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1 Au lecteur, Après le premier livre «Aborder la philosophie, les premiers pas» où j'ai voulu que chacun puisse appréhender cette matière qui bien souvent rebutait, j'ai pensé poursuivre cette approche. Aussi, dans ce nouvel ouvrage vous pourrez découvrir une manière d'envisager un thème, en l'occurrence, la violence. Tout d'abord, un essai de définition du mot vous sera proposé, puis l'existence du phénomène dans la vie de tous les jours et son lien avec les êtres seront cernés. Après avoir envisagé s'il est possible de la contrer et, dans un autre temps, si parfois, elle pouvait se légitimer, vous prendrez connaissance de la façon dont certains grands philosophes ont évoqué la violence. Pour terminer, il ne pourra en être autrement, la non-violence prendra toute sa place dans les propos. Comme dans le livre précédent, des citations d'auteurs, relatives à la violence, vous seront notifiées, ainsi que des thèmes de réflexion qui vous inciteront à réfléchir à ce mal qui ronge l'humanité! Christian Rocquet 10

2 QU'EST-CE QUE LA VIOLENCE? ESSAI DE DÉFINITION Violence est synonyme d'agressivité à outrance, elle a la même étymologie que violer, c'est-à-dire, enfreindre les limites. Le dictionnaire «Petit Robert» nous dit que l'on désigne par violence tout acte par lequel un individu agit sur un autre ou le force à agir contre sa volonté. Il y a violence quand un sujet contraint un autre sujet à faire quelque chose que ce dernier n'aurait pas fait spontanément. Ou encore, c'est la force déréglée qui porte atteinte à l'intégrité physique ou psychique pour mettre en cause l'humanité de l'individu, dans un but de domination ou de destruction. Les définitions sont fortes et empreintes de gravité. Une recherche approfondie du terme violence fait apparaître des corollaires tels que : brutalité, intensité, force extrême, agressivité, outrance ou véhémence, tous aussi forts. Pour Jean-Jacques Rousseau, la violence a trouvé son origine avec l'apparition de la propriété privée, expliquant que la terre n'appartient à personne et que ses fruits sont à tous et que la volonté de vouloir accaparer, individuellement, des biens communs provoque tensions et agressivité. Pour en revenir à l'individu, il est possible de dire que cette violence peut être ressentie différemment selon que l'on est celui qui agit ou celui qui subit. La notion de violence est donc plus ou moins subjective ; ainsi, une étreinte amoureuse, plus ou moins virile, ou plus ou moins violente, ne sera pas ressentie en tant que telle par l'être aimé! Que dire alors des pratiques sado-maso acceptées? 11

3 Les limites objectives de la violence sont difficiles à définir. Elles sont dépendantes de la façon de recevoir ou ressentir l'agressivité qui peut amener à la qualification de violence. 12

4 LA VIOLENCE EST PARTOUT Si nous nous arrêtons aux simples constats, la nature est violente. Surtout, si l'on se réfère au nombre de victimes qu'elle peut produire par ses inondations, raz-de-marée, tremblements de terre, glissements de terrain, avalanches, tempêtes, cyclones ou éruptions volcaniques. Dans le cosmos, des étoiles explosent, des planètes s'entrechoquent ou d'autres sont bombardées d'astéroïdes! Mais, peut-on parler alors de violence même si une forme de violence est ressentie, à partir du moment où il n'y a pas d'intentionnalité? La violence des animaux est évoquée ; ainsi le mâle qui veut devenir dominant dans la meute ou ces espèces qui se nourrissent des autres, les plus forts attaquant les plus faibles. Mais, parfois, des infiniment petits tiennent leur revanche et peuvent terrasser les plus forts! Les Grecs antiques n'admettaient pas cette façon de penser, car, pour eux, les animaux n'obéissent qu'aux lois de la nature! La violence n'est qu'humaine! 13

5 L'HOMME N'ÉCHAPPE PAS À LA VIOLENCE C'est Plaute, le premier qui a dit que «L'homme est un loup pour l'homme», cet être mauvais, pervers, subsistant au détriment de l'autre. Freud, de son côté, écrivait dans son «Malaise dans la civilisation» que l'homme est pourvu d'une forte agressivité. L'homme ne peut échapper à la violence. Ainsi, dès la naissance, cette dernière peut, pour certains, être considérée comme une forme de violence qui lui est faite! Tant et si bien que certaines méthodes d'accouchement furent préconisées par les partisans d'une naissance sans violence pour la femme. Le nourrisson, dans le ventre de sa mère, au stade de l'immaturité neuromotrice, subit des agressions internes et externes devant lesquelles il se retrouve sans défense. L'éducation semble aussi un peu violente dans sa forme, lorsqu'il s'agit d'automatiser ou d'humaniser progressivement l'enfant, par exemple quand il apprend à marcher, à devenir propre, à se comporter. Au cours de la phase oedipienne de son évolution, on lui donne à connaître des contes illustrant toutes les formes fantasmatiques de la violence : loup, ogre, sorcière, abandon, dévoration, meurtre... L'adolescence, période violente et critique, est un stade de fragilisation par les changements anatomiques et physiologiques du corps, par les relations familiales, par le statut et le rôle de la société. Comment s'exprime alors la violence? Apparaissent conduites à risques et antisociales, dues au manque de repères. L'échec scolaire peut favoriser le passage à l'acte, par une image de soi dévalorisée, par une absence de perspective, de projet, ou par l'existence de contradictions entre des mondes culturels différents. 14

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