ENDETTEMENT PUBLIC : QUE PENSENT LES MARCHES?
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1 ENDETTEMENT PUBLIC : QUE PENSENT LES MARCHES? Charles du Granrut Jeudi 23 septembre Ce document a été achevé de rédiger le 20 septembre Il contient des éléments d'information et des données chiffrées que l'auteur considère comme fondés ou exacts au moment de la rédaction de ce document. Pour ceux de ces éléments qui proviennent de sources d'information publiques, leur exactitude ne saurait être garantie. Les opinions exprimées n engagent que leur auteur Les commentaires qui apparaissent sous les diapositives sont de Futuribles.
2 Une dégradation d ampleur exceptionnelle et concentrée sur les pays développés. DETTE PUBLIQUE BRUTE Augmentation % du PIB points de PIB Pays Canada 45,6 66,9 75,2 101,6 82,1 71,0 64,2 79,3 33,7 15,1 France 20,4 30,6 35,2 55,4 57,3 66,4 63,8 82,6 62,2 18,8 Allemagne 31,3 40,7 42,3 55,1 58,7 66,4 63,4 84,5 53,2 21,1 Italie 56,9 80,5 94,7 121,6 109,2 105,8 103,5 120,1 63,2 16,6 Japon 51,4 67,7 68,4 92,5 142,1 191,6 187,7 227,0 175,6 39,3 Royaume-Uni 46,1 46,0 32,6 46,3 40,9 42,1 44,1 81,7 35,6 37,6 Etats-Unis 43,6 55,6 63,8 71,0 54,7 61,4 61,9 93,6 50,0 31,7 Source : FMI Commentaire de Futuribles : La dette publique des pays développés n a cessé de se creuser depuis les années
3 L inquiétude des marchés est sélective. CDS Dette publique aout points de base % PIB Allemagne 42,3 85,2 Suisse 42,8 50,2 Etats-Unis 43,9 71,4 Pays-Bas 46,3 73,8 Royaume-Uni 62,9 96,2 France 70,5 90,9 Autriche 82,9 74,0 Belgique 112,1 104,5 Italie 175,1 119,0 Espagne 209,5 74,8 Irlande 263,1 91,9 Portugal 263,9 92,1 Grèce 807,1 126,3 CDS aout ,0 800,0 700,0 600,0 500,0 400,0 CDS aout ,0 200,0 100,0 0,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0 100,0 110,0 120,0 130,0 140,0 Commentaire de Futuribles : Mais, face à ce phénomène, l inquiétude des marchés est sélective, en ce sens qu à situation budgétaire égale, ils ne réagissent pas de la même manière selon les pays concernés. Ainsi, les Etats-Unis ont un statut àpart sur les marchés, qui leur accordent une grande confiance quelle que soit leur situation, ce qui leur permet d avoir des taux très bas (CDS = creditdefault swap, ou couvertures de défaillance; il s agit de contrats de protection financière entre acheteurs et vendeurs). En revanche, la Grèce enregistre les taux les plus élevés des pays développés, traduisant le manque de confiance des marchés envers ce pays. 3
4 L attention est concentrée sur la zone euro SPREAD DES TAUX DIX ANS PAR RAPPORT A L'Allemagne Grèce Portugal Espagne Italie France Irlande déc-09 2,411 0,674 0,544 0,607 0,201 1,418 janv-10 3,666 1,209 0,787 0,784 0,258 1,523 févr-10 3,392 1,111 0,772 0,736 0,220 1,561 mars-10 3,343 1,120 0,721 0,774 0,330 1,451 avr-10 6,051 2,204 1,064 0,999 0,319 2, mai-10 9,522 3,597 1,676 1,549 0,427 3,110 mai-10 4,974 2,033 1,560 1,453 0,240 2,210 juin-10 7,822 3,122 2,001 1,503 0,479 3,023 juil-10 7,596 2,500 1,454 1,214 0,271 2,419 août-10 9,259 3,270 1,962 1,671 0,395 3,632 sept-10 8,839 3,793 1,744 1,457 0,345 3,872 Commentaire de Futuribles : Cependant, le taux d endettement ne suffit pas àexpliquer le niveau de confiance des marchés envers tel ou tel pays, et donc la prime de risque qui lui sera donnée. Par exemple, le fait que le spreaddes crédits (écart de crédit en français, correspond à l écart entre les obligations émises par les acteurs privés et l emprunt d Etat) grecs soit remontéaprès l annonce du plan européen pour la Grèce (alors qu il aurait dûdiminuer) s explique par le fait que prêter de l argent àla Grèce restait très rentable pour les marchés (compte tenu des primes de risques) si l on considère que le risque de défaut est surévalué. 4
5 Une analyse multidimensionnelle est souhaitable MATRICE D'ANALYSE Niveau de Variation de Croissance Investisseurs Epargne Charges dette la dette Balance budgétaire potentielle étrangers Recettes privée d'intérêt % PIB points PIB % PIB % dette % PIB % PIB % recettes Grèce 126,8 31,3-8,8-5,1 2, ,9 17,9 11,3 Espagne 66,9 30,7-9,6-11,5 3, ,7 24,1 4,2 Portugal 88,2 24,6-7,5-4,9 2, ,6 13 6,9 Irlande 87,9 62, ,1 3, ,1 24 2,9 Italie 120,9 17,4-4,9-3,5 2, ,6 20,9 11,1 Royaume - Uni 89,2 45-9,4-6,7 2, ,3 20,4 5,4 France 90, , ,1 22,3 5,7 Allemagne 82,5 17,6-5,1-5,3 1, ,3 25,8 6,1 Commentaire de Futuribles : Les marchés effectuent une évaluation pluridimensionnelle pour évaluer la situation de chaque pays. Au vu de ces indicateurs, la Grèce et l Irlande ont une situation particulièrement dégradée. En outre, Royaume-Uni peut toujours compter sur la flexibilitédes taux de change contrairement aux pays membres de la zone euro. 5
6 Un effort sans précédent est nécessaire Hors paiement des intérêts de la dette, le solde requis pour stabiliser la dette dépend du poids de la dette, du taux d intérêt et du taux de croissance. Globalement, la stabilisation de la dette nécessiterait un solde nul. Déficit Primaire Structurel Estimations (% PIB) France -4,6 - -3,2 Allemagne -3,8 - -1,2 Grêce -8,9 - -7,1 Irlande -6,0 - -4,7 Japon -6,5 - -5,0 Espagne -5,8 - -5,2 Royaume-Uni -5,4 - -5,7 Etats-Unis -7,6 - -7,1
7 Les consolidations budgétaires réussies Maîtrise durable de la dépense publique plutôt que la hausse des prélèvements obligatoires. Réformes structurelles et rapides : dépense publique, marchédu travail, simplification de la fiscalité, modification du système de retraite Recherche d un consensus mais la démarche a étéinscrite dans un cadre légal. Croissance économique vigoureuse : hausse des dépenses du secteur privé et hausse des exportations.
8 Les fondamentaux économiques sont peu encourageants Perspectives de croissance faible. Rigiditédes dépenses notamment en raison du vieillissement. Commentaire de Futuribles : Les pays européens auraient besoin d une croissance économique vigoureuse pour atteindre la consolidation de ses finances publiques, mais ils n en bénéficieront pas à court terme. La rigiditédes dépenses publiques constitue un deuxième obstacle àl assainissement des finances. 8
9 Les freins à la croissance A COURT TERME Ajustement simultané dans tous les pays. Compétitivitédégradée mais pas de dévaluation possible pour les pays de la zone euro (par exemple, surévaluation de l euro pour la Grèce est de 20 30%). «deleveraging» suite à la crise financière. Réduction rapide des déficits publics perte de croissance Ex post, faiblesse de la réduction des déficits. A LONG TERME Innovation faible. Flexibilité insuffisante de l économie. Croissance faible de la population active. Commentaire de Futuribles : Compte tenu de leur situation budgétaire, des pays européens comme la Grèce et la France pourraient avoir intérêt àdévaluer leur monnaie pour restaurer leur compétitivitéet stimuler leur croissance économique. Mais elles ne disposent plus de cet outil depuis qu elles sont membres de la zone euro. 9
10 La rigidité des dépenses L exemple français France DEPENSES PUBLIQUES % DE CROISSANCE prévu réel prévu réel prévu réel prévu réel prévu réel prévu réel Gouvernement 1,1 2,2 1,2 1,7 0,6 2,4 0,6 2,3 1,1 3,7 1,3 3,7 Collectivités locales 2 4,3 1,8 3,6 0,5 3,3 2 2,2 1,4 2,9 1,3 2,9 Dépenses sociales 1,7 2,6 1,7 1,8 0,9 2,8 1,1 2,4 1,9 4,5 1,8 4,5 Impact du vieillissement àmoyen terme : dans les pays de l UE, entre 1 et 3 points de PNB àl horizon 2030 pour les dépenses de santé.
11 Au mieux une stabilisation de l endettement à des niveaux élevés. ENDETTEMENT PUBLIC SCENARIOS DE LA COMMISSION EUROPEENE % PIB Rouge Bleu Vert Grèce 124,9 156,5 189,3 149,0 161,8 141,5 134,4 Irlande 82,9 132,0 181,5 124,7 154,7 117,3 128,0 Espagne 66,3 100,1 131,1 92,7 104,6 85,3 78,1 France 82,5 107,6 132,7 100,1 105,4 92,7 80,4 Allemagne 76,7 86,9 98,4 79,8 71,2 72,0 60,1 Source : Commission Européenne France ENDETTEMENT PUBLIC % PIB ; 82,5% en Gris 99,6 100,3 Noir 104,3 116,2 Rose 96,3 91,4
12 Downgrade et/ou restructuration Les agences de notation ont récemment réduit la notation de certains pays (Espagne, Irlande et Grèce notamment) et ont annoncéla mise sous surveillance d autres. Pour l instant pas de restructuration : peu d impact sur la charge de la dette et gros impact du point de vue de la réputation.
13 Quelques certitudes à court terme Suivi par les marchés des plans de réduction des déficits publics. Une politique monétaire fortement contrainte : taux d intérêt très faible. Flight to quality. Croissance faible. Commentaire de Futuribles : 1) Les marchés vont être très vigilants sur le respect des engagements pris par les gouvernements. 2) Malgréun taux d intérêt très faible, les marchés d actions restent déprimés et volatiles, car les préoccupations l emportent. 3) Le «flight to quality»traduit l idée que les investisseurs achètent de préférence des taux allemands, car ce sont les plus sûrs, et la France en profite indirectement. 4) Prévisions de croissance économique faible au moins jusqu en
14 Interrogations Soutenabilitéde l endettement public àl horizon Très forts excédents et bonne rentabilité des grandes entreprises. Taux d intérêt faible mais marchés d actions déprimés et volatiles. Tassement de la courbe des taux d intérêt.
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