Dans le cadre du congrès 2009 de l Association de la construction du Québec. Allocution de M. André Ménard, président-directeur général

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Diane Goulet
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André Ménard, président-directeur général En introduction à la

1 Dans le cadre du congrès 2009 de l Association de la construction du Québec Allocution de M. André Ménard, président-directeur général En introduction à la table de discussion «Comment sortir gagnant de la situation économique actuelle» Le vendredi 25 septembre

2 M. Gilbert Grimard, président de l Association de la construction du Québec (ACQ) M. Luc Bourgouin, économiste à l Association de la construction du Québec et modérateur de cette table de discussion Messieurs les panélistes, M. Carlos Leitao, stratège et économiste en chef de Valeurs mobilières Banque Laurentienne du Canada M. Patrice Bernard, premier vice-président, Exploitation, Région du Québec à la Banque de développement du Canada et M. Paul Cormier, directeur général adjoint de Ganotec Membres de l ACQ Mesdames, Messieurs, Bon matin. Je suis très heureux d être parmi vous aujourd hui et je suis fier de prendre part au congrès 2009 de l Association de la construction du Québec. C est sans hésitation et avec enthousiasme que j ai accepté l invitation à participer à cette table de discussion qui a pour thème : «Comment sortir gagnant de la situation économique actuelle». Je remercie l ACQ de m offrir le privilège de m adresser à vous tous et toutes ce matin. On m a demandé dans un premier temps d introduire le sujet. J aurai l occasion de vous revenir un peu plus tard sur des aspects plus précis à la question qui nous est lancée ce matin. Comment sortir gagnant de la situation économique actuelle? Au départ, je crois que la première question que nous devons nous poser est la suivante : comment l industrie de la construction se positionne-t-elle au plan économique? Est-elle oui ou non touchée par la récession? 2

3 Tous les indicateurs sont là pour le confirmer : globalement, la construction ne semble pas trop égratignée par les effets de la crise financière, ni par la récession. À l exception de la construction industrielle, elle profite d un contexte qui la dessert favorablement. Cette situation enviable, elle le doit en grande partie aux 43 milliards de dollars consentis, sur une période de cinq ans, en investissements publics pour la construction et la rénovation des infrastructures et du réseau routier. Cet engagement d investissement dans l économie québécoise a été pris, bien avant que ne débute la récession. Si certains disent que cette décision est en grande partie imputable à l effondrement du viaduc de la Concorde, je salue la vision du gouvernement qui a permis à l économie québécoise de traverser la crise avec moins de difficultés que d autres provinces. Depuis toujours, l industrie de la construction est un secteur particulièrement marqué par les cycles économiques. C est d ailleurs l un des facteurs qui l ont conduite à se structurer de manière à ce qu elle soit moins vulnérable aux aléas de l économie, avec la création de programmes pouvant lui servir de leviers. Prenons l exemple de ses programmes en avantages sociaux. Ils offrent un filet social aux travailleurs et travailleuses durant la vie active, mais aussi à la retraite. De plus, ils contribuent à attirer et à retenir une main-d œuvre de talent. Pensons également au modèle de formation et de perfectionnement de la main-d œuvre qu elle a mis en place depuis plus de 20 ans. Il favorise l employabilité des travailleurs et travailleuses qui s en tirent mieux quand la conjoncture est difficile, développe leur capacité à s adapter aux changements du marché et augmente leur capacité à trouver des emplois durables. Pour les entreprises, cela ajoute considérablement à leur compétitivité. Quand l économie va moins bien, cet atout est précieux. 3

4 Ce modèle, qui s appuie sur la planification de ses besoins de main-d œuvre, a aussi permis à l industrie de répondre à la croissance importante de son activité et à la forte demande de maind œuvre entre 2002 et 2008, avec l entrée de à nouveaux travailleurs annuellement. Une crise économique, ce n est facile pour personne. Cependant, si elle contraint à des changements et à des remises en question dans les façons de faire et dans les pratiques, elle est aussi une occasion de servir de tremplin pour innover et faire mieux. Elle peut se traduire en opportunité. Nous aurons l occasion d entendre nos conférenciers nous en donner des exemples. Tout comme moi, vous avez été témoins des premiers signes de cette crise économique à l échelle mondiale. Les mésaventures financières, aux États-Unis, ont été l élément déclencheur qui, dès la fin de 2008, a commencé à secouer les marchés. M. Leitao aura l occasion de nous en parler plus en détail. Nous avons tous, à divers niveaux, été touchés. Les entreprises ont sans doute connu des variations significatives à leurs chiffres d affaires. La caisse de retraite des travailleurs a subi l an dernier une baisse de son actif de près de 17 %, soit près de 2 milliards de dollars. Même si la situation semble vouloir se redresser, il y a des conséquences à des pertes aussi importantes. Cette crise financière a remis à l'ordre du jour le rôle indispensable des pouvoirs publics. Ils permettent de stabiliser la situation par l entremise de l'assurance emploi, des programmes de dépenses publiques, de la réglementation des marchés financiers, tout comme des réglementations en général. Sur le plan économique, tous les spécialistes s entendent pour dire que le Québec se tire fort bien d affaire, malgré la récession. Alors que certains secteurs économiques sont davantage éprouvés et doivent faire preuve de créativité pour redresser leur situation, dans l ensemble, la construction s en tire sans trop de mal. 4

5 Avec 41 milliards de dollars en investissements dans l ensemble du Québec l an dernier, elle maintient une vigueur soutenue de son activité qui semble vouloir persister au cours des prochaines années. Voyons ce qui se passe maintenant dans chacun des secteurs de l industrie. Commençons par le secteur résidentiel. La CCQ a enregistré une diminution du volume de travail depuis le début de 2009 dans ce secteur. Toutefois, les chiffres des derniers mois laissent croire que cette baisse est terminée. Les mises en chantier devraient se situer entre et cette année, comparativement à l an dernier. Ce n'est pas si mal compte tenu du contexte que l on connaît. Les consommateurs achètent, et avec les programmes gouvernementaux de crédits d impôt cette année, ils rénovent également. Les nouveaux scénarios démographiques dévoilés récemment par l'institut de la statistique du Québec améliorent sensiblement les perspectives de ce secteur à moyen terme. Avec la création de quelque ménages annuellement pour les prochaines années, et si la relance économique se confirme, il se peut même que la construction résidentielle prenne bientôt un nouvel envol. De façon plus particulière, ce secteur est en pleine transition. Les exigences du marché dans les types d habitations recherchés ont changé. De plus, les consommateurs québécois veulent des produits de qualité, à juste prix. Ils portent un intérêt de plus en plus marqué pour des lieux de vie écoénergétiques, plus conviviaux et moins nuisibles à l environnement. Ce phénomène «vert» n est pas exclusif au secteur résidentiel; il est en émergence dans l ensemble des secteurs. Les nouveaux propriétaires se soucient de plus en plus de leur empreinte 5

6 écologique et de l efficacité énergétique de leurs bâtiments. Cette préoccupation environnementale se retrouve également dans le génie civil et la voirie. J aurai l occasion d y revenir. Pour le secteur du génie civil et de la voirie, l activité va bon train : elle y a augmenté de 20 % au cours du premier semestre, comparativement à celui de l an dernier. Et ce n'est pas fini! Dans ce secteur en pleine effervescence, la principale préoccupation n'est pas de trouver du travail, mais plutôt de disposer des ressources professionnelles et humaines permettant de satisfaire la demande. Même constat du côté institutionnel. Encore ici, les projets ne manquent pas. Même si ses activités ont ralenti, le secteur commercial s'en sort assez bien compte tenu de la conjoncture que l on anticipait bien plus difficile dans ce secteur. Les projets d'édifices à bureaux devraient d ailleurs s'activer à nouveau. Sans parler du commerce de détail qui conserve un bon potentiel. Finalement, le secteur industriel est celui le plus affecté par la récession. Le volume de travail a diminué de 20 % depuis le début de l année. Nombre de projets sont actuellement paralysés, sauf dans le secteur minier. La relance économique annoncée permet d entrevoir de meilleures perspectives, et ce, dès l an prochain. Une grande partie du succès de l économie repose sur la confiance, mais aussi sur l audace et la créativité des entreprises pour lui donner l élan qu il lui faut. Dans son cahier Affaires, la semaine dernière, La Presse indiquait que les PME québécoises semblaient renouer avec l optimisme et exprimaient, en majorité, l intention d investir. Pour les y aider, la construction doit maintenir la confiance et se montrer attrayante auprès des investisseurs, de tous les secteurs. 6

7 Il faut aussi compter sur l audace des entreprises pour innover et investir. Il faut aussi compter sur leur ingéniosité pour intégrer de nouvelles technologies et leur permettre d être plus compétitives sur leur marché. Tout comme nous devons le faire. Bref, grâce principalement aux investissements publics, la crise économique ne s est pas révélée trop dommageable pour l'industrie de la construction. Cependant, peut-on penser que le passé est garant de l avenir? D un point de vue macroéconomique, quelles sont et seront les conséquences du ralentissement économique américain? Au Canada? Au Québec? Comment les entrepreneurs doivent-ils aborder les enjeux auxquels ils sont confrontés? La grisaille économique peut-elle leur offrir des opportunités? Peut-on tirer leçons des expériences du passé? L industrie dispose-t-elle des outils qu il lui faut pour demeurer compétitive et performante? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre au cours des prochaines minutes pour déterminer «comment sortir gagnant de la situation économique actuelle». Merci de votre attention. 7

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