Demmer texte non publié Nationalisme kanak et génération : une approche du changement social en Nouvelle-Calédonie

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1 Nationalisme kanak et génération : une approche du changement social en Nouvelle-Calédonie Article remanié de l intervention au colloque «les approches générationnelles : enjeux, avancées, débats» du 13 et 14 nov

2 RESUME Au milieu des années 1990, effectuant, dans le cadre de ma thèse d anthropologie des enquêtes de terrain en milieu rural kanak, j ai été confrontée à une expérience économique tout autant que politique : le «GIE Kèrèduru» (Groupement d Intérêts Economiques) du nom de la grande chefferie qui abritait le projet. Créé quelque dix ans plus tôt, en 1985, il avait été initié par un collectif militant dans la perspective de contribuer à la construction de l indépendance. Il s agissait de se défaire de la tutelle économique française tout en proposant un nouveau projet de société. Loin d être un phénomène isolé, cette forme d action coopérative accompagnait des milliers d autres initiatives, toutes symboles à la fois de la force du mouvement de libération nationale kanak né dans les années 1970 et de sa nouvelle orientation de lutte. Partant du double constat que les transformations sociales en Nouvelle-Calédonie liées au nationalisme kanak n avaient jamais été étudiées et que les travaux anthropologiques restaient encore trop peu dynamistes, j ai voulu décrire ce changement en m attachant à la genèse du processus. Ce texte espère montrer comment la catégorie de génération m a aidée à rendre compte aussi bien de la nature des transformations en cours que des conditions de leur mise en œuvre. MOTS CLEFS Nationalisme kanak projet de société «kanak et socialiste»- -changement social conflit de génération. 2

3 1. Une génération nationaliste kanake. Eléments de définition 1.1. Le mouvement indépendantiste kanak : un phénomène générationnel De la soumission coloniale à la contestation La Nouvelle-Calédonie est une terre française depuis En prenant possession de cet archipel mélanésien au cœur du Pacifique sud, la France s accaparait un territoire peuplé déjà depuis environ trois mille cinq cent ans par quelques milliers de «Kanaks» (i.e. les «hommes») 1. A partir de 1894, la Métropole projeta d en faire essentiellement une colonie de peuplement agricole. Cela accéléra les spoliations foncières menées depuis le début de la seconde moitié du XIX ème siècle. Les opérations de cantonnement se multiplièrent jusqu'aux années 1910 ne laissant aux Kanaks guère plus de 7 à 8 % de la superficie totale de l'île. Dans les réserves - dites encore «tribus», desquelles il était interdit aux autochtones de sortir -, la terre devint propriété collective et inaliénable, au mépris des usages fonciers réels. L organisation du politique ancien fut réaménagée. D un mode d identification collective passant par des relations interpersonnelles entre unités segmentaires («clans»), avec à leur tête les plus anciens du terroir, les «chefferies» furent délimitées par des frontières plus nettes, dirigées par des «chefs» le plus souvent mis en place par l administration coloniale. Désormais, au territoire d une réserve correspondait une grande chefferie rassemblant plusieurs villages définis comme autant de petites chefferies. La politique de ségrégation spatiale eut pour corollaire une forte ségrégation sociale. Exploitations agricoles comme minières étaient grandes consommatrices de main-d'œuvre. Mais les Kanaks - qui purent travailler dans les premières - furent écartés des mines de nickel où on recruta bagnards et immigrés d'horizons divers (Réunion, ex Nouvelles-Hébrides, Japon, ex Indochine, Indes néerlandaises) formant aussi le gros de la main-d'œuvre des plantations. Les Mélanésiens furent surtout employés dans le Bâtiment et dans les Travaux publics, tâches pour lesquelles ils étaient soit réquisitionnés pour une certaine durée soit librement engagés - mais toujours pour un salaire dérisoire, très largement inférieur à celui des non Kanaks. Les corvées au profit de l'administration coloniale ou des colons, l'interdiction de circuler librement ainsi que l'impôt de capitation (considéré comme une taxe foncière) faisaient parties des mesures répressives entérinées par le "code de l'indigénat" auquel les Mélanésiens ont été soumis à partir de 1887 (Merle, 1993 & 1996). 3

4 En 1946, ce code fut aboli. Les réserves s ouvrirent et les Kanaks changèrent de statut. Ils devinrent des citoyens mais «de droit particulier», reconnus français uniquement à travers leur appartenance au territoire d une réserve (Soriano, 2001). Face à la propagation des idées communistes accompagnant ces changements constitutionnels, les Eglises, qui durant l'entredeux-guerres exerçaient une forte influence sur les habitants des villages kanaks, firent en sorte d encadrer les velléités d'émancipation de leurs ouailles en les enjoignant de rejoindre leurs associations de défense de leurs tout nouveaux droits sociaux (Kurtovitch, 1993). La plupart des catholiques se retrouvèrent ainsi à l'uicalo (Union des Indigènes Canaques Amis de la Liberté dans l'ordre), tandis que les protestants rejoignirent l'aiclf (Association Indigène des Calédoniens et Loyaltiens Français). Ces associations, soucieuses avant tout de faire valoir la spécificité de l identité kanake, ne contribuèrent pas à rompre leur marginalisation : les inégalités d accès à l école et au travail ainsi que les problèmes de développement des infrastructures communales et sanitaires perdurèrent. Le clivage restait fort entre un milieu rural à majorité kanak et les alentours de Nouméa, «la ville blanche». Si, en 1956, la Loi-Cadre - dite «loi Defferre» - permit l'accès de toutes les ethnies non occidentales à la gestion des affaires locales (notamment par le biais de l'union calédonienne, nouveau parti multiracial à dominante kanake, héritier des associations de défense créées par les missionnaires) les années 1960 virent une régression de la participation citoyenne des Kanaks. Après 1958, les intérêts nucléaires en Polynésie et les intérêts miniers en Nouvelle-Calédonie incitèrent le gouvernement français à exercer un contrôle plus fort sur la vie démocratique de l archipel, devenu Territoire d'outre-mer un an auparavant. L'autonomie de ce dernier fut manifestement remise en cause en 1963, puis en 1969, avec les lois Billotte qui donnaient à l'etat la gestion directe de l'enseignement, de l'exploitation minière, des investissements industriels et des communes. A la fin des années 1960 et au début des années 1970, les prix du nickel flambèrent. Un afflux d'argent et une nouvelle émigration métropolitaine accompagnèrent l'essor de ce qui était devenu l'industrie phare du Territoire. Une fois encore, les Kanaks furent les laisséspour-compte du développement économique de leur pays. C'est dans un tel contexte que naquirent, au milieu des années 1970, leurs revendications, d'abord d'autonomie puis, très vite, d'indépendance, inspirées, en partie, par d'autres luttes de décolonisation. Dans les années 1980, les partis indépendantistes se multiplièrent et s allièrent pour lutter pour le recouvrement de leur souveraineté (Spencer, Ward, 1988). En 1979 ils créèrent le FI (Front Indépendantiste) puis, en 1984, le FLNKS (Front de Libération National Kanak et Socialiste). 4

5 Une génération qui se reconnaît par la fin de l expérience de l Indigénat L émergence du mouvement indépendantiste a tout du phénomène générationnel, tel que l a défini Karl Mannheim (1990). En effet, les sympathisants de cette lutte sont nés à des dates proches, le plus souvent entre 1935 et 1950, c est-à-dire autour de la date de l abolition du code de l Indigénat 2. Ils ont partagé des expériences de nature similaire qui les ont conduits à s accorder sur certains objectifs sociopolitiques marque, sans conteste, une rupture importante dans l histoire de la Nouvelle- Calédonie. Ceux qui ont vécu la période qui précède, ont connu durant leur petite enfance humiliations et exclusions. Ces expériences se distinguent fortement de celles des contemporains de l abolition du code de l Indigénat qui purent participer, bien qu à la marge, à la société néo-calédonienne. Pour les hommes et les femmes nés à cette période, la recomposition de l espace politique du Territoire après cet événement constitue une toile de fond socio-historique suffisamment nouvelle pour représenter un cadre favorable à la naissance d une génération (condition nécessaire selon Mannheim : 69 - et Godard, ). Période d ouverture à la vie citoyenne, la période de l abolition du code de l Indigénat correspond, selon les termes de Mannheim à la «situation de génération» du collectif indépendantiste kanak. L espace de liberté accordé sans réels changements dans les conditions de vie des Kanaks favorise d ailleurs en lui-même l émergence de revendications sociales, identitaires, ou encore politiques 3. Comme on va le voir, les modes de contestation de la colonisation et le projet de société élaboré par les contemporains de l abolition du code de l Indigénat les inscrivent dans un même «ensemble générationnel» (Mannheim, 1990). Les premiers pas de la lutte indépendantiste se caractérisent par une volonté de faire reconnaître par le France - et au-delà - une société considérée au plus bas degré de l échelle de l humanité (Bensa, 1988). Dès le milieu des années 1970, un peuple se construisait en se rassemblant autour d une culture commune et un destin colonial partagé. Ces premiers objectifs du collectif générationnel nationaliste peuvent être symbolisés par le Festival Mélanésia 2000 organisé en 1975 par Jean-Marie Tjibaou, le futur leader de l Union Calédonienne. Ce festival manifestait, par des chants, danses et tableaux vivants retraçant des événements de la colonisation, la présence mélanésienne en plein Nouméa. Certains partis (dont le Palika, né dans la mouvance de Mai 68) préféraient mener d autres types d actions - manifestations et grèves - plus contestataires. Mais, les militants Palika, à l instar des sympathisants de l UC, se battant pour plus d égalité et de justice sociale, cherchaient aussi à redonner sa dignité au peuple kanak. C est dans ce contexte qu en 1977, les indépendantistes proclamèrent d une seule voix leur droit à l indépendance. 5

6 En 1981, les nationalistes donnèrent le nom de «socialisme kanak» à leur vision de la société indépendante. Philosophie politique nourrie d expériences vécues aussi bien au sein d un univers tribal empreint de références hérités de la période précoloniale, travaillées par les années d administration coloniale et l action des Missions, que par des rencontres militantes réalisées à partir des années 1960 hors de la Nouvelle-Calédonie, ce socialisme avait à la fois une coloration culturaliste et marxiste. En 1984, le mouvement, las des échecs répétés de ces combats antérieurs et alors à son extension démographique maximum, manifesta des signes tangibles de réorientation de ses objectifs. La création du FLNKS à cette date marque le passage d une phase de revendications plutôt passives à une phase de combats plus actifs pour l obtention de l IKS, l indépendance kanake et socialiste. Cette période signale la volonté d appliquer les objectifs précédemment définis. L ensemble générationnel donne alors naissance à des «unités de générations» (Mannheim, 1990). En effet, les principaux partis nationalistes s approprièrent, chacun à leur manière, les expériences des années qui suivent l Indigénat et les propositions des aînés pour mettre en œuvre cette société alternative «socialiste et kanak». Dès lors des changements s amorcèrent au sein des réserves kanakes Une génération qui s engage dans l avenir Les " Régions Fabius-Pisani", un cadre pour l épanouissement de la génération Tout en s inscrivant dans la continuité des revendications d indépendance et des réflexions élaborées antérieurement autour du socialisme kanak, les leaders indépendantistes réunis au congrès de fondation du FLNKS optèrent pour une nouvelle stratégie. Il s agissait de tout faire pour se lancer à la conquête du pouvoir et de tout mettre en œuvre pour édifier le socialisme kanak. Inscrit dans la charte constitutive du FLNKS du septembre 1984, ces objectifs ne tardèrent pas à être mis en pratique (FLNKS, 1987). Le 18 novembre de la même année, le Front annonça le boycott des élections législatives. Il n était plus question de tenter d obtenir gain de cause par la voie des urnes. Barrages, manifestations et occupations de terre s en suivirent. La mort le 12 janvier 1985 d Eloi Machoro, alors secrétaire général de l UC et figure à laquelle s attache ces nouvelles orientations combatives, mit fin à cette période de trouble. 6

7 Laurent Fabius et Edgar Pisani proposèrent aux Kanaks un nouveau statut : «les Régions». Cadre de gestion politique destiné à combler le retard économique des Kanaks 4, il leur laissait pour la première fois les moyens de gérer par eux-mêmes - dans les régions indépendantistes - un budget plus conséquent qu à l accoutumé. Le FLNKS vit dans ce statut une opportunité pour instaurer l Indépendance Kanake et Socialiste. Ses leaders enjoignirent les habitants des Réserves à se lancer dans un petit entreprenariat agricole coopératif devant allier économie de marché et mode de production endogène. Cet appel fut un succès. Les dix huit mois effectifs des Régions (avant que le nouveau ministre Pons ne bloque les budgets) égalent, tant en nombre de projets qu'en montant des aides, l'ensemble des actions menées les douze années précédentes par les organismes de développement (Freyss, 1995). De la création du FLNKS jusqu'aux événements d'ouvéa en 1988, la majeure partie du peuple kanak (les cohortes 1950 et 1960 ayant rejoint le mouvement) semblait en effervescence, mue par la perspective d'instauration de Kanaky. Un «simple» nouveau statut politique s était donc transmué en outil de lutte. On entrevoit bien ici le caractère utopique de la démarche des indépendantistes de l époque, multipliant les expériences économiques locales comme autant d enclaves de liberté et de laboratoire de l IKS, alors même que ce monde rural restait globalement dominé au sein de l espace politique national. La période n était pas non plus exempte de millénarisme : les expériences de développement étaient censées permettre d instaurer l indépendance dans l action. Extension démographique du mouvement jamais encore égalée, fort soutien de la base au FLKNS exprimé avec force lors des récentes actions de l automne 1984 mais aussi frustrations accumulées constituent autant d éléments permettant d expliquer cette forme d espérance. Si l indépendance ne fut pas au rendez-vous, les Kanaks obtinrent toutefois de participer dorénavant au développement de leur pays comme le prouve les Provinces indépendantistes, nées d un redécoupage de l archipel au moment des accords de Matignon- Oudinot (1988). C est la raison pour laquelle les Régions me semblent un moment clé de l histoire récente de la Nouvelle-Calédonie, celui où les Kanaks se sont engagés dans la voie d un nationalisme économique qui nécessite, depuis, des réaménagements de leurs pratiques Un collectif générationnel concret : la section de base Palika d Emma/Kayu Parmi les projets coopératifs de l époque des Régions figure le «GIE Kèrèduru», Groupement d Intérêts Economiques créé en 1985 à l initiative de militants de deux villages kanaks. Inactif aujourd hui après une douzaine d années de fonctionnement, il se situait à 7

8 Emma [Amââ] et Kayu [Kûöö], deux petites chefferies alliées politiquement et appartenant à une même réserve de la commune de Canala, au centre est de la Grande Terre 6. Ma thèse (Demmer, 2002) décrit le projet de société accompagnant la microentreprise, en faisant valoir que l organe de lutte partisan qui le défend - la «section de base» d Emma et Kayu 7 - correspond à un collectif générationnel concret ayant répondu aux mots d ordres édictés au moment des Régions par les leaders du mouvement nationaliste. Dix ans après sa création, au moment de mon travail de terrain (mené entre 1994 à 1998), le GIE, toujours en activité, était menacé et la section de base en veilleuse. Mais ceux qui l avaient animée étaient toujours au pouvoir dans leurs villages respectifs. La génération que j avais sous les yeux se déployait donc dans le temps, constituant un «espace générationnel» (Attias-Donfut, 1991 : 89). Ce groupe, lié par des liens de parenté et des liens associatifs, se composait principalement d hommes nés entre la seconde moitié des années 1950 et la fin des années (En 1985, ils avaient donc tout juste la trentaine pour les plus âgés et moins de vingt ans pour les plus jeunes). Ce collectif se désignait toujours comme étant une jeunesse en lutte pour la conquête du pouvoir, né pour la construction de l IKS (c était tout un). Il se référait souvent à Eloi Machoro, symbole de ces engagements pris par le FLNKS à sa création 8. De fait, les six principaux leaders de la section de base présents sur les barricades à l automne 1984 furent effectivement instigateurs d un véritable élan politique réformateur lié à la construction nationale. Cet élan fut insufflé par l entremise de la coopérative mais aussi par le biais d une politique menée, en parallèle, au sein des conseils des anciens, institutions politiques locales. C est par la nouveauté du projet, plus que par l âge de ceux qui le portèrent que le terme de «jeunesse» peut être concédé à ce collectif générationnel, au-delà même de la durée de vie de la cellule militante. Les réformes engagées furent à la source de relations conflictuelles avec les hommes des tranches d âge , jusque là à la tête des conseils des anciens. Les plus âgés encore ( ) n entrèrent guère dans ce débat qui les dépassaient un peu. Quand aux individus nés dans les années 1970 ou1980, ils furent progressivement, en vieillissant, soit implicitement inclus dans la «génération Machoro» soit distingués d elle lorsqu il s agissait de désigner plus précisément ceux qui avaient été sur les barricades en 1984 et qui avaient fondé et soutenu le GIE Kèrèduru. Exclus, eux aussi, de la vie politique ils disaient, en 1998, attendre de «faire leurs propres événements». Au total, le conflit de génération né au sein de tribus comptant environ 800 habitants opposait, moins d une centaine de «jeunes» à moins d une cinquantaine de «vieux». 8

9 Les grandes lignes des réformes (une vision socialiste et kanak du monde) Bien que cette jeunesse se référât à Eloi Machoro, secrétaire général de l Union Calédonienne juste avant sa mort, la section de base d Emma/Kayu était d obédience Palika. Ceci implique quelques options de développement particulières prises par ses leaders, le Palika avait une vision plus «scientifique» du socialisme kanak que celle qui était défendue par le plus vieux parti kanak. Mais pour tous les partis, l économie coopérative dite «mixte» (à la fois vivrière et marchande) adoptée au moment des Régions était vue comme l incarnation même du socialisme kanak. Elle faisant la synthèse des références valorisées aussi bien par l UC que par le Palika. Elle était «communautaire», c'est-à-dire qu elle prônait un développement collectif entre parents (ou groupes de parents) unis encore par des liens religieux 9 et pouvait s entendre dans des termes marxistes, puisqu à de nombreux moments et lieux dans l histoire le mouvement coopératif a été considéré comme un modèle de socialisme scientifique (Desroche, 1976). Dans sa version Palika, le développement coopératif s entendait au sens large. L unité politique pertinente dans Kanaky devait être la tribu et non le clan comme le défendait l UC 10. En jeu ici, une certaine étatisation de ce niveau politique. Mais, si les petites chefferies furent envisagées à cette époque, par ce parti, comme le modèle de la nation Kanaky (cette dernière était pensée comme la juxtaposition de ces entités politiques réorganisées en coopérative d économie mixte) ce n est pas uniquement par souci de collectivisation plus grande de l économie. Il était fait explicitement référence au modèle de citoyenneté dévolu aux Kanaks jusque là par l Etat français, passant par la tribu (cf. supra). Quelles que furent les inspirations des leaders du projet local, le GIE Kèrèduru, comme d autres projets Palika, prit les contours administratifs des petites chefferies. La gestion des affaires villageoises était désormais entendue comme une «chose publique» orientée vers la construction de l IKS : siégeaient au conseil des anciens non plus seulement des représentants de clans mais, avant tout, aux yeux des militants Palika, des bureaucrates. Pour que l effort de construction nationale soit le fait de tous, l ensemble des unités domestiques des deux villages concernés par l entreprise devaient fournir une partie de leur production agricole au Groupement. La première activité créée (la «section café») traitait dans une micro usine les cerises produites sur place afin d en tirer un revenu plus substantiel. Certains des membres permanents du GIE se chargeaient ensuite de la vente du café comme des autres produits sur le marché de Nouméa 11. Les bénéfices obtenus servirent à financer en partie outils, engrais et camions nécessaires au fonctionnement de cette «section colportage». Ils contribuèrent aussi au financement des bus achetés dans l optique de «privatiser», pour le 9

10 compte de ces villages, le ramassage scolaire subventionné par la Région Centre dans laquelle se situe la commune de Canala. La diversification des branches de l entreprise était entendue comme le moyen de susciter une dynamique d emploi local. Dans la logique marxiste envisagée, il était important de préserver l égalité des revenus entre les différents foyers. C est aussi pour cette raison que les colporteurs étaient attentifs à acheter équitablement leurs marchandises aux producteurs. La gestion collective des bénéfices participait de cette perspective égalitariste. Mais là encore l objectif était double. La «caisse centrale» du GIE, attachée aux conseils des anciens des deux villages, se voulait aussi l un des leviers de la «nationalisation» de l économie de ces villages. La mesure la plus en adéquation avec la philosophie Palika de l époque concerna une tentative de réforme du rapport des clans au foncier. Cette réforme devait certes contribuer à éviter l émergence d inégalités économiques voire de classes - mais était surtout destinée, parallèlement, à atténuer les distinctions statutaires entre clans «chefs» et clans «sujets». Kanaky devait être une société sans classe mais aussi sans rang. Atteindre cet objectif nécessitait une répartition nouvelle des espaces fonciers à l intérieur des chefferies. Il fallait que chaque clan obtienne une part proportionnelle à la taille - et donc aux besoins vivriers de son groupe. Il fallait aussi collectiviser les principales terres de production (usine à café mais aussi une ancienne station thermale que la section de base projetait de réhabiliter). Les nouveaux leaders de ces tribus n ignoraient pas, en soulignant la nécessité de favoriser au maximum l accès à tous des outils et des moyens de production et en instituant la terre comme marchandise, qu ils s attaquaient du même coup à la classification aristocratique en vigueur dans leurs villages. En effet, la hiérarchie kanake est fondée sur l ancienneté de l ancrage foncier. A leur arrivée dans une chefferie - avant et au moment du cantonnementles clans se sont vus octroyés des terres par les autochtones d un lieu, précisément selon le rang qui pouvait leur être attribué. Un rapport personnel entre «propriétaires» et «usufruitiers» s est institué ainsi, tout comme s est construit un rapport identitaire entre les bénéficiaires de ces espaces fonciers et les tertres considérés (Bensa, 1992). En jouant, par la collectivisation ou la répartition égalitaire des terres, sur l indétermination de ces espaces ces liens étaient susceptibles de se dénouer. Les rapports d autorité et les positions statutaires étaient donc menacés par l action des «jeunes». C est pourquoi, les conflits les plus vifs ont éclaté autour de ce projet. De même qu il fut difficile aux leaders du GIE de faire entendre raison aux villageois sur ce point, il leur fut impossible de convaincre les habitants d Emma et Kayu de livrer aux grands jours leurs récits généalogiques claniques. Ces narrations, propres à chaque unité segmentaire, transmises oralement et en privé, retracent les déplacements de 10

11 clans sur des terres successives jusqu au lieu de vit actuel et consignent, de ce fait, ces mêmes positions statutaires (Bensa & Rivierre, 1982 ; Naepels, 1998). Les dirigeants locaux souhaitaient rassembler et compiler ces récits afin de réécrire une histoire unique qui viderait les généalogies de leur sens classificatoire. A l instar d autres sociétés segmentaires revendiquant un toit politique national, il s agissait de produire une histoire «universelle» et égalitaire (Gellner, 1989). Parmi toutes ces réformes engagées dans le sens d une démocratisation et d une «étatisation» du niveau politique local, certaines eurent plus de succès que d autres. Même sans être pleinement entérinées, elles ont laissé des traces durables sur l organisation des rapports sociaux dans ces villages. Pour aborder ce changement, j ai choisi de recourir à la catégorie de génération et aux outils d analyse qui la caractérise. 2. L usage de la catégorie de génération : pour une étude du changement 2.1. Une convergence d intérêts Une génération qui s impose à l étude Ce sont mes observations de terrain elles-mêmes qui m ont incitée à me pencher sur le phénomène des générations. Sur la totalité de la commune de Canala comme au sein des villages d Emma et Kayu, je notais les réticences mes interlocuteurs les plus âgés (nés entre les années 1910 et 1940) à engager les discussions tournant autour du fonctionnement sociopolitique de cette zone mal connue. Certains m avouèrent ouvertement que leurs enfants voyaient d un mauvais œil nos rencontres répétées. Les motifs des refus - et les refus euxmêmes - indiquaient bien que ces enfants étaient en mesure, d une manière ou d une autre, d exercer une pression sur leurs aînés. Cette influence d adultes nés entre le milieu des années 1950 et la fin des années 1960 me semblait surprenante dans un univers social réputé pour être plutôt gérontocratique. Pourtant, il fallait me rendre à l évidence, des hommes de ces tranches d âges formaient l équipe du conseil municipal issu des élections du mois de mai Ils dirigeaient aussi nombre de villages à Canala. Cohortes majoritaires sur les barricades à l automne 1984, mes enquêtes concernant l histoire politique locale leur semblait une énième tentative de dépossession de ce qu ils 11

12 nommaient, à présent, leur «patrimoine culturel». En tant que nationalistes, ils se sentaient seuls garants et légitimes à produire une identité collective nationale (ce que je leur concédais volontiers, n ayant pas du tout cet objectif). Je ravivais aussi involontairement un débat conflictuel - sur trois générations successives - portant sur la rupture réelle comme fantasmée de la transmission des savoirs kanaks. Les reproches formulés par les cohortes des barricades visant leurs ascendants directs portaient sur leur supposée attraction, au moment du boom du nickel à la fin des années 1960, pour «les mirages» de la vie hors des réserves. Les traches d âge accusaient les plus anciens d avoir cru culture perdue et de l avoir mal défendue sous l Indigénat et mal transmise. Parallèlement à ces débats intergénérationnels, je découvrais progressivement dans les villages d Emma/Kayu les implications du GIE Kèrèduru sur le fonctionnement de la pratique locale. En m y intéressant de très près, j ai commencé à prendre la mesure de l impact du nationalisme sur la manière d envisager l avenir chez les tranches d âge Je réalisais que leur accession au pouvoir et la mise en œuvre de leur projet de société datait du milieu des années 1980, à une époque où ils avaient entre vingt et trente ans et où ils avaient tous été fortement impliqués dans les actions militantes du FLNKS. C est forte de toutes ces découvertes que je me suis penchée sur ce qui apparaissait correspondre à une génération nationaliste. Comme toute génération sociologique, elle était engagée déjà depuis une dizaine d année dans un processus de transformation : celui des rapports sociaux kanaks, voire néo-calédonien Un outil méthodologique Sensibilisée, dans le cadre des débats internes à ma discipline à la production d un texte tenant compte de la dimension dynamique des faits sociaux 12, j ai réalisé à quel point les travaux des années 1990 portant sur le phénomène générationnel en sociologie pouvaient m être utiles. Ils posent avec acuité la question du changement social et des conditions de ce changement, problématiques auxquelles G. Balandier (1986) invitait, depuis longtemps, les anthropologues à s intéresser L approche générationnelle renoue avec l'événement et le temps court. Elle est compatible avec une certaine anthropologie qui s intéresse à la micro-histoire (Revel, 1996). En jeu dans les deux cas une certaine approche du réel, située au plus près des pratiques et au plus près des individus (qu on les appelle «acteurs» ou «agents»). Cette focale d analyse permet d envisager les micro-changements, notamment en observant des tensions sociales qui, tels les conflits de générations, laissent entrevoir les logiques de l action qui s opposent 12

13 (ce qui constitue le noyau de ce que l on cherche à décrire). De plus, ces approches invitent à considérer l ensemble des différents contextes (sociaux et historiques) permettant la compréhension de la pratique locale. Ce faisant, il devient possible de faire ressortir la singularité du cadre de l enquête tout en donnant à voir les logiques pertinentes à ce niveau de l action mais qui le dépasse Une approche de l histoire néo-calédonienne Repérage des différentes temporalités du nationalisme kanak En prenant assez vite conscience de l impact de l'essor du mouvement nationaliste dans la pratique kanake en réserve, j ai été naturellement amenée à m interroger sur l histoire de la lutte nationale kanake. Rendre compte de son émergence posait un premier jalon dans la compréhension des changements initiés à Emma et Kayu (ou dans d autres villages), tout simplement parce que les groupes concrets de jeunesse engagés dans les Régions étaient issus de la génération nationaliste. C est à ce stade de ma réflexion que les concepts de situation, d ensemble et d unité de génération proposés par Mannheim m ont aidé à distinguer les phases pertinentes pour les Kanaks de transformations sociales depuis l après-guerre. Aux expériences nouvelles ( ), les Kanaks ont répondu par des propositions sociopolitiques inédites pour ce Territoire qui délimitent les contours de l ensemble générationnel ( ). Puis, les unités de génération incarnées par les différentes tendances existantes au sein du FLNKS sont nées d une tentative concertée, au moment des événements de 1984 mais surtout des Régions, de faire évoluer la pratique en fonction des idéaux précédemment définis. La distinction principale à laquelle je me suis attachée entre ensemble et unité(s) de génération n est donc ni relative à la dimension du groupe ni même à l intensité du lien entre les membres de la génération mais renvoie à une autre manière de s inscrire dans le temps (Perivolaropoulou, 1994). Le nouveau mode d action adopté par le FLNKS supposait bel et bien un mouvement non plus tourné vers le passé ou le présent (réclamant reconnaissance et justice en situation néo-coloniale) mais vers l avenir (la construction d l IKS). Les Kanaks de Kèrèduru, par exemple, cherchèrent à imposer un nouvel ordre des possibles, là où l ensemble générationnel ne faisait que le dessiner, l entrevoir. D un côté, la temporalité dans laquelle évoluait l ensemble générationnel nationaliste renvoyait à une évolution sociopolitique dont il 13

14 n était pas initiateur, de l autre, l unité de génération renvoyait à un changement dont la génération était - est toujours elle-même actrice Définition d un changement structurel : l ancrage des Régions Ce constat établi, j ai voulu qualifier plus précisément le changement qui m intéressait dans mon étude, celui mis en œuvre par les unités de génération. Des années d après-guerre aux années 1960 le changement est impulsé par la France. Il concerne essentiellement le statut des Kanaks au sein de l Etat français. Globalement, à partir des années 1970, le mouvement nationaliste s est astreint à modifier le rapport de force entre pouvoir Métropolitain et Kanaks comme entre Caldoches (les colons) et Kanaks. Le cadre politique de référence s est donc déplacé. Il s est recentré clairement de la Métropole vers le Territoire. Les Kanaks ont pu inverser les représentations du haut de la société néo-calédonienne en faisant valoir que les «victimes de l histoire» sont les Caldoches et non les Kanaks 14. Le modus vivendi entre ethnies fut alors symboliquement renversé : les Kanaks offraient une place aux Blancs dans leur pays. Mais les Régions représentent plus que cela encore. Il s agit d une tentative d application concrète de la souveraineté kanake, même si ce ne fut qu au sein des chefferies. Et si l ordre politique ne fut pas transformé pour autant du tout au tout par cette utopie teintée de millénarisme, la perspective nationaliste d alors obligea le gouvernement français à revoir, sans appel, sa stratégie politique sur le Territoire. Après le drame d Ouvéa 15 ce fut encore plus vrai : le développement économique du pays fut pensé avec des moyens financiers de plus en plus conséquents, avec la participation des élus kanaks et (du point de vue de ces derniers) dans l optique d une indépendance à venir. Sans remettre totalement en cause les termes de la domination française, un véritable changement s est toutefois amorcé en Nouvelle-Calédonie à partir de Le changement le plus manifeste a eu lieu au niveau local. Pour la première fois les habitants des chefferies se sont préoccupés d ajuster, à ce niveau, leur mode de vie à celui voulu pour l indépendance. Depuis le fin du cantonnement, ce que décidait l Etat concernant les Kanaks touchait surtout le statut de la réserve dans son ensemble, leur place dans l espace national ou encore visait leur meilleure insertion dans l économie de marché. Avec les Régions, il ne s agissait plus seulement pour les autochtones de développement économique et d ajustement périphériques à des logiques différentes, mais de réflexions portant sur l évolution de leur propre système politique, tenant compte de ces données nationales. Et même si les chefferies ne sont plus sommées aujourd hui par les leaders indépendantistes de 14

15 construire la nation depuis ces univers politiques, ses habitants continuent de s interroger - et d agir sur la société de demain, parfois en accord avec leurs élus, souvent en opposition à eux Une approche d une dynamique locale Un conflit générationnel à Emma/Kayu Une fois établie la nature du changement observé grâce à la détermination des conditions d émergence de la génération ainsi que de celles qui la conduise à partir à la conquête du pouvoir et à se lancer dans les Régions, j ai recentré mon propos autour de la génération locale d Emma/Kayu. Plus exactement, je me suis intéressée à la relation intergénérationnelle comme les auteurs travaillant sur ces questions invitent à le faire. Je me suis attachée à son caractère conflictuel parce qu il est révélateur d un changement en cours et parce qu à travers lui je pouvais espérer identifier et décrire les logiques de l action des «jeunes». Ceux que les militants de la section de base Palika nommaient les «vieux» ont, bon gré mal gré, cédés leurs sièges aux «jeunes» au conseils des anciens (plus facilement à Emma qu à Kayu). Ils les ont encouragé à créer leur GIE, faute d avoir quelque chose à proposer. Ce n est qu au fil du temps qu un clivage portant sur le projet de société des «jeunes» s est creusé au point de devenir un conflit. A entendre la génération des barricades, les «vieux» ont toujours vu d un mauvais oeil le développement économique et ont toujours été franchement critiques à l encontre des réformes concernant la hiérarchie statutaire. L argumentaire principal de la contestation portait sur des questions de «conformité à la tradition» du projet des «jeunes». Le «socialisme kanak» et son caractère coopératif était posé par les nationalistes comme le dernier avatar de l identité culturelle mélanésienne au nom de sa capacité à préserver de l exode rural et donc à maintenir une sociabilité soutenue au sein des chefferies. Celui-ci apparaissait généralement aux «vieux» comme une expression masquant à peine l occidentalisation des Kanaks. A travers ce débat, des références différentes étaient manipulées qui, toutes, valorisaient à leur manière le système politique kanak. La tribu faisait figure, pour tous, de paradigme de l identité kanake 16. Pour les classes d âges , il s agissait de défendre une organisation politique hiérarchisée et centralisée où prédomine des échanges non marchands qui soutiennent l existence des rangs (des références relatives à ce que les Kanaks nomme «la coutume»). Pour les classes d âges 15

16 , il s agissait aussi, comme déjà souligné de défendre une distinction entérinée par l Etat français (références relatives à «la religion» 17 ) entre citoyens de droit commun et citoyens de droit particulier. En somme, pour les uns, la tradition supportait l apport de références nouvelles - telles que celles issus de la période où dominait les Missions ( à Canala), voire des références occidentales («la politique»)- alors qu aux yeux des autres, l identité kanake devait renvoyer avant tout, à des références précoloniales transformées après le cantonnement Des expériences sociales différentes Pourquoi un tel décalage sur les conceptions de l identité kanake? Une fois encore, je suis allée voir du côté des expériences de jeunesse de chacune des générations en conflit. Dans le contexte d Emma-Kayu, la rupture occasionnée par l abolition du code de l indigénat qui sépare Kanaks des classes (voire 1930) des classes d âge suivantes semblait secondaire par rapport à une période plus récente susceptible d expliquer le clivage local. D autres événements semblaient avoir séparé ceux qui, ailleurs, se trouvaient réunis au moment des Régions dans la même perspective de construction de l IKS. Guidée par les propos de mes interlocuteurs, j ai trouvé dans la période de l évangélisation une réponse à ma question. Le passage des missionnaires catholiques comme protestants des années 1920 à 1940 a laissé ici, sans conteste, un souvenir traumatisant. Les habitants de la grande chefferie Kèrèduru catholiques - se souviennent de ces Maristes et de leurs auxiliaires kanaks traquant les objets magico-religieux attachés à leur clan (pierres de guerre de clans guerriers, pierres de pluie des clans chargées de la faire tomber ). Les enfants de ces chefferies tardivement évangélisés par rapport au reste du monde kanak ont vu les parents pleurer devant ces missionnaires qui les dépossédaient de ces attributs. Ils les ont entendu affirmer que leur culture était morte avec la nouvelle religion. Ils se sont vus inciter, après guerre, à faire leur vie hors des réserves. Les classes ont donc expérimentées dans leur jeune âge (avec leurs aînés) l humiliation d être Kanak qui les a conduit à perdre certains de leurs repères. Les années qui suivent l abolition du code de l indigénat semble avoir été interprétées comme une invite à l intégration au sein de la société blanche. Le revival identitaire qui accompagna l essor du mouvement nationaliste produit chez eux des réactions mitigées. Il leur est difficile d adhérer à l idée d un socialisme kanak comme symbole d une identité qu ils considèrent largement perdue. En revanche, ils sont parfois amenés à défendre le parcours qui les a conduit hors des réserves dans les années 1960, jugé par leurs cadets comme une trahison supplémentaire à la culture kanake. 16

17 Un collectif qui se construit Si aux origines du GIE Kèrèduru et de la prise de pouvoir par les leaders de la section de base locale aux conseils des anciens de leurs villages il y avait plus d attentisme de la part des «vieux» que d hostilité, c est que quelque chose s est produit qui a contribué à creuser le clivage existant. Pour comprendre ce dont il s agissait, j en suis venue à m intéresser de près aux six personnages qui ont non seulement contribué à donner impulsion et contours à la génération des «jeunes» mais qui ont fait aussi en sorte de creuser l écart avec les classes d âges antérieures. L adhésion aux idées du collectif comme les oppositions à ce collectif traduit en terme générationnel ne peuvent s expliquer uniquement par des motifs historiques, ne serait ce parce que les expériences de vie de chacun sont uniques, complexes et souvent contradictoires (ce qui est très net pour les classes d âge à Kèrèduru). Les travaux sociologiques sur les générations soulignent aussi qu il est nécessaire de faire valoir «les conditions sociales et politiques qui ont rendue possible la formation du groupe» comme de «montrer comment la constitution du groupe est elle-même le produit au moins partiellement d'un travail social d'unification» (Mauger, 1985 : 90). En somme, un collectif générationnel est aussi le produit d une dynamique sociale qu il faut expliciter. Pour en saisir les ressorts, un intérêt soutenu pour les individus ou les groupes qui sont en mesure de l impulser contribue à éclairer l apparent mystère de la genèse du partage d idéaux communs par des gens d âges proches. Or, les leaders de la section de base locale formaient le noyau dur du collectif générationnel de Kèrèduru. Ils en était la force politique qui recrute et rassemble selon les termes de Mannheim (1990 :63) 18. Ils parvinrent pour plusieurs raisons à amener à eux la plupart des jeunes de leurs tranches d âge. Grâce à une solide formation, ces leaders surent formuler les aspirations de leurs. Ils surent mettre en forme les mots d ordre du FLNKS et faire en sorte de ne pas laisser retomber la confiance des «jeunes» avec le temps. Mais cette explication nécessaire pour comprendre leur influence sur la formation et la perpétuation du collectif- n est pas suffisante. Au sein des cohortes précédentes se trouvaient aussi des individus politisés. A ce niveau, le contexte du militantisme local au moment des Régions est éclairant. Les «vieux» militants des villages d Emma et Kayu étaient soit morts, soit trop peu actifs pour se mobiliser et mobiliser les autres afin de répondre aux défis du FLNKS. Or, ces hésitations - qu on peut attribuer à leur difficulté à prendre le nouveau train indépendantiste en marche leur furent fatales, au sens où l attente des sympathisants FLNKS en était telle qu il 17

18 était nécessaire de savoir y répondre sur le champ. Meneurs de la lutte sur les barricades, les leaders de la section de base Palika en récoltèrent le bénéfice symbolique lorsqu ils créèrent leur GIE, présenté comme une nouvelle réponse aux appels lancés par le FLNKS. Comme l explique Bourdieu (1994 : 190) cette réactivité fit leur force 19. Par la suite, les leaders du GIE surent maintenir le groupe par des actes, en faisant notamment en sorte de faire vivre et de diversifier les activités de la coopérative. Ils bénéficièrent aussi de plusieurs tribunes pour convaincre les plus sceptiques. Ils s exprimaient lors des réunions des conseils des anciens, au sein de la section de base Palika, mais aussi lors des réunions d associations (club de football et de musique) qu ils avaient eux-mêmes fondées. En toutes occasions, ils vantaient le Palika comme étant le seul parti véritablement capable de mener à l indépendance, en s appuyant sur leur propre exemple et en stigmatisant l UC à travers l inertie de ses représentants locaux. En se référant à Machoro, les «jeunes» ne visaient pas à valoriser le parti auquel ce dernier appartenait. Ils faisaient bien plutôt valoir sa proximité avec une forme de militantisme attribué au Palika, le créditant (comme tout ceux qui s en réclamait) d une détermination à atteindre son but qui ne laissait pas de place aux atermoiements. C est de cette façon que les leaders de la section de base Palika convainquirent les gens de leur âge d adhérer à leur parti et de s impliquer dans le GIE, alors même que des tensions traversaient cette génération (conflits claniques ou divergences idéologiques de départ, par exemple). Ainsi, le clivage identitaire fut-il très vite transformé en conflit partisan. D un côté, les «jeunes» portaient les couleurs du parti issu de Mai 68, de l autre, les «vieux» défendaient le premier parti kanak, jusque là très largement majoritaire dans ces villages. Mais il n était pas question ici d oppositions entre deux unités de génération engagées toutes deux dans le processus des Régions. L Union Calédonienne locale était ici rejetée non seulement hors de l unité de génération incarnée par la section de base mais encore hors de l ensemble générationnel car les «vieux» étaient soupçonnés d être non indépendantiste. En effet, pour que les «jeunes» se positionnent nettement du côté du Palika, les leaders du GIE, présentaient l Union Calédonienne comme étant un parti ambigu dans ses positions. Il était accusé d avoir, dès ses origines, collaboré avec le pouvoir parce qu il était historiquement proche des missions et menait des actions moins contestataires que le Palika dans les années Par ailleurs, les dirigeants des «jeunes» forçaient souvent le trait du blocage identitaire des «vieux» face au développement économique pour qui voulait bien l entendre. En résumé, les leaders du GIE entreprirent en même temps qu un travail de rassemblement de leur génération un véritable travail d exclusion d une génération adjacente, d autant plus 18

19 attachée à son histoire militante que le fondateur l association missionnaire catholique que beaucoup rejoignirent avant d entrer à l UC fut aussi le principal évangélisateur de Canala En guise de conclusion. La génération un outil d analyse ambigu. Si l histoire de la socialisation des classes de ces village apparaît essentielle pour saisir l inertie des «vieux» aussi bien sur les barrages de 1984 qu au retour en tribu, elle ne peut suffire à elle seule à expliquer leur éviction de la génération nationaliste. Ne pas agir en 1985 ce n était pas pour autant être anti-indépendantiste comme le laissaient entendre les «jeunes» de la section de base d Emma/Kayu. Bien que l indécision des classes au moment des Régions face au projet des «jeunes» de Kèrèduru était réelle, c est bien un conflit politique qui émergea ici peu à peu. Les «vieux» de ces villages contestaient tout autant la «traditionnalité» du GIE Kèrèduru qu ils ne reprochaient aux «jeunes» de n avoir plus voulu les écouter dune une fois au conseil des anciens. Peu enclins à envisager le changement du fait de leur histoire traumatisante, ils n en étaient pas pour autant définitivement incapables. Leurs attitudes face à la tradition, comme beaucoup d autres attitudes (en politique, en économie) étaient très ambivalentes 20. Là où il y avait surtout décalage entre deux manière de s inscrire dans la lutte pour l indépendance (différence entre ensemble et unité d une même génération), la génération des «jeunes» creusa si bien l écart avec la précédente pour la disqualifier et l éloigner durablement du pouvoir, qu un conflit de génération éclata. Ceci laisse entendre que si certaines conditions étaient réunies les «vieux» auraient pu - et peuvent peut être encore aujourd hui - refaire surface sur le devant de la scène politique locale. En privilégiant dans l analyse les «conditions d existence différentes» de chacune des générations aux dépends des luttes politiques qui contribuent à les façonner (et dont l enjeu et portant bien «la définition et la délimitation» de chacune des génération) on perd toute possibilité d envisager ce type d évolution. Il est donc essentiel de rester attentif à la pratique et aux discours des protagonistes afin d éviter d opposer trop fortement - voire de naturaliser - ces catégories. Le risque ici est de figer, en utilisant l outil générationnel, une description des faits sociaux qui se veut, au contraire, dynamiste. Plus largement, l indétermination du social est la règle. Même dans un contexte où les conditions de socialisation de certaines classes d âges sont moins contradictoires que celles qu ont connues les «vieux» de Kèrèduru, les expériences des personnes qui composent chacune des générations généalogiques ne sont jamais ni monolithiques ni étanches les unes aux autres. De plus, d autres critères peuvent interférer dans les prises de positions de 19

20 générations, même lorsque ces catégories semblent les plus efficientes pour analyser les divergences les plus nettes qui se dessinent dans un groupe social donné : appartenance segmentaire, religieuses, partisanes... C est pourquoi, croiser étude des conditions de socialisation de différentes catégories sociales (pour comprendre quelles sont leurs références), avec celle des initiatives d individus ou de groupes luttant, dans des contextes données, pour imposer leur point de vue, est la condition d une analyse dynamique des faits sociaux. NOTES 20

21 BIBLIOGRAPHIE Ataba, A. A., (1965) D Atai à l indépendance, Nouméa, Edipop. Attias-Donfut C., «La génération, mythe, symbole, concept.». Annales de Vaucresson, Belden Fields A., Aperçu du problème des générations :Mentré, Ortéga y Gasset et Mannheim. L'Homme et la société, (1-2). Balandier G., (1971) Sens et puissances : Les dynamiques sociales. Paris, PUF Quadrige. Bensa A Terre kanak : enjeu politique d'hier et d'aujourd'hui, esquisse d'un modèle Comparatif. Etudes rurales : Bensa A., Colonialisme, racisme et ethnologie en Nouvelle-Calédonie. Ethnologie française, 18 (2), Bensa A., Rivierre J.-C., Les Chemins de l'alliance. L'organisation sociale et ses représentations en Nouvelle-Calédonie. Paris, SELAF Langues et cultures du Pacifique (1). Bourdieu P., Raisons pratiques, Seuil. Demmer C., Les héritiers d Eloi Machoro ( ).Une génération nationaliste au pouvoir à Amââ et Kûöö, villages de Xârâcùù (Canala) Nouvelle-Calédonie. Thèse de doctorat en anthropologie sociale et ethnologie (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris. Desroche H., Le projet coopératif. Son utopie et sa pratique. Ses appareils et ses réseaux. Ses espérances et ses déconvenues. Editions économie et humaniste. Les éditions ouvrières : «collection Développement et civilisations", Paris. FLNKS, Charte du FLNKS. Les motions de tous les congrès. Les décisions du gouvernement provisoire de Kanaky, Edipop, Nouméa. Freyss J., Economie assistée et changement social en Nouvelle-Calédonie, Tiers Monde, IEDES. Gellner E., (1983) Nations et nationalisme. Paris, bibliothèque historique Payot. Godard F., Sur quelques voies ouvertes par une sociologie des générations», Annales de Vaucresson, 30-31, 9-24.Kurtovitch, I., La vie politique en Nouvelle-Calédonie, (PCC, UICALO, AICLF). Mémoire de DEA. Université française du Pacifique, Nouméa. Leblic I Les Kanak face au développement, la voie étroite. Presses Universitaires de Grenoble, Agence de Développement de la Culture Kanak. Levi G., Le pouvoir au village. Histoire d un exorciste dans le Piémont du XVIIe siècle. Paris, Gallimard. 21

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