Accueillir un enfant nouvellement arrivé (ENA) en France dans sa classe. Animation pédagogique Redon, le 6 janvier 2010 Muriel Nicot-Guillorel, IEN

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1 Accueillir un enfant nouvellement arrivé (ENA) en France dans sa classe Animation pédagogique Redon, le 6 janvier 2010 Muriel Nicot-Guillorel, IEN

2 Au croisement de représentations : ENA -/- enfant d origine étrangère ENA : enfant scolarisé dans le système scolaire français venant d arriver d un pays étranger : en CLIN ou en immersion directe (ex : Redon). Enfant d origine étrangère : souvent né en France, scolarisé dès la maternelle en France. Restent posées : la question de la langue première et celle de l autre culture leur poids sur les apprentissages visés (influence souvent confondue à celle des caractéristiques socio-économiques). Pour ces deux types d élèves, la problématique de l acquisition du français langue seconde, langue de scolarisation. Pour les deux, un développement langagier bi(pluri)lingue que l école se doit de considérer comme un atout.

3 Spécificité du FL2, langue de scolarisation 1991 : JP. Cuq (FLS Cf. Afrique francophone. Caractère étranger de la langue, statut variable, rôle cognitif particulier quand la langue est utilisée dans les apprentissages) : G. Vigner Français langue de scolarisation Une communication orale caractérisée par la communication scolaire avec un poids de la compréhension écrite très important : M. Verdelhan Didactique des langues : éviter de penser en didactiques juxtaposées, mais plutôt se placer sur un continuum didactique avec des passerelles : FLE FLS FLM

4 Fonctions du langage (Cf. G. Vigner) Dimension sociale Dimension cognitive / intellectuelle COMMUNICATION TRANSMISSION REPRESENTATION Interactions à effet immédiat Echanges conversationnels (Cible privilégiée du FLE) Mémoire culturelle (exemple scolaire : le patrimoine littéraire acquisition des codes qui organisent les genres, la rhétorique des œuvres, etc. répertoires discursifs très éloignés des usages sociaux ordinaires Code de l écrit, pédagogie distanciée : réflexion sur le texte, l auteur, etc. ) Savoirs sur le monde (Exemple : acquisition des savoirs scientifiques symbolisme spécifique, langue naturelle pour énoncer et commenter les résultats : genre écrit spécifique aux sciences, rhétorique particulière) La langue de l école s écarte sensiblement des usages communicatifs du quotidien. Le FLM et le FL2 ont en commun de faire travailler sur la variété haute du français.

5 Que faire dans l urgence de l arrivée d un ENA? Fiche de renseignements rapide pour identifier le parcours scolaire : proposition Gaëlle Objectif 1 : S adapter à l environnement de l école les grands repères spatiaux et temporels, le tutorat possible Objectif 2 : Apprendre à l école française Dans la classe : activités communes (langage en situation) / activités spécifiques lorsque l enfant décroche (parcours d autonomie guidé : coin écoute, travail spécifique sur les consignes scolaires, etc. peu d outils, à concevoir) Décloisonnement possible en «maîtrise de la langue» avec une classe de niveau inférieur ( lecture) Aide personnalisée : langage (FLE ou autre? à concevoir)

6 Des situations ENA variées Petite synthèse. Différents profils : scolarisation antérieure ou non, alphabétisation antérieure ou non, langue d alphabétisation, niveau scolaire antérieur, culture éducative antérieure (un exemple : extraits de classe à Madagascar) 1. Scolarité antérieure ou non Changer de système éducatif, c est devoir modifier ses conduites d apprentissage dans la classe, (ex : place du silence), etc. 2. Alphabétisation en L1 ou non, alphabétique ou non, apprentissage réussi ou non (cf. B. Lahire) 3. Circulaire de 2002 : enfant inscrit dans une classe de référence correspondant à son âge ( métier d écolier), CLIN ou dispositif pour assurer la mise à niveau en français (1 an max, 12 h / sem) : pb. Redon et ailleurs.

7 Apprentissages bilingues : quelques points théoriques Bilinguisme simultané (avant 3 ans) ou successif. Après Lev Vygotski (L2 accroît la distanciation entre signifiant et signifié et donc les capacités réflexives sur les langues), le psychologue Jim Cummins (1986). le bilinguisme ne se résume pas à l addition de L1 ou L2. Les compétences langagières dans les deux langues sont interdépendantes et ont des compétences sous-jacentes communes. Importance du bilinguisme additif (et non soustractif), niveau seuil? Question posée par Jim Cummins, relativisée aujourd hui (cf. apprentissages précoces).

8 (points théoriques, suite) Idée actuelle : le recours aux ressources du répertoire linguistique (B. Py), en particulier l appui sur L1, est un tremplin pour l acquisition linguistique de L2, L3, etc. comment en tenir compte en classe?

9 Enfants en situation de français langue seconde Mesurer les acquisitions en L1, si scolarisation antérieure. Exemple : document Passerelles, J-Charles Rafoni. S informer sur la langue première de l enfant. Une grande variété de langues dans le monde Reconnaître la L1 de l enfant : reconnaissance culturelle et linguistique + aide à l apprentissage de L2. Initiation à la diversité culturelle et linguistique, à l altérité, pour l ensemble de la classe (ce n est pas du folklore). Ex donner à voir, «à lire» (prises d indices) des langues inconnues. Penser les apprentissages linguistiques comme le développement d un répertoire plurilingue avec des compétences communes (ex : phonologie). Utilité de comparer le fonctionnement des langues. Cf. DVD.

10 Qu est-ce qui est commun à tous les élèves de la classe et/ou spécifique aux ENA? Quelques exemples (Cf. G. Vigner, 2009, Le français langue 2econde, Hachette Education). Oral : la compréhension orale, la prononciation, l interaction orale : usage et prise de parole, les échanges conversationnels, etc. Outre les échanges en situation, il convient d apporter une attention particulière aux ENA et de leur accorder des moments spécifiques L enseignant doit bien connaître les particularités du français (cf. doc). Langue écrite : cf. docs.

11 Etude de cas : le turc en L1. Quelques caractéristiques du turc : Intervention de Monsieur Durand Alphabet latin avec quelques différences (29 lettres) Phonologie : des différences Orthographe : régularité, langue transparente Syntaxe : langue agglutinante Wikipedia : Les traits caractéristiques des langues turques sont l harmonie vocalique, l agglutination au moyen de suffixes (langue avec 4 formes de déclinaison), et l'absence de classes nominales ou de genre grammatical. L'ordre SOV est universel à l'intérieur de cette famille.

12 La langue religieuse : l arabe Sens de l écriture, de la lecture : droite à gauche Alphabet arabe (28 consonnes) alphabet consonantique ou Abjad (langue sémitique) Ecriture : consonnes+ signes diacritiques (voyelles) Phonologie (présence de nasales, consonnes emphatiques) Syntaxe : L'arabe, comme l hébreu est une langue sémitique. Leur morphologie fonctionne sur le principe de radicaux verbaux (le plus souvent). Des voyelles s'y ajoutent pour former les différentes formes des flexions verbale et nominale.

13 Quelles répercussions possibles sur l acquisition du français? Des pistes pour l aide personnalisée? (aider à surmonter les zones d opacité des langues en contact, interférences prévisibles) Aspects communicationnels (méthode FLE? langage en situation?) Aspects phonologiques Aspects syntaxiques Aspects orthographiques

14 Echanges pour conclure Vers la mutualisation de supports? Trois axes à explorer : Parcours d autonomie ENA dans la classe ordinaire Atelier de langage (en classe ou en aide personnalisée) : favoriser une communication scolaire de base en français Aide personnalisée : des supports pour travailler les aspects contrastifs français / turc. Phonologie Syntaxe Orthographe Prochaine animation : le 3 mars 2010 pour mutualisation des supports et observation d une vidéo en CLIN.