ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF

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1 ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF NOTE D ANALYSE DU BILAN ACADEMIQUE

2 La troisième enquête nationale menée depuis la généralisation de l accompagnement éducatif à l ensemble des collèges et sa pérennisation dans les écoles élémentaires relevant du 1 er degré confirme, à l échelle académique, la mise en œuvre de ce dispositif dans l ensemble des établissements concernés et révèle des évolutions que nous devrons prendre en compte particulièrement au regard des orientations académiques et nationales retenues. Trois champs sont interrogés : celui du public inscrit aux actions de ce dispositif, celui de l offre et de son adéquation avec la demande au regard de la fréquentation mesurée et enfin, celui du profil des intervenants (graphiques en annexe). Egalité des chances : effectifs en augmentation Pour ce qui est du premier de ces champs, celui du public fréquentant l offre d accompagnement éducatif dans sa globalité, il apparaît, en collège une augmentation de 7,4% (tout spécialement dans les établissements RAR, +14,2%) et dans le 1 er degré une augmentation de +5,2% par rapport à l année Cette augmentation de la fréquentation de l accompagnement éducatif touche particulièrement, en collège, les élèves boursiers dont il est possible d extrapoler l appartenance à des catégories socioprofessionnelles plutôt défavorisées. Elle est de 4,2%. En collège, toujours, le nombre de collégiens inscrit à l accompagnement éducatif et disposant d un PPRE est également en augmentation très sensible (+20,5%). Un constat inverse s impose dans le 1 er degré avec une diminution toute aussi sensible de 20,9%. Il apparaît donc, au regard de ces premières données, particulièrement en collège, que le dispositif répond à une demande de plus en plus forte en devenant, davantage un outil au service de la prise en charges de difficultés sociales et scolaires. Il répond ainsi aux attentes institutionnelles exprimées dans la circulaire de rentrée mais également dans le projet académique. Pour ce qui est du 1 er degré, la diminution de la fréquentation de ce dispositif pourrait s expliquer pour sa part par l existence d autres alternatives à la remédiation scolaire tel l aide personnalisée (ce que confirme une diminution de 40% des élèves suivant parallèlement cette aide personnalisée et l accompagnement éducatif), avec le choix des directeurs de limiter l'accès à de multiples interventions sur la journée de l'élève afin que celle ci soit plus ciblée autour des besoins réels immédiats. Un équilibre recherché avec les offres municipales pourrait également expliquer cette évolution dans le 1 er degré. L aide aux devoirs : un fléchissement Pour autant, si la vision globale du dispositif à l échelle académique permet d inférer cette hypothèse d un dispositif davantage au service de la prise en charge des difficultés, l étude fine de la fréquentation des différents domaines de l accompagnement éducatif semble témoigner du contraire. Elle révèle, en effet, un tassement de l offre «aide aux devoirs», de -4% au collège et de -12,3% à l école élémentaire et plus nettement encore une diminution de sa fréquentation, -6,8% en collège, -15,3% à l école élémentaire. Ces constats, s ils confirment l analyse portée précédemment pour le 1 er degré, interroge celui porté à propos du collège : si plus d élèves potentiellement en difficultés scolaires fréquentent l accompagnement éducatif (boursiers, PPRE), il apparaît que ce ne sont pas nécessairement les actions relevant du domaine le plus étroitement lié à la classe qui sont sollicitées. Cette donnée interroge alors les motivations d inscription à l accompagnement éducatif : seraient-elles essentiellement sociales? Elle interroge également le niveau et les modalités de prise en compte de cette difficulté scolaire dans les actions relevant des domaines choisis préférentiellement : pratiques artistiques, culturelles et sportives (l offre et la fréquentation des actions relevant de la pratique orale de la langue étant également en baisse). 2

3 Troisième champ interrogé : celui relatif aux intervenants de l accompagnement éducatif. Ce sont d abord très majoritairement, comme les années passées, des enseignants ; que ce soit dans le 1 er (74%) ou le second degré (64%) suivi par des assistants d éducation ou pédagogiques (respectivement 10% et 16,3%). Pour autant, au collège comme les années passées, il est à noter que si les enseignants sont les plus importants en nombre dans le domaine de l aide aux devoirs et aux leçons (56% de l effectif pour 25% revenant aux AE/AP), en heures effectuées la proportion est inversée : les assistants d éducation et pédagogiques assurent 54% des heures contre seulement 25% pour les enseignants. Une situation inconnue dans le 1 er degré où une équivalence existe entre le nombre de personnels d une catégorie participant à l aide aux devoirs et le nombre d heures effectuées. Enseignants, surtout dans les domaines culturels et sportifs Cette situation, spécifique du collège, voyant les enseignants intervenir majoritairement en termes d heures effectuées dans les domaines des pratiques artistiques, culturelles et sportives au détriment de ce qui pourrait être considéré comme leur champ de compétence premier, interroge la qualité de cette aide aux devoirs et aux leçons assurée par des personnels temporaires et non formés à l efficacité pédagogique. C est ainsi que les chiffres relatifs à l accompagnement éducatif dans notre académie interrogent, in fine, sa contribution effective au progrès des élèves éprouvant des difficultés. Ceci au travers de deux constats forts : l offre et la fréquentation en hausse des actions de l accompagnement éducatif ne portent pas spécifiquement sur les domaines mettant en avant l appropriation des fondamentaux scolaires à savoir l aide aux devoirs et aux leçons et la pratique orale d une langue étrangère, en collège, la conduite des actions les plus en relations avec les apprentissages fondamentaux l est majoritairement par des personnels peu formés (AE et AP). Afin de répondre aux attentes institutionnelles nationales et académiques, en première approche, ce diagnostic n implique pas de changer radicalement les distributions des élèves ou des intervenants afin de les mettre en cohérence respectivement avec les dispositifs pouvant répondre à leurs besoins ou à leurs compétences professionnelles. La solution passe par deux axes qui seront développés au cours de l année en vue de faire de l accompagnement éducatif un dispositif efficace pour lutter contre les difficultés scolaires et sociales : la formalisation des compétences travaillées dans les actions relevant des domaines culturels et sportifs afin de disposer dans ces contextes, sans doute plus motivants pour l élève, d un regard professionnalisé lui permettant de progresser et d identifier ses progrès dans des domaines de compétences insuffisamment maîtrisés, la formation des assistants d éducation et pédagogiques à l accompagnement des élèves dans le champ de l acquisition des compétences scolaires transversales et disciplinaires dans le cadre de l aide aux devoirs et aux leçons. Pour autant, pour ce qui est de cette deuxième piste qui installerait, essentiellement en collège au regard des constats, l aide aux devoirs et aux leçons aux seules mains d assistants peut comporter le risque d une externalisation hors de la classe de la difficulté scolaire jusqu à induire un enseignement davantage fermé à l accompagnement. Afin de s en prémunir, si un changement radical de la distribution des rôles n est pas à envisager une évolution est à prévoir afin que cet accompagnement impacte effectivement le cœur pédagogique de la classe. Pascale Niquet, IA adjointe à l IA-DSDEN 76, correspondante académique de l accompagnement éducatif Yves Peuziat, IA-IPR de SVT, Chargé du dossier «Accompagnement éducatif» 3

4 COLLEGE EFFECTIF ET PROFIL OFFRE ET FREQUENTATION ENSEIGNANTS ASISTANTS EDUCATION ET PEDAGOGIQUES : REPARTITION 4

5 PREMIER DEGRE EFFECTIF ET PROFIL OFFRE ET FREQUENTATION ENSEIGNANTS ASISTANTS EDUCATION ET PEDAGOGIQUES : REPARTITION 5