Le cahier trimestriel de la Garantie Jeunes Missions Locales d Alsace

Transcription

1 Le cahier trimestriel de la Garantie Jeunes Missions Locales d Alsace Mars 2017 Une production de l ARML Alsace Données issues d I-Milo et récits des ML d Alsace

2 Les jeunes accompagnés dans la Garantie Jeunes Depuis le démarrage du dispositif en Alsace (avril 2015), jeunes sont entrés dans la Garantie Jeunes au 31/03/2017. CUMUL DU NOMBRE D ENTRÉES depuis le début du déploiement de la Garantie jeunes en Alsace (avril 2015) L évolution des entrées en dispositif s effectue à un rythme soutenu et stable depuis le printemps RÉPARTITION PAR SEXE RÉPARTITION PAR NIV. DE DIPLÔME (DT VALIDÉS) Plus des 2/3 des jeunes accompagnés dans le cadre de la GJ (68 %) ont entre 18 et 21 ans. A noter que l âge moyen est plus élevé sur les grandes villes du territoire. Les mineurs représentent seulement 2,5 % de l ensemble.

3 QPV : 17,9 % des jeunes en GJ sont résidents en QPV (Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville). TH : 3,7 % des jeunes en GJ sont reconnus travailleurs handicapés. NEET* : 66,2 % des jeunes en GJ sont encore considérés comme NEET* au 31 mars A l entrée en dispositif, cette proportion est quasi égale à 100 %. 11,8 % des jeunes actuellement accompagnés en GJ rencontrent des problématiques d hébergement. La proportion est bien plus grande encore à l entrée en dispositif (donnée indisponible). 1 jeune sur 4 dispose du permis B, parmi eux 43,6 % ont une voiture. LES PARTICULARITÉS DU PUBLIC GJ Entre le 1 er avril 2015 et 31 mars 2017 Les jeunes entrés dans le cadre de la Garantie Jeunes sur la période sont : Plus masculins (55,3 % d hommes, contre 50,3 % d hommes pour l ensemble du public accompagné en 2016) Plus jeunes (68 % ont entre 18 et 21 ans, contre 45,1 %) Plus souvent reconnus travailleurs handicapés (3,7 %, contre 2,7 %) Plus en difficulté d hébergement (11,8 %, contre 6,1 %) Plus souvent décrocheurs (5,9 %, contre 4,1%) Moins diplômés (32 % de niveaux VI et V bis, contre 24,9 %) Moins mobiles (1 jeune sur 4 avec le permis B et parmi eux 43,6 % avec voiture, contre plus d 1 jeune sur 3 et 79,7 %) REPÉRAGE ET ORIENTATION DES JEUNES GJ PAR LES PARTENAIRES La situation représentée par ce graphique est à nuancer en fonction des structures, mais il souligne le peu d orientations directes vers la Garantie Jeunes de la part de nos partenaires. Toutefois, ces derniers continuent à orienter des jeunes vers les Missions Locales qui les font entrer en dispositif par la suite. * NEET : Ni en emploi, ni en formation, ni à l école.

4 L accompagnement par les Missions Locales Près de propositions ont été faites aux jeunes au cours de leur accompagnement en GJ, soit en moyenne 45 par jeune (donnée très variable entre le début et la fin de l accompagnement). 85,6 % d entre elles ont été réalisées (mises en œuvre par les jeunes), soit en moyenne 39 par jeune : Les jeunes bénéficient en premier lieu d ateliers collectifs et d entretiens individuels, mais aussi d informations collectives et de divers contacts (mails et téléphoniques). THÈMES DES PROPOSITIONS RÉALISÉES On y retrouve les ateliers thématiques quotidiens durant l accompagnement collectif intensif, mais aussi les actions relatives à l emploi et au projet professionnel, marqueurs de ce dispositif d accompagnement vers l emploi. Preuve des difficultés sociales rencontrées par les jeunes, chaque nouvelle promotion dispose d informations, de conseils et d un accompagnement dans les domaines de la santé, du logement et de la citoyenneté situations professionnelles réalisées (emploi et formation) depuis le déploiement de la Garantie jeunes en Alsace, soit 2,6 par jeune en moyenne. TYPES DE SITUATIONS PROFESSIONNELLES RÉALISÉES Les situations qui se concrétisent concernent en premier lieu l emploi, au travers des immersions (PMSMP) et des divers contrats de travail, mais aussi les actions de formation.

5 PART DES JEUNES EN GJ AYANT EFFECTUÉ AU MOINS 1 JOUR DE SITUATION PROFESSIONNELLE (emploi, alternance, PMSMP*, formation) Dès le 2 ème mois d accompagnement, plus de la moitié des jeunes en GJ (58,3 %) ont bénéficié d au moins une journée de mise en situation professionnelle. Cette proportion ne cesse de grandir au fil de la période. A la fin des 12 mois d accompagnement en GJ, c est la quasi-totalité des jeunes en dispositif (97,5 %) qui auront bénéficié d au moins une journée de mise en situation professionnelle, dont 40,1 % dans le cadre d une action de formation. DÉGRESSIVITÉ DE L ALLOCATION (en euros ) La dégressivité au cours de la période d accompagnement est un effet direct de la (re)mise en activité, et plus particulièrement à l emploi, des jeunes accompagnés dans le cadre de la GJ. En effet, pour les jeunes qui la perçoivent, l allocation de base (472,37 ) est recalculée mensuellement, en fonction des revenus du travail perçus par les jeunes. La baisse du montant de l allocation est donc un bon signe dans l avancée du parcours d accès à l emploi. *PMSMP : Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (= stage)

6 Les jeunes sortis de la Garantie Jeunes jeunes sont sortis de la Garantie Jeunes au 31/03/2017. SORTIES Á TERME Plus de la moitié des jeunes (51,2 %) quittant la GJ à son terme se retrouve dans une situation positive le jour de leur sortie (emploi, alternance, formation, reprise de scolarité). Leur situation peut encore évoluer positivement dans les semaines suivant la sortie du dispositif (non mesurée). Seuls 4,5 % des jeunes sortis ont vu leur accompagnement GJ renouvelé pour une durée de 6 mois (sur dérogation). SORTIES AVANT LE TERME 18,3 % des jeunes entrés en GJ sortent avant la fin du dispositif (12 mois). Plus des ¾ d entre eux (85 %) quittent le dispositif pour abandon ou non respect des engagements liés à l accompagnement. Une proportion non négligeable du public (11 %) quitte la GJ suite à un déménagement, illustrant ainsi l instabilité et les difficultés d hébergement rencontrées par ces jeunes. 4 % des jeunes quittant la GJ avant son terme sont réorientés vers un autre dispositif (Emplois d Avenir, etc.). Sur l ensemble des sorties anticipées de la GJ, seules 4,5 % d entre elles interviennent le 1 er mois. Au total, ce sont seulement 0,8 % des jeunes entrés en GJ qui quittent le dispositif au cours du 1 er mois.

7 Des résultats concrets ; des jeunes biens réels M.B. 19 ans Mission Locale de Sélestat M.B. est titulaire d un Bac Pro «Artisanat et Métiers d'art option communication visuelle pluri-média» depuis juin Il cherche du travail dans ce domaine, sans succès. Il part ensuite en voyage humanitaire avec sa grandmère, afin de se sentir utile. Lors de son 1 er rdv à la Mission Locale en mars 2016, sa conseillère décèle plusieurs difficultés en sus de sa recherche d emploi, notamment en termes de mobilité (M.B. habite une commune rurale et ne dispose d aucun moyen de locomotion motorisé) et d affiliation individuelle auprès de la CPAM. Elle lui propose d intégrer la Garantie Jeunes car M.B. exprime l envie de trouver sa voie professionnelle en effectuant des stages pour découvrir des métiers et acquérir de nouvelles expériences. Il entre en GJ en juin 2016 et se montre assidu à tous les ateliers. M.B. fait preuve d une grande maturité mais manque de confiance en lui, en particulier dans le collectif. A la fin de la période collective, M.B. est positionné sur l atelier d orientation proposé par la ML de Sélestat. Il ressort cinq métiers envisageables pour M.B. qui sont tous liés au monde du spectacle, ce qui lui plaît énormément. Il retravaille ses CV et lettres de motivation et effectue des demandes de stages de découverte auprès de toutes les institutions culturelles de la région. En parallèle, il passe son permis cyclomoteur via l Association Mobilex, qu il obtient, et s achète un scooter. Ses problèmes d affiliation à la CPAM sont également réglés. A la fin du mois de septembre, lors d un entretien d accompagnement, M.B. remarque une offre d emploi publiée par la ML et sollicite sa conseillère. L entreprise GUNNEBO ELECTRONIC SECURITY recherche un apprenti pour un «CAP Menuisier Verre Aluminium». Dans la journée, son CV est envoyé à l entreprise. L employeur le reçoit dès le lendemain, s intéresse à son profil et lui demande de se rendre l après-midi même au CFA d Haguenau, afin de procéder à son inscription. M.B. débute son contrat d apprentissage dès le lendemain et est embauché jusqu à fin août Si son diplôme est validé, une place lui sera réservée au sein de l entreprise. A.D. 22 ANS SÉMAPHORE MSA A.D. est originaire de la Guadeloupe et est arrivée à Mulhouse en 2013 pour suivre une formation qualifiante de «secrétaire médicale» (à l AFPA), titre obtenu en Sa mère décède en 2013, ce qui convainc A.D. de rester vivre à Mulhouse. Malgré des démarches de recherche actives et régulières, elle n arrive pas à trouver un emploi en raison de son manque d expérience et d assurance, mais aussi de nombreux obstacles financiers. A.D. n a aucune ressource et doit assumer seule son loyer et l ensemble des dépenses du quotidien. Compte tenu de la précarité de sa situation, le CIVIS contractualisé avec Sémaphore MSA n est plus adapté aux besoins d A.D et son moral décline. Aussi, la ML lui propose d entrer en Garantie Jeunes pour retrouver une dynamique positive dans un groupe, lui donner des outils et s armer dans sa recherche d emploi. Le but : arriver à s insérer dans la vie active, afin d assurer son autonomie et mener à bien ses projets professionnels. A son entrée en GJ en septembre 2015, A.D. se sent soutenue et écoutée ; elle démontre une réelle envie de s investir. Elle réalise plusieurs immersions qui lui permettent de gagner en confiance. Sa conseillère la positionne sur un Service Civique d agent d accueil à la «Direction régionale Alsace», qu elle débute le Elle enchaine coup sur coup deux CDD et signe, en novembre 2016, un Emploi d Avenir de trois ans à temps plein sur le poste d agent d accueil à la MDPH de Colmar. Aujourd hui A.D. est épanouie, elle a repris confiance en elle, a acquis des compétences et sourit enfin à la vie! En emploi, son autonomie est assurée et elle peut enfin se faire plaisir comme n importe quel jeune de son âge.

8 La Garantie jeunes La GJ vise à accompagner vers l autonomie les jeunes de 18 à 26 ans ni en emploi ni en formation, ni à l école, et qui sont dans une grande précarité sociale. C est : un contrat réciproque d engagements d un an entre un jeune et une Mission Locale. Il débute par un parcours d accompagnement collectif intensif, avec une présence quotidienne renforcée à la mission locale ; une allocation forfaitaire mensuelle allant jusqu à 470,95 pour sécuriser son quotidien (transports, logement, téléphone, etc.) et pour aider le jeune à se projeter dans un avenir professionnel ; une démarche personnalisée fondée sur le principe de «l emploi d abord» et de mises en situations professionnelles. La GJ un accompagnement exigeant et complet, avec des mises en situation professionnelle, le recours à des actions de formation et si besoin un appui sur des compétences clés nécessaires à l insertion professionnelle (lecture, écriture, calcul ). Impulsée et cofinancée par l État et l UE, elle a été confiée aux Missions Locales. Les Missions Locales «Cette démarche est un contrat de confiance avec le jeune. Nous l accompagnons, nous le sécurisons financièrement. En contrepartie, il s investit pleinement dans la démarche et en accepte les règles et les contraintes.» La Mission Locale : informe et mobilise tous les jeunes motivés, mais en grande précarité financière et sociale et sans situtation active ; évalue la pertinence de l entrée du jeune dans la démarche dans le cadre d une Commission multipartenariale présidée par les représentatnts de l Etat ; signe un engagement réciproque entre avec le jeune ; construit avec lui un parcours avec des mises en situation professionnelle et une allocation sécurisante. L accompagnement vise à développer les compétences sociales, le sens de la responsabilité, la citoyenneté, la confiance en soi ; à se créer un réseau social et professionnel, à identifier leurs aptitudes et capacités et à valoriser leur potentiel auprès des employeurs ; à outiller les jeunes pour accéder au monde de l entreprise Ce cahier mensuel a pu être réalisé grâce au soutien de la DIRECCTE Grand Est, consécutivement au passage à temps plein de l assistant technique régional I-milo.