04/06/2013. Place de l activité physique (AP) en cancérologie. Relations retrouvées entre activité physique et risque de cancer
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- Jean-Pierre Lecours
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1 Introduction Place de l activité physique (AP) en cancérologie Dr Corinne DELCAMBRE-LAIR Amélioration de la qualité et des résultats des soins du nombre de patients en vie en rémission complète ou partielle après ou avec des traitements anti-cancéreux Réactions psychologiques lors du diagnostic et des traitements: fatigue, prise de poids, réduction de l AP, anxiété, dépression,diminution de la qualité de vie Au décours des traitements, plusieurs situations pathologiques peuvent survenir: séquelles des traitements, rechute, 2 ème cancer, co-morbidités cardio-vasculaire, ostéoarticulaire ou métabolique en particulier diabétique Bénéfice de l AP démontrés à la fois physiques et psychologiques Mesures de l activité physique MET-H 1 MET correspond à la dépense énergétique d une personne au repos, c à d à 1Kcal/kg/h. Exemples de mesures d AP Activités sportives Yoga 2,5-3,5 Aqua gym 4 Jogging en salle 4,5 Danse 4,5 Vélo 4-10 Aviron 3,5-6,5 Natation 4-11 Tennis 5-8 martiaux 10 Squash 12 Vie courante Station assise 1 Cuisiner 2 Faire le ménage 2 à 4 Bricoler 3 à 5 Marcher 2 à 3 Jardinage 3 à 6 Relations retrouvées entre activité physique et risque de cancer 5 1
2 Diminution du risque de cancer du colon Diminution du risque de cancer du sein Métaanalyses réalisées sur études de cohorte:diminution du risque estimé à 17 % pour les individus physiquement plus actifs par rapport au moins actifs Effet dose-réponse démontré Pour une augmentation de l activité de loisirs de 30 min/j: diminution du risque estimé à 12% Revue de la littérature sur études de cohorte: diminution du risque d environ 20% Effet protecteur retrouvé chez les femmes en postménopause Cancer de l endomètre Autres cancers AP de loisir: réduction du risque de cancer de 27% Activité professionnelle: réduction du risque estimé à 21% chez les femmes plus actives Quelques publications suggèrent un rôle protecteurs de l AP (poumon, pancréas, prostate, ovaire) mais pas de données suffisantes pour en tirer des conclusions AP, surpoids et obésité Prévention AP diminue le risque de prise de poids, surpoids et obésité Lien surpoids/obésité et risque de certains cancer: œsophage, endomètre, rein, colonrectum, sein après la ménopause, pancréas, vésicule biliaire 2
3 Fatigue liée au cancer Bénéfices de l activité physique pendant les soins en cancérologie Touche environ 80 % des patients tout au long de la prise en charge Correspond à une sensation subjective de lassitude anormale, sans cause immédiate, non améliorée par le repos Causes variables: maladie, traitements, douleur, dénutrition, anémie, déprime Aucun traitement médicamenteux n a montré de bénéfice hormis la correction de l anémie Fatigue et cancer Causes de la fatigue Troubles du sommeil Réduction d activité Dénutrition Troubles de l humeur Dépression Anxiété Fatigue au cours du cancer Comorbidités (non liées au cancer) Trouble hormonal (hypothyroïdie) Infection Trouble cardiaque Trouble pulmonaire Trouble rénal Trouble hépatique Trouble neurologique Douleur Anémie AP Fatigue et cancer L AP permet de réduire significativement la fatigue liée au cancer Globalement, qq soit le moment de la prise en charge : - 36 % Y compris la fatigue pendant les traitements : - 18% Y compris la fatigue à distance des traitements : - 37 % Seul traitement validé de la fatigue en oncologie AP et onco psychologie Réduction significative des symptômes dépressifs ES ; 95% CI to , p=0.016 Amélioration de l image corporelle ES 0.280; 95% CI to 0.482, p=0.007 Impact NS sur l anxiété ES -1,133; 95%CI -2,423-0,156, p=0,085 Amélioration de la qualité du sommeil Diminution de la prise de psychotropes Duijts et al (2011) 3
4 AP Un enjeu pour les patients Retrouver confiance et contrôle vis à vis de son corps Réinvestir positivement ses sensations corporelles Reprendre une activité sociale Reprendre sa place dans une activité collective S autoriser un nouvel investissement Faire quelque chose de bien pour soi Exercice physique et cancer Quels effets sur la survie???? Prévention tertiaire 20 Impact AP après soins survie cancers du sein Méta analyse impact AP survie cancers du sein Huit publications Cohortes de femmes porteuses de cancer du sein non métastasé et contrôlé Questionnaires activité physique ludique dans les deux à quatre ans post diagnostic AP après cancer réduit la mortalité globale RR = 0,59 (0,53-0,65) p < 0,00001 AP après cancer réduit la mortalité spécifique RR = 0,66 (0,57-0,77) p < 0,00001 Bénéfice en cas de BMI > 25 et sur les formes RH + Type d activité, fréquence, intensité, durée par semaine après le cancer Taux de rechute et de décès selon niveau AP ( > 9 MET-H/Sem vs < 3 Met-H/sem ) ou Durée 21 E Ibrahim, A Al-Homaidh (2010) Med Oncol Apr Association AP et survie des cancers du sein Bénéfice survie à 5 et à 10 ans = 4% et 6% Bénéfice en survies globale et spécifique Activité physique et cancer Bénéfice quelle que soit l activité physique initiale Association AP et survie en multivariable incluant âge, stade TNM, lieu de résidence, alcool, tabac, BMI, statut hormonal... Autre que le cancer mammaire? Effet seuil et courbe Met-H/ sem et impact survie
5 Impact survie cancers coliques Impact survie cancers du colon ÉTUDE NBRE SEUIL RR IC p REF CALGB MET H 0,51 0,26-0,97 0,01 JCO 2006 Trois publications NHS MET H 0,39 0,18-0,82 0,008 JCO 2006 Cohortes cancer coliques non métastasés et contrôlés Heath Prof MET H 0,47 0,24-0,92 Arch Int Med 2009 Questionnaires activité physique post diagnostic Population référence < 3 MET H / semaine AP AP AP et survie cancers prostatiques Impact AP survie Gliome de haut grade récidivant hommes cancer prostate non meta et non décédés dans les 4 ans 243 pts Grade 3-4 en rechute, IK > 70 Survie médiane (mois) selon MET H /sem Multivariable : Âge, Gleason, TNM, TT, AP avant, BMI, Régime, race, Diabéte AP Totale > 9 vs < 9 MET-h/sem RR Mortalité globale = 0,67 (0,56-0,82) RR Mortalité spécifique = 0,65 (0,43-1) AP intense > 3 H/sem AP intense vs < 1 H/sem AP intense RR mortalité globale = 0,51 (0,36-0,72) RR mortalité spécifique = 0,39 (0,18-0,84) RR DC < 9 MET-H/sem vs > 9 MET-H/sem= 0,64 (0,46-0,91) AP en MET-H/>Sem = facteur pronostic en multivariable (IK, âge, grade, sexe, nombre de progressions) (p<0,001) Les capacités fonctionnelles ne sont pas pronostic de survie SC Kenfield, MJ Stampfer, E Giovannucci et al. J Clin Oncol 2011;29: Association AP et survie Mécanismes d action Activités physiques en Cancérologie Impact voisin sur la survie Bénéfices AP présent en multivariable incluant tous les facteurs pronostics
6 L AP: modifie plusieurs paramètres biochimiques impliqués dans le métabolisme des cellules cancéreuses Diminution du taux d oestrogènes libres Réduit les sécrétions d insuline et IGF (taux élevé d insuline ou de peptide C lors du diagnostic d un cancer du sein ou du colon = facteurs de mauvais pronostic) Action sur les sécrétions issues des tissus graisseux: AP accroît la sécrétion d adiponectine, réduit la leptine et l insulinorésistance. Ces effets n apparaissent qu au bout de 6 mois de pratique d AP Limitations à la pratique de l AP en cancérologie Dans les différents essais prospectifs: moins d un tiers des patients éligibles acceptent de participer. En revanche, en cas d adhésion, plus de 80% des pts vont jusqu au bout du programme Barrières: 3 niveaux Complications, contre indications lié à la maladie et aux soins: fatigue, dépression, nausées, douleurs, peur de la mobilisation du corps et de ses conséquences sur la fatigue et la crainte de la survenue d une douleur, RDV Lié à la vie personnelle: difficultés financières, de transport, garde d enfants Absence de motivation, d intérêt, d information sur la possibilité d une activité adaptée Rares, mais précautions chez les patients porteurs de co-morbidités cardiaques et respiratoires En cas de métastases osseuses: l exercice physique modéré ne majore à priori ni la douleur ni le risque de fractures. Mais, il faut diminuer la pression du corps sur les zones de métastases En postopératoire après chirurgie mammaire: amélioration de la mobilité de l épaule sans majoration des douleurs ni du risque de lymphoedème Conclusions L AP doit être incorporée dans le parcours de soins pendant et après le cancer 6
7 Conditions Sécurité liée à la qualité de la formation des intervenants Plaisir à la pratique de l exercice pour les pts pour une pratique de longue durée Intensité moyenne à intense et durable pour obtenir des effets biologiques et cliniques Sport et Cancer : C est Possible! CAMI 1ère Fédération Nationale Sport et Cancer La CAMI. C est quoi Un lieu d accueil pour tous les patients Toutes pathologies, structures intra et extra hospitalière Convention entre la CAMI et les centres de soins Le cancérologue = référent, prescripteur, interlocuteur privilégié Des professionnels formés Titulaires du Diplôme Universitaire Sport et Cancer Paris 13 Diplôme validant entre le Sport et le Cancer Reconnaissance d une compétence 13 ans d expérience patients heures de cours/patients Une Fédération Nationale Commission Scientifique Centre de Ressource: Charte de franchise, formation continue, réflexion Projet du Réseau de Cancérologie de Basse-Normandie Objectif: mobiliser les personnes résidant dans le Bassin de vie de Caen et atteintes d un cancer (sein, colon, prostate) à l issue dede leur traitement initial Faciliter l accès à une offre d Activité Physique Adaptée aux besoins des patients Travailler sur les déterminants comportementaux favorables à son maintien 7
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