François-Alexandre Pernot (10 février novembre 1865), chantre du passé

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2 Depuis quelques années, le conseil général de Haute-Marne a accepté en dépôt plusieurs objets provenant d institutions et édifices ne pouvant plus en garantir les conditions de conservation et d exposition. Les raisons en sont diverses : bâtiments en travaux, surface d exposition insuffisante, problèmes de sécurité etc. En contrepartie, la collectivité s est engagée à assurer la bonne préservation de ces œuvres et à les exposer temporairement dans ses locaux. Pour la 26 ème édition des Journées européennes du patrimoine, le conseil général a souhaité présenter au public une sélection de tableaux sur le thème du paysage. Ceux-ci proviennent de l hôpital Sainte-Croix de Joinville avec lequel une convention de dépôt a été conclue en Rarement montrés au public, ils ont été restaurés par Igor Kozak, basé dans la Meuse non loin de la frontière haut-marnaise.

3 François-Alexandre Pernot (10 février novembre 1865), chantre du passé Natif de Wassy, François-Alexandre Pernot débuta son apprentissage dans le département avant d être orienté, sur les conseils de Jacques-Louis David ( ), vers l atelier d un paysagiste renommé du premier Empire et de la Restauration, Jean-Victor Bertin ( ). Son adhésion au parti légitimiste favorisa son entrée sur la scène artistique parisienne, exposant pour la première fois au Salon de Commença alors jusqu en 1830 un périple à travers l Europe dont il ramena quantité de dessins et croquis de monuments et de sites pittoresques. Réalisés d après nature, ils constituèrent pour lui une source inépuisable d inspiration et servirent à illustrer de nombreuses publications comme les Vues pittoresques de l Ecosse en Dès 1834, il se consacra sur instance de l administration à dessiner les monuments de la capitale voués à disparaître dans les travaux haussmanniens. A la faveur de ses voyages et de ses protecteurs, Pernot put rencontrer les plus grands noms de la littérature, des arts et de la politique. Féru d histoire et d archéologie comme beaucoup de ses contemporains, il fut associé aux plus grandes entreprises de sauvegarde de ce que l on nommait depuis peu le patrimoine. Tout en menant une vie sociale très riche, il ne délaissa pas pour autant sa famille proche et demeura fidèle à sa Champagne natale à laquelle il consacrait une bonne partie de son temps. La Révolution de 1848 et des événements personnels incitèrent Pernot à résider davantage dans le département où il consacra les dernières années de sa vie à la recherche historique et au dessin archéologique. Comme le montrent les trois tableaux exposés, Pernot affectionne, à la manière des peintres hollandais, la campagne pittoresque, les ruines chargées d histoire avec une prédilection pour le Moyen Âge et ses monuments. Certes le sujet de ses tableaux historiques le rattache au courant romantique, mais sa manière reste profondément fidèle à la leçon néo-classique reçue de Bertin. Si le souci constant de la précision et du détail tint l artiste éloigné des innovations contemporaines, il n en laisse pas moins une œuvre d un intérêt historique et documentaire inestimable sur le patrimoine champenois et plus largement européen. En privilégiant la véracité historique ou archéologique, l art de Pernot peut nous paraître aujourd hui quelque peu froid et «académique». Néanmoins, au-delà de l exactitude topographique, il arrive que l artiste exprime les «états d âme» de la nature. Une poésie tour à tour apaisée ou tourmentée se dégage de ses œuvres. «Les vendanges à Joinville» Dimensions avec cadre : 70 x 92 cm «Le quai des Peceaux à Joinville» Dimensions avec cadre : 70 x 95 cm Les côteaux de Joinville étaient autrefois couverts de vigne. Jusqu en 1791, la silhouette imposante du château d En-haut domina le bourg avant d être dépecé par suite de sa vente. Il n en reste aujourd hui que quelques vestiges, les descriptions et autres documents rappelant sa splendeur passée. Joinville, son environnement naturel et architectural, occupe une place à part dans l œuvre de Pernot. L histoire de cette ville le passionne particulièrement et la famille des princes de Joinville, dont il dessina les tombeaux, le fascine. Traversé par la Marne, la ville offre des points de vue pittoresques, notamment du Quai des Peceaux.

4 «Bâtiment conventuel en ruine avec deux moines» Dimensions avec cadre : 44,5 x 37 cm Attribué à François-Alexandre Pernot Dans la tradition de la peinture de genre Par leur thématique et leur esthétique, ces tableaux s inscrivent dans le sillage des réalisations des paysagistes qui, depuis Pierre Henri de Valenciennes ( ), contribuèrent tout au long du 19 ème siècle à moderniser le paysage longtemps subordonné à la peinture d histoire ou de genre. Très prisé et recouvrant maintes sensibilités, le thème connut un énorme succès auprès des amateurs de peinture. Animés de figures à l antique ou de scènes de la vie quotidienne, ces paysages renouvellent le genre à travers le prisme des œuvres nordiques et italo-françaises des siècles précédents. «Paysage avec château médiéval» Dimensions avec cadre : 50 x 60 cm Ecole française «Prairie avec moulin» Dimensions avec cadre : 39 x 45 cm Ecole française

5 «Paysage maritime avec pêcheurs» Dimensions avec cadre : 60 x 70 cm Ecole française «Poète dans un paysage» Dimensions avec cadre : 43 x 50 cm Ecole française Au fond de la galerie de la salle Pierre Niederberger est exposé en permanence un tableau d Ernest Noirot ( ) provenant du musée municipal de Bourbonne-les-Bains, ville dont l artiste est natif. Parti au Sénégal en 1881 comme peintre et photographe, il accompagna l amiral Bayol pour l aider à faire connaître les droits de la France sur le Fouta Djalon (Guinée). Depuis lors il mena dans la région plusieurs missions jusqu à être nommé administrateur en Afrique Orientale Française. A travers ses paysages, se révèle la terre africaine sous une lumière implacable. Les grands aplats de couleurs et les ciels immenses donnent une image harmonieuse et paisible de ces contrées.

6 Les bâtiments et jardins du Conseil général de la Haute-Marne Au 1 rue du Commandant Hugueny à Chaumont, le Conseil général de la Haute-Marne dispose d un ensemble immobilier comprenant cinq bâtiments : l Hôtel du Département, la villa Schneider, l immeuble Sirot, la conciergerie et la salle de réception et d exposition. L Hôtel du Département L immeuble Sirot Bâtiment de 1987, c est le siège du conseil général, dans lequel est installée une partie des services administratifs du Département et le bureau du Président. Dans ce bâtiment qui déploie plus de m² de bureaux, se trouvent notamment les services de la direction générale et de la direction du développement économique et local. Les autres directions du Conseil général sont réparties dans des bâtiments annexes, en différents endroits de Chaumont. La villa Schneider également construit au 19 ème siècle, il abrite les salles de commission. Une extension, construite en 1977 à l arrière de l immeuble, accueille également la salle des assemblées dans laquelle les conseillers généraux se réunissent en commission permanente et en séance plénière. La conciergerie Bâtiment situé derrière la villa Schneider et donnant sur la rue du Capitaine Tassard, elle accueille les agents de la Direction des bâtiments départementaux. La salle Pierre Niederberger Cette maison, construite au 19 ème siècle, accueille un logement de fonction ainsi qu une salle utilisée pour les repas officiels. Cette habitation est propriété du conseil général depuis Elle abrite une salle multifonctions de 250 m² pouvant accueillir près de 300 personnes. Modulable, elle permet d organiser des expositions et des conférences grâce à des éclairages et des équipements audio et vidéo performants. Ces cinq bâtiments sont compris dans un espace de plus de m² et sont entourés d un parc arboré et fleuri. Dans ce parc, plusieurs pièces témoignent de la richesse du patrimoine haut-marnais. Fontes d art et statues de maître se côtoient.

7 Dans les jardins La statue d Apollon Conçue par le célèbre sculpteur et architecte Jean-Baptiste Bouchardon, cette statue était installée à l origine dans le parc du château de Chamarandes. En 2005, le conseil général s est porté acquéreur de cette œuvre majeure de Bouchardon ainsi que de deux autres statues, représentant les divinités Flore et Pomone. La statue d Apollon a été installée dans le parc de l Hotêl du Département tandis que Flore et Pomone ont rejoint le Château du Grand Jardin de Joinville, propriété du conseil général et autre site ouvert gratuitement au public à l occasion de ces journées du patrimoine. La statue d Apollon, réalisée dans la première moitié du 18 ème siècle (vraisemblablement vers 1735), a très probablement été sculptée dans l atelier de Jean-Baptiste Bouchardon par ses élèves et compagnons d après les croquis du maître. Pour cette représentation du dieu grec des arts et de la lumière, l artiste haut-marnais s est inspiré de la statue d Apollon du Belvédère qui se trouve au Vatican. Cette statue a fait l objet de travaux de restauration en Un nettoyage de l œuvre était nécessaire. Une des jambes avait été particulièrement endommagée par le temps. Le restaurateur en charge de ce projet s est appliqué à respecter les lignes et le style adoptés par Bouchardon. L opération a consisté à modeler un pied et le bas de la jambe. Un moulage en pierre a ensuite été réalisé par un atelier spécialisé et le pied et la jambe ainsi reconstitués ont été implantés sur l œuvre originale. La fontaine et les statues en fonte Rendant hommage à un savoir-faire haut-marnais ancestral dans le domaine de la métallurgie, le conseil général a également souhaité agrémenter son parc de quelques pièces de fontes d art. Pièce majeure des jardins du conseil général, la fontaine en fonte a été installée en Monumentale, elle vient rappeler que les fonderies haut-marnaises ont excellé et excellent toujours dans la réalisation de ce type d œuvre. Pour preuve, les nombreuses fontaines Wallace qui ont été exportées dans des villes aux quatre coins du monde. Entre l Hôtel du Département et la villa Schneider, la statue dite Diane, représentant la déesse romaine de la chasse et de la forêt, a été acquise auprès des fontes d art de Dommartin-le-Franc et installée dans le parc en Plus moderne, d autres statues de fonte sont surmontées de lampes et éclairent l extérieur de la salle des Assemblées.

8 Conseil général de la Haute-Marne 1 rue du Commandant hugueny Chaumont