Activités Exercices individuels et en groupe d analyse du sujet et d élaboration de plan

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1 L1 Lettres modernes Histoire de la littérature française XIX e -XX e siècles TD1 : lundi 9 octobre Présentation des CC1 et CC2 Établir un plan détaillé Objectifs mémoriser les étapes d une «mini-dissertation» analyser un sujet commencer à établir un plan Activités Exercices individuels et en groupe d analyse du sujet et d élaboration de plan Les étapes de la «mini-dissertation» au propre La mini-dissertation est une question de cours, qui vous demande de faire appel à vos connaissances sur Les Misérables et à les organiser pour répondre à la question posée. Il ne s agit pas de «réciter» intégralement des passages du cours, mais de sélectionner les idées et les exemples pertinents, à partir des connaissances acquises en cours. Introduction amorce : une idée plus vaste que le sujet qui l introduit ; sujet. Si l on vous propose une citation à commenter, il faut recopier mot pour mot, entre guillemets, la citation. S il s agit d une question commençant par «Pensez-vous que...?», il convient de reformuler la question pour supprimer les marques de la deuxième personne. analyse du sujet (passage obligatoire et qui peut être assez long), reformulation du sujet annonce du plan, en deux parties = chaque partie développe une thèse Le développement Le développement sert à démontrer les thèses dont on a annoncé en fin d introduction qu on allait les développer. Ces thèses s enchaînent logiquement au sein du développement. Chaque thèse (dans chaque partie) se démontre à l aide de deux arguments. Des arguments sont des preuves que votre thèse est valable. 1

2 Chaque argument est contenu dans un paragraphe (et un seul) : la règle est la suivante : un paragraphe par argument, un argument par paragraphe. Une partie est donc un bloc de texte, constitué de deux paragraphes. À la fin de la partie, on a fini de démontrer l idée générale de la partie, c est-à-dire la thèse. Entre deux parties se trouve une transition, qui rappelle l idée démontrée par la partie précédente et annonce la thèse qui sera développée dans la partie qui suit. Un paragraphe se constitue de la façon suivante : première phrase : formulation de l idée de l argument : c est une phrase générale, abstraite qui énonce une idée phrase(s) suivante(s) : explication, détail de l idée de l argument (si besoin est, si l argument est complexe et qu il nécessite des explications ce n est pas toujours le cas) phrases suivantes : analyse d un exemple issu des Misérables = l exemple fait référence à un passage du texte, à la situation précise d un personnage, etc. L exemple donne la preuve que votre argument est vrai. Il valide votre argument. Citer un exemple sans expliquer pourquoi votre exemple valide l argument ne suffit pas : il faut non seulement citer l exemple, mais aussi montrer en quoi l exemple est en relation avec l argument. La conclusion : - bilan des deux ou trois parties (c.-à-d. rappel des thèses démontrées dans les deux parties) - ouverture, c.-à-d. une idée plus large que le sujet, qui ouvre de nouvelles perspectives. L ouverture peut avoir la forme d une question, mais ce n est pas obligatoire. Méthode à appliquer au brouillon 1) Analyse du sujet Un sujet : un sujet doit toujours être analysé, tous les mots employés doivent être expliqués. 2) La recherche d idées, pêle-mêle phase de réflexion : vous notez tout ce qui vous vient à l esprit, exemples, arguments, sans vous censurer. Il faut déjà, quand une idée vous vient, faire la différence entre exemple et argument. Un premier classement des idées commence aussi à se faire (idées pour, idées contre, par exemple). 3) L établissement d un plan Il s agit d ordonner toutes les idées que vous avez relevées dans la deuxième étape. Quelles seront mes deux parties? Quelle partie vais-je placer en premier? À l intérieur d une partie, dans quel ordre vais-je placer mes arguments? Quel exemple vais-je choisir pour chaque argument? Comment votre brouillon doit être présenté : I. une phrase qui explique quelle thèse vous développerez dans la première partie A) la phrase qui annonce votre premier argument B) la phrase qui annonce le deuxième argument 2

3 II. une phrase qui explique quelle thèse vous développerez dans la deuxième partie A) la phrase qui annonce votre premier argument B) la phrase qui annonce le deuxième argument Présentation du CC1 Durée : 1h30 Une question sera posée. Vous devez remettre un plan détaillé ET la rédaction complète de l exercice. L examen est noté sur 30 et le total ramené à 20. Barème du CC1 : 1) Plan détaillé : 4 points 1 pt : titres et sous-titres sous forme de phrases 1 pt : rapport net entre le sujet et les parties et entre chaque argument et la partie dans laquelle il se trouve 1 pt : les arguments sont bien expliqués, ss forme de notes 1 pt : les exemples comportent références et justification 2) rédaction : 12 points introduction : 3,5 amorce : 0,5 sujet copié ou formulé : 0,5 analyse du sujet : 1 reformulation du sujet : 0,5 annonce du plan : 1 développement : 8,5 2 points par arguments (1 point pour l idée, 1 point pour l exemple) 0,5 point pour la transition conclusion : 1 point 0,5 : bilan 0,5 : ouverture 4 points seront attribués à la qualité de la rédaction : - correction de la langue (vous devez vous relire), - maîtrise de la disposition des paragraphes, présence d alinéas, - bonne présentation des titres d œuvres ou de chapitres. 3

4 Exemple de rédaction d un plan détaillé : Sujet possible pour un CC1 : Lorsque Victor Hugo a repris l écriture des Misérables entre 1860 et 1862, il a inversé les deux premiers chapitres de l œuvre. Comment pouvez-vous expliquer que, dans la version définitive des Misérables, le livre intitulé «Un juste» précède le livre intitulé «La Chute»? Des Misères aux Misérables bien des modifications ont été effectuées par Victor Hugo, dont l une des plus frappantes est l inversion des deux premiers chapitres de l œuvre. [amorce] Comment expliquer que dans la version de 1862 le livre intitulé «Un juste» précède le livre 2, «La Chute»? [sujet] En effet, la longue digression consacrée à M. Myriel, l évêque de Digne, modèle de bonté et de charité évangéliques, dans le livre 1, devient le premier livre de l œuvre, tandis que l arrivée à Digne de Jean Valjean, le forçat libéré, dévoré par de sombres pensées, est repoussée en deuxième position. Ce déplacement s accompagne en outre de nombreux ajouts de chapitres et d épisodes à l intérieur du livre 1. [analyse du sujet] Comment justifier cette inversion? [reformulation] Il apparaît que présenter M. Myriel avant l entrée en scène du héros des Misérables permet à Victor Hugo de mettre en place le cadre idéologique dans lequel le lecteur est invité à lire l œuvre. Mais l accent sur M. Myriel annonce aussi les nombreux aspects par lesquels l intervention à venir de l évêque joue un rôle fondamental dans le destin de Jean Valjean. [annonce du plan : premier et deuxième partie] Le livre 1 présente d emblée le cadre idéologique, c est-à-dire politique et philosophique, dans lequel le lecteur doit lire Les Misérables. [introduction partielle : facultative] Ce sont tout d abord plusieurs combats politiques de Victor Hugo que le livre I développe. L opposition à la peine de mort, la critique très large du fonctionnement égoïste de la société de la Restauration y sont exprimées. Mais c est peut-être surtout la foi en le progrès social qui constitue l idée politique de Victor Hugo la plus importante. Ainsi, le chapitre I,1,10 relate la rencontre entre M. Myriel et le Conventionnel G. dont la ferme croyance en une amélioration des conditions de vie de tous, selon les idéaux de la Révolution française, constitue un axe politique essentiel dans le combat contre la misère auquel contribue toute l œuvre. Le personnage de l évêque, qui est favorable au parti ultra, est complété par le Conventionnel G, qui condamne «la fin de la prostitution pour la femme, la fin de l esclavage pour l homme, la fin de la nuit pour l enfant» 1, idées que partage Victor Hugo, puisque des expressions presque similaires figurent dans la préface. [I A)] En outre, des questions philosophiques sont également abordées dans le livre I, qui constituent l arrière-plan philosophique dans lequel le combat contre la misère doit se comprendre. Ainsi, la conversation entre M. Myriel et le Conventionnel G. affirme sans aucun doute l existence de Dieu. Mais, plus généralement, toutes les actions et toutes les pensées de monseigneur Bienvenu illustrent l existence de Dieu et de l âme : la contemplation de la nature à laquelle il se livre le soir dans son jardin (I,1,13) permettent au narrateur de mettre en évidence l existence de correspondances entre l infini d en haut, Dieu, et l infini d en bas (l âme qui est en chaque homme). Or l action à venir des Misérables ne peut se comprendre que dans un monde où Dieu existe et dans lequel une étincelle divine illumine chaque homme. [I B)] Ainsi, la position initiale du livre I permet de dresser le cadre politique et philosophique dans lequel les Misérables doivent être lus. Mais la première place de ce livre invite également à voir dans son personnage central, l évêque, l origine de la geste à venir de Jean Valjean et constitue donc, malgré le caractère rétrospectif du livre, une sorte d anticipation sur la suite. [transition : bilan du I + annonce du II : obligatoire] 1 Il n est pas indispensable de connaître par cœur des passages du texte. Vous auriez pu aussi bien écrire : le Conventionnel G. qui condamne les conditions de vie terribles de femmes, d hommes et d enfants, tous soumis à des maux tels que la prostitution, le travail abrutissant, l absence d instruction, etc. 4

5 L évêque est tout d abord le personnage par excellence susceptible d apporter le salut à Jean Valjean, ce qui est à l œuvre dans le livre 2, grâce au pacte énigmatique dans lequel l évêque rachète l âme de Jean Valjean et l engage dans la voie du bien. Le livre 1 illustre déjà le pouvoir de métamorphose que possède l évêque sur les malheureux. Trois «misérables», ainsi désignés par le narrateur, le faux-monnayeur, le condamné à mort et le bandit Cravatte, attirent en particulier l attention et les soins de l évêque. Son intervention directe auprès des deux derniers (le condamné à mort «rayonne» au moment de mourir et Cravatte fait don à monseigneur Bienvenu d un vol qu il avait commis) témoigne de son pouvoir de métamorphose qui agit par la suite sur Jean Valjean, dont l arrivée est annoncée par cette trinité de «misérables». [II A)] De plus, de nombreux points communs entre l évêque et Jean Valjean préparent et annoncent non seulement la conversion du forçat au bien, mais aussi la destinée future de Jean Valjean qui devient lui aussi un modèle de vertu, consacrant toute sa vie à faire le bien autour de lui (sauvetage de Fauchelevent, de Champmathieu, de Cosette, etc.). Ainsi, l évêque partage avec Jean Valjean l expérience d une conversion mystérieuse à la religion (I,1,1), puisque, à son retour d émigration en Italie, le personnage a abandonné ses habitudes mondaines et galantes pour devenir prêtre, sans qu aucune explication ne soit donnée par le narrateur. À l instar de Jean Valjean qui est aussi connu sous les noms de monsieur Madeleine, d Ultime Fauchelevent ou de monsieur Leblanc, l évêque possède un surnom, «monseigneur Bienvenu», qui lui est donné par le peuple. Cette faveur que le peuple éprouve pour l évêque annonce celle dont bénéficie monsieur Madeleine auprès des habitants modestes de Montreuil-sur-Mer, en I,5. [II B)] En conclusion, le déplacement du livre «Un juste» en début d œuvre permet non seulement de tracer le cadre idéologique dans lequel les Misérables doivent être lus, mais aussi de renforcer l importance du modèle qu est M. Myriel dans la destinée de Jean Valjean. [bilan] En effet, après le livre 2, l évêque n intervient plus dans l œuvre, sinon sous la forme d un souvenir, qui reparaît dans la cinquième partie des Misérables, au moment où Jean Valjean achève sa destinée. [ouverture] 5