VULNÉRABILITÉ DES JEUNES FILLES FACE AU VIH/SIDA EN CÔTE D IVOIRE - UNE ANALYSE GENRE

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1 VULNÉRABILITÉ DES JEUNES FILLES FACE AU VIH/SIDA EN CÔTE D IVOIRE - UNE ANALYSE GENRE Mai 2012 Analyse réalisée par : Stella BABALOLA, Associate Professor/ Senior Research Advisor, JHU CCP Baltimore Et Anne-Marie KOUADIO, Consultante, sociologue

2 TABLE DES MATIERES Sigles et Acronymes... iii RESUME EXECUTIF... iv I.INTRODUCTION Contexte et justification Approche conceptuelle Définitions des termes Grille d analyse de l acquisition du pouvoir par les femmes Objectifs de l étude... 5 II METHODOLOGIE DE L ETUDE Description des données Analyse des données... 7 III. RESULTATS Le bien-être Accès aux Ressources Conscientisation Participation Control IV CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Conclusion Recommandations ii Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre

3 Sigles et Acronymes EIS Enquête sur les indicateurs du sida IST Infection Sexuellement Transmissible ONG Organisation Non Gouvernementale SIDA Syndrome de l Immunodéficience Acquise VIH Virus de l Immunodéficience Humaine Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre iii

4 RESUME EXECUTIF L un des objectifs du programme Prévention active et communication transformatrice du Centre des Programmes de Communication de l école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg (CCP) en Côte d Ivoire est de faciliter le dialogue et la réflexion sur les normes sociales et de genre existantes et d encourager la promotion de nouvelles normes qui contribuent à réduire l infection à VIH et améliorer la santé et le bien être des jeunes filles, des femmes, des familles et des communautés. En effet, en Côte d Ivoire, comme dans de nombreux pays africains, les rapports hommes-femmes gardent toujours une empreinte de conservatisme : les normes de genre traditionnelles empêchent les jeunes filles et les femmes de gérer librement leur vie sexuelle en adoptant des comportements sexuels à moindre risque. De ce fait, elles sont deux fois plus exposées aux IST et à l infection à VIH que leurs partenaires masculins. L EIS de 2005 indique des séroprévalences respectives de 0,4% chez les filles de 15 à 19 ans et de 0,2% chez les garçons de la même tranche d âge. La présente étude est une analyse secondaire des données collectées dans le cadre de deux études conduites par CCP: (1) une recherche qualitative sur la situation des jeunes filles déscolarisées et non scolarisées en 2010 et (2) de l enquête quantitative réalisée auprès des jeunes en La présente étude vise à approfondir les informations sur la vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida à travers un examen des liens qui existent entre les normes traditionnelles de genre et les comportements à risques chez cette catégorie de personnes. L analyse des données s est appuyée sur la grille d acquisition de pouvoir par les femmes (la grille de Longwe). Des analyses que nous avons faites, il ressort les résultats suivants articulés autour de la grille de l acquisition du pouvoir par les femmes. Le bien-être Par le bien-être, nous voulons dire les conditions de vie des hommes et des femmes, et surtout en comparaison les uns avec les autres. Plus précisément, il s agit des moyens qui permettent la satisfaction des besoins pratiques et essentiels des femmes et des hommes. Ces besoins pratiques comprennent l approvisionnement en eau, en nourriture, les soins de santé, l habillement et l emploi. Il est utile de préciser que la satisfaction de ces besoins ne remet pas en question la répartition des tâches entre les hommes et les femmes, ni la position subordonnées que celles-ci occupent au sein de la société. Pour cerner le bien-être des individus, nous avons examiné les variables ci-après : scolarisation, statut matrimonial, et contexte de résidence. Pour ces variables, nous avons mis en exergue les différences entre les hommes et les femmes. En outre, nous avons examiné les caractéristiques sociodémographiques des partenaires sexuels des jeunes filles selon les données qualitatives de Nos données ont révélé qu il y a des différences significatives entre les jeunes hommes et les jeunes femmes en ce qui concerne les indicateurs du bien-être. D une manière générale, les jeunes femmes manifestent des caractéristiques sociodémographiques et des conditions de vie susceptibles d accroître leur vulnérabilité face au VIH. Par exemple, comparées aux jeunes iv Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre

5 hommes, les jeunes femmes ont beaucoup moins de chances d être inscrites à l école. Et ce pour des raisons ayant trait à la pauvreté des familles, aux attitudes des parents vis-à-vis de la scolarisation des filles, manque d intérêt de la part des filles et manque (perçu) d aptitudes scolaires de la part des filles. De plus, à âge égal, les femmes sont plus nombreuses à être mariées comparé aux hommes. En outre, plus que les filles, les garçons ont tendance à vivre dans le même ménage que leurs parents biologiques pendant les premières années de leur vie. Les partenaires sexuels des jeunes filles déscolarisées et non scolarisées étaient nettement en avance, par rapport à elles, en matière d âge, du niveau d études et de la profession. Cette avance des hommes sur les filles est favorisée par des normes culturelles qui accordent plus de privilèges et de faveurs aux hommes. Cette avance met davantage les jeunes femmes en position de vulnérabilité sexuelle. L accès aux ressources L accès aux ressources suppose un accès égalitaire aux services, à l information, à la santé, à la terre, au crédit, au travail et aux autres ressources. Il est perçu comme la première étape dans le processus de l avancement des femmes. En effet, les disparités dans la satisfaction des besoins de base proviennent directement d un accès inégal aux ressources. Comparativement aux hommes, les femmes ont un moindre accès à l éducation, aux emplois salariés, ainsi qu aux services et aux sources d informations sur la santé. Le niveau d instruction, l activité économique et les habitudes médiatiques par rapport à ceux des hommes nous permettent d opérationnaliser l accès aux ressources. L analyse révèle que les jeunes femmes ivoiriennes ont un accès inégal aux sources d information justes et fiables, ont un niveau d instruction moins élevé, ont plus de chances d être sans emploi, et ont un moindre accès aux services de sante par rapport aux hommes, en général, et à leurs partenaires sexuels, en particulier. La conscientisation La croyance que le statut socio-économique inférieur des femmes et la division sociale et traditionnelle du travail font partie de l ordre naturel des choses est à la base de la disparité de statut entre les hommes et les femmes. La prise de conscience implique le rejet de ces croyances et pratiques par l ensemble de la population. Ce niveau d égalité suppose que l on fait la différence entre les rôles sexuels et les rôles déterminés selon le genre. Nous opérationnalisons la conscientisation à travers les connaissances vis-à-vis la prévention du VIH, les attitudes envers les méthodes de prévention du VIH, l estime du soi et les attitudes envers les rôles de genre. Les données ont révélé que les jeunes filles ont un niveau de connaissances à l égard de la prévention du VIH sensiblement plus bas que celui des garçons. Un nombre important de jeunes hommes et jeunes femmes ont des attitudes qui favorisent des comportements à risque, tel que le multipartenariat et les relations sexuelles intergénérationnelles. En ce qui concerne ces attitudes, il n y a guère de différences entre garçons et filles. En revanche, en moyenne, les attitudes vis-à-vis de l utilisation du préservatif sont plus favorables chez les jeunes Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre v

6 femmes comparées aux hommes. En outre, proportionnellement plus de garçons que de filles ont soit fait le test de dépistage du VIH soit ont l intention de faire le test dans l avenir proche. Les jeunes femmes manifestent un niveau d estime de soi moins élevé que pour les jeunes hommes. Plus précisément, selon les données de l enquête de 2007, comparées aux jeunes hommes, les jeunes femmes sont proportionnellement moins nombreuses à croire qu elles ont un avenir brillant devant elles, qu elles sont importantes pour leur famille et qu elles peuvent faire les choses aussi bien que la plupart des gens de leur âge. En ce qui concerne les normes liées au genre, nos données suggèrent qu un nombre important d hommes et de femmes ont des attitudes qui favorisent le traitement inégalitaire des sexes et l inégalité des pouvoirs entre hommes et femmes. Cependant, il apparait que les attitudes favorisant le traitement inégalitaire des sexes sont plus répandues chez les hommes comparé aux femmes. La participation La participation signifie que les femmes autant que les hommes sont impliqués activement dans le processus de développement, et particulièrement au niveau de la prise décision. Le niveau d exposition aux programmes de communication au sujet du VIH, et la discussion du VIH/sida avec les autres sont deux variables qui nous permettent d opérationnaliser la participation au processus du changement des comportements. Les données quantitatives révèlent que les garçons ont plus de chance d être exposés à la campagne de prévention du VIH réalisée par CCP dans les douze mois avant l enquête de Les jeunes filles ont plus de chances que les garçons de rapporter qu elles ont déjà eu une discussion avec leurs parents ou tuteur au sujet de la sexualité. Ce résultat reflète un double standard de la part des parents, plus précisément, la tendance des parents d attendre des filles un niveau de chasteté plus élevé que pour les garçons. En revanche, la proportion ayant discuté des moyens de prévention de VIH avec leur partenaire sexuel est plus élevée chez les garçons. Le contrôle Le contrôle découle de la participation et signifie d une part, un équilibre de pouvoir entre les hommes et les femmes et d autre part, que les femmes peuvent exercer le pouvoir, aux côtés des hommes, et avoir de l influence sur leur destinée et celle de leur société. Dans le cadre de cette étude, nous examinons le contrôle à travers le sentiment d auto-efficacité et les comportements sexuels chez les jeunes. Les résultats suggèrent que les sentiments d autoefficacité de pouvoir utiliser des préservatifs, d être fidèle à un seul partenaire sexuel et de réduire le nombre de partenaires sexuel sont très répandus parmi les jeunes hommes et filles. Par contre, presque la moitié des garçons et filles n ont pas le sentiment de pouvoir refuser des rapports sexuels avec une personne qui offre des cadeaux ou avec une personne connue pour plus de trois mois. En ce qui concerne les comportements sexuels, les données révèlent que les premiers rapports sexuels sont plus précoces chez les filles que chez les garçons. Le multipartenariat est assez courant aussi bien chez les filles que chez les garçons. Cependant, les garçons sont plus nombreux à admettre avoir eu plus d un partenaire au cours des trois dernier mois. L utilisation du préservatif est moins répandue chez les jeunes femmes comparées aux hommes. Ce fait peut être expliqué par la tendance des femmes d avoir des vi Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre

7 partenaires sexuels plus âgés qu elles avec lesquels la négociation du préservatif peut s avérer difficile. Au terme de cette étude, nous faisons les recommandations suivantes : Etant donné les conditions de vie précaires des filles et le lien entre leurs conditions de vie et les comportements sexuels à haut risque, les efforts qui cherchent à améliorer leur niveau de vie sont pertinents. Les exemples des programmes pertinents à cet égard comprennent des apprentissages professionnels, une assistance financière permettant aux jeunes femmes d établir un petit commerce et d autres projets d activités génératrices de revenus. Les ONG locales peuvent collaborer avec des entreprises dans la communauté pour identifier les ressources locales pour permettre aux filles vulnérables de continuer dans le système scolaire et d apprendre un métier ou avoir le capital pour initier un petit commerce si elles sont hors du système scolaire. Les jeunes filles ont besoin d acquérir des connaissances et des compétences pour la vie relatives à la prévention du VIH. Des activités au sein du groupe et des programmes de communication spécialement développés pour ce groupe cible devraient chercher à accroître leurs connaissances des méthodes de prévention du VIH, les aider à développer des attitudes plus favorables à la prévention, renforcer leur auto-efficacité pour prévenir l infection et les encourager à avoir une vision positive d elles mêmes. D autres compétences qui sont pertinentes pour ces femmes comprennent la négociation du préservatif, comment convaincre son partenaire à accepter de faire le test de dépistage, et comment refuser des relations sexuelles transactionnelles ou intergénérationnelles. Ces activités et programmes devraient impliquer l auditoire cible dans le développement et la réalisation aussi bien que dans l évaluation. Il est important de cibler les parents avec des messages et activités leur permettant de mieux communiquer avec leurs filles et garçons. Il est important de renforcer la capacité des parents à discuter des sujets ayant trait à la sexualité et à la prévention du VIH avec leurs progénitures. Il convient aussi pour les parents de voir la nécessité de parler de la sexualité non seulement avec leurs filles mais aussi avec leurs garçons. La discussion parent-enfants au sujet de la sexualité n est pas normative en Cote d Ivoire. Certes, la façon d aborder ces sujets avec leurs enfants est importante. Peut-être plus important est le contenu des conversations parent-enfant autour de la sexualité. Les parents ont besoin des informations justes et fiables au sujet du VIH et doivent se sentir à l aise de parler de ces sujets sensibles. Des efforts doivent également cibler les hommes (jeunes et plus âgés) en tant que des partenaires potentiels des jeunes femmes. Des interventions de communication qui cherchent à promouvoir des attitudes favorables aux comportements sains et à changer des comportements à hauts risques chez les hommes sont nécessaires. Il est pertinent de focaliser des efforts sur le renforcement de la capacité des communautés à identifier des normes sociales néfastes à la santé sexuelle des jeunes femmes, mobiliser les ressources communautaires pour combattre ces normes et à Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre vii

8 prendre des actions pouvant réduire la vulnérabilité des hommes et femmes. En particulier, le renforcement de la capacité de la communauté à protéger et à secourir les jeunes femmes au sein de la communauté devrait être une priorité. viii Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre

9 I.INTRODUCTION 1.1 Contexte et justification La Côte d Ivoire avec une séroprévalence de 3,4% (ONUSIDA, 2010) est le pays le plus affecté par le VIH/sida en Afrique de l Ouest. La pandémie a un impact sur le développement socio-économique de la Côte d Ivoire car elle atteint la population active : les jeunes et les adultes sont les plus affectés à cause de leurs comportements sexuels à risque. Pour renforcer la lutte contre le sida, le gouvernement et les organismes internationaux travaillent de concert en vue de réduire la transmission du VIH et de faire reculer l épidémie. Le Centre des Programmes de Communication de l école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg (JHU CCP) figure parmi les structures internationales qui contribuent à la lutte contre le sida en Côte d Ivoire. L un des objectifs du programme Prévention active et communication transformatrice de CCP est de faciliter le dialogue et la réflexion sur les normes sociales et de genre existantes et d encourager la promotion de nouvelles normes qui contribuent à réduire l infection à VIH et à améliorer la santé et le bien-être des jeunes filles, des femmes, des familles et des communautés. En effet, en Côte d Ivoire, comme dans de nombreux pays africains, les rapports hommes-femmes gardent toujours une empreinte de conservatisme : les normes de genre traditionnelles empêchent les jeunes filles et les femmes de gérer librement leur vie sexuelle en adoptant des comportements sexuels à moindre risque. De ce fait, elles sont deux fois plus exposées aux IST et à l infection à VIH que leurs partenaires masculins. L EIS de 2005 indique des séroprévalences respectives de 0,4% chez les filles de 15 à 19 ans et de 0,2% chez les garçons de la même tranche d âge. Deux études sur les normes sociales, culturelles et de genre qui contribuent à la vulnérabilité des jeunes face au VIH/sida en Côte d Ivoire, réalisée par le CCP en 2006 et en 2007, ont confirmé les liens existants entre normes traditionnelles et difficultés à se protéger du VIH/sida (CARID, 2008). En 2010, une autre étude de JHU-CCP sur les jeunes filles déscolarisées et non scolarisées a permis de dresser le profil de cette cible et de fournir des informations destinées à renforcer les capacités des jeunes femmes en matière de protection contre le VIH/sida. La présente étude est une analyse secondaire des données provenant de l enquête de 2007 et de l analyse situationnelle des jeunes filles déscolarisées et non scolarisées vulnérables de A travers une approche genre, nous analysons ces données en vue de mettre en exergue les facteurs qui rendent ces femmes vulnérables en face au VIH/sida. Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre 1

10 1.2 Approche conceptuelle Définitions des termes Un certain nombre de concepts mérite d être clarifié dans cette recherche afin d assurer une bonne compréhension, des objectifs et des résultats visés par l étude. Ce sont entre autres, les notions de connaissance, attitude, comportement, vulnérabilité, pratique et genre. La connaissance est le fait d avoir une idée, une notion de quelque chose, elle se rapporte à toutes les choses sues ou connues via la conscience mentale. Elle est l'information intellectualisée. C est donc le produit de l apprentissage qui favorise la naissance de l attitude ou de l opinion et prédispose à l action. L'attitude est «l'état d'esprit» d'une personne vis-à-vis d'un objet, d'une action ou d une autre personne. Cet état d esprit se met en place par le fait de l expérience vécue ou de la connaissance reçue, prépare ou influence le comportement et dans une certaine mesure la pratique des individus. Elle sert à expliquer le comportement et la pratique d un sujet en tenant compte de ses dispositions mentales. Elle peut être influencée par le milieu social ou les préjugés. Thomas et Alaphilippe (1983) définissent l attitude comme un «état généralisé de dispositions à un comportement motivé» Une attitude est dirigée vers un objet, et rend compte d'une constance comportementale vis-à-vis de cet objet. Dans le cadre de cette étude l attitude se rapporte à l action, à l agir des populations. Le comportement est l ensemble des conduites de l individu dans son environnement proche ou dans sa société. Ajzen & Fishbein (1980) recommandent de le définir en précisant quatre conditions: l action, l'objet, le contexte et le temps. L'action se réfère à un verbe (e.g. utiliser) qui est dirigé vers un objet (e.g. un préservatif). Le comportement dépend aussi du contexte dans lequel il se déroule et le moment auquel il se réalise. Par exemple, la décision de se faire dépister pourra varier selon le contexte spécifié (on a un proche qui est séropositif ou pas). De la même manière, l'intention de faire le test de dépistage pourra varier selon le moment auquel on fait référence (au cours de la prochaine semaine ou au cours des prochains douze mois). Quant à la pratique, elle désigne, les règles de la conduite individuelle et collective, le système des devoirs et des droits, en un mot les rapports moraux des hommes entre eux. La pratique est une logique des comportements spécifiques à chaque milieu (Ferréol, 2002). Le genre s emploie pour les différences socialement construites entre les hommes et les femmes. Alors que le sexe biologique est déterminé par les caractéristiques génétiques, le genre s acquiert à travers l apprentissage, il change d une époque à l autre et varie considérablement au sein des cultures et d une culture à l autre. Le mot genre souligne l aspect relationnel. Les hommes et les femmes sont définis l un en fonction de l autre et ni l un ni l autre ne peut se comprendre si ce n est en étudiant les deux (Pinnelli, 2004). Autrement dit, le genre est relationnel et ne se rapporte pas seulement aux femmes ou aux hommes mais aux relations entre les hommes et les femmes. 2 Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre

11 Enfin, la vulnérabilité définit les caractéristiques d'une personne ou de groupe et de leur situation qui influent sur leur capacité à anticiper, faire face à, résister et récupérer de l'impact d'un danger (Wisner et al, 2004). En d autres termes, c est le caractère de ce qui est vulnérable, ce qui est facilement atteint, ce qui est fragile ou faible Grille d analyse de l acquisition du pouvoir par les femmes Après examen des différents outils d analyse genre, la grille d analyse de l acquisition de pouvoir par les femmes semble la mieux adaptée pour affiner le profil des jeunes filles, et cerner les facteurs de leur vulnérabilité face au VIH/sida dans le cadre de leur vulnérabilité en face du VIH. Cette grille est basée sur la théorie du genre qui stipule que le genre social (féminin ou masculin) d un individu n est pas déterminé exclusivement par son sexe biologique (mâle/femelle), mais par l environnement socioculturel dans lequel il évolue et par son histoire de vie. Cet outil a été développé par Sara Longwe dans le courant des années 1990 pour démontrer les dynamiques du pouvoir des hommes et des femmes à plusieurs niveaux (individuel, social, économique et politique). Schéma 1 : La grille de Longwe (acquisition du pouvoir par les femmes) Égalité Acquisition de pouvoir Contrôle Participation Conscientisation Accès Le bien-être Longwe (1991) propose d évaluer le degré d égalité entre les hommes et les femmes en se référant à cinq étapes dans le processus d acquisition du pouvoir : (1) le bien-être ; (2) l accès aux ressources et aux bénéfices ; (3) la conscientisation ; (4) la participation ; et (5) le contrôle (Schéma 1). Les cinq niveaux sont hiérarchiques, dans le sens que l acquisition du pouvoir au niveau du contrôle peut avoir un plus grand impact sur l autonomisation des femmes que, par exemple, l égalité au niveau du bien-être. Cependant, dans le schéma, les spirales indiquent que les différents niveaux ne sont pas nécessairement chronologique et que l acquisition du pouvoir n est pas toujours linéaire. Les gens peuvent progresser d un niveau à un autre suivant, peuvent sauter un niveau ou peuvent revenir en arrière. Si l égalité entre les hommes et les femmes fait partie de façon intrinsèque de la définition de Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre 3

12 l approche genre et développement, cela implique nécessairement l acquisition de pouvoir par les femmes, vue comme une démarche essentielle pour surmonter les obstacles liés à la promotion de l égalité entre les sexes et l autonomisation des femmes. La grille de Longwe nous permet d analyser, à chaque niveau, aussi bien les obstacles que les démarches prises par les femmes pour les surmonter. Nous expliquons ci-dessous ces cinq niveaux d égalité : 1 er niveau: le bien-être Il s agit du niveau de bien-être matériel des femmes, par rapport aux hommes, y compris l'approvisionnement alimentaire, le logement, le revenu et les soins médicaux. En ce qui concerne cette définition, peu importe si les femmes sont elles-mêmes créatrices ou productrices actives des moyens de satisfaire leurs besoins matériels. La non-satisfaction de ces besoins pratiques peut disposer les femmes à adopter les comportements sexuels à haut risques, tel le multipartenariat, la non-utilisation des préservatifs et le sexe intergénérationnel. Il convient cependant d ajouter que la satisfaction de ces besoins pratiques ne remettent pas en cause la répartition des tâches entre les hommes et les femmes, ni la position subordonnée que celles-ci occupent au sein de la société. Dans le cadre de la présente étude, pour opérationnaliser ce niveau d égalité entre les hommes et les femmes, nous nous référons aux indicateurs des conditions de vie, tels que le statut matrimonial, le contexte résidentiel, et la scolarisation. 2ème niveau : l accès aux ressources L accès aux ressources se rapporte à l'accès des femmes aux facteurs qui permet d agir et d améliorer leurs conditions de vie : la terre, le travail, le crédit, la formation, les services de santé, l information pratique, etc. L égalité dans l accès aux ressources est perçue comme la première étape d'autonomie, puisque les femmes améliorent leur propre situation, par rapport aux hommes, par leur propre travail et organisation résultant d'un accès accru aux ressources. En effet, les disparités dans la satisfaction des besoins de base proviennent directement d un accès inégal aux ressources. Par rapport aux hommes, les femmes ont un moindre accès à l éducation, aux emplois salariés, ainsi qu aux services et à la formation technique qui donnent accès aux emplois productifs. Pour opérationnaliser l accès aux ressources, nous emploierons les variables suivantes : le niveau d instruction, les habitudes médiatiques, et l activité économique. 3ème niveau : La conscientisation La disparité de statut entre les hommes et les femmes est abordée comme un système de valeur : la croyance que le statut socio-économique inférieur des femmes et la division sociale et traditionnelle du travail font partie de l ordre naturel des choses. La prise de conscience implique donc le rejet de ces croyances et pratiques par l ensemble de la population. Ce niveau d égalité suppose que l on conçoive le processus de développement en termes d égalité structurelle : les hommes et les femmes doivent comprendre que ce type de 4 Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre

13 problème ne provient pas des carences des femmes elles-mêmes, mais plutôt d un système de discrimination institutionnelle. Cela revient à faire la différence entre les rôles sexuels et les rôles déterminés selon le genre. Dans le cadre de la présente étude, les variables dont nous nous servons pour opérationnaliser la conscientisation comprennent les connaissances vis-à-vis la prévention du VIH, attitudes envers les méthodes de prévention du VIH, l estime du soi et attitudes envers les rôles de genre. 4ème niveau : La participation La participation signifie que les femmes autant que les hommes sont impliqués activement dans le processus de développement, et particulièrement au niveau de la prise décision, la planification, la gestion et l évaluation des projets du développement. L égalité de participation signifie que les femmes sont associées au processus décisionnel des projets de développement, et ce, dans la proportion de leur représentation au sein de ces communautés. Pour opérationnaliser ce niveau, nous nous référons aux variables suivantes : la participation et l exposition aux programmes de sensibilisation et la discussion des comportements sains avec les autres. 5ème niveau : Le contrôle L égalité de contrôle signifie, d une part l équilibre de pouvoir entre les hommes et les femmes, et d autre part, que les femmes peuvent exercer le pouvoir, aux côtés des hommes, et avoir de l influence sur leur destinée et celle de leur société. Par exemple, l égalité de contrôle pour les jeunes femmes déscolarisées et non scolarisées signifie qu elles pourront prendre la décision et négocier le port systématique de préservatifs avec leur partenaire sexuel. C est l égalité de contrôle qui permettra aux jeunes filles d améliorer leur accès aux ressources et, conséquemment, leurs conditions de vie en adoptant davantage de comportements sexuels sains et responsables Les variables suivantes serviront pour opérationnaliser le contrôle : le sentiment d autoefficacité et les comportements liés à la prévention du VIH. Dans l ensemble, cet outil d analyse genre permettra d expliquer la situation de vulnérabilité des jeunes filles et de proposer des solutions pour atténuer les facteurs de vulnérabilités de ces dernières face au VIH/sida. 1.3 Objectifs de l étude L objectif général de l étude est d affiner le profil des jeunes femmes et de mieux cerner les facteurs de leur vulnérabilité face au VIH/sida. De manière spécifique, l étude, réalisée dans une perspective genre, permettra de : - Décrire les trajectoires de vulnérabilité des filles à risque de VIH et leurs comportements sexuels à risque. Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre 5

14 - Documenter l inégalité du pouvoir entre hommes et femmes en se servant de la grille d analyse de Longwe. - Identifier les facteurs liés au genre qui influencent les comportements sexuels à risque de ces jeunes filles. - Comprendre le rôle de l entourage des jeunes filles, tant en ce qui concerne leurs comportements sexuels à risque, que leurs stratégies pour se protéger du VIH/sida. - Proposer des stratégies efficaces de prévention du sida pour ces jeunes filles. II METHODOLOGIE DE L ETUDE 2.1. Description des données L étude est essentiellement une analyse secondaire des données de deux recherches menées par JHU-CCP : - Analyse situationnelle des jeunes filles déscolarisées et non scolarisées vulnérables en Côte d Ivoire, - Analyse des normes sociales, culturelles et de genre qui contribuent à la vulnérabilité des jeunes au VIH/sida en Côte d Ivoire. L analyse situationnelle des jeunes filles déscolarisées et non scolarisées vulnérables en Côte d Ivoire est une étude qualitative conduite en 2010 (CCP, 2010). Elle avait pour objectif de fournir les informations sur la situation des jeunes filles déscolarisées et non scolarisées nécessaires à la conception du programme Super Go. Six groupes de discussion ont été réalisés parmi les adolescentes âgées de ans (trois dans la tranche d âge ans et trois dans la tranche d âge ans). Chaque groupe a comporté 7 à 10 participantes. Au total, quarante-huit (48) participantes ont constitué les groupes de discussion à travers les cinq sites (Yamoussoukro, San-Pedro, Abidjan : Abobo et Yopougon). Dix-neuf jeunes filles ont été interviewées individuellement dans les sites avec au moins une représentante de chaque groupe d âge dans chaque site. En outre, il a été demandé à ces jeunes filles d inviter un partenaire principal de 21 ans et plus pour un entretien ; 14 entretiens avec les partenaires masculins ont été réalisés. La difficulté majeure rencontrée au niveau de l analyse qualitative était relative à l insuffisance des données recueillies qui à l origine n étaient pas destinées à documenter une analyse selon le genre. Ainsi, les données ne renseignaient pas suffisamment les aspects sur la confiance en soi, le contrôle du pouvoir, la participation des jeunes filles, parmi tant d autres. Cependant, certains propos des jeunes filles ont permis tant soit peu de faire une analyse sur ces questions importantes de l analyse genre. De plus, la population cible, surtout les filles âgées de 12 à 15 ans, n étaient pas toujours en mesure de donner des réponses pertinentes et de procéder à des analyses approfondies de leur propre situation. 6 Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre

15 Concernant l analyse des normes sociales, culturelles et de genre qui contribuent à la vulnérabilité des jeunes au VIH/sida en Côte d Ivoire, les objectifs étaient d évaluer d une part l impact de la campagne multimédia «Ma vie, c est ma décision» sur l ensemble des indicateurs relatifs aux normes sociales et aux comportements sexuels ainsi qu au recours au test de dépistage. L étude a été menée auprès de 985 jeunes hommes et femmes âgés de ans en 2007 à Abidjan, San Pedro, Man, Bouaké, et Abengourou. L échantillon comprend 500 jeunes femmes et 485 jeunes hommes. Ces données quantitatives fournissent des informations complémentaires pour appuyer les résultats des analyses qualitatives et nous permettent de pallier à l insuffisance des données qualitatives Analyse des données L analyse des données qualitatives (discussions en focus groupe et entretiens individuels approfondis) s est faite à partir de l analyse de contenu articulée autour de la grille d analyse de l acquisition de pouvoir par les femmes et selon la méthode suivante : extraction, pour chaque thème, des messages clés tels qu exprimés par les informateurs ; hiérarchisation de ces messages en fonction de leur fréquence d apparition dans chacun des groupes selon les tranches d âges et dans l ensemble ; comparaison entre les groupes de façon à dégager les divergences et les convergences ; illustration des messages clés par un verbatim qui reflète la perception exprimée par les enquêtés. De manière plus pratique, l exercice a consisté à former des corpus de texte à partir des synthèses des entretiens avec les enquêtées de sorte à dégager des unités sur les principaux thèmes. Ces synthèses ont pour principaux centres d intérêts : (i) (ii) (iii) (iv) (v) (vi) Les conditions de vie des enquêtées, notamment leur activité principale au moment de l enquête, leur capacité à se prendre en charge elles-mêmes, leur situation matrimoniale, le nombre d enfant qu elles ont, leur capacité à prendre en charge leur propre enfant, les raisons de l abandon de l école. Le profil sociodémographique des partenaires sexuels des jeunes filles déscolarisées et analphabètes et de leur prise en charge par ces derniers. L accès des jeunes filles aux services de santé et à l information sur le VIH/sida. Les connaissances et attitudes des jeunes filles et de leur partenaire vis-à-vis du VIH/sida. Les comportements sexuels à risque suscités par leur situation de vulnérabilité. La nature des relations de pouvoir entre les jeunes filles et leurs partenaires sexuels. Il s agira d analyser leur prise de conscience relative au rapport de genre. Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre 7

16 (vii) L influence de facteurs externes à l adoption de comportements sains par les jeunes filles. L analyse croisée des entretiens des partenaires sexuels de quelques unes de ces jeunes filles s est faite à partir de la démarche de l analyse de contenu. Elle a permis de dégager des cohérences dans les ressemblances et les différences de l histoire de vie de ces filles et de leur partenaire sexuel. Elle a permis également de déceler et de confirmer ou non le degré de vulnérabilité des filles en ce sens que nous analyserons les conditions de vie de ces partenaires sexuels ; ce, à travers leurs caractéristiques sociodémographiques. Ces corpus ont été analysés en tenant compte des critères d exhaustivité (aucune information importante n a été laissée de côté), de fidélité (les synthèses sont restées équivalentes aux entretiens), d objectivité (application rigoureuse de l esprit scientifique) et de pertinence (cohérence entre l analyse et les objectifs de l étude). La technique utilisée pour conduire l analyse est la description. Pour les données quantitatives, nous avons réalisé des analyses autour des variables qui nous permettent d opérationnaliser chaque niveau de la grille d analyse de Longwe. Pour chaque variable d intérêt, les analyses comprennent des fréquences et des tabulations croisées. Nous avons aussi examiné les différences entre garçons et filles pour chaque variable d intérêt. Les analyses ont été réalisées en utilisant le logiciel Stata. III. RESULTATS 3.1. Le bien-être Il s agit de décrire dans cette section les conditions de vie dans lesquelles vivent les jeunes filles par rapport aux hommes. Cette description s est faite à travers les données qualitatives et quantitatives, en faisant attention aux facteurs individuels de vulnérabilité et aux facteurs externes liés aux difficultés matérielles, économiques et familiales. En ce qui concerne les variables liées au bien-être, il y a des différences significatives entre les jeunes hommes et les jeunes femmes. D une manière générale, les jeunes femmes manifestent des caractéristiques sociodémographiques et des conditions de vie susceptibles d accroître leur vulnérabilité en face du VIH. Nous décrivons ces caractéristiques et conditions de vie ici-bas en faisant des comparaisons entre les hommes et les femmes. Scolarisation Plusieurs études en Afrique et ailleurs ont montré que l école demeure un moyen de protection des enfants (Agha, Hutchinson & Kusanthan, 2006 ; Babalola, 2005 ; Gupta & Mahy, 2003). Les données quantitatives montrent que les jeunes femmes ont beaucoup moins de chances d être inscrites à l école. Par exemple, parmi les adolescents âgés de ans, la proportion inscrite était de 44,2% chez les garçons, comparée à 21,0% chez les filles. Chez les jeunes adultes âgés de ans, 29,7% d hommes et 13,4% de femmes sont inscrits. 8 Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre

17 Autrement dit, à âge égal, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être hors du système scolaire. Les données qualitatives nous permettent de voir les raisons pour lesquelles les jeunes femmes ont cessé de fréquenter l école. Il ressort des entretiens que la décision de ne plus fréquenter l école résulte parfois de l indifférence de ces filles vis-à-vis de l école ou des difficultés intellectuelles à avancer dans l apprentissage qu offre l école. J ai arrêté parce qu arrivé à un certain moment, ça n allait plus. Donc, j ai dit à mon papa de m aider, je vais apprendre la coiffure. Adolescente, ans, San Pedro. Quand je suis arrivée au CE2, on m a dit d arrêter l école parce que ça ne peut pas aller devant, ça ne peut pas aller derrière. Adolescente, ans, Abengourou Aussi, certaines filles abandonnent l école «à cause des garçons» comme c est ressorti dans plusieurs interviews et groupes de discussions. Dans ces cas, l influence de l homme n est pas explicite mais plutôt subtile. Par exemple, une fille qui rencontre un homme qui semble avoir des moyens peut cesser de voir l avantage de continuer l école. Je ne sais pas ce qu elles cherchent au juste, parce qu aujourd hui, elles rencontrent un homme qui a suffisamment de moyens, elles oublient catégoriquement l école. Moi, ce que je pense voir, aujourd hui, elles peuvent rencontrer un boss. Celui-ci peut la prendre en charge pendant quelques mois seulement. Après ça, c est fini. On leur dit d aller à l école, elles refusent d aller à l école, parce qu elles savent qu il y a quelqu un qui peut assurer leurs besoins Elles-mêmes là, leur ambition, c est de vite réussir, c est ce qui fait qu elles abandonnent l école. Homme adulte, Partenaire d une jeune fille de 19 ans, San Pedro. (Rire) je peux dire non que c est à cause d un homme que j ai arrêté. Parce que je voulais être tout le temps avec lui, je ne partais plus à l école. Mes parents me forçaient, ma maman me forçait, mais je ne voulais. Je dis non que je l aime, tout ça, donc, je peux ne pas partir. Donc, c est comme ça que j ai arrêté l école. Jeune fille, 19 ans, Abidjan Ces affirmations démontrent que certaines jeunes filles privilégient la vie de couple au détriment de l école. Il en ressort que pour certaines femmes, l essentiel pour une fille c est de se mettre en ménage, de faire des enfants, avoir un bon mari capable de prendre en charge sa famille. Le mariage dans ce cas est considéré comme le meilleur statut social de la femme. Le mariage est le souhait primordial des jeunes filles qui ont participé à cette étude. Actuellement, c est mariage, on cherche. Si on a gagné mariage là, comme ça c est bien. A part mariage là, il n y a rien encore. Jeune fille, 16 ans, San Pedro. La perception de la grande importance du mariage chez les jeunes femmes émane peut-être d une construction sociale traditionnelle qui a tendance à réduire la valeur et le rôle de la femme à la procréation et aux travaux ménagers. C est un environnement social qui accorde Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre 9

18 plus d avantages sociaux, économiques et de considérations à l homme qu à la femme et institue une inégalité de genre entre les deux sexes. Des fois, les filles sont obligées d abandonner l école pour des raisons financières. Apparemment, quand les familles ont des difficultés financières qui les empêchent d envoyer tous leurs enfants à l école, la tendance est de demander à la fille d arrêter. Dans ce contexte, les jeunes filles ne participent guère à la décision des parents de ne plus les scolariser. Les normes liées au genre qui attribuent un statut supérieur au sexe masculin soutiennent cette tendance à privilégier la scolarisation des garçons au détriment de celle des filles. Moi, je fréquentais, mais j ai arrêté les études en classe de 3 ème. Parce que mon papa n avait pas les moyens pour me mettre à l école. C est ça, je suis allée à apprendre un métier. Dieu est grand, si j ai les moyens l année prochaine, je vais repartir à l école. Jeune fille, 18 ans, San Pedro D autres facteurs qui ont tendance à limiter la scolarisation des filles comprennent les grossesses non désirées et précoces, les violences à l école, y compris la violence physique et psychologique (les injures), le mariage forcé et le mauvais traitement des filles de la part des enseignants. Souvent, au lieu de partir à l école, elles vont se promener. Et quand on les enceinte, on les renvoie de l école. Groupe de Discussion, jeunes femmes, ans, Abengourou Quand je partais à l école avant, quand on me frappait là, ça me faisait mal, je pleurais. Mais quand j ai quitté l école, j étais découragée. A l heure là, j ai envie d aller à l école. Groupe de Discussion, jeunes femmes, ans, Abidjan L analyse des données indique que les filles au moment de l enquête avaient beaucoup de regrets d avoir abandonné l école, soit par leurs propres fautes ou du fait des difficultés familiales. Elles n appréciaient guère leur vie de déscolarisée et avaient perdu plus ou moins l estime de soi, parce qu elles n ont pu réaliser le métier de leur rêve. Quand je partais à l école, ma maman disait que l école est bien, ça assure l avenir. Mais moi, je ne prenais (trouvais) pas ça en bon quoi. Et puis je suis restée comme ça jusqu à ce que je sois orpheline. Mes parents sont morts, je n ai plus rien, je ne peux pas partir à l école encore. Maintenant, ça me décourage. Quand je vois, je pense quand j étais au CP1 et que je m amusais, ça me décourage vraiment. J ai arrêté l école quand mes parents sont morts. Groupe de Discussion, jeunes femmes, ans, Abidjan Je regrette d avoir arrêté parce que je veux être fonctionnaire de l Etat. Jeune fille, 17 ans, Abidjan 10 Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre

19 Situation matrimoniale Il y des différences nette entre les garçons et les filles en ce qui concerne la situation matrimoniale. Dans le groupe d âge ans, 14.2% des filles comparé à 4.3% des garçons sont déjà mariés. De la même manière, dans le groupe d âge ans, proportionnellement plus de femmes (42.9%) que d hommes (12.0%) sont déjà mariées. Autrement dit, le mariage précoce est plus répandu chez les filles que chez les garçons. Les données qualitatives montrent que dans leurs conditions de vie déjà précaires, les jeunes filles, par moment, devaient prendre en charge certaines personnes, surtout leurs propres enfants et des fois leur partenaire sexuel. Comme l a confirmé un partenaire sexuel: C est une fille merveilleuse. Elle-même m aide souvent ; elle travaille dans un salon de coiffure. Quand je n ai plus rien souvent, elle m aide. Mais, il m arrive de lui donner de l argent, mais c est vraiment rare. Homme adulte, Partenaire de jeune fille de 17 ans, Abidjan. En effet, selon les données, plusieurs d entre elles avaient des enfants non reconnus par le partenaire. En outre, plusieurs d entre elles vivaient en union libre et sans source de revenus. Certaines avaient relativement entamé une vie de famille avec tout ce que cela comporte comme responsabilité et charges. C est mon premier, il ne mange pas d abord. Si c est habit là, il n a pas beaucoup d habits. Il n a pas d habits même. L habit que je lui porte là même, c est deux seulement. Deuxième là même, son caleçon est déchiré, j ai jeté. Même avant quand l enfant n avait pas de berceau, on se moquait de nous. Les gens disaient qu on n a pas l argent et puis on fait enfant Jeune femme, 19 ans, San Pedro. Dans ces conditions extrêmes de pauvreté, les filles et leurs enfants reviennent souvent à la charge des parents vivant eux aussi dans des conditions de précarité avancée. En clair, les jeunes filles au moment de l enquête n avaient pas de situation matrimoniale stable et socialement reconnue par les parents ou la communauté. Face à toutes ces difficultés, certaines filles sont tentées ou contraintes de chercher des ressources additionnelles à travers des activités sexuelles à haut risques, au péril de leur santé. Pour la majorité, elles ont les activités dans la journée. Mais la nuit chacune fait ce qu elle a à faire. Elles sont dans leur quartier où on dit SICO là. C est un quartier des djandjous (prostituées) Groupe de discussion, jeunes femmes, San Pedro. Contexte de résidence Dans cette section, nous examinons des variables liées au contexte de résidence au cours des douze premières années de la vie et au moment de l étude, a savoir, la proximité de la famille, le temps passé en famille, et la période d échange avec la famille. Plusieurs études ont démontré le rôle clé que le milieu familial joue dans les comportements sexuels des enfants. Par exemple, la proximité des parents, leurs attitudes et comportements et la surveillance Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre 11

20 parentale ont des conséquences pour l âge des enfants au début des rapports sexuels, l utilisation des préservatifs et le nombre de partenaires sexuels (Babalola, Tambashe, & Vondrasek, 2005; McGrath, Nyirenda, Hosegood & Newell, 2009) Les données quantitatives ont montré que les filles ont moins de chances que les garçons de vivre avec leurs parents aussi bien au cours des douze premières années de leur vie qu au moment de l enquête. Par exemple, 85% des garçons comparé à 75% des filles ont grandi dans un foyer avec au moins un de leurs parents (z=4.648 ; p<0.0001). De la même manière, parmi les répondants non-mariés âgés de ans, 71.2% des hommes et 60.3% des filles vivent avec au moins un de leurs parents au moment de l enquête ( z=2.45 ; p<.05). Concernant ce dernier indicateur, la différence entre filles et garçons est particulièrement visible au milieu urbain (71.5% des garçons comparé à 48.2% des filles ; p<0.001). En d autres termes, les filles ont plus de chances d être privées de la présence bienfaisante de leurs parents au moment critique de leur vie où elles en ont le plus besoin. L examen des données qualitatives montre que dans plusieurs cas, les jeunes filles déscolarisées ou non scolarisées ne vivent pas avec leurs parents géniteurs pour bien des raisons. Le décès des parents est la principale cause avancée par les filles enquêtées pour se retrouver avec un parent proche (la tante, le frère) ou chez un ami (partenaire sexuel). De plus, lorsque ces filles vivent avec leurs parents géniteurs, leurs occupations d apprenantes absorbent tout leur temps et elles passent moins de temps dans l enceinte familiale, loin du contrôle et de l autorité des parents. Je ne passe pas beaucoup de temps en famille. Ce sont les soirs que je suis à la maison ou bien les matins quand je me réveille. Jeune fille, 17 ans, Abidjan. Cet effritement des liens familiaux laisse la porte ouverte à toute déviation comportementale, en particulier des déviations dans les pratiques sexuelles. Par ailleurs, leur condition de déscolarisées ou de non scolarisées fait qu elles sont souvent laissées-pour-compte au détriment de leurs frères et sœurs qui fréquentent encore l école. Elles bénéficient de moins d attention de leurs propres parents ou des proches parents. Bon, mon papa, je ne suis pas trop proche de lui. Lui et moi on ne cause pas trop. Il est un peu fâché contre moi, parce que j ai arrêté l école. Je suis un peu proche de ma mère ; mais il y a des choses que je ne peux pas parler avec elle. Jeune fille, 17 ans, Abidjan Même quand les filles vivent avec leurs parents, l environnement familial n est pas toujours favorable à une éducation sexuelle car les parents abordent peu les sujets liés à la sexualité avec leurs enfants. Les jeunes s informent sur la sexualité auprès des personnes qui, elles aussi, ont de faibles connaissances dans ce domaine; c'est-à-dire les amis ou les sœurs. Caractéristiques sociodémographiques des partenaires sexuels des filles A partir des données quantitatives et qualitatives, nous avons appréhendé les caractéristiques sociodémographiques des partenaires des jeunes filles. Nous examinons l âge, le niveau 12 Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre

21 d études, la profession et la situation matrimoniale de ces partenaires. C est un ensemble de facteurs qui permet de décrire au mieux ces hommes et établir une comparaison entre ceux-ci et leurs partenaires sexuelles, de mettre en évidence les disparités entre ces deux catégories et leurs effets sur la vulnérabilité des jeunes femmes. Age : Les données quantitatives montrent que parmi les répondants qui ont fourni leur âge et celui de leurs partenaires au moment des premiers rapports sexuels, 50,2% des filles comparé à 3,1% des garçons étaient au moins cinq ans plus jeunes que leurs partenaires sexuels. De plus, 80,2% des hommes comparé à 18.8% des femmes ont eu leurs premiers rapports sexuels avec une personne d un âge semblable aux leurs (entre -2 ans et + 2 ans). Les données qualitatives appuient ces résultats quantitatifs. D une façon générale les partenaires sexuels actuels des filles déscolarisées et non scolarisées étaient nettement plus âgés qu elles. A l analyse, on a pu identifier des cas de rapports sexuels intergénérationnels où il y avait une différence d âge de plus de quinze ans. Une pratique qui est en défaveur des jeunes filles quand on sait les relations de domination qui pourraient exister dans ce type de rapports. En effet, il est possible que dans ces relations, où les jeunes filles semblent être dans une situation de demandeuses, les hommes plus âgés soient tentés d imposer leurs visions des choses sexuelles empreintes de valeurs culturelles de domination et d inégalité aux jeunes filles sans moyens, vulnérables et dépendantes qui les pratiquent à but lucratif. En effet, pour beaucoup d entre elles, ces relations sont des occasions pour obtenir de l argent afin de subvenir à leurs besoins Activité principale : Les données qualitatives montrent que les filles déscolarisées et non scolarisées, dans leur grande majorité, avaient pour partenaire sexuel des jeunes sans activités fixes, faiblement rémunérées. C'est-à-dire des jeunes sans emploi et qui disent se débrouiller. Ils vivent eux aussi avec leurs parents et sont à leur charge. On note également des jeunes déscolarisés, des élèves et des étudiants parmi les partenaires sexuels des filles déscolarisées. Je ne travaille pas encore. Je suis étudiant. Je dépends de ma mère principalement je ne gagne rien ; je ne peux pas m occuper d elle [la copine]; ça, elle le sait. Elle ne me met aucune pression, car elle m aime. Cependant, quand j ai de l argent il m arrive d aller prendre un pot avec elle. Homme adulte, partenaire sexuelle d une fille de 16 ans. Je ne travaille pas encore. J essaie de passer des concours ; mais jusqu à présent, ça ne marche pas. Je vais donc me débrouiller au port actuellement en attendant de pouvoir épargner pour le concours de gendarmerie ou autres concours. Pour le moment, j estime que je ne fais rien C est une fille [la copine] merveilleuse. Ellemême, m aide souvent ; elle travaille dans un salon de coiffure. Quand je n ai plus rien souvent, elle m aide. Mais, il m arrive de lui donner de l argent, mais c est vraiment rare. Homme adulte, partenaire sexuelle d une fille de 17 ans. Certains de ces partenaires sexuels exerçaient une activité dans le secteur informel tout comme la majorité des filles rencontrées. Ainsi l indiquait ce partenaire sexuel en ces termes : Vulnérabilité des jeunes filles face au VIH/sida en Côte d Ivoire - Une analyse genre 13

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