Wilfried Heintz UMR 1201 Dynafor Compte-rendu du Géoséminaire er avril Géoséminaire GéoWeb 2.0 : vers des SIG collaboratifs

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1 Géoséminaire 2008 GéoWeb 2.0 : vers des SIG collaboratifs Synthèse de la journée Le 12 mars dernier a eu lieu le Géoséminaire 08 organisé par les étudiants de la promotion 2008 du Mastère SILAT. Le thème de la journée concernait l appropriation du concept web 2.0 par la sphère géomaticienne. Il s agissait essentiellement de voir en quoi l interactivité affichée du web 2.0 pouvait apporter une dimension collaborative aux SIG, plus particulièrement à la branche Internet de ces derniers, à savoir le webmapping. Programme de la journée Animateur de la journée : Yves Riallant (Secrétaire général de l'afigéo) 9H00-9H30 : Accueil - Café 9H30-9H45 : de la journée : Yves Riallant 9H45-10H30 - Géoweb 2.0 : concepts, opportunités et limites (1/2) - Etudiants Mastère SILAT : au web Bernd Deckert (Geolabs) : Le Geoweb 2.0 : concepts et exemples Depuis quelques années, le Web 2.0 bouleverse les relations entre les internautes par son caractère collaboratif. Son incidence dans le monde de la géomatique est considérable. Quels en sont les concepts, les technologies? Nous tenterons d'en apprécier les contraintes et d'en voir les limites, et nous évoquerons les évolutions possibles parallèlement à celles du web H30-12h00 - Globes virtuels - Etudiants Mastère SILAT : Les globes virtuels - Philippe Rapaport (IGE 31) : Présentation de Nasa World Wind et exemple d'utilisation pour la visualisation de cartes de végétations - Marc Aparicio (Communauté d'agglomération de Montpellier) : Présentation de Terra Explorer et exemple d'utilisation Les globes virtuels sont des représentations numériques du globe incluant des outils de navigation 3D et des données images et vectorielles (David Riallant - journée professionnelle SIG L-R 2007). Depuis 2004, ces outils ont connu un essor important, permettant à tout un chacun d'accéder à de l'information géographique numérique.

2 Après un rapide historique, nous présenterons et comparerons quelques outils disponibles sur le web (Géoportail, Nasa World Wind, Google Earth). Nous donnerons ensuite quelques exemples de leur utilisation dans un cadre professionnel. Enfin, nous aborderons quelques enjeux que soulève l'apparition de ces nouveaux outils dans le monde de la géomatique. 12H00-13H15 : Déjeuner 13H15-14H30 - Services Web Cartographiques - Etudiants Mastère SILAT : Les services web cartographiques - Nicolas Bozon (Cemagref) : Un exemple d'utilisation des Web Services au travers d'une application client : OpenGéoPortail - René-Luc D'Hont (3LIZ) : Exploitation des web services par les développeurs - Michel Bernard (ESRI) : Les Web Services du côté des producteurs et des utilisateurs Face à l offre croissante des données à caractère spatial et à la multiplication des échanges via Internet, l interopérabilité est devenue un enjeu majeur. Pour répondre à ces besoins l Open Geospatial Consortium a défini des spécifications techniques (normes et standards) pour les SIG. Celles-ci permettent la mise en place des services web cartographiques. L intervention aura pour objet de présenter ces services : définition, fonctionnement ainsi que quelques exemples d utilisations. 14H30-15H45 - Métadonnées et outils de catalogage - Etudiants Mastère SILAT : Métadonnées et outils de catalogage - Jean-Christophe Desconnets (Cemagref) : MDWeb, un outil de catalogage des métadonnées - Etienne Taffoureau (BRGM) : Géoportail, géocatalogue, géosource : outils de l'accés à l'information géographique publique Que l on soit producteur ou utilisateur de données spatialisées, que l on travaille sur une thématique spécifique ou un territoire donné, que l on recherche des informations ou que l on veuille partager ses connaissances avec des collègues (interne/externe), il est nécessaire aujourd hui de valoriser l information par la production de métadonnées. En effet, devant la quantité de données accessibles aujourd hui via le Web, il apparaît primordial d en connaître l auteur, la provenance, la date, la méthodologie, la projection géographique, voire la qualité à des fins d utilisation de ces données : tel est l enjeu de l optimisation des nouvelles technologies d échange de données, du Web carto au Web collaboratif. A travers d exemples de systèmes d informations structurés par un catalogue de métadonnées seront abordées entre autres les thématiques suivantes : définition, historique, intérêts, normes et outils de catalogage. 15H45-16H00 : Géoweb 2.0 (2/2) - Les perspectives 16H-17H : TABLE RONDE DEBAT 17H00 : Clôture du séminaire

3 1. Géoweb 2.0 : concepts, opportunités et limites le concept de web 2.0 inventé par O Reilly n a pas de définition à proprement parler, mais s interprète plutôt comme une évolution de web 1.0. Il se caractérise essentiellement par son interactivité avec l internaute : on est passé du web «statique» -dans lequel un site internet est constitué d un ensemble de pages figées au web «collaboratif» - dans lequel l internaute a la possibilité d interagir avec le contenu du site qu il consulte -. Les maîtres mots sont «participation, convergence, utilisabilité et économie». Economie dans le sens où il y a une possibilité de catégoriser les utilisateurs, et donc une possibilité d optimiser les messages publicitaires (Google AdSense) Les exemples typiques de cette interactivité sont les tags et nuages de mots-clés, les flux RSS, les mashups et autres logiciels en ligne qui remplacent les logiciels de bureautique courants et dispensent d une installation sur une machine. D un point de vue technique, toute cette interactivité est permise par des langages web comme l AJAX, le XML et le XHTML/CSS, mais aussi par les API permettant d interfacer une application distante sur son propre site web (API GoogleMaps par exemple). [+ de détails : ] Point de vue d un géomaticien (Bernd Deckert - Geolabs) Les webgis présentent désormais des fonctionnalités très poussées approchant les possibilités des solutions logicielles «lourdes» telles qu ArcGIS. D ailleurs, la solution que développe Geolabs permet de se rendre compte des possibilités offertes par une solution en ligne ( Concernant la syndication (flux RSS), c est un marketing ancien qui a pris de l ampleur avec l optimisation des flux de données. L interopérabilité a permis d accélérer le phénomène. SIG Produit et consulté par des experts Web carto 1.0 Produit par des experts et consulté par tous Web carto 2.0 Produit et consulté par tous Le frein majeur au développement du webmapping en Europe provient des droits associés à l utilisation des données, aux tarifs prohibitifs (la majeure partie des budgets est consacré à l achat de données). Cela explique le retard sur la qualité des interfaces en Europe. En arrière plan de ces outils cartographiques en ligne, il y a les géoservices, dont le développement a été permis par la création de normes d interopérabilité (flux wms, etc.). Selon M. Deckert, l émergence du web 2.0 provient avant tout de la maturité du public dans l utilisation de ces nouveaux outils. La maturité technologique est acquise depuis plus longtemps. Un exemple d application :

4 2. Globes virtuels Les globes virtuels représentent l avènement de la cartographie grand-public. Ce sont des outils permettant de représenter la planète terre en 2 et 3 dimensions. Ce sont des atlas géographiques numériques permettant d accéder à la représentation virtuelle de tout ou partie de la terre, selon une infinité d échelles différentes. De nombreux enjeux entourent ces outils : - Ce sont avant tout des vitrines technologiques pour leurs éditeurs auprès du grand public ; - Ils constituent de véritables outils pédagogiques qui peuvent aider les citoyens à prendre conscience de leur territoire ; - Ils sont un moyen de communication très puissant pour tout un chacun (diffusion d informations personnelles géolocalisées). Dans le domaine des globes virtuels, la tendance est au passage des clients lourds (Google Earth) à des clients légers (GoogleMaps), ne nécessitant pas d installation. [+ de détails : ] Un exemple de Globe Virtuel : Nasa WorldWind (Philippe Rapaport IGE31) Pas de concept évoqué, juste une démonstration de l outil : Un second exemple de Globe Virtuel : Terra Explorer (Marc Aparicio Agglo Montpellier) Du point de vue des collectivités territoriales, les globes virtuels sont un excellent moyen de promouvoir une zone urbaine, et par là-même d attirer des investisseurs ou des entreprises. Un portail dédié incluant la cartographie constitue une interface avec les habitants pour débattre de projets d aménagement. Globes virtuels comme supports de la «e-démocratie»? [+ de détails : ] 3. Services web cartographiques Les services web sont la matérialisation de l interopérabilité grandissante entre les différents systèmes dédiés. Ils sont régis par des normes définies par l Open Geospatial Consortium (OGC). Les services web géographiques consistent à échanger des données spatiales «à distance», par des serveurs interposés. Ils présentent le considérable avantage de ne plus nécessiter la centralisation «physique» de données sur un seul serveur pour constituer un portail cartographique. Les données restent chez leurs producteurs et sont accessibles via des flux spécifiques (wms, wfs ). [+ de détails : ] Présentation de l opengeoportail Initiative originale pour un doctorant en mathématiques qui réalise ce projet pendant son temps libre (!)

5 Il souligne que le webmapping est devenu une discipline à part entière dans la géomatique, avec ses propres normes, langages et même ses communautés. Les SIG web ont tendance à supplanter les SIG desktop, maintenant que des opérations complexes sont permises (mise à jour de couches, analyses spatiales ). D ailleurs, certains éditeurs d outils en ligne en profitent, au même titre que certains éditeurs de système d exploitation, pour imposer leur propre format ou leur propre système de projection ( pour Google Earth). Il pose la question du statut de l information géographique, autrefois rare et objet de «pouvoir», et désormais surabondante. Démonstration de l outil opengeoportail, entièrement conçu sur la base de solutions libres et de standards de l OGC. Il souhaite en faire un outil collaboratif, ouvert à tous. [+ de détails ] Présentation de l outil 3liz Discours assez technique sur les différents types de services web. [+ de détails ] Présentation des webservices sous ArCGIS (Michel Bernard ESRI) Présentation des solutions développées chez ESRI pour mettre en place des services web. [+ de détails ] 4. Les métadonnées Notion d «infobésité» qui traduit bien l extrême diversité d informations géographiques disponibles via les geowebservices. Les sources sont le plus souvent hétérogènes, peu renseignées et les donnée s en trouvent parfois inutilisables. C est pourquoi il est désormais incontournable de générer des métadonnées (informations qui donnent une description structurée de ressources physiques ou numériques) afin d assurer la pérennité de nos données. Les enjeux sont à la fois techniques, politiques et réglementaires. Il s agit de partager et diffuser de façon optimale des données et des connaissances entre le maximum d acteurs. Pour le producteur de données, les métadonnées servent à gérer son pool d information, à la valoriser et à en maîtriser l accès. Mais tout ceci à un coût en temps et en ressources humaines, et c est un domaine en constante évolution (qui exige de ne pas se tromper dans le choix des normes et des outils). Deux outils émergent, toujours plus ergonomiques et interopérables : MdWeb et Geosource (Geonetwork) [+ de détails ]

6 Présentation de MDWeb (Jean-Christophe Desconnets IRD) Outil de géocatalogage de données environnementales. L intérêt de cet outil est sa grande paramétrabilité. En effet, l utilisateur a la possibilité de configurer tous les composants du logiciel : norme, gabarit, thésaurus, BD géographique. Ceci n est pas permis dans Geonetwork. Le géocatalogage est une entité indispensable aux Infrastructures de Données Spatiales (IDS). L exploitation des données spatiales passe avant tout par une connaissance claire de ces données. C est pourquoi l objectif de l équipe de développement d MDWeb est de fournir un véritable service web de géocatalogage, intégrable dans des applications de dimension supérieure (d où le développement d une version en java). [+ de détails : ] Présentation du Géoportail et de son module Géocatalogue (basé sur GeoSource) Géoportail est le «concurrent» français de Google Earth, imaginé par l IGN et qui exploite la BD ortho. Quelques arguments sur le «pourquoi vaut-il mieux utiliser Géoportail?» (couverture plus homogène, etc.), mais pas de réponse claire sur l ouverture des services web liés au Géoportail Démonstration de l interface du géocatalogue. 5. Geoweb 2.0 : les perspectives Dans le contexte d infobésité vu plus haut, l heure est à la recherche de la pertinence, de la véracité et de la qualité de l information. La possibilité donnée au grand public de participer à la configuration des systèmes et au contenu des sites pose la question du contrôle de la donnée. Le problème de la diffusion de certaines données individuelles n est pas réglé, surtout en Europe. Concept un peu vague de web 3.0 et 4.0 omni-potent/-scient/-présent Les moyens techniques, eux, sont en constante évolution et paraissent sans limites. [+ de détails : ] 6. Table ronde (en vrac ) Participants : Michel Bernard (ESRI), Bernd Deckert (GeoLabs), Jean-Christophe Desconnets (IRD), René-Luc D Hont (3Liz), Catherine Mazzoni (Supagro), Philippe Petit Hugon (Président SIG-LR), Philippe Rapaport (IGE31), David Riallant (PictEarth), Etienne Taffoureau (BRGM), Armelle Verdier (Doctorante ERCIM/ Montpellier I) Cette révolution apparente dans le monde du web et du géoweb n est pas une révolution technologique mais plutôt une révolution d usage. Via des outils très ergonomiques, dont Google a été l initiateur, le grand public s est approprié la cartographie comme outil de communication. Disons plutôt que cela a rajouté une dimension supplémentaire (spatiale) à ses modes de communications virtuels. Les 4 pôles de la géomatique restent «les données», «les outils», «les usages» et «les stratégies». L accumulation de données entraine une nécessaire organisation, d où l émergence des métadonnées. Elles permettent également à tout un chacun d accéder à une connaissance de base.

7 Apparition de la «géoparticipation». Le développement des territoires se base de plus en plus sur la collaboration et la concertation des acteurs sur un support cartographique. Mais la surabondance d information de nature géographique peut entrainer de mauvaises interprétations En conclusion, le domaine du geoweb (qui plus est le 2.0 ) est en constante évolution et demande une veille de tous les instants. L ouverture et la diffusion des données géographiques permises par des flux dédiés ont été favorisées par la création de normes d interopérabillités. L appropriation par le grand public des outils de webmapping a donné une nouvelle dimension à l information géographique, désormais vecteur d information «de masse». Les conséquences économiques sont considérables. Le site web du géoséminaire :