Octobre La sidérurgie et la 1ère transformation de l acier en Lorraine

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1 n 5 Octobre 2015 Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l emploi en Lorraine DIRECCTE LORRAINE La sidérurgie et la 1ère transformation de l acier en Lorraine SOMMAIRE Contexte national Contexte lorrain : activité, établissements, emploi Le poids de l export Les 4 principaux enjeux et défis lorrains de l activité CONTEXTE NATIONAL La filière sidérurgique française a évolué dans un environnement plutôt difficile depuis la crise de 2009 mais la situation a commencé à s inverser progressivement à partir de la fin de l année La crise de a en effet frappé durement la sidérurgie française et la demande adressée aux sidérurgistes français s effondre brutalement à partir de la fin de l année Le centre de gravité de la sidérurgie mondiale a commencé à se déplacer vers l Asie à partir du début des années 1990 et la Chine est aujourd hui la première puissance mondiale de la sidérurgie. L industrie sidérurgique française représente désormais un acteur de second rang sur la scène internationale mais également sur le plan européen. Elle produit en effet presque 3 fois moins d acier que son homologue allemand. En 2013, l industrie sidérurgique française représentait 442 établissements, salariés. En 2012 son chiffre d affaires était de M. L industrie sidérurgique est une activité plutôt concentrée, les 5 premières entreprises représentent en effet plus de la moitié du chiffre d affaires total de la filière. Troisième région de l industrie sidérurgique française, la Lorraine représentait 8,1 % des établissements et 13,7 % des effectifs salariés du secteur en Depuis fin 2013, la situation s améliore en raison de la reprise de certains marchés dont celui de l automobile reparti à la hausse en Les commandes issues du bâtiments restent faibles. Certains grands projets d infrastructures ont également soutenu l activité des sidérurgistes à l image de la construction de plusieurs stades de football pour l euro Les perspectives pour 2015 sont en amélioration pour l activité sidérurgique française grâce à un redressement de la demande en provenance des principaux débouchés de la filière. Parmi les 10 premiers groupes producteurs mondiaux, seul le premier (ArcelorMittal) est présent en France. Les autres principaux acteurs de la sidérurgie en France sont Vallourec, Riva Forni Elettrici, Beltrame, Asco-Industries, Schmolz+Bickenbach.

2 2 ENJEUX ET DÉFIS SIDERURGIE L activité sidérurgique comprend deux grands types d activité : - la sidérurgie de base (transformation du minerai brut ou de la ferraille en acier), - la première transformation comprenant : le laminage (produits plats et ronds), le profilage (produits longs obtenus à partir de produits plats), le tréfilage (fils), l étirage (barres) et l extrusion (passage dans une filière). Les débouchés de la sidérurgie sont nombreux, les principaux étant : - la construction et les travaux publics (35 % de la consommation d acier en Europe en 2012), pour de nombreux ouvrages - l industrie automobile (18 %), concurrencé par l aluminium ; - la fabrication d éléments mécaniques, d articles en métal et de tubes (environ 33%). CONTEXTE LORRAIN : ACTIVITE, ETABLISSEMENTS, EMPLOI La Lorraine : une région historiquement tournée vers la sidérurgie L activité sidérurgique est une composante majeure de la culture et de l histoire lorraines. En 1964, la sidérurgie lorraine produisait les 2/3 de l acier français. Elle comptait en 1970 une trentaine de hauts fourneaux et 45 ans plus tard il n en reste plus. En 1991, la Lorraine produisait encore 27 % de l acier brut français. Au terme d une érosion importante de sa production à chaud, elle en produisait 15 % en La période est marquée par des fermetures : aciérie de Gandrange en 2008, arrêt de la filière liquide d Arcelor- Mittal Atlantique et Lorraine en 2012 entrainant l arrêt de l agglomération, des hauts fourneaux et de l aciérie. De grands groupes présents : Des acteurs majeurs sont présents en Lorraine, leur évolution y dessine le développement de l activité. Le groupe ArcelorMittal Le groupe ArcelorMittal est le leader mondial de la sidérurgie et le leader français de la sidérurgie et de la première transformation de l acier (CA ,8 milliards d euros). Plusieurs filiales sont présentes en Lorraine : ArcelorMittal Atlantique et Lorraine (57), Aperam Stainless Services and Solutions Tubes Europe (55), ArcelorMittal Gandrange (57), ArcelorMittal Construction France (55), ArcelorMittal Wire France (55), Arcelor Autoprocessing France (57), ArcelorMittal Profil (57), ArcelorMittal Tailored Blanks (57), ArcelorMittal Revigny (55) et le centre de R&D du groupe ArcelorMittal Research (57). Fin 2012, le groupe ArcelorMittal annonce la fermeture définitive de ses deux hauts-fourneaux de Florange puis signe un accord avec le gouvernement français par lequel il s engage à réaliser 180 millions d euros d investissements sur 5 ans, à soutenir l activité de R&D du centre de Maizières-les-Metz, le projet ULCOS (devenu LIS) et à conduire une réorganisation partielle du packaging entre ses sites de Florange et de Basse-Indre, sans opérer de licenciement. Pour suivre le respect de cet accord, un Comité de suivi se réunit régulièrement. Le site de Florange dispose d atouts majeurs dans le packaging (leadership en fines épaisseurs, en DWI20 et fer blanc, R&D pour le développement de qualités fines et très formables), dans l automobile (lignes fiables en qualité et délai, produit Usibor). Le groupe Riva Forni Eletricci Riva Acier détient 7 unités de production en France dont une en Lorraine à Neuves-Maisons (54), SAM qui produit des billettes et des fils destinés aux marchés de la construction, de la mécanique et du tréfilage. Son chiffre d affaires était de 133,2 M en Le groupe Asco Industries (ex Ascometal) Ce groupe fait partie des leaders européens de la fabrication d aciers longs spéciaux. Asco Industries assure la production d aciers non alliés et en alliages spéciaux pour la construction, d aciers pour roulements, d aciers non alliés ou alliés pour l outillage, à destination des secteurs de l automobile, de l énergie, des roulements et des ressorts. Deux sites de production sont présents en Lorraine : Hagondange (57) et Custines (54). Le centre de R&D du groupe, le CREAS, est présent à Hagondange. Les difficultés d Ascometal en 2012 ont abouti en 2014 à la reprise par un groupe d investisseurs privés, industriels. Ascometal est ainsi devenue Asco Industries.

3 SIDERURGIE ENJEUX ET DÉFIS 3 Le groupe Tata Steel Tata Steel Hayange, acquis par le groupe en janvier 2007 ( salariés dans le monde), emploie environ 410 personnes et a produit en 2014 l équivalent de 7000 kilomètres de voies ferrées. Le chiffre d affaires était de 239,6 millions d euros en En 2011, le groupe a investi 35 M afin de développer une ligne de production de rails de grande longueur (108 m) et 12 M en 2013 pour une ligne de traitement thermique destinée à la production de rails plus résistants à l usure. Le 15 octobre 2014, le groupe TATASTEEL a annoncé officiellement son intention de céder son activité sidérurgique de «produits longs» (rails, barres métalliques ) en Europe qui compte neuf sites (8 en Angleterre et 1 en France à Hayange). Evolution récente des établissements et de l emploi en Lorraine Le nombre d établissements du secteur de la sidérurgie 17 établissements dont l effectif au 1er janvier 2014 et de la 1ère transformation de l acier sur le terri- est supérieur à 50 salariés (6 ont un effectif supérieur toire lorrain s élève à une cinquantaine en 2014, avec à 300 salariés). A noter également qu une part importante des salariés actifs dans l activité sidérurgique résidant en Lorraine travaille à l étranger dans les pays de la Grande Région (37,9 % contre 12,6 % pour l ensemble de l industrie) - Source Insee,

4 4 ENJEUX ET DÉFIS SIDERURGIE Un employeur majeur mais le renouvellement des compétences est un véritable enjeu pour la filière Les entreprises du secteur de la sidérurgie et de la première transformation de l acier défini dans le champ de cette étude emploient en Lorraine en 2014 près de salariés (données Sirene et DMMO). Ces effectifs représentent 5,3% des effectifs de l industrie lorraine en L activité majoritaire demeure la sidérurgie, qui concentre 66,2% des effectifs, suivi par l activité du profilage à froid pour forage (12,9%), la fabrication de tubes, tuyaux profilés (9,1 %) Evolution de l emploi en Lorraine emploi base 100 en Source : Effectifs Sirene / DMMO 2014 EFFECTIFS PAR SECTEUR EN B fabrication d autres articles n.s. 2593Z fab. d articles en fils Z tréfilage à froid Z profilage à froid pour formage Z étirage à froid de barres Z fab. de tubes, tuyaux, profilés Z sidérurgie Sources : Insee - Ministère du Travail Sur une évolution récente, , on enregistre une perte d emplois sur le champ étudié, de 9 % qui est multipliée par deux sur la période Mais le déclin de l emploi dans ce secteur est plus ancien et remonte au premier choc pétrolier de En 2003, les estimations d emploi pour le seul secteur de la sidérurgie s élevait à 8500 (source Insee), contre 3900 onze années plus tard. Un recours à l intérim important Si l évolution des effectifs salariés est orientée à la baisse, les établissements du secteur ont également recours à l intérim. En effet, sur les 17 établissements employant au moins 50 salariés, 10 ont un taux de recours à l intérim supérieur à 10 % en 2014 (nombre moyen d intérimaires présents en fin de mois sur les mois de 2014, source DMMO renseignées), avec des taux compris entre 1 et 42 % selon les établissements. 60 ANS ET ANS ANS 50 ANS et ANS Répartition des effectifs lorrains dans la sidérurgie et l'industrie selon l'âge industrie sidérurgie Des effectifs vieillissants La population salariée du secteur de la sidérurgie est globalement vieillissante avec une tranche d âge des ans surreprésentée. De nombreux départs en retraite sont prévus d où la nécessité de renouvellement des compétences au sein d une activité industrielle marquée par : - un manque d attractivité pour ses métiers ; - un savoir-faire acquis au fil du temps souvent de façon orale et difficile à transmettre ; - une faible transmission de l expérience du fait de la diminution des recrutements ces dernières années ; - le départ de personnels inquiets sur les perspectives d avenir après les mises à l arrêt temporaires successives de certaines des activités. - DE 25 ANS 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% source : Insee, RP 2011, au lieu de résidence

5 SIDERURGIE ENJEUX ET DÉFIS 5 LE POIDS de l export La Lorraine : 2 e région française exportatrice de produits sidérurgiques et de première transformation de l acier Les exportations de produits sidérurgiques et de première transformation de l acier sont spécifiques à la Lorraine (la part de la Lorraine pour ces produits est en effet supérieure à la moyenne nationale pour cette activité et représente 15,6 % du total des échanges de la France en 2014). Avec quasiment 2 Md d exportations de produits sidérurgiques et de première transformation de l acier en 2014, la Lorraine arrive en 2 e position des régions derrière le Nord-Pas-de-Calais (3,9 Md et 1ere région de production). Ces exportations sont le fait pour 72,5 % de la Moselle. Une vingtaine d entreprises situées en Lorraine réalisent ces exportations de produits sidérurgiques et de première transformation de l acier dont quatre d entre elles assurent ¾ du total. Echanges commerciaux lorrains de produits sidérurgiques et de première transformation de l acier 2014 Evol 2014/2013 Evol 2014/2011 % échanges % échanges Lorraine 2014 France 2014 Exportations ,6% -15,3% 11,8% 15,6% Importations ,9% -28,7% 7,5% 10,0% Total ,5% -20,7% Source : Douanes, calculs : Direccte Les exportations sont majoritairement dirigées en 2014 (55%) vers 3 pays frontaliers (respectivement 35,4% vers l Allemagne, 10,7% vers la Belgique, 9,4% vers le Luxembourg). La Chine est le seul pays tiers d exportation parmi les 10 principaux clients lorrains. Principaux clients de la Lorraine concernant les produits sidérurgiques et de première transformation de l acier Tchéquie Roumanie Suède Pays-Bas Espagne Chine Italie Belgique Luxembourg Allemagne Source : Douanes, calculs : Direccte

6 6 ENJEUX ET DÉFIS SIDERURGIE LES Quatre principaux enjeux et defis lorrains de l activité : formation, r&d, innovation riche, environnement Une offre de formation significative en voie d amélioration Le secteur dispose d un réseau de formation bien implanté : l école des métiers de la sidérurgie qui a accueilli 60 élèves pour sa première rentrée en 2011, l école de l Institut de Soudure de Yutz, plusieurs CFAI (Centres de Formation des Apprentis de l Industrie) formant du CAP au diplôme d ingénieur dans tous les domaines : production, maintenance, activités administratives, finance, logistique, communication, gestion Plusieurs écoles d ingénieurs offrent des spécialités matériaux et des formations universitaires. Cependant, le nombre d inscrits au sein de ces formations reste insuffisant face aux besoins de compétences du secteur. Le secteur de la métallurgie devra s organiser pour faire face aux recrutements nécessaires ( d ici à 2025 au niveau national). L apprentissage s imposant comme l une des voies privilégiées de recrutement, l UIMM s est engagée dans le cadre du pacte de responsabilité à recruter à l échelle nationale apprentis d ici 2020 soit 13 % de plus qu en En 2014, les établissements lorrains de la sidérurgie et de la première transformation de l acier ont accueilli 115 jeunes en apprentissage (dans les 6 codes naf de référence). 70 % d entre eux sont des garçons. Concernant le contrat de professionnalisation, le recours est un peu moins fréquent : 16 contrats de professionnalisation enregistrés en 2013 et 12 en 2012 (données 2014 non disponibles). Encadré méthodologique : La définition du périmètre retenu pour décrire l activité lorraine dans ce document est la suivante : 6 codes naf de la division 24 «métallurgie» de la NAF rev : «sidérurgie» (24.10Z), «fabrication de tubes, tuyaux, profilés creux et accessoires correspondants en acier» (24.20Z), «étirage à froid de barres» (24.31Z), «laminage à froid de feuillards» (24.32 Z), «profilage à froid par formage ou pliage» (24.33Z) et «tréfilage à froid» (24.34Z). Quelques établissements n ayant pas pour code d activité principal déclaré l un de ses 6 codes mais ayant une activité en Lorraine très centrée sur la sidérurgie ont été ajoutés dans le traitement des données. Un éco-système autour de la R&D et de l innovation La présence de plusieurs structures positionne la Lorraine comme région incontournable en termes de recherche sidérurgique : - les centres de R&D des entreprises des groupes ArcelorMittal et Asco Industries. Leur activité porte sur le développement des produits clients pour répondre à leurs besoins, l amélioration des process industriels (amélioration des ratios techniques, de la qualité des produits, diminution des coûts) et l appui technique au développement ; - le pôle de compétitivité Materalia dédié aux matériaux et procédés pour les matériaux sur les territoires lorrains et champardennais ; - l IRT M2P (Matériaux, Mécanique et Procédés) ; - des centres techniques et laboratoires reconnus : l Institut de soudure, l Institut Jean Lamour, le LEM3 (microstructures et mécanique des matériaux), le LEM- TA (mécanique et énergie), le CRITT Métal 2T (transformation et traitement des métaux et alliages), le CRITT TJFU (techniques jet fluide et usinage) ; - des plateformes d innovations, équipements spécifiques partagés entre industriels et acteurs académiques : plateforme ISEETECH de maintenance CND, plateforme INORI du CIRTES (Centre Européen de Prototypage rapide et Outillage Rapide) sur développement rapide de produit ; - la plateforme de recherche publique MetaFensch inaugurée fin novembre 2014 ; - l antenne CEA-TECH. En 2012, 6 entreprises de la sidérurgie et du profilage à froid ont exercé une activité de Recherche et Développement ouvrant droit à du Crédit Impôt Recherche. Ces travaux totalisent 20,7 M et ont mobilisé 257 chercheurs. DIRECCTE LORRAINE SEVE Statistiques, Études, Veille, Évaluation - 10 rue Mazagran - BP Nancy Directeur de publication : Paul DE VOS - Responsable de l étude : Céline DEFARCY / CDC - lorrai.cdc@direccte.gouv.fr Mise en page : Pascale COLLOS / SEVE lorrai.seve@direccte.gouv.fr