Petit Français illustré

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1 1" année. N centimes. 8 juin LE Petit Français illustré JOURNAL DES ÉCOLIERS ET DES ÉCOLIÈRES L'ABONNEMENT AN, SIX FRAN'CS Part ilu i" dcclinqiic mois. Armand COLIN & C' 6, éditeurs 5, rue de IHéziëres, Paris ETRANGER -VU: PARAIT CHAQUE SAMEDI Tous droits réservés. Yuc des Montagnes Rocheuses, Voyage du novice Jean-Paul A TRAVERS LA FRANGE D'AMÉRIQUE (Suite)'. Au moment où M. Dubois achevait ces explications, un coup de feu retentit et Jean-Paul vit sortir d'une clairière un animal bizarre au poil mélangé de blanc, de noir et de roux, ayant le mufle conformé comme celui du chameau, mais rappelant le cerf par son allure rapide et gracieuse. «C'est un orignal! s'écria M. Dubois en sautant dans son traîneau ; un de nos squatters vient de le blesser d'un coup de feu, suivons-le. La pauvre bête fuyait éperdue en droite ligne, lorsque,toutà coup, à la grande surprise de Jean- Paul, on la vit manifester la plus vive agitation, tourner sur elle-même comme indécise, s'arrêter 1. Voir le no 14 du Petit Français illustre, page 165.

2 VOYAGE DU NOVICE JEAN-PAUL 182 LE PETIT FRANÇAIS ILLUSTRE et repartir. En même temps, trois renards, surgissant à toute vitesse d'un pli de terrain quiles dissimulait, s'élancèrent aux jarrets de l'orignal en le poursuivant de leurs glapissements Un des renards courait derrière lui, les deux autres étaient comme attachés à ses flancs. Il fut bientôt clair qu'ils essayaient de lui faire rebrousser chemin et de le ramener vers la forêt d'où il s'enfuyait. Ils y réussirent, et la malheureuse bête ainsi traquée allait rentrer sous bois, quand M. Dubois montra du doigt à Jean-Paul un des arbres les plus voisins de la forêt. Sur une branche basse, couché et comme enveloppé d'une queue épaisse plusieurs fois repliée autour de son corps, un animal de la taille d'un énorme chat ou d'un petit tigre se tenait immobile les yeux luisants de convoitise à la vue de l'orignal qui se rapprochait. <( C'est un carcajou, dit M. Dubois à voix basse, l'ennemi juré de nos trappeurs, dont il dérobe avec une habileté sans pareille les appâts sans se laisser jamais prendre à leurs pièges... Il sait employer toutes les ruses et les.déjouer toutes... Attendez un instant, vous allez voir de quoi il est capable...» L'orignal était arrivé près de l'arbre où le carcajou se tenait caché, avec la fixité du chat qui guette l'oiseau. Au m ornent où il passait sous la branche qui supportait le carcajou, celui-ci, d'un bond, s'élança sur sa proie, et se tenant, sur elle comme un cavalier accroupi, il entoura de sa queue touffue le cou de l'orignal comme pour l'étouffer, en même temps que de ses dents acérées, il lui fouillait les chairs en essayant de lui rompre la veine jugulaire. Les trois renards s'étaient rapprochés, laqueue frétillant d'aise, pour avoir part au régal, tout en restant à distance respectueuse du carcajou. Le carcajou est bon prince ; en effet, il a l'habitude de partager son festin avec ses compères les renards, qui le lui ont préparé en lui servant de rabatteurs. Mais ce jour-là il avait compté sans son hôte. «Halte-là! maître fripon, part à deux!» s'écria M. Dubois. Et épaulant le magnifique fusil à répétition qu'il portait toujours en bandoulière dans ses excursions, il fit feu sur le carcajou, qui tomba mort sur les flancs de sa victime, tandis que les trois renards fuyaient, comme les renards seuls savent fuir. «Vous venez d'assister à un des innombrables drames dontnos forêts sont le théâtre», dit M. Dubois à Jean-Paul, encore tout remué de l'émouvant spectacle de cette chasse d'un nouveau genre où les chasseurs étaient chassés. «Il y en a de plus terribles, ajouta M. Dubois; car, l'année dernière, nos gens, encouragés par 1. Glapissement, nom donné au cri du renard. une prime que je leur accorde pour chaque fourrure qu'ils me rapportent, n'ont pas tué moins de vingt-six ours sur le territoire de la ferme ou dans les forêts avoisinantes.» Il fallait songer au départ. Ce ne fut pas sans regrets que nos deux amis quittèrent l'hospitalière maison de.m. Dubois. «Revenez-nous bientôt, dit M. Dubois à Jean-Paul et au Capitaine, et tâchez que ce soit pour rester auprès de nous. Je suis bien vieux pour faire des projets, répliqua le capitaine Hendricksen. On n'en fait plus à mon âge/qu'un seul, ajouta-t-il en riant, c'est de mourir le plus tard possible..ma foi, dit Jean-Paul, si j'étais libre, c'est moi qui vous demanderais de me garder à Saint-Jean... Il y a ici de quoi tenter l'activité d'un jeune homme qui débute dans la vie. Et puis cette vie proche de la nature, où l'on est son maître, ne rappelle-t-elle pas par son indépendance la vie du marin? Ingrat, xeprit le capitaine Hendricksen, voici que déjà vous faites infidélité à la mer. Laissez dire notre ami, conclut M. Dubois, et rappelez-vous qu'il y aura toujours place ici pour vous.» A Galgary nos voyageurs reprirent la grande ligne transcontinentale du chemin de fer Canadien-Pacifique. C'est là que commence la traversée des Montagnes Rocheuses. La voie ferrée suit, à travers un pays bouleversé,le cours tortueux delarivière Dow, rivière sans vallée, encaissée entre des amas de rochers éboulés. Ses eaux rugissent furieusement en bondissant d'écueil en éçùeil et leur écume, réduite en une poussière liquide, est emportée comme un embrun2 jusqu'au train, avec lequel elles semblent vouloir lutter de vitesse. La voie ferrée la remonte jusqu'à sa source qui sort du rocher sous forme de cascatelles murmurantes. Çà et là, une fracture dans le roc découvrait un coin de forêt boréale, asile du terrible ours gris, l'hôte habituel des Montagnes Rocheuses, des sapins de dimensions extraordinaires, dont la sombre verdure s'harmonisait avec la nature sauvage et tourmentée du paysage. Quelle est, demanda Jean Paul, à un de ses compagnons de route, cette bande nue et dévastée, ce long sillon désolé qui coupe la montagne comme une gigantesque balafre? C'est le chemin des avalanches. Chaque année, presque à jour fixe, l'avalanche se détache du sommet de la montagne et, suivant le chemin qu'elle s'est tracé comme un fleuve suit son lit, elle s'abat avec un fracas de tonnerre sur le versant de la montagne.» Jean Paul remarqua que, pour protéger la voie I 2. Pluio fine produite par le vent ou le choc des Ilots. contre les avalanches, on l'avait recouverte d'une galerie boisée en l'orme de toit. Cette galerie n'arrête pas, mais fait dévier seulement les avalanches, qui passent par-dessusle chemin de fer sans interrompre leur terrible descente. Leur courbe ne s'achève que dans le fond des vallées ou le lit des ravins. La locomotive, toujours soufflant et comme haletante, montait toujours. Ce ne fut pas sans émotion que Jean Paul vit le train s'engager dans la «passe,» effrayant défilé creusé dans le l'architecture grossière et superbe d'un peuple de géants, des silhouettes ébauchant vague ment quelque nef gigantesque, dés tours de cathédrale, des flèches de massifs clochers. La voie était creusée dans le roc vif. Dâns le court trajet de 26 kilomètres, Jean-Paul ne compta pas moins de 13 tunnels,22 grands ponts. La descente sur le versant du Pacifique, plus incliné que celui de l'intérieur, eut lieu avec une effrayante rapidité. Mais à quel prix a-t-on pu établir les rampes d'accès! Entre les deux ver- Le Fraser et le chemin de fer Canadien-Pacifique. flaoc.de montagnes abruptes, de 3000 mètres de hauteur. Des deux côtés de la voie, sur les pérîtes do la montagne, des cascades figées par :1e froid laissaient pendre de magnifiques cristaux, d'invraisemblables stalactites1 dont les longues aiguilles ressemblaient de loin aux tuyaux d'un orgue fantastique. ASummitCity, le capitaine informa Jean-Paul qu'ils avaient atteint le point le plus élevé de la ligne ferrée (1600,n).Le coup d'œil était imposant. Tantôt les cimes neigeuses se perdaient dans le ciel, tantôt elles se projetaient en longues aiguilles âpres et droites dominant de leur grise nudité les sombres plateaux ; ici c'était un entassement informe, là comme 1. Stalactite, dépôt cristallin suspendu à la voûte d'une grotte, par suite du suintement de l'eau. Ici les aiguilles do glace sont comparées à des stalactites. sants opposés de la dernière chaîne qui sépare le Pacifique de l'intérieur, il n'y a pas moins de cinq cents ponts ou viaducs! Une excursion aux mines d'or du Caribou3 sur les bords du Fraser que longe la voie ferrée. jusqu'à Port-Moody, son point terminus, sur le j ( golfe de Géorgie, interrompit la dernière étape ) du voyage de nos deux amis. Les placers sont situés aux pieds du Caribou, enchevêtrement de collines et de montagnes ravinées, dont d'épaisses forêts de sapins iapis-sent les flancs jusqu'à mètres d'altitude. Autour du Caribou, la branche principale du Fraser s'enroule en un repli circulaire. (A suivre.) L. Y. 2. Viaduc, pont servant au passage d'uu chemin de fer ou d'une route. 3. Le nom de Caribou est celui d'une espèce de renne canadien.

3 184 LE PETIT FRANÇAIS ILLUSTRE LE GRAND VOYAGE DE FRANÇOIS Le grand voyage de François Mon panier était encore bien garni, car, à midi je n'avais pas grand'i'aim. J'ai étendu sur le banc la serviette propre, j'ai disposé dessus mon pain, le veau rôti, les œufs durs et le fromage. Cela avait bonne tournure; j'ai diné avec appétit. J'ai remis tout ce qui restait dans mon panier, puis j'ai été à la buvette, où j'ai pris un verre de cidre : c'est une boisson très agréable. Je m'ennuyais dans la salle d'attente, je me suis promené sur le quai de la gare. Il y avait une boutique toute pleine de livres et de caricatures. Je me suis amusé aies regarder. 11 y en avait de bien laides, je vous assure. La dame qui les vendait m'a dit : «Voulez-vous acheter un livre pour vous faire passer le temps, mon garçon?» J'avais grande envie de dire que oui; mais j'ai réfléchi que je n'avais plus beaucoup d'argent et que tous ces livres-là devaient coûter cher. J'aimerais mieux un journal, ai-je dit. ~ Lequel voulez-vous? Je ne savais trop que répondre. Un vieux monsieur avec des favoris blancs, qui achetait de grands journaux, m'a fait un bon sourire. Tu voyages seul, mon petit ami, m'a-t-il dit? Oui, monsieur. Tu viens de loin? De Rambouillet. Et tu vas? A Lorient. Hem! ce n'est pas tout près. Tu as en effet le temps de t'ennuyer en route. Mais je vais te donner le moyen de te distraire honnêtement. Alors, il dit à la marchande : «Donnez-lui le Journal des Voyages et le Petit Français,» et, croiriez-vous, maman, qu'il a eu la bonté de me les payer? Je ne voulais pas, d'abord; mais il a insisté et je l'ai bien remercié. Je suis rentré dans la salle d'attente, et la lecture de mes journaux m'a si bien absorbé que j'ai été très surpris quand on a appelé : «Les voyageurs pour Redon, Vannes, Lorient!» Il n'y en avait guère. Je ne savais d'abord où aller; j'ai demandé à un employé quel était le train pour Redon. Celui-là n'était pas aimable! il m'a dit d'un ton bourru : A quoi servent tes yeux, moutard? tune vois pas les écriteaux? J'ai regardé à droite, à gauche, et j'ai fini par découvrir, de l'autre côté du quai, un tableau où étaient peints une grande main avec un long doigt étendu, et ces mots : Les trains se dirigeant vers Redon, Lorient, vont dans cette direc1. Voir le n 14 du Petit Français illustré, page 1G8. (Suite et fin). tion. J'ai vu un train dont la locomotive était du côté désigné par le doigt. Je me suis dit : Voilà mon affaire! et j'ai vu avec plaisir que je ne m'étais pas trompé, car 011 est venu me demander mon billet, et quand je l'ai montré, on m'a dit : C'est bien 1 Le pays est très joli entre Rennes et Redon. Le chemin de fer suit la Vilaine et tout est vert et gai ; mais pendant toute la journée, j'avais tant regardé par la fenêtre que j'en étais las. Je me suis enfoncé dans mon coin ; j'aurais bien voulu dormir pour ne pas tant m'ennuyer, mais le sommeil ne voulait pas venir. A la station de Messac, on a ouvert la portière et, à la lueur de la lampe, j'ai vu d'abord une petite menotte cramponnée au wagon, et puis une belle grosse petite figure, rouge comme une pomme, avec des yeux bleus brillants sous une broussaille de de son village avec ses deux marmots. J'ai tiré de [mon sac les gâteaux qui me restaient, je les ai donnés aux enfants. Si aviez vu le petit bébé, me faire: merci! avec la main, il était si gentil! 11 faisait nuit noire quand nous sommes arrivés à Redon. Le père des petits enfants attendait sa femme, et tous ces braves gens m'ont quitté avec mille remercîments. pas faire attention à moi; ils allaient à leurs affaires de cet air délibéré qui n'appartient qu'à eux. La vue des caisses qu'on commençait à charger sur les omnibus m'a rappelé mon bagage ; je suis rentré dans la gare, et j'ai cherché des yeux ma malle. Avec quel plaisir je l'ai aperçue, ainsi que la petite caisse! C'était quelque chose de chez nous qui me revenait. J'ai consulté mon cahier de notes, et, sûr de mon fait, j'ai dit à un homme d'équipe : Monsieur, voilà mon bulletin de bagage et mes deux colis. L'homme s'est mis à rire de voir un petit bonhomme faire ainsi l'entendu. Tu m'as l'air d'un débrouillard, mon garçon; qu'y a-t-il pour ton service? J'avais déjà réfléchi que, ne connaissant pas la ville, et ne pouvant porter mes caisses moimême, ce que j'avais de mieux à faire était de monter en omnibus et de me faire conduire chez mon oncle. J'ai donc prié l'homme de porter mon bagage à une voiture qui fasse les courses en ville, et je lui ai donné cinq sous pour sa peine. Mais voilà qu'au moment où je mettais le C'était une fillette de 3 ou i ans. La lecture de mes journaux m'a si bien absorbé... cheveux blonds. C'était une fillette de trois ou quatre ans qui essayait de grimper, sans pouvoir y parvenir. J'ai couru à son aide, je l'ai prise dans mes bras et assise sur la banquette. Derrière elle était sa mère qui portait un poupon, un paquet et un panier. La pauvre femme avait l'air bien en peine ; je l'ai débarrassée de tout son bagage: je voulais même prendre le bébé, mais elle n'a pas eu confiance en moi pour cela. Quand elle s'est vue bien établie dans mon compartiment, elle m'a remercié et puis m'a raconté qu'elle allait rejoindre son mari, employé à Redon, et qu'elle avait eu bien de l'embarras à venir A Redon, il m'a fallu encore changer de voiture. Le train s'est séparé en deux parties pour laisser passage auxvoyageurs qui allaient, sur l'autre quai, prendre le train de Lorient. Je me sentais tout raide, tout engourdi de froid et de sommeil; aussi, quand j'ai été dans le wagon, j'ai déroulé ma couverture, je m'en suis bien enveloppé les jambes, j'ai caché mes mains dessous et je me suis endormi comme un bienheureux. Mes compagnons de route m'ont secoué pour me réveiller à Lorient. Je me suis frotté les yeux... Je me croyais dans mon petit lit chez.nous... Que cela m'a donc paru drôle de me voir dans cette grande caisse de bois, mal éclairée par le jour naissant! J'ai en hâte refait mon paquet de couverture, je me suis donné un bon coup de brosse (mes vêtements en avaient grand besoin), un petit coup de peigne, je me suis essuyé la figure et les mains avec mon mouchoir, et j'ai enfin mis pied à terre. Mon grand voyage était terminé! J'ai suivi les voyageurs vers la porte de sortie et j'ai donné mon billet, que j'avais eu soin de tenir prêt. Quand j'ai été dehors, je me suis demandé comment j'allais reconnaître mon parrain. Je voyais bien des marins autour de moi (il n'en manque pas à Lorient); mais quel était le bon parmi tous ceux-là? D'ailleurs, ils ne semblaient Au moment où je mettais le pied sur le marchepied de l'omnibus. pied sur le marchepied de l'omnibus, je vois accourir un monsieur rouge et essoufflé qui me faisait de grands signes avec les bras. C'était mon bon parrain, chère maman! 11 arrivait un peu en retard, et, voyant un petit garçon tout seul qui faisait charger des caisses, il avait deviné que c'était son filleul. Nous nous sommes bien embrassés, et, depuis, je ne l'ai pas quitté. Lui et ma tante sont pleins de bonté pour moi, et je crois qu'ici il ne manquera à mon bonheur que mes frères, mes sœurs et ma chère maman, que j'embrasse bien tendrement et bien respectueusement. M. D.

4 186 LE PETIT FRANÇAIS ILLUSTRÉ LES JEUX DE PLEIN AIR Ce qu'on voit à l'exposition Les Jeux de plein air Le palais Annamite construit sur l'esplanade des Invalides, non loin du palais Algérien, n'est pas un des monuments les moins curieux de cette partie de l'exposition. Notre gravure peut donner une idée du goût des architectes annamites et de la richesse d'ornementation qu'ils ont déployée. Ils incrustent en quelque sorte leurs constructions avec autant de soin et de délicatesse que les menus objets qu'ils fabriquent. L'ensemble, vu à distance, n'est pas à ses pieds les deux ailes du palais même du Trocadéro avec sa salle de fêtes, ses musées de sculpture, d'ethnographie, cambodgien et cette curieuse exposition des anciens costumes des provinces de France. Puis ce sont les jardins si bien dessinés, dans lesquels l'exposition d'horticulture a pris place tout naturellement, la cascade avec ses eaux jaillissantes, et les deux pavillons des Forêts et des Travaux publics : le premier, en bois et d'un Le palais Annamite, à l'esplanade des Invalides, moins agréable à l'œil, car ils savent atténuer ce que la profusion d'ornements a d'un peu lourd par les gracieuses lignes courbes qui terminent les toitures et les clochetons qui les surmontent. D'ailleurs les constructeurs de tous les pays se sont surpassés, aussi bien au Champ de Mars qu'aux Invalides. On ne sait vraiment ce qu'il faut le plus admirer des détails ou de l'ensemble. Pour se rendre compte de cet ensemble magnifique de l'exposition géante de 1889, avant de la visiter dans ses diverses parties, il faut monter sur l'une des tours du Trocadéro1, ce qui se fait très facilement à l'aide des ascenseurs qui y sont installés. Arrivé sur le sommet, l'on voit tout d'abord caractère rustique; le second, élégante cons-truction en fer de style moderne. En face on aperçoit l'autre rive de la Seine : à droite, les machines ôlôvatoires, puis la grande cheminée des électriciens, les bâtiments consacrés au pétrole; à gauche, le grand Panorama de la Compagnie transatlantique, formant un poly gone dont les côtés sont décorés d'immenses cartes coloriées, représentant les itinéraires des diverses lignes de la Compagnie ; c'est aussi sur les bords du fleuve que se trouve l'exposition fluviale et maritime. Un peu plus loin et se succédant, c'est la galerie de l'histoire de l'habitation où l'on peut visiter les demeures successives de l'homme, depuis la hutte de feuillage jusqu'à l'élégant palais de la Renaissance2. C. T. ' 1. Trocadéro est lo nom d'un fort qui domino Cadix et douf les Français s'emparèrent en 1823 pondant l'expédition d'espagne, entreprise par lo gouvernement do lo Restauration pour rétablir l'autorité de Ferdinand VII fortement ébranlée. 2. Le Petit Français illustré commélico, dans lo présent numéro, une histoire de VHabitation humaine. Les jeux de plein air, trop longtemps négligés par la jeunesse française, sont en train de reprendre la faveur qu'ils méritent pour leurs excellents effets physiques et moraux. De toutes parts, dans les lycées, dans les collèges, dans les écoles, des associations se forment pour les pratiquer avec suite, en y apportant l'ardeur que donne l'émulation. Une ligue puissante s'est formée tout exprès pour rechercher et formuler les règles de nos vieux jeux français, pour en répandre le goût, pour en faire connaître les merveilleux effets au point de vue de la vigueur, de la santé, de la force, du courage, de toutes les qualités qui font l'homme vraiment digne de ce nom. Le Petit Français ne pouvait rester étranger à ce grand mouvement national. Il a demandé à un écrivain compétent la description des grands jeux de plein air; à un artiste habile, des croquis pris d'après nature, au Rois de Boulogne. 11 est heureux d'offrir à ses jeunes lecteurs le résultat de cette collaboration et de concourir ainsi directement au relèvement de notre race par les exercices mêmes qui ont fait si longtemps sa force et son éclat. 1S7 et les exercer an les amusant. Voici donc la règle de Paris. Règle des jeux. La Barette est de forme ovoïde et d'environ trente centimètres de longsur vingt de large. Elle est constituée par une vessie de caoutchouc couverte d'une forte gaine de cuir; la vessie bien gonflée et bien fermée; la gaine solidement cousue au point de sellier et lacée Sur le côté. Une Barette bien conditionnée coûte une dizaine de francs. On peut à la rigueur l'obtenir à meilleur marché, en se contentant d'une vessie de porc sur laquelle on fait coudre sous ses yeux une gaine de bon cuir de veau, par un cordonnier ou un sellier ; mais c'est chose assez hasardeuse, car il n'est jamais facile à un ouvrier d'arriver du premier coup à la perfection dans un travail nouveau pour lui. Le mieux est donc de se cotiser à quinze ou vingt amateurs pour se procurer chez un spécialiste une bonne barette et, quand on l'a acquise, d'en avoir grand soin. 11 faut la graisser après chaque partie, la suspendre dans un lieu sec et aéré, la faire réparer aussitôt qu'une couture paraît céder, et surtout s'assurer avant de se mettre au jeu que la vessie La Barette. est bien gonflée. Grâce à ces précautions, une La Barette ou Bailon-au-pied s'est jouée de barette peut durer deux ou trois ans et amuser tout temps dans la France méridionale et cenvingt à trente joueurs pendant plusieurs saitrale, aussi bien qu'en Picardie, en Artois et en sons consécutives. Si l'on a mis à cet achat cinbretagne. Elle prend seulement des noms divers quante ou soixante centimes par tête, on ne selon les régions et s'appelle tantôt soûle ou peut donc pas dire qu'on n'en ait pas pour son choule, tantôt melle, tantôt ballon, tantôt argent. barette. Mais ce n'est pas tout d'avoir le ballon : il La manière de jouer présente aussi d'assez s'agit de trouver mi emplacement favorable au grandes différences locales : ici le ballon ou jeu. barette ne doit être frappé qu'avec le poing, Le meilleur est une grande pelouse ou prairie parfois protégé par un gantelet de cuir ou un qui ne redoute pas le piétinement de vingt à brassard de bois ; là, c'est au contraire avec le trente joueurs. A défaut de pelouse, on peut se pied seul qu'il est permis de le lancer ; ailleurs,! contenter de la première esplanade venue. les membres inférieurs et les membres supél'essentiel est qu'elle soit assez vaste : cent cinquante mètres au moins, par cinquante à rieurs peuvent être de la partie. Il n'est pas jusqu'à la forme du ballon qui ne soit variable : soixante de large. Sur cette esplanade ou prairie, on marque tantôt elle est sphérique et tantôt ovoïde, et ses avec quatre piquets un quadrilatère aussi dimensions ne présentent pas moins de différences. Enfin le but qu'il s'agit d'atteindre ou de grand que possible, ABCD. Les grands côtés du quadrilatère AG, lit) sont franchir est également varié : ici, c'est une les lignes de touche. Les cotés AB, CD sont dits simple ligne tracée sur le sol; ailleurs, une lignes de but. Au milieu de chacun de ces deux paire de poteaux ou de piquets plantés enterre; petits côtés, deux poteaux séparés par un interailleurs encore, un cerceau tendu de papier de valle de trois mètres marquent les buts. Ces soie et analogue à celui des écuyers de cirque. poteaux doivent avoir au moins quatre mètres Au milieu de ces coutumes locales, il fallait de haut. A trois mètres au-dessus du sol, ils choisir avec discernement, et il était naturel que portent une corde horizontale pourvue en son la coutume adoptée à Paris prévalût. Des joueurs venus de toutes les régions de la France pourmilieu d'un petit drapeau. ront ainsi désormais mesurer leur force et leur Ceci, bien entendu, quand on veut jouer selon adresse à ce jeu si bien fait pour les passionner la règle stricte, à la suite d'un défi entre deux

5 188 LE PETIT FRANÇAIS ILLUSTRÉ écoles, par exemple. En ce cas, le drapeau, de chaque côté, est aux couleurs du parti qui l'occupe. Mais dans la pratique, pour simplifier les choses, on peut se contenter de deux piquets quelconques, ou même d'une simple ligne tracée sur le sol, pour marquer les buis. Ces préliminaires arrêtés, il s'agit de former deux camps. Les joueurs ont désigné deux capi- Kgne, d& ouâ la place, c'est-à-dire le côté du champ de jeu que choisira le gagnant ; et cette place une fois déterminée, on n'en change plus qu'au milieu de la partie, si l'autre camp le désire. Les deux armées prennent donc position en avant de leur but respectif, pour empêcher la Barette de le franchir. A cet effet, chacune se dispose en ordre dispersé, avec son avantgarde, son centre et son arrière-garde. Il s'agit d'arriver à envoyer le projectile entre les po- LES JEUX frappant du pied après son premier bond. 2. Les joueurs en place, le capitaine du parti qui n'a pas eu le choix du côté pose la barette au milieu du champ, et d'un coup de pied l'en- I) E PLEIN AIR du but un joueur énergique et adroit, capable de prévenir ainsi le point le plus aisé à marquer. 4. La Rarette une fois lancée correctement, c'est-à-dire dans les limites du champ, l'objet propre du jeu est, pour chaque joueur, d'arriver à la faire passer derrière les deux poteaux du but adverse, ou tout au moins derrière la ligne de but, et pour cela tous les moyens sont bons : c'est-à-dire qu'on peut, soit lancer la Barette d'un coup de pied, soit s'en saisir et l'emporter vers le but. D'autre part, les adversaires poursuivent le ravisseur, cherchent à lui couper le chemin, à l'arrêter, en un mot à le mettre dans l'impuissance de réaliser son dessein. Mais il est indispensable que cette poursuite ne dégénère pas en pugilat, en luttes corps à corps et en bagarres : c'est pourquoi on est convenu que, pour faire prisonnier le fugitif, il suffit d'effleurer la Barette qu'il emporte, en criant : touché! Aussitôt chacun s'arrête et l'avant-garde des deux partis se plaçant en rond, épaule poutre épaule, la face vers le centre, forme ce qu'on appelle le cercle ou mêlée. de- t-vilclw ligne He ou? t> tairies et se sont rangés en ligne devant ces chefs élus ; chaque capitaine à son tour choisit alternativement un joueur, jusqu'à ce que le Les joueurs se sont rangés en ligne devant leurs chefs élus. teaux et par-dessus la corde du but adverse, et de marquer ainsi un point'. " La partie se compose habituellement de plusieurs reprisés de trois points, dans un temps fixé d'avance. On doit observer les règles suivantes. 1. La Barette ne sera jamais lancée avec les mains. Mais il est pérmis de la saisir, de l'emporter et d'aller la déposer au but adverse. Il y a trois manières de la lancer : a. En la posant à terre sur un bout, dans un On peut soit lancer la Barette d'un coup de pied, soit s'en saisir et l'emporter vers le but. voie vers le but adverse. Jusqu'à ce moment, l'avant-garde des deux partis doit être restée à la distance de dix mètres au moins du ballon. Mais dès qu'il a quitté le sol, les évolutions sont libres. 3. Quand la Barette, du premier coup, franchit une des lignes de touche, le coup est nul et doit être recommencé. Il en est de même si la Barette, ayant de ce premier coup franchi le but adverse, est saisie avant d'avoir touchée terre. Il est donc très important de poster en arrière Pour faire le but d'emblée, il faut envoyer la Barette, d'un coup de pied, entre les poteaux à la hauteur voulue. 5. Au milieu de cette masse compacte, on laisse tomber la Barette, de telle sorte qu'elle roule à terre. Le cercle se resserre, chacun pousse de son mieux, jusqu'à ce que la Barette, heurtée par tous ces pieds, sorte de la mêlée, sans avoir été volontairement frappée. Aussitôt qu'elle est sortie, s'en empare qui peut, pour tenter de l'envoyer au but. Les adversaires poursuivent le ravisseur ; mais celte poursuite ne doit pas dégénérer en pugilat. Celui qui saisit le premier la Barette et lui fait toucher terre a droit au coup franc, Au milieu de chacun des deux petits cotés, deux poteaux séparés par un intervalle de 3 mètres marquent les buis. contingent soit épuisé. Cette désignation au petit creux du sol, et prenant élan pour la frapchoix est naturellement une source d'émula- perdu pied; tion qui porte les élèves à s'appliquer au jeu, En la laissant tomber et la frappant du pied afin de se faire rechercher et nommer des pre- avant qu'elle ait touché terre : iniers. Les deux camps formés, on tire au sort c. En la laissant retomber à terre et la 6. Il est expressément stipulé que les joueurs doivent toujours se tenir entre la Barette et leur camp ; faute de quoi, on crie : en place! et c'est encore un cas de «cercle». 7. Un joueur qui court en emportant la Barette et qui se voit sur le point d'être pris, la lâche-t-il ou la lance-t-il autrement qu'avec le pied, on crie : à faux! et le camp adverse a droit au coup franc. 8. A cet effet, un des joueurs de ce camp prend la Rarette, la place debout sur le sol et la frappe du pied, tous les autres se tenant à six mètres de distance au moins. 9. Pour faire le, but d'emblée, en courant avec la Barette, il faut d'abord l'envoyer d'un

6 190 LE PETIT FRANÇAIS ILLUSTRÉ coup de pied entre les poteaux, à la hauteur voulue, puis la ressaisir et lui l'aire toucher terre derrière la ligne de but, ce qui n'est pas aisé à réaliser; ou bien il faut contourner le but et venir déposer la Rarette entré les poteaux, chose peu commode aussi. Le plus souvent, le coureur qui emporte la Barette arrive seulement à lui faire toucher terre au delà de là ligne de but. C'est ce qu'on appelle gagner un avantage, parce qu'on acquiert ainsi le droit de frapper un coup franc. 10. Aussitôt que la Rarette a passé la ligne de but, celui qui la saisit le premier et lui fait toucher terre a droit au coup franc. S'il appartient au camp de ce côté, il fait vingt-cinq pas vers le camp adverse et frappe son coup dans le même sens. Au cas contraire, il marque seulement quinze pas et envoie son coup vers le but auquel il a tourné le dos en comptant ces pas. 11. Si la Barette franchit une des lignes de touche, qui peut la relève et se place au point/où. elle a franchi la limite. Tous les autres de son parti se rangent face à face devant lui, sur deux lignes, de manière à former une sorte de couloir vivant. Lui, saisissant-bien son moment, il fait toucher terre à la Rarette et vivement l'envoie à l'un des siens, ou bien, après une feinte, il l'emporte en courant vers le but tandis que les adversaires surveillent les joueurs du couloir. 12. Tout joueur qui saisit et arrête la Rarette à la volée a droit au coup franc. 13. Pour marquer un point, il faut avoir fait passer correctement la Rarette dans le but adverse, selon les conventions arrêtées. Si le but a été franchi incorrectement, c'està-dire si la Rarette passe plus bas qu'il n'a été convenu, on compte seulement une touche, c'est-à-dire un quart de point. 14. Les deux camps changent habituellement de côté au milieu du temps assigné à la partie. Dr G. L'HABITATION HUMAINE été capable de conserver à ses descendants le souvenir des faits et des grands événements. Les temps préhistoriques, au contraire, sont ceux où les hommes combattaient pour la nourriture et pour l'abri, avec les ongles et les poings d'abord comme de véritables bêtes sauvages, puis, plus tard, avec des bâtons et les instruments grossiers que l'expérience leur avait appris à fabriquer. A cette époque primitive de l'humanité, l'âge de pierre précède Y âge d'airain et l'âge de fer1. Des savants ont essayé de donner une idée du nombre d'années qui nous séparent de ces périodes lointaines. S'il faut en croire certains 191 usés d'une certaine façon et plus tard il trouve le moyen de tailler les pierres les plus dures à l'aide de chocs combinés habilement. Il prépare ainsi des silex en fer de lance, il fixe ces pointes à l'extrémité de longues perches et le voilà armé contre les bêtes fauves. Dès lors il se construit des huttes de branchages, il s'adosse aux colossales pierres granitiques et, plus tard, lorsqu'il aura découvert le bronze, il se construira les cabanes élevées sur pilotis, car à mesure que l'homme se sent armé plus solidement, il devient aussi plus méfiant, il s'entoure de plus de précautions et il se construit, au milieu des lacs et sur des iles artifl- -.NCt L'habitation humaine ïïabitatiou lacustre qui isolait ses habitants de la rive et les mettait à l'abri des bêtes féroces ou des attaques des peuplades ennemies. Habitation do l'âge de pierre. Hutte de branchages adossée aux colossales pierres granitiques. On désigne par le mot habitation non seulement les constructions de toutes sortes mais tout ce qui peut offrir à l'homme un abri quelconque. La maison, c'estle logement clos de murailles; l'habitation, c'est la hutte de branchages, c'est la caverne creusée dans les flancs du rocher. \:Histoire de l'habitation humaine est donc l'histoire des demeures occupées par les hommes depuis les temsp les plus reculés jusqu'à nos jours. Les historiens ont divisé en deux grandes périodes l'histoire de l'humanité : les temps préhistoriques et les temps historiques. Les temps historiques sont ceux où l'homme, ayant atteint un certain degré de civilisation, a auteurs, l'âge de la pierre polie remonterait à plus de douze mille ans avant l'ère actuelle. Avant cela, les habitations étaient de simples cavernes; l'homme disputait auxbêtes féroces les moindres repaires; tout au plus avait-il l'intelligence et les moyens d'enfoncer quelques pieux, quelques branches d'arbres violemment arrachées pour soutenir quelque pan de rocher, pour suspendre quelque toison de bête fauve, assommée à coups de pierre ou de bâton. A ces habitants des rochers les savants ont donné le nom de troglodytes qui est formé de deux mots grecs rappelant que ces hommes entraient, habitaient, dans des cavernes. A cette époque 6L Abris sous rochers succède une nouvelle époque : l'homme a trouvé le moyen de tailler le bois à l'aide d'os d'animaux cielles des habitations qu'il veut mettre à l'abri des attaques des bêtes féroces et des agressions de peuplades ennemies. On a donné le nom de cités lacustres aux vestiges de.ces.villagesdont l'existence-aété constatée en draguant les fonds de certains lacs. Sous la vase et les sables on a découvert des pilotis3 serrés : certains villages reposaient ainsi sur plus de pieux préparés soit avec le feu, soit à l'aide de cailloux tranchants, et, sur ces plates-formes, des cabanes formées de branches d'arbre et d'argile, percées d'ouvertures par où s'échappait la fumée, ont donné asile à des êtres humains qui, relativement aux troglodytes, avaient, considérablement amélioré leurs demeures. J- A. 1. Age, synonyme de époque; l'époque où les hommes ne connaissaient que des instruments on pierre précéda celles où. ils firent usage de l'airain d'abord et du fer ensuite. 2. Lacustre, qui a rapport aux lacs. 3. Pilotis, pieux ou bois enfoncés dans la terre ou dans vase. (A suivre.)

7 LE PETIT FRANÇAIS ILLUSTRÉ Variétés La science «lu lîonhoinmc lticlim<i. Si tu achètes ce qui est superflu pour toi, tu ne tarderas pas à vendre ce qui t'est le plus nécessaire. Fais toujours réflexion avant de profiter d'un bon marché. Les onfants et les fous imaginent que vingt francs et ving t ans ne peuvent jamais finir. Celui qui vil sur l'espérance court risque de mourir de faim. Il n'y a pas de profit sans peine. Un Homme appliqué Guillaume Budé, maître des requêtes, prévôt des marchands, intendant de la librairie royale sous François I or, et l'un des hommes les plus savants de son temps, apportait à l'étude une telle ardeur que rien ne pouvait le distraire. On raconte qu'un jour, un incendie ayant éclaté chez lui, un de ses serviteurs accourut effaré dans son cabinet en criant : Le feu est à la maison! Mais Rudé, absorbé dans la lecture d'un livre intéressant, ne l'entendit qu'à demi, et ne le comprit pas du tout. Sans détacher les yeux de sa page, il répondit : «Adressez-vous à ma femme, vous savez que je ne m'occupe jamais des choses du ménage?» M. D. Conrage et sang-froid. En 17S8, la Bretagne était agitée par des troubles incessants, à Quimper, le comte de Rolherel, tenta vainement d'apaiser une sédition populaire. Un paysan venait de lui jeter violemment son bonnet de laine à la figure. o Vous allez vous enrhumer, mon ami,» dit M. de Botherel avec calme, et, ramassant le bonnet, il Je tendit à son propriétaire. M. D. ' Réponse «l'un vrai soldat. En 1792, la Patrie venait d'être déclarée en danger. La Tour d'auvergne, qui fut surnommé plus tard le premier grenadier de France, s'enrôla comme simple volontaire. Un représentant du peuple lui fit ses offres de service : «Eh bien, dit la Tour d'auvergne, puisque vous êtes tout-puissant, demandez pour moi... Quoi? un régiment? Non! une paire de souliers.» IVaïveté. Un employé se présente, muni d'une lettre de recommandation, dans une maison dirigée par les deux frères. Mis en présence d'un des patrons, il salue profondément et dit : Est-ce à vous, Monsieur, ou à Monsieur votre frère, que j'ai l'honneur de parler? Mot «l'enfant. Jules se promène avec son père au Jardin des Plantes. Vois-tu ce cèdre du Liban, dit le père. Eh bien, c'est un grand savant, Bernard de Jussieu qui l'a rapporté dans son chapeau il y a cent cinquante ans. Oh papa! il devait être joliment grand ce savant, et son chapeau aussi! RÉPONSES A CHERCHER Géographie amusante. 1. Quelles sont les villes de France dont le nom peut se lire indifféremment de droite à gauche et de gauche à droite? 2. Quel est le pays de l'europe dont une partie se trouve au-dessous du niveau de la mer sans être submergée? Question Historique. Quel est le roi de France qui refusa pendant plusieurs jours toute nourriture, parce qu'il craignait d'être empoisonné par son fils? Prolilèines amusants. 1. Écrivez le nombre 100 en employant 4 fois le chiffre Prouvez que quatre vingt dix neuf et un font 44. Curiosités. Comment peut-on écrire Saint Vincent avec quatre lettres? Enigme. Je suis ce qu'il y a de plus propre au monde, et cependant je finis dans la boue. Chacun admire ma beauté et chacun me fuit. Je ne vis souvent qu'un jour, mais il y a des endroits où je dure éternellement.. i Charade. A terre mon premier roulant Trouve toujours quelqu'un qui lo ramasse. Mon deuxième s'en va volant Constamment à travers l'espace. Mon entier se dit en parlant j De ce qui fréquemment se passe. RÉPONSES AUX QUESTIONS DU NUMÉRO 1-4. I. Grammaire amusante. Anticonstitutionnellement. II. Problèmes amusants. 1. C? est zéro. 2. Lo termier doit refuser l'offre du valot. Car, en admettant que chaque grain n'exigeât pour pousser qu'un centimètre carré, en moyenne et que chaque épi ne contînt que40 grains, il faudrait, au bout de 10 ans 1 0^1 S 57G kilomètres carrés, soit presque le double de la superficie de la France. III. Mot en losange. h «v E R VIVAT LEVE 1 E R RAILS TES R IV. Énigme. Le vin. V. Rébus. Peux porte-plumos sur un portefeuille. Le Gérant: MAUIUCB TARDIEU. Toute demande de changement d'adresse doit être accompagnée de l'une des dernières bandes.