Harvard. Graduate School of Design. PAR / BY John Gendall

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2 153 Harvard Graduate School of Design PAR / BY John Gendall En novembre 1936, les Londoniens se précipitent dans le quartier de Sydenham Hill pour regarder le Crystal Palace de Joseph Paxton se réduire en cendres. L un des témoins, Winston Churchill, aurait dit : «C est la fin d une époque.» Et c était bien le cas dans l histoire du design. Avec l utilisation de nouveaux matériaux et de méthodes de fabrication innovantes, le projet de Joseph Paxton était, après tout, le symbole du design à l ère de la machine. Cette même année, à Cambridge, aux États-Unis, les dirigeants de l université de Harvard ont choisi de fusionner leurs facultés d architecture et de paysage en une seule école, la Graduate School of Design (GSD). Si l incendie du Crystal Place signifiait la mort d une certaine époque, la GSD en inaugurait une autre. Dès sa création, elle allait devoir se confronter à l avènement de la mondialisation, faire face à une extension urbaine sans précédent et gérer les conséquences politiques, économiques et écologiques de la Seconde Guerre mondiale. «Sur bien des points, la GSD est comme un Bauhaus délocalisé, explique son doyen Mohsen Mostafavi. Chaque département traite de ses propres problématiques contemporaines, avec une approche pluridisciplinaire du projet. Le Bauhaus a eu son mariage de disciplines et nous avons le nôtre : architecture, paysage, urbanisme et aménagement urbain.» Durant la plus grande partie des xix e et xx e siècles, l éducation architecturale se faisait à une table à dessin, en apprenant les techniques constructives. Ce n était pas le cas à la GSD, où l accent est d emblée mis sur le design en tant que langage commun. Parcourir les cinq étages du Gund Hall le bâtiment qui abrite la GSD permet de saisir le design à toutes ses échelles et sur tous ses sujets : les bâtiments, bien sûr, mais aussi les paysages régionaux, les éléments constructifs, les chaises, les logiciels, les villes-capitales et les installations artistiques. In November 1936, London residents ran to the Sydenham Hill district to watch Joseph Paxton s Crystal Palace burn to the ground. One of the witnesses, Winston Churchill, was said to have remarked, this is the end of an age. And in the case of design history, it most certainly was. Using new, industrialized materials and methods of fabrication, Mr Paxton s project was, after all, emblematic of design in a machine age. That same year, back in Cambridge, USA, the leadership of Harvard University took its Faculty of Architecture and its Faculty of Landscape Architecture and combined them into a single Graduate School of Design (GSD). If the Crystal Palace died in a particular age, the GSD was born into another. From its very first moments, it was to confront the advent of globalization, address unprecedented urban expansion and deal with the political, economic and ecological fallout from World War II. In many ways, the GSD is like a displaced Bauhaus, explains GSD dean, Mohsen Mostafavi. Each school addresses its respective contemporary issues with a multidisciplinary approach to design. The Bauhaus had its mixture of disciplines, and we have ours architecture, landscape architecture, and urban planning and design. For much of the 19th and 20th centuries, architectural education meant positioning oneself at a drafting table to learn the technique of making buildings. Not so at the GSD, where the emphasis is on design as a collective language. To walk up and down the five floors of Gund Hall the building that houses the GSD is to witness design across all scales and subjects: buildings, of course, but also regional landscapes, construction components, chairs, software, capital cities and art installations. Réoutiller le Gabon aborde la question des limites entre le parc et la ville de Libreville. Retooling Gabon addresses the park-city-boundary of Libreville. étudiants / students: Rebecca Bartlett et / and Conway Pedron. Enseignant / instructor: Benjamin Aranda, 2012.

3 154 Prenons l exemple de l atelier tenu au printemps 2012 par l architecte new-yorkais Benjamin Aranda. Ouvert aux étudiants de tous les départements et sponsorisé par la Fondation Sylvia Bongo, il développe un projet sur le site de la capitale du Gabon, Libreville. Bien qu elle soit en pleine expansion, la ville est entourée de parcs nationaux ; elle atteindra bientôt les limites infranchissables définies par ces zones préservées. Défiant toute catégorisation facile, le périmètre du projet est, comme le dit Benjamin Aranda, «une limite parc-ville», qui ne peut être traitée par une seule profession à la fois. Ce serait une erreur de penser qu un bâtiment puisse résoudre à lui seul les problématiques de ce territoire dynamique. À la place, l architecte a demandé aux étudiants de concevoir un «système constructif» qui pourrait être répété et adapté aux différents contextes de Libreville et ses alentours. Celui-ci n est ni strictement architectural ni entièrement paysager et ne peut être résolu totalement par l urbanisme ; il agit quelque part, à la fois au centre et entre ces disciplines au niveau du design. Le nom de la GSD n est pas le fruit du hasard. Comme l illustre le projet du Gabon, la pratique du design permet à l école d appréhender des échelles et des sujets illimités. Si pour le Bauhaus le design était tout aussi flexible, il répondait toutefois à son contexte immédiat (humaniser la révolution industrielle), à une échelle appropriée (extrêmement locale), allant du bâtiment à la petite cuillère. Mais la GSD, dans un contexte de globalisation, appréhende des enjeux différents, ce qui a modifié l échelle d intervention (bâtiments, villes, paysages régionaux). Take a spring 2012 studio overseen by New York architect Benjamin Aranda, for example. Open to students from any department and sponsored by the Sylvia Bongo Foundation, the course took Gabon s capital city Libreville as its site. Though it is in the midst of expansion, the city is surrounded by national parks, and will soon meet the unforgiving edge imposed by these preservation areas. Defying easy categorization, the studio s site is, as Aranda puts it, a park-city-boundary that cannot be fully addressed by any single profession. To expect a building to singlehandedly solve the issues presented by this dynamic site would be to miss the point. Instead, the architect had the students design a system for building that could be repeated and adapted to different conditions in the Libreville area. Neither purely architectural nor entirely landscape-driven, nor able to be fully addressed by urban planning, it operates somewhere in the midst of and in between those disciplines at the level of design. The GSD s name is no accident. As the Gabon project illustrates, design practice allows the school to take on unlimited scales and subjects. For the Bauhaus, design was similarly flexible, but it responded to its immediate context (humanizing the Industrial Revolution) on an appropriate scale (eminently local), from the building down to the teaspoon. But for the GSD, in a globalized setting, the stakes are different, so the scale changed accordingly (buildings, cities, regional landscapes). Réoutiller le Gabon est un atelier optionnel transdisciplinaire qui évalue les spécificités écologiques de son site d étude. / As a trans-disciplinary option Studio, Retooling Gabon considers the unique ecologies of its site. étudiants / students: Rebecca Bartlett et / and Conway Pedron. Enseignant / instructor: Benjamin Aranda

4 155 Même les ateliers proposant des projets a priori architecturaux le gratte-ciel, par exemple incitent à une vision plus large du design. Au cours de l atelier Dense + Green, en 2011, les étudiants ont modelé des gratte-ciel pour le front de mer de Singapour en commençant par concevoir des jardins suspendus, des façades vivantes et des parcs verticaux, qui pourraient ensuite donner forme au bâtiment. Dans la thèse développée par un des participants, Eli Allen, le bardeau (shingle), symbole de l architecture américaine traditionnelle, est passé dans des logiciels de design contemporains, créant ce qu Eric Höweler, professeur assistant à la GSD, appelle «une résistance du matériau à son informatisation». Even studios that take on projects that seem patently architectural the skyscraper, for example become larger design provocations. In Dense+Green, a 2011 studio, students designed skyscrapers for Singapore s waterfront that began with designs for sky gardens, living façades and vertical parks that would then drive the building s form. Or, with Eli Allen s thesis project, the shingle an emblem of traditional American architecture is submitted to contemporary design software, creating what Prof. Eric Höweler calls a material resistance to computation. Intitulé Méthodes implicites : l architecture de bardeau en Amérique, le projet de thèse d Eli Allen explore la géométrie assistée par ordinateur. Eli Allen s thesis project, Latent Methods: Shingle Architecture in America, explores computational geometries. Conseiller / advisor: Cameron Wu, 2011.

5 156 En haut, Platform 4, une exposition annuelle de travaux d étudiants dont Eric Höweler était le commissaire invité et Daniel Borelli et Benjamin Prosky les directeurs. / Above, Platform 4, an annual exhibition of student work, guest curated by Eric Höweler with Exhibition Direction by Daniel Borelli and Benjamin Prosky. En bas, les étudiants et le professeur Sanford Kwinter lors de la visite du studio d Olafur Eliasson à Berlin, Below, students and Prof. Sanford Kwinter visit Olafur Eliasson s studio in Berlin, Le cursus scolaire se construit ici sur un équilibre savant. Avant de se lancer dans des projets interdisciplinaires, les étudiants suivent d abord un apprentissage rigoureux des principes fondamentaux de la spécialité qu ils ont choisie. Chaque département souligne ses particularités, mais établit aussi des liens avec les autres. «La GSD a besoin de créer des conditions hybrides proches de la pratique architecturale des professionnels, explique Mohsen Mostafavi, mais nous devons en même temps soutenir une conception idéale de l architecture, dans laquelle nous pouvons développer les règles et les principes de la discipline.» Pour le master d architecture I (M. Arch I), les étudiants doivent suivre une série d ateliers fondamentaux pendant quatre semestres «le meilleur programme de base au monde», selon le doyen de la GSD dédiés à l identité de leur matière. Après ceux-ci, s ensuivent une série d ateliers optionnels ouverts aux étudiants de tous les départements. «Il existe une tendance en architecture à accroître son champ d action, mais cela ne doit pas nous empêcher de penser le bâtiment en lui-même, met en garde le chef du département d architecture, Preston Scott Cohen. Quand nous parlons de l échelle architecturale, nous parlons de conception de bâtiment.» Dans le premier atelier du M. Arch I, il ne traite que d espaces intérieurs. L un des projets consiste pour les étudiants à concevoir une maison de cinq pièces, où chacune ne peut être vue des autres, ce qui les force à manipuler un environnement extrêmement intériorisé. Dans un autre, on leur demande d insérer un système de circulation continue dans un bâtiment aux volumes solidement imbriqués. L approche de la GSD agir pour le design intégré revient souvent à réparer des projets issus d une pratique constructive isolée. À l époque du Crystal Palace, par exemple, la ville de Chicago a inversé le courant de sa rivière principale, provoquant ainsi un siècle de catastrophes environnementales. En conséquence, Jeanne Gang (voir Architecture / Projets, p.92), architecte basée à Chicago et critique de projets à la GSD, a mené en 2011 un atelier autour de l écologie concernant cette rivière. L objectif de cette session était de concevoir une gestion plus durable de The curriculum is built on a careful balance. Before embarking on inter-disciplinary projects, students first undertake rigorous training in the fundamentals of a chosen design discipline. Individual departments reinforce the singularity of each discipline, but also establish relationships between them. The GSD needs to create the hybrid conditions that are akin to what professionals experience in architectural practice, explains Mostafavi, but, at the same time, we need to support an ideal concept of architecture, where we develop the rules and principles of the discipline. In the Masters of Architecture I (M.Arch I) program, students undertake a four-semester sequence of core studios the best core program in the world, as Mostafavi puts it that are committed to a fundamental disciplinary identity. These are then followed by a series of option studios open to students from any of the school s departments. There is a tendency in architecture to want an increasing scope, but we still need to remember the individual building, cautions department of architecture chair, Preston Scott Cohen. When we talk about architectural scale, we re talking about designing buildings. For the first studio in the M.Arch I sequence, Cohen deals entirely with interior spaces. In one assignment, students design a five-room house, where one room must remain hidden from the others, forcing them to experiment with a deeply interiorized condition. In another, they are asked to insert a continuous circulation system into a building of tightly interlocking volumes. The GSD approach making as an act of integrated design often returns to fix projects that were carried out by an autonomous building practice. During the age of the Crystal Palace, for example, the city of Chicago reversed the flow of its main river, initiating a century-long cascade of environmental damage. So last year, Jeanne Gang (see Architecture / Projets, page 92), a Chicago-based architect and GSD design critic, carried out a studio that responded to the ecology of the Chicago river. Her studio set out to design a more sustainable water strategy for contemporary Chicago. While their designs yielded a building the

6 157 Installation de l artiste Tomás Saraceno pour The Divine Comedy, exposition de Saraceno, Ai Weiwei et Olafur Eliasson organisée par le professeur Sanford Kwinter au Harvard University s Carpenter Centre for the Visual Arts, Artist Tomás Saraceno s installation, part of The Divine Comedy, a public exhibition with Ai Weiwei and Olafur Eliasson, organized by Prof. Sanford Kwinter at Harvard University s Carpenter Centre for the Visual Arts, l eau pour le Chicago d aujourd hui. Bien que ce travail ait généré un bâtiment le Centre de limnologie (hydrologie des lacs), le projet s ouvrait à d autres domaines : gestion écologique de l eau et de la ville ou planification des infrastructures et des usages des terrains. Il n en reste pas moins que la GSD est partie intégrante de l université, et les collaborations vont au-delà du Gund Hall. «La présidente de Harvard, Drew Faust, s est fortement engagée à la gérer comme une université cohésive et non comme un ensemble d écoles décentralisées», explique le chef du département du paysage, Charles Waldheim. Les étudiants de la GSD peuvent s inscrire aux cours de Harvard comme à ceux du MIT. Rahul Mehrotra, chef du département d urbanisme et d aménagement urbain, a récemment dirigé un cours sur l environnement urbain de Bombay, qui incluait des interventions de la Business School, de la Law School, de la Kennedy School of Government, ainsi que du programme Real Estate de la GSD. Le projet s attaquait aux conditions d extrême densité urbaine et à l hydrologie fluctuante à cause des inondations saisonnières. Il a aussi permis aux étudiants, grâce à la collaboration avec l école de commerce, de penser le design face aux dynamiques foncières. «Plus qu une profession, le design est un mode de pensée et d organisation», résume Mohsen Mostafavi. Dans le même esprit, la GSD a initié un programme de recherche, le Research Advancement Initiative (RAI), qui met l accent sur sept domaines : la robotique, la géométrie numérique, le design durable, la recherche sociale, les environnements et objets évolutifs, la théorie urbaine et les nouvelles géographies. Cela permet aux étudiants de travailler dans le cadre d un laboratoire, où ils peuvent tester de nouvelles idées de design, depuis les céramiques fabriquées avec des machines numériques jusqu aux technologies de construction environnementale. S ajoutent d autres programmes pris en charge par l école, comme The School for Year Organisée par la GSD et la Harvard Graduate School of Education, l initiative a pour mission d explorer les potentiels pour l avenir de l enseignement à travers une recherche interdisciplinaire. Center for Limnology the project addressed a far larger scope: water and urban ecologies, infrastructure and land use plans. The GSD is an integral part of the entire university, so collaborations go beyond Gund Hall. Harvard president Drew Faust has a strong mandate to treat Harvard as a cohesive university and not a decentralized group of schools, explains landscape architecture department chair, Charles Waldheim. GSD students can enrol in courses across Harvard and at MIT. Rahul Mehrotra, urban planning and design chair, recently oversaw a course that examined urban conditions in Mumbai, but that included participation from Harvard s Business School, Law School, its Kennedy School of Government, along with the GSD s Real Estate Program. The project tackled the extremely dense urban conditions and the hydrology made volatile by seasonal flooding, but the Business School collaboration allowed students to position designs in response to real estate dynamics. More than a profession, design is a mode of thought and organization, says Mostafavi. In that spirit, the GSD launched a Research Advancement Initiative (RAI), identifying seven areas of emphasis: design robotics, computational geometry, sustainability, social agency, responsive environments, urban theory and new geographies. This allows students to work in a laboratory-based setting where they can test new design concepts, from CNC-milled architectural ceramics to sustainable building technologies. The school additionally takes on separate research programs, such as The School for Year Carried out in partnership between the GSD and the Harvard Graduate School of Education, the initiative set out to explore the possibilities for the future of education through interdisciplinary research.

7 158 Le design ne sera jamais la résultante du mesurable et de l empirique. Le Bauhaus le savait bien, l art de faire comporte une dimension profondément artistique et culturelle. Des impulsions créatives ont toujours fait vibrer le Gund Hall. Mais il y a deux ans, l école a initié le programme Art, Design and the Public Domain, un nouveau thème développé par la structure Design Studies, qui se veut un laboratoire des pratiques artistiques. Supervisés par Krzysztof Wodiczko, les étudiants conçoivent des installations artistiques, comme une façon de pousser les limites du design. En 2011, Sanford Kwinter, professeur de théorie architecturale, a organisé une exposition transformant le hall d entrée de l école en une installation immersive d Olafur Eliasson (elle-même liée aux installations d Ai Weiwei et Tomás Saraceno parsemées sur le campus). Un peu plus tard la même année, c était au tour de Marina Abramovic de venir au Gund Hall, où les étudiants ont pu suivre un séminaire avec elle. Dans ces pratiques, le design réalise tout son potentiel. Actuellement, Sanford Kwinter travaille à nouveau avec l artiste et amène des étudiants de la GSD dans le studio d Olafur Eliasson à Berlin. à travers les échelles du bardeau à la ville africaine et les typologies du gratteciel à l écologie des rivages, ce qui rassemble ces projets n est pas une étiquette professionnelle architecture, paysage ou urbanisme, mais un vrai engagement envers le design comme mode de pensée. «Quand l école a décidé de s appeler GSD, elle a fait un choix remarquablement durable, relève Charles Waldheim. Le design est une activité distincte de toute identité professionnelle.» En pensant ainsi, la GSD peut toujours appliquer les modes de pensée design à des contextes émergents et encore inattendus, qu aucune formation professionnelle, aussi ardue soit-elle, ne saurait aborder. «Nous sommes toujours en train d accroître le savoir de telle ou telle discipline, conclut Mohsen Mostafavi. Le design nous permet de traiter des questions, des problématiques et des besoins contemporains. Nous sommes attachés à l idée que cela peut transformer les choses.» John Gendall Design can never be a rote outcome of metrics and empiricism. As the Bauhaus knew well, there is a deeply artistic and cultural dimension to making things. While there has always been a pulse of creativity rippling through Gund Hall, two years ago, the school launched Art, Design and the Public Domain, a new concentration in its Design Studies program meant to provide an incubator for artistic practices. Overseen by Krzysztof Wodiczko, students in this program carry out art installations as a way to further the possibilities of design. In 2011, Prof. Sanford Kwinter organized an exhibition that transformed the school s lobby into an immersive installation by Olafur Eliasson (which, in turn, was linked with Ai Weiwei and Tomás Saraceno installations across the Harvard campus). Last year, it was Marina Abromovic who came to Gund Hall, where students had the opportunity to take a seminar with her. In these practices, design realizes its fullest possibility. Sandford Kwinter is currently collaborating with Olafur Eliasson, bringing GSD students to his studio in Berlin. Across scales from the individual shingle to an African city and across type a skyscraper to waterfront ecology, what unites these projects is not a professional label architecture, landscape architecture or urban planning, but a real commitment to design as a mode of thinking. When the school made the decision to name itself the GSD, it made a remarkably durable choice, says Waldheim. Design is an activity distinct from professional identity. In thinking about design this way, the GSD is poised to apply design thinking to emerging and yet unforeseen circumstances that no amount of slavish professional training could address. We are always adding to the knowledge of a particular discipline, explains Mostafavi. Design allows us to take on contemporary issues, problems, needs. We are committed to the idea that it has transformative possibilities. John Gendall

8 Dense+Green étudie les possibilités offertes par l écologie dans l architecture des bâtiments de grande hauteur sur le front de mer à Singapour. Dense+Green examines the programmatic potential of ecology in high-rise architecture along Singapore s waterfront. étudiant / student: Sen Ando. Enseignant / instructor: Thomas Schroepfer,