Tuta absoluta. Un lépidoptère particulièrement dangereux pour les cultures de tomates.

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1 Tuta absoluta Un lépidoptère particulièrement dangereux pour les cultures de tomates

2 La Protection Biologique Intégrée est la meilleure solution! Tuta absoluta est un lépidoptère provoquant d importants dégâts particulièrement en cultures de tomates. Présent également sur aubergines, poivrons, pommes de terre et autres solanacées cultivées, il vit également sur les adventices de cette même famille (Solanum nigrum, Datura spp.). Tuta absoluta peut provoquer une perte de 50 à 100% de la production sur les plants de tomates et sa présence peut également empêcher l exportation des produits vers divers pays. La prophylaxie et une bonne gestion de ce ravageur sont indispensables. La lutte chimique est souvent vouée à l échec en raison de la résistance de Tuta absoluta à de nombreux pesticides mais aussi parce qu une grande partie de son développement se déroule à l intérieur de la plante ou dans le sol, hors d atteinte des traitements. Répartition géographique Tuta absoluta est originaire d Amérique du Sud où elle représente, depuis plusieurs décennies déjà, une importante menace pour les cultures de tomates. Elle est signalée pour la première fois en Espagne en 2007 et, un an plus tard, elle fait son apparition au Maroc et en Algérie. Fin 2008 la présence du ravageur est détectée dans le sud de la France, puis en Italie et en Tunisie. Par ailleurs, le service néerlandais de protection des plantes a trouvé ce lépidoptère dans certains sites d emballage traitant des tomates en grappe importées d Espagne. Migration naturelle Nous n en savons que très peu sur la propagation naturelle de ce lépidoptère mais il semble qu il puisse se déplacer sur plusieurs kilomètres en volant, ou en se laissant porter par le vent et soit en mesure de survivre à de rigoureuses conditions. En Espagne, on a trouvé Tuta absoluta à des dizaines de kilomètres de toute culture de tomates, même en forêt. Cela laisse à supposer que cet insecte peut se propager par la végétation naturelle. Les œufs se transforment ensuite en chenilles, qui creusent des galeries dans les feuilles, tiges et fruits. Entre les quatre stades larvaires, les chenilles sortent des galeries du feuillage ou des fruits pour en creuser de nouvelles. La transformation en pupe se fait soit dans le sol, soit à la surface d une feuille, parfois recroquevillée ou dans une galerie. Les papillons sont actifs tôt le matin et au crépuscule et se cachent entre les feuilles pendant la journée. L hivernation se fait au stade oeuf, pupe ou adulte. Au stade larvaire, Tuta absoluta n entre pas en diapause tant que de la nourriture est disponible. Cependant, aucune hivernation n a été observée dans le sud de l Europe et en Afrique du Nord. Biologie Tuta absoluta se reproduit très rapidement ; son cycle dure de 24 à 38 jours, en fonction des conditions climatiques. La température minimale d activité est de 9 C. Une femelle peut pondre jusqu à œufs au cours de sa vie. Ils sont alors déposés sur la partie aérienne des plantes. Ci-dessus : Tuta absoluta au stade de larve Ci-dessous : Tuta absoluta au stade adulte Pherobank

3 Pherobank Identification Les adultes gris et marron mesurent environ 6 mm et leur envergure est d environ 10 mm. Les mâles sont un peu plus foncés que les femelles. Les chenilles qui viennent d éclore sont petites (0,5 mm) et jaunâtres. Au cours de leur développement, les larves deviennent jaunes et vertes et une bande noire se développe derrière la tête. Au terme du 4ème stade larvaire, les chenilles mesurent environ 9 mm et présentent des bandes dorsales longitudinales roses. Les pupes sont de couleur marron clair et mesurent environ 6 mm. Dégâts et monitoring Tuta absoluta peut infester n importe quelle partie aérienne de la plante et à n importe quel stade de la culture. En raison de son développement permanent, l insecte est présent dans les cultures tout au long de la saison. Les attaques débutent généralement par des dégâts sur feuilles, mais les chenilles affectionnent également tiges, apex, calices et fruits verts. Souvent, de petits tas d excréments sont retrouvés à l entrée des galeries dont la forme caractéristique ressemble à des taches, et dans lesquelles on trouve les chenilles et leurs déjections sombres. En cas de forte infestation, les galeries provoquent des malformations et les feuilles se nécrosent. En outre, les dégâts sur les fruits permettent dans certaines conditions, à des maladies cryptogamiques de pénétrer dans le fruit, provoquant la pourriture du fruit avant ou après la récolte. Les pièges Delta contenant des phéromones Pherodis, placés en quantité suffisante, représentent un outil fiable pour une détection précoce des papillons (mâles). Les pièges lumineux bleus sont également très efficaces mais leur utilisation se limite aux serres équipées d une alimentation électrique. En outre, ces pièges ne doivent en aucun cas être utilisés dans les serres ventilées sans avoir auparavant placé des filets devant les ouvertures de ventilation.

4 Les confusions possibles avec Tuta absoluta Certaines espèces voisines ou provoquant des dégâts similaires peuvent être confondues avec Tuta absoluta, ce qui peut rendre le monitoring plus difficile. 1. Les galeries de Liriomyza ressemblent à celles de Tuta absoluta. Cependant, les galeries de Tuta absoluta forment des plages, tandis que celles de Liriomyza sont en forme de tunnel et s évasent très progressivement. Les déjections de Tuta absoluta sont dispersées dans la galerie alors que celles de Liriomyza forment un étroit filet à l intérieur de la galerie. Enfin, les larves de Tuta absoluta sont de véritables chenilles dont on voit nettement la tête et les pattes, alors que celles de Liriomyza sont des asticots, sans tête distincte ni pattes. 2. La teigne de la pomme de terre (Phthorimaea operculella) est également présente sur les Solanacées. Ses larves ont une bande noire plus large et des pattes noires. 3. La teigne du Guatemala (Tecia syn. Scrobipalpopsis solanivora) est présente en Sardaigne et peut-être également dans le sud de l Europe. 4. La mineuse de la tomate (Keiferia lycopersicella) est notamment présente aux Etats-Unis et en Italie. La confusion sexuelle s est avérée efficace dans la lutte contre ces ravageurs sur les tomates cultivées sous serre. L utilisation des phéromones Pherodis spécifiques est la meilleure façon d identifier les espèces présentes. Mesures prophylactiques contre Tuta absoluta avant plantation 1. Assurez-vous qu aucun fruit, plante ou mauvaise herbe ne se trouve dans la serre ou dans son environnement direct afin de prévenir toute contamination par les ravageurs à partir des anciennes cultures. 2. Empêchez les papillons de pénétrer dans la serre en fermant toutes les ouvertures à l aide de filets. Ceux utilisés pour lutter contre les pucerons (6 par 9 fils par cm²) sont assez fins pour prévenir les entrées de Tuta absoluta. Réparez tous les trous dans les parois et sur le toit. Installez une double porte à l entrée de la serre. Les entrées ne doivent pas être dans le sens du vent dominant. 3. Utilisez des plants sains, sans signe de présence de Tuta absoluta. Installez des pièges contenant des phéromones Pherodis pour le monitoring hebdomadaire. 4. Respectez un délai de vide sanitaire d environ 6 semaines entre l arrachage d une culture infestée et la plantation. L emploi du paillage intégral du sol est vivement souhaité. Pherobank

5 Macrolophus caliginosus Nesidiocoris tenuis Moyens de lutte non chimiques contre Tuta absoluta 1. Les punaises prédatrices Nesidiocoris tenuis (Nesibug) et Macrolophus caliginosus (Mirical) sont efficaces contre les œufs et les jeunes larves de Tuta absoluta. Une implantation rapide de ces punaises prédatrices dans les cultures offre une protection optimale contre les ravageurs. Introduisez les punaises prédatrices à plusieurs reprises au cours des premières semaines de culture, ou jusqu à ce que les punaises soient suffisamment bien implantées dans les cultures. a. Evitez les pesticides à large spectre sur les tomates cultivées en plein champ afin de ne pas perturber le développement des populations indigènes de punaises prédatrices. b. Retardez l effeuillage permet le bon développement de Nesidiocoris et de Macrolophus dans les cultures. L emploi de Trichogrammes est en cours d étude. Veillez à n utiliser que des produits autorisés dans votre pays ou votre région! Ci-dessus : piège à eau Tutasan Ci-dessous : phéromones Pherodis 2. Les phéromones Pherodis (0,5 mg) utilisées dans les pièges à eau Tutasan permettent de capturer de nombreux adultes mâles, jusqu à 300 par jour par piège. Cette mesure permet de ralentir la reproduction de la population. Utilisez 20 à 50 pièges par hectare selon les conditions culturales. Renouvelez les capsules de phéromones Pherodis toutes les 4-6 semaines. Placez également quelques pièges dans les environs immédiats de la serre. Le piège à eau Tutasan présente les avantages d être plus efficace (3 à 4 fois plus que le piège Delta), facile à entretenir, moins sensible aux poussières et ayant une grande capacité de capture avant saturation. 3. En début d attaque, retirez et détruisez les organes (feuilles et fruits) infestés par les larves. 4. Les chenilles sortent des galeries à plusieurs reprises au cours de leur développement. Des pulvérisations prophylactiques et régulières de Bacillus thuringiensis permettent d éliminer les chenilles à ce stade, contribuant ainsi à une meilleure lutte contre ce ravageur. Veuillez cependant noter que les pulvérisations de B. thuringiensis peuvent laisser des taches sur les fruits. Corrections avec des produits chimiques Les mesures mentionnées ci-dessus peuvent s avérer insuffisantes. Dans ce cas, des interventions chimiques sont nécessaires afin de maintenir le nombre de ravageurs sous le seuil de nuisibilité. Les meilleurs effets ont été obtenus avec des pulvérisations à base de spinosad ou d indoxacarbe. Cependant, ces produits peuvent avoir un impact sur la lutte biologique contre les autres ravageurs ou sur la pollinisation naturelle. Dans tous les cas, il convient de respecter la législation en vigueur dans votre pays, ainsi que les recommandations d utilisation des produits. Afin d éviter la résistance des ravageurs, limitez le nombre d applications par saison. Enfin, veuillez vous adresser à votre conseiller Koppert afin d évaluer avec lui les conséquences des interventions chimiques et leurs effets sur les populations d organismes utiles. Nb : pour ce ravageur, un certain niveau de dégâts est inévitable et doit être toléré, celà quelque soit le mode de protection défini ci -avant, basé sur des mesures chimiques ou non. Demandez toujours conseil à votre représentant Koppert. Pour connaitre les adresses de nos filiales et de nos distributeurs locaux, consultez notre site

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