Barrière de corail (0-50m)
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- Arthur St-Jean
- il y a 6 ans
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1 Plage (0m) Habiles chasseurs ou imposants herbivores, les dinosaures régnaient sur la terre ferme alors que leurs cousins, les ptérosaures, hantaient les airs. Sur la plage, les organismes morts avaient peu de chance d être fossilisés. Cependant, les tempêtes et les inondations pouvaient charrier leurs restes jusque dans les lagunes voisines. Des os et des dents de dinosaures, mais aussi des restes végétaux (fougères, prêles, pommes de pin ou fragments de bois), pouvaient y être sédimentés et avoir ainsi une chance de se fossiliser. Les tortues marines, comme aujourd hui, venaient pondre leurs oeufs sur la plage. En traversant les eaux peu profondes des lagunes, elles devenaient des proies faciles pour les crocodiles. Les reptiles volants, dont les ptérosaures, chassaient notamment les poissons des lagunes. Certains d entreeux s y sont probablement noyés, ce qui expliquerait la présence de rares ossements fossiles découverts dans les calcaires jurassiens. Sur la plage par contre, l environnement était propice à la fossilisation d empreintes de pas de dinosaures, dont plusieurs milliers d entre-elles ont été mises au jour notamment à Courtedoux.
2 Lagon (0-20m) Entre le rivage et le récif corallien s étendent les lagunes: des bassins peu profonds tapissés sur le fond de sédiments fins et meubles. Dans les lagunes protégées des courants marins principaux par la barrière de corail, la teneur en sel et la température de l eau pouvaient varier fortement. Ces conditions écologiques «anormales» ne convenaient qu à de rares espèces très spécialisées qui se développaient en masse, faute de concurrence, comme certains gastéropodes de la famille des Turritellidae. Les lagunes ouvertes sur le large offraient des conditions plus stables. La faune y était très diversifiée: huîtres et autres bivalves, gastropodes et oursins cohabitaient. Certains vivaient accrochés sur des coquilles vides, d autres étaient enfouis dans le sédiment.
3 Barrière de corail (0-50m) Aujourd hui, comme au cours des temps géologiques, les récifs de coraux représentent des oasis de vie pour d innombrables espèces animales et végétales. Les récifs de coraux sont parmi les écosystèmes les plus riches et diversifiés du monde vivant. Ces constructions naturelles offrent à leurs habitants un substrat solide pour s y fixer, une nourriture abondante et une multitude d anfranctuosités pour s y cacher. Fragiles, l écosystème récifal requiert des conditions écologiques strictes: eaux chaudes et translucides, salinité normale. La présence de coraux fossiles dans une roche permet de connaître ainsi les conditions environnementales de l époque. Les coraux ont été très abondants durant certaines périodes du Jurassique. Les récifs coralliens sont menacés aujourd hui par la pollution et le tourisme intensif.
4 Mer ouverte (80-100m) Tapis d éponges Dans les profondeurs, là où la lumière et la nourriture se font rares, les éponges formaient d épais «gazons». Les éponges présentent une structure anatomique très simple parmi les plus primitives du règne animal. On les trouve aujourd hui dans tous les océans. Comme aujourd hui, les éponges se nourrissaient de minuscules particules de nourriture présentes dans l eau de mer. Les colonies d éponges s installaient souvent sur les restes solides d animaux morts. La plupart des espèces étaient formées de tissus mous comme les éponges de bain actuelles et ne laissaient ainsi aucun reste fossile. Cependant, certaines espèces possédaient de petites aiguilles de silice ou de calcaire, appelées spicules, qui formaient un «squelette» très fin capable de se fossiliser.
5 Mer ouverte (80m) Cimetière à ammonites Les fonds marins étaient souvent balayés par des tempêtes. Le sédiment ne s y accumulait que très lentement. C est pourquoi certaines couches forment aujourd hui des niveaux très condensés en fossiles et donc fortement appréciés des paléontologues. Les coquilles d ammonites, animaux de la classe des céphalopodes qui comprend aujourd hui les pieuvres et les calmars notamment pouvaient parfois tapisser le fond de la mer. Ces restes offraient un support solide aux animaux qui vivaient fixés, comme les huîtres et d autres coquillages. De plus, les ammonites sont des fossiles «marqueurs de temps», véritables horloges géologiques. Elle doivent cette appellation à leur grande répartition, leur grand nombre et leur rapide évolution. L étude de la succession des couches dans le temps au moyen des fossiles s appelle la biostratigraphie. Avec leur long cou leurs quatre nageoires et leurs mâchoires terrifiantes, les plésiosaures étaient des prédateurs redoutables. Cet animal a sans doute inspiré la légende du monstre du Loch Ness en Ecosse. Certains imaginent en effet qu il s agirait d un survivant.
6 Mer ouverte (10m) Haut-fond Dans certaines zones des mers jurassiques, proches des récifs de coraux, l eau était peu profonde et très agitée. Dans ces endroits, le fond marin pouvait être tapissé d innombrables fragments de «squelettes» calcaires d animaux tels que les échinodermes (oursins, étoiles de mer, lys de mer). De véritables dunes sous-marines étaient aussi formées par le jeu des courants. Les crinoïdes ou lys de mer ressemblaient à des plantes, mais ce sont en fait des animaux, proches des oursins, qui capturent leur nourriture dans l eau à l aide de leurs tentacules (bras pennés). Dans les mers jurassiques, les lys de mer étaient fréquents et formaient parfois de véritables colonies. Certains spécimens mesuraient jusqu à vingt mètres de long. De nos jours, ces animaux sont plus petits et discrets et vivent exclusivement dans les grands fonds.
7 Mer ouverte (150m) Bassin Sous la surface, la vie foisonnait dans une eau riche en nutriments et inondée de lumière alors que le fond de la mer était toxique et exempt de toute forme de vie. Dans les profondeurs (plus de 100 m), l eau était très peu brassée. Une boue organique s accumulait sur le fond formant un sédiment dépourvu d oxygène et riche en gaz toxiques. Ces conditions extrêmes excluaient toute forme de vie. C est pourquoi certains bivalves et gastropodes vivant normalement sur le fond de la mer y étaient totalement absents. Mais dans les couches d eau supérieures, la vie était bien présente et animée par des bancs de poissons, des ammonites, des crocodiles et des ichtyosaures en quête de nourriture.
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