Pour le développement d un pôle d envergure en Seine-Saint-Denis. La plate-forme du Bourget

Transcription

1 Pour le développement d un pôle d envergure en Seine-Saint-Denis La plate-forme du Bourget rapport de M. Jean-Raoul ROSAY présenté au nom de la Commission de l Aménagement Régional, de l Environnement, du Tourisme et des Transports et adopté par l Assemblée Générale de la CCIP du 13 juin 2002

2 SOMM AIRE RÉSUMÉ DU RAPPORT 4 INTRODUCTION 5 LOCALISATION DE LA PLATE-FORME DU BOURGET 6 I. LA PLATE-FORME DU BOURGET : DES ATOUTS STRATEGIQUES 9 A.UN AÉROPORT D AFFAIRES DE DIMENSION INTERNATIONALE 9 1. Un aéroport unique en Europe 9 2. Caractéristiques techniques Un passé glorieux Le trafic : stabilité des mouvements et évolution fluctuante du nombre de passagers Un poids économique stratégique Un aéroport essentiel dans l organisation des plates-formes aéroportuaires régionales 22 B.LE MUSÉE DE L AIR ET DE L ESPACE : UNE RENOMMÉE INTERNATIONALE Un établissement public sous tutelle du Ministère de la Défense Une collection unique en Europe La place du musée dans le développement du tourisme sequano-dyonisien et francilien 24 C.LE PARC DES EXPOSITIONS ET LE SALON DU BOURGET : UN ATOUT POUR L'ACTIVITÉ FOIRES ET SALONS EN ILE-DE-FRANCE Présentation du parc des expositions Le Salon International de l Aéronautique et de l Espace 25 II. UNE ZONE D ACTIVITÉS AU DÉVELOPPEMENT BRIDÉ 28 A.DES INFRASTRUCTURES QUI NE SONT PLUS ADAPTÉES L accessibilité : une contrainte majeure Une limitation des créneaux pour les décollages et les atterrissages Une absence de développement spatial qui contraint le développement de l aviation d affaires Une sécurité des accès à optimiser Un ensemble de bâtiments trop hétérogene 33 B.UN MANQUE DE MAIN D ŒUVRE, UNE INSERTION ÉCONOMIQUE TROP LIMITÉE Les demandes des entreprises et l inadéquation de l offre Peu de liens avec les tissus économiques et socio-économiques des communes limitrophes Une fiscalité qui augmente 38 C.PEU DE SYNERGIES AU SEIN DE LA PLATE-FORME Quelles relations entre les gestionnaires du site? Quels partenariats avec les communes? Une communication non homogène et trop évènementielle 39 CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 2

3 III. 21 PROPOSITIONS POUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA VALORISATION D UN PÔLE D EXCELLENCE AU BOURGET 41 A.RÉSOUDRE LES CONTRAINTES «TECHNIQUES» Améliorer l accessibilité : une priorité Envisager une extension foncière Une sécurité adaptée aux exigences des activités du site Pour un programme de valorisation des bâtiments et une signalétique adéquate Renforcer les «liens» urbains avec les communes 46 B.CONCEVOIR UN PROJET COMMUN DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Renforcer l aviation d affaires Une vitrine technologique pour l aéronautique : une idée à privilégier Expo 2004, tourisme, foires et salons : des opportunités à saisir Un équipement commercial, culturel et sportif à développer Des moyens institutionnels et financiers adaptés 54 C.POUR LE DÉVELOPPEMENT D UN PARTENARIAT ET D UN PÔLE D ENVERGURE AU BOURGET 59 CONCLUSION 60 SOURCES ET ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE 62 ANNEXES 63 Historique de la plate-forme aéroportuaire du Bourget 63 Mouvements au Bourget depuis Activités présentes sur la plate-forme du Bourget 65 Comment obtenir des aides au titre de l objectif 2? 67 CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 3

4 RESUME DU RAPPORT A u cœur de la Plaine de France, sur les communes de «Plaine de France Active», se situe la troisième plate-forme aéroportuaire d Ile-de-France, l aéroport de Paris- Le Bourget. Berceau de l aviation commerciale en France, il est, depuis 1981, dédié exclusivement à l aviation d affaires. La présence de cet aéroport spécialisé, à proximité immédiate des centres d affaires de la région capitale, et les activités liées à l aviation d affaires implantées sur la plateforme, représentant une soixantaine d entreprises et quelques 4000 emplois directs, constituent un facteur d attractivité et un potentiel de développement économique incontestables pour le département de Seine-Saint-Denis et la région Ile-de-France. L aéroport de Paris-Le Bourget côtoie deux autres équipements touristiques et événementiels d importance, tous deux sur la thématique de l aéronautique : Le Musée de l Air et de l Espace et le Parc des Expositions du Bourget qui accueille, tous les deux ans, le Salon International de l Aéronautique et de l Espace, de réputation mondiale. Dotée d atouts stratégiques, chacune de ces trois entités rencontre les mêmes freins à son développement : une accessibilité routière et en transport en commun qui n est plus adaptée, une lisibilité très faible, un manque de synergies entre elles et un environnement économique ponctué de friches industrielles qui, bien qu en cours de redéveloppement, affecte l attractivité du site. Au-delà de nécessaires réaménagements des infrastructures routières existantes, du développement d une desserte en transport en commun performante, et de capacités foncières étendues, les activités du site peuvent se développer et accroître leurs performances économiques, culturelles et touristiques en s appuyant notamment sur les structures intercommunales et institutionnelles mises en place (Plaine de France Active, EPA Plaine de France), en sollicitant des aides financières adaptées (Objectif 2 de la Communauté européenne), mais surtout, en réunissant leurs efforts et en initiant des complémentarités en matière d activités et de manifestations. Ainsi fédérées, les entreprises de la plate-forme du Bourget assureraient aisément une place de «pôle d excellence», de niveau européen, à ce site historique. CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 4

5 INTRODUCTION L e vaste territoire de la zone d activités aéroportuaires de l aéroport Roissy Charles-de-Gaulle génère un dynamisme économique incontestable et celui de la Plaine Saint-Denis, aux portes de Paris, est maintenant engagé sur la voie du redéveloppement. A l inverse, la partie centrale du département de Seine-Saint-Denis, et tout particulièrement la diagonale Dugny-Bobigny-Montfermeil, reste encore trop à l écart de ces dynamiques et peine à franchir l étape de la désindustrialisation. Pourtant, ce territoire stratégique pour le département, lien entre l Est et le Nord de l agglomération parisienne, recèle de sérieux atouts trop peu valorisés. A l intersection des espaces économiques de Paris, La Défense, Roissy et Cergy- Pontoise, la plate-forme du Bourget et ses multiples composantes liées à l aéronautique s est développée, depuis près d un siècle, sans définir précisément son image ni s affirmer comme un pôle économique et culturel de niveau européen, alors qu elles dispose de tous les potentiels pour être reconnue comme tel. Dans la lignée de sa politique de soutien au développement de pôles d excellence en Ile-de-France, la Chambre de Commerce et d Industrie de Paris (CCIP) a donc souhaité présenter les potentiels, les enjeux et les problèmes de développement de cette espace unique en Ile-de-France, avec pour objectif d amorcer une véritable logique de pôle sur cette plate-forme. Une enquête réalisée par la CCIP, au cours de l été 2001, auprès des entreprises implantées sur la plate-forme, a permis de capitaliser et d analyser un grand nombre d informations sur le tissu économique actuel du site, ainsi que sur les contraintes ressenties et les attentes des acteurs économiques. Dans un premier temps, sont présentés les nombreux atouts de chaque composante de la plate-forme : l aéroport d affaires, le musée de l air et de l espace et le parc des expositions. Dans un deuxième temps, sont analysées les contraintes de développement que connaît l ensemble de ces activités. En réponse à ces enjeux et à ces freins, la Chambre de Commerce et d Industrie de Paris formule une série de propositions et de recommandations, organisée en trois volets : la résorption des difficultés d ordre matériel, la définition d un projet de développement commun et la nécessaire mise en place d une réflexion partenariale pour la mise en œuvre et la communication de ce projet. CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 5

6 LOCALISATION DE LA PLATE-FORME DU BOURGET CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 6

7 Localisation de la plate-forme du Bourget en Ile-de-France Val-d'oise Seine-saint-denis Hauts-de-seine Yvelines Val-de-marne ILE-DE-FRANCE Seine-et-marne Essonne ye e Tavernyy Ecouen Val-d'oise Roissy-en-france Tremblay En France Roissy Charles de Gaulle Gonesse Bonneuil En France e Nanterre Gennevilliers Courbevoie Puteaux Villetaneuse Stains Villepinte Dugny Aulnay Sous Bois Le Bourget Le Blanc Mesnil La Courneuve Sevran Vaujours Saint Denis Saint Ouen Aubervilliers Pantin Drancy Seine-Saint-Denis Coubron Bobigny Clichy Sous Bois Bondy Montfermeil Le Raincy Noisy Le Sec Villemomble Romainville Gagny Seine-et-marne Rosny Sous Bois 16 Ville De Paris Bagnolet Montreuil Neuilly Sur Marne Hauts-de-seine Maisons Alfort Alf t ill Val-de-marne Pontcar t Plate-forme aéroportuaire du Bourget Carte : IAURIF CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 7

8 La plate-forme aéroportuaire du Bourget : 1. un aéroport d affaires et une zone d activités aéronautiques 2. le musée de l Air et de l Espace 3. le parc des expositions du Bourget 4. des terrains militaires Gonesse Bonneuil en-france RN 17 Pistes Dugny 4 1 Zone de l aérogare, des hangars et des sociétés industrielles et de services de l aviation Aulnaysous-Bois 2 RN2 Zone du Musée de l Air et de l Espace 3 Zone du Parc des Expositions Le Blanc- Mesnil La Courneuve A1 Le Bourget RER B Drancy Image aérienne IGN. BD ORTHO IGN PARIS 2001 REPRODUCTION INTERDITE traitement : CCIP-DGAEI-mai 2002 CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 8

9 I. LA PLATE-FORME DU BOURGET : DES ATOUTS STRATEGIQUES A. UN AEROPORT D AFFAIRES DE DIMENSION INTERNATIONALE Au cœur de la Plaine de France se situe l aéroport de Paris-Le Bourget, troisième plate-forme aéroportuaire d Ile-de-France, dédiée exclusivement à l aviation d affaires UN AEROPORT UNIQUE EN EUROPE Alors que New York possède son propre aéroport d affaires à quelques kilomètres de Manhattan, Teterboro, qui offre une gamme importante de services à une clientèle exigeante, l Europe ne dispose réellement que de deux plates-formes internationales dédiées uniquement à cette activité : Farnborough, à Londres et Le Bourget, à Paris. Complément essentiel de l activité des centres d affaires de ces deux capitales, ces plates-formes sont utilisées principalement pour des déplacements professionnels, organisés par les entreprises. Le gain de temps, la confidentialité et la souplesse d usage sans équivalent permis par l aviation d affaires sont les éléments d élection déterminants de ce mode de transport. Aussi, l éloignement important de l aéroport londonien, à plus de 60 km du centre de la City, dans une capitale connue pour ses difficultés de circulation, ne permet pas à celui-ci d être pleinement performant. Au contraire, l aéroport du Bourget, situé dans un espace économique remarquable, à la confluence de trois grandes zones d affaires que sont La Défense, Cergy Pontoise et Roissy Charles de Gaulle, à moins de 10 km de la Capitale et à proximité d une voie autoroutière, semble répondre beaucoup mieux aux attentes de la clientèle d affaires. Toutes les composantes de l aviation d affaires sont présentes au Bourget : L aviation «corporate» (flotte privée des entreprises, employant leurs équipages et utilisée pour leurs besoins propres, voire exceptionnellement pour leurs clientèles). L aviation d affaires commerciale, ou «taxis aériens» (compagnies aériennes spécifiques n effectuant que des transports à la demande, et donc irréguliers. Aéronef, équipage et prestations de services sont mis à la disposition du client pendant la durée du vol) ; L aviation d affaires en multipropriété (achat par une société d une quote-part d un aéronefs correspondant à un certain nombre d heures de vol par an. Par ailleurs, la société paie des frais mensuels pour la gestion et l entretien de la flotte, ainsi qu un tarif préférentiel à l heure de vol). L aéroport accueille aussi bien les avions d affaires que les hélicoptères. 1 L aviation d affaires se distingue de l aviation commerciale (vols réguliers, nationaux et internationaux, proposés par des compagnies aériennes) et de l aviation légère (vols sportifs et de loisirs en avions, planeurs, ULM, ). CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 9

10 2. CARACTERISTIQUES TECHNIQUES 2 D une superficie de 558 hectares, à cheval sur quatre communes : Le Bourget, Gonesse, Dugny et Bonneuil en France, la plate-forme du Bourget s étend à l Ouest de la route nationale 2 (route de Paris à Soissons) qui la dessert. Aérodrome civil ouvert à la circulation aérienne publique et au trafic international, l aéroport de Paris-Le Bourget comprend trois pistes : une piste 1, Nord-Est/SudOuest, de m de long. Piste 1 : classée catégorie A aux instruments QFU Dimensions Longueur Aide à Revêtement (Lxl) seuil décalé l'atterrissage Balisage m x 45 m Béton 300 m ILS* Cat. 1 lumineux m x 45 m Béton 900 m LOC lumineux *ILS : vol aux instruments et non à vue. * QFU : orientation une piste 2, Nord-Sud, de m de long. Piste 2 : classée en catégorie C, elle n'est utilisée qu'en vol à vue (VFR) et lors du Salon du Bourget QFU Dimensions Longueur Aide à Revêtement (Lxl) seuil décalé l'atterrissage Balisage m x 60 m tarmac / / lumineux m x 60 m tarmac / / lumineux Une piste 3, Est-Ouest, de 1840 m Piste 3 : classée en catégorie C aux instruments. Mise en service le 1 février 1996, elle est utilisée exclusivement dans sa trouée Est (atterrissage face à l'ouest, décollages face à l'est). Elle est parallèle aux pistes de Roissy Charles-De-Gaulle ce qui, en facilitant l approche et le décollage, en fait la piste la plus souvent utilisée, malgré sa longueur réduite. QFU Dimensions Longueur Aide à Revêtement (Lxl) seuil décalé l'atterrissage Balisage m x 45 m tarmac / / lumineux m x 45 m tarmac / ILS Cat. 1 lumineux La capacité horaire théorique (nombre d'avions maximum par heure) est de 45 mouvements par heure (vols IFR, aux instruments). L aérogare passagers, comprenant un salon d accueil pour chaque compagnie basée, a une capacité de traitement de passagers par an m² d aires de stationnement et m² de hangars sont affectés aux aéronefs. 2 données UCCEGA et ADP CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 10

11 L aéroport de Paris-Le Bourget : les pistes Piste 1 Piste 3 Piste 2 Zone de l aérogare, des hangars et des sociétés de services de l aviation d affaires CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 11

12 Plusieurs contraintes d'exploitation doivent être prises en compte : La présence, au Nord-Est, de l aéroport Roissy Charles-de-Gaulle (Roissy CDG) impose une approche commune à ces deux plates-formes. Le trafic de Roissy CDG est prioritaire. Ceci limite donc, dans la pratique, les mouvements autorisés. Le trafic est limité aux avions de moins de 25 places. Cette mesure, liée principalement aux capacités des services de secours (véhicules incendie), vise également à empêcher les vols charters sur l aéroport. Aéroport dédié à l aviation d affaires Le Bourget ne doit plus accueillir d avions de ligne. Il y a des procédures antibruit. Sont notamment interdits de nuit, entre 22h15 et 06h00, les décollages des avions à réaction 3, l'utilisation des dispositifs d'inversion de poussée ainsi que l utilisation de la piste 2, par les plus de 5,7 tonnes (sauf dérogation) Les activités aéroportuaires sont réparties en trois zones, au Nord et à l Est de la plate-forme : La zone d aviation d affaires, la zone industrielle Nord et l aire de manœuvre ; La zone centrale ; La zone d entretien. Une présence historique de l Armée : Aux côtés du trafic aérien civil, le Bourget a conservé une vocation militaire. Ainsi à l Ouest de la piste 2, sur la commune de Dugny, se trouve la base aérienne de Dugny comprenant une zone de hangars et d ateliers, utilisés notamment par l Aéronavale. 3 aéronefs hors chap. III OACI CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 12

13 3. UN PASSE GLORIEUX 4 LE BOURGET : BERCEAU DE L AVIATION 1938 : LE BOURGET EST LE PREMIER AEROPORT EUROPEEN 1949 : LE BOURGET EST PROPRIETE D ADP 1981 : FIN DU TRAFIC COMMERCIAL REGULIER AU BOURGET Créé par le décret du 14 décembre 1923, sous le nom de «Port aérien du Bourget Dugny», par prélèvement d une partie (plus de 30 ha) de l emprise de l aérodrome militaire préexistant, l aéroport du Bourget est le premier aérodrome purement commercial créé en France. Berceau de l aviation commerciale française, Le Bourget fut, à l origine, un terrain gazonné de 240 ha, situé sur les communes du Bourget et de Dugny. C est du Bourget que s envolèrent le 8 mai 1927, pour leur tentative de traversée de l Atlantique Nord, NUNGESSER et COLI. C est également sur cet aéroport que le «Spirit of St Louis» de LINDBERGH se pose le 21 mai de la même année, après sa traversée de l Atlantique. Afin d apporter du ravitaillement aux régions dévastées du Nord de la France, on invente, en 1919, le «fret aérien» et 300 décollages ont lieu au départ de ce terrain. En 1938, à la veille de la seconde guerre mondiale, le Bourget est le premier aéroport européen, avec mouvements d avions, passagers, tonnes de marchandises et 818 tonnes de poste. A la fin de la deuxième guerre mondiale, le Bourget reprend une place importante dans la desserte aéronautique de Paris et une trentaine de compagnies aériennes françaises et étrangères, représentant 20 nationalités, le fréquente régulièrement. Il redevient un aéroport civil en 1946 et fait partie du domaine de Aéroport De Paris (ADP) depuis A partir de 1953, avec la création d Orly, le Bourget perd une partie de ses compagnies qui, comme Air France 5, ont transféré leur base vers le nouvel aéroport. De même, en 1964, l Aviation Postale de nuit quitte le Bourget pour s installer à Orly qui a construit, 4 ans auparavant, le plus grand hangar du monde. C est réellement à partir de 1977 que les principales compagnies aériennes du Bourget sont transférées soit à Orly (11 dont 10 compagnies étrangères), soit à Roissy-Charles-de-Gaulle. Les derniers services commerciaux réguliers restant suivront rapidement et, en 1980, il ne restera plus au Bourget que les exploitants d aviation générale et l aviation militaire. En 1981, l aéroport de Paris-Le Bourget cesse de recevoir du trafic commercial régulier et se consacre uniquement à l aviation d affaires. 4 Source : Aéroport de Paris- Service Archives et Documentation 5 Création de Air France en 1933 par la fusion de Air Union, Compagnie Générale des Transports Aériens, Compagnie Internationale de Navigation Aérienne, Air Orient et Compagnie Générale Aéropostale CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 13

14 4. LE TRAFIC : STABILITE DES MOUVEMENTS ET EVOLUTION FLUCTUANTE DU NOMBRE DE PASSAGERS L aéroport du Bourget a enregistré, en 2001, un trafic de mouvements (atterrissages et décollages) et passagers, dont quelques 90 % sont dus à la seule aviation d affaires. Depuis la fermeture au trafic commercial régulier, en 1981, le trafic passagers a baissé de 6% par an en moyenne, alors que le nombre de mouvements est relativement stable, autour de par an. L aéroport a connu deux chutes conjoncturelles du trafic, en 1990 et en 1998, année qui affichera le nombre de passagers et le trafic le plus faible de toute l histoire du Bourget. MOUVEMENTS ET PASSAGERS SUR L'AEROPORT DU BOURGET DEPUIS ère vague de délocalisation des compagnies vers Orly ère vague de délocalisation des compagnies vers Orly et Roissy Arrêt du trafic commercial régulier Mouvements Passagers MOUVEMENTS ET NOMBRE DE PASSAGERS SUR L'AEROPORT DU BOURGET DEPUIS L'ARRET DU TRAFIC COMMERCIAL Mouvements Passagers Depuis 1998, l aéroport connaît une progression lente mais constante du nombre de passagers transportés ainsi que de son nombre de mouvements et ceci même si l année 2001 affiche une très légère baisse (-0,27%) du nombre de passagers transportés. CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 14

15 5. UN POIDS ECONOMIQUE STRATEGIQUE Une soixantaine d établissements employant près de 4000 salariés 6 est implantée sur la plate-forme du Bourget. Ce chiffre inclut les services publics, Aéroport de Paris, ainsi que les sociétés travaillant pour le Parc des Expositions et le Musée de l Air. Ils se répartissent ainsi sur le site : 18 établissements et plus de 2000 salariés sur la zone d aviation d affaires et la zone industrielle Nord; 4 établissements et 250 salariés sur la zone centrale ; 6 établissements et plus de 1350 salariés sur la zone d entretien. 11 établissements et près de 350 salariés sur les zones du Parc des Expositions et du Musée de l Air. 1) Les entreprises liées à l aviation d affaires Un quart des sociétés implantées sur la plate-forme exerce une activité de transport aérien lié à l aviation d affaires : AB Corporate Aviation, Aero Services Executive, Air Entreprise, Bouygues Air Transport, Darta, Dassault Falcon Services, Euralair, IBM Euroflight, Leadair, Occitania, Hélifrance-Paris Hélicoptères, TAG aviation, Transair, THS, Ces compagnies, employant environ 1200 personnes, assurent l ensemble des services et des missions liés au transport aérien non régulier : vols à la demande, évacuation sanitaire, fret urgent, ainsi que travaux aériens et vols touristiques (par hélicoptères). A leurs côtés, une quarantaine d entreprises exerce des activités de support : services aéroportuaires, entretien, maintenance, équipement des aéronefs,. Les principales activités des entreprises implantées sur la plate-forme aéroportuaire du Bourget installation électrique 3% handling 12% location de véhicules avec chauffeurs pour voyageurs 3% accueil de passagers, assistance au sol 5% affretement, transitaire 7% aménagements intérieurs d'avions d'affaires 5% ravitaillement 5% organismes de formation 7% restauration 2% transport aérien non régulier sur avions d'affaires 22% maintenance et équipementiers de l'aéronautique 17% entretien, maintenance, location d'avions d'affaires 12% source : données ADP et Base ASTREE, janvier Recensement de la population de l aéroport du Bourget, juillet 2001, ADP et enquête CCIP. CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 15

16 LES ACTIVITÉS DE SUPPORT LIÉES À L AVIATION D AFFAIRES 7 : «Handling» et assistance aéroportuaire : 7entreprises et 127 emplois Les sociétés de «Handling» sont des prestataires de service qui mettent à disposition des avions qui atterrissent des parkings et des services de nettoyage ; et qui assurent l accueil des passagers et de l équipage (réservation de taxis ou limousines, hôtels). Elles ont également pour rôle de prévoir le catering (restauration à bord), l approvisionnement en kérosène La majorité des sociétés d aviation d affaires assure elles-mêmes cette fonction. Mais les avions privés ou appartenant à une société qui n est pas basée au Bourget doivent donc faire appel à ces sociétés. Certaines sociétés, plus spécialisées, supervisent le vol et fournissent l ensemble des documents nécessaires au vol : plan de vol, autorisations de survol, météo, ravitaillement en kérosène, hébergement du personnel navigant Construction aéronautique, maintenance, équipements : 10 entreprises et 1600 emplois Sur la plate-forme, 6 entreprises assurent la maintenance des aéronefs : révision, entretien et rechange des pièces et des équipements, mais également modifications d avions et d hélicoptères. A ces dernières s ajoutent les sociétés d après-vente de réacteurs, de vente de pièces détachées, d équipement et de matériel aéroportuaire. Aménagement : 3 entreprises et 51 emplois Sont présentes également des entreprises spécialisées en aménagement d aéronefs. Elles assurent les installations intérieures des avions : sellerie, ébénisterie, électricité Les avions peuvent ainsi être entièrement aménagés ou réaménagés au Bourget. D autres sociétés se consacrent à la peinture extérieure des aéronefs. Nettoyage des aéronefs : 1 entreprise et 4 emplois Location de véhicules avec chauffeurs : 2 entreprises et 57 emplois Deux sociétés de location de limousines et de minibus, auxquelles font appel les compagnies aériennes et les sociétés de «handling», sont présentes au Bourget. Catering et restauration : 134 emplois La société Jet Chef, filiale du groupe Servair, est l unique prestataire de services de restauration sur la plate-forme du Bourget. Les compagnies et les sociétés de «handling»font également appel à des entreprises extérieures, le plus souvent basées à Paris ou sur la plate-forme de Roissy CDG. Transitaire-transporteur : 4 entreprises et 113 emplois Elles assurent la prise en charge du fret, les formalités de douane, ainsi que la manutention, et assurent un service logistique autour du vol. Ravitaillement en kérosène 3 entreprises et 8 emplois 3 sociétés pétrolières se partagent le ravitaillement des aéronefs : Shell, Esso, Elf. 7 Voir liste en annexe CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 16

17 Formation des pilotes et des techniciens : 126 emplois Activité essentielle à la sécurité des vols, 4 centres de formation et de perfectionnent des pilotes sont implantés sur le site. Services publics : 130 emplois L aéroport du Bourget requiert l utilisation de nombreux services : douanes, contrôle sanitaire, météo, police de l Air et des Frontières, gendarmerie, Bureau d Enquête Accident. ADP emploie 125 personnes au Bourget. La surveillance et l entretien des bâtiments occupe 20 personnes Enfin, l unique hôtel présent sur le site, accueillant notamment les équipages, emploie 27 personnes. Les principales sociétés implantées (plus de 20 salariés) effectif nom de l'entreprise site 26 EURALAIR Airport Services Handling nature de l activité 27 société CAMBOURGET Hôtel-restaurant 3* HOTEL BLEU MARINE 32* AERO STOCK Vente de matériel de servitude pour avions et hélicoptères. Vente d'avions. 35* AIRCRAFT INTERIOR PRODUCTS Réparation de pièces en matériaux composites, aménagements intérieur avions, sellerie, ébénisterie 35* Aviation Assistance Logistique Transitaire en douane Pour l'europe, Moncelly fret 35* LEADAIR UNIJET SERVICES Exploitation, maintenance, entretien avions d'affaires 40* TRANSAIR Accueil de passagers aviation d'affaires, fourniture de carburants et nourritures 50* SOGEMAT ECOTEL Matériel et fournitures hôteliers 50* FALCON TRAINING CENTER CIF Entraînement initial et perfectionnement des pilotes 51* AIR ENTREPRISE "AIR LIMA" Transport à la demande, location d avions d affaires 80* FLIGHTSAFETY Formation continue des pilotes pour l'aviation d'affaires INTERNATIONAL 118 EURALAIR INDUSTRIES Atelier entretien aéronautique 100 à 200 EMBRAER AVIATION INTERNATIONAL Achat, vente de pièces détachées et matériel au sol pour avions, ingénierie, gestion des garanties 134 JET CHEF Restauration pour compagnies d aviation d'affaires et Concorde 413* EADS SECA Maintenance et modification avions et hélicoptères, révision générale de réacteurs et turbopropulseurs, réparation équipements 489* DASSAULT FALCON SERVICE Entretien, maintenance, location d'aéronefs "FALCON" Source : enquête, données ADP 2001 et base ASTREE janvier * : estimation CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 17

18 2) L emploi généré par l aviation d affaires au Bourget 8 Les 4000 emplois de la plate-forme se partagent entre le personnel administratif, le personnel d encadrement et les techniciens. Une majorité des personnes travaillant sur le site sont techniciens et ouvriers, on ne compte que très peu de cadres dirigeants. La progression des emplois sur le site : Dans les années 1970, les effectifs salariés de la plate-forme sont globalement stables. Dès 1981, les implantations d entreprises sont plus nombreuses même si elles se sont faites essentiellement dans les années Depuis 1992, on note un accroissement des emplois salariés d environ 1% par an. En 1999 et 2000, le recrutement a atteint 6% par an, en CDI pour la moitié. nbre d'entreprises créées La taille des établissements : Années de création des entreprises du site ,3% des entreprises se sont créées dans les années 1990, 32% dans les années 1980, 15% dans les années 1970 et 12,7% avant. Les entreprises implantées sur la plate-forme sont en grande majorité des PME: la moitié compte moins de 20 salariés et les trois quarts comptent moins de 50 salariés. Répartition des établissements suivant le nombre de salariés moins de 5 5 à à à à à 200 plus de % des entreprises renseignées ont moins de 10 salariés, 41% entre 10 et 50 et 23% ont plus de 50 salariés. La diversité des activités de l aéroport assure près de 4000 emplois dans une soixantaine d entreprises implantées sur la plate-forme, dont une quinzaine de compagnies aériennes spécialisées dans l avion d affaires. Il existe un réel potentiel, sur la plate-forme pour l implantation de plus d entreprises et notamment de sociétés de services ainsi que l implantation de très petites entreprises. 8 Source : données ADP 2001 et base ASTREE janvier CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 18

19 3) Les retombées économiques directes et indirectes de la plate-forme. L activité d aviation d affaires permet de générer, sur la plate- forme du Bourget, un ensemble de revenus pour les acteurs publics et parapublics de la navigation aérienne. a ) Les redevances et taxes sur la plate-forme Les redevances Les entreprises d aviation d affaires sont soumises au paiement de différentes redevances, payables à ADP ou aux organismes publics de gestion des trafics aériens (Direction de la Navigation Aérienne et Eurocontrol). Ces redevances sont liées à l utilisation des services mis à disposition des compagnies (tours de contrôle, balisage ). Elles sont le plus souvent fonction du type d avion (poids, indice acoustique, ) et se paient à chaque mouvement effectué, décollage ou atterrissage. Aux redevances françaises s ajoutent les taxes payées pour l atterrissage dans chaque aéroport étranger et pour le survol des pays. Les redevances et taxes sont classées en deux grandes catégories : Les redevances des services de la navigation aérienne : Redevance de route : elle est destinée au financement des services de contrôle en route, dont la radiocommunication et la météo. Elle est fixée en fonction de la masse de l avion au décollage et d un taux unitaire. Redevance pour services terminaux de l aviation civile (RSTAC) : elle sert à financer les services d approche des grands aéroports et le contrôle d aérodromes. Son montant est déterminé en fonction de la masse de l aéronef au décollage. Elle est exigible à chaque départ et payable à la Direction de la Navigation Aérienne. Les redevances aéroportuaires, payables à ADP : Redevance d atterrissage : elle varie selon la masse de l aéronef au décollage et son indice acoustique. Redevance de balisage : elle est due pour tout mouvement, quand le balisage est actionné, de nuit ou par mauvaise visibilité. Redevances carburant : à l hectolitre 9. Redevance de stationnement : elle est due pour tout aéronef, basé ou non sur l aéroport, stationnant au-delà de deux heures sur des aires revêtues. A noter que la redevance passagers n existe pas au Bourget, ADP ne s occupant ni des passagers ni de leurs bagages qui sont pris en charge par les compagnies elles-mêmes. Les taxes liées à l aviation Taxe bruit : elle est due, en France, dans tous les aéroports où le nombre de mouvements est supérieur à par an. Taxe de l aviation civile : elle est destinée à financer les missions de la DGAC qui ne donnent pas lieu à perception de redevances : sûreté, contrôle technique, certification, infrastructures. Taxe sur les produits pétroliers (0,34 /hl.). 9 Ces 3 taxes ont représenté plus de 3 millions d euros de revenus à ADP en CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 19

20 Redevances domaniales, concessions et prestations d ADP. L aéroport du Bourget faisant partie du domaine d ADP, celui-ci loue ses terrains et accorde des concessions commerciales aux entreprises présentes 10. Les tarifs varient en fonction de la nature des terrains: terrain nu en zone aéronautique, hors zone aéronautique, aire de stationnement avion, parc auto. Il existe également des tarifs pour les bâtiments, en fonction de leur type : bureaux, hangars, ateliers. Par ailleurs, ADP est propriétaire et gestionnaires des infrastructures de télécommunication, des réseaux d eau, de gaz et d électricité et collecte les déchets. Ces prestations sont facturées aux entreprises. 11 Les taxes foncières et professionnelles Enfin, les taxes locales auxquelles sont assujetties toutes les entreprises, complètent cette fiscalité. Au niveau local, de fortes disparités existent : Taxe professionnelle (taux global ) Taxe sur le foncier bâti Taxe sur le foncier non bâti Le Bourget 33,37 % % % Dugny 33,90 % % % Bonneuil en France 15,27% % 8.82 % Gonesse 26% % 15.4 % 10 Les redevances domaniales et les concessions ont représenté 8,67 M d euros de revenus en Elles ont représenté 4,68 M d euros de revenus en Le taux global cumule les taux suivant : départemental, communal ou intercommunal, syndical le cas échéant, de cotisation nationale de péréquation, de la taxe spéciale d équipement, de la taxe pour frais de CCI et les frais de gestion de la fiscalité directe locale. CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 20

21 b ) Les retombées économiques indirectes de l aviation d affaires Le chiffre d affaires généré par les entreprises implantées sur la plate-forme du Bourget avoisine le milliard d euros en Le secteur de l aviation d affaires contribue au dynamisme de l économie francilienne et assure de nombreuses retombées pour les entreprises sous-traitantes et les sociétés d intérim implantées dans la région. Une majorité d entreprises implantées au Bourget développe son activité au-delà du marché local Aires de marché des entreprises 44% des entreprises renseignées travaillent à l international, 17% sur le marché national et 39% sur le marché local. source : ASTREE, janvier international national régional local Répartition des entreprises suivant leur part d'activité destinée à l'exportation moins de 10% de 10 à 20% de 20 à 50% de 50 à 70% de 70à 90% plus de 90% Pour 42% des entreprises renseignées l exportation représente entre 50 et 90% de leur activité, pour 37,5% entre 10 et 50%, pour 12,5% d entre elles l exportation représente plus de 90% de leur chiffre d affaires et pour 8% moins de 10 %. source : ASTREE, janvier 2002 L usage d un avion privé permet également d être plus réactif dans la conclusion de contrats. De nombreux chefs d entreprises ont déjà admis qu il leur était arrivé de remporter des contrats grâce à l aviation d affaires : parce qu ils avaient été plus rapides où plus simplement parce que le fait de pouvoir se rendre sur place leur avait permis de mieux négocier. La présence d un aéroport dédié à l aviation d affaires, à proximité immédiate de Paris, est donc un atout important pour les entreprises franciliennes, notamment les multinationales, et, plus globalement, un facteur d attractivité à prendre en compte. L activité exercée au Bourget génère des retombées économiques directes et indirectes pour la région Ile-de-France mais également pour l ensemble du territoire national. Elle joue notamment un rôle non négligeable dans la conclusion de contrats et d accords qui auront des répercussions sur l économie nationale. 13 Estimation d après les chiffres d affaires de l année 2000 déclarés dans la Base ASTREE, janvier CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 21

22 6. UN AEROPORT ESSENTIEL DANS L ORGANISATION DES PLATES-FORMES AEROPORTUAIRES REGIONALES L aéroport du Bourget fait partie d un réseau de 24 aéroports et aérodromes en Ilede-France, dont 14 sous la responsabilité d Aéroport de Paris (ADP) 14. Outre les plates-formes internationales de Roissy CDG et Orly et l aéroport de Paris- Le Bourget, parmi les plates-formes secondaires régionales, seulement trois sont accessibles aux avions d affaires : Toussus-le-Noble (78), Pontoise-Cormeilles (95), et Coulommiers-Voisin (77), et une ne reçoit que des hélicoptères : l héliport d Issy-les- Moulineaux (92). Cependant, la présence de la plate-forme du Bourget est essentielle pour la région car ni les deux grandes plates-formes ni ces plates-formes régionales ne peuvent répondre correctement aux besoins. En effet : Pour Roissy CDG et Orly, il faut disposer de créneaux (slots) pour atterrir et décoller à l heure, «privilège» de plus en plus rare sur ces aéroports où l aviation commerciale, déjà presque saturée, est prioritaire. Quant aux accès routiers des aéroports, très encombrés, non compensés par un transport ferré public rapide, sûre et confortable, ils sont souvent à l origine d une perte de temps pour les hommes d affaires en déplacement. A cela s ajoutent les formalités de douanes et l attente fréquente. Utiliser un avion d affaires sur ces plates-formes n est donc pas très compétitif. Concernant les plates-formes régionales accessibles aux avions d affaires, elles n offrent pas encore aujourd hui suffisamment de services attendus par la clientèle : handling, catering, salons d accueil, présence permanente de taxis sur la plateforme, services de douane, sont souvent absents de ces aéroports. Néanmoins, ces aérodromes constituent un point d entrée secondaire en Ile-de-France et forment avec Le Bourget un réseau régional relativement cohérent. La spécificité de la plate-forme du Bourget (proximité de Paris, liaisons avec Roissy CDG, prestations des entreprises, présence de services et des administrations, ) est donc un atout incontestable qu il importe de préserver et de développer. 14 Roissy CDG, Orly et Le Bourget, 10 aérodromes et un héliport à Issy-les-Moulineaux. CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 22

23 PLATES-FORMES AEROPORTUAIRES AYANT UNE ACTIVITE «AVIATION D AFFAIRES» EN ILE-DE-FRANCE hors Roissy CDG et Orly nom département Pontoise- Cormeilles Val d'oise communes Boissy L'Aillerie, Cormeille en Vexin, Génicourt, Montgeroult date de création 1937 ouverture CAP 1947 catégorie 1 classement C1 activité AA, AL, TC gestionnaire ADP emprise 230 ha. descriptif pistes 2 pistes revêtues 1650x50m mouvements VFR, 5000 IFR dont hélicos 1700 (98) flotte basée? spécificités max 45 T (arrêté DGAC du 1/12/98) nom Le Bourget département Seine-Saint-Denis et Val d'oise communes Dugny, Le Bourget, Bonneuil, Gonesse date de création 1923 ouverture CAP 1947 catégorie 1 classement A activité AA gestionnaire ADP emprise 548 ha. descriptif pistes 3 pistes séquentes rigides et balisées (3000x45m ILS, 2665x60m VFR, 1840x45m ILS trouée EST) mouvements pour passagers dont hélicos 2660 (98) flotte basée? spécificités approche commune CDG, (priorité CDG), nom Toussus-le-Noble département Yvelines communes Buc, Chateaufort, Toussus date de création 1939 ouverture CAP 1947 catégorie 1 classement C1 activité AA, AL gestionnaire ADP emprise 167 ha. descriptif pistes 2 pistes parallèles en dur 1100x30m dont 1 balisée mouvements VFR, IFR dont hélicos 5500 (99) flotte basée environ 300 dont 30 de 2-4T, 20 de plus de 4T et 40 hélicos spécificités max 12T, trafic entre 6h et 22h30 (arrêté du 23/11/73) Fond de carte : SIGARIF Sources : ADDP/DGAC Conception : CCIP-DGAEI Aménagement, mai 2002 nom département Hauts-de-Seine communes Issy-les-Moulineaux date de création 1905 ouverture CAP 1947 catégorie 4 classement E1 activité Héliport (usages : sanitaire, privé, Etat, militaire, public, travail aérien) gestionnaire ADP emprise 6 ha. descriptif pistes FATO 350x50 m gazonné mouvements (80% privé) 2000 dont hélicos flotte basée spécificités limité mouvnts. nom Paris Issy-les- Moulineaux Coulommiers- Voisin département Seine et Marne communes Giremoutiers, Maisoncelles, Mouroux, Pommeuse date de création 1935 ouverture CAP 1947 catégorie 2 classement C1 activité AA, AL,VAV gestionnaire ADP emprise 304 ha. descriptif pistes 1 piste revêtue 1400x20m, 2 bandes gazonnées 660m, 1 piste ULM 200m) mouvements VFR estimé dont hélicos? flotte basée spécificités A/D non contrôlé Aviation légère Sigles : AA : aviation d affaires AL : aviation légère ADP : Aéroport de Paris IFR : procédure d approche/décollage aux instruments VFR : procédure d approche/décollage à vue FATO : aire d envol/atterissage pour hélicoptère Classification des aérodromes : Catégories : 1 : équipé IFR et disposant au moins d une piste revêtue 2 : disposant au moins d une piste revêtue sans IFR 3 : disposant d une piste en herbe 4 : héliport Classement : A : services à grandes distances assurés normalement en toutes circonstances C1 : services à courtes distances et à certaines à moyenne et à longue distance qui ne comportent que des étapes courtes, et au grand tourisme D1 : destinés à la formation aéronautique, aux sports, au tourisme et à certains services à courte distance. E1 : destiné aux giravions et aux aéronefs à décollage oblique (hélicoptères). CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 23

24 B. LE MUSEE DE L AIR ET DE L ESPACE : UNE RENOMMEE INTERNATIONALE Situé sur un terrain d environ 12 hectares, attenant aux pistes de l aéroport du Bourget, le Musée de l Air et de l Espace présente, sur m 2, une collection unique en Europe. Installé pour partie dans l ancienne aérogare qui accueillait les passagers, avant la fermeture de la plate-forme au trafic commercial, le musée a la volonté de s inscrire dans la dynamique touristique de la Plaine de France. 1. UN ETABLISSEMENT PUBLIC SOUS TUTELLE DU MINISTERE DE LA DEFENSE Le Conservatoire de l Aéronautique, créé en 1918, par le Ministère de la Guerre, se transforme en «Musée de l Air» en Ses collections sont alors installées dans les anciens hangars de l aéronautique, à Meudon. En 1936, une partie de celles-ci est présentée à Paris, Boulevard Victor. Le transfert progressif du musée vers le site du Bourget débute en 1975 pour s achever dix ans plus tard. Il occupe six anciens hangars et dispose de la totalité de l ancienne aérogare désaffectée de l aéroport, de l ancienne aire de stationnement d avions, et des deux tiers du parc de stationnement de l esplanade. En 1980, le Musée de l Air prend l appellation «Musée de l Air et de l Espace». En 1994, il devient un Etablissement Public Administratif, sous tutelle du Ministère de la Défense. Il emploie 90 personnes. 2. UNE COLLECTION UNIQUE EN EUROPE Constituée dès 1919, la collection du Musée de l Air et de l Espace est organisée autour de trois grands axes, dans les domaines civils et militaires: la première conquête de l air avec l aérostation, l aviation et l astronautique. Outre de nombreux appareils et objets de collection originaux, issus de l histoire de l aviation, tels le «Blériot», identique à celui qui a traversé la Manche en 1909, le Mirage F1 ou le prototype du Concorde, le fonds iconographique (photos, affiches, gravures ) est un des plus importants au monde, en particulier en ce qui concerne l aérostation et les débuts de l aviation. 3. LA PLACE DU MUSEE DANS LE DEVELOPPEMENT DU TOURISME SEQUANO- DYONISIEN ET FRANCILIEN En 1999, le Musée a accueilli visiteurs, soit une progression de 7,7% par rapport à En terme de fréquentation, il arrive en deuxième position en Seine- Saint-Denis, après le Stade de France qui totalise visiteurs. Le Musée de l Air et de l Espace reste cependant un site touristique encore fragile parmi les grands sites franciliens du tourisme d agrément. Il pourrait pourtant tenir un rôle essentiel dans le tourisme à dominante scientifique et technique, en complément de sites majeurs, tels que le Musée National des Techniques, le Palais de la Découverte, ou la Cité des Sciences et de l Industrie. CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 24

25 C. LE PARC DES EXPOSITIONS ET LE SALON DU BOURGET : UN ATOUT POUR L'ACTIVITE FOIRES ET SALONS EN ILE-DE- FRANCE Accueillant tous les deux ans le Salon International de l Aéronautique et de l Espace (SIAE), le Parc des Expositions du Bourget est le troisième centre d expositions d Ile-de- France en surface brute, après Paris Expo et Paris-Nord Villepinte PRESENTATION DU PARC DES EXPOSITIONS PRES DE M2 DE SURFACE BRUTE ET PLACES DE PARKING Sur un terrain de 40 ha environ, situé au Sud de l aéroport du Bourget, le Parc des Expositions du Bourget offre m 2 de surface brute, réparties en 5 halls, de à m2, et des espaces extérieurs. Les bâtiments du Parc des Expositions du Bourget, construits et exploités par la société Paris le Bourget-Parc d Expositions (PLB-PE) 16 sont utilisés en priorité pour le Salon International de l Aéronautique et de l Espace, leader mondial dans son domaine. De 30 à 50 manifestations 17 de moindre importance se tiennent, en moyenne, toute l année au Bourget. Le nombre moyen de visiteurs par journée d exhibition est estimé à , et pour les jours exceptionnels (lors du SIAE) places de parking sont mises à la disposition des visiteurs toute l année. Les jours de salons, le nombre de visiteurs quittant le parc à l heure de pointe du soir et utilisant le transport collectif a été estimé à personnes. Pour les jours exceptionnels (meetings), ce nombre a été évalué à personnes. 2. LE SALON INTERNATIONAL DE L AERONAUTIQUE ET DE L ESPACE 18 En 1953, le Parc des Expositions du Bourget accueille pour la première fois la manifestation de référence mondiale en aéronautique professionnelle : le SIAE, Salon International de l Aéronautique et de l Espace. Principale vitrine de l industrie aéronautique et spatiale française, témoin de son dynamisme au niveau mondial, cette manifestation remonte à 1909, où elle se tenait dans Paris Intra-muros, au Grand Palais. C est la plus ancienne exposition d aéronefs, mais aussi la plus importante manifestation mondiale couvrant l aéronautique et l espace. Lieu d échanges, de rencontres et de communication tout autant que d affaires ce rendez-vous reste incontournable pour les professionnels du monde entier. 15 Paris Expo : m2 de surface brute, Paris-Nord Villepinte : m2 de surface brute 16 qui emploie, à plein temps, 7 personnes. 17 Salons, réunions d entreprises, lancement de produits 18 Source «Impact économique de la tenue du 43ème salon International de l Aéronautique et de l Espace «(SIAE-Paris-1999) Etude réalisée par la Direction des Congrès et Salons et la Fédération Foires et Salons de France, en partenariat avec Salons Internationaux de l Aéronautique et de l Espace et le parc d expositions de Paris le Bourget. CCIP. CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 25

26 1) Caractéristiques du salon En 2001, le SIAE a accueilli 1856 entreprises exposantes, représentant 42 pays. 835 entreprises étaient des exposants indirects. 19 La France représentait 34% des exposants. Origine des pays représentés (hors France) moyen orient 4% Canada 3% asie pacifique 3% amérique centrale et sud 1% afrique 1% europe centrale et est 12% europe de l'ouest 40% Etats-Unis 36% LE SIAE A ACCUEILLI PLUS DE VISITEURS EN 2001 Tandis que les grands constructeurs ne sont jamais absents de ce grand salon, on observe parallèlement une augmentation de la participation des PME, toutes nationalités confondues. Depuis 1997, les PME-PMI françaises demandaient des surfaces d exposition plus vastes. En 2001, pour répondre à cette demande, une partie du hall leur a été attribuée. Cette manifestation représente pour elles une des rares occasions de se faire connaître des grands industriels. Les exposants disposaient de m² de surface nette et m² de surface statique, 504 pavillons et chalets, un village de plus de 1000m². En 2001, ce sont visiteurs qui se sont rendus au SIAE, dont plus de professionnels et 4242 journalistes. Les visiteurs professionnels (40% des visiteurs), en semaine. Les visiteurs grands publics, le week-end (60% des visiteurs). Les visiteurs grand public sont essentiellement des visiteurs français ou des visiteurs des pays limitrophes, alors que les visiteurs professionnels sont souvent étrangers (23% des visiteurs). 2) Les retombées économiques du salon 20 Les retombées sur l industrie aéronautique On estime a environ 61 milliards d euros le montant des contrats signés lors du salon de exposants n ont pas de stand en propre, mais présentent leurs produits sur le stand d un exposant direct, notamment dans les pavillons nationaux. 20 Données 1999, les données 2001 n étant pas encore officielles. CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 26

27 Les dépenses des visiteurs et des exposants 168 MILLIONS D EUROS DEPENSES EN 1999 PAR LES EXPOSANTS ET LES VISITEURS 108 MILLIONS D EUROS DE RETOMBEES DIRECTES POUR LA REGION ILE-DE-FRANCE EN 1999 En 1999, le montant total des dépenses engagées dans le cadre du SIAE a été estimé à 168 millions d euros, dont 48% par les exposants et 54% par les visiteurs professionnels et grand public. Concernant les exposants, les grandes catégories de dépenses sont les frais de salon des exposants ; de transport et de déplacement ; de séjour et les autres dépenses. Les grandes catégories de dépenses des visiteurs professionnels et grand public sont les frais de transport et déplacement de personnes, les frais de séjour, et enfin diverses autres dépenses (télécommunications, achats ). Les principaux postes de recettes ont été, en 1999 : 42 millions d euros pour la filière «salons». 31 millions d euros pour les parcs, organisateurs, installateurs et autres prestataires, 9 millions d euros pour le personnel intérimaire et 2 millions d euros pour les autres dépenses d expositions (transport du matériel, ) et 66 millions d euros pour l économie touristique se répartissant entre : l hébergement 21 (27 millions d euros), la restauration 22 (10 millions d euros), les transports et déplacements (15 millions d euros) et les autres dépenses (invitations dépenses personnelles de sorties, cadeaux, soit 14 millions d euros). En 1999, on a estimé que 63% des dépenses des exposants et des visiteurs, soit 108 millions d euros, avaient bénéficié directement à la Région Ile-de-France. De même, sur la base de ratios de chiffres d affaires moyens pour chaque activité, on a estimé que ces dépenses avaient permis de créer ou de maintenir l équivalent de emplois plein-temps. Fort des retombées économiques de ce salon, le Parc du Bourget pourrait développer ses manifestations et s imposer comme le troisième Parc d expositions en région Ile-de- France, par son activité, en développant une complémentarité avec les deux premiers. Pourtant, la filière foires et salons ne bénéficie pas d un soutien des pouvoirs publics à la hauteur des besoins et des attentes. 21 Hébergement : Globalement le SIAE a généré nuitées en hébergement marchand pour Paris et sa région avec 2/3 des nuitées localisées à Paris et le reste se partageant entre la proximité du Parc des Expositions et les autres départements d Ile-de- France. 22 Restauration : Globalement, le SIAE a généré, hors invitations et réceptions et dépenses de traiteur, environ repas dans le secteur marchand pour Paris et sa région (hors petits déjeuners). 61 % des repas sont pris dans le département de Seine-St- Denis et 35% à Paris. CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS 27