisme rural marocain (cf. ci-après). L Association du Pays est donc le relais local appelé à : adapter les règles nationales de labellisation au contexte local spécifique, promouvoir et contrôler sa mise en œuvre sur le territoire du Pays UNE ANIMATION POUR UN TOURISME ACTIF L objectif premier de la constitution d un Pays d Accueil Touristique est d attirer des touristes. Pour cela, il faut leur proposer des sujets d intérêt et organiser leur séjour dans le Pays, ce qui peut se faire de multiples façons. On peut citer notamment : L identification d itinéraires : Elle vise à relier les centres d intérêt touristique de manière à ce que le déplacement du touriste soit optimisé. On ne peut en effet faire venir le touriste pour une seule attraction. Les centres d intérêt touristique doivent être axés sur ce qui fait l originalité du Pays et être assez diversifiés en combinant la nature, l histoire, la vie quotidienne, l architecture rurale, le folklore, la cuisine, etc.. Les stages et ateliers ou la découverte interactive de la culture locale : L organisation d ateliers destinés aux touristes moyennant paiement de droits d inscription permet à ces derniers d être confrontés de près à la culture locale. Tous les thèmes peuvent être prétexte à ces stages : poterie rurale, cuisine, travaux des champs, tapisserie, henné, etc. Calendrier de manifestations folkloriques : Un calendrier précis des manifestations folkloriques et culturelles du Pays doit être établi et scrupuleusement respecté. La régularité de ces manifestations permettra de les commercialiser longtemps à l avance en même temps que les séjours. Musées ethnographiques et éco-musées : La création de petits musées ethnographiques complètera cette découverte de la culture rurale locale et celle d éco-musées la richesse naturelle notamment celle des parcs et aires protégées. Des initiatives individuelles sont déjà relevées ici et là et prouvent l importance de ces centres. Un projet GTZ prévoit actuellement la Page 168

169 construction d'un éco-musée à Imlil d accès facile depuis Marrakech, et à proximité des principaux sites d'excursion autour du Toubkal. L'édifice sera construit selon des normes d'architecture veillant au respect des pratiques locales en matière de méthodes de construction et de matériaux utilisés. Le savoir faire traditionnel existe toujours et des artisans locaux, maçons, menuisiers doivent être recrutés dans le pays touristique pour réaliser les bâtiments qui abriteront ces musées. La valorisation du petit patrimoine rural La découverte des sociétés et cultures locales passe également par celle de ce qu on peut appeler le petit patrimoine rural. Moulins à grains fonctionnant à l énergie animale ou par la force de l eau, pressoirs à huile, petit matériel agricole (comme l araire), moulin à main pour moudre le blé ou presser les noix de l arganier, sont autant de technologies traditionnelles qui peuvent être visitées ou montrées au touriste. Celui-ci peut même les faire fonctionner pour en comprendre les mécanismes DES EQUIPEMENTS TOURISTIQUES Les Pays d Accueil Touristique sont destinés à recevoir tant les excursionnistes (visiteurs de passage ne séjournant pas dans le Pays) que les touristes (ceux qui passent une ou plusieurs nuits sur place). Il ne faut exclure aucun des deux modes de fréquentation. Ainsi les Pays proches d Agadir bénéficieront de façon privilégiée d excursionnistes en provenance des hébergements d Agadir ; les Pays proches de Casablanca ou de Rabat bénéficieront des sorties à la journée des habitants de ces agglomérations. Mais l un des objectifs de tous les Pays doit être de favoriser les séjours dans le Pays, en sorte de retenir autant que possible les visiteurs sur place (allongement du temps passé dans le Pays) et de maximiser leurs dépenses et donc les retombées économiques et sociales. Le séjour dans un Pays touristique passe obligatoirement par la création de structures d accueil, d hébergement et de restauration. Ce sont là des conditions pour recevoir et fixer le visiteur sur place (voir les équipements touristiques des Pays ci-après) LES EQUIPEMENTS ET LES AMENAGEMENTS DU TOURISME RURAL Au delà de ses ressources naturelles et culturelles qu il convient de valoriser, chaque Pays doit disposer des équipements et des services touristiques indispensables à l accueil des touristes de façon professionnelle. Ceci concerne principalement : - la «Maison de Pays» - les hébergements touristiques ruraux - la restauration touristique rurale Page 169

170 - la signalétique touristique - les autres dispositions : propreté, environnement, viabilisation LA MAISON DE PAYS Elle doit être la vitrine du Pays, le lieu où tous ceux qui animent le Pays puissent se reconnaître et où les visiteurs peuvent obtenir toutes les informations et les services généraux dont ils ont besoin. Tournée avant tout vers le public, elle doit être localisée dans un endroit très accessible et si possible là où la population touristique est la plus nombreuse : centre ville du chef-lieu du Pays, dans les lieux les plus fréquentés. Elle doit fonctionner selon les rythmes appropriés pour les touristes : ouverture en milieu de journée aux heures des repas et tardive en fin de journée, ouverture les week-ends et jours fériés. En tant que vitrine du Pays, elle doit comporter une «mise en scène» attractive des ressources du Pays, par des affiches, diaporamas, expositions d objets, etc. Elle peut se coupler avec une maison de l artisanat par exemple (cf. le projet de Chefchaouen). Le Personnel d accueil doit connaître parfaitement le Pays, ses caractéristiques, ses particularismes, ses attraits spécifiques, sa culture propre, etc. et doit être en même temps de bons professionnels du tourisme (systèmes de réservation, organisation des déplacements, etc.). Elle doit disposer des supports promotionnels indispensables : cartes régionales, dépliants, brochures, liste des acteurs du tourisme dans le Pays (hébergements, restaurants, boutiques, ateliers artisanaux, etc.). Les «Maisons de Pays» de Chefchaouen et d Al Hoceima ont été retenues dans les projets-pilote pour la Région Nord. Elles pourraient servir d exemple pour l ensemble des Maisons de Pays LES HEBERGEMENTS TOURISTIQUES RURAUX L hébergement en milieu rural est l un des principaux problèmes du tourisme rural marocain à construire. Les formules hôtelières classiques ne sont généralement pas adaptées au milieu rural, car trop lourdes en investissements, trop compliquées en exploitation, et ne correspondant pas aux attentes des touristes en matière d intégration dans les milieux environnants. Les hôtels classés en zone rurale sont l exception, tel celui de Volubilis par exemple (un recensement précis serait à faire). Il en est de même des campings ruraux. Page 170

171 Deux principaux types d hébergement touristique rural existent à ce jour. Le premier correspond aux chambres d hôtes et gîtes de montagne du Haut Atlas Central ; il est le résultat du plan d action mis au point pour cette région afin d amener les habitants à aménager au sein de leurs maisons ou à proximité des chambres offrant un minimum de services. Le second correspond aux gîtes d étapes imaginés par des entrepreneurs privés souvent étrangers aux régions visitées ou par quelques collectivités ; ils peuvent être abrités soit par d anciennes demeures rénovées, soit par des bâtiments nouvellement construits à cet effet. Selon l ouverture de la société d accueil et son comportement sociologique vis-vis de l étranger, ces formes d hébergement peuvent être acceptées au sein du logement de l habitant ou tenues légèrement à l écart. Afin de réaliser les structures d hébergement adéquates il faut observer les règles suivantes : Sans écarter de façon catégorique la formule de l hôtel de petite taille et de standing moyen (type «auberge»), il serait souhaitable que se développe le logement chez l habitant ou à sa proximité ou au moins dans des structures gérées par cet habitant ou par la collectivité. Ce n est que de cette façon que l on pourra optimiser les retombées au niveau local avec notamment une possibilité d offrir des opportunités d activités aux jeunes (notamment les diplômés chômeurs) du Pays touristique. Une rapide enquête sociologique devrait permettre de saisir l attitude de la population du futur Pays touristique vis-à-vis du visiteur et retenir un hébergement chez l habitant ou à l écart ou les deux à la fois. On peut également identifier des sites où des formes d hébergement à gestion collective (douar ou commune rurale) avec concession à un gestionnaire local peuvent être imaginées. Les sites des implantations de ces formes d hébergement doivent être choisis en fonction des itinéraires et des centres d intérêt. Un cahier de charge général doit fixer les règles architecturales et les prescriptions techniques à observer. L architecture doit être la plus intégrée au paysage possible ; les prestations fournies doivent pouvoir satisfaire la demande touristique tant étrangère que nationale (sanitaires, sécurité, confort, etc.). Des adaptations concernant le style architectural local (style, matériaux, etc.) sont à proposer au niveau de chaque Pays. Il faut prévoir également les possibilités de rénovation et de ré-affectation d anciennes demeures ou des Casbah, des ksours et autres greniers collectifs. Là aussi des prescriptions strictes sont à prévoir afin que ce patrimoine ne soit pas détérioré suite à ces nouvelles fonctions. L utilisation des possibilités qu offrent les énergies renouvelables dans ces logements est conseillée. La construction de 2 gîtes ruraux et la rénovation d une maison forestière sont incluses dans le projet-pilote pour les Provinces du Nord. Il a aussi été esquissé les principes généraux et l évaluation du coût d un gîte rural type. Les normes actuelles en vigueur pour le classement des gîtes ruraux ne sont plus adaptées. Il conviendrait de les actualiser. Page 171

172 LA RESTAURATION TOURISTIQUE Comme l hébergement, la restauration devrait accorder une grande place au local et à la spécificité du futur Pays touristique. Dans le cas du Haut Atlas, la restauration n occupe pas une grande place car le produit est basé essentiellement sur une grande mobilité des visiteurs par le biais de la randonnée. L idéal serait d associer à cette randonnée des occasions de séjour dans des petits villages soigneusement choisis pour la beauté de leurs sites ou le charme de leur architecture et leur esprit des lieux. Parmi les occasions permettant de s attarder sur tel ou tel site figure la possibilité de déguster une spécialité culinaire locale. Un inventaire détaillé de la cuisine des terroirs des Pays touristiques pourra déboucher sur le choix de quelques plats qui offrent une dimension culturelle et qui peuvent être appréciés par des palets non habitués. Une fois ce choix effectué, des petits restaurateurs et des structures d hébergement offriront ces plats parmi les services qu ils mettront à la disposition des touristes. Des expériences réussies menées dans ce sens en France peuvent inspirer une démarche du même type : les «Assiettes» de Pays, charte proposée aux restaurateurs pour promouvoir la gastronomie régionale dans le cadre des Pays d Accueil Touristique ; les «sites remarquables du goût», qui regroupent en association une centaine de lieux réputés pour leur production culinaire traditionnelle et qui se sont équipés pour recevoir les visites touristiques LA SIGNALETIQUE TOURISTIQUE L un des freins majeurs à la pratique du tourisme en milieu rural est actuellement l absence quasi totale de signalétique touristique. Si la signalétique directionnelle routière est dans l ensemble satisfaisante, ce qui permet aux touristes de circuler facilement dans tout le pays, la signalétique «touristique» fait très largement défaut. Les «curiosités» situées à proximité des axes de circulation ne sont généralement pas indiquées, et les informations minimales sur les sites eux-mêmes totalement absentes. Dans le cas particulier des Parcs Nationaux, qui est révélateur de l état général de la signalétique touristique y compris dans les lieux les plus fréquentés, on a vu qu il y a absence de signalisation des limites des Parcs (au mieux quelques cailloux en petit tas..), absence de signalisation sur les comportements à suivre dans les Parcs, absence de balisage des sentiers, absence de panneaux explicatifs sur les paysages, la flore et la faune, etc. Ce manque de signalétique a été signalé à maintes reprises dans l analyse de l offre, notamment sur les sites les plus fréquentés (Ile d Essaouira, Cap Ghir, Bou Iblane, Oued Cherrat, etc.). Les interrogations faites auprès des opérateurs touristiques montrent qu ils ne placent pas la signalétique dans leurs priorités pour le développement du tourisme rural. Ceci tient au fait que les seules pratiques de tourisme rural au Maroc aujourd hui se font dans un cadre très structuré de groupes accompagnés de guides. Page 172

173 Ce sont donc ces derniers qui pallient l absence de signalétique, par leur connaissance des itinéraires d une part (et donc nul besoin de signalétique directionnelle) et par leurs explications sur les curiosités rencontrées et l environnement traversé (et donc nul besoin de signalétique d explication et d interprétation). Mais si le développement du tourisme rural n exclut pas l extension de ce tourisme de groupes encadrés, il passe aussi par l émergence d une pratique plus personnelle et individuelle, laquelle est d ailleurs souhaitée par les touristes étrangers qui séjournent tant à Agadir qu à Marrakech dans le cadre de forfaits n incluant pas d excursions. Cette pratique individuelle est également celle adoptée par la quasi totalité des voyageurs nationaux qui circulent le plus souvent en voiture. D une façon générale, elle est d ailleurs mieux adaptée que celle du groupe pour le tourisme rural, qui s accomode mal des grands effectifs. Si le tourisme individuel représente donc l une des composantes indispensables à l éclosion du tourisme rural, il exige une excellente signalétique directionnelle pour que les visiteurs puissent accéder aux sites et lieux intéressants sans trop de difficultés, ainsi qu un minimum de signalétique explicative pour comprendre et s intéresser vraiment à ce qu ils découvrent. A l instar de ce qui se pratique dans la plupart des grands pays touristiques, il conviendrait donc que le Maroc adopte une charte nationale de signalétique touristique, et que chaque Pays d Accueil Touristique ait ensuite l obligation de l appliquer. La signalétique directionnelle doit être la plus lisible possible par les touristes quelle que soit leur origine. Elle doit être rigoureusement identique dans tout le pays afin d être reconnue immédiatement. Elle repose donc beaucoup sur des logos et des pictogrammes compréhensibles par tous. Il faut adopter un «signe» caractéristique pour chaque équipement, site, lieu, activité, d intérêt touristique : point de vue, plan d eau, forêt classée, animaux, monument historique, exploitation agricole acueillant les visiteurs, aire de repos aménagée, etc. Concernant le problème spécifique du balisage des itinéraires de randonnée, l exemple de la charte adoptée par la Fédération Française de Randonnée Pédestre est fourni en annexe. Les Pays d Accueil Touristique, qui auraient donc l obligation de suivre la charte nationale, pourraient toutefois adopter un sigle spécifique marquant l appartenance au Pays, lequel pourrait être ajouté sur la signalétique directionnelle. La signalétique explicative, tout aussi importante, est plus délicate à mettre en œuvre, car elle s applique à des contextes très variés : tables d orientation pour des panoramas, consignes à respecter sur les aires de bivouac, aperçu historique pour des monuments, conditions de visites à l entrée des musées, etc. Outre les contraintes techniques (solidité, résistence aux agressions et au temps, etc.) et financières (coût de réalisation), deux impératifs doivent être respectés dans la conception de cette signalétique : Page 173

174 - En premier lieu sa compréhension par les visiteurs là encore quelle que soit leur origine. S il est toujours possible de recourir le plus possible à des visuels, on n échappe pas au problème linguistique pour la compréhension des textes. Le multilinguisme s impose, avec le choix pertinent des langues retenues selon les principales fréquentations (importance de la clientèle espagnole dans le Rif par exemple). - En second lieu, son esthétique. Le plus souvent placée dans des lieux à préserver (paysage naturel, monument historique, etc.), elle doit en même temps être très visible en sorte que les touristes la repèrent immédiatement, et discrète pour ne pas agresser l environnement, ce qui sont deux impératifs contradictoires. C est pourquoi il faut laisser une grande latitude de conception et de mise en œuvre (emplacement précis, matériaux) pour cette signalétique en sorte qu elle s adapte à chaque cas particulier. Des exemples d application concrète de la signalétique de ce type sont donnés dans les projets pilote pour les Provinces du Nord, avec les bornes et les fontaines des villages dans le Parc d Al Hoceima, des panneaux types pour le Pont de Dieu et les Greniers collectifs d El Kelaa dans le Parc de Talassemtane, une table de lecture sur l aire d accueil de la vallée de Badès. Là encore, chaque Pays pourrait adopter une charte locale s appliquant à toute la signalétique explicative sur son territoire LA SAUVEGARDE DU POTENTIEL NATUREL La sauvegarde du potentiel naturel est à la base même du tourisme rural. Or l analyse de l offre a fait ressortir de nombreuses atteintes ou menaces à ce potentiel, particulièrement dans les endroits les plus fréquentés actuellement : sollicitations des promoteurs hôteliers dans le Parc de Souss-Massa, campings sauvages dans le Toubkal, programmes immobiliers dans la palmeraie de Marrakech, constructions défigurantes dans le Jbel Lkest ou la vallée du Dadès, source permanente d Aïn Ben Adel près de Taounate utilisée comme égout, surpeuplement et feux de pique-nique en week-end dans les forêts d Ifrane, ramassage des œufs d oiseaux à Merzouga, etc. Ceci est très inquiétant. Face à cet état des choses, deux hypothèses peuvent être évoquées pour l avenir : - soit rien de vraiment significatif n est entrepris pour remédier à cet état de chose, et la croissance du tourisme rural se traduira par encore davantage de pollution et de dégradation de l environnement naturel, et le tourisme rural s effondrera sur lui-même. - soit des actions concrètes et efficaces sont entreprises très rapidement pour renverser la tendance et une véritable politique de sauvegarde du patrimoine naturel (et culturel) est menée, avec des moyens humains et Page 174

175 financiers conséquents à la hauteur de l enjeu, et le tourisme rural pourra s épanouir normalement. Bien entendu, c est cette seconde hypothèse qui est retenue ici. Bien plus, le tourisme rural, en apportant une justification économique supplémentaire, peut être à l origine de cette prise de conscience et de cette réaction indispensables. Ceci concerne tout d abord les parcs existants ou en gestation. L officialisation des réserves et parcs prioritaires et la mise en place de l arsenal juridique, qui trainent depuis plusieurs années, est la première phase de l action de sauvegarde. Ensuite vient, la formation du personnel local, à même de gérer ces espaces et la mise en place des équipements nécessaires (parcours, signalisation, points d eau, vulgarisation et production d outils pédagogiques). Des études préalables sont nécessaires : une cartographie détaillée, incorporant les plans d'aménagement existants (dont les parcelles forestières et leurs affectations), avec une description de la flore et de la faune du site, une étude paysagère poussée, une étude architecturale et d'urbanisme recensant l'ensemble du bâti, avec ses formes et ses usages, un recensement de la capacité d'hébergement existante, A partir des données de base, il sera possible d'élaborer : un schéma d'aménagement paysager, un réseau de sentiers de promenade accessibles même aux marcheurs occasionnels (faibles pentes, sols stabilisés, etc.), des points de départ vers des randonnées plus longues, une délimitation rigoureuse de l'espace clairement compréhensible par tous visant à concilier des préoccupations de conservation de la nature avec une volonté d'accueil du public : certaines zones fragiles devront être interdites au public, d'autres seront largement signalées comme pôles d'attraction. Des zones fragiles pourront être ouvertes au public si elles ne sont rendues accessibles qu'avec l'accompagnement d'un guide professionnel, un schéma de collecte et d'évacuation des ordures, un plan de stationnement des véhicules, accompagné d'un plan d'urgence en cas d'afflux imprévu et important de véhicules, un programme d'accueil de scientifiques, d'étudiants, de scolaires L'ensemble de ces schémas thématiques permettra de constituer un plan global d'aménagement du site, sur lequel l'ensemble des partenaires se positionneront progressivement. Les points suivants devront être pris en compte pour l'aménagement global de grands sites à forte fréquentation : étude détaillée de la fréquentation du site, du comportement des visiteurs (durée du passage sur le site, lieux visités, activités pratiquée, itinéraires, etc.), typologie des visiteurs, Page 175

176 étude détaillée du mode actuel de circulation des véhicules et de parking, préalable à la mise au point d'un plan de circulation des véhicules et de stationnement. En particulier des zonages des parkings pourront être efficaces, avec des coûts variables s'élevant avec la proximité des sites les plus recherchés. L écotourisme est une activité adaptée pour aider à la réussite des actions de protection des réserves naturelles et des parcs. Car il représente des ressources nouvelles, offertes aux populations locales, à la fois pour les aider à réduire les activités habituelles dégradant le milieu, comme pour les inciter à rester sur place. Ces ressources nouvelles servent aussi à améliorer les conditions d accueil des touristes et à mettre en place les équipements nécessaires. Il y a pourtant des impacts négatifs possibles, de deux ordres : des phénomènes de dégradation par les touristes : pollution par rejet d ordures, prélèvement d échantillons, piétinement excessif hors des circuits permis, surfréquentation, notamment par des véhicules bruyants ; des phénomènes de dégradation par les guides et accompagnateurs et les mulets (prélèvement de bois pour le chauffage et la cuisine, sur-prélèvement de fourrage par les caravanes de mulets). L information, la sensibilisation et l éducation, sont donc à la base d une politique de développement durable et de conservation de ces espaces. La participation active des populations riveraines ne peut être obtenue qu à la suite de leur implication à toutes les étapes du projet. Un équilibre doit être trouvé entre la conservation pure et simple et la participation de l écotourisme à la gestion des aires protégées et de la biodiversité. Pour réussir une politique d écotourisme, il faut que celui-ci atteigne les taux de fréquentation capables de générer des ressources, sans générer d impact négatif excessif. C est là tout l apport de l affectation spatiale, du zoning, de l invention de formes de fréquentation adaptées. L équilibre suppose une bonne évaluation de l impact sur l environnement ; c est à dire sur les ressources naturelles et culturelles et cela en déterminant : le nombre de visiteurs (capacité de charge), la nature des installations d accueil des touristes, qui s adaptent par rapport aux ressources naturelles et culturelles, sans les endommager. Plusieurs options techniques sont offertes à chaque fois. Il s agit de choisir pour chaque site, celle qui est la moins négative : le moins possible de constructions nouvelles, notamment dans les portions de l aire protégée qui sont les plus précieuses, l utilisation autant que possible des matériaux locaux dans la construction, avec une décoration intégrée dans le paysage, le souci de ne pas réduire les ressources hydriques utilisées pour les besoins du maintien des équilibres de l écosystème et du fonctionnement des systèmes agraires, l obligation de traiter les eaux usées et les déchets (récupération, recyclage), Page 176

177 l utilisation, autant que possible des énergies renouvelables, plutôt que des énergies conventionnelles. La diversité biologique et le taux élevé d endémisme est à la fois une richesse et une responsabilité vis-à-vis du capital naturel des régions méditerranéenne et saharienne du Maroc. Or un «écosystème viable est un système multifonctions et multiusages». La richesse marocaine est sous valorisée et même méconnue. Mais ce patrimoine est menacé. D abord parce qu il est fragile, ensuite parce qu il est exploité de manière excessive (charge démographique, charge pastorale, prélèvement de bois, érosion forte des sols, déstructuration des biotopes). Une politique de protection et donc nécessaire. Mais «protéger c est savoir gérer». car une nature dégradée a besoin d une intervention technique anthropique pour se redresser. Les ressources sont un «domaine d usage» pour les communautés sociales qui en dépendent fortement. Donc en même temps que la conservation suppose une intervention technique, celle-ci doit être menée en partenariat avec les usagers. Le patrimoine doit être valorisé, ce qui suppose des investissements initiaux. Par ailleurs, cette valorisation va offrir une alternative à la situation actuelle de surexploitation. Le tourisme est un moyen rapide de valorisation s il est intégré dans une politique d ensemble adéquate. L écotourisme exige un effort pour pérenniser les supports naturels et culturels, dans un contexte de respect de l intégrité du patrimoine. Il doit apporter une contribution à l économie locale. Pour réussir cette entreprise, des rapports de partenariat doivent être tissés avec les usagers. Enfin il suppose un travail d éducation de tous les intervenants et du touriste lui-même. L espace d une aire protégée étant très diversifié, il est nécessaire de l appréhender dans sa globalité et de le structurer. Chaque secteur doit avoir un mode de gestion bien défini, autour de thématiques spécifiques, à éviter de banaliser. Ces thèmes porteurs peuvent chacun être approfondi à travers un circuit. La mise en place d'un programme de développement de l'éco-tourisme doit répondre aux besoins suivants : promouvoir la forte identité naturelle et culturelle d un territoire: diffuser cette identité auprès des différents publics possibles (dont nationaux, étrangers résidents et étrangers non résidents), et promouvoir le développement de labels de qualité liés à ce territoire ; proposer une opportunité de développement local complémentaire: pour les populations rurales, par la rémunération des services fournis (hébergement, restauration, guidage, location de mules, etc.) ; contribuer au désenclavement des populations rurales : par l'accroissement des échanges avec des visiteurs extérieurs, par le développement de nouvelles voies d'accès dans des régions isolées, offrir aux visiteurs une infrastructure organisée : conforme à celle qui peut être attendue dans un Parc de type Naturel, composée : d'un personnel formé, connaissant bien le territoire du Parc d'un réseau de circulation dans le Parc: sécurisé, balisé, repéré sur des cartes accessibles aux visiteurs d'un réseau de relais de ravitaillement et d'hébergement en périphérie et à l'intérieur du Parc, Page 177

178 d'équipes de guides spécialisés pour la conduite de visiteurs dans le milieu naturel d'infrastructures d'accueil (de type "maison du Parc", "maison des guides", etc.) et de matériel didactique (brochures, plaquettes, cartes, etc.) Un observatoire doit être mis en place, pour recueillir des données quantitatives et qualitatives sur les motivations des visiteurs, sur la consommation des visiteurs, leurs dépenses, le taux de fréquentation des sites et des divers types de logements proposés. La dimension environnementale doit constituer une base fondamentale dans l approche comme dans la décision d aménagement. Car le patrimoine naturel et culturel doit être conçu comme facteur d attraction principal et non comme contrainte. Même le choix de restreindre l utilisation, l accès ou la visite à des secteurs particuliers, doit être amplement expliqué et donc réellement adopté par les visiteurs, dans une perspective écologique ou culturelle. Car le touriste est de plus en plus conscient de l authenticité de ce qu il visite, de la nécessité de participer au respect des équilibres des écosystèmes et à la protection des espèces et des habitats. En même temps, il est de plus en plus exigeant en terme d hygiène et de salubrité des milieux, comme des produits qu il consomme. Une bonne politique environnementale ne peut donc qu encourager la fréquentation et un label de qualité ne peut qu intensifier les visites, dans une perspective adaptée vis-à-vis des conditions du milieu. L intégration économique signifie une harmonie entre les activités économiques habituelles du monde rural et le tourisme, nouveau venu. Des synergies de complémentarité doivent être trouvées (par exemple entre la production alimentaire et la consommation des touristes). Les recettes culinaires proposées doivent donc s appuyer sur des produits locaux, à promouvoir comme produits à la fois originaux et de qualité. L intégration socio-culturelle signifie à la fois la création d un maximum d emplois, le partage équitable des bienfaits du tourisme, la résistance des structures sociales et la persistance de l authenticité, sans dégradation face à la pénétration de nouvelles valeurs, tout en permettent aux populations de profiter au mieux, de l ouverture sur d autres cultures et d autres valeurs. Parmi les problèmes d environnement, et en élargissant l approche à tout le monde rural et non seulement aux aires protégées, figure la question générale de la propreté sur les itinéraires et aux abords des sites fréquentés par les touristes. Si la mauvaise collecte (ou la non collecte) des ordures ménagères peut être néfaste en milieu urbain, elle est carrément choquante en milieu rural où les touristes se rendent justement pour trouver des paysages et des sites «naturels» préservés des dégradations et de la pollution même s ils ne sont pas situés dans un espace protégé. Le cas particulièrement frappant de la décharche d Al Hoceima est relevé dans le rapport sur les Provinces du Nord, mais il n est qu une illustration d un phénomène largement répandu. Il est aussi observé sur les plages, au bord des routes, dans certains villages, etc. Un peu partout, les sacs plastiques s envolent et s accrochent à la végétation, constituant parfois de véritables pans entiers. Au delà d une campagne nationale qui pourrait sensibiliser les populations à ce phénomène Page 178

179 (cf. la sensibilisation de la population au tourisme rural ci-après), il convient de faire obligation aux acteurs touristiques locaux de veiller et de faire le nécessaire pour maintenir les accès et les abords immédiats de leur site en parfait état de propreté LA VIABILISATION DES ESPACES RURAUX Le développement du tourisme dans les espaces ruraux pose la question de la viabilisation des sites touristiques ruraux. En la matière, il ne peut pas y avoir de disposition générale. On ne peut raisonner que cas par cas. Mais il faut savoir qu il n y aura pas de développement touristique significatif d un secteur rural sans un minimum de viabilisation, c est à dire sans électricité et sans eau essentiellement, voire sans moyen de transmission téléphonique. Le cas de la sécurité en montagne et de la rapidité d intervention des secours en cas de besoin a été maintes fois évoqué dans les rapports sur le tourisme de montagne. De même, si nombre de gîtes ruraux fonctionnent encore aujourd hui sans électricité et sans eau courante, la nouvelle génération de touristes plus exigeants imposera progressivement une amélioration des standards qui ne pourra pas se faire sans un minimum d infrastructures. La mutation en cours des gîtes ruraux dans l Ait Bouguemmez avec le bitumage de la route et le raccordement au réseau électrique est tout à fait révélatrice à cet égard. C est pourquoi, sans qu il soit possible de définir une stratégie précise dans ce domaine, il faut que les administrations et les sociétés en charge de ces questions (urbanisme, environnement, ONEP, etc.) soient étroitement associées à la politique de développement des Pays touristiques en sorte de prendre les mesures qui s imposent pour accompagner et faciliter ce développement, étant entendu que toute viabilisation rurale intéressant le tourisme profitera à l ensemble de la population du Pays et pas seulement aux acteurs directement impliqués dans les activités touristiques. Ainsi, certaines préconisations en matière de puits et de raccordement au réseau téléphonique ont été formulées dans le cadre du projet-pilote pour le Nord LA LABELLISATION DU TOURISME RURAL L objectif de la labellisation La labellisation du tourisme rural a pour objectif essentiel d améliorer la qualité des services dans le tourisme rural. Cet objectif vise : - A inciter les acteurs du tourisme rural à améliorer la qualité de leurs prestations - A garantir aux touristes un certain niveau de qualité Page 179

180 Car le défaut de qualité des prestations touristiques est aussi l un des freins majeurs au développement du tourisme rural, à sa non programmation par les opérateurs touristiques internationaux, à sa non fréquentation par les touristes nationaux. La labellisation ne doit pas être confondue avec la réglementation, qui a aussi pour but d obtenir des standards de qualité (les «étoiles» des hôtels ). Si cette dernière est impérative et contraignante, la première est facultative et incitative. Si cette dernière s applique à tel ou tel secteur d activité (normes de classement hôtelier par exemple), la première doit pouvoir embrasser tout un champs d activités diverses, ce qui est le cas pour le tourisme rural. S agissant donc d un processus purement incitatif, il faut que ceux qui jouent le jeu y trouvent une «récompense» si l on veut que çà marche, et donc que la qualité soit au rendez-vous. Or, pour satisfaire cette exigence de qualité et obtenir la labellisation, les intéressés devront vraisemblablement subir des coûts supplémentaires, tant en matière d investissements (aménagements de sanitaires, réfection de la décoration, etc.) que de fonctionnement (nettoyage régulier des abords, personnel plus qualifié et donc mieux rémunéré, etc.). Il faut donc que les établissements labellisés y retrouvent leur compte, c est à dire des revenus additionnels. Cela peut provenir de deux sources non exclusives l une de l autre : - en premier lieu, d un afflux plus important de touristes dépensant en moyenne plus d argent (car des prestations meilleures), et donc d un chiffre d affaires plus élevé. Ce devrait être la principale, voire la seule, source de revenus supplémentaires. Elle passe toutefois par une bonne promotion des établissements labellisés. - mais si celle-ci n est pas suffisante, notamment à court terme du fait des investissements engagés (car les petits entrepreneurs raisonnent le plus souvent dans ce court terme), il faudrait prévoir des «aides» spécifiques qui puissent alléger les coûts additionnels (subventions d investissements, aides à la formation, etc.) Il est certain que l incitation financière directe, la «prime à la labellisation», serait le meilleur levier pour favoriser le développement immédiat de la labellisation, et par conséquent pour l amélioration rapide de la qualité des prestations du tourisme rural Les modalités d application de la labellisation Tout établissement recevant un public touristique est a priori susceptible de solliciter la labellisation, qu il s agisse d un établissement touristique au sens classique (hôtel, restaurant, etc.) ou de tout autre établissement recevant des touristes (atelier artisanal, boutique, exploitation agricole, musée, monument, etc.) Les critères de Page 180

181 labellisation doivent donc rester assez généraux dans leurs principes pour pouvoir s appliquer à des situations multiples. Ils touchent principalement : - à l accueil des touristes dans l établissement (accès, signalétique, stationnement, qualité de la réception, tradition de l hospitalité, etc.) - aux caractéristiques générales des services rendus à ces touristes par l établissement (place faite à l identité locale et aux spécialités régionales, respect des engagements, etc.) - au respect de règles minimales de confort et d équipement (respect des normes professionnelles, sanitaires, qualité de la décoration, accessibilité aux handicapés, etc.) - à l acceptation de contrôles de qualité (registre de commentaires, communication de statistiques, etc.) Le projet de «Charte de qualité» du tourisme rural présenté ci-après donne les grandes lignes de ce qui pourrait être la base d une telle labellisation. Les critères généraux de labellisation sont établis par le Ministère du Tourisme et s appliquent uniformément sur tout le territoire national et à toutes les activités. Des «circulaires» nationales peuvent préciser les modalités d application pour tel ou tel domaine d activité. Mais afin d éviter une centralisation inopérationnelle (on connaît déjà les difficultés de l Administration centrale du tourisme pour classer et contrôler les gîtes ruraux par exemple), la gestion de la labellisation serait déléguée régionalement à une double autorité conjointe : - l Association de Pays si elle existe, ou une organisation interprofessionnelle qui pourrait en tenir lieu si elle n existe pas (Chambre de Commerce par exemple) - le Délégué Régional du Tourisme Cette double tutelle professionnelle et administrative vise à éviter autant que faire se peut toute labellisation de complaisance. Sachant que la labellisation se traduira pour l intéressé par un certain nombre d avantages évidents (publicité, programmation par les opérateurs touristiques, visites de touristes et suppléments de revenus, voire aide matérielle ou financière), il pourrait être très tentant de consentir parfois la labellisation «pour faire plaisir». Ce serait retirer toute crédibilité à la labellisation et donc la promettre à une fin rapide, son objet même étant de garantir la qualité. C est même tout le processus de développement du tourisme rural qui pourrait être remis en cause. Page 181

182 PROJET DE «CHARTE DE QUALITE» DU TOURISME RURAL PREAMBULE La présente charte de qualité du tourisme rural a pour objectif de rehausser et de garantir la qualité des prestations touristiques offertes par les prestataires du tourisme en milieu rural. Elle vise à sécuriser le client et donc à favoriser l achat de la destination et des prestations fournies par tous les acteurs du tourisme rural. Elle s applique à tous les prestataires qui reçoivent la visite des touristes, quelque soit leur domaine d activité : hébergement, restauration, artisanat, production agricole, site ou monument historique, activités culturelles et de loisirs, etc. INTRODUCTION Les prestataires qui satisfont les normes définies par la présente charte peuvent obtenir le label officiel «TOURISME RURAL MAROCAIN», en abrégé TRM. Le label TRM n est accordé qu aux prestataires qui acceptent de développer et de respecter des normes qualitatives en matière : - d accueil des visiteurs - de services à la clientèle - de confort et d équipement Page 182

183 à partir de trois priorités commerciales : - la prise en compte des attentes de la clientèle touristique - la promotion des richesses touristiques locales - le développement de l accueil de la clientèle nationale et internationale et dans la perspective de créer à moyen terme : - une image qualitative de l offre touristique en milieu rural au Maroc, adaptée à la demande touristique nationale et étrangère - un effet de réseau sur l ensemble du territoire national Les normes ci-après s appliquent à tous les établissements et sites recevant des touristes, en fonction de leur activité. Des «instructions» pourront préciser les modalités d application concrète s appliquant à chaque catégorie de prestataire : hôtelier, camping, restaurant, commerce, artisan, producteur agricole, etc. Les «Pays», tels que définis dans les statuts types des Associations de Pays, pourront apporter des compléments quant à l interprétation et à l application des normes dans leur propre territoire. Toute demande de label formulée par un prestataire exerçant son activité dans un Pays sera adressée à l Association de Pays. NORMES ET PRESCRIPTIONS Le prestataire s engage : Page 183

184 L ACCUEIL DES TOURISTES 1. à soigner particulièrement le proche accès à son établissement ou à son site : viabilité, propreté, sécurité 2. à mettre en place et à maintenir en bon état une signalétique appropriée : fléchage de l accès depuis la voie principale si nécessaire, identification claire de l établissement, affichage de façon extrêmement visible du panonceau attestant de l obtention du label TRM, de l appartenance au Pays de s il y a lieu 3. à valoriser l environnement proche et les aspects extérieurs du site ou de l établissement qu il gère, en relation avec sa localisation : respect de l architecture locale, utilisation de matériaux locaux, entretien des façades, plantations, absence d ordures ménagères, etc. 4. à faciliter et sécuriser autant que possible le stationnement des véhicules et autres moyens de déplacement des visiteurs : parking, garages à vélos ou à skis, etc. 5. à mettre en place et à maintenir une réception chaleureuse et efficace des visiteurs à leur arrivée : espace approprié, personnel aimable compétent et correctement vêtu, etc. 6. à respecter autant que faire se peut les traditions de l hospitalité selon les usages en vigueur localement LES SERVICES A LA CLIENTELE 7. à affirmer son identité territoriale dans toutes les prestations proposées 8. à proposer au visiteur toutes les prestations qu il est en droit d attendre en fonction de la nature des activités concernées (hébergement, restauration, visite culturelle, pratique sportive, etc.), dans le respect des règles professionnelles applicables, avec une exigence permanente de qualité 9. à mettre en valeur autant que possible les spécificités locales des prestations en fonction de son activité, tant au niveau de la fabrication (travail artisanal, production agricole, etc.) que de la distribution (dégustations de produits culinaires régionaux, ventes d objets artisanaux fabriqués localement, etc.) Page 184

185 10. à respecter rigoureusement les engagements pris vis à vis des clients, tels les réservations, les horaires, les prestations convenues, les prix 11. à concevoir, réaliser et diffuser aux visiteurs, par tous moyens appropriés (documents, panneaux, personnel d accueil, guides, etc.), une information précise sur le site visité ou l activité exercée, si possible dans plusieurs langues internationales 12. à mettre à la disposition des clients les documents et informations transmis par les responsables locaux du tourisme et par l Association de Pays s il y a lieu 13. à recommander aux clients les autres établissements labellisés situés à proximité LE CONFORT ET L EQUIPEMENT 14. si l établissement appartient à une catégorie faisant l objet de réglementations particulières et/ou de normes de classement (hôtels, gîtes, campings, restaurants, etc.), à se mettre en conformité et à maintenir en permanence ses installations en conformité avec les règles et les normes applicables 15. à maintenir en permanence les lieux et les installations dans un parfait état de propreté et de sécurité 16. à rendre accessible à la clientèle des sanitaires répondant aux pratiques internationales, en parfait état d entretien et de propreté 17. à personnaliser les lieux accessibles aux visiteurs par une décoration originale respectant le style de la décoration régionale 18. à rendre possible ou la plus aisée possible la visite par les handicapés LES CONTROLES 19. à accepter toute visite de contrôle du respect des normes de qualité par les autorités compétentes 20. à mettre à la disposition des visiteurs un registre de commentaires qui sera présenté à toute visite de contrôle 21. à tenir un décompte statistique des visites conforme à la demande des autorités du tourisme et à en transmettre périodiquement les résultats aux Responsables régionaux du tourisme Page 185

186 22. à cesser immédiatement toute référence au label TRM dans le cas où celui-ci serait retiré après une visite de contrôle Page 186

187 4.2 LA PROMOTION ET LA PROGRAMMATION DU TOURISME RURAL Une fois l offre correctement valorisée et organisée, il faut la mettre en marché, c est à dire la faire connaître des utilisateurs (les touristes) et les programmateurs (les opérateurs) potentiels. Et concernant ces derniers, il faut les convaincre de l inscrire dans leurs programmes PROMOUVOIR ET FAIRE CONNAITRE L OFFRE TOURISTIQUE RURALE Jusqu à présent, l offre touristique rurale, à vrai dire quasi inexistante, n a pas vraiment fait l objet d une promotion particulière ni même d une promotion tout court, sauf en ce qui concerne le tourisme dit de montagne ou plus exactement le tourisme de randonnée. Et cette promotion spécifique s est faite «à coté» de la promotion générale, à travers des canaux très ciblés tel le Salon de la Randonnée à Paris, etc. Si l on veut que le tourisme rural sorte de la seule cible, certes importante mais néanmoins limitée, des touristes dits «d aventure» ou «de randonnée», et qu il s attaque à toute la clientèle touristique, et notamment à celle en séjour balnéaire qui constitue la principale clientèle actuelle du Maroc et dont l importance sera encore accrue avec les nouvelles stations, il faut cesser d en faire un «produit à part» et l intégrer dans la promotion générale du tourisme marocain. Il faut qu il devienne progressivement le troisième pilier au coté du tourisme balnéaire et du tourisme culturel. C est pourquoi il a été choisi de rapprocher le Bureau de Développement du Tourisme Rural (BDTR) ou ce qui en tiendra lieu ultérieurement, et l Office National Marocain du Tourisme (ONMT), pour étendre leur collaboration en matière de promotion du tourisme rural, qui se limitait jusqu à présent à la publication d une brochure sur le tourisme de montagne et à la participation à quelques manifestations spécialisées. En considérant par conséquent que le tourisme rural s intègrera progressivement dans la politique générale de promotion du tourisme marocain, et qu il n y a donc pas lieu de prévoir une stratégie promotionnelle spécifique (ce qui ne signifie pas qu il ne faudra pas à un moment mettre le tourisme rural plus particulièrement en avant afin d en faire connaître l existence), il faut simplement que les supports nécessaires pour promouvoir et vendre ce produit soient disponibles. Deux propositions principales sont faites dans ce sens : Page 187

188 - mettre le tourisme rural sur internet - disposer d une documentation spécifique LE TOURISME RURAL SUR INTERNET L objectif est de constituer une «Banque de Données du Tourisme Rural Marocain» accessible sur internet, où toute personne intéressée, qu il s agisse d un opérateur touristique cherchant à fabriquer un nouveau produit ou directement d un touriste curieux, puisse aller chercher ce qu elle souhaite ou tout simplement se «promener» pour découvrir. Pourquoi une telle banque de données? Plusieurs raisons militent pour privilégier le support d internet pour faire connaître le produit touristique rural. - l offre, pourtant très éclatée tant géographiquement que dans sa nature, peut y être présentée globalement de façon à la fois attractive (visuels) et pratique (renseignements) - elle peut être introduite de façon immédiate pour les éléments connus, et complétée «au jour le jour» au fur et à mesure des nouvelles informations et / ou des nouveaux produits qui apparaissent - elle peut être rendue accessible à tous sur le réseau internet quasiment instantanément, à l échelle du globe. - le support internet est certainement aujourd hui celui qui présente le meilleur rendement «coût information» car il est relativement économique à mettre en œuvre pour une diffusion potentiellement illimitée. - il a une très grande souplesse d adaptation, les mises à jour pouvant être faites en continu tant pour y mettre de nouvelles offres que pour en retirer celles qui deviendraient caduques. Il permet aussi à l utilisateur, tant professionnel que touriste, de «naviguer» et de trouver ce qu il recherche grâce à une organisation appropriée du site. C est donc un excellent vecteur pour satisfaire les attentes des organisateurs et des pratiquants des voyages. Les sites web touristiques sont d ailleurs ceux qui ont le mieux résisté à la crise de l e-commerce. Enfin, il peut aisément se raccorder à d autres sites web, notamment touristiques, qui peuvent lui servir de rabatteur car bénéficiant déjà d une audience importante. C est le cas du site général de l ONMT. Comment une telle banque de données? Page 188

189 Chaque site ou équipement d intérêt touristique appartenant au monde rural ferait l objet d une présentation simplifiée mais attractive (visuels) et précise (tous renseignements utiles pour les visiteurs). Une «fiche type» retraçant le contenu de la présentation (pas forcément la forme qui pourrait être plus séduisante et plus commerciale) est présentée ci-après. Elle comporte essentiellement les renseignements suivants : - Intitulé = nom du site, de l équipement ou de l activité - Localisation = Région, Province, Commune - Identification = référence à la codification selon la nomenclature - Descriptif sommaire = caractéristiques principales - Photos = 1 ou plusieurs visuels - Conditions d utilisation = période et heures d accessibilité, gratuit ou payant, etc. - Accès = comment s y rendre (trajet par la route ; gare routière ou ferroviaire, aéroport, les plus proches, etc.) - Contact = à qui s adresser pour tout renseignement, réservation, etc. Cette Banque de Données, qui serait donc reliée, voire intégrée, au site Web de l Office National Marocain du Tourisme, serait construite sur une double nomenclature permettant d y faire des recherches : - soit par zone géographique : qu y a t-il à découvrir dans les environs de Oued Lahou? quelles sont les agences réceptives présentes à Oujda? - soit par thématique : y a t-il des sites pour pratiquer la spéléologie au Maroc? - soit croisées par zone et par thème : Quels sont les gîtes ruraux dans le Mgoun? Y a t-il des moussems au mois de septembre dans la Province de Errachidia? La Banque de Données serait donc un instrument extrêmement puissant, très utile pour les organisateurs de séjours et de circuits à la recherche d idées nouvelles pour fabriquer de nouveaux produits sortant des «sentiers battus», et pour les touristes eux-mêmes qui veulent s échapper des grandes stations balnéaires et partir par euxmêmes à la découverte des arrière-pays. Des «bornes» pourraient d ailleurs être installées dans les principaux lieux fréquentés par les touristes (halls d hôtels, syndicats d initiative, voire même offices du tourisme marocain à l étranger), sur lesquelles ceux-ci pourraient consulter le site web. Page 189

190 FICHE TYPE DE SITE, EQUIPEMENT ET ACTIVITE, POUR LE TOURISME RURAL ROYAUME DU MAROC Direction des aménagements et des investissements Bureau de Développement du Tourisme Rural SITES, EQUIPEMENTS ET ACTIVITES, D'INTERET TOURISTIQUE EN ZONE RURALE INTITULE : LOCALISATION : REGION PROVINCE IDENTIFICATION : n n n DESCRIPTIF SOMMAIRE : PHOTOS : CONDITIONS D'UTILISATION : ACCES : CONTACT : Nom de l'organisme : Adresse : rue : code postal : commune : Téléphone : Télécopie : Site Web : Responsables : Noms Prénoms Fonction Page 190

191 NOMENCLATURE DES SITES, EQUIPEMENTS ET ACTIVITES TOURISTIQUES EN ZONE RURALE LOCALISATION DES SITES, EQUIPEMENTS ET ACTIVITES n REGION n PROVINCE CARACTERISTIQUES DES SITES, EQUIPEMENTS ET ACTIVITES n n n 1 Sites et 1 Naturel 10 paysage montagne, vallée, site panoramique, dune, erg, etc. activités 11 parc naturel parc, réserve, site protégé, etc. naturels 12 flore, végétaux forêt, palmeraie, oliveraie, arganeraie, oasis, jardin Et 13 plans d'eau lac, rivière, cascade, barrage, source, etc. culturels 14 plages bords de mer, bords de lac et de rivière 15 site naturel remarquable grotte, gorge, pont naturel, pic rocheux, etc. 16 animaux parc animalier, zoo, élevage 17 pêche en eau douce, en eau de mer 18 chasse réserve de chasse, zone de chasse 2 Culturel 10 patrimoine bâti monument = Kasbah, mosquée, grenier, ruine, etc. 11 habitat village traditionnel préservé, médina 12 musée éco-musée, 13 école école coranique, zaouia 14 artisanat fabrication atelier d'artisanat = tissage, poterie, bois, etc. 15 activité traditionnelle pressoir, huilerie, saline 16 activité moderne mines, exploitations agricoles industrielles, etc. 17 souk permanent, temporaire Page 191

192 2 Equipements 1 hébergement 10 hôtel ou auberge classé et activités touristique 11 hôtel ou auberge non classé touristiques 12 gîte rural et de loisirs 13 chambre d'hôtes 14 Refuge 15 camping classé 16 camping non classé 17 aire de bivouac 18 Locations, résidences 18 moussem 19 spectacle feria, fête 20 histoire, archéologie site préhistorique, historique, fossile, gravure rupestre, etc. 2 restauration 10 restaurant homologé 11 restaurant non homologué 12 restauration villageoise 13 bar / café / pâtisserie 3 loisirs / sports 10 baignade aménagée plage aménagée, surveillée 11 Piscine plein air, intérieure 12 Thermalisme 13 voile / surf dériveurs, planche à voile, etc. 14 activités nautiques barques, canoés, kayak, pédalos, rafting 15 randonnées pédestres 16 randonnées équestres cheval, poney, dromadaire 17 randonnées cyclistes vélo, VTT 18 randonnées motorisées 4x4, moto 19 Escalade 20 Ski alpin, randonnée 21 Golf 22 parapente, delta plane Page 192

193 23 autres sports 24 Casinos 3 Itinéraires et 1 itinéraires 10 itinéraires touristiques la route du miel, la route du safran, opérateurs et pays 11 pays touristiques "pays de l'arganeraie", etc.. touristiques touristiques en zone rurale 2 organisateurs 20 agences réceptives d'excursions 21 Loueurs de voitures / motos et de 22 Loueurs de chevaux / dromad. circuits 23 ONG 3 guides 30 guides de montagne touristiques 31 guides culturels 32 guides accompagnateurs 4 offices 40 "maison du tourisme rural" de tourisme 41 direction régionale du tourisme Page 193

194 LES AUTRES SUPPORTS DE PROMOTION DU TOURISME RURAL S agissant d un produit encore peu connu et peu pratiqué, il convient d adopter une stratégie promotionnelle de «produit» et non de «notoriété». Le «tourisme rural» en tant que tel n est pas spécialement attractif, il ne constitue pas un slogan commercialisable. Il peut même inquiéter certains qui redoutent les conditions d hygiène, de transport. C est en partie ce qu a montré l enquête menée auprès des touristes. Il faut donc communiquer sur du concret, rassurer, séduire. Ainsi les appellations de Pays et d itinéraires seront très importantes : le «Pays du miel», le «Pays du safran», le «Pays Rhomara», la «Route des Casbahs», etc. font à la fois référence à du concret (tel ingrédient, telle population, tel monument) et à du rêve (la douceur du miel, les épices, le mystère d une population, etc.). Là encore, la démarche de Pays doit être privilégiée. Plutôt qu une ou plusieurs brochures générales (du genre «Le tourisme rural au Maroc»), ou régionales («L arrière pays d Agadir») ou thématique («La spéléologie»), mieux vaut des petits «Guides de Pays» et des «cartes». Les «Guides de Pays» Un «Guide de Pays» doit être une petite brochure séduisante, illustrant de façon très imagée la thématique dominante du Pays, expliquant de façon brève mais pertinente ses principales caractéristiques, donnant les informations pratiques utiles pour les visiteurs. Il doit être dans un format facile à manipuler, à emporter dans un petit sac ou dans une poche. Le regroupement de plusieurs guides de pays peut donner lieu à des «Guides Régionaux de Pays» (par exemple le «Guide des Pays du Rif»), voir lorsque la démarche aura pris une certaine ampleur, à un «Guide National des Pays d Accueil Touristique». Pour que cela soit possible, il faut qu une coordination entre tous les Pays soit faite, ce qui serait le rôle d une Fédération Nationale des Pays Touristiques. Bien entendu, ces guides doivent être diffusés partout où la promotion du tourisme rural est souhaitable : les Offices de Tourisme au Maroc, les représentations touristiques du Maroc à l étranger, etc. Page 194

195 Les «cartes» Concernant plus particulièrement la clientèle touristique des randonneurs, il a été constaté le manque total de disponibilité des cartes topographiques indispensables. Or ces cartes existent pour la quasi totalité du pays, à la Conservation Foncière du cadastre et de la cartographie. Mais il est extrêmement difficile de se les procurer, et elles ne sont nullement diffusées. Il y aurait donc lieu de mettre en place un système de commercialisation de ces cartes, du moins pour celles qui sont le plus susceptibles d intéresser les touristes, c est à dire celles concernant les sites et itinéraires les plus fréquentés. Il pourrait être par ailleurs utile d éditer progressivement des cartes d itinéraires touristiques venant compléter les Guides de Pays et permettant aux visiteurs de s orienter et de se diriger même en l absence de signalétique routière CONVAINCRE LES OPERATEURS DE PROGRAMMER L OFFRE RURALE 44% des touristes étrangers qui se sont rendus en milieu rural ont déclaré avoir acheté un programme vendu par unopérateur touristique. Pourtant, cette programmation de l offre rurale par les opérateurs touristiques, sauf encore une fois le créneau particulier du tourisme de randonnée, est presque totalement absente. Tout au plus apparaît elle très accessoirement au sein d un circuit entre deux villes ou d une excursion en 4x4, sous la forme d une halte pour un repas ou d une courte visite chez un producteur ou un artisan. Les opérateurs touristiques, qu il s agisse des agences ou des hôtels, ont pris l habitude de vendre des forfaits les plus simples possibles : 1 semaine ou 1 weekend à Marrakech, 1 semaine à Agadir ou à Tétouan en pension complète ou en demi-pension, 1 séjour combiné 3 nuits à Marrakech + 2 nuits à Essaouira, etc. Ces forfaits ne comprennent généralement que l hébergement, le petit-déjeuner, le ou les repas, et bien sur les transferts à l arrivée et au départ. Les «excursions», même si elles sont mentionnées dans les catalogues des voyagistes, ne sont généralement pas vendues au départ, c est à dire dans le pays de provenance du touriste, mais sur place par le réceptif local. Elles ne sont pas intégrées dans le forfait (ce qui permet aux opérateurs d afficher des tarifs plus attractifs dans un contexte fortement concurrentiel dans les pays émetteurs). Le touriste, qui a donc acheté et payé intégralement son forfait avant de quitter son pays d origine, doit payer sur place toutes les excursions qu il veut effectuer en plus Page 195

196 du forfait de base. Outre la dépense additionnelle que cela représente et que les touristes n ont pas forcément prévue (avec parfois des prix proportionnellement élevés rapportés au forfait du séjour), les excursions comprennent souvent des prestations qui font double emploi avec celles déjà incluses dans le forfait : repas, et surtout hôtel s il y a une ou plusieurs nuits à l extérieur (ce qui serait le cas de plus en plus fréquemment si l on veut encourager de véritables séjours en milieu rural). Nombre de touristes sont réticents à dépenser davantage pour une prestation qu ils ont déjà payé par ailleurs. Pour des raisons de planning et de taux d activité (taux d occupation), les hôteliers sont pour leur part réticents à vendre des morceaux de semaines entrecoupés de périodes d absence. Ils préfèrent vendre des semaines complètes, plutôt que par exemple 2 ou 3 nuits à l arrivée et 2 ou 3 nuits au départ, séparées par 1 ou 2 nuits d excursions avec délogement. A qui vendront ils les nuits laissées libres pendant l excursion? Ces habitudes, et les objectifs de rentabilité économique qu ils recouvrent, sont aussi des freins au développement du tourisme rural. C est pourquoi il conviendrait, lorsque le produit touristique rural sera opérationnel et connu, et que la pression des touristes pour en profiter commencera de s exercer, d entamer une concertation avec les professionnels, principalement les voyagistes (tour operators), pour les inciter et les pousser à intégrer des prestations touristiques rurales dans leurs forfaits vendus dès le départ. On peut ainsi imaginer des forfaits d une semaine sept nuits comprenant par exemple : - 3 ou 4 nuits à Agadir, 1 ou 2 nuits dans le «Pays de l Argane», 2 ou 3 nuits à Essaouira - 3 à 5 nuits à Marrakech, 2 à 4 nuits dans l Aït Bouguemmez - 3 à 5 nuits à Tétouan, 2 à 4 nuits à Chefchaouen et dans le Parc de Talassemtane sans compter les incitations qui pourraient être données pour acheter de simples excursions au «Pays de», d une demi journée ou d une journée, à des tarifs préférentiels si elles le sont au départ. 4.3 LES MESURES INSTITUTIONNELLES D ACCOMPAGNEMENT Le processus de développement du tourisme rural doit être impulsé et accompagné par l Administration du Tourisme et une Fédération Nationale des Pays d Accueil Touristique d une part, et favorisé par des mesures institutionnelles concernant la formation, la législation et le financement d autre part. Page 196

197 4.3.1 L ADMINISTRATION NATIONALE DU TOURISME Actuellement, le «tourisme rural» est représenté, au sein de l Administration Nationale du Tourisme (ANT), au niveau central uniquement, sous la forme d un service à l intérieur de la Direction des Aménagements et des Investissements : le Bureau de Développement du Tourisme Rural (BDTR). Profitant pendant tout un temps, révolu depuis plusieurs années, de la logistique et du financement international du projet de développement du tourisme de montagne, il n a jamais été doté de moyens significatifs : peu de Personnel (5 à 6 cadres) plus ou moins expérimenté en matière de tourisme en général et souvent encore moins en matière de tourisme rural, aucun véhicule affecté pour les déplacements sur le terrain, pas de budget affecté. Il ne dispose d aucun relais institutionnalisé dans les Provinces et Régions, si ce n est les Délégués Régionaux du Tourisme, lesquels sont eux-mêmes plus ou moins bien dotés en moyens logistiques et surtout ne sont pas vraiment sensibilisés ni formés pour s occuper de tourisme rural, sauf exception. Le tourisme rural n ayant pas été placé au rang des priorités jusqu à présent, le BDTR a concentré son énergie sur le tourisme de montagne. Il est très mal connu, voire pratiquement inconnu, des autres Administrations centrales et territoriales, y compris celles les plus actives en milieu rural (Agriculture, Eaux et Forêts, Environnement, Urbanisme, etc.). Or, même si de très nombreuses initiatives émanent du terrain, et justement parce qu il y a ces nombreuses initiatives le plus souvent désordonnées et non professionnelles, il est absolument indispensable qu une entité nationale compétente et efficace, entièrement dévolue au développement du tourisme rural, puisse à la fois encourager, coordonner et canaliser ces initiatives Le rôle de l Administration Nationale du Tourisme pour le développement rural Le constat dressé à l occasion de la présente étude est que : - au-delà des belles paroles, des études sectorielles, et des conférences, le tourisme rural, à l exception du tourisme de montagne pendant un certain temps, n a pas été réellement considéré comme un élément important du développement touristique du Maroc. Tant au niveau central que dans les régions, priorité absolue a été donnée au balnéaire et au culturel urbain. - la coordination entre les Administrations concernées par le tourisme rural ne se fait pas. Nombre de responsables d autres départements ministériels pourtant directement intéressés par le tourisme rural (Eaux et Forêts pour les Parcs, Culture pour le patrimoine, etc.) ignorent l existence du BDTR. Page 197

198 Ce manque de concertation ne se limite d ailleurs pas au seul tourisme rural, puisque le Conseil National du Tourisme créé il y a plusieurs années ne fonctionne pas. - les moyens logistiques de tous ordres, humains, informatiques, en matière de déplacement, financiers, consacrés au tourisme rural sont plus que modestes, en tout cas très insuffisants pour espérer des progrès sensibles. Du fait de ce manque de moyens, le processus engagé avec la coopération française s est en quelque sorte arrêté. Les tournées sur le terrain, bases même du développement rural, sont trop épisodiques et ne couvrent qu une partie du territoire. L accord d application de l accord cadre prévoit 3 mesures pour remédier à cet état de fait : - la mise en place d une entité institutionnelle spécialisée disposant de l expertise et des moyens requis pour exercer le leadership sur le créneau - la mise en place au niveau local d agents développeurs pour assurer l assistance technique et le suivi des opérations à entreprendre, dans le cadre d un développement de proximité - une coordination efficiente des différents intervenants et notamment les départements institutionnels concernés (Tourisme, Environnement, Eaux et Forêts, Intérieur) Le rôle de l ANT doit donc se situer à 2 niveaux : - au niveau national : coordonner les actions des différents intervenants tout en assurant le leadership - au niveau régional, susciter et accompagner les initiatives locales Ce rôle, pour s exercer de façon efficace, nécessite des institutions souples et dynamiques, capables d agir et de réagir rapidement, au même rythme que les professionnels du tourisme et du monde rural. C est pourquoi il est proposé la constitution d une Agence de Développement du Tourisme Rural, organisme autonome. Pour remplir les 3 fonctions citées ci-dessus, cette agence : - serait placée sous la tutelle d un Conseil d Administration composé des principaux intéressés par le développement du tourisme rural, qui jouerait donc le rôle de coordination - serait dotée des moyens suffisants pour remplir ses missions - serait relayée sur le terrain par des «correspondants» L Agence de Développement du Tourisme Rural (ADTR) Page 198

199 Cette Agence remplaçerait l actuel Bureau de Développement du Tourisme Rural du Département du Tourisme. Institution d Intérêt Public, elle aurait pour mission : le Développement et la Promotion du Tourisme Rural dans toutes ses composantes, à l échelle de toutes les Régions du Royaume. Ses organes seraient les suivants : Le Conseil d Administration Interministériel Ce Conseil prendrait la forme d une commission interministérielle présidée par Monsieur le Premier Ministre. Il se réunirait une fois par an pour déterminer la politique générale à suivre en matière de Développement du Tourisme Rural. Le Conseil serait composé des membres suivants : Le Ministre en charge du Tourisme, Vice-Président ; L Office National Marocain du Tourisme ; Les Associations des Professionnels du secteur du Tourisme ; La Fédération Nationale des Pays d Accueil Touristique ; Le Ministère de l Intérieur (DAR et DGCL) ; Le Ministère de l Aménagement du Territoire ; Le Ministère Chargé des Eaux et Forêts ; Le Ministère de l Agriculture et du Développement Rural ; Le Ministère de l Equipement ; Le Département de l Environnement ; Le Ministère de la Culture et de la Communication ; Le Ministère de la Jeunesse et Sports ; Le Département de l Artisanat ; Le Ministère de l Energie et des Mines ; Le Ministère des Transports. La réunion annuelle se ferait en présence des plus hauts responsables de ces différentes institutions. Elle pourrait être prolongée hors séance officielle par un «Comité Exécutif Permanent» composé des responsables opérationnels de ces institutions, qui se réunirait chaque fois que de besoin, soit en séance plénière, soit en séance restreinte pour aborder tel problème particulier. Le Comité Exécutif pourrait nommer des Commissions de Travail Interministérielles chargées de missions particulières. Parmi celles-ci pourraient prendre place par exemple : une Commission Environnement, une Commission Signalétique, une Commission Animation, une Commission Formation, etc. Le secrétariat du Conseil et du Comité Exécutif serait assuré par le personnel administratif de l Agence. Page 199

200 L organisation interne de l Agence Outre son fonctionnement propre assuré par une Direction et un Secrétariat, l Agence aurait trois champs principaux d actions, confiés chacun à un Département spécifique : - la structuration et la valorisation du produit touristique rural : Département «PRODUIT» - l animation et la promotion du tourisme rural : Département «PROMOTION» - la sensibilisation et la formation des agents et des populations : Département «FORMATION» L organigramme de l Agence pourrait être le suivant : COMMISSION INTERMINISTERIELLE POUR LE DEVELOPPEMENT DU TOURISME RURAL AGENCE DE DEVELOPPEMENT DU TOURISME RURAL DIRECTION CENTRALE DE L AGENCE, SECRETARIAT PERMANENT ET GESTION DU PERSONNEL DEPARTEMENT PRODUIT DEPARTEMENT PROMOTION DEPARTEMENT FORMATION Service du développement du produit touristique rural Service de la communication et des supports promotionnels Service de la formation professionnelle Service de la labellisation et du contrôle de qualité du tourisme rural Service de l animation touristique rurale et des actions promotionnelles Service de l éducation au tourisme rural Page 200

201 Les missions des départements et Services seraient les suivantes : La Direction et le Secrétariat: Le Directeur est chargé de traduire en actions et de mettre en application les orientations fixées par le Conseil Interministériel. Il est le véritable instigateur du développement du tourisme rural. Il est à la fois une force de proposition, une force de conviction, une force d exécution. Il doit avoir une très bonne connaissance du Maroc dans son ensemble, géographiquement, humainement, institutionnellement. Il doit également avoir une bonne expérience pratique du tourisme, notamment celle du réceptif sur le terrain et des relations avec les professionnels du secteur. Il est assisté dans ses tâches par les Directeurs des Départements en ce qui concerne le développement proprement dit du tourisme rural, et par un Secrétariat chargé de toutes les questions administratives et financières de l Agence. Toutes les demandes de contribution financière publique pour des opérations touristiques rurales (Cf. financement ci-après) seraient instruites par un Comité composé des Directeurs des Départements et du Secrétaire Général, sous la présidence du Directeur Général de l Agence. Le personnel de la Direction et du Secrétariat pourrait se composer d une dizaine de personnes : Le Directeur Général de l Agence Le Secrétaire Général en charge des questions administratives et financières, éventuellement secondé d un service comptable Un pool de secrétariat (2 à 3 secrétaires) Un pool logistique pour tous les déplacements des agents de l Agence, gérant les véhicules et s occupant des plannings des chauffeurs (4 à 5 personnes) Département «Produit» : Il a pour mission de créer le produit touristique rural et de le rendre apte à être mis en marché. Il a à la fois un rôle de stimulant et d assistance des initiatives locales, et un rôle de réglementation et de contrôle. Mais ces deux rôles étant parfois contradictoires (encourager et sanctionner), il est préférable qu ils soient exercés par des services différents? C est pourquoi il pourrait être prévu les 2 services suivant : Le service «développement» du produit touristique rural, qui aurait pour fonction essentielle d encourager, d orienter et d assister les initiatives locales. Ce service s appuirait sur des «correspondants» locaux. Il pourrait comprendre des «Animateurs territoriaux» couvrant chacun une Page 201

202 zone définie. En se référant au découpage territorial retenu pour l analyse de l offre, il pourrait être retenu dans un premier temps 5 territoires : La Méditerranée occidentale et la Méditerranée Orientale Le Maroc Atlantique et le Moyen Atlas Agadir et sa région Marrakech et l Atlas Le Sud intérieur et les Régions sahariennes En fonction des besoins, les territoires pourraient être redécoupés en zones moins étendues ultérieurement. En fonction des problématiques rencontrées, il pourrait aussi être prévu des «Techniciens spécialisés» dans telle ou telle question, qui auraient des fonctions transversales : les aménagements des gîtes et auberges rurales, la protection de l environnement et le paysagement, l organisation de l accueil touristique, etc. Le service «labellisation et contrôle de qualité» dont le rôle ne serait pas tant juridique (c est à l administration de faire les lois et les règlements), que professionnel. Il serait en charge de fixer les règles minimales de qualité ouvrant droit à la labellisation, d effectuer lui-même et / ou de contrôler les attributions des labels de qualité, en relation avec les instances locales pouvant servir de relais sur le terrain (Associations de Pays). Il ferait appel à 2 ou 3 agents en tournée quasi permanente. Ce service, qui serait fortement présent sur le terrain, pourrait également avoir un rôle dans la collecte des statistiques touristiques du tourisme rural (dont l obligation est inscrite dans la Charte de Labellisation). Le Directeur du Département serait un professionnel expérimenté en réceptif touristique, doté d une grande qualité pédagogique et d une bonne connaissance des milieux ruraux. Il est indispensable qu il ait une perception correcte de la nature et du niveau qualitatif des prestations attendues par les touristes étrangers, acquise au contact direct de ceux-ci au sein d organisations touristiques internationales (ONMT, Voyagistes, Réceptifs, etc.). Les Animateurs Territoriaux ont un rôle essentiel d interface entre les opérateurs locaux de toutes catégories et le monde touristique international. Il faut par conséquent qu ils aient à la fois une excellente connaissance du milieu rural dont ils vont devoir «animer» le développement touristique, et une bonne vision des attentes des touristes tant nationaux qu étrangers. Ils ont en principe déjà exercé des fonctions de développement territorial et ont déjà acquis ou seront formés (cf. formation ci-après) aux exigences qualitatives des produits touristiques. Les Techniciens spécialisés sont des ingénieurs, des architectes, des spécialistes de l organisation touristique, etc. Ils peuvent être soit recrutés par l Agence, soit intervenir en tant que prestataire extérieur (exemple : architecte libéral supervisant les créations des hébergements ruraux, etc.). Les Contrôleurs de la labellisation sont avant tout des personnes très rigoureuses, pédagogues (elles doivent établir de bons contacts avec les candidats à la Page 202

203 labellisation et intervenir autant en conseillers qu en inspecteurs) mais non influençables (elles ne doivent pas céder aux pressions amicales ni à des considérations personnelles). Le Service doit comprendre au moins 1 juriste habitué à la conception et à la rédaction de règlements, et 1 personne en charge des statistiques touristiques rurales. Le Département «Produit» pourrait ainsi comprendre dans un premier temps entre 10 et 15 personnes réparties comme suit : Le Directeur du Département, avec le secrétariat du Département (3 à 4) o Les Animateurs Territoriaux (5) o Les Techniciens spécialisés (selon les besoins, 2 à 3) o Les Contrôleurs de qualité (3 à 5) Département «Promotion» Il a pour mission de mettre en marché les produits touristiques ruraux. Cette mise en marché nécessite une double démarche : disposer des supports de communication et les diffuser ; exécuter des opérations et des animations promotionnelles. La première démarche est plutôt d ordre «publicitaire» ; la seconde ressort davantage d une réelle stratégie de «démarchage». Chacune serait prise en charge par un service approprié : Le Service de la communication serait chargé de concevoir et d exécuter tous les supports de communication nécessaires pour la promotion du tourisme rural. Il serait en charge du site web du tourisme rural, et de toutes les éditions s y rapportant. Il assisterait les Pays Touristiques pour la réalisation de leurs propres supports promotionnels. Il aurait notamment en charge les questions de cartographie touristique dont l absence constitue actuellement un frein à la fréquentation du tourisme rural. Il réaliserait des opérations de communication, notamment en ce qui concerne le tourisme des Nationaux (émissions de télévision, articles dans la presse nationale, etc.). Il serait composé de Responsables ayant déjà une certaine expérience de la communication, et devrait avoir en son sein une cellule «Web» avec des agents capables de faire vivre et de promouvoir le site. Le Service des animations et des actions promotionnelles aurait pour tâche principale de faire programmer et de faire consommer le tourisme rural. Il aurait donc un rôle très actif dans la mise en marché du tourisme rural. En relation avec tous les opérateurs touristiques et plus particulièrement avec les réceptifs et avec les voyagistes, son objectif est de faire en sorte que l offre touristique rurale disponible soit effectivement proposée aux touristes, soit directement sur place dans les lieux fréquentés par eux (hôtels et villages de vacances, offices locaux de tourisme, etc.), soit indirectement dans les programmes des voyagistes et des réceptifs. Il pourrait participer aux manifestations commerciales spécialisées, comme cela se fait déjà actuellement mais de façon modeste Page 203

204 (Salon de la Randonnée à Paris, etc.). Il aurait aussi un rôle d animation des Pays Touristiques. Il serait composé de quelques agents commerciaux dynamiques, intimement convaincus de l intérêt et de la richesse du monde rural. Bien entendu, ces 2 services travailleront en relation permanente avec leurs homologues de l ONMT. Le Directeur de ce Département doit impérativement être une personne expérimentée en marketing touristique. Ce pourrait être quelqu un ayant travaillé plusieurs années à l ONMT, et ayant de préférence assumé des fonctions dans une ou plusieurs représentations du tourisme marocain à l étranger. Il doit avoir une bonne perception des attentes des touristes nationaux et étrangers, et une réelle connaissance du monde des voyagistes. Il devrait établir et maintenir des relations étroites avec tous les services de l ONMT en sorte de coordonner toutes les actions et d insérer au mieux le tourisme rural dans l ensemble de la promotion touristique marocaine. Le Département «Promotion» pourrait ainsi comprendre dans un premier temps entre 8 et 12 personnes réparties comme suit : Le Directeur du Département, avec le secrétariat du Département (3 à 4) o Les Chargés de communication, y compris les techniciens Web (3 à 5) o Les Agents commerciaux (2 à 3) Département «Formation» Il aurait pour mission deux types d intervention : la formation professionnelle de tous les acteurs du tourisme rural par la conception et la réalisation de programmes et de sessions de formation ; la sensibilisation des populations concernées par le tourisme rural, via des campagnes et des actions sur le terrain (interventions dans les écoles, etc.). Chacune de ces interventions dépendrait d un service : Le Service de la formation professionnelle aurait pour mission de concevoir et d exécuter les actions de formation destinées aux acteurs du tourisme rural, telles que décrites ci-après. Celles-ci étant conçues autour de «sessions» créées à la demande, le Service aurait une tâche importante de logistique organisationnelle : conception des programmes des sessions, recherche et contrats avec les intervenants, lieu de déroulement des sessions, identification et inscription des participants, suivi du déroulement, évaluation des sessions, etc. Le Service s apparenterait à un Centre Itinérant de Formation, ce qui nécessite une logistique renforcée par rapport à un centre permanent fixe. Mais c est in fine plus opérationnel et plus économique. Le Service de l éducation au tourisme rural aurait une mission plus générale «de sensibilisation de la population», telle que décrite ci-après. Là encore il s agirait d organiser et d exécuter ou de faire exécuter les Page 204

205 programmes éducatifs. Il s agit à nouveau de logistique et de coordination, mais avec la nécessité de disposer de quelques éducateurs spécialisés constituant un noyau dur autour duquel peuvent venir s adjoindre au cas par cas des intervenants extérieurs. Le Directeur du Département est une personne qui a déjà conduit des programmes de formation professionnelle, de préférence dans le domaine du tourisme et / ou du développement rural. Il a dirigé des centres de formation. Tout en ayant une rigueur conceptuelle, il est très réactif et très souple dans les modalités d exécution des programmes de formation. Il a une très bonne connaissance du monde rural et de ses mentalités. Les Agents en charge de la formation professionnelle sont également des personnes expérimentées dans l organisation de programmes de formations professionnelles. Au départ, un lourd travail de conception des modules de formations devra être accompli, qui nécessitera sans doute des intervenants extérieurs afin de ne pas alourdir des effectifs qui ne seraient pas utiles à long terme. Le Service, à raison d une douzaine de sessions de formation annuelles, devrait pouvoir fonctionner avec 3 ou 4 permanents. Les Agents en charge de la sensibilisation pourraient comprendre 1 ou 2 agents en charge de la conception des actions (émissions TV, rédactions, etc.), et 1 ou 2 intervenants de terrain se déplaçant dans les écoles, dans les réunions d Association de Pays, les assemblées villageoises, etc. Le Département «Formation» pourrait ainsi comprendre dans un premier temps entre 8 et 12 personnes réparties comme suit : Le Directeur du Département, avec le secrétariat du Département (3 à 4) o Les Chargés de communication, y compris les techniciens Web (3 à 4) o Les Agents commerciaux (2 à 4) Récapitulatif du Personnel Globalement, l Agence emploirait entre 35 et 50 personnes, réparties entre : - la Direction et le Secrétariat Général 10 - le Département Produit 10 à 15 - le Département Promotion 8 à 12 - le Département Formation 8 à 12 Elle ferait par ailleurs appel à des intervenants ponctuels extérieurs pour des missions courtes d ingénierie, de formation, etc. Page 205

206 Les Correspondants Régionaux Une tête sans bras est impuissante. De même l Agence sans présence forte localement sur le terrain resterait sans succès. Mais la constitution d un réseau propre de représentations locales de l Agence serait à la fois : - longue à mettre en place - inefficace car la pénétration du monde rural nécessite l établissement de rapports de confiance qui suppose une présence ancienne et permanente sur le terrain, et des champs multiples d intervention (santé, agriculture, habitat, etc.) - très coûteuse (outre la rémunération des agents, il faudrait des locaux, des véhicules, etc.) C est pourquoi il est suggéré que l Agence établisse des liens avec des «Correspondants» régionaux déjà bien implantés localement, reconnus, appréciés tant des autorités régionales que des populations. Dès que les Associations de Pays se mettront en place, elles ont bien évidemment vocation à devenir des interlocuteurs directs de l Agence sur leur territoire. Mais l Agence a besoin de relais locaux actifs ayant compétence sur des zones plus larges que les Pays (tout ou partie d une région ou d une province), et qui puissent justement susciter la constitution de Pays Touristiques. L identité et le statut de ces correspondants importe peu, du moment qu ils aient l envie, les compétences, et les moyens logistiques pour remplir les missions qui sont les leurs. Il peut s agir : de la Délégation Régionale du Tourisme, d une ONG active sur le terrain, d un organisme consulaire (GRIT), etc. Mais il faut que le lien entre l Agence et le Correspondant soit contractuel. Une convention de correspondant doit clairement définir : - l identité exacte du correspondant - la mission qui est la sienne - les moyens qu il est tenu de mettre en œuvre (identité des personnes en charge du projet tourisme rural, moyens matériels en logistique, etc.) - les résultats attendus - la rémunération et les indemnités que l Agence versera en contrepartie des services rendus - les conditions de prolongation ou de résiliation de la convention Des évaluations périodiques du travail accompli et des résultats atteints par chaque correspondant devront être dressées. Le nombre des correspondants se déterminera de lui-même en fonction des besoins. Mais si l on veut couvrir rapidement le royaume entier avec des zones de Page 206

207 compétence pas trop vastes en sorte que les correspondants puissent faire un vrai travail en profondeur sur le terrain, il faudra probablement rapidement entre 2 et 5 correspondants locaux par grande zone d offre telle que définie au chapitre 3, soit entre 20 et 30 correspondants LA FEDERATION NATIONALE DES PAYS D ACCUEIL TOURISTIQUE Sans doute ne verra t-elle pas le jour immédiatement ni dans un terme rapproché, puisqu elle serait l échelon supérieur d une pyramide qui n a pas encore de base : Associations de Pays, Fédérations Régionales, enfin et seulement Fédération Nationale. Il a néanmoins été jugé important d en faire état dans la présente étude, car elle doit être l objectif à moyen terme, c est à dire entre 5 et 10 ans, disons d ici Au même titre que le groupement professionnel des hôteliers, ou celui des agences de voyages, ou celui des agences spécialisées dans le tourisme de montagne (Transmontagne), ou encore celui des guides de montagne, la Fédération Nationale des Pays Touristiques doit devenir le plus rapidement possible l interlocuteur professionnel de l Agence et de toutes les autorités. Elle doit devenir le véritable porte-parole du tourisme rural LA FORMATION ET L EDUCATION La première opération de formation spécifiquement consacrée au tourisme rural a été le Centre de Formation Aux Métiers de la Montagne (CFAMM) créé à Tabant dans l Atlas dans le cadre de la coopération française, avec le soutien de la Grande Traversée des Alpes. Ce Centre a permis de former quelques 380 guides de montagne. Il a très certainement contribué de façon déterminante à l émergence du tourisme de montagne dans l Atlas, non seulement en formant les guides indispensables aux randonnées, mais aussi et surtout en faisant accéder toute une génération de jeunes issus des milieux ruraux de l Atlas aux réalités de l activité touristique. Ces jeunes ont en quelque sorte pris le pouvoir, et ce sont eux qui ont fait évoluer les choses, qui sont à l origine des nouvelles initiatives, qui insufflent un réel dynamisme. Ils ont su très habilement marier modernité et tradition, compétence et accueil chaleureux. Ils ont créé ou suscité les aménagements des gîtes ruraux, la constitution d agences réceptives spécialisées installées à Marrakech, etc. Mais les années passant, les promotions se sont succédées, et le nombre de guides formés a atteint le niveau suffisant pour satisfaire les besoins compte tenu du volume actuel de clientèle. Le Centre a donc cessé ses activités. L idée de l utiliser pour former des guides pour d autres régions, tel le Rif, n a pas fonctionné compte tenu de l éloignement d une part (difficulté pour trouver des enseignants qui acceptent de s exiler!), et du contexte naturel et culturel très différent. Page 207

208 Si le devenir du CFAMM et surtout de ses locaux se pose, il est clair qu il ne peut pas répondre aux besoins de formation en rapport avec la nouvelle stratégie de développement du tourisme rural. Tout au plus pourra t-il être utilisé ponctuellement comme structured accueil pour des sessions temporaires (cf. infra). Les besoins sont de 2 ordres très différents : - il y a les besoins de formation professionnelle pour toutes les personnes appelées à être directement actives dans le tourisme rural - il y a les besoins en matière de sensibilisation pour les populations appelées à être au contact avec les touristes sans toutefois être ellesmêmes des acteurs touristiques Les besoins et les modes de formation pour le tourisme rural La majorité des acteurs du tourisme rural, c est à dire les agriculteurs, les artisans, et d une façon plus générale la population rurale, n ont qu un niveau de formation modeste et, s ils ont évidemment une excellente expérience de leur métier, ils n en ont aucune du tourisme. C est sans doute le frein majeur au développement d une offre structurée. Ce sont donc ces personnes qu il faut «initier et / ou former au tourisme». Il y a en effet plusieurs niveaux de compétence touristique à établir : - le premier niveau basique est celui de l accueil simple de visiteurs. Il concerne les huileries, les fermes, les ateliers artisanaux, les monuments. Le touriste n est que de passage pour une visite «courte». Il s agit principalement de l accueillir convenablement, de lui montrer et de lui expliquer le travail accompli ou l histoire des lieux, et si possible de lui vendre quelque chose. On ne peut pas parler de formation professionnelle, mais plutôt d initiation à l accueil touristique. - le second niveau est celui de l opérateur touristique : l aubergiste, le restaurateur, le guide, l accompagnateur de randonnée, l animateur de Pays Touristique, les agents des «Maisons de Pays» et des offices de tourisme ruraux, etc. Il faut cette fois une réelle compétence spécifique, qui exige une véritable formation professionnelle. - le troisième niveau est celui de la formation des formateurs et des cadres supérieurs responsables du développement général du tourisme rural. Ces trois niveaux constituent une pyramide quant au nombre de personnes concernées. Le premier niveau concerne des milliers de personnes ; le second quelques centaines tout au plus dans un premier temps ; le dernier quelques dizaines. Page 208

209 Aucun de ces besoins ne nécessite la création ex nihilo de centres de formation du type CFAMM, qui représentent des coûts très élevés tant en investissement qu en fonctionnement. En effet : L initiation à l accueil touristique Les personnes concernées sont dispersées sur l ensemble du territoire. Elles exercent leur métier d agriculteur, d artisan, etc., lequel ne leur permet généralement pas de s absenter de façon durable de leur exploitation, même pour des périodes relativement brèves (1 semaine). Enfin, elles n ont souvent qu un niveau scolaire modeste qui ne les prédispose pas à recevoir efficacement des formations générales ; elles ont par contre un sens pragmatique aigu. C est pourquoi il est préférable de procéder en interventions très courtes, répétitives, très proches du lieu d activité, et suivies d applications pratiques sur le terrain. C est la formation qui va au devant de l intéressé et non l inverse. Il pourrait être conçu toute une série de «modules» d initiation à l accueil touristique, sur des sujets précis tels que «l environnement et la propreté», «l accueil proprement dit», «les étrangers», «la vente des produits», «l affichage des prix», «les prospectus», etc. Chaque module ne doit pas durer plus d une ½ journée. Il doit être très concret, imagé (photos, vidéos, etc.), correspondre à des situations réelles. Des «sessions» seraient organisées localement partout où le besoin en serait exprimé par les animateurs du tourisme rural (Correspondants locaux de l Agence, Responsables de Pays Touristiques, Délégués régionaux du tourisme, etc.). Chaque session pourrait comprendre un ou plusieurs modules. Les intéressés pourraient eux mêmes participer à un seul ou à plusieurs modules selon leur souhait. Les moyens logistiques nécessaires pour la tenue d une session sont réduits : un local, un ou plusieurs intervenants, les modules. Le local ne pose pas de problème. S agissant de 10 à 20 personnes par module (nombre au delà duquel il est difficile d être efficace), il s en trouve toujours un disponible à la Délégation du tourisme, ou dans une ONG, ou à la Province, ou à la Chambre de Commerce, etc. Les intervenants seraient les personnes du service formation de l Agence, mais aussi des personnes qui pourraient être formées dans les différentes Provinces et qui pourraient donc intervenir ponctuellement à la demande. Les modules devront être fabriqués par le service formation de l agence. Ceci nécessitera un investissement humain et technique important au départ. Mais une fois les modules créés, ils pourront être utilisés, voire diffusés, sur l ensemble du pays. Page 209

210 Hormis donc la création pédagogique des modules, et hors le Département Formation de l Agence, il n y a aucun coût fixe pour cette initiation. Pas de bâtiment, pas d enseignants permanents. En conséquence, les programmes peuvent être totalement flexibles et s adapter parfaitement aux besoins. Les coûts variables, c est à dire ceux des sessions, peuvent de plus être pris en charge par de multiples financeurs : l Agence elle-même, les Régions et les Provinces, les Chambres de Commerce, d Agriculture et des Métiers, les Associations de Pays, les ONG, les participants eux-mêmes, et probablement souvent avec le soutien financier de bailleurs de fonds internationaux. La formation professionnelle Il s agit cette fois d une réelle formation, qui nécessite des durées plus longues, des intervenants très qualifiés. Mais la diversité et la dispersion géographique des besoins, ainsi que le volume variable et fluctuant de ces besoins, font que la création de centres de formation traditionnels n apparaissent pas comme des solutions adaptées car trop rigides et trop coûteuses. Là encore, il serait possible de procéder par des «modules», lesquels seraient regroupés en «cycles» afin de déboucher sur de véritables formations, diplômantes ou non. Il ne s agit plus de simples sessions courtes, mais on garde une grande souplesse dans l organisation de la formation en sorte de pouvoir s adapter tant aux besoins concrets du terrain qu à la disponibilité des personnes concernées. S agissant d une véritable formation, et non plus d une initiation, il faudra s appuyer sur des structures existantes garantissant le contenu et la qualité des formations : lycées hôteliers, universités, etc. Parmi les besoins prioritaires identifiés figurent : o La formation des propriétaires et gestionnaires des gîtes ruraux o La formation des propriétaires et gestionnaires des auberges rurales o La formation à la restauration de toutes les personnes qui servent des repas aux touristes (y compris les «fermes-auberges» = repas chez l habitant) o La formation à l accueil touristique de toutes les personnes appelées à recevoir, renseigner, aider, les touristes dans leurs déplacements et leurs séjours o La formation des accompagnateurs des circuits touristiques o La formation des guides culturels interprètes attachés aux musées, aux monuments et aux sites d intérêts touristiques o La formation des guides en matière de sports de montagnes : ski, spéléologie, escalade, canyoning, rafting, vole libre, VTT, etc. o La formation des guides moniteurs et des guides animateurs, des activités, des loisirs et des sports de plein air Page 210

211 o La formation linguistique dans les principales langues internationales pratiquées au Maroc pour toutes les personnes au contact direct des touristes Il appartiendra au service formation de l Agence de concevoir les modules et les cycles, d en faire connaître l existence à tous les intéressés via les correspondants régionaux et les autres relais d information (Délégués régionaux du tourisme, etc.), de faire remonter les demandes de formation, et en fonction de ces demandes, d organiser les cycles tant géographiquement que dans leur contenu. Là encore, cette organisation nécessite un local et éventuellement certains matériels et équipements (notamment pour les formations culinaires), des intervenants, et les modules. Les deux premiers peuvent de trouver dans les structures existantes, et particulièrement dans les écoles hôtelières qui existent dans les différentes régions, voire dans les hôtels et restaurants déjà bien structurés. Quant aux modules, il faudra que l Agence les fabrique en utilisant les compétences des enseignants et des professionnels. Il sera très important de prendre en compte la spécificité du monde rural et donc d adapter les programmes existants au contexte particulier : un gestionnaire de gîte rural n a pas exactement besoin des mêmes compétences que celles d un directeur d hôtel de chaînes internationales, etc. Ce système permet de faire tant de la formation initiale pour les nouveaux professionnels ou pour les personnes qui envisagent de se lancer dans une activité professionnelle touristique, que de la formation continue pour les personnes qui exercent déjà une activité professionnelle touristique sans pour autant avoir bénéficié d une formation initiale ou qui veulent compléter la formation et l expérience qu ils ont déjà acquises. La formation des formateurs et des encadrants Il s agit cette fois d une formation de haut niveau. Elle ne peut être dispensée que par des structures existantes qualifiées pour le faire. Ces structures peuvent se trouver au Maroc (Ecoles hôtelières, Universités, etc.) ou à l étranger. Cette formation concerne aussi des personnes qui ont déjà reçu une formation supérieure et qui ont donc déjà une haute qualification, mais qui manquent d expérience pratique dans le domaine particulier du tourisme rural. Dans ce cas, il s agit de leur permettre d effectuer des stages à l étranger dans des structures opérationnelles en tourisme rural afin de voir comment cela fonctionne et d en tirer les enseignements adaptables et transférables au Maroc. Ce pourrait être fait dans le cadre des coopérations existant entre le Maroc et les pays européens, telle la coopération en cours avec la Région Aquitaine en France où le tourisme rural est déjà bien développé. Page 211

212 L objectif dans ce domaine serait : - que tous les agents de l Agence de Développement du Tourisme Rural ayant des responsabilités d encadrement puissent bénéficier rapidement d un complément de formation et / ou d un stage de terrain entièrement consacrés aux spécificités du tourisme rural - qu il soit constitué progressivement un petit groupe de «formateurs de formateurs» dans les principales disciplines du tourisme rural (l accueil touristique, l accompagnement, l hébergement et la restauration rurale, l environnement, etc.) qui puissent former des «personnes ressources» dans les Régions, ces dernières pouvant ensuite intervenir localement dans les sessions et cycles de formation évoqués précédemment Les besoins et les méthodes de sensibilisation de la population au tourisme rural Pour éviter les dérives possibles d un tourisme rural accru se traduisant par des dégradations de l environnement et par une évolution négative des comportements (cf. le problème des faux-guides par exemple), et pour faire en sorte que le tourisme rural reste un «écotourisme» et s inscrive dans un processus de développement durable dans lequel les populations rurales en général, les jeunes issus de ce milieu en particulier, y trouvent leur compte, il est indispensable qu une éducation au tourisme rural s adressant à l ensemble de la population se fasse progressivement. Ce ne peut être qu un programme national vaste et de longue haleine. Mais il doit être démarré tout de suite, et certaines actions concentrées dans les zones les plus touchées peuvent également voir le jour rapidement. Un programme national Il s agit d entreprendre un programme national de sensibilisation au tourisme rural. Un tel programme devrait s adresser tout autant aux populations d accueil, c est à dire les ruraux, qu aux populations nationales urbaines qui se rendent en milieu rural pour leurs loisirs et leurs vacances. Ce programme passerait par les moyens de communication ayant un impact national : radio, télévision, journaux. Les thématiques principales à traiter, de préférence de façon ludique qui puisse attirer l attention et être facilement mémorisée, seraient : - le respect de l environnement Page 212

213 - le respect et la sauvegarde du patrimoine sous toutes ses formes (flore, faune, bâti, culture, etc.) - l hygiène et la propreté - l accueil et le respect du visiteur Dans un but éducatif à plus long terme, des programmes spécifiques adaptés au monde scolaire pourraient être conçus et diffusés. Les jeunes, y compris les plus jeunes dès le primaire, sont très réceptifs, et ils sont d excellents vecteurs de transmission vers les adultes. Des actions ciblées Dans les zones rurales déjà fréquentées régulièrement, ou appelées à l être prochainement, des actions ciblées pourraient être menées localement. Ces actions impliquant la population elle-même ne devraient se faire qu à une échelle géographique très réduite, correspondant à une unité villageoise ou à un ensemble de villages très liés les uns aux autres, en sorte que la population puisse «s approprier» ladite action. Ce devrait être systématiquement le cas lors de la mise en place d un Pays Touristique. Il s agirait d organiser des séances de sensibilisation au niveau des villages (douars), en s appuyant sur les structures villageoises existantes. Elles pourraient prendre la forme de «campagnes de propreté», de «campagnes d appropriation du patrimoine», de «campagnes d accueil touristique», etc. Il est important que les villageois y trouvent un intérêt, quelle qu en soit la forme : fréquentation touristique accrue et suppléments de revenus, reconnaissance à travers une labellisation du village (comme les «villages fleuris» ou «les plus beaux villages» en France) LA REGLEMENTATION L absence de réglementation, la non application d une réglementation existante, l inadaptation d une réglementation en vigueur, ne constituent pas des obstacles fondamentaux au développement du tourisme rural au stade actuel. Mais ils en freinent l épanouissement ou laissent au contraire se dérouler des comportements ou des actions qui peuvent se révéler nuisibles à terme. L intérêt d une réglementation s appliquant directement ou indirectement au tourisme rural est toutefois de donner des repères aux acteurs de ce tourisme et de permettre aux autorités d intervenir et de sanctionner en cas d abus. Rappelons que réglementation et labellisation sont deux démarches différentes, complémentaires (cf. chapitre ci-dessus). Page 213

214 Davantage qu une réglementation nouvelle, il s agit aujourd hui plus souvent de faire appliquer une réglementation existante. Trois domaines principaux nécessiteraient que la réglementation soit revue ou mieux appliquée : Les hébergements ruraux Il existe des normes de classement hôtelier qui sont parfaitement applicables aux hôtels et aux auberges rurales classiques. Aucune adaptation particulière de ces normes n est requise. Par contre, il existe un grand nombre d hôtels non classés qui remplissent une fonction économique indispensable mais qui échappent à tout contrôle. Or il est probable qu une part du tourisme rural utilise ces hôtels non classés dans les petites agglomérations. Un assainissement progressif de ce parc hôtelier non classé n entre pas directement dans l objectif de développement du tourisme rural, mais il le favoriserait. Il existe aussi des normes de «reconnaissance officielle» des gîtes de montagne, lesquelles ne sont plus adaptées aux nouvelles exigences d un tourisme rural élargi au grand public. Conçues pour les «randonneurs aventuriers» et sans doute pour faciliter l implication des populations rurales encore inexpérimentées dans le démarrage du tourisme de montagne, elles nécessitent d être revues «à la hausse». De plus, la multiplicité des reconnaissances, évoquée ci-dessus au chapitre 3, nuit à la compréhension du niveau de qualité par les utilisateurs potentiels. Il y a donc lieu rapidement d édicter de nouvelles normes de classement ou de reconnaissance des gîtes ruraux (et pas seulement des gîtes de montagne), ainsi que des autres formes d hébergement chez l habitant Le guidage Le phénomène des «faux guides» est suffisamment connu pour qu il soit inutile de s étendre sur le sujet. Mais si les faux guides ne prêtent pas à danger lorsqu il ne s agit que d accompagner les touristes dans une médina, c est différent lorsqu il s agit de randonnée en montagne, d activités sportives, ou même d excursions à la campagne. Le tourisme rural est beaucoup plus vulnérable que le tourisme urbain à ce phénomène. C est pourquoi il est mentionné ici Les Parcs La problématique de la reconnaissance officielle des Parcs Nationaux et Parcs Naturels a été exposée tant au chapitre 3 ci-dessus que dans le rapport sur les projets pilote pour le Nord. Page 214

215 La reconnaissance officielle des Parcs est la première étape indispensable à toute valorisation touristique, puisqu elle détermine ce qu il est possible et ce qu il n est pas possible de faire. Ainsi, la non reconnaisance officielle du Parc de Talassemtane et du Parc d Al Hoceima empêchent aujourd hui la réalisation de projets globaux de valorisation. Demandée depuis plusieurs années dans toutes les études, elle ne peut intervenir du fait d une législation marocaine obsolète des aires protégées. De ce fait, l existence de ces Parcs ne peut être mentionnée nulle part vis à vis du public : aucune signalétique aux limites des Parcs (si tant est qu elles soient déjà clairement établies), aucun dépliant officiel portant leur dénomination. Au delà de la reconnaissance officielle se pose la question du respect des règles applicables dans les Parcs et les Réserves. Le cas du Toubkal, qui connaît la plus forte fréquentation, est révélateur (cf. chapitre 3). Il faut donc que Tourisme et Eaux et Forêts se concertent et conjuguent leurs efforts pour améliorer rapidement la situation, au risque de voir l image du tourisme rural marocain fortement ternie L environnement et le patrimoine D une façon plus générale, l assise du tourisme rural repose sur la préservation de la nature et du patrimoine naturel et culturel. Toute dégradation de ce patrimoine porte préjudice au tourisme rural. Ceci ne signifie pas qu il faille empêcher l agriculture, les villages, les modes de vie ruraux, de se moderniser. Ce serait d ailleurs un combat perdu d avance. Dans les pays européens et américains où le tourisme rural a pris une grande ampleur (France, Canada, etc.), l agriculture s est totalement transformée. Mais en même temps que les exploitations agricoles effectuaient leur mutation technologique et humaine, la volonté de garder la mémoire du passé s est fait jour. De nouvelles activités para-agricoles ou para-touristiques ont trouvé leur place. C est une démarche similaire qui doit se faire au Maroc. Maintenir certains pressoirs traditionnels qui ne sont plus utilisés pour l exploitation agricole, maintenir certains ateliers artisanaux, restaurer des casbahs, doivent être encouragés. Le «classement» de bâtiments, d objets, de paysages, impliquant leur conservation doit intervenir progressivement. Dans le recensement de ces bâtiments, objets, sites, et autres choses à protéger, et dans leur conservation effective, les Pays Touristiques ont un rôle essentiel à jouer par leur connaissance approfondie du terrain, et par l influence qu ils peuvent avoir sur les autorités et sur les populations locales LE FINANCEMENT Page 215

216 Comme cela a été fait pour le lancement et le développement du tourisme balnéaire et du tourisme culturel depuis plus de 30 ans, le tourisme rural nécessitera une mise de fonds publics au départ. Outre le financement de l Agence de Développement du Tourisme Rural, il faudrait instituer un «Fonds de Développement du Tourisme Rural» (FDTR), lequel aurait pour vocation de participer au financement des investissements et des actions en faveur du tourisme rural. Les règles d intervention de ce Fonds devraient être précisées. Elles concerneraient notamment : - le champs géographique d intervention : les communes rurales - le type d activités éligibles : l hébergement et la restauration, les exploitations et les sites recevant le public, les équipements publics (?), les transports (?), etc. - la nature des dépenses recevables : investissements, fonds de roulement, promotion, etc. - les modes d intervention : subvention, prêt avec ou sans intérêt, participation au capital (?), etc. - les quote-parts de financement du Fonds : x % - les éventuelles conditions préalables pour accéder au fonds : nationalité (?), régime juridique (?), agrément du projet par certaines instances (?), adhésion à une Association de Pays Touristique (?), engagement à se faire labelliser (?), etc. Ce Fonds pourait être domicilié dans une Institution Financière Publique. Il aurait un Comité d Engagement dans lequel l Agence de Développement du Tourisme Rural siègerait. Toute demande de financement devrait d ailleurs transiter par l Agence pour être présentable au Fonds. Le montant de la dotation du Fonds n est pas déterminé. Il pourrait commencer modestement, et s adapter progressivement en fonction du volume des demandes. Compte tenu de sa vocation (le monde rural, le développement durable, la protection de l environnement), il est probable qu il pourrait bénéficier de concours financiers en provenance des bailleurs de fonds internationaux. L intervention de l Agence du Nord dans le financement des projets-pilote du tourisme rural dans le Nord est une préfiguration de ce que pourrait être un tel Fonds. Page 216

217 Page 217

218 5. LE PLAN D ACTION S agissant du démarrage d une véritable politique nationale de développement du tourisme rural, il s agit d abord et avant tout de mettre en place l organe susceptible de prendre l ensemble de ce projet à son compte. La priorité immédiate absolue est donc la création et la mise en route de l AGENCE DE DEVELOPPEMENT DU TOURISME RURAL. Elle fait partie des impératifs cités dans l accord d application de l accord cadre. Il faudrait mettre à profit la réforme en cours de l Administration Nationale du Tourisme pour y procéder. Ce sera alors à l Agence, à son Conseil d Administration et à son Directeur, de se donner un plan détaillé d action. Les considérations ci-dessous sont destinées à donner quelques orientations pour l établissement de ce plan d action. Elles concernent : - les priorités régionales : par où vaut-il mieux commencer? - les expériences pilote en matière de création de Pays Touristiques : disposer le plus rapidement possible d exemples pouvant faire tâche d huile - les parcs : mettre tout de suite en marche un processus concret de sauvegarde et de valorisation touristique de certains parcs 5.1 LES PRIORITES REGIONALES Le développement du tourisme rural sera un processus long et progressif. Sans qu aucune région en soit exclue, il est néanmoins primordial d en asseoir la crédibilité rapidement à travers quelques opérations «remarquables» dans le vrai sens du terme. Ensuite, ces opérations feront tache d huile. Page 218

219 Le rapprochement de l analyse de la demande et de celle de l offre permet de faire ressortir des zones où tant la demande que l offre sont proportionnellement plus importantes. Elles ont donc vocation à servir de zones prioritaires. Ce rapprochement est présenté dans le tableau ci-après. Il fait ressortir une concordance assez frappante entre demande et offre dans 3 zones : En premier lieu à zone) Agadir Essaouira Taroudant Guelmin (Laayoune a été jointe à cette En matière de demande, elle vient au 1 er rang pour la demande étrangère potentielle en 2010 (au 3 ème rang actuellement). Au 3 ème rang pour la population urbaine actuelle, et encore peu fréquentée par le tourisme national sans doute faute de structures d accueil adaptées, elle est néanmoins au 1 er rang des souhaits exprimés par les nationaux. En matière d offre rurale, elle possède 2 Parcs, est très riche en souks, moussems et sites historiques, et se prête bien à l organisation de nombreux itinéraires diversifiés. Tanger Tétouan Chefchaouen Al Hoceima - Nador En matière de demande, elle n est qu au 6ère rang actuel pour le tourisme étranger, mais elle passera au 4 ème rang en Mais elle est au 2 ème rang pour la population urbaine, au 1 er rang actuel pour la fréquentation hôtelière nationale, et au 2 ème rang des souhaits exprimés par les nationaux. Elle est de plus assez proche et très facile d accès à partir du principal bassin de population urbaine que constitue l ensemble Rabat Casablanca. En matière d offre, elle possède également 2 Parcs, a de nombreux sites historiques, possède ceratins particularismes originaux (poterie féminine, souks de femmes, etc.), et se prête aussi à plusieurs itinéraires diversifiés. On peut donc considérer ces 2 zones comme prioritaires pour le développement du tourisme rural. En second lieu à : Marrakech Al Haouz Azilal Beni Mellal En matière de demande, elle est en tête actuellement pour la clientèle étrangère, mais passera au 3 ème rang en 2010 compte tenu du développement balnéaire. Pour la clientèle nationale, elle est au 2 ème rang pour la fréquentation touristique tous hébergements confondus, et vient au 3 ème ra,g des souhaits exprimés. En matière d offre, elle possède aussi 2 Parcs, dont le plus fréquenté actuellement, et peut servir de plate-forme de départ à de nombreux itinéraires. Page 219

220 Elle vient donc en seconde priorité. Page 220

221 ZONES RAPPROCHEMENT DE LA DEMANDE ET DE L'OFFRE PAR ZONES Agadir Essaouira Taroudant Guelmin Laayoune Marrakech Al Haouz Azilal Beni Mellal Tanger Tétouan Chefchaouen Al Hoceima Nador Oujda Figuig Fès Meknès Ifrane Ouarzazate Errachidia Zagora Rabat Casablanca El Jadida LA DEMANDE * tourisme étranger potentiel actuel rang potentiel rang * tourisme national population urbaine rang fréquentation hôtelière actuelle tous hébergements actuels souhaits exprimés aujourd'hui Récapitulatif XXXX XXX XXXX XX XX XX XXXXX L'OFFRE Souss Massa Parcs Dakhla Toubkal, Haut Atlas Oriental Talassemtane Al Hoceima Tazzeka Ifrane sites historiques ooo oo ooooo oo ooo ooo tissages o oo ooooo ooo o poterie oo ooo ooooo oo oo oo souks ruraux oooo oooo oooo o oooo oooo oooo moussems oooo oo oo o o ooo oooo nombre d'itinéraires identifiés Récapitulatif XXXXX XXXX XXXXX X XXXX XXX XX Rapprochement Page 221

222 Dans les autres zones, il y a décalage plus ou moins important entre demande et offre, dans un sens ou dans l autre. Si la demande y est très forte, tant de la part des touristes étrangers (2 ème rang) mais aussi et surtout de la part des Nationaux (au 1 er rang de très loin pour la population urbaine), la zone de Rabat Casablanca ne vient qu au 6 ème rang des souhaits des Nationaux et ne propose qu une offre potentielle limitée en matière de tourisme rural : pas de Parc, pas de «grand» site historique. De plus, la relative proximité et la facilité d accès tant vers le Nord (Tanger, Tétouan) que vers l Est (Meknès, Fès) et prochainement vers le Sud, par autoroutes, pousse les habitants de Rabat Casablanca à s éloigner davantage et à se rendre dans les zones plus attractives. Les zones de Fès Meknès d une part, et de Ouarzazate Errachidia d autre part, ont inversement une offre assez riche mais une demande réduite en volume, car à l écart des grandes stations touristiques et sans très grande agglomération, tant aujourd hui que dans le futur. Enfin, la zone de l Oriental voit demande et offre concorder, mais à un niveau proportionnellement très faible qui ne justifie pas d en faire une zone prioritaire, sauf à en décider autrement pour des raisons d aménagement du territoire. 5.2 LES PAYS PILOTE Comme exposé au chapitre 4, la structuration de l offre touristique rurale au Maroc doit passer par le concept de Pays d Accueil Touristique. Le Plan d action doit donc se donner comme objectif immédiat la constitution et la promotion de quelques Pays Touristiques «pilote» pouvant servir de modèle. La question est donc par où commencer? Le Haut Atlas central pouvant être considéré comme étant chronologiquement la première région de tourisme vert au Maroc, il serait judicieux de choisir, au niveau des montages futurs, de nouvelles régions qui présentent d autres caractéristiques et d autres produits. Laissons donc au Haut atlas la thématique du tourisme de montagne, basé sur l effort physique, la longue randonnée, la découverte des paysages plus ou moins sauvages et grandioses, et imaginons un nouveau produit qui soit véritablement un produit de tourisme rural En considérant les 2 zones prioritaires identifiées ci-dessus, c est donc dans les régions Nord d une part, et d Agadir d autre part, que les premiers «Pays Touristiques» devraient voir le jour. Page 222

223 5.2.1 DEUX «PAYS TOURISTIQUES» DANS LE NORD Le rapport sur les projets pilote de développement du tourisme rural dans le nord présente 2 projets qui peuvent donner lieu à création de Pays d Accueil Touristique : - l un autour de Chefchaouen, qui pourrait s appeler le PAYS RHOMARA - l autre autour d Al Hoceima, qui pourrait s appeler le PAYS BOKKOYA L un et l autre ont toutes les caractéristiques pour s ériger en Pays Touristique : unité culturelle, offre diversifiée, proximité de la clientèle, ONG actives pouvant servir de Correspondants locaux, volonté locale de développer le tourisme, etc. Les projets pilote proposés pour ces 2 secteurs ont été conçus dans cet esprit : Maison de Pays au chef-lieu, signalétique, développement de l hébergement rural, valorisation des attraits patrimoniaux, etc. La validation du projet pilote sur place pourrait être l occasion pour lancer le processus de constitution de Pays d Accueil Touristique LE «PAYS DE LA ROUTE DU MIEL» Au cours de la présente étude, il a été identifié un Pays d Accueil Touristique potentiel localisé dans l autre zone prioritaire, c est à dire la Région d Agadir, qui est déjà partiellement structuré et qui pourrait très rapidement passer au stade de la constitution formelle. Il s agit du «PAYS DE LA ROUTE DU MIEL» ou encore le «PAYS DES IDA OU TANANE», entre Agadir et Immouzer. Afin d illustrer de façon explicite le concept de Pays Touristique, la présentation du «PAYS DE LA ROUTE DU MIEL» est faite ci-après en détail. Telle que proposée au chapitre 4, la notion de «pays touristique» convient parfaitement à la région correspondant aux versants sud du Haut Atlas occidental, appelée communément pays d Ida Ou Tatane, et présentée dans l étude de l offre régionale comme la «Route du miel».il s agit en effet d un territoire géographique cohérent, doté d une forte identité culturelle et de différentes potentialités pouvant sous-tendre une thématique diversifiée. En outre, il est situé à proximité d Agadir, grand centre émetteur d une clientèle en manque de produits culturels et de découverte et il est facilement accessible à partir de ce centre émetteur. Il dispose donc de tous les atouts pour le montage d un produit de tourisme rural dénommé «route du miel» et que l on pourra tester facilement Les bases de la thématique «route du miel» : le potentiel Page 223

224 Le pays touristique de la route du miel c est d abord une entité humaine (ethnique) et culturelle : le pays des Ida Ou Tanane ; Historique : Appartenant à la grande tribu des Massmouda, Ida Ou Tanane est constituée de trois fractions (Ait Ouaazzoun, Ait Tinkert et Ifesfassen), indépendantes sur le plan territoriale. Les habitants des douars s organisent comme une collectivité sociale et ont conscience de vivre sur un territoire commun et d avoir une identité commune. Les études historiques (R.Montagne, H. Alouizzan, M. Soussi...), indiquent la présence d une ancienne civilisation dans la région. Robert Montagne parle d une organisation politique et sociale très efficace : assemblée de la tribu, gouvernée par des hommes riches et très honorables. L avènement de la colonisation a constitué un grand changement dans la région. Il ne faut surtout pas oublier le rôle des zaouia et des Igourramen (Chorfa) qui ont un rôle religieux et autrefois politiques (zaouiat Issouqal, Z. Tighanimine, Z. Sidi Bou Ismail). Le droit coutumier gère les rapports au sein de la tribu. Ce droit permettait aux tribus et confédérations de maintenir leur mode d organisation socio-culturel et leurs institutions politico-économiques. Manuscrit «Attaârif bi-albalda Attanania Dat Al maouahib Arrabbania» Sidi El Haj Ahmed Ben Ali Algachti Attanani C est ensuite une unité physique Niché aux pieds du Haut Atlas occidental, versant sud, au cœur du pays d Ida Ou Tanane, la route du Miel permet de découvrir une diversité géographique d une rare richesse : grottes, patrimoine naturel et archéologique...etc. Ida Ou Tanane : située sur le versant sud du Haut Atlas occidental, la région d Ida Ou Tanane constitue la terminaison occidentale de la chaîne atlasique. Elle s étend tout au long de la frontière provinciale Essaouira/Agadir, et possède des frontières naturelles très marquées : au nord, l Assif Tinkert et l Assif Ait Ameur marquent le passage de la zone plissée d Ida Ou Tanane à la zone tabulaire du plateau de Haha ; à l Ouest, l Océan Atlantique borde une côte découpée, au relief vigoureux plongeant brutalement dans la mer ; à l Est, la vallée de l Assif Ait Moussi, dénommé encore Oued Issen, définit un couloir large et profond séparant Ida Ou Tanane de la haute chaîne primaire au Sud ; la retombée brutale des plis du Jbel Lgouz vers la vallée effondrée du Souss constitue la limite méridionale. Ce relief fait de mamelons, de plateaux ondulés, de vallées profondes offre à la fois des points de vues imprenables et des possibilités de randonnées pour toutes les catégories de randonneurs. Page 224

225 Localisation : située à 67km au NE d Agadir et à 27 km à l Est d Imouzzer Ida Ou Tanane. Desservie par la RT.7003 et la RP.40 (Agadir-Marrakech) Données naturelles : Climat : semi-aride, température moyenne 17 5, précipitations annuelles : 22 jours Altitude : 1200m Dimensions : le développement reconnu dépasse 8500 m. Géologie : grotte s ouvrant à la base d une barre de calcaire dolomitique. Attraits touristiques : Panorama grandiose dominant la vallée de Tisgui n Chorfa Proximité du site d Imouzzer Ida Ou Tanane Activités préconisées : Grotte faisant l objet d excursion pour les touristes et tourisme scientifique Activités complémentaires : randonnées, chasse, escalade de montagne Découverte des traditions, coutumes des habitants et architecture des habitations Source : la spéléologie, un produit touristique nouveau à développer, 1996 ISIT de Tanger Historique des explorations : En 1950, pour la première fois, la Société Spéléologique du Maroc effectuait une reconnaissance à la résurgence de Win Timdowin. Les équipes de la SSM s étaient arrêtées alors a 1000m de l entrée. En 1951, une équipe de 3 spéléologues de la même société est arrêté a 1300m. En 1953, une équipe dépasse les 3.000m de l entrée L expérience acquise au cours de cette dernière expédition engage la S.S.M. a organiser, en 1954, une forte expédition comprenant plusieurs équipes de soutien. Un camps souterrain est prévu : 17 spéléologues et 10 légionnaires se retrouvèrent le 27 août à l entrée de Win Timdowin. Et grâce au camps souterrain, cette équipe a pu doubler la longueur connue des galeries. En 1957, deux équipes légères, l une de la SSM et l autre du SCR (Speles-Club de Rabat) explorent les deux galeries terminales butant, l une à 6.595m de l entrée, l autre à 6.105m de l entrée sur une «étroiture infranchissable». Au cours des dernières années, quelques spéléologues locaux d Agadir ont poursuivi plus en avant les explorations dans les branches terminales de la cavité, s arrêtant a la base d un immense puits remontant a 6300m de l entrée dans l une et sur une étroiture a 6450m dans l autre. Deux expéditions espagnols (fin 1981, début 1982) se sont essentiellement consacrées au levé topographique précis de la cavité. En juillet 1982 s est déroulé l expédition «Atlas 82». Les buts de cette expédition étaient, en outre, la prospection et l exploration des cavités du plateau karstique de Tasroukht. Source : Etude hydrogéologique du plateau de Tasroukht et de la source de Win Timdowin, M. Najid, 1986 C est également un pays au potentiel naturel riche avec Ses grottes qui se prêtent à la pratique de la spéléologie : grottes de Win Timdowin et Assif El Had Win Timdowin (ou Wit Tamdoun) : La source de Win Timdowin est le débouché d une rivière souterraine de 6630 mètres de longueur explorée, c est l exutoire principal du système aquifère karstique ayant pour bassin hydrogéologique le plateau de Tasroukht (commune rurale d Imouzzer, versant méridional du Haut Atlas). Entre 1950 et 1953, la rivière souterraine a été explorée, et des observations sommaires sur la géologie ont été faites. Assif El Had : La route vers le site d Assif El Had part d Agadir. Après 10 Km, on atteint Aourir, d où part la route goudronnée pour Imouzzer (61 Km d Agadir). Un trajet splendide qui grimpe à travers les montagnes escarpées et les vallées profondes jusqu au village des cascades (Imouzzer). 7 Km audelà, commence une piste vers Assif El Had, passant par le territoire des douars : Iggui Ifri, Tagadirt, Tilghzi, Timzizouit et enfin Assif El Had. Le village d Assif El Had se situe sur la rive droite d Assif n-aït Oualla (un oued sciant le plateau d Ida Ou Tanane à partir de la côte). Grotte El Kandert : Au fond de l Assif n-aït Oulla, et sur un site pittoresque se situe la grotte El Kendert, qu entourent des légendes locales. Orienté vers le sud-est, cette grotte compte plusieurs espaces internes. L eau s échappant de la grotte s écoule dans l Oued Aït Oualla alors qu une partie Page 225

226 est recueillie dans un bassin pour irriguer les champs en contrebas. Comme certaines grottes du Maroc, celle d Assif El Had est entourée de légendes et d histoires mystérieuses qu entretient la culture locale. Un cimetière a été implanté au dessus du pont naturel qui protège la grotte. Son Site d Intérêt Biologique et Ecologique : Celui d Ain Asmama Le SIBE d Ain Aasmama est localisé entre le piémont de la grande falaise de la vallée de l Argana et le plateau qui s y adosse- vers l intérieur du plateau. Seules les zones encore naturelles avec une bonne couverture végétale ont été retenues, l avancée des cultures et zones d érosion faisant en quelque sorte la limite, qui dans la mesure du possible emprunte les pistes existantes afin d être aisément matérialisée. Caractéristiques bioclimatiques : Inframéditerranéen et thermoméditerranéen semi-aride tempéré. Caractéristiques physiques : Plateau calcaire du secondaire (altitude moyenne de 1500 m), reposant sur des argiles gréseux du permotrias apparaissant au-dessous des falaises surplombant la vallée d Argana. Biodiversité : La qualité des peuplements, le niveau très élevé d endémisme et la présence importante de plantes rares, sont les principaux atouts botaniques. Flore et végétation Chênaie verte Tetraclinaie Arganeraie Junipéraie rouge Autres essences forestières : Juniperus phonecea, Juniperus oxycedrus, Pistacia atlantica, Acacia gummifera, Ceratonia siliqua...etc. Faune et population animales 25 espèces mammifères : Ecureuil de Barbarie, Rat à mamelles multiples, Porc- épic, Loutre, Genette, Hyène rayée, Mouflon à manchettes...etc. 72 espèces d oiseaux : Aigle de Bonelli, Aigle royal, Percnoptère d Egypte, Faucon pèlerin, Courvite isabelle, Merle noir, Fauvette de l Atlas...etc. Page 226

227 Espèces rares :Arthemis pedunculata, Serratula cichoracea, Grambe kralikii, Cytisus grandiflorus, Colutea arborescens...etc. Espèces endémiques : Centaurea tanancia, Teucrium tanancum, Lavandula maroccana, Lavandula dentata, Thymus pallidus, Thumus broussoneti, Chamaecytisus albidus, Polygala balansae...etc. 20 espèces de reptiles : Cobra, Discoglosse peint, Crapaud de Brongersma, Tortue mauresque, Tarente de Mauritanie, Caméléon vulgaire, Lézard ocelle d Afrique du Nord, Acanthodactyle de l Atlas, Amphisbene de Mettetal, Vipère heurtante...etc. Ecosystèmes et milieux : Milieu très particulier avec des secteurs encore «sauvages» à densité humaine extrêmement faible- importance floristique (plantes rares et endémiques) et faunistique (surtout mammifères et reptiles). Source : Plan directeur des aires protégées du Maroc Ses multiples sites pittoresques Route vers Imouzzer : paradise valley, Assif El had, Inzerki Route entre Aourir et Imouzzer : sites panoramiques et paysages fantastiques Route entre Imouzzer et Assif El Had : plissements géologiques (grotte), avec paysages ruraux Route du Rucher d Inzerki : passage pittoresque avec une diversité végétale surprenante Route vers Grottes Win Timdowin (Wit Tamdoun) Ses cascades et plans d eau : Imouzzer Ida Ou Tanane, Tamaroute et les environs, barrage Abdelmoumen Court texte sur les cascades à venir C est enfin un pays riche en centres d intérêts humains et culturels Balnéaire et Bananeraie : Tamraght/ Aourir Tamraght : village côtier avec une superbe plage à proximité de la station balnéaire de Taghazout. Page 227

228 Embouchure Oued Tamraght : plantations de bananeraies traditionnelles au goût exceptionnel activité agricole liée à la bananeraie. Imourane : site exceptionnel sur le bord de la plage, avec le «Rocher de la fertilité» (lié à une légende mythique)- organisation du moussem d Imourane (août)- petit village de pêcheurs. Culture, spiritualité et religion Alma et Tighanimine Aourir : ancienne école coranique avec marabout Alma : ancienne zaouia avec école coranique très célèbre et bibliothèque- marabout Tighanimine : une des plus anciennes zaouia du Haut Atlas occidental avec grand marabout (Sidi Brahim Ou Ali). Tadrart : grand et ancien marabout de Sidi Bou Ismail, avce zaouia Isouqqual : zaouia et marabout très anciens Pressoir d huile très ancienne : la région est réputée par la qualité de son huile d olive et de multiples pressoirs d huile qui datent de l antiquité (sur la photo : pressoir d huile près du village d Argana) Les souks ruraux : ils sont une véritable vitrine de la richesse du terroir Points d intérêt touristique, les souks de la région recèle des caractéristiques attractives pour le tourisme rural : Souks Khemis Imouzzer : centre d échange le plus intéressant de la région. Son site et surtout sa fonction de chef lieu (caïdat), de l ensemble des communes rurales d Ida Ou Tanane ont fait de lui un centre commercial assez important, où des boutiques sont ouvertes en permanence alors que le souk proprement dit n a lieu qu une fois par semaine (jeudi). Vente des produits traditionnels du terroir provenant d Ida Ou Tanane (miel, amlou, caroubier, argan, amandes), mais aussi des produits artisanaux notamment des pierres et cristaux (ex. ammonites : la zone est très célèbre en ammonite). En été, un important moussem du miel (août) avec l exposition de toutes les types de miel produites à Ida Ou Tanane. Souk Sebt Tadrart : le plus important souk au cœur du pays d Ida Ou Tanane. Points d approvisionnement pour toutes les populations limitrophes, et point de vente et d achat des produits locaux : miel, argan et ses dérivés, amlou, amandes, caroubier, artisanat local etc. Souk Arbâa Tiqqi : devient de plus en plus attractif pour les touristes vu son emplacement sur la route goudronnée reliant la région à la route Agadir-Marrakech. Autres souks : Souk Aksri : mercredi, sur le village d Aksri Sebt Bigoudine : samedi, sur le village de Bigoudine Tlata Argana : mardi, sur le site d Argana Arbâa Aourir : mercredi, à proximité de la plage Les produits locaux : Miel, amandes et amlou Le plus grand rucher du monde ou Taddart Ouguerram : Inzerki et les douars Le rucher d Inzerki se situe sur un versant Sud de moyenne altitude (980 m), et qui bénéficie d une longue durée d ensoleillement. En plus de cet avantage climatique, l environnement naturel est très favorable à l apiculture notamment le couvert végétal très riche fait d herbes de la montagne. A cela s ajoute un savoir faire local ancestral pour fournir un cadre idéal au développement de cette activité. On appelle ce site Taddart Ou-Guerram ou Agdal, car c est le défunt Cheik Sidi Med Lahoucine de Taroudant qui l a baptisé et a accordé son autorisation (et sa Page 228

229 Baraka = bénédiction) pour sa construction. Vers 1990, l Agdal contenait environ 300 cellules d abeilles, et continue à fonctionner mais de façon moins performante que par le passé suite aux crues de Plusieurs douars utilisent l Agdal : Igounan, Inzerki, Meslla, Iguer, Taourirt, Mezzint, Aguensa, et Argana. Page 229

230 L écosystème de l arganeraie et la vie quotidienne Route National N.8 Découvrir le quotidien des populations locales et pénétrer les foyers reste une des principales curiosités de la route du miel : Visite d une exploitation agricole Initiation à la fabrique du pain et à l extraction de l huile d argan Travail de broderie et de tapis : un savoir faire artisanal Repas en compagnie de la famille et dégustation des plats locaux à base de produits de terroir Découverte des mystères des ruraux et de leurs vie quotidienne «,espèce endémique du Maroc, l arganier est indissociable des paysages de la région. Tantôt sauvage en forêt claire, tantôt cultivé, cet arbre est particulièrement présent dans le Sud du Maroc. Les noix de l arganier possèdent un noyau dur contenant deux amandes dont on extrait une huile orangée très parfumée. Son feuillage persistant offre au bétail un véritable «pâturage suspendu». Les chèvres, qui en raffolent, n hésitent pas à y grimper pour brouter les branches les plus hautes de l arbre».le Guide Gallimard. «..une variété infinie de cactées surgit au petit jour des deux côtes de la route taillée dans la croûte sèche et caillouteuse ; des arganiers rabougris et poussiéreux, d un vert bouteille que jaunit l ambre des noix pas encore mûres, élevant au ciel une silhouette battue par les intempéries et le soleil bouillant. Arbres épineux mille fois vaincus et mille fois ressuscités» Mohammed Khaïr Eddine (écrivain) La chance du pays de la «route du miel» : la proximité de la demande et la prise de conscience de l intérêt du tourisme Concernant la proximité de la demande rappelons brièvement quelques éléments mis en évidence par l étude. Agadir demeurera pour longtemps la principale destination du tourisme balnéaire du Maroc. Avec 24,8% de la capacité d accueil classée du pays, 14,1% des arrivées, 31,7% des nuitées hôtelières, peu ou pas de saison morte, elle cumule les records avec cependant un léger tassement qui exige un renouveau du produit. D où le double intérêt du montage du produit pays du miel : la proximité d une demande potentielle composée à la fois par des touristes étrangers mais aussi marocains permettra de tester ce produit sans grand frais de promotion à l échelle internationale et l intégration d un tourisme vert de moyenne montagne dans le balnéaire, principal but de la visite d Agadir, permettra à cette dernière de revitaliser quelque peu son tourisme stagnant. D ailleurs l analyse de la demande dans la présente étude accrédite Agadir et sa région des effectifs les plus élevés en touristes demandeurs de tourisme rural quelles que soient les hypothèses (voir chapitre demande). Concernant maintenant la prise de conscience de l intérêt du tourisme il faut souligner trois points essentiels : 1) L intérêt que porte la demande à ce pays : Agences de voyages domiciliées à Agadir, hôteliers d Agadir ou d ailleurs, guides du tourisme et même Tours Opérateurs internationaux ont découvert la richesse de l arrière-pays de la station balnéaires et organisent déjà des tours et même des bivouacs dans la région. Programme de quelques agences de voyages : Page 230

231 Un intérêt pour la route du miel Cf. les brochures d agences de voyages programmant le pays d Ida Ou Tanane 2) Le fait que la demande touristique ne laisse pas indifférents les habitants d Ida Ou Tanane Plusieurs initiatives émanant des habitants de la région cherchent à répondre à cette demande. Il est clair que ces initiatives sont d abord le fait d autochtones ayant déjà une ouverture sur l extérieur, sans oublier que la région étant l un des plus anciens foyers de l émigration à la fois interne et internationale bénéficie à ce sujet d un atout considérable. Les initiatives peuvent également être suggérées par des observateurs et partenaires externes au pays Ida Ou Tanane. De ce fait on y relève déjà deux gîtes d étape et un troisième est en projet. Le promoteur de l un de ces gîtes d étapes a même créé un petit musée ethnographique souvent visité par des touristes. L agence Holiday Service avait passé un contrat avec un habitant d un douar à proximité du rucher pour recevoir des groupes, les héberger et les restaurer. Ce contrat a fonctionné pendant quelques années avant d être rompu par l habitant car il lui était très défavorable. Les initiatives sont également le fait d associations de développement local. La région d Imouzzer Ida Ou Tanane, comme d ailleurs tout le sud marocain connaît ces dernières années une activité intense du mouvement associatif et chaque douar a sa ou ses associations de développement. Deux de ces associations semblent être incontournables pour le développement du tourisme : l association de Win Timdowin domiciliée au douar de Tizgui N charfa, (Wit Tmdoun) s intéresse à la valorisation de la grotte qui porte le même nom et l association de Tadrart pour le développement et la coopération qui opère sur le site d Assif El Had. D autres associations s activent au niveau des sites d Imouzzer, Tamaroute, Tighanimine, Tiqqi, Tadrart...etc. Elles souhaitent toutes générer des entrées d argent supplémentaire au profit des populations locales grâce à une demande touristique. 3) Cette activité attire également les opérateurs et acteurs économiques régionaux ainsi que les collectivités et autorités locales : En effet plusieurs intervenants réfléchissent et discutent au sein de différentes instance de la manière la plus appropriée pour mettre en œuvre ce produit. Citons à titre d exemple : le GRIT d Agadir, la Chambre de Commerce, d Industrie et de Services d Agadir, les conseils élus des communes concernées etc. La CCISA et le GRIT, en particulier ont inscrit à leurs programmes l élaboration d un plan cadre de développement touristique régional avec en projet les actions suivantes : Projet d un plan cadre de développement touristique régional Projet piloté par la CCISA en collaboration avec le GRIT et la Délégation de tourisme. Objectifs : Décrire les caractéristiques et les spécificités de chaque province en terme de potentialités Etudier la faisabilité des projets touristiques et leurs retombées économiques et sociales sur la région Elaborer la carte touristique de chaque province Partenaires : Le GRIT Les délégations de tourisme Les autorités locales Les communes Page 231 L Université Ibnou Zohr d Agadir Les professionnels du tourisme (agences de voyages)

232 Le montage du produit La carte numéro 23 détaille le potentiel de la région sur la base duquel on peut proposer le montage d un produit typique au pays du miel et en cohérence avec le plan d action précité. Elle distingue différentes sous-zones s organisant autour d une concentration de centres d intérêt diversifiés et associant à la fois des curiosités naturelles et des thèmes culturels. Ces sous-zones s égrènent à partir du littoral en pénétrant profondément la montagne jusqu au point le plus éloigné qui est le SIBE d Asmama. On peut de ce fait imaginer des tours et des séjours plus ou moins longs au fur et à mesure qu on s éloigne de la côte et d Agadir. A partir d une carte d offre chacun pourra selon son temps, ses moyens, ses disponibilités, composer son menu et partir pour une demi-journée, une journée, deux journées ou plus. Actuellement agences de voyages et hôteliers organisent des tours d un journée et de deux journées avec nuitée dans un bivouac. Mais le potentiel permet d imaginer des séjours de 4-5 jours. Pour cela il faut prévoire les actions suivantes Compléter l inventaire des ressources Les ressources touristiques culturelles et naturelles que résume la carte 23 ne sont qu indicatives de la richesse et du type d inventaire à effectuer. Il convient, en effet, d effectuer un inventaire exhaustif de toutes les ressources. Un travail de relevé, de compilation de l existant et de description détaillée de ces ressources permettra de dresser une banque de données par site comportant un fond photographique et de texte. Ce fond servira à l établissement de guides et de brochures et à établir un zonage des espaces à visiter sans danger de dégradation, des espaces à contrôler et ceux à interdire à la visite à cause de leur fragilité. Cet inventaire servira surtout à dessiner de nouveaux itinéraires de randonnée. Définir de nouveaux circuits de randonnée L une des premières actions après l inventaire est de repérer, tracer, expérimenter et tester des circuits de randonnée. On peut partir de ce qui se fait déjà (voir carte 23) pour établir des fiches techniques par itinéraire et établir ainsi un petit guide de la randonnée dans le pays du miel. Ce petit guide sera largement diffusé dans le bas pays à Agadir notamment mais sera également disponible dans les bureau de l ONMT et les délégations du tourisme. Un point essentiel pour ces circuit concerne le balisage des itinéraires et l indication des directions et des distances par des panneaux ou petites pancartes. Proposer de nouveaux objectifs Outre la visite rapide qui se contente de contempler le paysage avec un petit alibi culturel et qui est pratiquée dans la plupart des cas aujourd hui, il faudrait développer des séjours à thèmes permettant de prolonger le séjour et d approfondir la connaissance du pays touristique : Ces thèmes peuvent être des thèmes de découverte «passive» classique Le contexte socio-culturel de l arganier L apiculture traditionnelle La spéléologie et le tourisme sportif La découverte de la vie des villages des Ida Ou Tanane Page 232

233 Les séjours scientifiques (botanique, géologie, etc..) Ils peuvent également être des thèmes de découverte «active» novatrice : Il s agit de l organisation de stages sur place pour que des touristes qui souhaitent vraiment découvrir l Autre puissent s initier à la cuisine locale (couscous et autres plats locaux, des fiches sur la gastronomie locale sont en attente), à la fabrication et à la dégustation de l amlou (mélange d amande, de miel et d huile d argan), aux soins corporels à base d huile d arganier à la poterie à la tapisserie à la danse d Ahouach et la musique des Rouais aux travaux des champs La liste n est pas exhaustive L organisation de l offre : hébergement et restauration L intérêt du schéma mis en place réside dans la possibilité de prolonger le séjour du touriste sur place ; ce n est qu à ce prix que la situation actuelle où existe déjà une demande et une offre informelles puisse évoluer vers un véritable produit adulte à promouvoir. Ceci n empêche que le terrain n est pas totalement vierge dans cette région. Deux gîtes d étape, l un à Bigoudine et l autre à Imi Irhzer, et un hôtel à Immouzer Ida Ou Tanane existent déjà. Un troisième gîte est programmé par le ministère du tourisme à Tizgui-n-Chorfa. Ceci montre que la demande est là et que l offre est en train de s organiser en conséquence. Cependant ces 4 moyens d hébergement se localisent à la limite intérieure du futur pays touristique ce qui suppose que les touristes qui y résident sont acheminés par véhicules. Or, l idéal serait l organisation de randonnées pédestres entre le littoral et le SIBE d Asmama. Cela suppose une série de gîtes le long de ces itinéraires. Au moins 5 supplémentaires sont proposés. Il est également proposé de susciter des initiatives pour implanter une petite restauration rustique à différentes étapes. Des moyens financiers doivent être mobilisés pour accorder des aides à ceux parmi les habitants qui acceptent de s engager dans le projet. Ces aides peuvent être sous la forme de crédits de la Caisse Nationale de Crédit Agricole ou sous forme de subventions de la Région ou de tout autre bailleur de fonds ou les deux à la fois, voir le Fonds de Développement du Tourisme Rural s il voit effectivement le jour rapidement. Il est évident qu en échange de ces aides, les propriétaires des futurs gîtes doivent observer certaines conditions pour l équipement, les services offerts et l architecture du bâtiment. D après les premiers contacts, il semblerait que les habitants d Ida Ou Tanane soient plus partisans de gîtes légèrement à l écart de la maison familiale. Mais rien n empêche de combiner les deux formes car cette attitude dépend du degrés d ouverture des ménages sur l extérieur. On relève aussi le cas d un paysan qui pendant plus de deux ans a accueilli des touristes envoyés par Holiday Service. Page 233

234 Il faut également envisager des gîtes aménagés par des communes ou un groupe de communes et localisé sur des sites à l intersection de différentes communes. Ces gîtes peuvent être donnés en concession à des jeunes de la région, plus ouverts sur l extérieur et ayant eu des cursus de formation répondant aux attentes des touristes : de nombreux jeunes diplômés en langues étrangères, en botanique, en géologie mais qui sont chômeurs et qui peuvent (et souhaitent) bien valoriser cette formation dans l éco-tourisme sont disponibles. Dans ce cas le tourisme rural contribuera réellement à résorber le chômage des diplômés tout en maintenant ces diplômés en milieu rural Le pilotage : l Association de Pays L organisme de pilotage est conçu sur le modèle de celui proposé dans le plan d action général, c est à dire celle d une Association de Pays. L assemblée générale réunissant tous les membres. Au rang de ceux-ci pourraient oui devraient figurer : - Les présidents des 8 communes concernées ; - Les exploitants locaux des sites et établissements touristiques - Délégués des ministères du tourisme et de la culture à Agadir ; - Représentant du gouverneur ou du wali d Agadir ; - Délégué de l urbanisme - Représentant du Conseil Régional de la Région Souss-Massa-Draa ; - Les associations de développement local notamment l association de Win Timdowin, l association de Tadrart et les coopératives féminines de l arganier - Les représentants des Eaux et Forêts, notamment ceux ayant la charge du SIBE Asmama ; - La Caisse Nationale de Crédit agricole et ceux du secteur bancaire approchés et intéressé par le projet ; - Représentant de la fédération des hôteliers d Agadir ; - Représentant des agences de voyages d Agadir ; ces deux derniers organismes peuvent être également représentés à travers le GRIT - Représentants des projets de la coopération technique internationale au niveau local. Par exemple le projet initié par la GTZ pour la Protection et le Développement de l Arganier devrait jouer un rôle important dans cette association. Le rôle de l Association est primordial. Elle accompagne le projet en l aidant à trouver les moyens de financement, mais le surveille également, l oriente, l encadre et l évalue. Elle accorde le label et classe les gîtes qui répondent aux termes de références des cahiers des charges. Elle dresse ces cahiers des charges et les réactualise régulièrement. La régularité de ces mises à jours dervarit être assez rapprochée au début à cause de l inexpérience et de la mise en place progressive du produit (tous les 5 ans) pour ensuite s allonger (tous les 10 ans). Il est évident que l Association dans son travail se prononce lors de sessions sur des dossiers préparés par la cellule Le Conseil d Administration Si l Assemblée Générale de l Association est indispensable pour réunir toutes les parties concernées, et pour orienter, surveiller et aider le projet à trouver les moyens Page 234

235 de financement, le projet lui même devra être porté prioritairement par les collectivités locales à travers les 8 communes concernées ainsi que les acteurs locaux sur le terrain. Ils devront donc faire partie du Conseil d Administration. Outre la participation au budget de fonctionnement de la cellule du pays touristique, chacune de ces 8 communes devra désigner un de ses agents qui s occupera du dossier tourisme. Après sa formation (voir plus loin) Cet agent sera en contact direct avec le chef de projet et son relais au niveau de la commune. Le rôle de la Région Souss-Massa-Draa est ici fondamental en tant qu institution ayant des prérogatives de développement local et surtout pouvant mobiliser des moyens financiers. Elle devrait également être représentée au Conseil d Administration. Le Bureau exécutif et les moyens de fonctionnement de l Association : Il est l exécutif du Conseil d Administration et doit concrétiser le projet. L Association est domiciliée au Chef-lieu du pays touristique et devra outre les moyens matériel (un bureau, un téléphone-fax et une connexion internet) disposer d un moyen de circulation (véhicule tout terrain) permettant d atteindre tous les sites du pays. Selon le travail et l état de progression du projet, le personnel permanent pourra être composé de deux ou trois personnes (dont une assurant une permanence dans le bureau du chef-lieu et une en déplacement constant). Le siège de l Association est le point de contact avec les guides accompagnant les touristes d Agadir et des guides ruraux de la région et le lien avec les forestiers du SIBE, les propriétaires de gîtes, les présidents de communes. L Association est dirigée par un Directeur du Pays : jeune cadre formé aux techniques de développement local et connaissant bien la problématique à la fois du tourisme rural, du développement local et de la région. Travaillant sous contrat, il sera régulièrement évalué à la lumière du rendement de son travail et de la progression de la réalisation du projet. Le chef-lieu du pays touristique Il sera implanté à Immouzer Ida Ou Tanane dans un local bien en vue. Ce local servira également de Maison du Pays du Miel. Les tâches de cette maison de tourisme rural sont des tâches d information, de promotion, de réservation et d accompagnement des propriétaires de gîtes. Elle pourra héberger un petit musée ethnographique, comporter un coin de vente de produits de l artisanat local et de produits alimentaires (amandes, miel, amlou, huile d arganier). Elle offrira également un comptoir de vente de cartes de postales et de livres et publications sur la région et de distribution de cartes et brochures La formation Selon les besoins immédiat du projet, elle revêt deux formes et vise trois sortes de public : Le Personnel permanent de l Association et ses relais : La première concerne une formation courte conçue sous forme de stages pratiques et d initiation d un personnel déjà recruté ou à recruter pour porter le projet. Elle concerne également les collectivités locales. Page 235

236 Il s agit ici du directeur de projet et de ses adjoints, mais aussi des agents qui seront désignés par les différentes communes pour l organisation d un véritable réseau d animateurs du tourisme rural dans le pays du miel. Cette formation peut avoir trois modules : - Un module théorique organisé sur place et initiant ce personnel aux problématiques du développement local, du développement par le tourisme, du montage de projets, de la spécificité du tourisme rural, des techniques d animation de réunions, d organisation d évènements, de recherche de financement, de représentation du projet dans les foires, salons et expositions, etc. - Un module sous forme de stage ou de visites d information dans les régions déjà avancées dans le domaine du tourisme rural, tel le Haut Atlas Central. - Un troisième module, enfin, peut se limiter à l encadrement de l Association (Directeur, Membres du Conseil d Administration). Il s agit de visite dans des pays, notamment européens, où le tourisme rural est déjà avancé. La coopération avec la Italie, la France, ou d autres pays, permettra de financer et d organiser ce type de stages. Les deux derniers modules (stages et visites au Maroc et à l étranger) peuvent être très bénéfiques aux élus locaux dans un but d initiation et de sensibilisation aux bienfaits du tourisme rural et les problèmes de sa gestion. Les guides de randonnées et les gestionnaires de gîtes La mise en place rapide du pays touristique du miel nécessite une formation accélérée des guides de randonnée, des accompagnateurs et des gestionnaires de gîtes. On ne peut de ce fait attendre la mise en place d une structure de formation classique. Il faut donc faire preuve de pragmatisme d autant plus que de nombreux jeunes sont disponibles sur le marché du travail après avoir terminé ou interrompu un cursus universitaire qui se prête bien à une valorisation locale. On peut donc sélectionner de jeunes diplômés et leur apporter une courte formation sur place. Les modules de cette formation comportent : - des randonnées sur le terrain ; - des cours en salle : technique de communication, sociologie rurale, pédagogie de l accompagnement, produit touristique marocain et local, partenariat, etc ; - une initiation à l accompagnement pilotée par un guide confirmé. Le centre de Tabant pourrait être associé dans cette formation. De même cette formation pourrait être l occasion de tester le contenu et la forme des futures modalités de formation en tourisme rural destinées à remplacer le centre de Tabant La promotion et la communication Fournir au site web du tourisme rural toutes les informations pour mettre le «Pays de la Route du Miel» sur internet. Concevoir et éditer le «Guide du Pays de la Route du Miel», petit fascicule donnant toutes les informations utiles pour les touristes. Susciter la réalisation par des auteurs et des éditeurs de guides touristiques plus complets, de guides thématiques, sur le pays touristique en affichant l appellation «pays de la route du miel» pour la promouvoir. Création d un fond documentaire (voir plus haut le point relatif à l inventaire) Page 236

237 Signer une convention avec la Division de la Cartographie, administration produisant la carte topographique officielle. Cette convention permettra aux touristes randonneurs d acquérir sans difficultés les cartes topographiques nécessaires pour circuler dans le pays. Dans un deuxième temps il serait souhaitable de produire des cartes topographiques adaptées à la randonnée. Sur un fond de carte topographique, on ajoutera des indications relatives aux itinéraires, aux sites intéressants à visiter, à l hébergement, à la restauration et aux autres équipements. 5.3 LES PARCS ET SITES NATURELS De l analyse des différents parcs nationaux ou naturels dont dispose le Maroc, on peut retenir le fait que ce potentiel, qu il soit l objet d un début d utilisation ou non, nécessite une valorisation accompagnée d une forte action de sauvegarde. Des exemples étudiés on peut tirer les propositions immédiates suivantes : LE PARC NATIONAL DU TOUBKAL Dans le Parc National du Toubkal, par exemple, les paysages peuvent être classés en cinq grands groupes relativement homogènes : les basses vallées sont en général hors du PNT et hors de sa zone périphérique. Les zones concernées sont l'azaden et l'agoundis. les moyennes vallées sont constituées d'enclaves habitées et agricoles à l'intérieur du domaine forestier. Il s'agit du paysage typique d'habitat rural berbère du Haut Atlas, avec une agriculture en terrasses. Les reliefs sont boisés, avec des massifs souvent d'aspect dégradé. Une grande partie de la zone périphérique du Parc est concernée : moyen Azaden (de Tasa Ouirgane à Azib Tamsoult), haut Ourika, vallée de Tachedirt, vallée de Tifnout. les hautes vallées : on n'y rencontre aucun habitat permanent. Ce sont les zones de pâturage d'altitude, avec une présence humaine sous la forme d'azibs et de leurs terrases de cultures attenantes. La végétation arborée disparaît et ne subsistent que les coussinets d'altitude et les pozzines, plus ou moins dégradés. Ces hautes vallées sont peu fréquentées, isolées, avec des reliefs très marqués. les sites à forte pression humaine touristique : les paysages sont transformés par l'homme pour l'accueil des visiteurs de passage, sportifs, randonneurs, et quelques visiteurs de longue durée. la zone des assifs Tifni et Oufra est à part, par son relief très encaissé et par la présence des assifs très abondants qui occupent tout le fond des vallées, par la présence des singes. Page 237

238 On aboutit ainsi à l'individualisation de 13 territoires homogènes du point de vue de leurs potentialités touristiques. Les bases de départ doivent être des zones d'information pour les longues randonnées. L'aménagement touristique du PNT suppose qu'une collaboration se mette en place entre les services administratifs des Eaux et Forêts et la Délégation Provinciale du Tourisme de Marrakech. En effet, le personnel des Eaux et Forêts n'a aucune formation en matière de tourisme. Or la présence de professionnels paraît indispensable pour que l'accueil des visiteurs dans le massif du Toubkal soit à la hauteur des espoirs que placent de nombreux opérateurs dans la relance du tourisme à Marrakech et sa région par le développement du tourisme de nature et de découverte. Le PNT n'est accessible que par un nombre restreint de passages ; il faudrait installer des "portes d'entrée", modestes infrastructures destinées à "visualiser" les limites du Parc. Les visiteurs franchissant ces "portes" feront psychologiquement la différence, adoptant des comportements plus respectueux de la nature. L'objectif de ces portes est également d'enregistrer et de contrôler les entrées dans le Parc, puis ultérieurement il sera d'établir des droits d'entrée. Un gardien sera établi au niveau de chaque entrée. La valorisation touristique du parc est étroitement dépendante de la qualité des accès de la zone. Un certain nombre d'accès sont donc à améliorer pour en faciliter l'usage. L'aménagement des sentiers, à entretenir, à restaurer ou à ouvrir, est un élément de négociation entre la direction du PNT et la population. Il faut aussi aménager de très simples aires de repos ; en effet, l'altitude élevée du site, la raideur des pentes rencontrées et le manque de préparation physique de nombreux visiteurs occasionnels rendent ces aires indispensables. Ces aires ne doivent pas devenir des lieux de bivouac, ni d'installation d'une quelconque infrastructure d'accueil. Il doit simplement s'agir de sites discrets sur lesquels quelques rochers auront été déplacés de façon à devenir des bancs sommaires, tournés vers les principaux points de vue. Ces aires doivent être trop petites et inconfortables pour que le visiteur puisse d'y envisager le pic-nique. La signalétique du PNT doit s'harmoniser avec celle des autres parcs nationaux du Maroc. Une étude générale doit être menée afin de définir la ligne directrice de ce programme à l'échelle nationale. Les niveaux de difficultés des itinéraires du Parc doivent être clairement indiqués, ne serait-ce que pour dégager le Parc de toute responsabilité en cas d'accident. Il est nécessaire de mettre en place un système d'information permanente entre les guides et l'administration du Parc. Les guides devront être tenus informés en permanence sur toutes les évolutions en matière d'aménagement touchant les zones où ils travaillent LE PARC DU HAUT ATLAS ORIENTAL Dans le Parc du Haut Atlas Oriental, on ne peut arriver à "fixer" un public qu en développant un programme infrastructurel important. En effet, vu l'isolement actuel Page 238

239 de la région, les touristes ne fréquentant aujourd'hui (et uniquement sous forme de passage rapide) que les périphéries de ce parc. Le Parc aura besoin d'un lieu qui soit destiné à l'accueil et l'information des visiteurs, de type "Maison du Parc". Afin de capter le plus important flux touristique qui passe en périphérie occidentale du parc, cette "Maison du Parc" doit être construite à Imilchil. Un relais de la Maison du Parc pourra être installé à Tirrhist, sur le site de la Maison forestière. Il s'agira de reconstruire et d'aménager l'ancien poste, sous la forme d'un centre d'accueil des visiteurs, en complément de l'offre déjà disponible à Imilchil. Le relais de Tirrhist sera la plaque tournante des itinéraires parcourant le Parc, et devrait ainsi offrir des services adaptés aux besoins des randonneurs : base de guides-accompagnateurs et de muletiers, cartes, petit ravitaillement, hébergement, itinéraires, documentation sur les milieux traversés, etc. Un hébergement pour les visiteurs pourra être proposé sous la forme de quelques chambres dans le relais et sous la forme d'un bivouac aménagé pour les randonneurs. Le point fort du Relais est la proximité immédiate de la Réserve des Mouflons du Fazaz. En effet, la maison forestière de Tirrhist a une vue très belle sur le flanc Ouest du Jbel Fazaz d'où des observations très nettes de mouflons sont possibles dans de très bonnes conditions et quasi quotidiennement. Ce Relais pourrait ainsi abriter un Eco-musée du Mouflon présentant une exposition permanente sur cet animal et le milieu naturel où il vit. Il est possible d adjoindre à cette thématique, celle relevant du caractère historique des lieux du Parc avec évocation des années de conflits dont ce territoire fut l'objet et des grandes batailles qui restent encore très vivantes dans la mémoire locale. Le centre administratif des Eaux et Forêts de Tounfite pourrait servir de base d'appui pour une Maison de la Forêt créée dans le cadre du Parc. Il s'agirait d'un lieu ouvert au public, qui servirait de vitrine pour cette administration qui aurait ainsi l'opportunité de mieux faire comprendre ses rôles et ses actions. Le développement d'un tourisme de proximité, avec mise à contribution des habitants est sans nul doute la formule d'exploitation touristique la plus valorisante pour la région et la plus intéressante pour le PNHAO. Le parc doit donc entreprendre une politique systématique de promotion de ce type de tourisme. Cette politique passera par un appui direct et par la mise en place d'un encadrement de l'activité qui puisse en assurer la qualité et la fiabilité. L'hébergement chez l'habitant est une formule qui peut intéresser de nombreux randonneurs, tout en offrant une possibilité de revenus supplémentaires dans les douars. Cet hébergement peut se réaliser selon des modalités variables selon le nombre de visiteurs prévus. Mais certaines pratiques du tout-terrain ne sont pas compatibles avec les objectifs du Parc. Il est fortement recommandé que toute circulation qui privilégie l'aspect sportif, la vitesse, la technique automobile, au détriment de la découverte du milieu naturel Page 239

240 et humain ne soit pas favorisée dans tout le territoire du Parc et même si possible interdite sur l'axe central. Par contre, le Parc du HAO se doit de proposer un schéma détaillé de randonnée pédestre sur l'ensemble de son territoire en cohérence avec l'ensemble de ses activités. Il est important par ailleurs de développer une composante équestre qui pourrait offrir une qualité de prestation tout à fait exceptionnelle dans ce milieu de hauts plateaux. Une telle activité exige une organisation très méticuleuse, qui sera conditionnée par le bon développement des activités du parc. Tounfite étant dépourvue d'infrastructure hôtelière, la construction d'une auberge en ce site très proche, placé en pleine nature, constituerait un acquis appréciable pour le développement du tourisme via cette bourgade. Le développement du Parc du Haut Atlas Oriental va entraîner un besoin de guides formés aux conditions particulières de l'accompagnement dans une aire protégée LE PARC DE TALASSEMTANE Le site du parc de Talassemtane présente des potentialités importantes pour sa mise en valeur, dont : une forte densité de population autorisant des relais (repos, ravitaillement, etc.) fréquents auprès des villages, une tradition muletière ancienne permettant la mise à disposition pour les visiteurs potentiels d'un cheptel entraîné à même de les accompagner dans toutes les randonnées possibles. La province compte 55 à équins, les ânes étant en régression et les mulets en progression. une tradition de qualité dans l'accueil des visiteurs dans la ville de Chefchaouen, qui fait de cette ville un point de départ privilégié vers le Parc, avec une infrastructure hôtelière aux prestations diversifiées. la présence de plusieurs points d'intérêt variés en ville et dans ses alentours permettra la mise sur pied de programmes de visite touristique diversifiés : culture, artisanat, histoire, milieu naturel. Si le développement du tourisme balnéaire s'améliore (qualité des infrastructures et de l'accueil) sur la portion côtière de la Province, des circuits combinant mer et montagne pourraient être envisagés. Mais des contraintes importantes se font sentir : il n'existe aucun personnel compétent et professionnel pour l'accompagnement des visiteurs dans le milieu naturel. le produit "Nature Rifaine" est totalement absent des catalogues touristiques internationaux. l'accès au départ de randonnées est souvent rendu difficile par l'absence de routes et de pistes carrossables, il existe une défiance permanente entre les autorités et les populations locales qui ont une mentalité montagnarde basée sur l'autonomie. Tout projet, toute animation en milieu rural paraissant trop venir des autorités centrales peut risquer de paraître suspecte et d'être rejetée par les populations. Page 240

241 certaines zones connaissent une croissance de la culture du cannabis qui induit des revenus probablement plus importants que ceux que le tourisme pourrait générer. L'intéressement de certaines populations pour une prise en charge locale du tourisme pourra être difficile. Les projets-pilote pour le Parc de Talassemtane sont retracés dans le rapport séparé LE PARC D IFRANE Pour la mise à disposition du Parc d Ifrane au public des précautions doivent être prises avant d'équiper un site compte-tenu des impacts négatifs potentiels. Des aménagements visibles, tels que "portes d'entrée", "parc mésologique", "musée du mouton", sont proposés de manière à concrétiser le Parc sur le terrain, lui donner une réalité tangible aux yeux des visiteurs comme des usagers. A partir de ces "points d'attraction", il faudra prévoir des sentiers balisés (à pied, à dos de mulet, à cheval), et installer une signalétique rappelant régulièrement aux visiteurs leur présence dans le Parc. Il faudra aussi accepter d'ouvrir les zones de protection à l'écotourisme. Il n'existe pas en effet dans le Parc de secteurs si fragiles qu'ils ne puissent supporter un tourisme de découverte intelligent et bien maîtrisé. Les "portes" d'entrée ne seront que de modestes infrastructures destinées à "visualiser" les limites du PNIFR. Les visiteurs franchissant ces "portes" feront psychologiquement la différence, adoptant des comportements plus respectueux de la nature. L'objectif de ces portes est également d'enregistrer et de contrôler les entrées dans le Parc. Un gardien sera établi au niveau des entrées principales. La signalétique du Parc doit s'harmoniser avec celle des autres parcs du Maroc. Les principaux sentiers de randonnées pédestres, équestres et/ou muletiers doivent être balisés (indications de temps, panneaux indicateurs, orientation, principaux sites, marques de peinture). Le bois et la pierre serviront de support. L aménagement de sites Grand public inclut des préoccupations paysagères (points de vue multiples) et les composantes d'accueil et de sensibilisation du public (parkings, plans de circulation, redevances). Le coût du parking pourrait aller de la quasi gratuité pour des aires de stationnement très éloignées jusqu'à des montants volontairement très élevés (calculés sur une base horaire) pour les aires de stationnement situées au coeur des sites convoités. Un système de comptage en temps réel des véhicules entrant et sortant permettrait de bloquer certains accès à des aires de stationnement saturées, voire à l'ensemble du site. L'éloignement de certaines aires de stationnement pourrait être compensée par le tracé et l'aménagement de chemins piétons d'accès aux sites. Ces chemins seraient tracés avec un souci maximal de respect du milieu naturel, en évitant les zones les plus fragiles. Ils devraient être équipés de poubelles, de points de repos largement balisés et bornés de façon à éviter toute dispersion en zone fragile. Leur cheminement pourrait être aménagé de façon à préparer le visiteur à Page 241

242 son passage dans le Parc, en proposant des informations sur le milieu naturel traversé (panneaux sur la faune et la flore, géologie du karst, des volcans du Moyen Atlas, du Michlifène en particulier) et sur les obligations des visiteurs. Ce trajet serait ainsi perçu comme une promenade à part entière et non comme une simple servitude d'accès. Le site serait doté d'un zonage décrivant les densités de public maximales acceptables par le milieu naturel. Ce zonage inclurait les différentes activités déjà existantes sur le site (promenade, pic-nique, ski et luge en hiver, jeux de plein air, etc.). Des infrastructures d'accueil seraient construites et dimensionnées en fonction de ce zonage, y compris les mesures de protection (clôtures, barrières sur certains chemins). Enfin, le site devrait être doté d'un personnel permanent de conseil et de surveillance du public, muni d'un pouvoir de verbaliser. Les panneaux d'information aux points d'accès devraient être suffisamment clairs pour que les éventuels contrevenants ne le soient qu'en connaissance de cause. L aménagement de sites sur les abords routiers doit tenir compte des impératifs suivants. Le choix des sites à aménager doit répondre à la nécessité d accompagner les pratiques déjà existantes (arrêt en bord de route, en aménageant les sites actuellement utilisés par le public) et à celle de concentrer le public sur un nombre limité de sites, de façon à éviter la dispersion des véhicules en bord de route. Les colonies de vacances ne sont pleinement occupées que quelques mois de l'année, aussi bien en ville que sur des sites souvent remarquables (Kherzouza, amont d'aïn Leuh, etc.). Leurs ministères de tutelle pourraient établir des conventions de façon à mettre les moyens d'hébergement et le personnel à disposition des visiteurs pendant certaines périodes de l'année. L'administration des Eaux et Forêts, acteur principal, dispose d'infrastructures dont plusieurs intéresseront directement les visiteurs du Parc d'ifrane : maisons forestières, réseau de pistes forestières, lieux d'accueil du public (par exemple la station de pisciculture). L'Education nationale dispose également d'infrastructures pouvant servir d'hébergement pour des visiteurs (internats). Une collaboration permettrait de mettre en place des réseaux éducatifs sur la nature et l'environnement comprenant des possibilités d'hébergement et de restauration. L'Université Internationale d'ifrane dispose de dizaines de lits pour des étudiants et des enseignants de passage, qui pourraient constituer des hébergements possibles pour des visiteurs du Parc. D'autre part, l'université a des programmes d'enseignement et de recherche en relation avec le milieu naturel et humain, avec des objectifs de connaissance, de conservation et d'aménagement de ces milieux. Certains de ces programmes pourraient prévoir des actions orientées vers différents publics spécialisés (scientifiques, amateurs spécialisés) ou plus généralistes. L'Université pourrait également proposer des conférences, des expositions, dont les thèmes intéresseraient directement le Parc et jouer le rôle de base d'échanges avec d'autres centres universitaires et faire profiter ainsi le Maroc d'expériences issues d'horizons internationaux. Page 242

243 Il serait utile de relancer le Syndicat d'initiative d'ifrane, qui pourrait constituer l'infrastructure de départ d'une future "Maison du Parc" ; il pourrait aussi offrir une conception pour le développement d'une politique touristique dans la Province. Ce syndicat pourrait être intégré dans un réseau d'information et d'accueil du public sur la région d'ifrane LE SITE DE MERZOUGA Pour la valorisation du site de Merzouga, la concertation étroite entre les gestionnaires du SIBE, les opérateurs touristiques et les communes, doit permettre d'intégrer les nécessités de la protection dans le cadre général du développement de la région. Il faut réglementer l exploitation du site de manière rationnelle : une capacité de charge doit être définie, tout comme des couloirs d'accès précis, et une zone interdite aux véhicules délimitée tout autour de la daya comme dans une partie du secteur dunaire. Une charte d'exploitation pourrait être passée entre les exploitants (tour-opérators) et les autorités, qui fixe les contraintes (essentiellement en période de mise en eau pour la daya) et les charges (gardiennage local avec moyens adaptés). L'exploitation d'un tel site naturel devrait devenir payante grâce à la réalisation de quelques aménagements comme mirador d'observation avec panneaux d'information sur les espèces observables, poubelles et ramassage, lieu de bivouac, campements de tentes, point d'eau etc. D ailleurs, de tels aménagements permettraient de mieux canaliser le flux touristique, et de mieux le contrôler. EN CONCLUSION Le lancement du tourisme rural au Maroc se justifie totalement aujourd hui pour trois raisons principales : - le tourisme marocain a besoin de diversifier son offre pour rester compétitif dans le contexte international ultra concurrentiel - il existe une demande forte de ce type de tourisme de la part à la fois des étrangers et des nationaux, et cette demande ira croissante - ce peut être l une des principales composantes au rééquilibrage économique et social entre la ville et la campagne, entre des régions agricoles «riches» et des régions agricoles «pauvres». Page 243

244 Le Maroc a toutes les ressources nécessaires pour réussir dans ce domaine. Le succès d un tel lancement dépend en premier lieu de la volonté des autorités d en faire une véritable priorité nationale, c est à dire d y consacrer les moyens humains, logistiques, financiers, réglementaires, à la hauteur des besoins. Dans de nombreuses régions, les acteurs locaux sont déjà mobilisés. Des expériences plus ou moins réussies se déroulent. Il faut les stimuler, les fédérer et les professionnaliser. La création de l Agence de Développement du Tourisme Rural, ou de toute autre entité pouvant assumer les mêmes missions avec efficacité, serait à la fois la marque de cette volonté politique, et le moyen de démarrer effectivement ce lancement. Dans le même temps, il est urgent qu une concertation s établisse entre les Responsables du Tourisme et les Responsables des autres Administrations concernées par le tourisme rural, en particulier celles en charge des parcs et réserves, afin d élaborer et de mettre en œuvre un programme prioritaire de sauvegarde et de valorisation touristique du patrimoine naturel. Enfin, il faut évidemment que toutes les instances publiques et privées en charge du tourisme marocain, et leurs responsables, soient effectivement convaincus du bien fondé de cette nouvelle stratégie, et apportent chacunes leur pierre à l édifice. ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE D ENQUETE AUPRES DES TOURISTES ETRANGERS 1) Est ce que vous être en train d effectuer un séjour ou un circuit? Séjour / / Circuit / / 2) Avez vous circulé en dehors des villes visitées? OUI / / NON / / Page 244

245 3) Si «NON», pourquoi? 4) Si «OUI», où avez vous été? 5) Qui vos a suggéré d y aller? 6) Qu avez vous découvert et apprécié dans cette zonr (ces zones)? 7) Qu est ce que vous n avez pas apprécié lors de ce déplacement? 8) Est ce qu il y a des choses que vous auriez aimé découvrir et que vous n avez pas eu l occasion de voir? Lesquelles? 9) Quelles sont les activités que vous auriez aimé exercer et qui ne sont pas proposées en ville? 10) Si vous deviez explorer l arrière pays, quelles sont les exigences particulières que vous exprimeriez? Remerciements Page 245

246 ANNEXE 2 : STATUTS TYPE D ASSOCIATION DE PAYS D ACCUEIL TOURISTIQUE PROJET DE STATUT D ASSOCIATION DE PAYS PREAMBULE Le «Pays de.» constitue une entité géographique caractérisée par. L Association du Pays de. vise à rassembler toutes les personnes physiques et morales qui s intéressent et qui participent à l accueil, à l animation et à la promotion touristique du Pays. 1. OBJET ET COMPOSITION Article 1 : Sous le titre «PAYS DE.», il est constitué une Association régie par., affiliée à l Association Nationale des Pays Touristiques. Son action s étend sur le territoire des communes de :.. Le territoire du «Pays de..» peut être étendu sur demande à d autres communes, dont la candidature est soumise à ratification de l Assemblée Générale. L Association s interdit toute activité et toute discussion politique ou religieuse. Article 2 : L Association du «Pays de..» a pour but d étudier et de réaliser toutes mesures tendant à accroître l activité touristique dans le territoire des communes citées à l article 1. L Association assume les missions de stimulation et de coordination des interventions des divers partenaires du développement du tourisme local, d accueil et d information des touristes, d animation et de promotion touristique. Elle peut être consultée sur les projets d équipements touristiques collectifs. Il peut lui être confié la gestion d équipements ou d activités touristiques d intérêt général (bureau d accueil, système de réservation, guidage, etc.). Article 3 : L Association du «Pays de» a son siège à, Il peut être modifié par toute délibération du Conseil d Administration, sous réserve Page 246

247 qu il reste dans le périmètre des communes citées à l article 1. La durée de l Association est illimitée. Article 4 : L association se compose de membres qui concourent au développement des activités touristiques sur le territoire du Pays. Les membres se répartissent en : 1. membres d honneur désignés par l Assemblée Générale. Ils n ont que voix consultative. 2. membres bienfaiteurs, qui soutiennent les actions de l Association par des concours matériels ou financiers 3. membres actifs, qui participent directement à l accueil et à l animation touristique 4. représentants de collectivités publiques et privées locales, qui contribuent au développement de l action et de la promotion touristique sur le territoire du Pays. Le Gouverneur de la Province et le Délégué Régional au Tourisme sont membres de droit. Article 5 : La qualité de membre s acquiert par l adhésion et l acquittement d une cotisation annuelle. Les membres d honneur et les membres de droit sont dispensés de la cotisation annuelle. L adhésion doit être ratifiée par le Conseil d Administration. La qualité de membre se perd : a/ par démission b/ par non versement de la cotisation annuelle b/ par la radiation prononcée par le Conseil d Administration pour manquement grave ou répété aux règles de conduite adoptées par le Pays, le membre intéressé ayant été appelé à s exprimer devant le Conseil. 2. ADMINISTRATION ET FONCTIONNEMENT Article 6 : L Assemblée Générale se compose des membres indiqués à l article 4. Les collectivités sont représentées à l Assemblée Générale par un ou plusieurs de leurs membres, mais n ont chacune qu une seule voix délibérative. Le Président peut appeler à siéger avec voix consultative toute personnalité dont la présence lui paraît utile. Article 7 : Tous les membres à jour de leur cotisation ainsi que les membres de droit participent au vote, cette disposition n étant pas applicable aux membres d honneur et membres de droit dispensés de cotisation. Le vote par procuration est admis. Chaque membre de l Assemblée Générale ne peut détenir plus de deux pouvoirs. Article 8 : L Assemblée Générale se réunit au moins une fois par an et toutes les fois qu elle est convoquée par le Bureau ou sur demande écrite du tiers des membres dont elle se compose. Elle entend le compte-rendu moral, approuve les comptes de l exercice clos, établit le budget de l exercice à venir, étudie toutes les questions et projets régulièrement Page 247

248 inscrits à son ordre du jour et élit le Conseil d Administration. Le vote est à bulletin secret s il est demandé. Article 9 : Toute Assemblée Générale extraordinaire peut être convoquée sur l initiative du Bureau avec l accord du Conseil d Administration ou sur la demande écrite et signée du tiers de ses membres. Article 10 : Les convocations aux Assemblées Générales doivent être faites au moins quinze jours à l avance par plis individuels et/ou par voie d annonce de presse ou de radio locales. L annonce étant intervenue, la non réception d un avis individuel ne pourrait être cause de nullité de l Assemblée Générale. Article 11 : Toute proposition émanant d un membre et destinée à être soumise à l Assemblée ordinaire doit être adressée, par écrit, au Conseil d Administration, au moins 8 jours avant la date fixée pour cette assemblée. Article 12 : L Association est administrée par un Conseil d Administration composé : 1/ d Administrateurs élus pour 3 ans par l Assemblée Générale parmi les membres d honneur et membres bienfaiteurs 2/ d Administrateurs élus pour 3 ans par l Assemblée Générale parmi les membres actifs représentant les activités, professions et organismes, qui oeuvrent directement dans les activités touristiques sur le territoire du Pays. Ces deux catégories d administrateurs sont renouvelables par tiers chaque année. 3/ d Administrateurs représentants les Collectivités publiques locales, dont le Gouverneur de la Province ou son Représentant et le Délégué Régional au Tourisme ou son représentant Article 13 : Le Conseil peut appeler à participer à ses travaux avec voix consultative toute personnalité dont la présence lui paraît utile. Article 14 : Tout membre du Conseil absent à deux séances consécutives sans motif valable peut être déclaré démissionnaire par le Conseil, le membre concerné étant admis à présenter ses explications. Article 15 : En cas de vacance, par décès, démission ou exclusion, le Conseil pourvoit au remplacement sous ratification à la plus prochaine Assemblée Générale. Dans ce cas, le membre élu ne l est que pour la durée du mandat de celui qu il remplace. Article 16 : Le Conseil d Administration exerce les pouvoirs les plus étendus pour assurer le fonctionnement de l Association. Il fixe notamment le montant des cotisations annuelles. Page 248

249 Article 17 : Le Conseil d Administration se réunit au moins quatre fois par an sur convocation du Président et toutes les fois que le tiers de ses membres le décide. Article 18 : Le Conseil d Administration ne peut délibérer valablement que s il comporte plus de la moitié des membres présents ou représentés. Lorsque le quorum n est pas atteint, le Conseil se réunira dans la quinzaine, avec le même ordre du jour et délibérera quel que soit le nombre de membres présents. Le Bureau par contre ne peut être élu que par la réunion du Conseil d Administration comportant plus de la moitié des membres de celui-ci. Les membres du Conseil ne peuvent recevoir aucune rétribution en raison des fonctions qui leur sont confiées en cette qualité. Seuls les frais justifiés peuvent être remboursés. Le Conseil d Administration a la possibilité de proposer à l Assemblée Générale l adoption d un règlement intérieur. Article 19 : Le Conseil élit parmi ses membres, à bulletin secret et pour trois ans, un Bureau, au plus tard dans le mois qui suit l Assemblée Générale. Le Bureau est composé : 1/ d un Président 2/ d un Président Délégué, qui seconde le Président dans toutes ses fonctions et qui prépare la succession du Président lorsque son mandat arrive à échéance 3/ d un ou plusieurs Vice-Présidents auxquels certaines missions peuvent être déléguées 4/ d un Secrétaire 5/ d un Secrétaire adjoint 6/ d un Trésorier 7/ d un Trésorier adjoint Article 20 : Les membres du Bureau élevés au rang de membres d honneur siègent au Bureau avec voix consultative. Le Président représente l Association dans tous les actes de la vie civile. Article 21 : Les ressources de l Association se composent : 1/ des cotisations des membres 2/ des crédits de fonctionnement et des subventions accordées par les collectivités publiques et privées 3/ des dons et apports faits par les membres bienfaiteurs 3/ des ressources de toute nature décidées par le Conseil d Administration dans le cadre des présents statuts L Assemblée Générale désigne un ou plusieurs contrôleurs financiers dont le rapport doit être entendu par l Assemblée Générale, après celui du Trésorier. Article 22 : Le Conseil d Administration qui aura négligé de convoquer l Assemblée Générale annuelle ou statutaire sera réputé ipso facto démissionnaire, et dans un délai de trois Page 249

250 mois suivant la date à laquelle l Assemblée Générale ordinaire aurait dû être tenue, une Assemblée Générale sera convoquée à la diligence de tout membre de l Association ou du Délégué Régional du Tourisme, afin de procéder à l élection d un nouveau Conseil. 3. MODIFICATION DES STATUTS ET DISSOLUTION Article 23 : Les statuts ne peuvent être modifiés que sur la proposition du Conseil d Administration ou du dixième au moins des membres dont se compose l Assemblée générale extraordinaire. Cette dernière proposition doit être adressée par écrit au Conseil d Administration au moins huit jours avant la séance. L Assemblée, pour délibérer valablement, doit se composer du quart au moins des membres en exercice. Si cette proportion n est pas atteinte, l Assemblée est convoquée de nouveau avec quinze jours d intervalle au moins, et cette fois peut délibérer quel que soit le nombre des membres présents. Dans tous les cas, les statuts ne peuvent être modifiés qu à la majorité égale aux deux tiers des membres présents. Article 24 : L Assemblée générale extraordinaire appelée à se prononcer sur la dissolution de l Association, convoquée spécialement à cet effet, doit comprendre au moins la moitié plus un des membres en exercice. Si cette proportion n est pas atteinte, l Assemblée est convoquée de nouveau avec quinze jours d intervalle au moins, et cette fois peut valablement délibérer quel que soit le nombre de membres présents. L Assemblée générale appelée à prononcer la dissolution ne peut valablement se tenir qu en présence du Délégué Régional du Tourisme. Article 25 : En cas de dissolution, l Assemblée générale extraordinaire désigne un ou plusieurs contrôleurs financiers chargés de la liquidation des biens de l Association. Elle attribue l actif net à une ou plusieurs associations de tourisme d intérêt local. Page 250

251 ASSOCIATION DU PAYS DE REGLEMENT INTERIEUR Le présent règlement intérieur a pour but de fixer les règles concernant l adhésion et le mode de fonctionnement de l Association du «Pays de». Il peut être modifié par le Conseil d Administration : - sur proposition du bureau - sur demande écrite de la moitié au moins du Conseil d Administration Toute modification doit être ratifiée par l Assemblée générale. 1. ADHESION, PARTICIPATION ET RADIATION L adhésion à l Association du «Pays de..» est en principe réservée aux agents domiciliés ou agissant directement dans le territoire du Pays. Elle concerne tous les acteurs du tourisme proprement dit, mais aussi tous ceux qui participent activement à l accueil et à l animation touristique quelque soit leur domaine d activité. Les membres reconnaissent les caractéristiques du Pays telles qu elles sont décrites au préambule des statuts. Cette reconnaissance les autorise à faire état de leur adhésion au «Pays de» et à utiliser les logos et autres signalétiques convenus par l Association. Cette utilisation est strictement limitée aux activités justifiant l adhésion à l Association. Les membres de l Association se doivent de participer activement à la promotion touristique du Pays, à son animation, à l accueil des visiteurs. Ils s obligent à appliquer et à respecter tous les conseils et toutes les directives qui sont adoptés ou qui seront adoptés dans le futur par l Association. Ils s engagent à coopérer avec les autres membres de l Association dans toutes les actions qui seront engagées par elle. Le non-respect répété ou durable des directives adoptées par l Association, l utilisation des logos et autres signes de reconnaissance pour des activités non liées à l objet de l Association, sont des cas de radiation de l Association conformément à l article 5 des statuts. 2. COMPOSITION DU CONSEIL D ADMINISTRATION Page 251

252 Le Conseil d Administration se compose de. administrateurs au moins avec droit de vote. Il peut faire appel à des conseillers techniques. Le Conseil d Administration doit tendre à représenter les différentes catégories d agents actifs dans l accueil et l animation touristique. 2.1 Membres de droit Les membres de droit sont : - le Gouverneur de la Province ou son Représentant - le Délégué Régional au Tourisme ou son Représentant 2.2 Membres actifs élus Ils sont élus par l Assemblée Générale parmi les membres actifs de l Association après avoir fait acte de candidature par écrit au Président au moins huit jours avant la date de l Assemblée Générale. Outre toutes personnes motivées par le développement du tourisme dans le Pays, le Conseil d Administration s efforcera de comprendre en son sein des représentants des professions de l hébergement touristique et de la restauration, des propriétaires de sites touristiques ou des prestataires touristiques, du monde et du tourisme rural, du commerce et de l artisanat, etc. 2.3 membres actifs associés Le Conseil d Administration peut associer à ses travaux toute personne morale dont la compétence et l activité se révèlent complémentaires des objectifs de l Association. 3. COMMISSIONS DE TRAVAIL Des commissions de travail peuvent être crées à la demande du Bureau ou du Conseil d Administration. Leur nombre n est pas limité. Elles peuvent avoir un caractère permanent ou temporaire (lié à une opération ponctuelle). Elles sont composées d administrateurs et éventuellement de conseillers techniques. Chaque commission est dirigée par un membre du Bureau ou du Conseil d Administration. Le Président et le Secrétaire Général peuvent assister à toutes les commissions. Chaque commission se réunit aussi souvent qu il est nécessaire, à l initiative de son Président ou sur demande du Bureau. A l issue de chaque réunion, un compte-rendu est fait avec copie au Président de l Association de manière à soumettre les travaux de la commission à l approbation du Bureau ou du Conseil le plus proche. Chaque commission, lors de l Assemblée Générale, présentera un rapport annuel d activités sur ses travaux. 4. LE BUREAU Page 252

253 Le Bureau se réunit mensuellement ou à l initiative du Président. 4.1 Le Président a/ le Président est obligatoirement choisi parmi les membres actifs b/ il préside les réunions, fait partie de droit des diverses commissions. Il transmet et veille à la bonne exécution des décisions du Bureau et du Conseil. c/ sur le plan financier, le Président engage les dépenses avec l accord du Bureau, ou de la commission des finances si elle existe, pour les frais normaux et réguliers. Le Bureau est souverain pour tous engagements dans le cadre du budget prévisionnel. Toutes dépenses non inscrites, ou toutes modifications entraînant un déséquilibre du budget prévisionnel, devront faire l objet d une délibération du Conseil d Administration. d/ le Conseil d Administration renouvelle le mandat du Président chaque année, comme celui des membres du Bureau. 4.2 Les autres membres du Bureau a/ le Président délégué remplace le Président quand celui-ci est empêché b/ les Vice Présidents se voient confier des tâches spécifiques. Ils président les commissions créées à cet effet. c/ le Secrétaire Général tient à jour le registre des membres de l Association. Il administre l Association. Il dirige le personnel. Il rédige ou supervise la rédaction des compte-rendus de réunions du Bureau, du Conseil et des Assemblées. Il reçoit les compte-rendus des travaux des commissions. Il supervise le classement des archives, procès-verbaux et autres documents officiels. d/ Le Trésorier, en accord avec le Président, contrôle en permanence les livres de toute nature, les factures, et reçoit délégation du Président pour la signature des chèques et de tous actes financiers de l Association. Il établit les différents éléments financiers à présenter au Bureau, au Conseil et à l Assemblée. 5. PERSONNEL ET DIRECTION L Association peut décider d engager du personnel permanent ou temporaire. Toute embauche est soumise à l accord préalable du Bureau., tant sur la création du poste que sur le recrutement de la personne appelée à occuper le poste. Dans le cas où les activités de l Association l amèneraient à recruter un directeur, les fonctions de celui-ci, les délégations de pouvoir qui lui seraient consenties, l identité de la personne embauchée, devront être préalablement approuvées par le Conseil. Page 253

254 ANNEXE 3 : EXEMPLES DE SIGNALETIQUE MODELES DE PANNEAUX D INFORMATION Page 254

255 Page 255

256 Page 256

257 MODELES DE PICTOGRAMMES Extrait de «Charte de balisage» - FFRP 1995 Page 257

258 Page 258

259 MODELE DE CHARTRE DE BALISAGE (Extrait de la Chartre de la F.F.R.P., 1995.) Page 259

260 Page 260

261 Page 261

Compte rendu de la journée technique du mardi 23 septembre organisée par ODIT France à la Maison du Tourisme 75014 Paris

Compte rendu de la journée technique du mardi 23 septembre organisée par ODIT France à la Maison du Tourisme 75014 Paris Compte rendu de la journée technique du mardi 23 septembre organisée par ODIT France à la Maison du Tourisme 75014 Paris Thème : Commercialiser la campagne : les questions de base posées aux territoires

Plus en détail

La zone d intervention actuelle du programme, correspond au territoire de la province d Errachidia.

La zone d intervention actuelle du programme, correspond au territoire de la province d Errachidia. ROYAUME DU MAROC PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DURABLE DES OASIS DU TAFILALET APPEL D OFFRES POUR LE RECRUTEMENT D'UNE AGENCE DE COMMUNICATION Août 2009 1. Contexte et objectif; Le Programme de

Plus en détail

DISPOSITIF DE L ANPME POUR L APPUI À LA JEUNE ET LA PETITE ENTREPRISE

DISPOSITIF DE L ANPME POUR L APPUI À LA JEUNE ET LA PETITE ENTREPRISE DISPOSITIF DE L ANPME POUR L APPUI À LA JEUNE ET LA PETITE ENTREPRISE 2 3 f é v r i e r 2 0 1 1 B o u t a i n a I s m a i l i i d r i s s i Coordinatrice du projet soutien à l entreprise Agence Nationale

Plus en détail

Charte du tourisme durable

Charte du tourisme durable Annexes Charte du tourisme durable Annexe 1 Les participants de la Conférence mondiale du Tourisme durable, réunis à Lanzarote, îles Canaries, Espagne, les 27 et 28 avril 1995, Conscients que le tourisme

Plus en détail

Saida KACHI. Encadrant.uni : Mr A. IDELHAJ. Présenté par: Fidae EL BOURAISSI

Saida KACHI. Encadrant.uni : Mr A. IDELHAJ. Présenté par: Fidae EL BOURAISSI Mémoire microproject touristique professionnel: La valorisation des produits agricoles territoriaux et la création d un nouveau produit touristique «cas de création d un Restaurant Bio» Encadrant.uni :

Plus en détail

Les avantages de la charte de l investissement

Les avantages de la charte de l investissement Les avantages de la charte de l investissement La charte de l investissement a pour objectif de fixer l action de l Etat en matière de promotion des investissements pour les dix années à venir. Elle remplace

Plus en détail

Vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social du territoire

Vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social du territoire Vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social du territoire PROJET D ÉNONCÉ DE VISION STRATÉGIQUE OCTOBRE 2014 TABLE DES MATIÈRES POURQUOI UN ÉNONCÉ DE VISION STRATÉGIQUE?...

Plus en détail

FICHE RESUME DE L ETUDE DU SECTEUR DU TOURISME 2011

FICHE RESUME DE L ETUDE DU SECTEUR DU TOURISME 2011 FICHE RESUME DE L ETUDE DU SECTEUR DU TOURISME 2011 21 Beatriz Cerezo Monje Rosalva Espino Ramírez Cristina Silvera Roig 1. INTRODUCTION Principales fuentes de energías renovables actualmente en Marruecos

Plus en détail

DORDOGNE-PERIGORD. Le label d excellence

DORDOGNE-PERIGORD. Le label d excellence DORDOGNE-PERIGORD Le label d excellence Les Gîtes de France, c est la force d un réseau bien établi et bien structure, qui oeuvre depuis 55 ans au service des propriétaires et des clients : Premier réseau

Plus en détail

Après examen par le conseil des ministres, réuni le 15 chaoual 1413 (7 avril 1993),

Après examen par le conseil des ministres, réuni le 15 chaoual 1413 (7 avril 1993), Décret n 2-93-66 du 14 rebia II 1414 pris en application de la loi n 016-89 relative à l'exercice de la profession d'architecte et à l'institution de l'ordre national des architectes (B.O. 20 octobre 1993).

Plus en détail

LA FINANCIÈRE AGRICOLE DU QUÉBEC PLAN D ACTION DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2013-2015

LA FINANCIÈRE AGRICOLE DU QUÉBEC PLAN D ACTION DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2013-2015 LA FINANCIÈRE AGRICOLE DU QUÉBEC PLAN D ACTION DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2013-2015 Table des matières Message du président-directeur général 3 Orientation gouvernementale 1 : Informer, sensibiliser, éduquer,

Plus en détail

QUIMBAYA TOURS, UNE AGENCE RECEPTIVE A DIMENSION INTERNATIONALE EN QUETE D UNE CLIENTELE NOUVELLE

QUIMBAYA TOURS, UNE AGENCE RECEPTIVE A DIMENSION INTERNATIONALE EN QUETE D UNE CLIENTELE NOUVELLE QUIMBAYA TOURS, UNE AGENCE RECEPTIVE A DIMENSION INTERNATIONALE EN QUETE D UNE CLIENTELE NOUVELLE Catarina Pascoal Equipe M Himali Patabendi 2013-2014 Sandrine Tan TABLE DES MATIERES I - Quimbaya Tours

Plus en détail

SOLUTIONS ENERGETIQUES. professionnelles

SOLUTIONS ENERGETIQUES. professionnelles SOLUTIONS ENERGETIQUES professionnelles Afriquia Gaz Sommaire L énergie d un leader 5 6 8 11 14 15 21 22 Afriquia Gaz, un leader gazier tourné vers l avenir Chiffres clés Une offre complète de produits

Plus en détail

GUIDE DE FINANCEMENT DU FONDS D EQUIPEMENT COMMUNAL ELIGIBILITÉ AU FINANCEMENT MOBILISATION DU FINANCEMENT MISE EN PLACE DU FINANCEMENT QUI CONTACTER?

GUIDE DE FINANCEMENT DU FONDS D EQUIPEMENT COMMUNAL ELIGIBILITÉ AU FINANCEMENT MOBILISATION DU FINANCEMENT MISE EN PLACE DU FINANCEMENT QUI CONTACTER? Royaume du Maroc GUIDE DE FINANCEMENT DU FONDS D EQUIPEMENT COMMUNAL ELIGIBILITÉ AU FINANCEMENT MOBILISATION DU FINANCEMENT MISE EN PLACE DU FINANCEMENT QUI CONTACTER? Publication du Fonds d'equipement

Plus en détail

JURA & TROIS-LACS CONCEPT TOURISTIQUE GLOBAL MASTERPLAN - CONDENSÉ DOCUMENT POUR CONSULTATION DÉCEMBRE 2013

JURA & TROIS-LACS CONCEPT TOURISTIQUE GLOBAL MASTERPLAN - CONDENSÉ DOCUMENT POUR CONSULTATION DÉCEMBRE 2013 JURA & TROIS-LACS CONCEPT TOURISTIQUE GLOBAL MASTERPLAN - CONDENSÉ DOCUMENT POUR CONSULTATION DÉCEMBRE 2013 1 1. INTRODUCTION Pourquoi un Masterplan et pour quoi faire? Créée en 2011, la destination Jura

Plus en détail

FONDS D INVESTISSEMENT CLIMATIQUES

FONDS D INVESTISSEMENT CLIMATIQUES FONDS D INVESTISSEMENT CLIMATIQUES CRITÈRES DE SÉLECTION DES PROGRAMMES PILOTES NATIONAUX ET RÉGIONAUX AU TITRE DU PROGRAMME D INVESTISSEMENT FORESTIER I. CADRE GÉNÉRAL 1. On s accorde de plus en plus

Plus en détail

LES PROGRAMMES D APPUI A LA COMPETITIVITE DES PME. Hanane SADEQ

LES PROGRAMMES D APPUI A LA COMPETITIVITE DES PME. Hanane SADEQ LES PROGRAMMES D APPUI A LA COMPETITIVITE DES PME Hanane SADEQ Date: 25-9-2013 Sommaire L APPUI AUX PME: AU CŒUR DES DIFFÉRENTES STRATÉGIES SECTORIELLES LES PROGRAMMES D APPUI A LA PME CONSISTANCE ET OBJECTIFS

Plus en détail

La diversification agricole en Camargue

La diversification agricole en Camargue La diversification agricole en Camargue Agritourisme, circuits-courts et démarche qualité Capucine SER, chargée de mission tourisme durable au Parc naturel régional de Camargue Contexte, définition et

Plus en détail

LA FONDATION: MISSION ET VISION

LA FONDATION: MISSION ET VISION Premier symposium régional sur la pêche artisanale en Méditerranée et en mer Noire Gestion durable de la pêche artisanale: Actions menées par la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l'environnement

Plus en détail

APPEL A PROJETS «ITINERAIRES DE DECOUVERTE DANS LE VIGNOBLE ALSACIEN»

APPEL A PROJETS «ITINERAIRES DE DECOUVERTE DANS LE VIGNOBLE ALSACIEN» APPEL A PROJETS «ITINERAIRES DE DECOUVERTE DANS LE VIGNOBLE ALSACIEN» La création d itinéraires thématiques qui permettent, sous une forme renouvelée, la découverte du vignoble alsacien et apportent une

Plus en détail

Promulgue la loi dont la teneur suit : TITRE I

Promulgue la loi dont la teneur suit : TITRE I Loi n 98-11 du 29 Rabie Ethani 1419 correspondant au 22 août 1998 portant loi d Orientation et de Programme à Projection Quinquennale sur la Recherche Scientifique et le Développement Technologique 1998-2002

Plus en détail

FORMATION D EXPERTS REGIONAUX POUR UNE GESTION DURABLE DES FORETS DU BASSIN DU CONGO

FORMATION D EXPERTS REGIONAUX POUR UNE GESTION DURABLE DES FORETS DU BASSIN DU CONGO ANNEE UNIVERSITAIRE 2005-2006 FORMATION D EXPERTS REGIONAUX POUR UNE GESTION DURABLE DES FORETS DU BASSIN DU CONGO Informations générales, conditions d admission, frais de participation et dossier de candidature.

Plus en détail

QuickTime et un décompresseur sont requis pour visionner cette image. ETUDE DE CLIENTELE TOURISTIQUE DU LIMOUSIN. 7 avril 2009

QuickTime et un décompresseur sont requis pour visionner cette image. ETUDE DE CLIENTELE TOURISTIQUE DU LIMOUSIN. 7 avril 2009 ETUDE DE CLIENTELE TOURISTIQUE DU LIMOUSIN 7 avril 2009 Objectifs de l enquête Définir les caractéristiques des clientèles touristiques du Limousin : motivations, profils et comportements Mesurer leur

Plus en détail

Note de contexte relative aux propositions de modifications du plan de développement Programme Leader Terres Romanes en Pays Catalan

Note de contexte relative aux propositions de modifications du plan de développement Programme Leader Terres Romanes en Pays Catalan Note de contexte relative aux propositions de modifications du plan de développement Programme Leader Terres Romanes en Pays Catalan Terres Romanes en Pays Catalan est porteur, en partenariat avec le Pnr

Plus en détail

Raquette à neige. Normes d équipement des espaces, sites et itinéraires. Adopté en comité directeur le 24 mai 2003. Norme d équipement

Raquette à neige. Normes d équipement des espaces, sites et itinéraires. Adopté en comité directeur le 24 mai 2003. Norme d équipement Raquette à neige Normes d équipement des espaces, sites et itinéraires Adopté en comité directeur le 24 mai 2003 Norme d équipement Sommaire 1 OBJET DE CETTE NORME...3 1.1 FEDERATION FRANÇAISE DE LA MONTAGNE

Plus en détail

Le système d accréditation n est pas un système basé sur la conformité à la. de ce fait, il se différencie

Le système d accréditation n est pas un système basé sur la conformité à la. de ce fait, il se différencie Système d accreditation des organismes de formation Origine, objectifs et méthodologie du système d accréditation Carlos Capela Coordinateur du projet INOFOR - Institut pour l innovation dans la formation

Plus en détail

Conception d un CD interactif : simulation d une sortie en écologie végétale

Conception d un CD interactif : simulation d une sortie en écologie végétale Conception d un CD interactif : simulation d une sortie en écologie végétale A. El Ghorfi *, M. Boulanouar *, M. Cheggour*, N. Zahid ** * Département de biologie, ENS Marrakech ** Département d informatique,

Plus en détail

La Charte. forestière. du Pilat. Un engagement collectif pour une gestion durable de la forêt

La Charte. forestière. du Pilat. Un engagement collectif pour une gestion durable de la forêt La Charte forestière du Pilat Un engagement collectif pour une gestion durable de la forêt Réalisation Jecom - RCS 493 898 043 - Avril 2011 - Imprimé sur papier issues de forêts françaises et belges gérées

Plus en détail

NOR : DEV O 08 1 5 9 0 7 C

NOR : DEV O 08 1 5 9 0 7 C REPUBLIQUE FRANCAISE MINISTERE DE L ECOLOGIE, DE L ENERGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DIRECTION DE L'EAU Sous-Direction de l'action territoriale, De la directive cadre

Plus en détail

son offre Executive Education

son offre Executive Education Destinée aux cadres supérieurs, dirigeants d entreprises et entrepreneurs menée en partenariat avec CentraleSupélecParis Lancée en Octobre 2015 Casablanca, le 2 juin 2015 L Ecole Centrale Casablanca annonce

Plus en détail

ETUDE DE LA CARTE DU TOURISME CULTUREL ET NATUREL. Sami GHARBI Architecte Général Directeur du Patrimoine et de l Environnement

ETUDE DE LA CARTE DU TOURISME CULTUREL ET NATUREL. Sami GHARBI Architecte Général Directeur du Patrimoine et de l Environnement ETUDE DE LA CARTE DU TOURISME CULTUREL ET NATUREL Sami GHARBI Architecte Général Directeur du Patrimoine et de l Environnement SOMMAIRE 1. CONTEXTE DE L ETUDE 2. OBJECTIFS DE L ETUDE 3. CONSISTANCE DE

Plus en détail

DE LA STRATEGIE LEADER. Appel d offres Novembre 2014

DE LA STRATEGIE LEADER. Appel d offres Novembre 2014 CAHIER DES CHARGES ACCOMPAGNEMENT A LA DEFINITION DE LA STRATEGIE LEADER DU PNR DE LA BRENNE Appel d offres Novembre 2014 Parc naturel régional de la Brenne Maison du Parc Le Bouchet - 36300 ROSNAY 02

Plus en détail

«PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES» TÉMOIGNAGES

«PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES» TÉMOIGNAGES BACHELOR «PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES» TÉMOIGNAGES Roger HAUPT senior manager communication services à RUAG Defence, Aigle > MÉTIER / Venant de la technique, je voulais élargir ma palette de compétences.

Plus en détail

Compagnie Méditerranéenne d Analyse et d Intelligence Stratégique

Compagnie Méditerranéenne d Analyse et d Intelligence Stratégique Compagnie Méditerranéenne d Analyse et d Intelligence Stratégique CMAIS - L intelligence au service de l informa on Veille Conseil Stratégie E-Réputaon Communicaon Geson des risques www.cmais-strat.com

Plus en détail

29 mars 2012. Support de correction : Grille d évaluation. Observations générales relatives à l évaluation des copies

29 mars 2012. Support de correction : Grille d évaluation. Observations générales relatives à l évaluation des copies 51 ème Concours National de la Commercialisation 29 mars 2012 Support de correction : Grille d évaluation Observations générales relatives à l évaluation des copies Le sujet du concours 2012 porte sur

Plus en détail

Atelier : Numérique et Œnotourisme en Aquitaine. Document de cadrage pour la réunion du 7 mars 2012

Atelier : Numérique et Œnotourisme en Aquitaine. Document de cadrage pour la réunion du 7 mars 2012 Atelier : Numérique et Œnotourisme en Aquitaine Document de cadrage pour la réunion du 7 mars 2012 Ce document de travail rassemble quelques chiffres-clés et éléments de cadrage pour les participants aux

Plus en détail

SOMMAIRE. 2/ Phase de travaux et de lancement

SOMMAIRE. 2/ Phase de travaux et de lancement SOMMAIRE Tout projet doit être mûrement réfléchi pour juger de sa pertinence, de sa faisabilité et des enjeux économiques qui en résultent, de ses coûts et finalement de sa rentabilité. La constitution

Plus en détail

544190-TEMPUS-1-2013-1-MA-TEMPUS-SMGR

544190-TEMPUS-1-2013-1-MA-TEMPUS-SMGR Projet Tempus Go-Univ 544190-TEMPUS-1-2013-1-MA-TEMPUS-SMGR Renforcement de la GOuvernance dans les UNIVersités marocaines à travers la mise en œuvre du Code Marocain de bonnes pratiques de gouvernance

Plus en détail

Enjeux environnementaux prioritaires des forêts de Poitou-Charentes

Enjeux environnementaux prioritaires des forêts de Poitou-Charentes Annexe 3 Enjeux environnementaux prioritaires des forêts de Poitou-Charentes Cette annexe présente les enjeux environnementaux ayant été définis comme prioritaires en Poitou-Charentes. Une série de cartes

Plus en détail

Ecoles Supérieures de Technologie (EST) Les EST. Les EST sont des établissements supérieurs public. Diplôme préparé : D.U.T

Ecoles Supérieures de Technologie (EST) Les EST. Les EST sont des établissements supérieurs public. Diplôme préparé : D.U.T Ecoles Supérieures de Technologie (EST) Les EST sont des établissements supérieurs public Ministère de Tutelle : Ministère de l'éducation Nationale de l'enseignement Supérieur de la Formation des Cadres

Plus en détail

Agriculture paysanne durable: innovations et meilleures pratiques aux fins de transposition et de reproduction à plus grande échelle

Agriculture paysanne durable: innovations et meilleures pratiques aux fins de transposition et de reproduction à plus grande échelle Méthodes innovantes d amélioration sylvo-pastorale: Le cas du projet de lutte participative contre la désertification et de réduction de la pauvreté dans les écosystèmes arides et semi-arides des hauts

Plus en détail

Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique

Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique Conception, rédaction, réalisation : Parménion/RFF - Crédit photos : Biotope, CREN Poitou-Charentes, Ecosphère, RFF Impression

Plus en détail

Typologie des séjours en Bourgogne en 2007 Suivi de la Demande Touristique 2007

Typologie des séjours en Bourgogne en 2007 Suivi de la Demande Touristique 2007 Typologie des séjours en Bourgogne en 2007 Suivi de la Demande Touristique 2007 1 Sommaire 1. Objectif et méthode p. 3 2. Données de cadrage : les séjours en Bourgogne en 2007, Suivi de la Demande Touristique

Plus en détail

MESURES D ACCOMPAGNEMENT

MESURES D ACCOMPAGNEMENT LIVRET VI MESURES D ACCOMPAGNEMENT DE LA MISE EN ŒUVRE DU SCOT ET SUIVI DE L ANALYSE DE LA SITUATION 127 Sommaire I DES MESURES D ACCOMPAGNEMENT DE LA MISE EN ŒUVRE DU SCOT page 126 HABITAT EQUIPEMENTS

Plus en détail

Améliorer l organisation et la communication interne à l office de tourisme

Améliorer l organisation et la communication interne à l office de tourisme Les engagements La qualité est devenue une priorité de l'ensemble des acteurs du tourisme ainsi que de l Etat qui s engagent dans différents processus de qualité pour améliorer l'image de la France auprès

Plus en détail

(BO N 4181 DU 16.12. 1992) (BO N 4259 DU 15.6. 1994) (BO N 4482 DU 15.05. 1997) Dispositions générales. Article premier

(BO N 4181 DU 16.12. 1992) (BO N 4259 DU 15.6. 1994) (BO N 4482 DU 15.05. 1997) Dispositions générales. Article premier Loi n 13-89 relative au commerce extérieur promulguée par le dahir n 1-91-261 du 13 joumada I 1413 (9 novembre 1992), telle quelle a été modifiée et complétée par la loi n 37-93 promulguée par le dahir

Plus en détail

Observations sur l avant-projet de loi, Loi sur l aménagement durable du territoire et l urbanisme

Observations sur l avant-projet de loi, Loi sur l aménagement durable du territoire et l urbanisme Observations sur l avant-projet de loi, Loi sur l aménagement durable du territoire et l urbanisme Déposé à la Commission de l aménagement du territoire de l Assemblée nationale du Québec Dans le cadre

Plus en détail

Pays Rhin-Vignoble -Grand Ballon

Pays Rhin-Vignoble -Grand Ballon Pays Rhin-Vignoble -Grand Ballon Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE) Réunion commission EauBiodiversité-Déchets 22 janvier 2015 DGALN - Direction de l'eau et de la Biodiversité 1 Ordre du jour

Plus en détail

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE Exploiter le Potentiel de la Science, de la Technologie et de l Innovation dans les chaînes Agro-alimentaires en Afrique : Créer emplois et richesse

Plus en détail

GUIDE DU PARTENAIRE DE L OFFICE DE TOURISME

GUIDE DU PARTENAIRE DE L OFFICE DE TOURISME GUIDE DU PARTENAIRE DE L OFFICE DE TOURISME POURQUOI DEVENIR PARTENAIRE DE VOTRE OFFICE DE TOURISME? L Office de Tourisme est un outil de valorisation de notre destination, de votre activité. Au-delà

Plus en détail

Chap 1 : LA DEMARCHE MERCATIQUE

Chap 1 : LA DEMARCHE MERCATIQUE I. La démarche mercatique globale A. Définition Chap 1 : LA DEMARCHE MERCATIQUE La mercatique est l ensemble des techniques et actions ayant pour objet de prévoir, constater, stimuler, susciter ou renouveler

Plus en détail

Les essentiels de Côte-d Or Tourisme

Les essentiels de Côte-d Or Tourisme Les essentiels de Côte-d Or Tourisme N 3 novembre 2008 «Je souhaite créer et vendre des produits touristiques» Vous souhaitez vendre une journée tout compris avec par exemple une nuit en hôtel, un déjeuner

Plus en détail

Prisca CHABROLIN Année 2010-2011

Prisca CHABROLIN Année 2010-2011 Prisca CHABROLIN Année 2010-2011 I- Présentation de l entreprise A. Fonction B. Caractéristiques C. Tuteurs du stage II- Carnet de bord A. Horaires B. Activités III-Travaux A. Fiches de crédits à marge

Plus en détail

Compte rendu de la réunion du 15 décembre

Compte rendu de la réunion du 15 décembre Compte rendu de la réunion du 15 décembre Nombre de présents : 23 personnes, dont : Correspondants régionaux 6 Présidents de CDTE 6 Permanents 4 Présidents de CRTE 3 Autres 3 Objectifs de la réunion: -

Plus en détail

CANDIDATURE PROGRAMME LOCAL DE FORMATION INTERFILIERES 2011-2013

CANDIDATURE PROGRAMME LOCAL DE FORMATION INTERFILIERES 2011-2013 CANDIDATURE PROGRAMME LOCAL DE FORMATION INTERFILIERES 2011-2013 1) Présentation du territoire du PLFI Les territoires Entre-deux-Mers et Graves et Sauternes se situent au cœur du vignoble Bordelais et

Plus en détail

COMMISSION DE DIALOGUE SOCIAL DE LA POSTE MUTUALISATION DE L ACCÈS AUX SERVICES DANS 1 000 BUREAUX DE POSTE EN ZONE RURALE ET DE MONTAGNE

COMMISSION DE DIALOGUE SOCIAL DE LA POSTE MUTUALISATION DE L ACCÈS AUX SERVICES DANS 1 000 BUREAUX DE POSTE EN ZONE RURALE ET DE MONTAGNE COMMISSION DE DIALOGUE SOCIAL DE LA POSTE MUTUALISATION DE L ACCÈS AUX SERVICES DANS 1 000 BUREAUX DE POSTE EN ZONE RURALE ET DE MONTAGNE 31/03/2015 SOMMAIRE 1. Mutualisation de l accès aux services en

Plus en détail

LES VILLES PORTUAIRES ET LES TERROIRS CULTURELS EN AUDE PAYS CATHARE - SUD DE FRANCE

LES VILLES PORTUAIRES ET LES TERROIRS CULTURELS EN AUDE PAYS CATHARE - SUD DE FRANCE ODYSSEA LES VILLES PORTUAIRES ET LES TERROIRS CULTURELS EN AUDE PAYS CATHARE - SUD DE FRANCE LE PLAN MARKETING M i s e e n s c è n e d e 4 t h é m a t i q u e s t o u r i s t i q u e s ESCALE SAVEURS ET

Plus en détail

Journée CRDTA du 26 juin LA COMMERCIALISATION

Journée CRDTA du 26 juin LA COMMERCIALISATION - Journée CRDTA du 26 juin LA COMMERCIALISATION OFFICE DE TOURISME INTERCOMMUNAUTAIRE «DES PAYS DE SAINT-FLOUR» 26 juin 2014 1 - Est Cantal - OTI «DES PAYS DE SAINT-FLOUR» - Importance de l AXE 75 - Des

Plus en détail

ATELIER DE RESTITUTION DU 27 NOVEMBRE 2014 ETUDE SECTEUR AGROALIMENTAIRE PROGRAMME EDEC

ATELIER DE RESTITUTION DU 27 NOVEMBRE 2014 ETUDE SECTEUR AGROALIMENTAIRE PROGRAMME EDEC Ministère Chargé du Commerce Extérieur ATELIER DE RESTITUTION DU 27 NOVEMBRE 2014 ETUDE SECTEUR AGROALIMENTAIRE PROGRAMME EDEC Présentation du secteur agroalimentaire (IAA) Le secteur des industries agroalimentaires

Plus en détail

monnaie Dar As-Sikkah, entité appartenant à Bank Al-Maghrib, fabrique les pièces de Et les billets de banque en circulation

monnaie Dar As-Sikkah, entité appartenant à Bank Al-Maghrib, fabrique les pièces de Et les billets de banque en circulation Monnaie Un peu d histoire... Avant l apparition de la monnaie, il y avait le troc, qui constitue l échange d un produit contre un autre d une valeur équivalente Mais celui-ci posait de nombreuses contraintes

Plus en détail

Projet de plan d action

Projet de plan d action Projet de plan d action Période 2014-2016 Version 4 avril 2014 Contexte Un réseau de 1000 lauréats présents dans les différents secteurs socio-économiques du Royaume; Un besoin de porter haut le drapeau

Plus en détail

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC 1. INTRODUCTION 2. ETAT DES LIEUX PLAN 3. PROBLEMATIQUE DE LA DEGRADATION DES TERRES ET DE LA

Plus en détail

Bilan des actions 2012-2013

Bilan des actions 2012-2013 Politique-cadre de développement touristique des Îles-de-la-Madeleine Bilan des actions 2012-2013 Si l industrie touristique est aujourd hui mature, bien établie et confirmée comme avenue de développement

Plus en détail

BACHELOR. HES-SO Valais-Wallis rte de la Plaine 2 3960 Sierre +41 27 606 89 11 info@hevs.ch www.hevs.ch

BACHELOR. HES-SO Valais-Wallis rte de la Plaine 2 3960 Sierre +41 27 606 89 11 info@hevs.ch www.hevs.ch BACHELOR HES-SO Valais-Wallis rte de la Plaine 2 3960 Sierre +41 27 606 89 11 info@hevs.ch www.hevs.ch «PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES» TÉMOIGNAGES Gilles DIND Suisse Tourisme, directeur des marchés d Europe

Plus en détail

CHARTE D ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE DU GROUPE AFD

CHARTE D ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE DU GROUPE AFD CHARTE D ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE DU GROUPE AFD AVANT-PROPOS Établissement public, l Agence Française de Développement exerce une mission d intérêt public, principalement à l international. CHARTE D ÉTHIQUE

Plus en détail

Plan marketing 2010-2014. Doubs tourisme (Cdt)

Plan marketing 2010-2014. Doubs tourisme (Cdt) Plan marketing 2010-2014 Doubs tourisme (Cdt) Pourquoi un plan marketing? Le schéma départemental de développement touristique Ce schéma (SDDT) définit cinq grands axes pour le développement touristique

Plus en détail

MASTER 2 URBANISME ET AMENAGEMENT SPÉCIALITÉ PAYSAGE ET AMENAGEMENT Année universitaire 2012-2013

MASTER 2 URBANISME ET AMENAGEMENT SPÉCIALITÉ PAYSAGE ET AMENAGEMENT Année universitaire 2012-2013 MASTER 2 URBANISME ET AMENAGEMENT SPÉCIALITÉ PAYSAGE ET AMENAGEMENT Année universitaire 2012-2013 Le Master 2 Paysage et Aménagement est une spécialité du Master Urbanisme et Aménagement. Celui-ci est

Plus en détail

Direction des Ressources Humaines 14/10/04 CLASSIFICATION DU GROUPE CREDIT COOPERATIF

Direction des Ressources Humaines 14/10/04 CLASSIFICATION DU GROUPE CREDIT COOPERATIF CLASSIFICATION DU GROUPE CREDIT COOPERATIF SOMMAIRE PREAMBULE P. 4 DISPOSITIONS GENERALES : I. Généralités P. 05 I.1. Définition de la classification P. 05 I.2. Relation classification emploi P. 05 I.3.

Plus en détail

REFERENTIEL Chef(fe) de Projets Marketing et Commercial Titre Bac+4 certifié Niveau II J.O du 09 Août 2014 - code NSF 312

REFERENTIEL Chef(fe) de Projets Marketing et Commercial Titre Bac+4 certifié Niveau II J.O du 09 Août 2014 - code NSF 312 REFERENTIEL Chef(fe) de Projets Marketing et Commercial Titre Bac+4 certifié Niveau II J.O du 09 Août 2014 - code NSF 312 1 REFERENTIEL DE FORMATION CHEF(FE) DE PROJETS MARKETING ET COMMERCIALE TITRE CERTIFIE

Plus en détail

American University of Leadership EXECUTIVE CORPORATE TRAINING AND COACHING

American University of Leadership EXECUTIVE CORPORATE TRAINING AND COACHING American University of Leadership EXECUTIVE CORPORATE TRAINING AND COACHING American University of Leadership, Executive Corporate Training & Coaching, est au service de la formation continue depuis bientôt

Plus en détail

PRESENTATION DE L AGENCE NATIONALE DES PORTS. Avril 2011

PRESENTATION DE L AGENCE NATIONALE DES PORTS. Avril 2011 PRESENTATION DE L AGENCE NATIONALE DES PORTS Avril 2011 1 Mise en place d un cadre législatif et réglementaire L instauration par la Loi 15-02 de: l obligation d exercice des activités portuaires dans

Plus en détail

Rapport sur l offre de formation «licence professionnelle»

Rapport sur l offre de formation «licence professionnelle» Section des Formations et des diplômes Rapport sur l offre de formation «licence professionnelle» de l Université de la Réunion Vague E - 2015-2019 Campagne d évaluation 2013-2014 Section des Formations

Plus en détail

Journée d information du 5 novembre 2012. Mobilité Multimodale Intelligente Urbanisme, tourisme, logistique urbaine. économiques

Journée d information du 5 novembre 2012. Mobilité Multimodale Intelligente Urbanisme, tourisme, logistique urbaine. économiques Journée d information du 5 novembre 2012 Mobilité Multimodale Intelligente Urbanisme, tourisme, logistique urbaine économiques Gabrielle LABESCAT Principales tendances du tourisme urbain impactant la mobilité

Plus en détail

conservation volontaire : différence vous pouvez faire la Principales options de conservation légales pour les propriétaires de terrains privés

conservation volontaire : différence vous pouvez faire la Principales options de conservation légales pour les propriétaires de terrains privés La conservation volontaire : différence vous pouvez faire la Principales options de conservation légales pour les propriétaires de terrains privés Rédaction (ordre alphabétique) Amélie Denoncourt, étudiante

Plus en détail

Contrat d application 2014-2020 pour l amélioration de la compétitivité logistique IMPORT-EXPORT

Contrat d application 2014-2020 pour l amélioration de la compétitivité logistique IMPORT-EXPORT Contrat d application 2014-2020 pour l amélioration de la compétitivité logistique IMPORT-EXPORT CONTEXTE GÉNÉRAL L amélioration de la compétitivité logistique des flux import-export, en termes de développement

Plus en détail

Rapport sur l intérêt des producteurs maraîchers de la région de Montréal quant aux modèles associatifs de mise en marché en circuits courts

Rapport sur l intérêt des producteurs maraîchers de la région de Montréal quant aux modèles associatifs de mise en marché en circuits courts Rapport sur l intérêt des producteurs maraîchers de la région de Montréal quant aux modèles associatifs de mise en marché en circuits courts par Équiterre 30 novembre 2011 Objet de l étude Cette étude

Plus en détail

L étudiant devra être capable d élaborer des stratégies de développement dans l entreprise, en situation réelle.

L étudiant devra être capable d élaborer des stratégies de développement dans l entreprise, en situation réelle. MASTER Européen de Management et de Stratégies touristiques Présentation : Ce master européen s adresse prioritairement à des étudiants ayant validé un diplôme de niveau II (Bac+3) dans les domaines de

Plus en détail

Demande d examen au cas par cas préalable à la réalisation d une étude d impact

Demande d examen au cas par cas préalable à la réalisation d une étude d impact Demande d examen au cas par cas préalable à la réalisation d une étude d impact Article R. 122-3 du code de l environnement N 14734*02 Ministère chargé de l'environnement Ce formulaire n est pas applicable

Plus en détail

Société MARITA Immobilière

Société MARITA Immobilière Société MARITA Immobilière Présentation & Références Agenda 1 Présentation de la SMI 2 Projets finalisés 3 Projet en cours Innovation Qualité Elégance Page 2 Société MARITA Immobilière Chiffres clés DOMAINES

Plus en détail

CADRE OPÉRATIONNEL ET PLAN D ACTION DE DÉVELOPPEMENT DURABLE POUR LE MASSIF INC. Par. Marie-Michèle Couture-Morissette

CADRE OPÉRATIONNEL ET PLAN D ACTION DE DÉVELOPPEMENT DURABLE POUR LE MASSIF INC. Par. Marie-Michèle Couture-Morissette CADRE OPÉRATIONNEL ET PLAN D ACTION DE DÉVELOPPEMENT DURABLE POUR LE MASSIF INC. Par Marie-Michèle Couture-Morissette Essai présenté au centre universitaire de formation en environnement en vue de l obtention

Plus en détail

C O M M U N I Q U E D E P R E S S E

C O M M U N I Q U E D E P R E S S E Conclusion d un accord de partenariat pour l implantation d une usine au sein d Atlantic Free Zone à Kénitra De gauche à droite : M. Abdellatif Hadj Hamou, Président du Directoire de MEDZ, M. Alexandre

Plus en détail

COMPTES-RENDUS DES ATELIERS THÉMATIQUES AGENDA 21 COMMUNAUTÉ DE COMMUNES PAYS AUBENAS VALS JUIN 2010 - PHASE DE DIAGNOSTIC

COMPTES-RENDUS DES ATELIERS THÉMATIQUES AGENDA 21 COMMUNAUTÉ DE COMMUNES PAYS AUBENAS VALS JUIN 2010 - PHASE DE DIAGNOSTIC COMPTES-RENDUS DES ATELIERS THÉMATIQUES JUIN 2010 - PHASE DE DIAGNOSTIC AGENDA 21 COMMUNAUTÉ DE COMMUNES PAYS AUBENAS VALS ATELIER N 1 «STRATÉGIE TERRITORIALE ET AMÉNAGEMENT» Animateur des ateliers thématiques

Plus en détail

Demande d examen au cas par cas préalable à la réalisation d une étude d impact

Demande d examen au cas par cas préalable à la réalisation d une étude d impact Demande d examen au cas par cas préalable à la réalisation d une étude d impact Article R. 122-3 du code de l environnement N 14734*02 Ministère chargé de l'environnement Ce formulaire n est pas applicable

Plus en détail

PRÉSENTATION D EXTENDAM

PRÉSENTATION D EXTENDAM MANDAT DE GESTION ISF 2015 PRÉSENTATION D EXTENDAM Un métier : l investissement pour compte de tiers Extendam est une société de gestion indépendante qui réalise des investissements pour le compte de clients,

Plus en détail

Quelle Offre d hébergement touristique pour la DESTINATION GERS?

Quelle Offre d hébergement touristique pour la DESTINATION GERS? Headlight Consulting Quelle Offre d hébergement touristique pour la DESTINATION GERS? Diagnostic et pistes d actions concrètes CCI du Gers Assemblée Générale du 26/06/2008 Le contexte touristique Gersois

Plus en détail

L immobilier d entreprise artisanale

L immobilier d entreprise artisanale e s c a L immobilier d entreprise artisanale n l B e E n j e u x L i v r S t r a t é g i P r o p o s i t i o n s Ile-de-France Rhône-Alpes Le Livre Blanc de l immobilier d entreprise artisanale Pourquoi?

Plus en détail

SERVICE PANIERS FRAICHEUR EN RHONE-ALPES DEMARCHE ET RETOUR D EXPÉRIENCE

SERVICE PANIERS FRAICHEUR EN RHONE-ALPES DEMARCHE ET RETOUR D EXPÉRIENCE SERVICE PANIERS FRAICHEUR EN RHONE-ALPES DEMARCHE ET RETOUR D EXPÉRIENCE ATELIER CEREMA 21 MAI 2015 LYON DÉPARTEMENT MARKETING ET SERVICE / TER RA DIFFUSION LIMITÉE JEUDI 21 MAI 2015 SOMMAIRE 01. DÉFINITION

Plus en détail

Capitale touristique, cité médiévale, ville impériale et emblème du Maroc à l étranger,

Capitale touristique, cité médiévale, ville impériale et emblème du Maroc à l étranger, Capitale touristique, cité médiévale, ville impériale et emblème du Maroc à l étranger, Marrakech, envoûtante et mystérieuse, accueillante et attachante est sans doute la ville la plus connue du Royaume.

Plus en détail

MISSION D ACCOMPAGNEMENT DE L AGENCE DE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DU LOIR-ET-CHER POUR LE LANCEMENT DU PROJET DE DEPLOIEMENT D UNE PLACE DE MARCHE

MISSION D ACCOMPAGNEMENT DE L AGENCE DE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DU LOIR-ET-CHER POUR LE LANCEMENT DU PROJET DE DEPLOIEMENT D UNE PLACE DE MARCHE MISSION D ACCOMPAGNEMENT DE L AGENCE DE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DU LOIR-ET-CHER POUR LE LANCEMENT DU PROJET DE DEPLOIEMENT D UNE PLACE DE MARCHE ETAPE 2.3 : PLAN D ACTIONS ET PLANNING Novembre 2014 Jean-Philippe

Plus en détail

Outil n 3 Tableau récapitulatif des informations réglementaires et autres informations utiles

Outil n 3 Tableau récapitulatif des informations réglementaires et autres informations utiles Outil n 3 Tableau récapitulatif des informations réglementaires et autres informations utiles Check-list à l'attention des chargés d'étude réalisant le Porter à Connaissance Cocher les lignes si le territoire

Plus en détail

PROJET DE CHARTE DE LA VENTE HLM AUX LOCATAIRES 11/10/2010

PROJET DE CHARTE DE LA VENTE HLM AUX LOCATAIRES 11/10/2010 PROJET DE CHARTE DE LA VENTE HLM AUX LOCATAIRES 11/10/2010 Les enjeux de l accession sociale PREAMBULE DANS LE CADRE DES ORIENTATIONS DEFINIES PAR LE PROTOCOLE D ACCORD D NATIONAL INTERPROFESSIONNEL ET

Plus en détail

COOPERATION DECENTRALISEE. CESR 5 octobre 2007

COOPERATION DECENTRALISEE. CESR 5 octobre 2007 COOPERATION DECENTRALISEE CESR 5 octobre 2007 La coopération internationale et décentralisée S insère dans le cadre plus large de l action extérieure des collectivités Regroupe les actions de coopération

Plus en détail

CONVENTION EUROPEENNE DU PAYSAGE Convention de Florence

CONVENTION EUROPEENNE DU PAYSAGE Convention de Florence Strasbourg, 19 février 2007 T- FLOR (2007) 12 CONVENTION EUROPEENNE DU PAYSAGE Convention de Florence CONFERENCE DU CONSEIL DE L EUROPE SUR «LA CONVENTION EUROPEENNE DU PAYSAGE» Conseil de l Europe Palais

Plus en détail

Circulaire du 7 juillet 2009

Circulaire du 7 juillet 2009 RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Ministère de l économie, de l industrie et de l emploi NOR : ECEC0907743C Circulaire du 7 juillet 2009 concernant les conditions d application de l arrêté du 31 décembre 2008 relatif

Plus en détail

Restrictions et Libéralisation des I.D.E Au Maroc. Mr. Marwane MANSOURI

Restrictions et Libéralisation des I.D.E Au Maroc. Mr. Marwane MANSOURI Restrictions et Libéralisation des I.D.E Au Maroc Mr. Marwane MANSOURI Chef de la Division des Etudes et de l Information Direction des Investissements Amman, Jordanie 4 septembre 2007 Direction des Investissements,

Plus en détail

PRESENTATION DE L UNIVERSITE IBN ZOHR (UIZ) SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVES A L HORIZON 2016

PRESENTATION DE L UNIVERSITE IBN ZOHR (UIZ) SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVES A L HORIZON 2016 PRESENTATION DE L UNIVERSITE IBN ZOHR (UIZ) SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVES A L HORIZON 2016 L université Ibn Zohr d Agadir (UIZ) est parmi les grandes universités du Maroc. Sa carte universitaire comprend

Plus en détail

Les projets d investissement en PME

Les projets d investissement en PME Le point sur Les projets d investissement en PME Concilier performance économique et conditions de travail L investissement reste un moment clé du développement d une entreprise. C est l occasion de repenser

Plus en détail

Plan d action de développement durable 2009-2015. Le développement durable, une question de culture

Plan d action de développement durable 2009-2015. Le développement durable, une question de culture Plan d action de développement durable 2009-2015 Le développement durable, une question de culture Révisé en mars 2013 Note importante Le gouvernement du Québec a autorisé le 29 février 2013 par décret

Plus en détail

Deux outils élaborés en concertation avec les professionnels du tourisme régional

Deux outils élaborés en concertation avec les professionnels du tourisme régional Avec, chaque année, 15 millions de touristes accueillis et près de 100 millions de nuitées enregistrées, le Languedoc-Roussillon est la 4 ème région touristique française en terme de fréquentation et d'emplois

Plus en détail

Stratégie locale en faveur du commerce, de l artisanat & des services

Stratégie locale en faveur du commerce, de l artisanat & des services 1 Stratégie locale en faveur du commerce, de l artisanat & des services Pays Cœur de Flandre I Phase II La formulation de la stratégie Région Nord Pas de Calais Avril 2013 Région Communauté Nord Pas de

Plus en détail