VOIX D ETE EN CREUSE

Transcription

1 VOIX D ETE EN CREUSE 20 ans Plage 10 : Ensemble Alégria 7 30 Il s agit de trois pièces de musique de la Renaissance, mêlant voix et instruments. L'ensemble Alégria utilise un large éventail d'instruments anciens, qui ne sont pas forcément très connus. Voilà donc l'occasion d'en étudier un certain nombre. Quelques instruments anciens Analyse de la première pièce : «Carmina Burana» : [0 à 4 21] Les Carmina Burana sont des textes profanes du XIIIe siècle évoquant la dépravation du monde, le besoin d'amour, et les excès liés à la boisson et au jeu. Carl Orff s en est inspiré pour composer sa célèbre et magnifique cantate du même nom. L'analyse du morceau effectuée ci-dessous constitue une aide pour l'enseignant. Les indications qui y sont portées doivent, dans la mesure du possible, être trouvées par les enfants eux-mêmes. 0 à 41'' : Introduction instrumentale - au début, on entend un instrument à cordes pincées, plutôt grave, dont le jeu est assez libre, comme improvisé (on a, par exemple, des difficultés à trouver une pulsation). Il est accompagné par le tympanon. Le tempo est relativement lent et la nuance «piano». - à 26'' intervient un second instrument à cordes également pincées, plus aigu. La musique devient alors pulsatoire et le tempo s accélère un peu. Le premier instrument continue à jouer un accompagnement dans le grave. 41 à 56 : Partie chantée [A] - brusque changement d atmosphère : la nuance est plus forte, le tempo plus rapide et surtout, c est l entrée de la voix d homme, accompagnée par les flûtes (qui jouent un contre chant), la vielle à roue et les percussions. On peut facilement battre la pulsation dans ce passage. 1

2 On entend une même phrase musicale répétée quatre fois mais avec des paroles différentes. On peut aisément la fredonner. Chaque phrase se subdivise ellemême en deux parties relativement proches mais néanmoins différentes, la première se terminant en suspens (comme s il y avait une virgule), la seconde étant conclusive (comme le point à la fin d une phrase). Partie suspensive Partie conclusive 1 ère phrase de 41 à 43 de 43 à 44 2 ème phrase de 44 à 46 de 46 à 48 3 ème phrase de 48 à 50 de 50 à 52 4 ème phrase de 52 à 54 de 54 à à 1 05 : Partie instrumentale [B] Dans ce passage, on entend la flûte, jouant une mélodie, accompagnée par une percussion (du type tambourin) et par la vielle à roue. Cette mélodie se subdivise en deux parties suivant le même principe suspensif/conclusif évoqué plus haut à 1 12 : Le chanteur reprend la mélodie donnée précédemment par la flûte [B ]. On peut la faire fredonner aux élèves et leur faire découvrir la similitude avec la mélodie de la flûte à 1 14 : Arrêt des instruments : le chanteur conclut seul la mélodie 1 14 à 1 16 : Transition instrumentale (les mêmes que précédemment : flûte, 1 16 à 1 31 : idem 41 à 56 [A] 1 31 à 1 40 : Partie instrumentale [C] Comme dans la partie [B], on retrouve le tambourin et la vielle à roue en accompagnement mais, cette fois, c est la vièle à archet qui est mise en avant à travers la mélodie qu elle donne à entendre, différente de celle de la partie [B] à 1 47 : Comme précédemment, le chanteur reprend la mélodie donnée par la vièle [C ]. On peut également la faire fredonner aux élèves pour leur faire entendre la similitude. 2

3 1 47 à 1 49 : Arrêt des instruments : le chanteur conclut seul la mélodie 1 49 à 1 51 : Transition instrumentale (les mêmes que précédemment : flûte, 1 51 à 2 06 : idem 41 à 56 [A] 2 06 à 2 15 : Partie instrumentale [D] Le tambourin et la vielle à roue ont encore ici un rôle d accompagnateurs, tandis que l on retrouve, en instrument soliste, la flûte. Elle joue cependant une mélodie différente de celle entendue dans la partie [B] à 2 22 : Encore une fois, le chanteur reprend la mélodie donnée par la flûte [D ]. La faire fredonner aux élèves pour faciliter cette reconnaissance à 2 24 : Arrêt des instruments : le chanteur conclut seul la mélodie 2 24 à 2 26 : Transition instrumentale (les mêmes que précédemment : flûte, 2 26 à 2 41 : idem 41 à 56 [A] 2 41 à 2 50 : Partie instrumentale [E] La flûte nous donne à entendre encore une nouvelle mélodie, accompagnée par la vielle à roue et le tambourin 2 50 à 2 57 : Suivant toujours le même principe, le chanteur reprend la mélodie de la flûte [E ]. Cette dernière, quant à elle, l accompagne d un contre chant à 2 58 : Arrêt des instruments : le chanteur conclut seul la mélodie 2 58 à 3 00 : Transition instrumentale (les mêmes que précédemment : flûte, mais qui, cette fois, nous amène à un arrêt brutal de la musique 3 00 à 3 02 : Silence absolu 3 02 à 3 41 : Reprise de la mélodie de la partie chantée [A] mais avec un tempo sensiblement plus lent. Il sera intéressant de faire percevoir aux enfants qu il s agit de la même mélodie que celle entendue plusieurs fois auparavant (en leur faisant fredonner, par 3

4 exemple ou bien en écoutant les deux «versions» l une à la suite de l autre) mais ils devront également remarquer le changement de tempo (pour cela, on peut leur faire frapper la pulsation sur les deux) à 4 21 : Longue conclusion instrumentale, conservant le tempo lent de la partie précédente, et dans laquelle on entend principalement la flûte et la vielle à roue. Faire remarquer le ralenti à la fin. Structure du morceau : Introduction A B B A C C A D D A E E Silence A (tempo lent) Conclusion Parties instrumentales Parties essentiellement vocales On peut considérer que ce morceau est de forme rondo (alternance refrain - couplet - refrain - etc.), la partie chantée A étant le refrain et les parties B/B, C/C, D/D et E/E, les différents couplets. Remarques au sujet de la deuxième pièce : «Nomen a solemnibus (les moines de l Abbaye de Solignac se réjouissent...)» : [4 22 à 6 18] Nous n allons pas faire une analyse détaillée de ce deuxième morceau, musicalement et structurellement moins riche que le premier. On peut cependant le proposer à l écoute en mettant l accent sur son caractère populaire et joyeux. Voici quelques repères d écoute : * il y a plusieurs voix d hommes * ces voix sont accompagnées par divers instruments à cordes * le caractère populaire est donné par le timbre des voix qui apparaît volontairement «brut», non travaillé, ainsi que par la lourdeur voulue de l interprétation * on entend des rires : - de 5 26 à 5 36 on peut dire qu il s agit là d un rire en quelque sorte stylisé car il se cale très précisément sur un rythme qui suit la musique - de 6 02 à 6 06 rire plus naturel car plus libre rythmiquement * présence d une voix parlée, sur le mode déclamatoire à 5 49 * bruitage : on entend une clochette à

5 Remarques au sujet de la troisième pièce : «Vinum bonum et suave (les moines se plaignent de la qualité du vin...)» : [6 19 à 7 33] Comme pour le morceau précédent, nous ne proposons pas ici d analyse détaillée. Voici cependant quelques remarques que les élèves peuvent faire : * la pièce débute par une introduction instrumentale [de 6 19 à 6 34] : on entend, au premier plan, une percussion (de type tambourin) ainsi qu un instrument à cordes pincées, plus discret, qui souligne le rythme de la percussion par des accords. Puis c est l entrée de la mélodie jouée par la cornemuse à 6 26 * la première partie du morceau donne à entendre un dialogue entre deux voix d hommes, sous forme de question/réponse [de 6 34 à 7 03]. Ces voix sont plus déclamées que chantées. On peut faire remarquer et imiter le timbre nasillard de la seconde. * la seconde partie fait davantage intervenir la voix chantée [de 7 13 à 7 33]. Notons également, un nombre plus grand d interprètes. La mélodie qu ils produisent est relativement simple et répétitive. 5