410/1 er Bataillon. Hubert le Gouvello. Cavaliers de Courcy. 16 avril ère section de Mitrailleuses. Ronan de Calan 1

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1 410/1 er Bataillon. Hubert le Gouvello Cavaliers de Courcy 16 avril ère section de Mitrailleuses Ronan de Calan 1

2 Compte rendu de l attaque du 16 avril 1917 Mission du 1 er bataillon. La mission du premier bataillon du 410, le 16 avril, était la suivante : enlever les «cavaliers de Courcy», position fortifiée sur les deux rives du canal, et atteindre sur la voie ferrée de Laon le passage en dessous, point Mission de la 1 ère compagnie des Mitrailleuses. La 1 ère C.M doit appuyer de toute la force de ses feux la progression du bataillon et suivre rapidement la marche en avant pour pouvoir contribuer le plus tôt possible à l organisation défensive de la position conquise. Dans ce but, un échelonnement des sections a été prévue (sic) avec positions approximatives de batteries, objectifs probables, etc.. La 1 ère C.M. opérera toute entière à l est du Canal, avec les 1 ère et 3 e Cies. Les 2 e et 10 e qui attaquent à l ouest du Canal seront appuyées par un peloton de la 3 e C.M. Les 4 sections marcheront donc côté est du Canal. Rôle de la compagnie pendant l attaque. La 1 ère Cie de Mitrailleuses monte à l assaut dans l ordre suivant : la 3 e section adjudant Cagnier se place en position d attente dans la première ligne, tranchée 20, côte à côte avec la section Dubreuil, section de tête de la Cie de tête, 1 ère Cie. Les trois autres sections se rangent dans le boyau Derôme, à droite de la section Sablayrolles, qu elles doivent suivre au départ de l attaque. L ordre de marche est celui-ci : 4 e section (s/lieut. Le Gouvello), 1 ère (sous-lieut. Pénault), 2 e (aspirant Lemarié). Le moral est superbe ; l attente impatiente et résolue ; plus besoin de discours encourageants. Les hommes ne demandent qu à bondir. «Marchez, mon lieutenant, je suis derrière vous», dit le premier tireur Les Mestric, «je vous suivrai où vous voudrez ; comptez sur nous.» Et les hommes demandent l heure à chaque instant, trouvent l attente trop longue. La seule inquiétude des officiers à cet instant, c est de voir décimer avant l assaut leurs belles troupes par un de ces tirs de barrage préventifs, comme les Boches en déclenchaient tous les matins précédents sur nos premières et dernières lignes. Mais le 16 au matin, pas un obus! A 6 heures précises montres réglées le barrage roulant du 28 e se déclenche brutalement. Tout le bataillon bondit littéralement vers la première ligne ennemie, - Fortin du cavalier et tranchée de Berlin. L ordre de marche n est peut-être pas irréprochablement Ronan de Calan 2

3 respecté, tant est grande la hâte d atteindre le premier objectif, mais le moral est superbe d entrain et de bravoure, et l enthousiasme est complet, sitôt la première tranchée atteinte. Le barrage ennemi, très peu dense, ne fait en ce moment aucune victime de la 1 ère C.M. Personne ne fait attention aux quelques 105 et 77 qui tombent. - La section Cagnier se porte d un seul bond à la 1 ère Coupure où elle se met en batterie immédiatement, pour battre la voie ferrée par des feux de harcèlement et faucher toute contre-attaque qui tenterait de déboucher de la tranchée de Minden 2 e ligne allemande -. Le mitrailleur Blois est mortellement blessé sur cette position ; le Dourveer y est blessé aussi. Les trois autres sections s élancent avec la section Sablayrolles et marquent à la hauteur de la tranchée de Berlin le temps d arrêt prévu pour l horaire et que d ailleurs le barrage français force bien à respecter. A ce moment, chaque chef de section reforme en hâte son unité. On voit des mitrailleurs qui ont voulu aller trop vite revenir sur leurs pas pour reprendre leur place dans le rang ; on voit des hommes de Cies du bataillon de renfort qui sont mêlés à ceux des Cies de première vague, etc.. Toutes preuves de l entrain et de la volonté offensive apportée ce jour-là par le 410 tout entier. - La marche en avant reprend tout de suite. La 1 ère C.M. part dans l ordre qu elle conservera jusqu à l arrêt définitif. La 4 e section glisse devant la 3 e compagnie et prend à la gauche de la section Dubreuil la place de la section Cagnier qui a ordre de rester dans sa position actuelle. 1 ère coupure, jusqu à ce qu elle y soit relevée par une section de la 2 e C.M. Entre la tranchée de Berlin 1 ère ligne ennemie et la tranchée de Minden 2 ème ligne ennemie commence à se faire sentir. Des feux de flanc : fusils automatiques et mitrailleuses partent de Minden et de la voie ferrée, ils forcent bientôt les vagues d assaut à emprunter un boyau ennemi du Cavalier ; la progression ainsi canalisée continue néanmoins, irrésistible. La 4 e section met une première fois en batterie pour contrebattre une mitrailleuse ennemie qui est dans Minden et est d ailleurs bientôt enlevée par la section Balouvière (1 ère Cie). La 2 ème section met aussi en batterie au point 0257, où elle exécute un tir de neutralisation sur la voie ferrée objectif ennemi très visible -, pour aider de son mieux à la progression de la Cie de tête. Elle perd alors son chef, l aspirant Lemarié, qui la commandait avec le sang froid et la froide bravoure dont il avait déjà fait preuve à Verdun. Grièvement blessé, il est remplacé par le sergent Duval qui entre temps vient d abattre, d un coup de revolver, un officier ennemi surgissant d un abri. - La 2 e tranchée ennemie est enlevée ; les hommes de la Cie Schilt pétroleurs y commencent un travail de nettoyage. Apparition des premiers prisonniers ennemis pris par la Ronan de Calan 3

4 section Balouvière. Commentaires ironiques à leur adresse ; cris de joie en les voyant faire camarades, enthousiasme. On marche maintenant par le Boyau du Cavalier vers la tranchée de Rostok, 3 e ligne ennemie ; la 4 e section se tient au contact étroit avec la section de tête Dubreuil. - A ce moment, la progression devient très difficile. Des feux violents de mitrailleuses partent de la voie ferrée et fauchent tout homme qui tente de progresser en plaine ; l avance se fait homme par homme dans le boyau très peu profond. L infanterie avance presque en rampant ; les mitrailleuses, trop chargés pour ce mode de progression, marchent par bandes d un point abrité à un autre ; les pertes commencent à devenir sérieuses ; le moral reste excellent. La 1 ère section se met en batterie, près de Minden pour contrebattre les mitrailleuses ennemies. Le s/ lieut. Pénault, qui vient d en repérer nettement une en action, fait quelques pas pour indiquer cet objectif au canon de 37 qui le suit, et c est en revenant de sa démarche qu il est tué d une balle dans la gorge, victime de son dévoûment (sic) à la cause commune. Le sergent Batas se met aussitôt à sa place à la tête de la section, et, malgré la très pénible impression produite sur les hommes par la mort du chef qu ils aimaient, la progression reprend courageusement à la suite de la 3 e Cie. La 2 ème section suit la marche de la 1 ère Section ; elle perd le soldat Donnart blessé. A ce moment, la 4 e section est à mi-chemin entre Minden et Rostok. Les Boches, se montrant sans cesse sur la voie ferré et le long du boyau Hindenbourg, lui offrent des objectifs faciles ; la marche est lente ; une 2 e mise en batterie est faite. La section ouvre des feux violents sur les mitrailleuses et les fusils mitrailleurs ennemis. A signaler ce fait qu à chaque fois qu une pièce de la section tire, elle cesse aussitôt de recevoir des balles, ce qui prouve la justesse de son tir et le sang-froid des servants, entre autres les deux tireurs, le Mestric et le Roch, des chargeurs et aide-chargeurs Louin, Faucheux, Prigent, Kerembellec, Escande ; à signaler aussi les hommes qui, comme Kerirzin et Havz, s offrent volontairement à refaire le dangereux chemin déjà parcouru pour porter des compte-rendus et aller aux munitions. Tous les hommes du reste font preuve de bravoure et de bonne volonté. La section repart et progresse encore de quelques centaines de mètres. Mais maintenant, elle avance pièce par pièce, homme par homme, une pièce tirant pour faire taire l ennemi, pendant que l autre se porte en avant. Le chef de section est alors admirablement secondé par ses deux sergents, Mériel et Girault, qui conservent un calme et une bonne humeur inaltérables. A 200 mètres sud de Rostok, 3 e mise en batterie sur un objectif tout à fait excellent. Un grand nombre d ennemis se rangent en ce moment tout le long de la voie ferrée, depuis le Ronan de Calan 4

5 Fortin de Rostok observatoire bétonné jusque presque la Tranchée de Minden. Leurs casquent (sic) brillent et on les prend d abord pour des Français. Mais ils ouvrent un feu nourri ; leurs balles rasent nos têtes ; beaucoup sont armés de fusil-mitrailleurs. Quatre d entre eux amènent à bras une mitrailleuse et cherchent à l installer en plein sur le remblai de la voie ferrée. Le feu de nos mitrailleuses la fait retirer aussitôt. La 4 e section tire tant qu elle peut. Le tireur Le Roch vient d être blessé d une balle à la poitrine ; Escande a pris sa place sur la sellette. On tire à chaque fois que l ennemi apparaît en nombre ; on tire aussi sur la demande du capitaine Nicolas, dont la Cie (3 e ) progresse homme par homme en marche rampante. La section Dubreuil, avec qui on est resté en contact, est alors arrêtée devant le réseau barbelé de Rostok et s efforce de pénétrer dans cette tranchée pour rejoindre la section Charles (1 ère Cie) qui, passée par le chemin vert, côté ouest du cavalier, est déjà rendu à la coupure médiane, diton. Dubreuil demande aussi des tirs de neutralisation de mitrailleuses sur l ennemi de Rostok et de la voie ferrée qui arrête sa progression. Enfin le passage de la tranchée de Rostok est enlevé. La section Dubreuil continue à glisser en avant dans le boyau du Cavalier ; elle enlève la mitrailleuse ennemie qui enfilait ce boyau. La 4 e section de la 1 ère C. M. reprend son mouvement en avant et vient occuper entre le réseau de Rostok et cette tranchée la position qui lui sera définitive. Les deux autres sections 1 ère et 2 e sont à sa suite. La section Evain (3 e Cie) pénètre à ce moment dans la tranchée de Rostok, y fait 1 officier et 7 hommes prisonniers et repousse brillamment l ennemi jusqu à la voie ferrée. On voit les Boches défiler un par un en retraite dans le bout de tranchée qui franchit la foie ferrée ; c est un bel objectif pour la 4 e section qui prend ce passage d enfilade. L ennemi s est replié sur la voie ferrée et fait face à l ouest en force ; il établit un barrage dans Rostok à 50 mètres environà l ouest de la voie ferrée. On s installe sur les positions définitives de la journée. - A cette heure là, toute la 1 ère C.M. se trouve à peu près rassemblée. La 4 e section est en position devant Rostok, flanquant le barrage établi dans cette tranchée par le s/lieutenant Evain, battant le débouché de la voie ferrée ; elle exécute pendant toute la journée des feux sur tout ennemi qui se montre devant elle. La 2 e section s établit un peu plus au sud pour flanquer le boyau du Cavalier et empêcher toute surprise dans le dos du bataillon ; elle aussi tire continuellement sur la haie qui borde la voie ferrée. LA 3 e section, qui est restée environ deux heures à la 1 ère Coupure, est repartie aussi en avant après l occupation de cette position par le 2 e bataillon. Elle a marché par le Chemin, vert, côté Ouest du Cavalier est, et malgré les pertes sévères et les difficultés de la marche, elle est parvenue à la sape de Rostok et a mis ses pièces en batterie à droite et à gauche de la sortie et cette sape, battant le débouché de la voie Ronan de Calan 5

6 ferrée fortin de Rostok et flanquant la coupure médiane vers le Nord-Est. Au cours de la progression, cette section a été très éprouvée ; elle a perdu 7 hommes sur 15 ; Blois tué, Dinet caporal mort quelques jours après à l ambulance, Guingamp, Havard, le Pourveur, Porcher, blessé ; Donnet bousculé par un obus et disparu pour 24 heures. A l une des pièces deux hommes seulement restant : Dourtant et Dubois ; mais ce sont deux braves et le matériel arrive tout de même en place. Le trépied lâché en route par un blessé ne reste pas longtemps perdu ; un autre brave, Bard, retourne par le chemin jonché de cadavres chercher lui-même le trépied perdu et le rapporte à la section. La 1 ère section n a pas encore terminé sa progression. Conduite sans faiblesse, après la mort du s/lieut. Pénault, par ses deux sergents Batas et Engeldinger, elle dépasse, suivant le plan d engagement, la 4 e section. Malgré les difficultés sans nombre, en marche rampante, dans un élément de boyau de 50 centimètres de profondeur, elle réussit à prendre position à la coupure médiane, prête à arrêter toute attaque ennemie sur le point le plus avancé de notre nouvelle ligne. Le sergent Engeldinger y arrive le premier sous la protection des feux de la 4 e section. Lui et 3 hommes y utilisent immédiatement la mitrailleuse ennemie conquise qui est munie de balles sur bandes ; ils exécutent des tirs qui protègent la marche de leurs pièces et leur permettent de se mettre en batterie à la coupure médiane. Toute cette section fait preuve de «cran», en particulier les nommés Berthelot, le Guemevé, Levesque, et le brave le Ménan, ordonnance du s/ lieut. Pénault qui, mortellement frappé d une balle au ventre au passage dangereux de Rostok, meurt en disant : «Je m en fiche, c est pour la France, mon lieutenant, vous le direz» Un autre brave de la même section, Boishardy, déjà blessé quatre fois au cours de la campagne, s offre pour porter le compte-rendu et le croquis des nouvelles positions au Commandement de l Armée ; il est est (sic) tué 200 mètres plus loin, sur ce terrible Chemin vert, victime de son inlassable dévoûment (sic). -Pendant toute l attaque, la 1 ère C.M. s est efforcée d abord de coller le plus près possible des vagues d assaut, et ensuite, par des mises en batterie fréquentes, de paralyser le feu de l ennemi et de lui infliger des pertes ; elle a tiré des milliers de balles et toutes sur des ennemis visibles ou sur des mitrailleuses en activité. Dès l instant où la dernière position a été enlevée, deux section pouvaient prendre part à la défense de cette position contre toute contre attaque ennemie ; et moins d une heure après l occupation définitive, les quatre sections de la Cie, renforcées d une pièce ennemie utilisée, étaient dans leurs positions de batteries, prêtes à faire barrage devant la coupure médiane, devant Rostok et à battre tout le champ de tir entre Rostok et Minden et tout le débouché de la voie ferré de Minden au «point de tangeance» (sic). Ronan de Calan 6

7 Le soir, deux contre attaques ennemies, l une en plein jour, à la grenade, sur le barrage de Rostok, l autre à la nuit, plus forte, tentant de déboucher sur la voie ferrée, sont repoussées ; une grêle de balles, 5 mitrailleuses en action, balaie la plaine et permet d attendre sans crainte le barrage de 75 qui d ailleurs se déclenche très vite et très juste. Les positions de la Cie, le jour même et surtout les jours suivants, sont violemment bombardées. Les bombardements infligent encore des pertes douloureuses à la Cie, mais le secteur reste intact, le 410 ne perd pas un pouce de terrain conquis jusqu au jour où il passe le nouveau secteur qu il a créé au 1 er Régiment Léger qui prendra dignement sa succession et, par une brillante attaque, élargira à son tour le succès. Le soir du 16, deux cuisiniers allemands, non encore informés de l échec subi par leur bataillon, viennent suivant leur coutume quotidienne pour faire leur cuisine à la sape de Rostok. Accueilli (sic) par des balles, ils sont cueillis au bord du parapet par le mitrailleur Dubois qui d un coup de pied les fait dégringoler dans leur cuisine transformée en place d arme. Le lendemain, c est un sous-officier ennemi d un autre régiment venant faire la relève, qui vient de même se faire cueillir par les mitrailleurs de la 1 ère section. Une grosse contre-attaque est encore repoussée sur le secteur de la 1 ère C. M. le 17 au soir. On tient 8 jours le secteur ; le 1 er bataillon le quitte, mais la 1 ère C.M. reste encore la garder avec le 3 ème bataillon. Peu à peu, le boyau se creuse ; des pare éclats de sacs à terre s édifient pour parer aux éclats des obus ennemis de plus en plus fréquents. La 1 ère C.M. est relevée dans la nuit du 23 au 24 avril par le 1 er Léger. -La prise des Cavaliers de Courcy et l occupation de la position conquise ont couté (sic) à la Cie des pertes sensibles : 8 tués, 16 blessés sur moins de 80 combattants, elles ont valu 18 citations de plus au tableau d honneur de la Cie. Ronan de Calan 7

8 Morts au champ d honneur aux «Cavaliers de Courcy» : Sous-lieutenant Pénault Caporal Dinet Mitrailleur Blois ---- Porcher ---- Boishardy ---- Le Ménan ---- Romé Caporal Kermanach Mitrailleur Barataud Blessés : Aspirant Lemarié Mitrailleur Guingamp ---- Havard ---- le Dourveer ---- le Roch ---- Lorin ---- Guihot ---- Pinard ---- Léon ---- Quiton ---- le Floch ---- Paillassa ---- Blanchard ---- Hinault. Citations : Moinard, lieutenant de Ct de la Cie Le Gouvello, s/lieut. Cagnier, s/lieut. Engeldinger, sergt. Batas, sergt. Duval, sergt Ronan de Calan 8

9 Mériel, sergt Girault, sergt. Philippe, caporal Poiré, caporal Le Martinel, --- Bard, --- Le Bris, mitrailleur La Mestrie, --- Le Roch, --- Dautant, --- Lesveque, ---. Ronan de Calan 9

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