HCSP - Commission Specialisée Maladies transmissibles Recommandations relatives à la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de gale
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1 HCSP - Commission Specialisée Maladies transmissibles Recommandations relatives à la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de gale Rapport du groupe de travail 9 novembre 2012 CSMT, 9 Novembre 2012
2 Groupe de Travail Composition Dounia BITAR, InVS Eric CAUMES, HCSP-CMVI, Président du CMVI, Président du groupe de travail Fabrice CHANDRE, HCSP-CSMT Pascal DEL GUIDICE, Centre hospitalier de Fréjus-Saint-Raphaël Benoît DE WAZIERES, HCSP-CTV Jean-François GEHANNO, HCSP-CSSP Corinne LE GOASTER, SG-HCSP Gentiane MONSEL, Hôpital Saint-Louis, Paris Christian RABAUD, HCSP-CSSP Personnes auditionnées Dr Françoise BOTTEREL, Parasitologue, Hôpital Henri Mondor, Créteil Dr Emmanuelle BOURRAT, Pédiatre, Hôpital Robert Debré, Paris Pr Olivier CHOSIDOW, Dermatologue, Hôpital Henri Mondor, Créteil
3 Sarcoptes scabiei var. hominis - Acarien Cycle parasitaire de la gale. Currie BJ et al N. Engl. J. Med. 2010; 362(8):
4 Système de surveillance Pas de déclaration obligatoire. Pas de système de surveillance spécifique permettant d'estimer l'incidence de l'infection en population générale. Le signalement de cas de gale à ARS peut être effectué, en fonction du contexte, en distinguant : les cas communautaires : signalement par MT ou le medecin responsable de la collectivité motivé par la complexité d'un épisode. les cas survenant dans les établissements de santé: signalement réglementaire des IN. Poujol I, et al. Bull Epidemiol Hebd 2010; 38-39:
5 Augmentation du nombre de cas de gale et d épidémies Incidence (vente médicaments anti-gale), en 2010 = ou > 328 cas/ / an Augmentation incidence (10 %) depuis 2002 Nb de signalement epidémies de gale (maisons de retraite, services de long séjour et de court séjour) = 8 en 2002 vs 67 en 2010; 1 vs 4 % des IN Gale nosocomiale : 272 épisodes ( ); 2041 cas; moy 7,5 cas par épisode. Bitar D et al. Ann Dermatol Venereol 2012; 139:
6 Tx transmission (F.communautaires) Age Hommes Femmes Total 0-4 2,4 2,8 2, ,8 1,6 1, ,0 0,9 1, ,8 0,7 0, ,9 1,0 0, ,2 1,9 2, ,8 2,8 3,2 > 45 2,0 1,7 1,8 Total 1,5 1,3 1,4 Church RE et al. Br Med J 1978; 1:
7 Taux de transmission (F. hyperkératosiques) Dans les établissements sanitaires ou les collectivités de personnes fragilisées, le Ro peut probablement augmenter jusqu à 10. Chez les soignants : taux moyen d attaque = 34,6 % (9 épidémies en milieu de soins). Facteur de risque de contamination = proximité et fréquence (durée cumulée) des contacts Durée minimale de contact: inconnue Vorou R, et al. J Hosp Infect. 2007; 65: 9-14.
8 Transmission indirecte faible 2/32 volontaires ayant utilisé pendant plusieurs jours des sous-vêtements venant d être portés pendant plusieurs jours par des patients 0/19 volontaires ayant utilisé le lit de patients atteint de gale, juste après le départ du patient, pendant sept jours 0/6 volontaires ayant utilisé des couvertures utilisées plus de 24H auparavant par des patients 0/6 volontaires ayant utilisé pendant plusieurs jours des sous-vêtements portés 2-7 jours auparavant et pendant plusieurs jours par des patients Mellanby K. The transmission of scabies. Br Med J 1941; 2:
9 .sauf si gale hyperkératosique Contagiosité beaucoup plus importante Transmission rapportée dans des blanchisseries hospitalières, à deux reprises avec dans l une d entre elle, un taux d'attaque de 22,5 % dans les semaines après l'admission d'une telle patiente Pasternak J, et al. Scabies epidemic: price and prejudice. Infect Control Hosp Epidemiol. 1994; 15:
10 Formes cliniques Gale commune Gale localisée (palmoplantaire, cuir chevelu) Gale des gens propres Gale du nourrisson (palmo plantaire, acropustulose infantile like) Gale du sujet agé («prurit sénile», pemphigoide bulleuse like) Gale profuse Gale crouteuse (hyperkératosique) «erythrodermique» - Sd de Down, maladies neurologiques, immunodéprimé (VIH, HTLV-I) - = grande contagiosité
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15 Charge parasitaire faible. Au cours de sa vie (1 mois) une femelle peut produire jusqu'à 40 œufs mais plus de 90 % n'atteindront jamais le stade adulte => Nb limité de femelles adultes par malade en cas de gale commune. 900 patients WW2: nb moyen de femelles adultes / pt = 11 à % des H infestés par < 6 femelles adultes Mellanby K. Biology of the parasite (chapter 2) in Scabies and Pediculosis, Orkin M, Maibach HI, Parish LC, Schwartzmann RM eds, JB Lippincott Company, 1977; pp 8-16
16 .sauf dans la gale hyperkératosique Prolifération parasitaire considérable, responsable d'une contagion extrême (R0>10) et de difficultés thérapeutiques. En 1893, chez un patient américain, moyenne de 942 œufs par cm2 de squames et de 270 sarcoptes adultes ou immatures par cm2 de squames; Soit 7 M d œufs et 2 M de sarcoptes Hessler R. An Extreme Case of Parasitism. The American Naturalist, 1893; 27:
17 Diagnostic microscopique Dg parasitol vaccinostyle Dg parasitol scotch test Se 90/ /83 Sp 100/ /46 Dermoscopie VPP 100/ /47 VPN 90/ /85 Walter B, et al. Arch Dermatol 2011; 147: Dupuy A, et al. J Am Acad Dermatol 2007; 56:
18 Aspect en dermoscopie (X 20) Signe du deltaplane
19 Traitements locaux: efficacité Benzoate de Benzyle = Tt de référence mais.. Efficacité une application : < 60 % dans les différents essais comparatifs retenus par Cochrane [Strong, 2007]. Une seule étude comparative 1 vs 2 applications (Sénégal)(J28) : 76,5 % pour 1 application vs 95,8 % pour 2 applications à 24 h d intervalle [Ly F, 2009]. L esdépalléthrine = BB (75 % vs 71 % po BB) [Biele, 2006]. Perméthrine = BB (76 % BB vs 82 % permethrine) [Bachewar, 2009] Strong M, et al. Cochrane Database of Systematic Reviews 2007;3: CD Ly F, et al. Bull World Health Organ 2009; 87: Biele M, the ISAC study J Eur Acad Dermatol Venereol 2006; 20: Bachewar NP, et al. Indian J Pharmacol 2009; 41: 9-14.
20 Traitement PO = Ivermectine AMM : prise unique recommandée; 2eme prise possible en cas d échec. Mais.. pas actif sur les œufs dt délai d éclosion 2-3 jrs, Efficacité en prise unique : % dans les études comparatives [Cochrane]. Il serait logique de proposer d emblée une deuxième dose entre le 7 ème -14ème jour. Strong M, et al. Cochrane Database of Systematic Reviews 2007;3: CD Macotela-Ruiz E, et al. Dermatologica Rev Mex 1996; 40: Usha V, et al. J Am Acad Dermatol 2000; 42: Sharma R et al. Indian J Dermatol Venereol Leprol 2011 ; 77:
21 Ivermectine 1 dose vs 2 doses Ref S2 / S4 Perm Ive 1 Ive 2-3 P = Macot.. N =152 N=121 S2 100% 100% NS Usha N = 40 N = 45 N = 12 S2 98% 70% S4 100% 95% NS Sharma N = 40 N = 40 N = 40 S2 87% 75% 92% NS S4 95% 90% 90% NS
22 Linge : survie des sarcoptes Les adultes peuvent être tués à des températures relativement modérées : une exposition à 50 C pendant dix minutes est létale, que ce soit en atmosphère humide ou sèche Leur survie en atmosphère humide (90 % Humidité Relative) est de trois jours pour des températures entre 21 et 25 C, et de deux jours à 25 C en atmosphère sèche (30 % HR), mais la survie augmente aux températures plus faibles qui ralentissent leur activité biologique (14 jours à 14 C) Mellanby, et al. Bull Entomol Res. 1942; 33:
23 La conduite à tenir en cas d épidémie en institution régulièrement actualisée Le groupe de travail a estimé qu elle était correcte. Épidémie de gale communautaire. Guide d investigation et d aide à la gestion. Institut de veille sanitaire(invs), 2008, 51 pages. Recommandations concernant la gestion de la gale dans les établissements de soins et médico-sociaux. CCLIN Sud-Ouest. 2004, 56 pages.
24 .. le HCSP recommande : Système surveillance gale communautaire Conditions du diagnostic de la gale Traitement individuel rediscuté Apport de l ivermectine Traitement renouvelé à J7 Traitements locaux remboursés Permethrine topique mise à disposition Traitement de l entourage précisé Traitement du linge/literie simplifié Traitement de l environnement limité
25 Diagnostic de la gale Dermoscopie F. communes: dg clinique Contage ou cas entourage (prurit conjugal ou familial) Prurit, à recrudescence nocturne Localisations caractéristiques des lésions cutanées F. crouteuse (hyperkératosique), gale profuse, épidémie en collectivité : dg parasitologique Les techniques microscopiques sont «opérateurdépendante», et «temps dépendante». Une moyenne de trois à six prélèvements par patient doit être réalisée avant de rendre un résultat parasitologique négatif.
26 Apport de l ivermectine vs BB Bonne tolérance Simplicité d administration en une prise à jeun Observance optimale par rapport au traitement topique plus fastidieux. Remboursement SS Mais les études comparatives BB vs IVM orale non concluantes (méthodologie pauvre, nb patients inclus faibles) [Cochrane]. Elles ne permettaient pas en 2007 d affirmer la supériorité d une molécule sur l autre. Strong M, et al. Cochrane Database of Systematic Reviews 2007;3: CD000320
27 Un 2eme traitement apparaît nécessaire pour trois raisons : Les différents produits utilisés par voie topique ou générale sont très probablement inefficaces sur les œufs +/- formes larvaires immatures ; Les taux de succès en cas de traitement unique sont le plus souvent insuffisants (S2) Les anglo-saxons utilisent la perméthrine, antigale de référence dans leurs pays, en traitement renouvelé une semaine plus tard. => La durée recommandée entre 2 traitements PO ou 2 applications pourrait être d une semaine (voire plus courte en cas de traitement local).
28 Traitement de l entourage Dépend de: degré de proximité, forme clinique Proximité des contacts répartie en 3 cercles : 1er : contact cutané prolongé avec un cas (ex. : entourage familial proche, relations sexuelles, soins de nursing ) ; 2 ème : pers vivant/travaillant dans la même collectivité 3ème : personnes visitant occasionnellement la collectivité, entourage familial pers fréquentant la collectivité. Gale commune: tous les contacts du 1 er cercle même asymptomatiques sont traités. Gale hyperkératosique, les contacts des 1er et 2eme cercles et, le cas échéant 3eme cercle, sont traités.
29 Traitement du linge Lavage en machine à 60 C décontamine efficacement le linge. Sinon l utilisation d un acaricide permet une désinfection avec délai court. Désinfecter dans le même temps les vêtements et le linge de lit utilisé depuis moins de 72 heures en cas de gale commune et depuis moins de dix jours en cas de gale profuse/hyperkératosique pour toutes les personnes vivant sous le même toit. Il est nécessaire de respecter un délai de 12 heures avant de pouvoir réutiliser une literie qui a été désinfectée par un acaricide.
30 Traitement de l environnement Un nettoyage simple (aspirateur, lavage) des locaux et du mobilier doit toujours être réalisé. Le traitement environnemental par la pulvérisation d un acaricide n apparaît pas nécessaire pour la plupart des gales communes. Il est indispensable en cas de gale croûteuse. Il sera éventuellement à envisager en fonction du contexte : nombre important de cas, contexte socio-économique, répétition des épisodes.
31 erci pour votre attention
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