SENTIMENT D INSECURITE ET IMPACT DES MEDIAS. Actes de la journée d études

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1 Forum Belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine ASBL Belgisch Forum voor Preventie en Veiligheid in de Steden VZW SENTIMENT D INSECURITE ET IMPACT DES MEDIAS Charleroi, 25 juin 2008 Actes de la journée d études Sous la coordination de V. KETELAER, chargée de mission pour le FBPSU asbl, et assistée par L. NOLET, FBPSU asbl Réalisé avec l aide de la Ville de Charleroi et le soutien de la Fondation Roi Baudouin dans le cadre du programme de lutte contre le sentiment d insécurité Editeur responsable : W. DEMEYER, Président du Forum Belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine (FBPSU asbl)

2 SENTIMENT D INSECURITE ET IMPACT DES MEDIAS Le présent ouvrage constitue la publication des actes d une journée d études portant sur le sentiment d insécurité et l impact des médias. Cette journée a été organisée le 25 juin 2008 par le Forum Belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine asbl, avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin, dans le cadre du programme de lutte contre le sentiment d insécurité. Vous y trouverez les textes intégraux des interventions des différents orateurs qui ont nourri la réflexion autour du thème des médias et de l insécurité, ainsi qu une synthèse des recommandations rédigée à l issue de cette journée. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier tout particulièrement la Fondation Roi Baudouin pour son soutien financier qui a permis que cette journée d échanges soit organisée, la Ville de Charleroi pour son accueil chaleureux au sein de l Hôtel de Ville, et particulièrement la Direction Prévention et Sécurité de la Ville de Charleroi pour son aide précieuse dans l organisation de cette journée ; Ph. Bellis, Fonctionnaire de prévention de la commune de Saint-Gilles, et L. Comminette, chargée de communication pour le Plan Prévention de la Ville de Liège, pour avoir collaboré à la réalisation de ce livret, ainsi que chacun des orateurs de cette journée, pour la richesse de leurs interventions et sans lesquels cette publication n aurait pas été possible. 6

3 Pour toute information : Site Web : Pour toute correspondance : FBPSU asbl BFPVS vzw Forum Belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine asbl Belgische Forum voor Preventie en Veiligheid in de Steden vzw Bâtiment BRAVVO - Boulevard Emile Jacqmain, Bruxelles Tél : 02/ Fax : 02/ Courriel : veronique.ketelaer@brucity.be Coordination de la rédaction : V. KETELAER, chargée de mission FBPSU asbl L. NOLET, assistante FBPSU asbl Bâtiment Bravvo, Boulevard Emile Jacqmain 95, 1000 Bruxelles Les auteurs, la rédaction et l éditeur ont pour objectif de tendre vers la fiabilité des informations publiées, pour lesquels ils ne peuvent être tenus responsables. Editeur responsable : W. DEMEYER, Président du Forum Belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine asbl - Grand Place, 1000 Bruxelles 7

4 TABLE DES MATIERES 1. Introduction p.6 2. Interventions de la journée - Jean-Jacques VISEUR : Mot d accueil p.7 - Willy DEMEYER : Introduction p.7 - Jean-Pierre GOOR : Objectifs de la journée p.10 - Jean-Jacques JESPERS : Médias et insécurité p.14 - Frédéric DUBOIS : Insécurité et presse écrite p.19 - Christophe GILTAY : Insécurité et presse télévisée p.22 - Jean-Jacques VISEUR : Autorités locales et médias p.23 - Ronald CEULEMANS : Prévention et médias p.24 - Philippon TOUSSAINT : Travailleurs sociaux de rue et médias p.24 - Delphine PENNEWAERT : Projet EURESTE, un exemple de contact avec les médias p.25 - Maryse ROLLAND : Victimes face aux médias p Recommandations pour les acteurs locaux p.33 Annexe 1 : Programme de la journée p.35 Annexe 2 : Liste des participants p.36 8

5 1. INTRODUCTION Début 2006, la Fondation Roi Baudouin publiait un rapport intitulé «À l écoute du sentiment d insécurité» qui a suscité un réel intérêt auprès du public et des acteurs concernés. Dans la continuité de cette étude, elle a établi une collaboration avec le Forum Belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine (FBPSU asbl) pour organiser, à Bruxelles et en Wallonie, des journées d étude visant à améliorer les pratiques de travail des acteurs locaux en matière de sécurité et la prévention. Ces rencontres s adressent aux acteurs institutionnels ainsi qu'à leurs partenaires au niveau local : mandataires et agents des villes et communes, notamment celles bénéficiant de Plans stratégiques de sécurité et de prévention, promoteurs de projets locaux, associations et citoyens. Leurs objectifs visent à : cibler des thématiques-clefs en matière de lutte contre le sentiment d insécurité mettre en évidence les bonnes pratiques qui contribuent à sa réduction et d en débattre pour permettre aux acteurs locaux de s en inspirer. La première journée fut organisée le 14 novembre 2007 à Bruxelles (Centre Culturel Jacques Franck de Saint-Gilles) et avait pour objet l approche partenariale et la participation citoyenne dans la lutte contre le sentiment d insécurité. La rencontre du 25 juin 2008 est la seconde journée d échanges entres professionnels et elle a pour thème l impact des médias sur le sentiment d insécurité. Cette journée vise à mieux connaître le métier de journaliste, débattre d expériences locales de contacts avec la presse, analyser l influence que peuvent avoir les médias sur le sentiment d insécurité et présenter différents outils permettant aux acteurs locaux de faciliter leur relations avec les médias sur les questions d insécurité. Pour illustrer le thème des médias et lancer les débats entre professionnels, le FBPSU y a invité de nombreux spécialistes à prendre la parole 1 : journalistes de la presse écrite et télévisée, mandataires locaux, porte-parole d ONG, etc. Organisée dans le cadre symbolique de la salle du Conseil communal de l Hôtel de Ville de Charleroi, cette journée a rassemblé plus de 80 participants 2. 1 Le programme de la journée se trouve en annexe 1. 2 La liste des noms et des fonctions des participants se trouve en annexe 2. 9

6 2. INTERVENTIONS DE LA JOURNEE J.-J. VISEUR, Bourgmestre de Charleroi, a brièvement introduit la journée en exprimant la joie qu il éprouvait d accueillir toutes les personnes participant à ce colloque dans l Hôtel de Ville de Charleroi et en soulignant l intérêt particulier qu il portait pour cette thématique (voir son intervention plus bas dans le texte). Texte intégral de l intervention de W. DEMEYER, Président du FBPSU et Bourgmestre de Liège Introduction du F.B.P.S.U. Cher(e)s Collègues, Mesdames, Messieurs, J ai le plaisir, en tant que Président du Forum Belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine, d'introduire cette journée de travail «sentiment d'insécurité et impact des médias». Mon rôle ce matin consiste donc à présenter, en quelques mots, notre association et le cadre de cette journée. Profitons de la présence de la presse, pour mettre un peu en avant le travail que nos communes réalisent, au niveau belge, depuis plus de dix ans. En effet, c'est à partir de 1994, que les communes belges ont désiré voir s'ouvrir un espace de discussion, d'échanges, d'analyse et de concertation, regroupant des responsables politiques et techniques qui mettent en oeuvre des plans de prévention au niveau communal. Ainsi, le Forum Belge a été créé en 1995, à l'initiative des cinq grandes villes dotées d'un contrat de sécurité. Depuis lors, comme vous le constaterez lors de notre Assemblée générale de la semaine prochaine, treize nouveaux membres vont nous rejoindre, ce qui portera le nombre de nos adhérents à plus de 80 villes et communes, issues des trois régions du pays. La qualité de notre travail, du secrétariat, et en particulier le rôle de Véronique KETELAER, chargée de mission du Forum Belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine, qui a mis sur pied cette journée, nous a également permis de développer de nombreux contacts et de faire reconnaître notre expertise. Ainsi, nous sommes pour l'etat belge, point de contact «société civile» au sein du Réseau Européen de prévention de la criminalité et depuis plus d'un an, nous avons mis en place un partenariat avec la Fondation Roi Baudouin visant à améliorer les pratiques des acteurs locaux afin de lutter contre le sentiment d'insécurité. 10

7 Je profite de l'occasion pour remercier vivement la Fondation Roi Baudouin, représentée aujourd'hui par M. Jean-Pierre GOOR, pour son soutien et la confiance qu'elle témoigne au Forum belge. C'est dans le cadre de ce partenariat que s'inscrit cette journée d'étude consacrée au «sentiment d'insécurité et impact des médias». Le rôle essentiel du niveau local, et des communes en particulier, n'est plus à démontrer. Plusieurs recommandations au niveau international et européen (Conseil de l'europe ou Commission Européenne) sont le fruit du travail réalisé au quotidien dans nos quartiers. C'est le cas également du Rapport de la Fondation sur le sentiment d'insécurité qui vous sera présenté dans quelques instants par Jean-Pierre GOOR. C'est d'ailleurs sur base de notre expertise et de notre ancrage au niveau local que la Fondation a choisi de collaborer avec nous, pour ensemble, travailler à la réduction du sentiment d'insécurité. Ce partenariat s'articule autour de 3 actions: l'accompagnement méthodologique de cinq villes bruxelloises et wallonnes (Charleroi, La Louvière, Mouscron, Amay et Bruxelles-Ville) durant un an et demi dans des processus de participation multi-acteurs; l'organisation de journées d'échanges entre professionnels de terrain, cadre dans lequel nous sommes aujourd'hui; la rédaction d'un manuel de bonnes pratiques pour la fin En effet, de plus en plus de villes et parfois, désormais, de petites communes, sont confrontées à des faits criminels ou accidentels, qui intéressent les médias. Ceux-ci peuvent alors se retrouver confrontés à la mise en place d'une communication efficace visant à rassurer et à informer la population sans ajouter au sentiment d'insécurité. Bien que rompu à cet exercice, la fonction politique nécessitant d'avoir un minimum l'art de parole, il sait combien il est difficile et stressant de devoir s'exprimer face aux médias. Dès lors, il nous a semblé utile, dans le cadre de nos journées d'étude et suite aux diverses demandes émanant des villes, de les aider à mettre en place une politique de communication spécifique aux matières relevant de la prévention ou de la sécurité. Vous serez d'accord avec moi pour convenir que le plus mauvais moment pour se préparer à la communication est bien celui de la crise, le moment où les choses s'emballent, où l'émotion peut prendre le dessus. Pour ne prendre qu'un exemple qui me paraît très significatif, je citerai les accidents dont ont été victimes de jeunes adolescents en utilisant du gaz de briquet. Cet exemple soulève de nombreuses questions : comment être clair sur les circonstances de l'accident, rassurer les parents, prévenir d'autres accidents, ne pas «jeter la pierre» aux commerçants,... 11

8 Au quotidien, nous devons aussi communiquer sur les chiffres de la criminalité, les actions de prévention mises en place,... Doit-on informer les gens de certains types de risques comme le vol à la tire? Comment communiquer sur une augmentation de faits liés aux vols de voiture ou aux cambriolages? Plus largement, il s'agit également de parler d'abus d'alcool chez les jeunes, de violences conjugales,... Je ne m étendrai pas sur les violences qu'a connues une commune bruxelloise il y a quelques semaines, mais je sais combien il a dû être difficile pour les autorités, la zone de police et le service de prévention, de faire face à la couverture médiatique induite par ce type de débordements. Tout cela sans compter l'évolution que connaissent également les métiers de la presse. Les journalistes sont de moins en moins nombreux, leurs conditions de travail et les délais qui leur sont impartis sont de plus en plus difficiles. Dès lors, cela se ressent, les dossiers de presse doivent être toujours plus complets, les conférences de presse doivent être attractives et denses. Cela nécessite donc une approche de plus en plus professionnelle. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles, désormais, les villes qui bénéficient d'un plan stratégique de prévention et de sécurité sont tenues d'établir un plan de communication semestriel. Cela représente une grosse nouveauté pour certaines communes, pour d'autres, ce sera l'occasion de formaliser des méthodes de travail déjà éprouvées. Liège, en effet, a depuis l'origine de son contrat de sécurité, toujours bénéficié d'un emploi temps plein pour assurer les missions de communication externe. Ainsi, ma collaboratrice, Madame Laurence COMMINETTE, qui est chargée de rédiger les recommandations de cette journée, a, depuis de nombreuses années, développé à Liège une véritable politique de communication axée spécifiquement sur les actions de la ville en ces matières. Au fil des années, elle a ainsi développé son réseau de contacts avec la presse liégeoise pour laquelle elle est devenue un acteur incontournable dès lors qu'il s'agit d'obtenir des infos dans ces matières spécifiques. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, la distinction se fait très bien entre la communication générale de la Ville et celle, spécifique, qui concerne la prévention et la sécurité. Cela me permet d'être à même de répondre directement aux diverses sollicitations de la presse concernant des sujets, parfois très sensibles, comme la toxicomanie, les troubles liés au hooliganisme ou de déléguer en connaissance de cause diverses interviews vers des agents spécialisés. J espère donc que des journées comme celle-ci nous donneront l'occasion de partager notre expérience et d'améliorer nos pratiques car c'est en nous connaissant mieux que nous communiquerons mieux! Je suis particulièrement content de voir avec quelle rapidité et avec quelle volonté d'échange les représentants de la presse ont accepté notre invitation et je les en remercie, tout comme je remercie vivement tous les acteurs réunis ici aujourd'hui et j espère que cette rencontre sera riche d'enseignements pour chacun. 12

9 Texte intégral de l intervention de J.-P. GOOR, Responsable de projet, Fondation Roi Baudouin Le rapport sur le sentiment d insécurité et l influence des médias Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs, Merci au Forum belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine et particulièrement à Véronique KETELAER qui est l'organisatrice de cette journée, d'avoir donné à la Fondation l'occasion de dire un mot d'introduction à cette journée d'étude consacrée au sentiment d'insécurité et aux médias. Merci à Monsieur Jean-Jacques VISEUR de nous accueillir aujourd'hui à l'hôtel de ville de Charleroi. La question du sentiment d'insécurité et du rôle des médias a été abordée dans le rapport "A l'écoute du sentiment d'insécurité" que la Fondation a publié il y a deux ans. L'objectif de ce rapport était d'apporter une contribution pour mieux cerner le sentiment d insécurité tel qu il est vécu par les citoyens. L'influence des médias dans le sentiment d'insécurité y a été mentionnée de façon spontanée pratiquement par tous les groupes que nous avons écoutés pour ce rapport. La collaboration avec le Forum belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine a pour but d'approfondir le travail entamé par la Fondation autour du sentiment d'insécurité. Nous menons un partenariat de même ordre du côté flamand avec la VVSG. Dans le cadre de ce partenariat, neuf laboratoires locaux, sont actuellement suivis et reçoivent un appui méthodologique de nos deux partenaires. Il s'agit d'expériences originales de participation entre des citoyens, des autorités locales et associations pour agir ensemble sur le sentiment d'insécurité au niveau d'un quartier ou d'une commune. Ces expériences sont en cours de réalisation à Charleroi, à La Louvière, à Mouscron et à Bruxelles pour la partie francophone. Elles feront l'objet d'une publication sous forme de guide méthodologique à la fin du processus au début de l'année Cette journée consacrée au sentiment d'insécurité et aux médias s'inscrit également dans le cadre de ce partenariat. Au début du programme qui a conduit au rapport sur le sentiment d'insécurité, la Fondation est partie d'un constat: le besoin de sécurité des citoyens est quelque chose de légitime. Il représente une composante essentielle de leur bien-être, même s'il s'exprime de façon diverse et parfois même contradictoire. Il faut donc décoder les attentes des gens et ce qu'ils veulent exprimer par leur sentiment d'insécurité. Au cours de ce travail, nous nous sommes attachés à la perception individuelle de l insécurité. Une perception qui se forme souvent à partir de faits objectifs, comme une expérience de victime, mais qui peut aussi résulter d'un sentiment d insécurité purement subjectif, qui ne repose sur aucun élément tangible et qui est pourtant, même s'il s'agit d'un sentiment, une donnée réelle dont il faut tenir compte. 13

10 Nous avons voulu aborder la question du sentiment d'insécurité sous un éclairage de justice sociale, car si le sentiment d insécurité traverse l ensemble de la société, chacun ne dispose pas des mêmes ressources, ni de la même capacité de résistance. Il faut donc une attention particulière aux catégories fragilisées que sont : les personnes âgées, les femmes, les enfants, les plus démunis, les étrangers... L'originalité de notre démarche a été d'impliquer les citoyens eux-mêmes et d autres acteurs que les acteurs classiques de la sécurité, dans la définition du problème et la recherche de solutions. Le Rapport général sur le sentiment d insécurité est le résultat de trois méthodes complémentaires. Il s'agissait tout d'abord : D'écouter le gens : en prenant en compte l avis et l expérience quotidienne des personnes impliquées dans les processus d écoute. Pour cela, nous avons confié à six centres d études l'organisation d'un processus d écoute dans 34 endroits en Belgique sans rechercher une représentativité des phénomènes objectifs d insécurité, mais en veillant à un équilibre entre diverses perceptions du sentiment d insécurité, à la fois dans des zones réputées moins sûres et plus tranquilles, et à la fois dans les villes et des zones rurales. Cela a permis de dresser un décor, sous forme de patchwork, à travers ces 34 «scènes». Pour chaque scène des groupes ont été constitués en veillant à faire intervenir une grande diversité de participants. Ainsi, nous avons veillé à croiser les regards d hommes et de femmes, de jeunes et de personnes âgées, de Belges et de personnes d origine étrangère... Nous avons écouté des jeunes dans les écoles ou les quartiers délabrés, des personnes âgées dans des logements sociaux, des habitants de quartiers qualifiés de peu sûrs comme des habitants de quartiers plus paisibles ou encore de zones rurales. D autres scènes ont permis d écouter des victimes de restructurations économiques, des navetteurs, des usagers de bus et du métro, mais aussi des groupes moins écoutés: les sans-abri, les demandeurs d asile, les sans-papiers ou encore les victimes de violences intrafamiliales. Dans la deuxième étape, nous avons tenté de mieux comprendre : en mettant en évidence les multiples dimensions de l insécurité et les facteurs qui y contribuent, partant de l analyse des résultats des processus d écoute et de leur confrontation avec des experts et des acteurs de la sécurité et de la société civile. Nous avons pu cerner ainsi une série de dimensions qui contribuent au sentiment d'insécurité, comme le délabrement des lieux publics, la peur du vol ou de l'agression, les nuisances et les incivilités qui sont source de frustrations énormes, les questions liées à la toxicomanie, ou encore des facteurs aggravants comme les environnements insécurisants ou le faible éclairage. Le poids de certaines évolutions sociétales a été aussi mis en évidence, comme l'insécurité socio-économique, la perte des repères qui résulte du flou des codes et des normes sociales et des valeurs qui y sont liées, l'individualisme, le stress et l'isolement social et les difficultés qui relèvent du vivre ensemble, surtout dans une société de plus en plus multiculturelle. Enfin, nombreux sont ceux qui ont cité l'effet de loupe des médias comme un facteur aggravant leur sentiment d'insécurité. 14

11 Dans un troisième temps enfin, nous avons soutenu 157 initiatives concrètes visant à lutter contre le sentiment d insécurité pour un montant de , à la suite d'appels à projets intitulés Le sentiment d insécurité, c est aussi notre affaire. Ces appels s adressaient à un public extrêmement large (associations, comités de quartier, citoyens réunis en groupes informels, écoles, entreprises, instances publiques...) désireux d apporter une contribution concrète à la lutte contre le sentiment d insécurité au travers d initiatives diverses : marches exploratoires des femmes pour relever les éléments d'insécurité dans leur quartier, des actions de sécurisation routière avec des bénévoles âgés aux abords des écoles, opérations «quartiers propres» impliquant les commerçants et les habitants, médiation de quartier, campagne de prévention de la violence et du racket à l'école, implication de «pères de quartier» qui contribuent par le dialogue à un meilleur contrôle social auprès des jeunes, ou encore cette réflexion critique menée par la Ligue des droits de l'homme dans les écoles à propos des caméras de surveillance, La question des médias et du sentiment d'insécurité apparaît de façon transversale dans la plupart des processus d'écoute. Un large consensus apparaît auprès des participants à propos de l'influence des médias sur leur sentiment d'insécurité. La logique de fonctionnement des médias qui les conduit à se focaliser sur ce qui ne va pas est mise en cause. Une personne âgée à Liège constate : «Une bonne nouvelle n'est pas une nouvelle, mais une mauvaise nouvelle est toujours une nouvelle pour les médias. On aime bien raconter des choses affreuses et dangereuses, sinon, ça n'intéresse personne. On en parle trop, mais enfin, ça fait vivre les médias.» Les médias contribuent ainsi à ce qu'on appelle un effet de loupe et qui donne une importance démesurée à certains faits. Certains soulignent aussi le manque d'éducation aux médias qui empêche de pouvoir décoder les messages des médias. D'autres facteurs ont aussi leur influence en dehors des médias classiques : les rumeurs, et les récits plus ou moins imaginaires qui se colportent de bouche à oreille, les séries télévisées, les jeux vidéo qui sont accusés de banaliser la violence. L'influence des médias est particulièrement mentionnée auprès des personnes âgées qui passent davantage de temps à lire le journal et à regarder la télévision, qui vivent souvent repliées sur eux-mêmes et qui ont une image déformée du monde actuel qu'elles ont tendance à comparer avec le monde idyllique de leur jeunesse. Chez les femmes aussi, l'influence des médias est mise en évidence, nombreuses sont celles qui font référence à l'affaire Dutroux et qui disent avoir changé leurs comportements : fermer la porte à clé, ne plus laisser sortir ses enfants dans la rue. L'une d'elle affirme : «C'est sûrement à cause des médias, on nous a appris à avoir peur» 15

12 Dans les processus d'écoute menés auprès des personnes d'origine étrangère, l'image imprécise ou erronée qui est donnée de leur communauté dans les médias conduit à de la frustration. Pour de jeunes turcs du Limbourg, les médias alimentent le sentiment d'insécurité par un amalgame systématique entre des faits qui n'ont rien à voir entre eux: le foulard et la burka, le terrorisme et l'islam, ils se sentent alors stigmatisés et ont tendance à se replier sur leur identité et à ne plus avoir de contacts qu'entre eux. Nombreux sont aussi les habitants qui se plaignent de la stigmatisation de leur quartier par les médias, que ce soit à Droixhe ou à Borgerhout. Certains journalistes continuent à alimenter les clichés et à entretenir la mauvaise réputation de quartiers alors même que la situation a complètement évolué. «Vous vous faites arracher votre sac dans le centre ville, cela fait trois lignes dans les faits divers. Vous vous faites arracher votre sac à Droixhe, c'est au minimum un quart de page avec une belle photo du quartier», témoigne un habitant. A côté du processus d'écoute, la Fondation a organisé plusieurs tables rondes dont une avec des journalistes et des experts à propos du rôle des médias. Sans entrer dans le compte rendu de cette table ronde qui se trouve dans le rapport qui est disponible à l'entrée, la plupart des journalistes belges reconnaissent explicitement que les journalistes ont une responsabilité claire, mais estiment que les médias belges prennent cette responsabilité au sérieux. Cette responsabilité n'implique pas une culpabilité des médias : ils ne sont qu'un des acteurs dans une société très complexe et ne sont donc certainement pas les seuls en cause. Les médias sont un miroir de la société, ils rendent compte de ce qui se passe et l'insécurité est une réalité qu'ils doivent prendre en compte. Je n irai pas plus loin, car c'est justement ce thème que vont développer Jean-Jacques JESPERS et les autres journalistes qui ont accepté de contribuer à la réflexion d'aujourd'hui. 16

13 Texte intégral de l intervention de J.-J. JESPERS, Journaliste et chargé de cours à l ULB Comment les médias traitent-ils de l insécurité et comment influencent-ils le sentiment d insécurité? Je vous propose de commencer par tenter de déterminer le cadre dans lequel se pose cette question aujourd hui. Et, comme toujours, pour comprendre ce qui se passe aujourd hui, il faut se pencher sur le passé. Lorsque la démocratie s installe dans nos pays, il y a environ un siècle et demi, on assigne à la presse un rôle bien spécifique dans le fonctionnement de l État. Selon la théorie libérale de l État démocratique, les médias sont une composante essentielle de la «sphère publique», c est-à-dire de cet espace social, indépendant de la sphère politique et de la sphère économique, où les citoyens peuvent débattre et constituer une opinion, donc peuvent exercer sur l État un pouvoir formel (par l élection) et informel (par la pression publique). Le rôle de la presse est précisément d éclairer les citoyens dans leur exercice de ce pouvoir formel et informel, d où les lois sur la liberté de la presse. Cela, c est la théorie, la presse vue comme «quatrième pouvoir», une notion (ou une fiction?) sur laquelle nous nous appuyons encore de nos jours. Mais très vite, la presse va montrer un autre visage. Avec la démocratie apparaissent aussi l alphabétisation et l industrialisation, notamment l invention de la linotype et de la presse rotative. En 1836, le fondateur de La Presse, Émile DE GIRARDIN, découvre, et avec lui les éditeurs de presse américains et anglais, que le récit emphatique de l actualité est une marchandise rentable. C est ce qu on a appelé la «réification» (ou, si vous préférez, la marchandisation) de l information de masse. Celle-ci se donne désormais pour mission de satisfaire symboliquement les pulsions et les rêves d un public récemment alphabétisé, par le biais de textes et d images saisissants. C est à cette époque qu apparaît en Grande-Bretagne la distinction classique entre presse de qualité et presse populaire. Le Times d un côté, «quality paper», et le Sun de l autre, avec sa jeune femme nue en page 2, «popular». Aujourd hui cette distinction s est effacée au profit d une autre, proposée par Jean-François DUMONT : presse d analyse et presse d émotion. Presse d analyse : La Libre ; presse d émotion : La Nouvelle Gazette. Mais même cette typologie-là n est plus adéquate, car La Libre aussi fait des titres carrément «émotionnels», sans parler du Soir. Il prendra un seul exemple. Le jour des arrestations étrangement concomitantes de Pierre CARETTE, de Bertrand SASSOYE, de Wahoub FAYOUMI et de deux autres militants d extrême gauche n ayant rien à voir avec les CCC, La Libre (journal d analyse) titre «Le retour des CCC!», avec un point d exclamation. Décidément, de nos jours, malgré de valeureuses poches de résistance et de notables exceptions (incarnées ici par Françoise BARE), le principal composant de l information de masse, c est l émotion. Entendons-nous bien : je ne parle pas ici d Arte (quoique ), du Courrier international, du Monde diplomatique ou de la revue Politique. Je parle des médias de masse, ceux qui s adressent par vocation au plus grand nombre. 17

14 L apparition de la télévision, dans les années 50, a modifié les outils, mais n a fait que renforcer le mécanisme. Dans un premier temps, en Europe, l État démocratique attribue à la télévision un rôle d éducation populaire et de maintien du pluralisme. Mais dès la fin des années 70, la privatisation progressive des chaînes transpose dans l audiovisuel la logique marchande de la presse populaire. La télévision sera désormais le média «affectif» par excellence. On est progressivement passé d une télévision de message (les chaînes publiques des années 50-70) à une télévision de relation, dont l ambition essentielle est d entretenir avec le spectateur un lien affectif qui garantisse son adhésion et sa fidélité, facteurs décisifs pour la conquête et le maintien de parts de marché. Cette télévision de relation est fusionnelle 3 : son objectif, écrit Dominique MEHL, est de «réduire la distance, partager d égal à égal, abolir les hiérarchies, créer une complicité typique d une communauté réduite [ ]. L aboutissement de cette forme de télévision, son achèvement, qui en représente aussi la consécration, est la fusion : fusion entre les personnages de l écran et ceux qui les observent, fusion entre l émetteur et son auditeur. 4» Dans le but de créer cette fusion, la télévision de relation construit le spectacle de la réalité comme une fiction, comme une tragédie, avec ses personnages, ses intrigues et surtout ses sentiments. Les JT multiplient les «histoires vécues», les récits mettant en scène des personnes célèbres ou ordinaires confrontées à des «coups du destin». Il s agit essentiellement, selon Marlène COULOMB-GULLY, «de procurer des émotions : angoisses, douleurs, euphorie, frayeur, surprise. Cette mise en spectacle du monde serait le fruit d un dosage précis de tensions et de drames, d espoirs et de détentes, calqué sur le modèle des films américains de série B. 5» Toute représentation d une réalité même complexe par la télévision s articule toujours autour d une narrativation, d une «mise en spectacle» dont le principal ressort sera la recherche du choc émotionnel. Ainsi, le cadrage télévisuel, notamment, focalise notre regard sur l émotion : étant donné les dimensions réduites de l écran, le caméraman de télévision privilégie les gros plans. Les expressions des visages, la «présence humaine» prennent donc beaucoup d importance dans le cadre. La satisfaction symbolique de désirs inconscients est associée avec la consommation du média : c est un moyen de fidéliser l auditoire. C est aussi pour cette raison que la télévision privilégie le direct, afin de nous faire partager le frisson d être nombreux à vivre simultanément la même expérience symbolique. Souvenez-vous de la mort du roi Baudouin, des victoires de Justine Henin, de la Marche blanche, etc. Le journaliste est de plus en plus un metteur en scène, et de moins en moins un analyste critique de la réalité. 3 LE PAIGE (Hugues), «Les médias et le dysfonctionnement», loc. cit. 4 MEHL (Dominique), La fenêtre et le miroir, Paris, Payot, 1992, p COULOMB-GULLY (Marlène), Les informations télévisées, Paris, PUF, coll. «Que sais-je?», 1995, p

15 La télévision de relation peut donc aussi être qualifiée de compassionnelle 6. La mise en images du réel par cette télévision évacue la réflexion et l analyse et ne permet au spectateur qu une seule réaction face aux drames ou aux problèmes du monde : une compassion empreinte d un sentiment d impuissance, face à des événements présentés comme le résultat de la fatalité. Même les événements politiques ou sociaux sont traités de cette manière par les médias : la faillite de la Sabena ou les pertes d emplois à VW-Forest ont fait l objet de bien plus de séquences «d ambiance», où des victimes de la décision exprimaient leur désarroi ou leur colère, que de séquences d explication sur les vraies responsabilités de la faillite ou de la fermeture partielle. La crise politique de l année 2007 a été présentée comme un feuilleton où se succédaient des coups de théâtre, des agressions, des résistances, des «gifles», des «fronts», etc. Or, on sait que ce sont les médias qui mettent les sujets de débat et de préoccupation à l ordre du jour : c est ce qu on appelle la fonction d agenda-setting des médias. Cela veut dire que les médias ont une action directe sur le déroulement du processus social et sur le «vivre ensemble». Alors, sous l influence des médias, la démocratie fera-t-elle un jour place à l émocratie, telle qu elle a été décrite par Michel HASTINGS? On peut se le demander lorsqu on songe à la réaction des leaders politiques à certains «coups» médiatiques. Souvenez-vous : après que la presse eut rapporté avec indignation que l un des deux jeunes suspects du meurtre de Joe Van Holsbeeck, Mariusz, avait bénéficié d une sortie pédagogique (par ailleurs tout à fait conforme au programme de réinsertion des instituts publics de protection de la jeunesse), des leaders politiques, et à leur tête la ministre de la Justice elle-même, ont emboîté le pas aux médias dans l indignation et la dénonciation, afin de tirer un parti électoral de l émotion créée par les médias à propos de cette affaire, qui n aurait, en fait, jamais dû être connue du public. Venons-en au sentiment d insécurité. Une des raisons de ce sentiment réside probablement dans l évolution des attentes envers l homme. Au Moyen Âge, on n attend pas de l homme qu il se domine et se comporte de manière raffinée : on défèque en public, les tavernes sont le lieu de bagarres homériques, la succession des rois se règle par l assassinat. La Renaissance puis les Lumières vont faire pénétrer dans la classe bourgeoise le souci aristocratique de la «bonne tenue» et de la maîtrise de soi. L image de l homme idéal est désormais celle d un être sans défauts, sincère et pacifique. Avec le temps, cette image idéale ne va pas cesser de s imposer davantage. D où notre épouvante croissante devant tout acte de brutalité et notre impression que chaque acte de ce genre signe l échec de la civilisation. Or il faut bien admettre qu il existe en chaque être humain un «côté obscur» qu il lui faut apprivoiser. Le goût pour le macabre, qui poussait les foules vers les jeux du cirque à Rome ou vers les lieux d exécution publique des condamnés, ne pousse-t-il pas encore les automobilistes à ralentir pour contempler les victimes d un accident sanglant sur l autoroute? 6 LITS (Marc), L émotion dans les médias, séminaire de l Observatoire du récit médiatique, Louvain-la-Neuve, 1996, p

16 Mais il y a une autre raison à la surévaluation de la violence dans notre société : c est «l effet de loupe» des médias qui, en focalisant leur attention sur un événement ou un phénomène particulier, donnent à celui-ci une importance virtuelle bien plus grande que son importance réelle. Or, les médias ne relatent pas les faits de violence en raison de leur impact social réel, mais en raison de leur impact affectif, donc de leur capacité à captiver l auditoire, donc finalement de leur potentiel commercial. Ainsi, le public perçoit, à travers les médias, le phénomène de la violence comme plus grave qu il ne l est en réalité. Et les médias participent ainsi à la création et à l entretien du sentiment d insécurité. Je vais vous citer un exemple classique : entre le et le , la télévision française, toutes chaînes confondues, a consacré sujets aux crimes, petits et grands, des jets de pierre aux vols de voiture, des braquages aux émeutes, soit une moyenne de 987 sujets par semaine et une croissance de 126 % de ces matières, et cela alors que le nombre des crimes et délits n a nullement progressé en France durant cette période 7. Selon les mesures de l institut TNS-Secodip 8, le thème largement dominant, dans les médias français, de mars 2001 à mars 2002, a été l insécurité, loin devant le chômage ou les retraites, dont tous les sondages indiquaient pourtant qu ils étaient les principales sources d inquiétude des Français. En mars 2002, l insécurité atteignait un sommet : un indice UBM de 3 700, contre 530 pour le chômage. À la suite de ce véritable matraquage, Jacques CHIRAC a fait de l insécurité son leitmotiv de campagne électorale et d autres candidats lui ont emboîté le pas. Le 21 avril, le candidat d extrême droite Jean-Marie LE PEN franchissait l étape du premier tour en recueillant 17,5 % des suffrages exprimés. Plusieurs personnalités ont, à cette occasion, accusé les médias d avoir «fait le lit de l extrême droite». On notera qu entre les deux tours de l élection présidentielle, l indice TNS-Secodip de l insécurité a diminué de 67 % sur les chaînes françaises de télévision, sans que la violence ne diminue dans la réalité 9. Pourquoi cet acharnement? Il y a plusieurs explications, proposées notamment par Daniel SCHNEIDERMANN dans Le Cauchemar médiatique, mais beaucoup sont liées à un phénomène d emballement médiatique. On peut décrire l emballement médiatique de la manière suivante : un événement est mis en lumière par un média influent (souvent une chaîne de télévision) qui le considère comme significatif et lui donne une importance éditoriale ; les autres médias (et d abord les médias concurrents), par mimétisme ou par peur de rater une nouvelle essentielle, surenchérissent les uns sur les autres et amplifient à l extrême le fait, sans enquêter sur sa portée réelle, sans recouper les sources ; in fine, l événement s avère moins significatif que la couverture des médias ne le faisait penser. 7 AMALOU (Florence), «La télévision a accru sa couverture de la violence durant la campagne», Le Monde, , p Unité de bruit médiatique, indice composite qui intègre la surface consacrée par un média à un sujet et le nombre de personnes de plus de 15 ans susceptibles d avoir été exposées à cette information. La mesure de l UBM a été effectuée quotidiennement par TNS-Secodip sur plus de 80 médias imprimés, radiophoniques et télévisuels français. Les résultats de l étude sont disponibles sur le site Internet de TNS-Secodip à l adresse URL suivante : 9 L étude TNS-Secodip a été commanditée par Le Monde : cf. AMALOU (F.), loc. cit. Cf. aussi SCHNEIDERMANN (D.), op. cit., et X., «L insécurité plus forte que tout», Médias, n 2, 2002, p. 22 (non signé). 20

17 L insécurité ou la violence sont des thèmes «porteurs» pour les médias, dans la mesure où ils animent au sein du public des pulsions élémentaires mais surtout dans la mesure où les récits de violences ne requièrent aucune formation préalable, ni pour être racontés, ni pour être suivis. Selon une enquête du sociologue Jean-Marie CHARON auprès des journalistes de l audiovisuel français, la plupart des responsables de rédactions des médias audiovisuels français sont enclins à «négliger des sujets complexes, par exemple l international, au profit de faits divers 10». Le «fait divers» constitue le genre journalistique le plus naturellement adéquat à cette conception émotionnelle de l information. L interprétation d un «fait divers» ne nécessite aucune connaissance préalable. Elle ne fait appel qu à des souvenirs inconscients dont la résurgence procure des émotions immédiatement perceptibles (peur, sympathie, tristesse, joie, envie, excitation libidinale, soulagement de ne pas être impliqué, etc.), sans nécessiter le recours à des processus mentaux complexes d assimilation et d accommodation. L «effet de loupe» de la couverture télévisuelle sur certains aspects, plus spectaculaires, de la réalité sociale a des effets notables sur la perception qu a la société d elle-même. La métaphore caricaturale du monde diffusée par les médias prend, aux yeux d un public individualisé, passif et sédentaire, la place du monde réel. Le repli identitaire, la sédentarité, l isolement, la négation du monde extérieur, la montée de l anxiété, la perception émotionnelle des enjeux, la méfiance envers les institutions, la stigmatisation des différences, tous ces traits préoccupants de la société occidentale du début du XXI e siècle ne sont sans doute pas attribuables exclusivement à l influence qu exercent les médias sur les représentations collectives. Mais elle y a, sans aucun doute, puissamment contribué. Ce résultat n était probablement pas sciemment voulu par les détenteurs des médias de masse : il n est qu un effet de leur marketing éditorial exclusivement émotionnel et insoucieux des effets sociaux de l information. Toutefois, il y a sûrement des gens puissants que ce résultat arrange bien. Revenons un siècle et demi en arrière : à cette époque, Honoré DE BALZAC (qui avait fait de GIRARDIN un des personnages de La Comédie humaine) écrivait déjà : «Pour empêcher les peuples de raisonner, il faut leur imposer des sentiments.» 10 «Droit et déontologie dans l audiovisuel», enquête de l Observatoire des pratiques et des métiers de la presse du CFPJ, commandée par le CSA, sous la direction de J.-M. CHARON & Cl. FURET ; cf. Le Monde, , p

18 Texte intégral de l intervention de Fr. DUBOIS, journaliste indépendant judiciariste Le choix des sujets et le traitement du thème insécurité en presse écrite Je suis journaliste indépendant depuis Après des débuts à la Nouvelle Gazette, je travaille aujourd hui pour Le Soir, la Dernière Heure et Vers l Avenir et je suis spécialisé dans les matières judiciaires et les faits divers : affaires politico-financières, correctionnelles, crimes, accidents mortels J informe également Télésambre. 1. Les exigences des différents journaux - «Le Soir» : le fait divers n est pas l une des priorités du journal. Seuls les événements exceptionnellement graves ou qui sortent de l ordinaire sont exploités sous forme de textes. Le journaliste est prié d avoir un certain recul sur les sujets. - «Vers l Avenir» : aucune requête particulière si ce n est de couvrir les infos. Le journal conserve toutefois son caractère régional : on y publie donc les accidents, braquages de petits commerces et événements d importance «moindre». - «La Dernière Heure» : les faits divers étant, avec le sport, le cheval de bataille du journal, les exigences des chefs d édition sont assez contraignantes. La DH a développé une culture en cette matière, jouant sur l émotionnel, le populaire, voire le trash, quitte parfois à «gonfler» l info. Systématiquement, on réclame les photos de victimes et d auteurs, ce qui amène le journaliste à effectuer la tâche embarrassante de rencontrer les familles. Bref, de rajouter une couche émotionnelle, parfois unilatérale. - «La Nouvelle Gazette» : même constat que pour la DH, avec la proximité régionale en plus. Ce qui peut amener des dérives encore plus néfastes au point de vue insécurité. Un banal conflit de voisinage peut engendrer une «Une» telle que «Terreur sur Marcinelle». 2. Le rôle sanitaire des médias Le rôle des journaux de presse écrite est d informer, de donner les précisions sur les situations, de vulgariser des matières parfois complexes comme le judiciaire. De donner les infos services, diffuser les appels à témoins, donner les numéros de téléphone utiles. Le fait divers doit-il être exploité? A mon sens, il est indispensable car il touche directement la population. Ne pas parler d un événement peut engendrer l impression qu on tente de dissimuler des choses, ce qui accroît le sentiment d insécurité. Le tout est donc d aborder les choses objectivement et de les relater de façon sensée, sans «gonfler» ou «sensationnaliser» l info. De donner un éclairage, si possible par l intermédiaire de spécialistes (un juriste en matière judiciaire, un psychologue dans certains cas, etc.). Les médias peuvent également servir de sonnette d alarme. On parle de quatrième pouvoir et il est clair que parfois, la presse peut fonctionner comme un «lobby» et inciter le politique à réagir. Un bel exemple reste celui de la Nouvelle Gazette qui, lors de la vague criminelle qui a déferlé sur le Pays Noir, a lancé une série baptisée : «Maintenant, ça suffit». A force de taper sur le clou, l attention a été focalisée sur les problèmes de Charleroi. Conséquence : une visite du premier ministre qui a abouti à des promesses de renforts. Régulièrement, vendredi dernier encore, la presse publie les chiffres de la criminalité, qu ils soient bons ou mauvais. Les bonnes statistiques sont donc mises en évidence également. Ce qui prouve que nous ne sommes pas là pour noircir le tableau automatiquement. 22

19 3. Les dérives La tabloïdisation des médias (ou DHisation, RTLisation) : force est de constater que les journaux belges se calquent sur les tabloïds anglais, non seulement sur leu format pratique, mais surtout sur leur contenu sensationnel, les titres accrocheurs car spectaculaires et les sujets populaires, pour ne pas dire populistes. Le fait divers y est roi et ça marche. D où l intérêt de copier cette manière d agir pour les médias francophones, pour la plupart en baisse. On voit ainsi RTL reprendre les sujets de la DH et inversement, l un se basant sur l autre, et vice-versa, pour donner un sens à sa ligne éditoriale. A voir : culture de l achat du journal au R-U, contrairement à chez nous. Le commercial au détriment de la sécurité publique (exemple : les deux jeunes filles suicidées à Gosselies). De coutume, les suicides ne sont pas traités par les journaux, hormis les cas exceptionnels, les suicides spectaculaires ou qui peuvent introduire un débat de société. Dans le cas présent, tous les médias ont décidé de traiter l affaire. Parce qu il s agissait d un double suicide, parce qu il s agissait d adolescentes et parce que leur geste pouvait avoir été motivé par une appartenance éventuelle à la culture gothique. La DH et La Nouvelle Gazette, suivant leur axe sensationnel, en ont fait leurs titres. Sud Presse allant jusqu à envoyer un journaliste dans les familles des victimes, passant la photo de l une d elles, malgré le refus de sa famille. Dans la foulée, on interroge les copains de classe. La réflexion est celle-là : faut-il aller aussi loin dans la personnalisation du sujet en matière de suicide? Ne peut-on pas se contenter de relever le fait et tenter de le décortiquer sans pour autant sombrer dans l émotionnel? On sait que le suicide a tendance à être épidémique. Il est scientifiquement prouvé que d apprendre qu un autre est passé à l acte peut aider le désespéré à commettre l irréparable. Et les médias propagent dans ce cas la contagion. Chez les jeunes, comme on s en est aperçu récemment au Japon et en Angleterre, cela peut carrément virer au phénomène de mode. Sur ce point, les médias néerlandophones ont entamé une réflexion, sous un groupe de travail appelé «Verder» (rien en Wallonie). De ces discussions ont percolé quelques recommandations : éviter de donner trop de détails et soupeser l opportunité d en faire un titre à la Une et de l illustrer. Bref, en tant que journaliste, on peut sauver une vie. Encore une fois, ce principe s oppose aux impératifs de vente. Expérience personnelle Les sites Internet d information : la dernière tendance que subissent les journalistes de presse écrite est de participer à l élaboration des sites Internet, en temps continu. Le risque est bien sûr immense : plus on se précipite, plus le taux d erreurs est élevé. On peut ainsi en arriver à annoncer la mort de personnes, d annoncer un incendie à la centrale nucléaire de Tihange alors que seulement quelques pneus brûlent à 50 mètres de là. Pour recevoir des appels alarmistes régulièrement, il sait que quelques heures suffisent parfois à dégonfler une situation. L instantané a ses risques : Orson WELLES en a été l un des premiers témoins lorsqu il a lu «La Guerre des Mondes» en direct à la radio. En outre, dans le cadre de ces sites Internet, les webmasters ne sont généralement pas des journalistes, ce qui accroît le risque d erreurs. 23

20 4. Le journaliste entre le marteau et l enclume Entre impératifs commerciaux, déontologie et intérêt public, le journaliste se trouve régulièrement entre le marteau et l enclume. Et la décision finale n est que rarement personnelle. La direction, motivée par la nécessité de vendre, fait pression sur son employé, voire son indépendant qui peut perdre d un coup son journal client. Et on oublie ici les tarifs de piges à l américaine : les journalistes salariés ne gagnent pas un franc de plus, les indépendants ne peuvent tout au plus qu améliorer l ordinaire en ramenant un scoop. Expérience professionnelle : de nouveau les suicidées de Gosselies. J ai dès le départ signifié qu il était hors de question de sensationnaliser le dossier par des photos de victimes ou des interviews de proches. Il était clair qu il fallait parler de l événement, sans pour autant en faire des tonnes. Je pense avoir été entendu, y compris à la DH. A SudPresse, le mot d ordre était de «mettre le paquet». Autre point qui peut entraîner des dérives : les journalistes deviennent des Rémy Brica de l information. Un journaliste de presse écrite doit non seulement obtenir les infos, rédiger son papier, prendre la photo, alimenter le site Internet, voire prendre du son. Avec les contraintes de temps que cela entraîne. Et encore une fois, le risque accru d erreurs. 24

21 Ch. GILTAY, Chef d édition du journal télévisé de RTL-TVI 11 Impact de la presse télévisée sur le sentiment d insécurité : approche éditoriale au journal télévisé de RTL TVI Pour Ch. GILTAY, RTL-TVI est une chaîne qui se veut être la plus proche possible des préoccupations des gens. Cette proximité comporte différentes dimensions : géographique ; physique et mentale. C est la raison pour laquelle des sujets «proches» des gens (comme la délinquance ou l'insécurité sociale ou routière) sont privilégiés. Depuis 1996, il constate une accélération et une montée en puissance de cette tendance, se traduisant par des relations de type «personnel», voire affectif, entre le média et le téléspectateur. RTL-TVI se base sur ce rapport de miroir, de reflet pour que la ligne éditoriale de la chaîne soit en phase avec les préoccupations des téléspectateurs. Il revient ensuite sur le métier de journaliste, qui travaille souvent dans des conditions proches de celle d un ouvrier et qui sera jugé principalement sur sa ponctualité. Ainsi, on peut le regretter mais on constate dans les rédactions qu un «bon sujet» est avant tout un sujet qui est livré à l heure, le journaliste n étant pas payé plus s'il le traite en profondeur. Il souligne enfin deux dangers présents actuellement au niveau du journalisme : 1. le «story telling» en vertu duquel une personne va inventer une histoire, qui n est pas vraie, pour qu elle soit reproduite par les médias ; 2. la réappropriation de l information par les citoyens (chacun, de par les moyens technologiques mis à sa disposition pouvant être générateur d informations), ce qui entraîne une disparition progressive de la figure du journaliste (cfr. la croyance selon laquelle les «vraies gens» disent la vérité). Pour Ch. GILTAY, il est essentiel que le public soit conscient de ces dérives et qu il y soit attentif lors de son décryptage des médias. 11 Ne disposant pas du texte intégral de l intervention de Mr Ch. GILTAY, le texte ci-dessous constitue un résumé de ses propos. 25

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