FACETTES. métiers. > Quelles perspectives pour les métiers de la communication, de l information, des arts et du spectacle?

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1 FACETTES métiers > Quelles perspectives pour les métiers de la communication, de l information, des arts et du spectacle? Ce domaine professionnel regroupe deux familles de métiers qui ont en commun une forte progression de leurs effectifs soutenus par l explosion des supports numériques et des contenus, mais qui se révèlent extrêmement clivantes dans leurs conditions d exercice. Les professionnels des arts et du spectacle regroupent près de ¾ des effectifs. Le modèle dominant reste celui d un domaine précarisé où le sous-emploi est élevé, la dispersion des salaires d ampleur, et pour lequel le diplôme n offre pas de garantie d insertion durable. Dans les arts graphiques ou le design, la proportion d indépendants est en progression au détriment du salariat. Les professionnels de la communication, peu présents en région, se confrontent à un marché très concurrentiel, hautement qualifié, où les jeunes diplômés s insèrent difficilement dans un contexte où la communication digitale invasive modifie métiers et modèles économiques salariés [1,1% de l emploi limousin] Centre régional de ressources emploi et formation I Cité des métiers Le Carré Jourdan I 13 cours Jourdan Limoges T I F

2 > Quels emplois? RÉPARTITION DES MÉTIERS Les métiers de la création artistique et plastique (professorat inclus) nécessitent de la technique, d où des artistes (plus de recensés) plus diplômés que la moyenne et de fréquents passages par des écoles d art. Les artistes vivent de la vente de leurs œuvres, confortant l image de métiers vocationnels précaires : travail intermittent (35% de CDD ou CDDU -CDD d usage/intermittence), plus d 1/3 de temps partiel et d indépendants, forte dispersion de revenus. Les métiers technico-artistiques permettent des carrières plus sécurisées (94% de salariés, 79% de temps plein) pour environ 650 personnes. Les métiers de la décoration, du design, de la mode, et des arts graphiques (575 personnes) attirent une population jeune, avec un décalage entre des emplois salariés plutôt durables et des professions indépendantes (¼) aux trajectoires plus précaires. En outre, 900 professionnels de la communication et de l information exercent en région, principalement employés sous contrat à durée indéterminée et très qualifiés (plus de 6 personnes sur 10 ont suivi des études universitaires). Les moins de 30 ans n occupent qu un emploi sur six. 73% 27% 42% 58% Professionnels des arts et du spectacle I 73% Professionnels de la communication et de l information I 27% > Pour plus de détails : voir les «Mémo métiers», partie métiers > Quels secteurs? RÉPARTITION PAR SECTEUR Les arts et le spectacle vivant forment un ensemble hétérogène où les situations professionnelles sont extrêment inégales selon la nature du métier (emplois artistiques, technico-artistiques, administratifs) ou les formes d emploi (CDI, CDDU, agents de la Fonction Publique...). Dans le secteur des «activités récréatives, artistiques et de spectacle», composé d associations et d établissements majoritairement subventionnés génèrant de faibles revenus, la pluriactivité et l intermittence sont quasi institutionnalisées mais permettent de disposer d un effectif élevé de professionnels. Les principaux employeurs des professionnels de la communication et de l information sont les entreprises ou collectivités qui disposent en interne d un service dédié à la communication et les agences spécialisées. Les actifs sont majoritairement présents dans des secteurs comme l édition, la presse, l audiovisuel ou la publicité, très impactés par le numérique et qui peinent à trouver des modèles économiques innovants, ce qui influe sur les volumes et les profils recrutés. 6% 7% 6% 8% 23% Activités créatives, artistiques et de spectacle I 23% Programmation et diffusion I 8% Enseignement I 7% Edition I 6% Administration publique I 6% > Pour aller plus loin : voir les «Fiches activités» réalisées par l Observatoire de Prisme-Limousin.

3 > Quels besoins en compétences et quels postes à pourvoir? PERSPECTIVES DE RECRUTEMENTS > Les métiers de la communication Dans un contexte déprimé et en pleine restructuration technologique, les budgets de communication se sont globalement contractés et la croissance est portée par l intégration invasive des médias digitaux, incitant les entreprises à développer des stratégies multicanaux-multisupports. Ces évolutions profondes de l activité entraînent petit à petit des modifications du profil de la population salariée, plus axée sur les compétences numériques (rich media (1), cross media (2) ). Les hypothèses de recrutement restent plutôt favorables, ponctuées par l arrivée de nouveaux et multiples intervenants (fournisseurs de services et de contenus, pure players, industriels...). La communication n a pas de difficulté à recruter. Il faut donc s attendre à devoir faire face à une forte concurrence sur des segments de diplômes de plus en plus élevés. 40% des actifs sont certifiés au moins au niveau II contre moins de 30% en moyenne. Avec un marché très concurrentiel et une demande forte, le chômage est supérieur à celui d autres métiers très qualifiés (6 demandeurs d emploi pour 1 offre en communication), et l on demande de plus en plus aux professionnels de prendre en charge leur propre employabilité (free-lance, pigistes, indépendants, micro-agences). L exigence en qualifications et expériences explique une entrée en emploi au-delà de 25 ans plus fréquente qu en moyenne. - Niveau de formation actuel et futur - actuel Professionnels des arts et du spectacle Professionnels de la communication et de l'information futur Sans diplôme CAP-BEP Baccalauréat Etudes sup. Les métiers sont positionnés selon le niveau de qualification des personnes en emploi et qui est actuellement requis, les pointillés correspondent à l élévation prévisible de ce niveau de qualification à l avenir. Exemple : le recrutement des professionnels des arts et des spectacles se porte sur des niveaux d études supérieurs au Bac. -Pyramide des âges- - de 30 ans 55 à ans la moyenne et régionale plus -1,5-0,9-0,3 0 0,3 Moyenne régionale à la moyenne régionale 55 ans et plus Dans ce domaine de métiers, la part des jeunes est inférieure de 1,4 point à la moyenne régionale, celle des plus âgées supérieure de 0,5 point. Attention : les résultats sont très divergents entre des professions du spectacle plus jeunes et celles de la communication plus âgées. La recherche d emploi peut être difficile en début de carrière pour les jeunes diplômés, les stages et la constitution d un réseau professionnel semblant être des pistes privilégiées d accès à l emploi. Les expertises numériques peuvent toutefois s avérer des alternatives porteuses pour les jeunes. > Les métiers du spectacle Avec peu de barrières à l entrée du secteur, le diplôme n est garant ni d une insertion rapide, ni d une carrière pérenne. Si le marché du travail est réputé ouvert, la montée générale du niveau de qualification impose de plus en plus la détention de compétences reconnues. Le nombre de demandeurs d emploi est élevé relativement aux actifs en exercice (1 demandeur d emploi pour 2 actifs). Les projets de recrutements sont importants mais le marché est très concurrentiel. La demande d emploi surpasse l offre et crée un déséquilibre structurel. Le recrutement est hétérogène, les pratiques amateurs constituant un vivier d embauches très utilisé. (1) Un contenu Rich Media intègre différents médias (sons, vidéos, photos, métadonnées) de manière interactive au sein d une interface de consultation. (2) Le cross media est une pratique consistant à utiliser plusieurs médias en synergie (écrit, audiovisuel, internet )

4 FOCUS MÉTIERS Les métiers de l édition et de la presse écrite sont en stagnation mais agrègent de nouveaux profils travaillant en complémentarité entre Web et Print. Le journalisme, au recrutement longtemps pluraliste, réclame de plus en plus de formations spécialisées, une plus value technique mais l insertion des jeunes y est difficile. Les métiers de la publicité et de l affichage ont marqué le pas, confrontés à de nouveaux concurrents venus du digital. Leur avenir économique passe par la capacité à accompagner des stratégies globales «cross-media», en se dotant de compétences numériques. Les métiers de la documentation sont des emplois stables mais qui nécessitent de plus en plus une culture de la documentation électronique et du «rich media». Les techniciens de la communication offrent des emplois pérennes et rémunérateurs. Communication de crise, institutionnelle ou de marque sont des thématiques porteuses modérément affectées par la conjoncture. Certains segments comme l évènementiel se contractent. Décrocher un poste salarié reste toutefois difficile pour les jeunes. Les techniciens de la communication digitale sont en plein essor : développement web/mobile, interfaces numériques, expertise en gestion de communauté... Attention, certains segments commencent à être saturés en région, le nombre de demandeurs d emploi est ainsi sept fois plus important que le nombre de propositions déposées en région sur la conception multimédia, et le free-lance peut-être fréquent. Les métiers du design : de nouveaux profils sont recherchés en designer numérique ou interactif, en datavisualisation et de plus en plus en design industriel permettant une différenciation des produits. Mais comme pour la création visuelle, on dénombre une forte proportion d indépendants. Les métiers du spectacle vivant : Les besoins sont présents mais saisonniers et l emploi discontinu demande de la polycompétence. Une partie importante de professionnels exercent des activités complémentaires, parfois déconnectées du spectacle vivant. ÉLÉMENTS À RETENIR Potentiel d emplois (1) Départ à la retraite (2) Difficulté de recrutement (3) Opportunité d emplois (4) % des emplois régionaux (5) Professionnels de la communication et de l information Professionnels des arts et du spectacle Les métiers de la communication, de l information, des arts et du spectacle ,3% % ,4% (1) Potentiel d emplois liés aux créations (soleil) ou destructions (nuage) d emplois à l horizon (2) Correspond à la part des 55 ans et plus du métier au moins supérieure (soleil) ou inférieure (nuage) de 3 points à la moyenne régionale (12%). (3) Défini à partir du taux de tension du métier (offre d emploi sur demande d emploi) et de l enquête Besoin de main d œuvre. (soleil : pas de difficulté de recrutement, nuage : difficulté importante) (4) Projection élaborée à partir des coefficients annuels calculés par métier par le Centre d analyse stratégique en (5) Correspond à la part des métiers dans l ensemble des postes à pourvoir dans l emploi régional en 2020.

5 > Quel lien entre formation suivie et emploi exercé? SPÉCIALITÉS DE FORMATION Le niveau de diplôme exigé pour les professionnels de la communication est de plus en plus élevé, mais les formations sont encore dispersées, même si l on demande aux nouveaux entrants de plus en plus de spécialisations en communication-information et une intégration des technologiques numériques. L univers des arts et du spectacle brouille les frontières entre une offre académique et des apprentissages plus informels. Les spécialités de formation sont également hétérogènes du fait de la présence d actifs non formés spécifiquement pour ces métiers, mais la technicité s accroît. 24% 21% 11% 8% 7% Musique, arts du spectacle I 24% Spécialités plurivalentes (communication et information) I 21% Commerce, vente I 11% Techniques de l image et du son, métiers connexes du spectacle I 8% Enseignement et formation I 7% SYSTÈME RÉGIONAL DE FORMATION INITIALE (dont apprentissage) Le fonctionnement du spectacle ouvert aux «amateurs» ne permet pas la régulation des flux d entrants. La formation initiale dans ce secteur favorise l entrée dans le métier mais ses effets ne s inscrivent pas forcément dans la durée (les primo-actifs rencontrent des difficultés à se stabiliser comme professionnels). Les formations professionnelles se révèlent nécessaires pour une reconversion du fait d un taux de rotation élevé. La communication exige un bon niveau de culture générale, un niveau I ou II ou un profil issu d écoles spécialisées. Le Limousin n a pas de formations spécifiquement orientées communication, mais des diplômes plus généralistes (master édition ou sémiotique, licences lettres et langues, sciences du langage de l information et de la communication). Deux segments porteurs en termes de recrutement sont toutefois ciblés en région : - Les métiers de l art et du design avec le Pôle supérieur du design de la Souterraine et l ENSA école nationale supérieure d art de Limoges pour un recrutement national. - Les métiers de l image et des interfaces numériques avec le Pôle Elopsys. Le nombre de candidats peut se révéler supérieur aux besoins en recrutement, parce que ces métiers génèrent un fort engouement et que l éventail de formations reste très ouvert pour les recruteurs régionaux, révélant un écart important entre le nombre de jeunes se positionnant sur ces métiers et le nombre de postes offerts sur le marché local. Environ 645 sortants de formations pour les métiers de la communication, de l information des arts et du spectacle en 2013 Métiers de la communication, de l'information et de l'édition Métiers de la communication visuelle (interfaces graphiques, design graphique, multimédia, internet) Métiers de l'art et du design Métiers de la documentation Bac Bac+2 Licence Master Les formations sont reportées, par métier, selon le niveau de qualification des sortants. La taille des cercles varie en fonction du nombre de sortants en dernière année de formation en > Pour aller plus loin : voir la cartographie de l offre de formation sur prisme-limousin.fr, rubrique Observatoire et les «Mémo métiers», partie formation

6 > Quelles passerelles possibles? Métiers du commerce Métiers de la gestion et de l administration des entreprises Métiers de l enseignement Métiers du tourisme Métiers de la communication et de l information Métiers des arts et du spectacle Métiers de l informatique Métiers de l administration publique Métiers de l action culturelle et sportive Le taux de rotation dans le spectacle vivant est important, autour de 40 % pour les entrants et les sortants (qui recherchent des conditions d emploi plus favorables). Le changement peut se faire par mobilité catégorielle (changement d emploi au sein du secteur) ou hors secteur pour les techniciens et les administratifs aux compétences transversales. Mais les artistes sont particulièrement touchés par les problématiques de maintien dans l emploi (notamment les plus âgés) et de reconversion, sans qualifications forcément transposables sinon dans l enseignement. Ce schéma présente les principales possibilités d évolutions vers d autres domaines de métiers pour lesquels certaines compétences peuvent être transposées. La taille des figurines est proportionnelle au volume des flux. > Dans la même collection > Les métiers de la gestion > Les métiers de l hôtellerie, de la restauration et de l alimentation > Les métiers de l électricité et de l électronique > Les métiers du transport, de la logistique et du tourisme > Les métiers de l informatique > Les métiers de la mécanique et du travail des métaux > Les métiers des industries de process > Les métiers du commerce > Les métiers de la banque et des assurances > Les métiers du bâtiment et des travaux publics > Les métiers de la maintenance > Les métiers de la santé, du social, de l action culturelle et sportive > Les métiers des services aux particuliers et aux collectivités > Les métiers de l administration publique > Les métiers de l agriculture et de la pêche > Les métiers des matériaux souples, du bois et des industries graphiques > Les métiers de la communication, de l information, des arts et du spectacle > Les métiers de l enseignement et de la formation > Les métiers des études et de la recherche Eléments complémentaires et méthodologie disponibles sur prisme-limousin I mars 2014 I Sources : RP 2008, Pôle Emploi 2011, BMO 2012, enquête emploi 2010, base formation initiale (dont apprentissage) Prisme-Limousin