«Le Groupe CREDIT LYONNAIS exercices 1987 à 1993»

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1 COUR DES COMPTES Rapport public particulier «Le Groupe CREDIT LYONNAIS exercices 1987 à 1993» Octobre 1995

2 INTRODUCTION PREMIERE PARTIE : - DES RESULTATS PROFONDEMENT DEGRADES I. - Des résultats nets qui contrastent avec ceux des concurrents du Crédit Lyonnais II. - Des pertes dont les origines sont anciennes A. - Une rentabilité technique insuffisante, le produit net bancaire B. - Une rentabilité courante insuffisante, le revenu brut d'exploitation C. - Les provisions D. - Les opérations exceptionnelles DEUXIEME PARTIE. - LES CAUSES DES PERTES DU CREDIT LYONNAIS I. - La formulation de la stratégie de croissance II. - La mise en oeuvre de la stratégie de croissance A. - Une expansion du Crédit Lyonnais supérieure à celle de ses grands concurrents B. - Une croissance qui se concentre sur l'étranger et sur les filiales françaises III. - Le défaut de cohérence entre la stratégie de croissance et les données fondamentales de la période sous revue A. - L'objectif d'accroissement de la rentabilité B. - Antinomie entre la politique de vive croissance et les fonds propres disponibles C. - Insuffisance des moyens de contrôle interne du groupe Crédit Lyonnais TROISIEME PARTIE. - LES PRINCIPAUX FOYERS DE PERTES I. - Le réseau européen II. - Le financement du cinéma et du para-cinéma III. - Le partenariat banque-industrie IV. - L'immobilier CONCLUSION. - LA PREVENTION DES DEFAILLANCES Annexe I. - Méthode utilisée pour les comparaisons entre le Crédit Lyonnais et ses grands concurrents Annexe II. - Crédit Lyonnais : chronologie résumée REPONSES

3 AVANT-PROPOS Le présent rapport est le premier rapport public particulier que la Cour consacre à une entreprise publique. Afin d'en faciliter la compréhension, la Cour croit utile de rappeler les traits fondamentaux de la procédure qu'elle suit, qui découlent du caractère même de l'institution et du rôle qui lui est dévolu par la loi. 1. La Cour est une institution de contrôle à statut juridictionnel, et non un organe de tutelle. Sa compétence s'étend notamment des services de l'etat aux établissements publics nationaux et aux entreprises publiques, dans des conditions déterminées par la loi. Sa fonction est de contrôler les comptes qui lui sont rendus et d'examiner les conditions dans lesquelles les organismes contrôlés assument leur mission et de relever les défaillances ou dysfonctionnements constatés. C'est aux organismes contrôlés de prendre les décisions destinées à remédier aux anomalies relevées, et non à la Cour, qui n'a pas à se substituer à leurs responsables ni aux administrations de tutelle. Ainsi, par exemple, ce n'est pas à elle de déterminer, dans le cas particulier d'une banque, le montant des provisions nécessaires. Lorsque la Cour relève dans ce domaine une défaillance, ou suggère le sens d'une rectification, c'est seulement pour mettre en évidence un dysfonctionnement, dont la constatation constitue en soi une critique. La Cour ne dispose, au surplus, d'aucun pouvoir d'injonction à l'égard des dirigeants de l'entreprise, ni à l'égard de sa tutelle représentée dans le cas d'une banque publique par la direction du Trésor, qui assure également la représentation de l'etat actionnaire. 2. Le contrôle de la Cour s'exerce sur des comptes arrêtés : il intervient donc nécessairement a posteriori, ce qui permet au demeurant d'appuyer les conclusions sur des faits vérifiés et des documents incontestables. Le fait que, lors de ses contrôles, la Cour s'informe également sur les opérations postérieures à la date du dernier compte arrêté ne retire rien au caractère a posteriori de sa vérification. En revanche, la Commission bancaire est chargée en continu de contrôler le respect par les établissements de crédit des dispositions législatives et réglementaires qui leur sont applicables et de sanctionner les manquements constatés, ainsi que de veiller à la qualité de leur situation financière. 3. Les communications de la Cour, et tout particulièrement celles qui sont destinées à la publication, sont établies après que les personnes ou organismes intéressés ont pu lui apporter, de la manière la plus large, leurs justifications ou leurs observations. Cette procédure contradictoire implique des délais (cinq mois dans le cas du présent rapport de synthèse), mais elle est garante de l'objectivité des travaux de la juridiction et des droits légitimes de ceux que la Cour met en cause. Ainsi lorsqu'elle effectue un contrôle sur une entreprise publique, la Cour adresse le relevé de ses constatations provisoires, qui n'est qu'un document d'instruction, aux dirigeants intéressés et aux autorités de tutelle, de manière à garantir l'exactitude de ses constatations et afin de recueillir leurs observations. Ces observations sont formulées auprès d'elle par écrit, sans que rien ne limite leur nombre ou leur ampleur. Elles sont ensuite complétées le plus souvent par des auditions, permettant de commenter verbalement les observations écrites déjà déposées ou de les compléter. Là encore, le temps de parole de chacun n'est pas limité.

4 A la suite de ces observations, la Cour établit le texte définitif de ses constatations et de ses appréciations, qui peuvent différer du document d'instruction, précisément pour tenir compte des réponses suscitées par les constatations provisoires. La communication ainsi arrêtée collégialement et qui clôture la procédure d'instruction est le document final qui, seul, engage la Cour. Ces différentes phases de la procédure ont été intégralement respectées dans le cas du contrôle du Crédit Lyonnais et de ses filiales, depuis les premiers rapports d'instruction jusqu'au présent rapport public.

5 INTRODUCTION La loi donne mission à la Cour des comptes de vérifier les comptes et la gestion des entreprises publiques. C'est à ce titre qu'elle a procédé au contrôle du groupe Crédit Lyonnais. Après avoir en 1987 examiné les comptes du Crédit Lyonnais jusqu'au 31 décembre 1986, la Cour a entrepris en novembre 1991 un nouveau cycle de vérifications sur le groupe Crédit Lyonnais, dans le cadre d'une enquête sur le financement des professionnels de l'immobilier par les banques du secteur public 1. A cette occasion, au sein du groupe Crédit Lyonnais, elle a examiné ces financements immobiliers tant à la maison mère que dans les principales filiales concernées : la Société de banque occidentale (SDBO), Francim, Soflim, Slipar et Altus Finance. La Cour a simultanément étudié l'évolution des fonds propres du groupe et les opérations sur crédits d'impôt fictifs de la Banque internationale de gestion de trésorerie (BIGT) et de la SDBO. Ces vérifications, terminées au cours de l'année 1992, ont alerté la Cour sur certaines méthodes de travail anormales du groupe, ce qui l'a conduite à étendre ses contrôles en 1993 : vérification des comptes de la SDBO et de la BIGT, examen global des comptes de la maison mère, de son organisation comptable, de ses systèmes d'information et de compte rendu, du réseau France du Crédit Lyonnais, de grands dossiers d'engagement. En 1994 les contrôles ont été élargis à la phase préparatoire à la constitution de la structure de " cantonnement " (Omnium immobilier de gestion : OIG), aux opérations à l'étranger et notamment à celles de la filiale hollandaise, le Crédit Lyonnais Bank Nederland (CLBN), au regroupement de quatre filiales, dont International Bankers SA (IB SA), dans la banque Colbert, aux comptes et opérations d'altus Finance autres que dans le secteur immobilier. Enfin les vérifications effectuées en 1992 et 1993 ont été reprises pour être actualisées et prolongées afin d'englober pour chacune d'elles l'exercice L'ensemble des constatations provisoires de la Cour ont été portées au fur et à mesure à la connaissance des diverses sociétés du groupe concernées et des autorités de tutelle, ministère de l'économie et des finances (direction du Trésor) et Commission bancaire, en vue de recueillir leurs observations et de leur permettre d'agir le cas échéant, avant de faire l'objet de constatations définitives, portées notamment à la connaissance du Parlement. La Cour a en outre prêté son concours à la commission d'enquête parlementaire sur le Crédit Lyonnais. Enfin, certains faits relevés ont été transmis au Garde des sceaux comme susceptibles de constituer des infractions pénales. Au vu des réponses reçues à ses constatations et des auditions des dirigeants des entreprises et personnes concernées, dont les dernières ont eu lieu en mai 1995, la Cour a arrêté le présent rapport de synthèse sur le groupe Crédit Lyonnais, pour les exercices 1987 à 1993 inclus, dont l'objet principal est d'exposer les causes de la détérioration des comptes du groupe Crédit Lyonnais, causes qui ont trouvé leur origine principale dans la stratégie et les méthodes suivies jusque dans les derniers mois de l'année Postérieurement à cette date, le nouveau président du Crédit Lyonnais a changé profondément la stratégie et les méthodes du groupe, et deux plans de redressement ont été mis en place avec le concours de l'etat actionnaire, en 1994 puis en 1995, dont le second fait état d'une aggravation de la situation de l'établissement au cours de l'année Cette aggravation a conduit la Cour à décider des contrôles complémentaires, notamment sur la société de cantonnement (OIG), dont certains sont déjà commencés à la date du présent rapport. 1) Ces travaux ont donné lieu à une insertion au rapport public de la Cour des comptes de 1993.

6 Sans attendre le résultat de ces nouveaux contrôles, la Cour a décidé de porter à la connaissance du public ses premières conclusions sur le groupe Crédit Lyonnais. Tel est en conséquence l'objet de la présente publication, qui expose successivement : - les résultats profondément dégradés du groupe ; - les causes des pertes ; - les principaux foyers de pertes. En prenant connaissance des critiques sévères que la Cour est conduite à émettre sur la gestion du groupe, le lecteur gardera en mémoire que les rapports de la Cour, par nature, contiennent plus de critiques que de compliments. Le présent rapport n'échappe pas à cette règle, même si, dans le cas du Crédit Lyonnais, la Cour n'a pas relevé que des aspects négatifs. Elle a ainsi constaté qu'il n'y avait pas eu au Crédit Lyonnais que des opérations financières perdantes telles que celles évoquées dans le rapport. De même a-t-elle noté la compétence et la motivation des personnels ainsi que la pertinence du vaste effort de réorganisation commerciale selon une segmentation par marché entreprise à la fin des années 1980, qui donnent à la banque une base solide en France même. Aussi, face au diagnostic sévère que porte la Cour, convient-il de distinguer, d'une part, le comportement des responsables et, d'autre part, l'entreprise elle-même qui, pour l'essentiel, a gardé sa valeur malgré les épreuves subies et qui, pour tout dire, était digne de dirigeants mieux inspirés.

7 Première partie : Des résultats profondément dégradés.

8 Les pertes du Crédit Lyonnais ont atteint, en 1993, 6,37 milliards après qu'ont été transférés à l'omnium immobilier de gestion (OIG) 42,7 milliards de francs de créances "sensibles ou compromises". Cette opération a permis au Crédit Lyonnais d'éviter de constituer 14,4 milliards de provisions et de supporter 4 milliards de frais de portage 2 en 1994 et 1995, qui auraient augmenté sa perte de 1993 d'autant (voir p.?? ci-dessous). Sans cette opération, le résultat réel de 1993 aurait été une perte de 20,8 milliards de francs, et même de 24,8 milliards en tenant compte des frais de portage ci-dessus. A la fin de 1993 le groupe a changé radicalement de stratégie, l'orientation définie par le nouveau président consistant à apurer le plus rapidement et le plus complètement possible les pertes du passé, ce qui conduisait à revoir à la baisse la valeur de certains actifs appelés à être cédés et à accélérer l'effort de provisionnement concernant ces actifs, qui, du fait de leur mise en vente, devaient être évalués en valeur de marché et non plus selon une valeur à moyen terme, ces deux facteurs ayant pour conséquence mécanique de faire enregistrer dans les comptes de 1993 un montant de pertes plus élevé que celui qu'aurait entraîné la poursuite de la stratégie antérieure. Il n'en reste pas moins que, même sans ce facteur d'accélération dans l'enregistrement des résultats, les comptes du Crédit Lyonnais en 1993 ne pouvaient que traduire des pertes élevées. Il n'est pas contesté, notamment par les responsables précédemment en fonction, que le Crédit Lyonnais ne pouvait pas assurer son avenir en 1993 sans le concours de ses actionnaires : l'etat, Thomson-CSF et la Caisse des dépôts et consignations. L'analyse des pertes du Crédit Lyonnais conduit à une constatation centrale : Ces pertes résultent d'une stratégie de croissance accélérée du Crédit Lyonnais, très différente de celle de ses principaux concurrents, que l'établissement a été le seul à mener parmi les grands établissements de la place de Paris, sans en avoir ou en prendre les moyens, et qui comportait des risques de pertes particulièrement élevés. On peut certes comprendre qu'une grande banque publique adopte, dans une conjoncture difficile, une stratégie d'expansion et de soutien actif à l'économie qui, au-delà du souci de valorisation et de rendement immédiat du capital investi dans la banque, mais sans perdre pour autant de vue ce souci, réponde à un objectif économique prioritaire de l'etat actionnaire, justifiant le caractère public de l'établissement. Mais en raison des risques élevés d'une telle stratégie il aurait été indispensable pour la banque de disposer d'une assise financière en provisions et en fonds propres suffisante pour y faire face 3 et de faire preuve d'un discernement renforcé dans la prise des risques et d'une réelle rigueur dans leur gestion. La Cour a constaté qu'aucune de ces deux conditions n'avait été remplie dans la période sous revue et qu'en outre dans de très nombreux cas les risques élevés pris par l'établissement ne répondaient aucunement à un objectif de soutien à l'économie, mais relevaient d'initiatives à caractère spéculatif ou d'imprudences caractérisées. 2) Manque à gagner par rapport à ce que rapportent les autres emplois de la banque. 3) Voir à ce propos les pages du présent rapport relatives aux fonds propres. On notera que cette nécessité était reconnue par les dirigeants du Crédit Lyonnais, qui avaient fait de l'accroissement des fonds propres un des objectifs de l'entreprise.

9 Le caractère dangereux de la stratégie suivie par le groupe est exposé plus en détail dans la partie II du présent rapport, mais il est utile, pour la bonne compréhension des chiffres qui vont suivre, d'en résumer ici les principales caractéristiques : - la structure financière du Crédit Lyonnais était plus fragile que celle de ses deux grands concurrents, la Société générale et la Banque nationale de Paris, avant le début de la période sous revue, situation que la Cour avait d'ailleurs signalée en 1987 : rentabilité moindre, insuffisance de fonds propres. Cela s'était traduit notamment par un abaissement de la notation du groupe par l'agence de notation Moody's en En outre, il ne disposait pas non plus de provisions proportionnellement aussi fortes que ses deux grands concurrents ; - les dirigeants du Crédit Lyonnais savaient que les modifications de l'environnement national et international, annoncées et, pour certaines, programmées, conduisaient à bref délai à un durcissement des conditions de concurrence et à une baisse de rentabilité de l'activité bancaire ; - malgré ces facteurs défavorables, les dirigeants du Crédit Lyonnais ont annoncé publiquement que le groupe allait augmenter ses résultats nets pour des montants et selon un calendrier annoncé d'avance, tout en lançant ce groupe, seul de toute la place financière, dans une stratégie de croissance accélérée, interne et externe, qui comportait par nature des risques de pertes plus élevés que la moyenne. Une telle situation exigeait donc une surveillance renforcée des risques ; - corrélativement, les dirigeants du Crédit Lyonnais n'ont pas mis en place les moyens de contrôle interne et d'organisation indispensables pour parer aux risques plus élevés qu'ils lui faisaient courir ; - dès lors il était prévisible que l'absence de précautions adaptées, face à une stratégie plus dangereuse que la moyenne, contenait en germe des risques de pertes élevés qui auraient dû appeler l'attention des autorités de surveillance compétentes. Les graphiques suivants établissent rétrospectivement le bien-fondé de cette analyse. I. - DES RESULTATS NETS QUI CONTRASTENT AVEC CEUX DES CONCURRENTS DU CREDIT LYONNAIS Lorsque l'on compare les résultats nets du groupe Crédit Lyonnais (comptes consolidés) au cours de la période sous revue avec ceux de ses principaux concurrents qui lui sont le plus comparables (Société générale et Banque nationale de Paris) 4 on constate la différence des évolutions illustrée par le graphique n 1 ci-après. 4) Sur la méthodologie suivie pour les comparaisons du Crédit Lyonnais avec ses grands concurrents, voir annexe 1.

10 1. Résultats nets Ce graphique montre une relative stabilité des résultats des grands concurrents du Crédit Lyonnais au cours de la période. Pour le Crédit Lyonnais, au contraire, après une année 1988 où le résultat était proportionnellement inférieur à celui de ses deux grands concurrents, les résultats nets ont augmenté de manière accélérée en 1989 et 1990, faisant plus que doubler en deux ans, dépassant proportionnellement ceux de ses grands concurrents et atteignant un sommet de 4,5 milliards de francs, à un moment où, au contraire, les résultats de ses deux grands concurrents fléchissaient. Ensuite, c'est l'évolution inverse qui se dessine : le résultat net du Crédit Lyonnais diminue en 1991 alors que celui de ses concurrents se redresse, s'effondre en 1992 alors que celui de ses concurrents diminue légèrement, et devient une perte réelle de près de 25 milliards en 1993, alors que ses grands concurrents restent bénéficiaires. II. - DES PERTES DONT LES ORIGINES SONT ANCIENNES Les pertes du Crédit Lyonnais en 1992 et 1993 ne sont pas survenues subitement et de manière inattendue. La rentabilité de l'établissement était insuffisante antérieurement à la période sous revue, ainsi que la Cour l'avait déjà souligné dans son rapport définitif sur les comptes 1983 à Les effets de cette situation se sont trouvés aggravés et multipliés du fait de la stratégie mise en oeuvre durant cette période et de la manière dont elle a été appliquée. En outre, la conjoncture défavorable à partir de 1991 a été un facteur aggravant, mais si ce facteur a joué un rôle plus important chez le Crédit Lyonnais que chez ses concurrents, c'est parce que sa stratégie le mettait en position plus vulnérable qu'eux. Compte tenu de l'insuffisante rentabilité initiale du Crédit Lyonnais, les chiffres apparaissant dans ses comptes dès les premières années de la période sous contrôle traduisaient une situation délicate porteuse d'évolutions dangereuses qui se sont effectivement produites, faute d'avoir été perçues et corrigées en temps utile. L'analyse de ces évolutions défavorables et de leurs conséquences fait l'objet des graphiques 2 à 5 qui vont suivre.

11 A. - UNE RENTABILITE TECHNIQUE INSUFFISANTE LE PRODUIT NET BANCAIRE (PNB) Le produit net bancaire est la différence entre : - d'une part l'ensemble des recettes courantes de la banque, c'est- à-dire pour l'essentiel les intérêts qu'elle perçoit sur les prêts à ses clients, et les commissions qu'elle encaisse sur les divers services qu'elle rend à sa clientèle ; - et, d'autre part le coût payé par la banque pour acquérir ses ressources : ces ressources, figurant au passif du bilan, sont pour l'essentiel des fonds empruntés par la banque, qu'elle reprête à ses propres clients. Les dépôts et autres ressources émanant de la clientèle ne suffisent pas à fournir les recettes à cette fin. La banque doit, en plus, emprunter sur les marchés de l'argent. En outre les dépôts à vue non rémunérés ne représentent plus qu'un tiers des dépôts de la clientèle. Le coût payé par la banque pour acquérir ses ressources représente pour l'essentiel les intérêts qu'elle paie sur l'ensemble des ressources autres qu'à vue. Le PNB traduit donc la rentabilité technique élémentaire des opérations de la banque, avant prise en compte des frais généraux et des pertes résultant de défaillances des clients (constitution de provisions, utilisation de ces provisions). Il s'analyse comme étant le "surplus" financier brut que produisent l'ensemble des moyens financiers dont dispose la banque, et qui sont reflétés par le passif de son bilan. Le PNB ne mesure pas la production d'affaires nouvelles, contrairement à une idée parfois émise, mais le flux net produit par l'ensemble des affaires anciennes et nouvelles. Il mesure ainsi la plus ou moins grande efficacité technique des activités de la banque concernée Produit net bancaire

12 Le graphique 2 montre tout d'abord que dès le début de la période sous contrôle la rentabilité technique du Crédit Lyonnais était inférieure à celle de ses grands concurrents, constat qui avait d'ailleurs été fait par la Cour lors de ses contrôles sur la période antérieure. Le graphique montre en second lieu qu'après une "amélioration relative" en 1990, due uniquement aux effets négatifs d'une grève de longue durée à la BNP, qui a dégradé de manière exceptionnelle les résultats de l'échantillon comparatif, la rentabilité technique du Crédit Lyonnais a continué de chuter, en raison principalement de la montée des actifs non productifs, ou faiblement productifs, inscrits à son bilan, alors que ses grands concurrents ont opéré un redressement de leur rentabilité en fin de période. Encore le graphique ne reflète-t-il qu'incomplètement la baisse du PNB du Crédit Lyonnais en 1992 et 1993, années au cours desquelles ont été enregistrés dans le PNB des montants élevés de plus-values exceptionnelles sur titres de placement ainsi que d'immobilisations financières, auxquelles n'ont pas eu recours les grands concurrents du Crédit Lyonnais. Sans l'apport de cet élément exceptionnel, les chiffres de PNB du Crédit Lyonnais auraient dû être diminués de plus de 10 p. 100 au cours de chacune de ces deux années, cela traduisant une perte supplémentaire de rentabilité de l'établissement par rapport à ses grands concurrents en fin de période. La faiblesse ancienne et persistante du PNB du Crédit Lyonnais faisait contraste avec les résultats nets en forte augmentation affichés par l'établissement à partir de Ces résultats ne provenaient pas des activités normales de l'établissement 5. Ils constituaient de ce fait un motif d'interrogation sur la véritable situation de l'établissement. B. - UNE RENTABILITE COURANTE INSUFFISANTE LE REVENU BRUT D'EXPLOITATION (RBE) Le revenu brut d'exploitation (RBE). Le revenu brut d'exploitation (RBE) est formé par le PNB, diminué des frais généraux. C'est l'indicateur le plus représentatif de la rentabilité de base d'un établissement bancaire, de sa capacité à dégager régulièrement des résultats courants, avant prise en compte notamment des provisionnements. 5) Voir page 17, provisions.

13 3. - Revenu brut d'exploitation (en pourcentage des opérations interbancaires) 6 Le graphique 3 confirme le manque de rentabilité du Crédit Lyonnais, par rapport à ses grands concurrents en début de période, et l'aggravation de la situation en fin de période. Ce retard du Crédit Lyonnais en matière d'importance du RBE représentait en 1993 pour l'établissement un manque à gagner annuel de l'ordre de 6 milliards de francs. Dans cette insuffisance de performance du Crédit Lyonnais on relèvera le rôle de l'alourdissement des frais généraux, dont le poids relatif a augmenté au cours de la période sous contrôle, malgré deux plans d'allégement au niveau du siège, alors qu'il diminuait chez ses grands concurrents. Les frais généraux du Crédit Lyonnais sont passés de 2,018 p. 100 à 2,023 p. 100 du total du bilan entre 1987 et 1993, tandis qu'ils régressaient de 2,23 p. 100 du bilan en 1987 à 1,89 p. 100 en 1993 chez ses grands concurrents. Si l'on rapproche du PNB les frais généraux, ratio dit "coefficient d'exploitation", la conclusion est la même : le coefficient d'exploitation du Crédit Lyonnais s'est alourdi de 8,1 points, passant de 67,3 p. 100 à 75,4 p. 100 au cours de cette période, cependant que pour ses deux grands concurrents il est resté presque stable, passant de 68,7 p. 100 à 69,5 p Le Crédit Lyonnais, qui était mieux placé que ses concurrents en termes de frais généraux en 1987 est à présent moins bien placé qu'eux. Cette évolution défavorable a été due principalement aux filiales étrangères, qui ont représenté une part croissante de l'activité de l'établissement, et dont les frais généraux étaient plus élevés que ceux de la maison mère. 6) On entend par opérations interbancaires les prêts que se font les uns aux autres les établissements bancaires, qui ont pour but principal de répondre à des situations de pure trésorerie. Ils ont été éliminés du présent graphique en raison du fait que leurs évolutions ne traduisent pas une modification de l'activité des établissements.

14 Ce graphique confirme que la rentabilité courante du Crédit Lyonnais, après imputation des frais généraux, inférieure à celle de ses grands concurrents ne pouvait pas permettre de dégager les résultats nets élevés et croissants qu'il a affichés au début de la période sous contrôle, et qui ont fini par dépasser ceux de ses grands concurrents. C. - LES PROVISIONS Provisions : on entend par provisions les sommes que l'établissement inscrit dans ses comptes en les prélevant sur ses résultats courants ou ses fonds propres pour faire face à des pertes probables, par exemple la défaillance d'un emprunteur, mais dont le coût définitif ne peut être connu avec exactitude, par exemple parce qu'il est possible que l'emprunteur défaillant revienne à meilleure fortune, ou encore parce que les gages qu'il a donnés au banquier tels qu'une hypothèque ou une caution, sont susceptibles d'être mis effectivement en jeu. Pour cette raison, le calcul des provisions repose pour partie sur des éléments subjectifs. Les règles prudentielles recommandent de "provisionner" les risques de manière suffisante pour couvrir toute la perte définitive le jour où elle se manifestera, compte tenu des informations dont on dispose au jour de l'arrêté des comptes. Les graphiques 4 A et 4 B montrent qu'en début de période le Crédit Lyonnais a davantage que ses grands concurrents "tiré vers le bas" ses provisions, économisant sur ses dotations annuelles nettes aux provisions, de manière à pouvoir dégager des résultats nets. 4 A. - Crédit Lyonnais : total des provisions rapporté au total du bilan diminué des opérations interbancaires

15 4 B. - Crédit Lyonnais, crédits à la clientèle Le graphique 4 C montre que les dotations annuelles nettes de la banque aux provisions d'exploitation ont été pratiquement stables en valeur absolue en 1988 et 1989, malgré le développement des encours (graphique 4 D) et l'aggravation de la conjoncture. Elles n'ont augmenté qu'à partir de 1991, lorsque la dégradation de la qualité des risques s'est manifestée de manière visible par l'apparition de sinistres de grande ampleur. 4 C. - Dotations nettes annuelles aux provisions d'exploitation

16 4 D. - Crédit Lyonnais, évolution du bilan et des provisions Les graphiques 4 A et 4 B montrent également que, dès le début de période, les encours du Crédit Lyonnais étaient moins couverts que ceux de ses grands concurrents par des provisions, la différence représentant un montant d'environ 6 milliards de francs, alors même que le groupe était proportionnellement plus engagé que l'échantillon comparatif sur les "risques pays". Cette faiblesse de l'établissement en matière de provisions avait d'ailleurs été notée par une étude d'une grande banque conseil de la place, faite à la demande de la Caisse des Dépôts et Consignations. Les graphiques montrent également que l'écart avec les grands concurrents du Crédit Lyonnais n'a cessé d'augmenter jusqu'en 1990, la différence par rapport à leurs taux de provisionnement représentant à cette date un montant d'environ 15 milliards. Le fait que, dans le même temps, le Crédit Lyonnais affichait des résultats nets croissants constituait l'indication d'un comportement dangereux pour l'établissement, d'autant que, simultanément, le Crédit Lyonnais disposait proportionnellement de moins de fonds propres que ses grands concurrents, situation que la Cour, dans son rapport définitif sur les comptes 1983 à 1986, avait déjà relevée. En 1987 ses fonds propres et assimilés représentaient 2,85 p. 100 du total de son bilan, contre 3,20 p. 100 pour ses grands concurrents, ce qui, toutes choses égales par ailleurs, représentait une différence de l'ordre de 3 milliards de francs. Il était donc dangereux pour l'établissement de puiser dans ses réserves financières, déjà plus faibles que celles de ses grands concurrents, pour accroître des résultats nets que sa rentabilité courante ne lui permettait pas d'obtenir, en augmentant ainsi la fragilité financière de l'établissement. L'évolution défavorable ci-dessus était d'autant plus significative que l'établissement avait affiché publiquement et commencé de mettre en oeuvre une stratégie de croissance rapide qui nécessitait au contraire un renforcement de ses moyens financiers, en raison des risques d'une telle stratégie. A partir de 1991, les graphiques 4 A et 4 B montrent que le Crédit Lyonnais a dû remonter vigoureusement son taux de provisionnement, qui, à force d'allégements successifs, était descendu à un niveau extrêmement faible (2,7 p. 100 des crédits à la clientèle, contre 4,87 p. 100 pour ses grands concurrents), pour faire face à la survenance de graves sinistres sur son portefeuille de risques.

17 L'effort ainsi consenti en 1991 puis 1992 n'a cependant pas été suffisant pour remonter les provisions à un niveau satisfaisant. A cet égard le président du Crédit Lyonnais de l'époque a précisé à la Cour (lettre du 3 mai 1995) que les provisions de 1992 avaient été arrêtées "à un niveau tel que le ratio de solvabilité du Crédit Lyonnais soit au moins de 8,20 p. 100, le solde des provisions devant s'étaler sur les exercices 1993 et 1994". Entendu par la Cour le 12 mai 1995, en présence de l'ancien président du Crédit Lyonnais, le secrétaire général de la commission bancaire a indiqué que ces provisions et résultats avaient été établis "en concertation" avec le secrétariat général de cette commission, tout en précisant que les comptes des banques étaient arrêtés sous la seule responsabilité de leurs dirigeants. L'ensemble des évolutions précédemment exposées traduit l'application de la stratégie dangereuse menée par le groupe. Ces évolutions n'ont entraîné aucune réaction ni de la part du Crédit Lyonnais ni de celle des autorités de contrôle, chargées de veiller année après année à la qualité de la situation financière des établissements bancaires, jusqu'à l'automne 1991, moment où la commission bancaire, alertée notamment par la survenance de très gros sinistres, a programmé les premières vérifications sur place, dont les résultats ont été disponibles en octobre D. - LES OPERATIONS EXCEPTIONNELLES Les "opérations exceptionnelles" : Les recettes exceptionnelles sont, pour leur plus grande partie, des réalisations de plusvalues latentes non récurrentes. Les charges exceptionnelles reflètent essentiellement des pertes sur exercices antérieurs, des réalisations de moins-values d'actifs et des amortissements de survaleur d'acquisition de filiales. Les établissements bancaires sont, dans la plupart des cas, maîtres du jeu, pour décider s'ils réalisent ou non des opérations exceptionnelles au cours d'un exercice donné, notamment pour corriger en cas de nécessité les résultats courants Produits exceptionnels

18 Le graphique 5 montre que le Crédit Lyonnais a eu largement recours aux opérations exceptionnelles pour alimenter son compte de résultats, surtout à partir de 1990 et 1991, moment où il n'était plus possible de pousser plus loin l'allégement des taux de provisionnement et où se sont manifestés de graves sinistres notamment chez la filiale néerlandaise, le CLBN, rendant nécessaire la constitution de provisions élevées. Le total des ressources exceptionnelles ainsi dégagées par le Crédit Lyonnais a été de 6,7 milliards au cours des quatre années 1990/1993. Les plus-values dégagées proviennent de cessions d'actifs : titres de participation ou immeubles pour l'essentiel. En face de ces plus-values, on trouve des pertes exceptionnelles sur exercices antérieurs, et, dans des proportions croissantes à partir de 1992, l'amortissement des "survaleurs" constatées sur le prix d'achat des filiales, notamment étrangères, acquises par le Crédit Lyonnais dans le cadre de sa croissance externe. La croissance rapide du solde positif des "opérations exceptionnelles" à partir de 1990 et 1991, contrastant avec leur diminution chez les grands concurrents du Crédit Lyonnais, reflète la volonté de l'établissement de faire face à la montée des sinistres, qu'il ne pouvait plus absorber par d'autres moyens, après avoir allégé ses taux de provisions de la manière qui a été exposée plus haut. Les agences de cotation internationales ne s'y sont pas trompées : depuis 1991, Moody's a abaissé à trois reprises la notation à long terme du Crédit Lyonnais, pour atteindre A1 en février 1994, cette évolution défavorable s'étant d'ailleurs poursuivie ultérieurement. Pour les années 1992 et 1993 le montant des éléments exceptionnels, permettant de faire face à la montée des sinistres, a été en réalité supérieur à celui reflété par le graphique. En 1992, le résultat net du Crédit Lyonnais a enregistré 4 milliards de plus-values exceptionnelles sur "junk bonds" réalisées par Altus Finance en 1992, qui sont classées en comptabilité dans les produits des titres de transaction, et non dans les recettes exceptionnelles. En outre, au cours de ce même exercice, le Crédit Lyonnais a procédé à la réalisation exceptionnelle de plus-values latentes, pour des montants très supérieurs à ceux des années antérieures, sur son portefeuille de titres de placement et d'immobilisations financières, qui, là encore, en vertu des règles comptables, ne sont pas recensées dans les résultats exceptionnels, mais dans les résultats courants sur titres. Un tel classement est justifié par le fait qu'un établissement bancaire dégage normalement chaque année une certaine proportion de plusvalues sur ses titres de placement ou de participation, qui revêtent ainsi un caractère récurrent. Ce dégagement a atteint millions de francs de plus-values contre un niveau moyen annuel de millions par an au cours de la période (année la plus basse : 467 millions en 1989 ; année la plus haute : millions en 1990). Dans le même temps, les grands concurrents du Crédit Lyonnais ne dégageaient que des montants très faibles de plusvalues. Le dégagement supplémentaire et exceptionnel de plus-values par le Crédit Lyonnais en 1992 a ainsi été d'environ 4 milliards à ce titre, en plus des 4 milliards de plus-values sur "junk bonds" déjà signalés. De ce fait, au total, en 1992, les recettes nettes tirées par la banque de ses opérations exceptionnelles ont été plus élevées de 8 milliards que les chiffres traduits par le graphique, lequel ne recense que les "opérations exceptionnelles" stricto sensu, au sens du plan comptable applicable aux banques.

19 En 1993, et pour les mêmes raisons, le Crédit Lyonnais a procédé à nouveau à des dégagements très élevés de plus-values, se montant à millions, sur titres de placements et d'immobilisations financières, soit 4,6 milliards de plus que le niveau moyen antérieur. Là encore, ces chiffres ont été classés dans les recettes courantes par application des règles comptables. En analyse économique, en revanche, ils doivent être considérés comme des recettes exceptionnelles pour leur plus grande partie, s'ajoutant aux chiffres retracés sur le graphique. Le Crédit Lyonnais a été seul à opérer de cette manière : ses grands concurrents, qui disposaient d'une structure financière plus solide, et qui n'ont pas eu à faire face à des sinistres aussi élevés que le Crédit Lyonnais, n'ont réalisé en 1992 et 1993 que des montants modérés de plus-values sur titres de placements et immobilisations financières, montants proportionnellement sept fois moins importants que ceux dégagés par le Crédit Lyonnais, bien qu'ils aient disposé de montants comparables de titres acquis depuis plusieurs années, et susceptibles de receler des plus-values (voir graphique n 13, p. 81). En outre, en 1993, le Crédit Lyonnais, avant que les actifs immobiliers compromis soient sortis du bilan, a procédé à une reprise de 2 milliards sur les provisions, déjà insuffisantes, qui avaient été antérieurement constituées pour tenir compte de la dépréciation des actifs immobiliers compromis sortis du bilan et transférés à une "structure de cantonnement" (Omnium immobilier de gestion : OIG) bénéficiant notamment de la garantie de l'etat. Cette reprise, non justifiée par la valeur des actifs immobiliers transférés, a constitué elle aussi une recette exceptionnelle pour le Crédit Lyonnais. Du fait de ces opérations, en 1992 et 1993, le niveau des opérations exceptionnelles, destinées à faire face à la montée des pertes, a été plus élevé de 14,6 milliards que celui affiché par le graphique. Le graphique ne recense pas non plus l'effet du transfert d'actifs sensibles à l'oig évoqué ci-dessus, accompagné d'une garantie des actionnaires destinée à remplacer la constitution de provisions à due concurrence, qui s'analyse en fait comme un allégement de charges exceptionnel au profit du Crédit Lyonnais, pour 18,4 milliards de francs (14,4 milliards en capital plus 4 milliards en intérêts sur deux ans). On constate ainsi que le Crédit Lyonnais, contrairement à ses grands concurrents, après avoir dans un premier temps puisé dans les réserves contenues dans ses provisions, a continué en utilisant les plus-values latentes immobilières ou mobilières contenues dans ses actifs les plus sains. Ces dernières n'ont plus été suffisantes à la fin de la période sous contrôle pour faire face à la monté des pertes de l'établissement, entraînant la nécessité d'une aide élevée des actionnaires.

20 6. - Crédit Lyonnais, résultat après exclusion des éléments exceptionnels et avant impôt sur les sociétés Ce graphique montre l'importance des résultats exceptionnels au sens large, évoqués cidessus, dans les comptes du Crédit Lyonnais, et permet de mesurer par là même l'ampleur des sinistres auxquels l'établissement a dû faire face au moyen de ces ressources. La courbe en trait simple est celle du résultat net publié. La courbe en trait double retrace les résultats du Crédit Lyonnais, exprimés comme s'il avait eu recours aux facteurs exceptionnels dans une aussi faible proportion que ses concurrents, toutes choses égales par ailleurs 7. Elle montre tout d'abord une plongée rapide et profonde durésultat à partir de 1992, conséquence normale d'une politique de développement accéléré au cours des années antérieures, qui sera analysée plus loin. Elle montre en second lieu la faible rentabilité courante ducrédit Lyonnais au cours de la période sous revue : de 1988 à 1991, dernière année à afficher des résultats nets positifs, les deux tiers du résultat net ont été obtenus par des éléments exceptionnels (indépendamment des allégements de provisions, évoqués plus haut, non retracés sur le graphique). 7) Les chiffres retenus sont ceux avant impôt sur les sociétés, de manière à éviter d'avoir à recalculer rétroactivement l'impôt qui aurait été dû si le Crédit Lyonnais avait eu recours aux résultats exceptionnels dans une proportion comparable à ses concurrents. Un tel calcul aurait créé des risques d'erreurs. La comparaison avant impôt est, en l'espèce, tout autant significative qu'après impôt.

21 Deusième partie : Les causes des pertes du Crédit Lyonnais

22 Les résultats du Crédit Lyonnais au cours de la période sous contrôle trouvent leur origine de manière prédominante dans la stratégie suivie par la banque au cours de cette période et dans la manière dont cette stratégie a été appliquée. Il s'agissait d'une stratégie de vive croissance interne et externe, que l'établissement a été seul à mener parmi tous les grands établissements de la place, que l'etat actionnaire et les autorités de contrôle n'ont pas contestée, pour le succès de laquelle il ne disposait pas des moyens nécessaires, et qui a constitué en outre un facteur d'aggravation de certains choix erronés antérieurs à Certes, la détérioration de la conjoncture au cours des dernières années peut expliquer pour une part notable l'ampleur des pertes : la France a connu à partir du milieu de 1990 une crise économique d'une ampleur et d'une durée exceptionnelles, telles que le pays n'en avait pas connu depuis plus de 50 ans. Mais la crise n'est pas le seul facteur expliquant l'ampleur des pertes du Crédit Lyonnais, comme le montre le fait que ses grands concurrents, confrontés aux mêmes difficultés conjoncturelles, ont pu les surmonter. La différence est venue du fait que, seul parmi les grands établissements de la place financière de Paris, et malgré une conjoncture défavorable à partir de 1991, le Crédit Lyonnais s'est lancé au cours de la période sous contrôle, sans en avoir tous les moyens, dans une stratégie de croissance accélérée dans tous les domaines tout en négligeant les usages prudentiels habituels et les avertissements reçus 8. L'établissement a ainsi accumulé en peu d'années un portefeuille de mauvais risques d'une ampleur très supérieure à la moyenne. Dans le même temps, ainsi qu'il a été exposé ci-avant, le Crédit Lyonnais a puisé de plus en plus largement dans les réserves accumulées antérieurement à la période sous contrôle, de sorte qu'il ne disposait plus, lorsque les mauvais risques se sont concrétisés, des ressources qui lui auraient été indispensables pour y faire face. L'établissement, surchargé en mauvais risques, et vidé de l'essentiel de ses réserves, était progressivement devenu vulnérable au moindre remous, et à plus forte raison à un retournement conjoncturel. Le Crédit Lyonnais a exprimé à plusieurs reprises l'idée qu'il suffisait d'attendre que la crise soit passée pour que l'établissement puisse recueillir les fruits d'une politique volontairement hardie de prise de risques. Les constatations qui précèdent ne permettent pas de conclure que ce pari était inexact, mais seulement que l'établissement n'était plus en mesure de passer une crise sans aide extérieure. Dès lors, recueillir ultérieurement les fruits de l'après-crise espérés, s'ils existaient, devenait problématique. La devise de l'établissement, "le pouvoir de dire oui", adoptée en 1986, résumait ainsi à la fois la stratégie suivie et ses dangers. I. - LA FORMULATION DE LA STRATEGIE DE CROISSANCE Cette stratégie n'a pas été menée par l'établissement dans le secret. Elle a été affichée publiquement et fréquemment, notamment, pour ce qui est des documents de l'entreprise, dans la "lettre du président" servant d'introduction aux comptes publiés successifs. Elle peut, de ce fait, être considérée comme ayant reçu l'approbation au moins implicite de l'etat actionnaire. Le 26 juin 1992, cependant, le directeur du Trésor a fait part au ministre de ses réticences vis-à-vis d'une stratégie de croissance "volontariste, ambitieuse et audacieuse... nécessitant d'importants 8) Notamment avertissements de la banque centrale des Pays-Bas (p. 78), du directeur du Trésor (p. 78) et avertissements de la Cour des comptes (p. 51, 97, 98).

23 besoins en fonds propres dont la rentabilité est incertaine... et dont l'etat n'est pas suffisamment informé". Parmi les différentes expressions de cette stratégie, on retiendra les formulations suivantes, tirées de la "lettre du président" annexée aux divers rapports annuels : "... Le Crédit Lyonnais poursuivra une politique de croissance active... Il renforcera son dispositif international... Cette expansion est nécessaire pour maintenir le Crédit Lyonnais parmi les très grandes banques mondiales (rapport sur les comptes 1988). "... Vive progression dans tous les métiers de la banque, diversification des activités et extension géographique,...déploiement sur tous les marchés de capitaux, construction d'un important portefeuille de participations selon une stratégie de partenariat avec l'industrie, déploiement d'un réseau international maintenant le deuxième au monde... (Rapport sur les comptes 1990.) "... L'avenir est en effet la préoccupation permanente guidant nos choix stratégiques d'expansion et de diversification. (Comptes 1991.) Un objectif de rentabilité est également évoqué et présenté comme nécessaire pour autofinancer cette croissance : à cette fin il est décidé de "porter le résultat net à plus de 4 milliards de francs en 1992, et ceci en poursuivant le renforcement de la couverture des risques" (c'est-à-dire le renforcement des provisions). (Comptes 1988.) "... Doubler au minimum le résultat net entre 1988 et 1992 en conjuguant avec détermination croissance interne et externe et adaptation des organisations et méthodes." (Comptes 1989.) "... Ces réalisations (les chiffres de 1990) viennent à l'appui de nos stratégies d'expansion dans la profitabilité qui motivent puissamment et efficacement nos équipes." La fin de l'exercice 1992 a marqué la fin de la stratégie de croissance. Le message du président, constatant début 1993 les pertes de l'exercice 1992, conclut : "après les temps de l'expansion, nous allons vivre les temps de l'optimisation". Cette orientation fut confirmée à la fin de 1993 avec l'arrivée d'un nouveau président, qui mit l'accent sur la nécessité de l'assainissement, de la "concentration sur les métiers de base de la banque,... retrouver un niveau de rentabilité plus en rapport avec notre histoire, notre taille et nos capacités". (Rapport sur les comptes de 1993.) Il y a lieu de replacer dans l'atmosphère de l'époque le choix de l'expansion accélérée dans toutes les directions. A ce moment le système bancaire était accusé de frilosité dans ses concours, tant par l'opinion que par les représentants des Pouvoirs publics. Le ministre de l'économie et des finances a ainsi exhorté à plusieurs reprises et publiquement l'ensemble des banques publiques et privées à apporter plus largement leur soutien à l'économie. On doit constater que le Crédit Lyonnais est parmi les grands groupes celui dont la stratégie a été en phase de la manière la plus marquée avec ces orientations. Cela laissait cependant entier le problème de savoir si une telle stratégie était compatible avec les réalités économiques, les règles prudentielles, les possibilités de la banque et celles de l'etat actionnaire, points qui seront abordés dans le III de la présente partie.

24 II. - LA MISE EN OEUVRE DE LA STRATEGIE DE CROISSANCE A. - UNE EXPANSION DU CREDIT LYONNAIS SUPERIEURE A CELLE DE SES GRANDS CONCURRENTS Graphique n 7. - Evolution du total du bilan diminué des opérations interbancaires Le graphique montre que la stratégie de forte expansion a été appliquée de manière marquée dès 1988, et s'est poursuivie sans défaillance tout au long de la période : l'activité ainsi mesurée du Crédit Lyonnais a fait plus que doubler de 1987 à 1993 (2,6 fois). Celle de l'ensemble formé par la Société Générale et la BNP en revanche a progressé de 72 p. 100 seulement. Les chiffres du graphique sont confirmés par ceux du PNB (non portés sur le graphique). Mesurée en termes de produit net bancaire (PNB), la croissance comparée du Crédit Lyonnais et de ses grands concurrents montre la même différence dans le rythme d'évolution.

25 B. - UNE CROISSANCE QUI SE CONCENTRE SUR L'ETRANGER ET SUR LES FILIALES FRANCAISES 8. - Produit net bancaire, total et étranger En France, après une vive croissance jusqu'en 1991, due notamment à l'intégration d'altus Finance en 1990, se traduisant par un supplément de PNB de 2 milliards de francs en 1990, la croissance du PNB du Crédit Lyonnais a ralenti en 1992, et le PNB lui-même a même diminué en En réalité, le ralentissement de 1992 était beaucoup plus important que celui retracé par le graphique, en raison de la réalisation au cours de cet exercice de plus-values exceptionnelles sur "junk bonds" et sur titres de placement et d'immobilisations financières enregistrées en comptabilité dans le PNB, déjà évoquées précédemment. Si l'on retranche du PNB ces éléments exceptionnels, on constate que le PNB courant du Crédit Lyonnais France avait baissé en valeur absolue dès La croissance se concentre surtout sur les filiales : Le graphique montre que la croissance, mesurée par le produit net bancaire, a été surtout rapide à l'étranger, effet d'une croissance externe soutenue en Europe : la part de l'étranger est passée de 20 p. 100 du PNB en 1987 à 43,4 p. 100 en 1993, année où le PNB de la filiale allemande BFG a été pris en compte pour la première fois. Au cours de la période sous revue, la part du Crédit Lyonnais France stricto sensu par rapport à l'ensemble de ses filiales françaises et étrangères n'a cessé de diminuer. Elle est passée des deux tiers du PNB consolidé du groupe Crédit Lyonnais en début de période à un tiers en fin de période. Le fait que la croissance s'est faite surtout dans les filiales (France et surtout étranger) permet de comprendre l'importance des problèmes rencontrés par le Crédit Lyonnais dans le contrôle de ses filiales et le poids élevé de leurs pertes au sein du résultat global du groupe : les filiales tant françaises qu'étrangères ont représenté plus des deux tiers des foyers de pertes du groupe Crédit Lyonnais au cours de la période sous contrôle.

26 III. - LE DEFAUT DE COHERENCE ENTRE LA STRATEGIE DE CROISSANCE ET LES DONNEES FONDAMENTALES DE LA PERIODE SOUS REVUE La stratégie d'expansion soutenue suivie au cours de la période sous revue avait peu de chances d'aboutir favorablement, car elle n'était cohérente ni avec l'objectif d'accroissement de la rentabilité, ni avec la situation en fonds propres du Crédit Lyonnais, ni enfin avec les moyens de contrôle dont disposait le groupe. La mise en oeuvre d'une stratégie contraire à celle suivie par le reste de la place financière supposait que l'établissement en ait les moyens, notamment en termes de rentabilité et de capitaux propres, et que l'expérience soit suivie de manière particulièrement attentive, tant à l'intérieur de l'établissement qu'à l'extérieur. Or ces conditions n'étaient pas réunies. A. - L'OBJECTIF D'ACCROISSEMENT DE LA RENTABILITE La stratégie affichée dans les diverses "lettres du Président" publiées en tête des rapports sur les comptes comportait deux objectifs principaux : celui d'une politique de croissance active dans tous les domaines et celui d'un renforcement de la rentabilité et de la couverture des risques, c'est-à-dire, selon la définition donnée dans les mêmes textes, un accroissement des provisions et des fonds propres. Une telle stratégie n'était ni cohérente en elle-même ni compatible avec les exigences de l'environnement économique. accrue - Défaut de cohérence d'une stratégie de croissance active avec un objectif de rentabilité Pour un établissement bancaire tel que le Crédit Lyonnais ces deux objectifs pouvaient devenir contradictoires dès lors que n'étaient pas mis en oeuvre des moyens de surveillance accrus de la souscription et de la gestion des risques. Dans les métiers financiers comportant une prise de risques (banque, assurance) toute croissance interne à un rythme nettement supérieur à la moyenne entraîne avec soi un risque de pertes élevées, pour différentes raisons dont la première et la plus importante est qu'une telle croissance entraîne mécaniquement une "antisélection" des risques, car elle ne peut se faire qu'en prenant de la clientèle aux autres établissements. Sauf rares exceptions, par exemple l'expansion du Crédit Lyonnais USA qui a profité du retrait des grandes banques américaines du marché des grandes entreprises en , la qualité de la clientèle ainsi déplacée est inférieure à la moyenne : il s'agit pour l'essentiel de clients dont les autres établissements ne veulent pas ou ne veulent plus. L'exemple des interventions d'altus Finance dans les participations industrielles, évoqué p. 82 et suivantes, illustre particulièrement ce risque, de même que le développement de la filiale hollandaise dans le cinéma. Le même phénomène se manifeste en cas de croissance externe : le développement du Crédit Lyonnais en Europe (p. 69 à 74 ci-dessous) en fournit un bon exemple. Une stratégie de croissance appelle donc un surcroît de vigilance, particulièrement en raison des risques accrus qu'elle entraîne. Or, une telle conquête de clientèle nouvelle est d'autant plus dangereuse qu'elle conduit généralement à une diminution de la vigilance, à tous les échelons de la prise de risque. Dans le cas du Crédit Lyonnais, les conséquences de l'antisélection risquaient d'être particulièrement élevées du fait que sa rentabilité de base était inférieure à celle de ses grands concurrents (voir plus haut graphiques n s 2 et 3) et qu'il disposait de moins de réserves financières qu'eux. Dès lors, la stratégie affichée en 1988 tendant à la fois à réaliser une forte croissance et à "accroître sensiblement la profitabilité du Groupe" pour "l'autofinancer de notre mieux" (la croissance), était dès le départ une stratégie exagérément optimiste, qui aurait dû se traduire par des contrôles internes et externes renforcés, destinés à éviter que ne se concrétisent les risques inhérents à une telle stratégie.

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