SCOLARITE ENSEIGNEMENT

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1 Dominique PRADELLE Maître de conférences PHILOSOPHIE ALLEMANDE Section 17 : Philosophie UFR Philosophie et sociologie Lien vers l UFR SCOLARITE 1981 Baccalauréat, section C, mention TB 1981/83 classes préparatoires scientifiques (Mathématiques supérieures et Mathématiques spéciales) au lycée Louis-le-Grand 1983/85 classes préparatoires littéraires (Lettres supérieures et Première supérieure) au lycée Louis-le Grand 1985 reçu 15ème à l Ecole Normale Supérieure de la rue d Ulm, 2ème à l Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud 1985/89 scolarité à l Ecole Normale Supérieure de la rue d Ulm 1986 maîtrise d histoire de la philosophie à l Université de Paris I, sous la direction de J. Bouveresse, sur «La théorie de la connaissance de Bolzano», mention Très bien 1987 reçu 4ème à l Agrégation de philosophie 1988 DEA d histoire de la philosophie à l Université de Paris I, sous la direction de J.- T. Desanti, sur «La constitution de l espace dans la phénoménologie tardive de Husserl», mention Très bien 1996 Doctorat de philosophie à l Université de Paris X-Nanterre sous la direction de J-F. Courtine, «Problèmes fondamentaux de la phénoménologie husserlienne de l espace», devant un jury composé en outre de Mme F. Dastur et MM. M. Fichant et D. Franck, mention Très honorable avec félicitations du jury à l unanimité ENSEIGNEMENT 1991/94 AMN à l Université de Strasbourg II 1994/97 ATER à l Université de Paris I 1997/98 professeur agrégé au Lycée technique L. de Vinci, St-Germainen-Laye 1998/2000 Maître de Conférences à l Université Bordeaux III 2000/2005 Maître de Conférences à l Université Paris IV-Sorbonne 2005/2006 Délégation au CNRS à l UMR 7117 Laboratoire de Philosophie et d Histoire des sciences Archives Henri-Poincaré, Université Nancy II (dir. G. Heinzmann) 20006/2008 Reprise des enseignements à l Université Paris IV-Sorbonne ACTIVITÉS DE RECHERCHE CONFÉRENCES

2 «La théorie de l évidence de Brentano», colloque international sur Franz Brentano organisé par D. Fisette, UQAM (Québec), 5-9 mai 2008 «Vers un sujet transcendantal non pré-constitué», journée d études «Figures de la subjectivité» organisée par P. Guenancia et P. Rodrigo, Université de Dijon, avril 2008 «Réflexions sur la constitution de l objet musical», séminaire «Esthétique et cognition» organisé par J.-M. Chouvel, H. Dufourt, X. Hascher et C. Mirieanu, Université Panthéon-Sorbonne Paris I-Institut d esthétique des arts et des technologies (UMR 8153), séance du 23 janvier 2008 «Quel est le fondement de la différence des régions du savoir?» (titre initialement prévu : «Tout est-il mathématisable?»), IIIème congrès international de l AFFEN (Association portugaise de phénoménologie)-ier congrès brésilien de phénoménologie, organisé par O. Feron, Faculté des lettres de l Université de Lisbonne, 5-8 décembre 2007 «À l articulation entre le catégorial et l individuel : le principe de réductibilité», colloque international «Esthétique et logique : de Leibniz aux contemporains» organisé par É. Schwartz et C. Coulombeau, Université Clermont II, octobre 2007 «Espaces perceptif, intersubjectif, mathématisé», colloque international «Perception de l espace - Questions psychologiques et ontologiques» organisé par R. Brisart, D. Fisette, E. Rigal et D. Seron, Université de Liège, mai 2007 «Signification et origine de la négation», journée d études «La logique de Husserl» organisée par J.-F. Courtine et J. Benoist, CNRS-ENS Archives Husserl de Paris, 11 mai 2007 «Kant sous les feux des critiques : Cavaillès, Couturat, Hintikka», colloque international «Kant et les mathématiques» organisé par F. de Buzon et M. Le Du, Université Marc Bloch-Strasbourg II, Palais universitaire, janvier 2007 «Les fondements de la structure prédicative», colloque international organisé par les Archives Husserl de Louvain (dir. R. Bernet), Husserl Arbeitstage «Phenomenology and language», Husserl-Archives Leuven, novembre 2006 «Phénoménologie du sens et retournement de l intentionnalité», colloque international pour le Centenaire de la naissance d Emmanuel Levinas organisé par D. Cohen-Levinas et B. Clément, Collège international de philosophie, mars 2006 «Ontologie et morphologie des significations», séminaire de J.-F. Courtine et J. Benoist, Archives Husserl de Paris-ENS de la rue d Ulm, 25 novembre 2005 «Ingarden et la phénoménologie de la musique», journée d étude des EA 2326 et 3402 organisée par M. Grabocz et F. de Buzon, Université Marc Bloch-Strasbourg II, 13 mai 2005 «Husserl et les mathématiques», journée d étude organisée par R. Brisart, Université du Luxembourg, 28 mai 2005 «Logique des relations et logique transcendantale», séminaire organisé par R. Brisart (FUSL), Université du Luxembourg, 19 mars 2005

3 «Qu est-ce qu une analyse immanente d une œuvre musicale?», colloque international du Centre d Esthétique Phénoménologique (Universités La Sapienza de Rome Paris X-Nanterre Louvain) organisé par P. D Oriano et D. Pradelle Per une fenomenologia del melodramma, Université degli studi di Roma «La sapienza», Rome, 6-9 janvier 2005 «Quel sens y a-t-il à parler de crise des sciences physicomathématiques?», journée d études organisée par E. Bimbenet sur la Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, ENS Lyon, 17 décembre 2004 «Pensée physicienne et essence de la technique chez Heidegger», colloque international sur Heidegger, le danger et la promesse organisé par J. Cohen, Strasbourg, Université Marc Bloch-Strasbourg II, 1-5 décembre 2004 «Idéalisme et constitution des idéalités», colloque organisé par R. Brisart (FUSL) et M. Maesschalk (UCL/FUSL/CPDR) sur Idéalisme et phénoménologie, Université de Louvain-la-Neuve, 7-9 juin 2004 «Heidegger et la science», cycle de conférences "Dispositions philosophiques" organisé par C. Malabou (Paris X), Paris, Editions Leo Scheer, 10 mai 2004 «Une phénoménologie intentionnelle sans sujet transcendantal?», colloque organisé par D. Franck (Paris X), J.-M. Salanskis (Paris X), F. Sebbah et D. Pradelle sur La place de Jean-Toussaint Desanti dans la philosophie française, Paris, Collège international de philosophie, mars 2004 «La logique a-t-elle un ancrage dans le monde?», conférence prononcée à l Université de Liège à l invitation de Denis Seron, 1er janvier 2004 «Phénoménologie et monadologie (harmonie des monades et constitution de l intersubjectivité)», journée d étude sur Leibniz dans Husserl et Heidegger coordonnée par Thomas Piel, Strasbourg, Université Marc Bloch Strasbourg II, 27 mars 2003 «Discussion de quelques problèmes phénoménologiques», Colloque sur Musique et philosophie, sous la direction de D. Cohen-Levinas, Paris, Université de Paris IV, janvier 2003 «Les notions de progrès, traditionalisation et réactivation dans la phénoménologie husserlienne», Colloque sur Mémoire et progrès dans l histoire des idées allemandes au début du XXe siècle, sous la direction du professeur F. Malkani, Lyon, Université Louis Lumière Lyon II (EA 1853), 23 novembre 2002 «La seconde ontologie formelle et la notion de substance chez Husserl», Colloque international Husserl e l ontologia formale - Heidegger oggi, sous la direction de P. d Oriano, Università degli Studi di Roma «La sapienza», Rome, mars 2002 «Psychologisme transcendantal et doctrine des facultés», Séminaire des Archives Husserl de Paris dirigé par B. Bégout, Husserl et les psychologues, Paris, ENS de la rue d Ulm, juin 2002 «Qu est-ce qu une intuition catégoriale de nombre?», Colloque sur Les recherches logiques : une œuvre de percée, sous la direction de J.-F.

4 Courtine et J. Benoist, Archives Husserl de Paris (UMR 8547), ENS de la rue d Ulm, mai 2001 «Qu est-ce qu une phénoménologie de l expérience musicale?», Second colloque international d épistémologie de la musique, sous la direction de J.-M. Chouvel et F. Lévy, Paris, IRCAM, janvier 2001 «Les sociétés se laissent-elles expliquer ou comprendre?», Colloque sur Histoire et actualité de l opposition entre sciences de l homme et sciences de la nature, organisé sous la direction d E. Renault par les Universités Bordeaux III et Toulouse II et le Centre d études sur la philosophie de la nature, Bordeaux, Université de Bordeaux III, mai 2000 ORGANISATION DE COLLOQUES Per una fenomenologia del melodramma, Università La sapienza, Rome, 6-9 janvier 2005, en collaboration avec le professeur Pietro d Oriano La place de Jean-Toussaint Desanti dans la philosophie française, Paris, Collège international de philosophie, mars 2004, en collaboration avec D. Franck (Paris X), J.-M. Salanskis (Paris X) et F. Sebbah (Compiègne) FONCTIONS D INTÉRÊT COLLECTIF directeur de la revue Philosophie (Editions de Minuit) depuis janvier 2004, avec François Calori membre de commissions de spécialistes : Bordeaux (titulaire, 1999/2000), Aix-Marseille (suppléant, 2000/02), Rennes (titulaire, 2002/04), Clermont-Ferrand (suppléant, 2000/04, titulaire depuis 2005), Paris IV (suppléant, 2000/04, titulaire depuis 2005), ENS de la rue d Ulm (titulaire depuis 2004) membre du collège B dans la commission du C.N.U. (depuis 2004) ACTIVITÉS D ENSEIGNEMENT préparation aux épreuves orales de l Agrégation portant sur les textes philosophiques en langue étrangère : Kant, Kritik der reinen Vernunft, Methodenlehre (1999/2000) Frege, «Über Sinn und Bedeutung», «Über Begriff und Gegenstand» (2000/01) Marx, Kritik des Hegelschen Staatsrechts (2000/01) Heidegger, Was ist Metaphysik? (2002/03) Schopenhauer, Die Welt als Wille und Vorstellung (2002/03) Marx, Das Kapital (2007/08) préparation aux épreuves orales de l Agrégation portant sur les textes philosophiques en langue française :

5 Poincaré, La science et l hypothèse (2001/02) Husserl, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale (2004/05) cours magistraux de Licence en «Histoire de la philosophie contemporaine», sur la phénoménologie de Husserl : les notions de conscience et de sujet dans les Recherches logiques phénoménologie de la logique, essence et critique de la logique formelle phénoménologie de la logique, de l idée de doctrine de la science à la logique transcendantale généalogie de la logique, genèse du primat de la proposition prédicative cours magistral de Licence, module de «Philosophie de la sociologie», sur le problème de l objectivation en sociologie (1999/2000) travaux dirigés de Licence et Maîtrise, modules d «Histoire de la philosophie moderne» : construction de la réalité chez Hume et examen de la lecture husserlienne de Hume objectivation de l espace en géométrie et en physique chez Kant rapport entre logique formelle et logique transcendantale chez Kant cours magistraux de DEUG, Histoire de la philosophie moderne (Kant, Critique de la raison pure, Esthétique transcendantale et Logique transcendantale) et Histoire de la philosophie contemporaine (la notion de sujet et ses critiques ; introduction à la lecture des Méditations cartésiennes de Husserl) travaux dirigés de DEUG, Histoire de la philosophie (Leibniz, Correspondance avec Arnauld ; Descartes, Méditations) LISTE DES PUBLICATIONS LIVRES Phénoménologie de l expérience musicale, Hermann, 150 p., à paraître fin 2008 Archéologie du logos (la fondation phanoménologique de la logique), en préparation, PUF, Epiméthée, à paraître en 2009 Penser avec Desanti (actes du colloque organisé en 2004 au Collège International de Philosophie, publiés en collaboration avec F. Sebbah), Mauvezin, Trans Europ Repress, à paraître en déceembre 2008 L archéologie du monde- Constitution de l espace, idéalisme et

6 intuitionnisme chez Husserl, Phænomenologica n 157, Dordrecht, Kluwer Academic Publishers, 2000 TRADUCTIONS HUSSERL, Leçons sur l éthique et la théorie de la valeur ( ), trad. fr. de P. Ducat, P. Lang et C. Lobo sous la responsabilité de P. Lang et D. Pradelle, Paris, PUF, 2008 HUSSERL-MAHNKE, correspondance choisie, à paraître dans Philosophie n 100 «Lectures de Leibniz : Heidegger, Mahnke», Paris, Minuit, mars 2009 (30 p.) FREGE, présentation et traduction de lettres à Marty, Hönigswald, Linke et Liepmann, Philosophie n 83, Paris, Minuit, septembre 2004 (17 p.) LASK, La logique de la philosophie et la doctrine des catégories (Etude sur la forme logique et sa souveraineté), sous la direction de J.-F. Courtine, Paris, Vrin, 2002 (290 p.) HEIDEGGER, Platon : Le Sophiste, sous la responsabilité de J.-F. Courtine, Paris, Gallimard, 2001 (661 p.) EINSTEIN, Œuvres choisies, tome I, «Quanta», sous la direction de F. Balibar, Paris, Le Seuil, 1989 (257 p.) HUSSERL, La Terre ne se meut pas, traduction du manuscrit D 18, «Notes pour la constitution de l espace», autres textes traduits par D. Franck et J.-F. Lavigne, Paris, Minuit, 1989 (30 p.) ARTICLES «Sur l antikantisme en philosophie des mathématiques : Cavaillès et Couturat», in Actes du colloque «Kant et les mathématiques» coordonnés par F. de Buzon et M. Le Du, à paraître, date indéterminée «Une problématique unité de la raison», préface à la traduction de HUSSERL, Leçons sur l éthique et la théorie de la valeur ( ), trad. fr. de P. Ducat, P. Lang et C. Lobo sous la responsabilité de P. Lang et D. Pradelle, Paris, PUF, Epiméthée, à paraître au printemps 2008 (env. 30 p.) «La constitution des idéalités est-elle une création?», Les études philosophiques, à paraître dans le prochain numéro, printemps 2008 (env. 25 p.) «Constitution ou instauration des idéalités?», à paraître in R. Brisart (éd.), Husserl sous influence, Georg Olms, coll. Europea Memoria, à paraître en 2008 (env. 25 p.) «Phénoménologie sans sujet transcendantal ou migration de l esprit? (la critique desantienne de la phénoménologie transcendantale)», à paraître dans le collectif réunissant les Actes du colloque consacré à Desanti en mars 2004, coordonné par D. Pradelle et F. Sebbah, Mauvezin, éditions T.E.R., à paraître en décembre 2008 (env. 35 p.) «Solipsisme et stratification méthodiques», in J.-F. Lavigne (éd.), Husserl Les Méditations cartésiennes, Paris, Vrin, sous presse (30 p.) «Y a-t-il une phénoménologie de la signifiance éthique?», in D. Cohen-

7 Levinas et B. Clément (éds), Emmanuel Levinas et les territoires de la pensée, PUF, Épiméhtée, 2007 (26 p.) «Monadologie et phénoménologie», Philosophie n 92 «Lectures de Leibniz : Husserl», pp , Paris, Minuit, hiver 2006 «Science et technique chez Heidegger», in G. Bensoussan et J. Cohen (éds), Heidegger. L danger et la promesse, pp , Paris, Kimé, 2006 «Y a-t-il une critique immanente de l œuvre musicale?», in P. d Oriano (éd.), Per una fenomenologìa del melodramma [Pour une phénoménologie du mélodrame], pp , Macerata, Quodlibet, 2006 «Y a-t-il une description de l expérience musicale vierge de tout savoir préalable?», in Danielle Cohen-Levinas, Musique et philosophie, Paris, L harmattan, 2005 «Intension ou extension? (sur le statut du concept chez Frege)», Philosophie, n 83, Paris, Minuit, septembre 2004 «Objekt, Gegenstand, Ding, Sache chez Kant et Husserl» et «Sache, Sachlage, Sachverhalt», dans le Vocabulaire européen des philosophies - Dictionnaire des intraduisibles, ouvrage collectif dirigé par B. Cassin, Paris, Le Seuil, 2004 «Est-il possible d élucider l a priori de l historicité?», Germanica n 33, Université Charles de Gaulle-Lille 3, 2003 (29 p.) «Qu est-ce qu une intuition catégoriale de nombre?», in J. Benoist et J.-F. Courtine éd., Les Recherches logiques : une œuvre de percée, Paris, P.U.F., coll. Epiméthée, 2003 (16 p.) «Qu est-ce qu une phénoménologie de l expérience musicale?», in J.- M. Chouvel et F. Lévy (éd.), Observation, analyse, modèles : peut-on parler d art avec les outils de la science?, Paris, L Harmattan- Ircam/Centre Georges Pompidou, 2002 (23 p.) Recension critique développée de Ulrich Clæsges, Husserls Theorie der Raumkonstitution, in ALTER, n 4, 1996 (14 p.) «La perception sensible chez Husserl», in Cahiers philosophiques de Strasbourg, n 1, mars 1994 (28 p.) ORIENTATION ACTUELLE DES RECHERCHES Le travail déccrit dans les pages qui suivent fait l objet d un livre en cours de rédaction. La première partie, d environ cent pages, est déjà rédigée. L ensemble devrait être terminé à la fin de l été 2008, et doit être publié par J.-L. Marion aux PUF, dans la collection Épiméthée. Le thème de notre travail de recherche en cours réside dans le traitement par Husserl du statut de la logique dans le cadre de la phénoménologie transcendantale. Il sera centré sur le texte Formale und transzendentale Logik, dont il suivra les articulations fondamentales et dont il tentera de prolonger les interrogations. C est pourquoi un premier groupe d analyses s attachera à la logique formelle, tandis que le second thématisera la logique transcendantale. La réflexion concernant la logique transcendantale est déjà largement élaborée, tant dans ses grandes lignes

8 que dans ses analyses détaillées, et réclamerait un travail de rédaction qui prendrait quelques mois ; par contre, la réflexion sur la logique formelle, bien que les orientations générales en soient fixées, présente un côté plus délicat dans sa réalisation détaillée, dans la mesure où elle met en jeu le rapport avec des doctrines de tradition non homogène à celle de Husserl (Frege, Carnap), de sorte que leur mise en rapport demeure toujours périlleuse, en exposant au risque de distordre l une des deux pensées ainsi confrontées, et dans la mesure où elle implique une réflexion sur des œuvres mathématiques (les Grundlagen de Hilbert, par exemple) et des problèmes métamathématiques ; l élaboration risque de requérir un temps plus long. Concernant la logique formelle, le travail philosophique de Husserl a consisté à dégager plusieurs stratifications de la logique. La première et la plus essentielle, qui dicte sa structure à notre propre recherche est la division du logique en trois couches de sens, censées fournir dans un second temps à la logique transcendantale les fils conducteurs transcendantaux dont elle devra partir pour interroger les fondations subjectives de la logique formelle : il s agit de la partition en morphologie pure des significations qui donne les règles a priori de formation des «expressions bien formées», évitant le non-sens, en logique de la conséquence qui donne les lois a priori de la non-contradiction ou cohérence d un système de propositions et en logique de la vérité qui fait passer du plan de la non-contradiction ou de la rectitude (Richtigkeit) formelle de la pensée à la pensée fondée dans l évidence des objets euxmêmes. La seconde est la distinction des modes de donnée d un même jugement : confusion propre à la visée symbolique, distinction caractérisant le jugement explicité en ses articulations formelles, enfin évidence de la clarté propre au jugement fondé dans la donation de l objet même de l énonciation. La troisième consiste dans la stratification des tâches de la logique : morphologie analytique des catégories de la signification c est-à-dire théorie syntaxique des formes de l énonciation, morphologie analytique correspondante des catégories de l objet c est-à-dire ontologie formelle, ou théorie ontologique des formes de l objectivité corrélatives aux formes d énonciation, enfin théorie des systèmes déductifs sur leur double versant, syntaxique et ontologique. Notre travail partira de la première stratification, sans perdre de vue son lien avec les deux autres, en tâchant de poser des questions fondamentales, d interroger la validité des positions prises par Husserl à propos de chaque couche de sens, et de clarifier la relation entre ces positions husserliennes, d une part avec d autres doctrines logiques que Husserl ne pouvait prendre en considération pour des raisons de méconnaissance ou de chronologie (Frege, Carnap), d autre part avec des problèmes de métamathématique que Husserl n a pas explicitement pris en considération (opposition entre Hilbert et Brouwer, problème des antinomies logiques). Il ne s agira donc pas uniquement d expliciter par une exégèse purement interne et structurale les articulations de la pensée husserlienne, mais aussi de mettre ses conceptions à l épreuve de la

9 confrontation avec les théories mathématiques et métamathématiques, et au besoin de les prolonger en interrogeant le sens qu elles pourraient avoir lorsqu on les soumet à une telle confrontation. Ainsi pourra-t-on poser plusieurs questions concernant le plan de la morphologie : celle du caractère a priori ou conventionnel des règles de la syntaxe en quoi la pensée de Husserl se voit confrontée à celles de Frege et Carnap ; celle du primat de la proposition prédicative et de sa critique radicale par Frege ; et enfin celle de l autonomie ou de l hétéronomie de la morphologie qui aboutit à une reconsidération de la théorie formaliste de Hilbert et de son exclusion des signifiés, et de la pertinence de l interprétation qui la replie sur une position terministe dont on trouverait l origine chez Guillaume d Occam. Au plan de la logique de la conséquence, qui forme le second niveau, on tâchera de clarifier la notion d objet en général et le statut exact de l ontologie formelle, et ce en prenant pour fil conducteur l idée d intuition catégoriale des idéalités formelles ; puis on tentera d interroger la pertinence ou l actualité de l idée husserlienne d ancrage des systèmes déductifs dans les théories «concrètes» ou modèles qui prend à rebours la thèse couramment acceptée de l autonomie de la sphère analytique-formelle, et ce au fil conducteur des Grundlagen de Geometrie de Hilbert, pris pour objet d une analyse intentionnelle. Enfin, au plan de la logique de la vérité, qui constitue la troisième couche, nous tenterons d analyser la doctrine de la convenance matériale des noyaux syntaxiques, ou du caractère mondain (weltlich) de la logique, qui soumet les principes de la logique formelle à une légalité supérieure, celle des rapports de sens relevant de la sphère de l objectivité mondaine ou matériale : nous le ferons, d une part, en prolongeant cette thèse husserlienne relativement à l opposition entre positions formaliste et intuitionniste relativement aux principes logiques en sorte de préciser si une telle thèse conduit implicitement Husserl vers une collusion théorique avec Brouwer ; d autre part, en opposant la conception husserlienne à celle de Carnap, qui vise à éviter la contradiction matériale à partir d une typologie purement formelle de la langue ; enfin, en tentant de préciser dans quelle mesure cette doctrine de la convenance des noyaux permettait à Husserl d espérer résoudre ainsi le problème des antinomies. Concernant la logique transcendantale, nous adopterons la même méthode que dans notre ouvrage L archéologie du monde à propos de l esthétique transcendantale. Nous partirons donc de la conception kantienne de la logique transcendantale, pour distinguer les problèmes fondamentaux que fait apparaître en elle la critique husserlienne, puis prendre ces problèmes pour fils conducteurs de la rélaboration husserlienne de la logique transcendantale : à savoir, le problème de l anthropologisme kantien, lié au principe du renversement copernicien qui fonde les structures de l objectivité sur celles de la subjectivité finie ; puis celui du rapport entre logique formelle et logique transcendantale, et du primat que peut avoir l une sur l autre dans l ordre de fondation ; enfin, celui du caractère régressif et déductif de la méthode kantienne,

10 notamment dans le dégagement du Je pur de l aperception transcendantale. Prolongeant ces problèmes dans la phénoménologie transcendantale, nous serons tout d abord conduit à interroger le concept même de logique transcendantale, dont le terme nous semble recouvrir une équivocité fondamentale. En effet, d une part, en vertu de la place fondamentale de la synthèse comme Urform de la conscience dans la constitution transcendantale, la logique transcendantale n est plus comme chez Kant doctrine de la synthèse objectivante par opposition à l esthétique transcendantale comme doctrine des formes pures de la sensibilité, mais théorie de la constitution de l objectivité scientifique par opposition à (et sur le fondement de) l objectivité de l expérience perceptive : la question qui se posera ne sera donc plus celle de l opposition entre synthesis et synopsis, mais celle de savoir ce qui distingue la synthèse actve de la synthèse passive. En outre, ce problème de la constitution transcendantale de l objectivité scientifique fait confronte Husserl à des questions classiques de l épistémologie, et dicte pour tâche de rechercher ce qui caractérise en propre une épistémologie phénoménologique. D autre part, un tout autre versant du concept et de la problématique de la logique transcendantale consiste dans la généalogie de la logique : c est-à-dire la tâche de retracer l histoire idéale de la formation de sens des catégories syntaxiques et ontologiques élémentaires, ou de les reconduire à leur ancrage dans l évidence des objets du monde. La question kantienne du primat de la logique formelle ou de la logique transcendantale se transforme alors, dans l horizon husserlien, en question du primat de l ontologie formelle ou des ontologies matériales : l origine des catégories ontologiques réside-t-elle dans les opérations catégoriales, ou bien dans les structures des champs matérials de l objectivité mondaine? Nous prendrons pour exemple cardinal la catégorie de substrat, en interrogeant à la fois sa provenance dans les structures de l objet mondain, et son rapport avec les catégories de relation et de multiplicité ; puis nous poserons des questions semblables relativement à la négation et aux modalités. Enfin, nous prendrons pour dernier thème de réflexion les objections fondamentales adressées par Cavaillès à la logique transcendantale husserlienne dans la dernière partie de Sur la logique et la théorie de la science : objection de la progressivité appartenant par essence aux contenus intelligibles, et interdisant par principe toute noétique définitive de la pensée mathématicienne ; objection du subjectivisme qui caractérise la méthode husserlienne de saisie des relations d essence entre contenus, qui jette le discrédit sur la rationalité phénoménologique ; enfin, objection de l impossible fondation logique du discours phénoménologique, qui fait osciller sans fin entre une logique subjective-transcendantale non normée et une logique objective mais non transcendantale. La prise au sérieux de ces objections nous impose une triple tâche : montrer et nous le ferons au fil conducteur de l analyse de l adjonction d idéaux chez Dedekind, telle qu elle est critiquée par Husserl et Russell que l idée de progressivité de l intelligible n est pas incompatible avec le projet d une noétique transcendantale, et n implique pas nécessairement le recours à la dialectique ; élucider la

11 différence entre fondation subjective et subjectivisme, en montrant que la fondation de la logique sur le sujet transcendantal ne conduit pas à un idéalisme subjectif, mais qu au contraire Husserl confère un statut objectif à nombre de distinctions traditionnellement traitées comme subjectives (concret et abstrait, sensible et intellectuel, etc.) ; en dernier lieu, clarifier l idée de logique de la phénoménologie elle-même, tout d abord en mettant l accent sur la différence essentielle entre le logos des sciences nomologiques et celui des sciences descriptives dont fait partie la phénoménologie, puis en montrant comment la norme «intuitionniste» du savoir qu est la donation de l objet pour la phénoménologie à savoir la conscience pure et ses articulations permet d en dégager une «logique» immanente, irréductible à celle des disciplines formelles. La question de la fondation transcendantale de la logique, en menant à celle de la logique propre à la constitution transcendantale, nous conduit donc au problème central du type de rationalité qui caractérise la philosophie phénoménologique.