La politique : L Homme comme animal politique

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1 La politique : Thème : - Société et Etat - Justice et Droit L Homme comme animal politique L Homme est un être culturel, il ne dispose d aucun instinct social, néanmoins, l anthropologie a mis en évidence que l Homme a toujours vécu en Société. Toutes les caractéristiques humaines, qu elles soient les faiblesses (physique) ou la force (développement cérébral, aptitude à réfléchir) le mènent naturellement vers la vie en société. Et ce, pour 2 raisons : - Survivre - Développer ses aptitudes A partir du moment où les individus sont tenus de vivre en société, il va devoir organiser toutes ces activités. I. Organisation de l autorité politique 1) La nécessité de la société et des lois a) L Homme est un être social L Homo Sapiens-Sapiens (Homme moderne) est arrivé il y a environ /40 000ans. Et toutes les traces que l on en a retrouvé prouvent qu il vivait en société. De même pour l Homme de Neandertal ( ans), ou les préhominiens comme l Homo erectus (1,7millions d années) ou l Homo Habilis (2,5millions d années) Aussi loin que l on remonte, l Homme vit en société. L anthropologie a montré que l Homme a toujours vécu en société, mais que l Homme de ne devient Homme qu en présence d Homme. L Homme a une spécificité que l on pourrait appeler «la pensée symbolique». Le vecteur qui va la développer est le langage. Texte n 21 : Les lois de Platon Cet extrait montre la nécessité des lois (=règles qui organisent la vie sociale). Il montre aussi que ces règles découlent de la nature même de l Homme, qui n a pas d instinct social. Et c est donc pour lui le seul moyen d échapper à l état sauvage et brutal (Ex : le tigre)

2 Texte n 22 : Traité politique de Spinoza L Homme a des instincts, des désirs, qui peuvent être violents. Si naturellement l Homme obéissait aux raisons morales, les lois n auraient aucune nécessité. b) L Etat social est artificiel, mais nécessaire Comme le dit Spinoza, c est parce-qu il y a absence d instinct social que l espèce Humaine est parfois conduite à tous les excès, y compris ce qui remet en cause sa propre espèce Ex : Crime organisé, violences, guerres Hobbes pense que les comportements négatifs peuvent conduire à l excès et à la destruction de sa propre espèce. Pour Hobbes (17 siècle, anglais), toutes ces déviances, tous ces comportements négatifs, sont à l origine de la vie sociale. Hobbes s intéresse aux comportements négatifs, où l excès éconduit à la destruction de l espèce, qui sont intrinsèques à l Homme. Parce-que hors de la société, il ne pouvait pas dominer ses instincts primitifs. Naturellement, il ne se comporte pas comme il faut dans la société : c est l éducation qui apporte cela. Ce n est donc pas naturel et pour se protéger contre ses déviances. Qu est-ce qui amène l Homme à vivre en Société, alors qu aucun n instinct ne l y contraint, alors qu à l état naturel il dispose d une liberté totale? Pour Hobbes, la société est artificielle, construite au-delà de la nature. L Homme naturel - est un concept fictif, - n a jamais existé - a toujours vécu dans un système organisé «L Homme à l état de nature est un loup pour l Homme» - Citation de Plaute, mais reprise par Hobbes qui en a fait son credo L Homme naturel est celui qui vivrait comme tout autre mammifère : - Pas de langage articulé - manger les proies crues - satisfaire les instincts primitifs (manger, dormir, se reproduire, se protéger ) - défendre son territoire etc.

3 c) L insociable sociabilité de l Homme Le droit s oppose à la force. Le droit est quelque chose de conventionnel (qui relève de la convention, un accord entre un groupe, peut varier d un groupe à l autre), culturel, inventé par l Homme. Alors que la force relève de la Nature Opposition Nature/Culture Aristote disait que : La société et ses lois sont naturelles Hobbes pour qui : La société et les lois sont artificielles mais nécessaires Propos illustré dans le Texte n 23 : Léviathan de Hobbes Texte n 24 : Idée d une histoire universelle du point de vue cosmopolitique de Kant Naturellement l Homme est un être social (=vivre en société) mais il n est pas sociable naturellement, c est-à-dire quelqu un qui noue des relations avec autrui, sur un mode positif et empreint d empathie. a) Les domaines de la loi 2) Origine et fonction des lois Les lois ne régissent pas la totalité des actions humaines. Tous les gestes quotidiens ne sont pas régis par des lois. Que sont les lois? - Règles qui organisent la vie sociale - Plan légal : textes législatifs - limitent les libertés, mais protègent celles des autres : donc protègent les nôtres. - dictatures : lois liberticides - droits et devoirs - codes moraux pas forcément écrits Texte n 25 : Léviathan de Hobbes On peut considérer que les lois ne concernent que les domaines d activités relatifs aux fins/objectifs collectifs. Tout ce qui relève de la liberté individuelle relève donc de l initiative privée.

4 b) L Etat, source des lois Par quels moyens les lois sont-elles décidées, appliquées et défendues? Cela peut varier selon les sociétés (Ex : Société féodale c est le souverain qui décide). En France, le gouvernement propose les lois (discussion, amendement, vote à l AN, vote au Sénat ). c) L Etat de droit Comme l Etat est le seul pourvoyeur de lois, il y a donc uniformité de la source. Néanmoins cette source ne va pas toujours de soi parce-que comme on a une uniformité, il peut exister un doute sur l égalité de tous par rapport aux lois. S il n y a que l Etat qui peut proposer des lois, alors il y a le risque de mettre en danger son objectivité. En somme, les lois sont-elles au service de ce que l on appelle l intérêt général et serventelles de base à ce que l on appelle «Etat de droit»? Un Etat de droit est un Etat où toutes les décisions prises par les autorités publiques, les gouvernements, l administration, la police, l institution judiciaire sont en vertu de lois existantes. Cela ne signifie pas pour autant qu elles sont considérées comme justes et équitables par la population. Tout individu appartenant à une société connait les règles du jeu (lois etc.) et il sait à quoi il s expose s il y déroge. A partir du moment où l on se trouve dans un Etat de droit, aucune décision arbitraire ne peut être prise par les autorités. d) La loi est contre-nature Les lois doivent-elles servir l intérêt général et s appliquer de manière uniforme à tous les membres d une société donnée? Texte n 26 : Gorgias de Platon Dans l extrait de Gorgias, Calliclès condamne comme contre-nature l idée d intérêt général et au-delà de ce que l on appellera plus tard «l Etat de droit». Pour lui il ne faut pas que la loi entrave la capacité des plus intelligents, des plus dotés par la nature. Il considère aussi qu il est juste que les intérêts particuliers des meilleurs puissent s imposer sans contrainte et que la loi ne soit plus valable lorsqu elle devient un obstacle à leur talent particulier. Dans ces conditions, c est l idée même de la loi qui est remise en cause : elle serait arbitraire et légitime pour favoriser les plus forts. Donc la loi serait injuste. Il affirme que les faibles n aiment pas les têtes qui dépassent, ils inventent des principes moraux pour justifier l égalité et faire culpabiliser les plus forts.

5 e) L Etat, arbitre partial des conflits de classes Texte n 26 : Gorgias de Platon Thèse : Les lois sont pour les plus faibles, tout le monde n en a pas besoin Deux grands penseurs vont réfléchir à l Etat et les lois : Marx et Engels Au 19 siècle, grâce à la mondialisation, il y a eu une mise en place des classes sociales à l origine de conflits spécifiques. Pour Marx et Engels, toute société organisée en classe connaît des conflits entre catégories sociales dont les intérêts sont divergents : c est la lutte des classes. Une classe sociale est définie par le statut de ses membres par rapport à la propriété des moyens de production (terres et usines). L origine historique de ces conflits n est pas de nature morale. L origine vient plutôt du fait que les sociétés connaissent une pénurie relative de biens produits. Ces conflits ont donc une origine matérielle et ils sont inévitables jusqu au moment où l on atteindra une société d abondance dans laquelle les biens seront plus justement distribués. Or, une société ne peut se maintenir s il existe en son sein des conflits profonds et ouverts. Il faut donc des instances pour arbitrer les conflits. C est donc l Etat qui va arbitrer ces conflits. Pour Marx et Engels, c est ça la fonction de l Etat. Néanmoins, l Etat arbitre toujours dans le sens des intérêts de la classe dominante. Ce phénomène est dû au système économique, en particulier au système économique capitaliste. Ce ne sont donc pas les hommes qui sont mauvais, mais le système économique lui-même. Il ne s agit pas de diaboliser les gouvernements ni les propriétaires des moyens de production. Texte n 27 : L origine de la famille, de la propriété privée et de l Etat d Engels Thèse : La société qui se développe en classe génère donc des conflits qui doivent être arbitrés, d où la création de l Etat. Mais, non-seulement l Etat n arbitre pas les conflits, mais il les entretiens, particulièrement en favorisant l intérêt de la classe dominante. f) L Etat prolétarien est provisoire Pour remédier à ce constat, les classes sociales exploitées doivent clairement prendre conscience de leur condition. Cette prise de conscience va être initiée par un petit nombre que l on va appeler «élite de la classe ouvrière», qui se constitue en parti ouvrier révolutionnaire (qui aide à la prise de conscience). L objectif consiste à supprimer l Etat bourgeois, à faire une révolution sociale conduisant à abolir la propriété privée des moyens de production. Cependant, la société, afin d atteindre de tels objectifs et de s organiser sur de nouvelles bases, a encore besoin d un Etat. Ce dernier a pour mission de servir les intérêts non pas de la classe dominante, mais au contraire du prolétariat. C est-à-dire la grande majorité de la population.

6 Cette mission sera provisoire car un Etat est ordinairement le reflet d une société traversée par des conflits de classes. Dès lors que la propriété des moyens de productions est abolie, il n y a plus de classe dominante et donc de lutte interne avec la nécessité d un arbitre. En conséquence, le nouvel Etat, dit Etat «prolétarien», dépérira progressivement au fur et à mesure que les objectifs de la révolution seront atteints. L Etat prolétarien est par essence un Etat provisoire. g) Les anarchistes ou le refus de tout Etat Texte n 28 : Anti-Dühring d Engels Comme les marxistes, les anarchistes possèdent un idéal : Celui de la société autogestionnaire. Pourtant, il existe des différences fondamentales : - Marxistes : Il existe un Etat prolétarien provisoire. - Anarchistes : Tout Etat, même si prolétaire, va entreprendre des répressions, des privilèges, et finalement la domination des gouvernements sur l ensemble des sociétés. Pour eux, la révolution doit engendrer une société autogestionnaire. Dans leur type de société, toutes les règles sont débattues et approuvées par démonstration. Il n y a alors plus de lois, mais des règles qui sont décidées pour base de la population. Dans ce type de société, toutes les institutions spécialisées d un Etat (armée, police, magistrature ) vont disparaitre au profit d associations de populations dont les membres sont élus et remplissent de manière temporaire les fonctions correspondantes. Texte n 29 : Lettre du 5 octobre 1872 de Bakounine h) L Etat totalitaire Qu est-ce? Un Etat totalitaire contrôle non-seulement la totalité des activités sociales, mais exerce sa totalité au nom d une idéologie officielle, et qui s impose par contrainte à l ensemble de la population. Ex : L Etat Soviétique des 50 s-60 s - Pour eux, les théories de Marx et Engels sont la vérité - Etat Athée : interdiction de religions Texte n 30 : Démocratie et totalitarisme de Raymond Aron

7 II. La justice comme ordre naturel et rationnel Texte n 31 : République, livre IV de Platon 1) La justice selon Platon Platon : Penseur par excellence de la justice comme ordre naturel - Son ouvrage «La République» a pour objectif principal d établir ce qu est la justice - C est dans le Livre IV qu il définit ce qu est la justice «Chacun ne doit s occuper dans la cité que d une seule tâche, celle pour laquelle il est le mieux doué par la nature» - Platon Cela signifie que le sage devra diriger, le courageux sera soldat C est ce que l on appelle l ordre naturel! La justice consiste donc, pour une cité, à être structurée selon un ordre à la fois naturel et rationnel. Pour Platon, l Homme juste est celui dont chaque faculté de l âme occupe sa fonction propre. On peut parler d un ordre rationnel puisque tout est soumis à la raison. Cette conception de la justice exprime un désir d harmonie. L idéal, pour Platon, c est l unité, la vertu suprême est donc de se connaitre soi-même. 2) La justice selon Aristote Chez Aristote, chaque système (monarchie, république ) est intéressant, mais chaque système doit rester ce qu il est. Il ne faut pas qu il dévie de son principe de fonctionnement. Pour Aristote, le système politique qui est juste est celui de l avantage commun qui est d ordre naturel. Pour la pensée grecque, il existe un ordre naturel, ce système de pensée s est fondé sur la raison : c est un système réfléchi.

8 III. Justice, égalité et efficacité Depuis 1789, spontanément, nous parlons de justice à partir de l idée d égalité. Pour nous, aujourd hui, la justice concerne avant tout les rapports entre les individus isolés les uns des autres. 1) Egalité ou proportionnalité Quand on parle d égalité ou de proportionnalité, on va dire que la justice s applique au partage d un bien entre plusieurs individus. Pour Platon, il faut donner une part proportionnelle à chacun Justice géométrique Mais pour Aristote, le fruit du bien, du travail, doit être proportionnel au travail. Par contre, quand il s agit de régler des transactions privées, il considère qu il doit y avoir une égalité arithmétique Justice corrective Pour Aristote, il ne faut pas faire de profit. Hobbes va critiquer cette idée, pour lui il n y a pas d arithmétique et rien n empêche le profit si les 2 partis sont d accord. De nos jours, le rapport justice-égalité se manifeste avec la discrimination positive. Discrimination positive : Favoriser un groupe pour qu il soit présenté de manière à représenter proportionnellement la population. Nous sommes dans un système où l on a introduit l idée de proportionnalité. Ce n est plus l égalité mais une forme de justice. L idée de discrimination positive peut être discutable : On peut être contraint à favoriser des personnes qui n ont pas le niveau ou les qualifications requises. Ex : Quotas de parité Homme/Femme qui entrainent d autres inégalités 2) Effort ou efficacité