Espèces exotiques envahissantes. Soyez vigilants!

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1 Espèces exotiques envahissantes Soyez vigilants!

2 Espèces exotiques envahissantes Introduites volontairement ou non, les espèces exotiques envahissantes, également appelées espèces invasives, se distinguent par un développement important, incontrôlé et parfois incontrôlable dans le milieu naturel. Végétales ou animales, elles se retrouvent dans tous les milieux et notamment en forêt. L introduction d espèces exotiques sur le territoire national n est pas récente. Toutefois, avec la généralisation des échanges internationaux, leur nombre croît de manière importante et le développement de certaines devient préoccupant. En effet, l introduction d espèces exotiques est la seconde cause de disparition de la biodiversité dans le monde après la destruction des milieux naturels. Elle a également des conséquences préjudiciables sur le plan économique et sur la santé publique. Le territoire du Parc naturel régional Oise - Pays de France n échappe pas à ce constat. Ces espèces sont peut-être présentes dans votre forêt? Ce document présente les principales espèces susceptibles d être rencontrées en forêt sur le territoire du Parc. Il est important de rester vigilant et, en cas de présence de ces espèces, d engager des actions rapides et adaptées.

3 Les principales espèces Au cœur des peuplements, quatre espèces ligneuses sont susceptibles de se mêler aux strates arbustives ou arborées. Le Cerisier tardif Prunus serotina Originaire d Amérique du Nord, il ne doit pas être confondu avec le Merisier ou le Cerisier à grappes. Il est très présent en Haute Pommeraye où l éradication n est hélas plus envisageable. En Chantilly et en Halatte, des actions sont régulièrement organisées sur des stations très localisées. En Ermenonville, l espèce est répertoriée sur le secteur de Chaalis. Feuille Fleurs Écorce L Ailante glutineux Ailanthus altissima Introduit en France pour l ornement des parcs et l élevage des vers à soie, il est présent en forêt ainsi que le long des routes et des voies ferrées, dans les haies et les bosquets. Ailante glutineux Lisières forestières, friches, carrières, coupes à blanc, etc. sont des espaces particulièrement favorables aux envahissantes. Et aussi Le Raisin d Amérique Phytolacca americana C est une espèce herbacée vivace aux baies toxiques et aux racines tubéreuses. La Renouée du Japon Fallopia japonica Elle préfère les sols plus frais et plus riches. Une fois qu elle est installée, il est quasiment impossible de l éliminer. Les floraisons impressionnantes de la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), de l Aster lancéolé (Aster lanceolatus) ou de la Balsamine géante (Impatiens glandulifera) témoignent de leur capacité à se reproduire. On citera également le Buddleia (Buddleja davidii), le Séneçon du Cap (Senecio inaequidens) ou le Solidage glabre (Solidago gigantea).

4 sous surveillance dans le Parc Mares forestières et étangs ne sont pas épargnés. Jussie Différentes plantes aquatiques envahissantes peuvent altérer, par leur prolifération, la qualité des eaux et la vie aquatique : Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum), Lentille minuscule (Lemna minuta), Elodée de Nuttall (Elodea nuttallii), Elodée du Canada (Elodea canadensis), Azolle fausse-filicule (Azolla filiculoides), Lagarosiphon (Lagarosiphon major). La Jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora) est une des espèces les plus problématiques. Le changement climatique favorise la progression de certaines espèces qui nuisent à la croissance des peuplements forestiers. La Punaise d Amérique Leptoglossus occidentalis Elle est aussi appelée Punaise du pin, se nourrit des cônes en cours de formation et des graines qu ils contiennent. Punaise D autres espèces, considérées comme animaux de compagnie et relâchées dans le milieu naturel, posent également problème. L Écureuil de Corée Tamias sibiricus JL.Chapuis Il semble concurrencer l écureuil roux local. Présent sur l ensemble du territoire du Parc, il contribue à la propagation de la maladie de Lyme en véhiculant des tiques porteuses de la bactérie incriminée. La tortue de Floride Trachemys scripta elegans Très vorace, elle est capable de vider une mare de ses amphibiens et végétaux.

5 Agissez Vous souhaitez participer au suivi et à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Voici quelques principes d actions. 1. n introduisez pas ces espèces Ne plantez pas ou ne relâchez pas d espèces considérées comme invasives en forêt ou dans le milieu naturel. Attention, certaines espèces invasives sont toujours autorisées à la vente. Consultez la liste sur le site internet du Parc. Veillez à l origine des terres apportées lors des travaux de terrassement afin de ne pas introduire de graines ou de fragments d invasives. Le déplacement de terres végétales est un vecteur important de diffusion de ces plantes. Soyez vigilant les premières années aux végétaux qui vont se développer sur ces terres. 2. sachez déterminer leur présence et participez au réseau d alerte et de suivi Apprenez à reconnaître les espèces problématiques. Vous pouvez notamment consulter les fiches éditées par le Conservatoire botanique national de Bailleul et disponibles sur internet : Surveillez régulièrement vos propriétés et tenez-vous informé de la situation sur votre secteur. Avertissez de la présence d espèces envahissantes en remplissant une fiche d alerte. Vous l adresserez au Parc qui centralise les observations pour son territoire. Faites appel à un spécialiste en cas de doute sur la détermination de l espèce. Apsom La Berce du Caucase Intervention sur le Cerisier tardif

6 Séneçon 3. Engagez la lutte Si la présence d espèces exotiques envahissantes est confirmée sur votre propriété ou aux abords, en fonction de l espèce visée, vous pouvez envisager différents types d actions. Selon le stade de développement, ces différentes actions conjuguées pourront permettre de contenir l espèce ciblée, de limiter sa propagation voire d aboutir à son éradication. Leur efficacité dépendra de leur intensité, de leur constance et de leur régularité dans le temps. Attention, agir de manière inadaptée peut aggraver la situation au lieu de l enrayer. Faites-vous conseiller. Pour les espèces végétales Eliminez les semenciers avant qu ils ne fructifient par abattage ou dévitalisation des souches (pour les espèces à forte vitalité susceptibles de drageonner ou rejeter de souches). Les produits de coupes seront exportés pour limiter les risques de réensemencement. Evitez la mise en lumière brutale du sol sur des surfaces importantes. Cela peut favoriser le recrû de jeunes pousses invasives. Une adaptation du mode de traitement des peuplements et des pratiques sylvicoles peut être nécessaire. Arrachez les jeunes pousses. Il est préférable d intervenir manuellement et régulièrement (parfois plusieurs fois par an). Réservez les solutions mécaniques, chimiques ou le décapage superficiel du sol à certaines situations. Ces solutions doivent être mises en œuvre avec précautions. Pour les espèces animales Rapprochez-vous de la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) pour connaître les moyens de lutte contre les insectes ravageurs. Piégez ou faites abattre, en lien avec la Fédération des chasseurs, les espèces animales qui peuvent l être. Aster

7 Des risques à ne pas courir! La présence d espèces exotiques envahissantes peut : perturber la régénération forestière du fait de leur caractère pionnier, de leur croissance rapide et de leur capacité importante de reproduction (fruits, drageons, rejets, etc.). Leur concurrence peut ruiner la régénération. En outre, elle peut gêner le fonctionnement des écosystèmes et entraîner la disparition de milieux ou d espèces remarquables. altérer la qualité génétique des espèces en s hybridant avec des espèces locales. favoriser l introduction de nouveaux parasites ou agents pathogènes pour la flore et la faune locales mais également pour l Homme. Par exemple, la sève de la Berce du Caucase rend la peau sensible à la lumière et peut entraîner de graves brûlures. Passé un certain stade de développement, la lutte devient difficile, longue et coûteuse. Elle implique l adaptation des pratiques sylvicoles et la réalisation de travaux supplémentaires dont malheureusement l efficacité s avère parfois limitée. Il est donc important de rester vigilant et d agir rapidement. En lien avec les organismes de la forêt privée Le Parc naturel régional Oise - Pays de France peut vous proposer : des outils pour la reconnaissance des espèces : fiches descriptives, détermination, diagnostic, fiches d alerte, etc. D. Grouard / PNR OPF des conseils pour gérer la situation : le Parc peut financer une expertise pour vous conseiller sur les actions à entreprendre une aide financière pour la réalisation d actions de lutte : abattage, fauche, capture Pour en savoir plus, contactez le Parc naturel régional Oise - Pays de France

8 Parc naturel régional Oise - Pays de France Forestiers privés de l Oise Syndicat des propriétaires forestiers sylviculteurs d Île-de-France La Charte forestière de territoire du Parc naturel régional Oise - Pays de France a pour objectifs de promouvoir et d accompagner la mise en œuvre d une gestion forestière durable et qualitative sur le territoire, de soutenir, développer et mettre en valeur la filière bois locale. Maison du Parc Château de la Borne Blanche 48 rue d Hérivaux BP ORRY-LA-VILLE Tél Fax contact@parc-oise-paysdefrance.fr Crédits photos : PNR OPF sauf mention particulière Conception et réalisation : Le Kwalé PEFC/ Papier issu de forêts gérées durablement. Le Parc naturel régional Oise Pays de France participe à la certification PEFC. 2011