Synthèse chapitre 2 Les émotions

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1 1 et les sentiments On apprend peu ou mal si on a pas l'intention de le faire, et rares sont les réflexions tout à fait involontaires. Une émotion intense positive ou négative mobilise et accroit l'attention sélective qui permet d'identifier puis d'acquérir les informations significatives. Celles-ci sont rapidement et durablement mémorisées et rappelées. La réussite est une récompense qui accroit les émotions et les sentiments positifs et ca renforce l'apprentissage. Une anxiété permanente domine les réactions émotionnelles incontrolées au détriment d'une activation mentale sélective et fait porter l'attention et la réflexion sur les difficultés de la tache et non sur l'analyse du problème. La performance est ainsi diminuée. L'intelligence émotionnelle désigne la capacité cognitive de contrôler ses émotions pour répondre de manière plus adaptée aux contraintes de la vie professionnelle, à la fois dans le travail intellectuel que dans les relations personnelles. Il y a une interférence entre états émotionnels et capacités cognitives. Le développement de la cognition sert à intérioriser les émotions immédiates. Il en résulte des états psychologiques, les sentiments très différenciés, par exemple l'anxiété peut surgir de la peur selon [ Joubert ], la souffrance de la douleur, la frustration de la privation, le bonheur du bien-être et le malheur du mal-être psychologique. L'expérience de la vie sociale nous confère les sentiments sous forme de jugements sur autrui et sur soi. La honte et la culpabilités remplacent l'embarras, le mépris à l'agressivité, le dégout social ou l'humiliation. [ Elster ] dit que ce sont des méta-cognitions, appelés par la psychologie sociale comme des émotions secondaires ou primaires. [ Aristote ], [ La Rochefoucauld ],[ Vauvenargues ], [ Joubert ], [ Chamfort ] ont décrit les subtilités des sentiments. [ Beedie ], [ Terry ],[ Lane ] ont distingué les émotions par la durée, le ressenti, le controle, l'expression. Emotions (contagieuses) De courte durée Déclenchées par des stimuli externes Exprimées Réactions comportementales : ethologiques Exprimées par des mimiques reconnaissables En partie primatologiques Souvent universelles Instinctives : innées ou approses précocement au cours de la socialisation primaire. Surtout involontaires Peu ou pas conscientes Activent des représentations mentales perceptives et émotionnelles (cognition élémentaire). Sentiments Processus internes autonomes et réactions à des stimulations externes non immédiates. Réactions affectives et mentales avec peu d'expressions motrices : psychologiques Facialement plus complexes Appris après la socialisation primaire et par les normes sociales d'une collectivité (honte, culpabilité) Activent des représentations mentales de niveau complexe (cognition conceptuelle ou intellectuelle). 1

2 Les sentiments ont une complexité cognitive et sociale, ils se distinguent des émotions, comme l'a montré [ Ekman ]. [ Demoulin ] a montré qu'il y a un consensus pour distinguer les mêmes émotions des mêmes sentiments dans 4 langues et ont classé les émotions comme suit: Émotions = Émotions primaires Surprise, rage, colère, douleur, peur, plaisir et joie. Sentiments = Émotions secondaires Amour, tendresse, culpabilité, honte et espoir. [ Demoulin ] a donné un fondement sémantique à la représentation des sentiments considérés comme excusivement humains et des émotions humaines. sont le propre des très jeunes enfants et les sentiments sont éprouvés par les enfants plus âgés et les adultes. [ Niedenthal ] a soumis 237 termes émotionnels du vocabulaire à des gens et a déterminé qu'il y a de stéréotypes ethnocentriques par région ou nation. Les sentiments impliquent un niveau de cognition plus complexe que celui des émotions car ils activent des représentations mentales sur des concepts sociaux acquis au sein d'une culture donnée. Ces concepts impliquent une conscience élémentaire de soi et les relations sociales entre soi et autrui. Les représentations mentales se réfèrent à l'acquisition des normes de comportement et de pensée. Les sentiments sont moins exprimés par les comportements directement observables, ils sont plus difficilement décelables par les mimiques faciales, les gestes ou les vocalisations. Par exemple la différence entre l'envie et la jalousie. L'envie laisse échapper un sourire indulgent, un hypcrite jaloux peut aussi le feindre pour masquer son amertume. Émotions Agressivité, colère Peur, stress, terreur Amusement, joie Plaisir Plaisir social Intéret, attirance, sollicitation Empathie Attirance Jouissance Satisfaction Tristesse Sentiments Haine, rancune Anxiété, désarroi, préoccupation Bonheur, enthousiasme Juissance Sympathie, attachement Désir, bienveillance Compassion Désir, admiration, amour Possession Bonheur Dépression, désespoir 2

3 Douleur Embarras Frustration Dégout déplaisir social Excitation Fatigue Inhibition sociale Détente Agressivité, peur Agressivité, amusement Agressivité, dégout Agressivité, surprise Amusement, agressivité, peur Joie, agressivité, peur Souffrance Honte, culpabilité, soumission, souci Déception, regret, jalousie, envie Dégout social Dégout social, antipathie Impatience, anxiété, mal-être Ennui, détachement Pudeur Soulagement, confiance Déstabilisation Mépris, moquerie, humiliation, cruauté Condescendance, méchanceté Indignation Moquerie anxieuse Raillerie défensive [ pour la suite on a deux types de discours : ceux avec qui il est d'accord et ceux avec qui il n'est pas d'accord ] [ Ekman ] a défini un ensemble d'émotions de base. Ses premières recherches avec [ Friesen ] se sont limitées à la joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise et le dégoût. Avec [ Matsumoto ] il ajoutera le dédain ou le mépris, avant confondus avec le dégoût. D'autres chercheurs ont ajouté l'embarras, la honte, la culpabilité, l'amusement, l'intérêt, le dégoût social (rejet). D'autres émotions apparaissent : l'orgueil, la douleur, le plaisir, la satisfaction, le soulagement, le respect, l'indignation, l'empathie, la compassion. Certains chercheurs ([ Sabini ] et [ Silver ]) critiquent [ Ekman ] car ils se demandent pourquoi il exclut l'amour et la jalousie. Les réactions de rejet sont propres aux émotions de base des chimpanzés et des enfans comme par exemple la frustration. La jalousie et l'amour sont exprimés de manière non verbale particulièrement chez eux. Les expressions faciales de mépris et de dégout social sont reconnues par des observateurs de cultures différentes. [ Ekman ] pense que le dégout et le mépris sont des émotions de base. Or, elles caractérisent les sentiments, comme la honte, la culpabilité ou la compassion. Chez l'enfant c'est à l'âge 3 ans qu'il manifeste de la honte et de la culpabilité. L'embarras se manifeste vers 18 mois et 2 ans ½, l'empathie c'est vers 18 mois et 2 ans. En revanche, la joie, l'intérêt, la surprise, la peur, la tristesse, la colère, la douleur, le dégoût (alimentaire) et le déplaisir 3

4 apparaissent avant 6 mois. Il exprime la peur vers 5 ou 6 mois et l'anxiété à 9 mois. Vers 3 ans apparaissent les sentiments sociaux, ca signifie que l'enfant percoit sa propre identité (selfawerness) et celle d'autrui. Avec la conscience de soi, l'enfant attribue des émotions, des sentiments, des savoirs et des intentions vers autrui. [ Mc Grew ] a observé des rires moqueurs et le mépris chez les enfants de 5 ans. Les rires précoces étant l'expression de la joie. Les très jeunes n'ont pas encore acquis un degré de cognition sociale élevé pour ressentir l'humiliation. [ Mc Clure ] a rassemblé toutes les recherches sur les enfants et les expressions faciales. Les plus reconnues correspondent aux émotions de base : la joie (28%), l'agressivité (19,3%), la peur (18,3%), la tristesse, la surprise, sourire de plaisir ou d'amusement et l'intérêt. La mimique de neutralité est distinguée des autres. Le mépris et la honte ne sont presque pas reconnus contrairement au dégout mais moins que les émotions de base: joie, agressivité, peur, tristesse et surprise. Les chimpanzés expriment les émotions suivantes: 1. Sollicitation et réceptivité sociale 2. Plaisir social 3. Amusement, joie 4. Alarme, tension, peur, terreur, panique, stress 5. Surprise, surprise et joie, surprise et peur 6. Agressivité, menace offensive, colère 7. Menace défensive, rage 8. Intérêt, alerte, attention, attente 9. Excitation, agitation 10. Tristesse 11. Douleur 12. Fatigue, somnolence, ennui 13. Frustration 14. Aisance, bien-être, calme 15. Empathie 16. Déplaisir, dégout alimentaire [ Ekman ] et [ Matsumoto ] ont dédui dans leurs recherches sur les émotions humaines que les émotions de base sont très vite exprimées et correctement reconnues par leurs expressions faciales spécifiques. Ces émotions de base sont: 1. Plaisir, amusement, joie 2. Agressivité, colère 4

5 3. Alerte, stress, peur, terreur 4. Agressivité, peur sociale 5. Surprise 6. Intérêt, attirance 7. Empathie 8. Tristesse 9. Douleur 10. Embarras, inconfort 11. Déplaisir, dégout Les autres expressions faciales qui ont été reconnues de manière statistiquement significative ne sont les sentiments. Le dégout social (émotion secondaire) acquis par le dégout alimentaire. Ce dégout social porte sur l'aspect ou l'odeur que sur le comportement, la personnalité, les attitudes amorales ou les convictions politiques. Le dégout social s'applique à l'aversion suscitée par des traits de comportement et de personnalité dépréciés par le contact interpersonnel ou les valeurs normatives. [ Rozin ] s'y est beaucoup intéressé. Les mimiques de dégout sont mieux reconnues que celles du mépris, mais moins reconnues que celle de colère, peur ou tristesse. [ Consedine ] avance que les expressions de joie sont les mieux reconnues universellement, avec la colère, la surprise, la tristesse, la peur et le dégout primaire. primaires sont mieux reconnues que le mépris, la honte, le culpabilité et le dégout secondaire. Selon [ Elfenbein ] et [ Ambady ], il y a un avantage ethnocentrique (effet ingroup) surtout pour l'agressivité, la peur, la tristesse, moins pour la surprise et pas du tout pour la joie. de base sont aussi reconnues par les expressions vocales dont les plus reconnues selon [ Scherer ] sont: la colère, tristesse, neutralité, peur et joie. sont bien reconnues en fonction de la nationalité. La voix dégoutée et de la tendresse amoureuse sont les moins discriminées. Selon [ Morris ], 68% des gestes sont interprêtés cutlurellement, 22% universellement, 10% sont très répandus, alors que toutes les 33 mimiques sont universelles. Seules les gestes associés aux mimiques sont pour 82% reconnaissables universellement, les gestes exécutés seuls sont pour 27% universels.les gestes de doigts sont les plus codés. 5