Intervention sur les banques
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- Eliane Olivier
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1 Intervention sur les banques Guichen, le 09/11/2011 Simon CORNEE Maître de Conférences Faculté des Sciences Economiques - Université de Rennes 1 / CREM UMR 6211 simon.cornee@univ-rennes1.fr 1
2 Système financier 2
3 Raisons d être des banques 3
4 Réduction de l asymétrie d information Signature du contrat Période précontractuelle: Anti-sélection Période postcontractuelle Aléa moral ex ante Aléa moral ex post 4
5 Production d information sur les emprunteurs «Machine informationnelle» Expertise dans la production d information sur les entreprises (capacité de discrimination des bons et des mauvais risques). 5
6 Production d information sur les emprunteurs 2 types de technologies de prêt Financement relationnel -Avantages: baisse du niveau de garantie, plus de disponibilité du capital, amortisseur en cas de chocs conjoncturels. -Inconvénients (pour la banque!): plus onéreux / créances non-négociables, nontransférables sur le marché / pas nécessairement accepté par le régulateur. TPE (opaques informationnellement) dépendent du financement relationnel. Financement transactionnel 6
7 Réduction de l aléa moral Inclusion de clauses protectrices dans les contrats de prêts Contraintes sur l'utilisation des fonds (Acquisition d autres entreprises), Clauses visant à garantir le remboursement (Souscription à une assurance-décès par le chef de famille dans le cadre d'un prêt hypothécaire), Clauses destinées à préserver la valeur du collatéral (Souscription à un assurance habitation dans le cadre d un prêt hypothécaire), Clauses destinées à fournir une information. 7
8 Réduction des coûts de surveillance 1 projet nécessitant un financement de 1 M 1 projet nécessitant un financement de 1 M ACTIF Banque PASSIF épargnants déposent 100 dans la banque, soit un total de 1 M Agents contrôle Principal Mandataire contrôlent Mandants 8
9 Transformation des maturités Profits par transformation d actifs La banque prête long et emprunte court. Comment réalise-t-elle un profit? Banque A Actif Passif Réserves obligatoires + 10 Compte-chèques Prêts
10 Transformation des maturités Profits par transformation d actifs Par exemple, si le taux d intérêt sur les prêts était fixé à 10%, elles bénéficierait d un revenu de 9. Si le dépôt était rémunéré 5% et les coûts de gestion de crédit étaient de 3, son profit s élèverait à 1, soit 1 du rendement des actifs. 10
11 Assurance contre l illiquidité Gestion de la liquidité et rôle des réserves: cas #1 La banque A détient des réserves excédentaires de 10. Banque A Actif Passif Réserves obligatoires + 10 Dépôts Réserves excédentaires + 10 Capital + 10 Prêts + 80 Titres
12 Assurance contre l illiquidité Gestion de la liquidité et rôle des réserves: cas #1 Un mouvement de retrait de 10 intervient. Etant donné que la banque A détient des réserves excédentaires, ce retrait n entraîne pas de changement aux autres postes du bilan. Actif Banque A Passif Réserves obligatoires + 10 Dépôts + 90 Réserves excédentaires + 0 Capital + 10 Prêts + 80 Titres
13 Le capital pour garantir la solvabilité Adéquation du capital et réduction de risque de faillite Bilan initiaux des banques A et B Banque A Actif Passif Réserves + 10 Dépôts + 90 Prêts + 90 Capital + 10 Banque B Actif Passif Réserves + 10 Dépôts + 96 Prêts + 90 Capital
14 Actif Le capital pour garantir la solvabilité Adéquation du capital et réduction du risque de faillite Perte de valeur des créances de 5 M, à cause d investissement pendant une bulle commerciale immobilière par exemple Banque A Passif Réserves + 10 Dépôts + 90 Prêts + 85 Capital + 5 Banque B Actif Passif Réserves + 10 Dépôts + 96 Prêts + 85 Capital
15 Evolutions historiques 15
16 Les fondateurs En Allemagne (Modèle F. W. Raiffeisen repris par W. Haas). Intervention en milieu rural Les principes fondateurs : - Responsabilité solidaire illimitée des sociétaires - Constitution d un fonds de réserve inaliénable - Pas de distribution de dividendes - Prêts accordés aux seuls sociétaires - Bénévolat des administrateurs Vision chrétienne-sociale de la coopération à la différence de H. Schulze-Delitzsch, qui a une vision plus libérale. 16
17 Les fondateurs En Allemagne (Modèle F. W. Raiffeisen repris par W. Haas). Actif Caisse locale Raiffeisen Passif Réserves Dépôts à vue (délai de récupération = 3 mois) Prêts (à long terme) Faible capitalisation (< 4%) Coopératives de crédit quasi-illiquides: maturité des prêts pouvant aller jusqu à 10 ans quand les banques commerciales prêtaient à 90 jours! 17
18 Les fondateurs En Allemagne (Modèle F. W. Raiffeisen repris par W. Haas). Périmètre d activités circonscrit: homogénéité et interconnaissances des membres, stabilité de la communauté, Le niveau de garantie est fonction de l éloignement du village, Possibilité de sanctions non-pécuniaires (ostracisme en cas de défaut), Accent mis sur la collecte d épargne (rôle des notables pour la confiance, parallèle avec l Irlande), Flexibilité et autonomie dans leur gestion!! 18
19 Les fondateurs Etat refinance Caisses fédératives: -Assurent la liquidité des coopératives locales, -Octroient des prêts d urgence, de saisonnalité constituent refinancent et contrôlent l activité (audit) Coopératives de crédit locales 19
20 Les fondateurs En France: Modèle Raifeissen => Crédit Agricole et Crédit Mutuel Modèle Schulze-Delitzsch => Banques Populaires 20
21 Evolutions en France dans l après-guerre Au sortir de la 2 ième guerre mondiale: Position marginale des BES dans le paysage bancaire. Caractère corporatif des BES, essentiellement dédiées aux professionnels. 21
22 Evolutions en France dans l après-guerre Cloisonnement et consolidation ( ) «Trente Glorieuses», compromis fordiste et progression du pouvoir d achat. Bancarisation: augmentation des ressources. Participation à l économie «administrée» = avantages fiscaux pour leur intervention auprès du secteur agricole, des PME et des ménages. Participation à l économie d endettement => taux d investissement exceptionnels + déspécialisation (Ex: Crédit Agricole). 22
23 Evolutions en France dans l après-guerre Période de mutation (1980-aujourd hui) Libéralisation amorcée par M. Debré (1966) => rapprochement des banques de dépôts et des banques d affaires. Acte unique (1986): marché unique, espace financier européen, levée du contrôle des changes, libéralisation des mouvements de capitaux, 3 D: Déréglementation, Dérégulation, Désintermédiation. Régulation prudentielle (exigence en matière de fonds propres pour faire face à la montée des risques dans les bilans => circularité). 23
24 Evolutions en France dans l après-guerre Rachat d entité capitalistique (années 1990) Fonds propres solides (car de pas de distribution de réserves) qui ont permis de racheter des banques nationalisées mal gérées (Ex: LCL). Besoin d expertise notamment sur l ALM pour être une banque universelle (Natexis et Ixis). «Réseau bancaire coopératif à «groupe bancaire coopératif». Désintermédiation Développement du financement direct. Les banques AFB perdent leur marché. 24
25 Evolutions en France dans l après-guerre Désintermédiation Développement du financement direct. Les banques AFB perdent leur marché. 25
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29 Evolutions récentes 29
30 Tensions Tensions: Actionnaires versus sociétaires, Concernant le partage de la valeur créée (réinvestissement des profits de la banque de détail), Concernant la concurrence fratricide intra-groupes bancaires, Entre dirigeants et salariés, Entre banalisation et préservation des valeurs originelles, 30
31 Banalisation des BES? Facteurs de banalisation Environnement concurrentiel et prudentiel => contrainte de rentabilité. Centralisation (fin de la logique bottom-up) => autoréglementation sous la pression du législateur (différences historiques par exemple le CA et le CM). Prééminence de la technocratie sur la base sociétaire -Confiscation du pouvoir décisionnel et démocratique, -Complexité des opérations financière => «retournement coopératif», -Degré de décentralisation. Peu d innovations pour contrer le «creux bancaire». 31
32 Préservation des valeurs originelles des BES? Facteurs de distinction: Contribution au financement de l économie réelle. Structure du capital: le risque systémique diminue avec la présence de banques coopératives (ex. avec la crise actuelle), Relation personnalisée de long terme avec les emprunteurs (amortisseurs de chocs exogènes), Efficacité dans des situations de nécessité (CEC dans la microfinance), 32
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35 De nouvelles alternatives? Finance alternative, éthique et solidaire, Microcrédit, Community Reinvestment Act, Investissement socialement responsable, Monnaie complémentaire, Parallèle avec le 19 ième siècle? 35
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