ANALYSE PROSPECTIVE : ETUDE DES EVOLUTIONS SECTORIELLES ET DE LEURS IMPACTS SUR LES METIERS ET LES COMPETENCES.

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1 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com Paris, le 24 septembre 2008 Observatoire prospectif des métiers et des qualifications Branche des Commerces et Services de l Audiovisuel de l Electronique et de l Equipement Ménager ANALYSE PROSPECTIVE : ETUDE DES EVOLUTIONS SECTORIELLES ET DE LEURS IMPACTS SUR LES METIERS ET LES COMPETENCES. FACTEURS D INFLUENCE SYNTHESE Sous la direction de Véronique Lamblin Geoffrey Delcroix Céline Laisney 1

2 Sommaire Sommaire 2 I. Introduction 3 II. Liste des facteurs 4 III. Documentation des facteurs 6 1. Vieillissement de la population (Nouveaux besoins, emplois, main-d œuvre vieillissante) 7 2. Consommation des ménages et pouvoir d achat Modes de vie domestiques : taille des ménages et des logements Télétravail / Téléactivité Usages du temps libre et pratiques de communication audiovisuelles Précaution et tranquillité (Menace d intrusion dans la vie privée, perception du public / nocivité ou non des ondes) _ Comportement d épargne et de crédit Réglementation Pénétration de l électronique dans les objets Objets communicants, réseaux d objets, domotique (connexion permanente ). Réparation et retrofit à distance Micro-énergie et énergie embarquée 83 dans les produits nomades Évolution de l activité du secteur amont (fabrication) Évolution des canaux de distribution du secteur Gestion de la vie du produit Modèles économiques Transmission d entreprises 105 IV. Synthèse et conclusions sur les activités de la branche 110 Annexe 1 : Bibliographie prospective 120 2

3 I. Introduction Ce document synthétise l analyse prospective réalisée sur les facteurs qui influencent l activité de la branche et les conséquences sur les métiers de vente et de réparation. Pour cela il s est avéré indispensable d établir un horizon temporel de réflexion. Lors du premier comité de pilotage à l automne 2007, l horizon temporel de 5-10 ans a été choisi. Cet horizon peut sembler lointain compte tenu de l évolution rapide des produits en particulier des produits informatiques du secteur. Mais compte tenu des délais nécessaires pour faire évoluer les compétences de la branche (construction de nouvelles formations et temps de formation lui-même), l horizon d une dizaine d années est apparu comme un équilibre adéquat entre le temps nécessaire pour la formation de compétences et le renouvellement des produits ou des services de la branche. Pour proposer au comité de pilotage une liste des facteurs (variables) les plus influents sur l avenir des activités et métiers de la branche - une analyse bibliographique prospective a été réalisée (annexe 1). Les documents à caractère prospectif ont été recherchés sur : les technologies de l information et de la communication, les marchés et produits de l électroménager, la domotique, les tendances de consommation, le commerce et la distribution ; - des entretiens avec les acteurs de la branche sont venus compléter l approche, notamment sur les facteurs internes 1 à la branche, pour prendre en compte les spécificités de l activité et de la structure des entreprises françaises du secteur ; - enfin un comité de pilotage mars 2008 a permis de valider la liste de variables à documenter (chap.ii). La seconde étape a consisté à documenter ces facteurs (chap III) en dynamique (évolution dans le temps) pour en déduire les conséquences sur les produits et les activités de ventes et de réparation de ces produits. Les 16 facteurs identifiés sont documentés selon le même format : - définition du facteur - indicateurs pertinents - rétrospective et situation actuelle - tendances impactant la branche En tendances lourdes En incertitudes majeures Les tendances et impacts des facteurs étudiés ont été présentés en comité de pilotage le 10 juillet La synthèse et conclusion sur les métiers de la branche (Chap. IV) permet une lecture plus rapide des tendances et incertitudes pour en tirer les conclusions sur l évolution des activités de vente et d après-vente. 1 Les facteurs internes concernent l activité propre des entreprises, tels la démographie des entrepreneurs ou la variété des activités de la branche. 3

4 II. Liste des facteurs La lecture de la trentaine de documents à caractère prospectif (annexe 1) dans le domaine des technologies de la communication, de l équipement ménager, de la consommation et du commerce a permis de proposer au comité de pilotage une liste de 16 facteurs à documenter pour leur impacts sur les produits et sur les activités de la branche. En outre, ces documents ont aussi permis d alimenter une partie de la documentation des 16 facteurs d influence sur la branche. L encadré ci-dessous, pointe quelques documents qui ont été particulièrement utiles pour déterminer la liste des facteurs. Mais il est clair que les réunions avec les membres du comité de pilotage ont été encore plus importantes pour cibler les facteurs les plus importants. Les Technologies de l information et de la communication ex : DUCATEL Ken / SCAPOLO Fabiana. Scenarios for Ambient Intelligence in 2010 Commission Européenne, 02/ p. KAVASSALIS Petros. Key Technologies For Europe: Communications Bruxelles : Commission européenne, DG Recherche, 2005, 65 p. FORGE Simon / BLACKMAN Colin / BOHLIN Erik. The Demand for Future Mobile Communications Markets and Services in Europe. Séville : IPTS (Institute for Prospective Technological Studies), 2005, 105 p. Domotique et maisons intelligentes ex : Research International / ACCENTURE. Global Digital Home Study. Accenture, 2006, 24 p. Tendances de la consommation ex : CETELEM Observateur Cétélem 2007 IDATE. Qui consommera quoi en 2015?. Paris : IDATE, octobre 2006, 150 p. Commerce et distribution ex : ROUSTAN Mélanie / LEHUEDE Franck / HEBEL Pascale. Qu est-ce qu Internet a changé aux modes d achat des Français? Paris : CREDOC (Cahier de recherche n 213), novembre 2005, 188 p. Les facteurs importants sur l évolution des activités de la branche professionnelle ont été séparés en deux groupes : - les facteurs externes (11 facteurs) sur lesquels l influence des entreprises de la branche est relativement faible comme l évolution technologique, les comportements de consommation ou d usage des produits par la population, la réglementation Néanmoins les entreprises auront à faire face à ces évolutions. - les facteurs internes (5 facteurs) qui relèvent davantage des choix stratégiques des entreprises du secteur mais dont l impact sur les métiers de vente et d après-vente est important. 4

5 1 Vieillissement de la population 1 2 Consommation des ménages, pouvoir d achat 2 3 Modes de vie domestiques : taille des ménages et des logements 3 4 Télétravail / Télé-activité 4 5 Usages du temps libre et pratiques de communication et audiovisuelles 5 6 Précaution et tranquillité 6 7 Comportement d épargne et de crédit 7 Réglementation : 8 - sur le recyclage et la consommation énergétique - sur les garanties. 8 Facteurs d évolution externes au secteur Contexte économique et sociétal 9 Pénétration de l électronique dans les objets 9 10 Objets communicants, réseaux d objets, domotique Micro-énergie et énergie embarquée dans les produits nomades Évolution de l activité du secteur amont : production des produits blancs, bruns, gris Évolution des canaux de distribution du secteur Gestion de la vie du produit : vente, SAV, maintenance, recyclage Modèles économiques : économie de la fonctionnalité, économie à bas couts Transmission d entreprises 16 Contexte technolo gique Facteurs internes au secteur 5

6 III. Documentation des facteurs Chaque facteur est documenté sur le même format - une définition est donnée - les indicateurs pertinents qui permettent de mesurer son évolution dans le temps sont indiqués - la rétrospective (selon les données disponibles) permet de montrer comment le facteur a évolué, d expliquer pourquoi et quels sont les acteurs concernés ou potentiellement concernés - Cette analyser permet de déduire pour l avenir à la fois o Des tendances lourdes qui peuvent être plus ou moins fortes mais qui n ont guère de chance de s inverser sur la période de 10 ans o Des incertitudes majeures concernant le développement de tendances minoritaires ou de signaux faibles. La documentation fait l objet d une fiche de 5 à 12 pages suivant les sujets. Ces tendances lourdes ou incertitudes peuvent concerner : - les produits, i.e. de nouveaux produits, la convergence de produits (brun et gris pas exemple) ou la transformation possible de certains produits en services - les fonction de vente produit et service et de réparation 6

7 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D ÉVOLUTION EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL 1. VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION (NOUVEAUX BESOINS, EMPLOIS, MAIN-D ŒUVRE VIEILLISSANTE) 8 avril

8 1/ DEFINITION DU FACTEUR Le vieillissement démographique est mesuré ici à l aune du nombre et de la proportion de personnes âgées de 60 ou 65 ans ou plus, rapporté à la population totale. Les populations humaines se renouvellent par le jeu des naissances, des décès et des mouvements migratoires, l évolution de leurs effectifs et de leur composition par âge étant mécaniquement dépendante de l évolution combinée de ces trois facteurs. S agissant de l accroissement naturel, est généralement acceptée la thèse dite de la transition démographique se traduisant par le passage dans tous les pays, à un rythme plus ou moins accéléré et à des dates différentes, d une période de fécondité et de mortalité élevées à une fécondité et une mortalité basses. Cette transition s est d abord opérée en Europe et plus généralement dans les pays développés, même si elle touche la plupart des pays du monde. Dès lors que nous raisonnons sur un horizon de 5 à 10 ans, il est aisé de comprendre que l évolution démographique française, hors flux migratoires massifs, sera très largement la résultante des évolutions passées, et donc que le vieillissement démographique constitue une tendance lourde et même inéluctable résultant des évolutions observées en termes de fécondité et de mortalité. 2/ INDICATEURS Age moyen Nombre et proportion de 65 ans et plus Nombre et proportion de 80 et plus 3/ RÉTROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) La France, comme tous les autres pays industrialisés, a connu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale une période de forte fécondité (baby boom), le nombre de naissances se situant alors aux alentours de par an. Puis, comme partout, cette fécondité s est, à partir du milieu des années 1960, effondrée (baby krach) pour se situer depuis 1975 nettement en deçà du niveau qui serait nécessaire pour assurer le renouvellement des générations (2,1 enfants par femme). Ceci, allié à l accroissement de l espérance de vie, a affecté la structure des âges en France. Le vieillissement démographique, c est-à-dire l augmentation actuelle et prévisible de la proportion des personnes âgées dans la population totale, est considéré, à juste titre, comme irréversible à l horizon des prochaines décennies. L accroissement démographique de la fin du XX e siècle s est accompagné d une évolution particulière de la composition par âge de la population française. Deux périodes peuvent être distinguées dans cette évolution. Jusqu en 1966, la part de la population âgée de moins de 20 ans augmente constamment (passant de 30,1 % en 1950 à 34,2 % en 1966). Depuis 1970, cette proportion ne cesse de 8

9 diminuer : elle est repassée en dessous de 30 % en 1983 et s est établie à 25,6 % en Cette diminution s explique principalement par la baisse de la natalité. La part des personnes âgées de 65 ans ou plus n a pas évolué de manière exactement inverse de celle des moins de 20 ans. Elle s est modifiée, d une part, sous l effet de l augmentation de la survie des personnes âgées et, d autre part, en raison de l histoire démographique de la France. Ces deux facteurs se sont conjugués pour expliquer la hausse de 11,4 % de la population en 1950 à 15,5 % en 1970 de la proportion des personnes âgées de 65 ans ou plus. A partir de la fin des années 1960, la baisse relative de la part des jeunes a contribué à renforcer le poids des 65 ans ou plus. La part des 65 ans ou plus est ensuite passée à 15,9 % en Le baby boom a un impact important sur la structure vieillie de la population française, puisque le rajeunissement qu il a induit jusqu à la fin des années 1960 se traduit désormais par l arrivée des générations les plus nombreuses aux âges murs. France métropolitaine, Pyramides des âges (estimation au 1er janvier) Source : Insee, La répartition par âge de la population française est sensiblement voisine de celle de l ensemble de l Union européenne. La France se situe notamment dans la moyenne pour ce qui concerne la part des 60 ans ou plus. L Italie, la Grèce, l Allemagne et la Suède apparaissent comme les pays dont la population est la plus vieillie. Les moins de 20 ans sont par contre relativement plus nombreux en France que la moyenne de l Union, trois pays ayant toutefois une population plus jeune : l Irlande, le Royaume-Uni et la Finlande. 9

10 L autre élément fondamental de caractérisation de la démographie française est l augmentation rapide de l âge moyen. Les projections démographiques Taux d emploi des seniors : 10

11 Proportion des 80 ans ou plus 11

12 12

13 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - En tendances lourdes TL 1 : Les populations les plus âgées connaîtront une hausse des dépenses liées à la dépendance, et chercheront notamment à rester dans leur domicile aussi longtemps que possible (par exemple avec le soutien de technologies de diagnostics distants). La télémédecine peut générer un équipement des patients en dispositifs permettant le diagnostic à distance et de visioconférence. Des questions majeures se posent autour du confort et de l autonomie de ces personnes. TL 2 : Les travailleurs resteront sur le marché du travail jusqu à un âge de plus en plus avancé, afin d assurer leurs revenus (et leur retraite) et parce que le manque de main-d œuvre qualifiée créera des opportunités pour ces seniors que les employeurs sont pour l instant parfois réticents à embaucher. - En incertitudes majeures IM 1 : L utilisation des objets RFID (Radio Frequency IDentification) permet de créer des systèmes de surveillance distants peu coûteux, mais ce type de technologie sera-t-il accepté socialement? Il ne faut en effet pas négliger les problèmes de respect de la vie privée que cette technologie pourrait soulever. IM 2 : Le développement de technologies d aide au travail comme l assistance musculaire pour le port de charges et l ergonomie des postes de travail pourrait se généraliser modifiant ainsi les aptitudes nécessaires pour occuper certains postes dans la branche 13

14 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL 2. CONSOMMATION DES MENAGES ET POUVOIR D ACHAT 8 juillet

15 1/ DEFINITION DU FACTEUR L épargne et la consommation sont les deux faces d une même pièce, et fonctionnent comme des vases communicants. En effet, les ménages disposant d un revenu disponible brut ont deux options. Soit ils le dépensent afin de satisfaire leurs besoins (processus de consommation), soit ils l épargnent afin de le dépenser plus tard lorsque la nécessité s en fera sentir (processus de consommation différée dans le temps). Les revenus du travail représentaient, en 2005, environ 70 % du revenu primaire des ménages, contre 20 % pour ceux du capital. Mais les revenus disponibles dépendent également des transferts sociaux 2, qui représentent plus du tiers (34,8 % en 2005) des revenus avant impôts, et notamment parmi eux des pensions de retraites (7,1 %), lesquelles vont certainement évoluer à l avenir en réponse au défi que représente le vieillissement pour le financement du système de protection sociale. 2/ INDICATEURS Revenu moyen : somme des revenus de la population divisée par le nombre d habitants. Revenu primaire : ce qui est perçu par un agent économique et qui résulte de son travail et/ou de son patrimoine (salaire, intérêts d un compte d épargne). Revenu disponible : revenu primaire - impôts + transferts sociaux. Pouvoir d achat : quantité de biens et de services qu un revenu peut acheter ; progresse si le revenu augmente plus vite que l inflation. Répartition des consommations des ménages par types de biens Panier de la ménagère Taux d équipement en biens durables 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Evolution des revenus Les revenus du travail Le salaire net moyen a progressé de manière quasi continue en France au cours de la période : - l accroissement a été rapide durant la période faste des Trente Glorieuses, avec un rythme de progression du pouvoir d achat de 4,3 % par an en moyenne ; - en revanche, depuis la fin des années 1970, le ralentissement de la croissance et la dégradation de l emploi s accompagnent d un infléchissement significatif de la tendance puisque le taux d augmentation annuel tombe aux alentours de 0,4 % 2 Prestations familiales et logement, minima sociaux, pensions de retraites. 15

16 400 Evolution des salaires nets annuels moyens dans le privé et le semipublic Les revenus de transferts Les prestations sociales (allocations familiales, aides au logement, minima sociaux) ont progressé très rapidement et représentent aujourd hui près de 35 % du revenu des ménages : Part des prestations sociales dans le revenu disponible des ménages Pour certains types de ménages (famille monoparentale dont la mère est inactive), les revenus de transfert représentent plus de 50 % du revenu. Les impératifs de la redistribution, qu elle soit verticale (des riches vers les pauvres) ou horizontale (des valides vers les malades, des célibataires vers les familles nombreuses ) ont entraîné cette évolution. - C est dans le domaine de la vieillesse (qui représentait, en 2005, 44,1 % des prestations sociales reçues par les ménages, contre 39 % en 1970) que la croissance a été la plus forte. En effet, la masse des retraites a augmenté plus rapidement que le reste des revenus, ceci s expliquant par l arrivée à maturité du système de retraite mis en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : les générations anciennes de retraités sont remplacées par des jeunes retraités bénéficiant de droits complets, donc plus élevés, notamment pour les femmes. 16

17 - Les dépenses de santé (35,3 % du total) ont également fortement progressé sous l effet de la généralisation de la couverture sociale, de l allongement de l espérance de vie et du progrès technique médical. - Les prestations liées au chômage (6,9 % du total) sont très sensibles à la conjoncture économique, elles suivent les évolutions de l emploi et ont donc récemment diminué. - La part de celles consacrées à la famille-maternité a diminué (9 % en 2005 contre 16 % en 1981) en raison du recul de la fécondité et du déclin des familles nombreuses. Le système de redistribution réduit le niveau de vie des 20 % les plus aisés de 12 % en moyenne. À l inverse, le niveau de vie des 20 % les moins aisés est augmenté de plus de moitié (57 %). Au milieu de l échelle des niveaux de vie, l impact des transferts sociaux et fiscaux est plus faible 3. Les revenus du patrimoine Les revenus du patrimoine se décomposent en deux éléments : les revenus immobiliers, d une part, les revenus du patrimoine financier, d autre part. Les revenus du patrimoine immobilier ont connu une croissance soutenue sur la période : + 3,5 % par an en euros constants, ceci étant essentiellement dû à une croissance des loyers plus rapide que l inflation. Les revenus du patrimoine financier connaissent, en revanche, une croissance plus faible sur la période (0,8 % par an). Ils représentaient 12,4 % du revenu primaire en 1993 et 10,6 % en Ce résultat global recouvre des évolutions très différenciées, les intérêts perçus ayant baissé, mais la distribution des dividendes étant particulièrement forte. Enfin, il faut souligner la part croissante des revenus capitalisés sur produits d assurance-vie, qui passe de 2,2 % du revenu primaire en 1993 à 3,0 % en 2000 puis se stabilise. Au total, la part des revenus du patrimoine (y compris les loyers) a été multipliée par plus de deux depuis 1959, passant de 10 % à près de 25 % du RDB (revenu disponible brut). Pouvoir d achat et consommation Pendant les 15 années qui précèdent le premier choc pétrolier, les ménages bénéficient d une croissance de leur pouvoir d achat de 5,6 % par an en moyenne, contre 2 % depuis (Insee, portrait social 2006) 17

18 Néanmoins, la décélération des dépenses de consommation des ménages est beaucoup moins forte jusqu à la fin des années En effet, les ménages ont compensé en partie la décélération de leur pouvoir d achat par une diminution de leur taux d épargne. Ainsi, l évolution des dépenses de consommation passe de 5,6 % par an en moyenne sur la période à 2,6 % entre 1975 et Durant cette dernière période, les ménages réduisent leur taux d épargne de 21 % à 11 % et compensent partiellement le ralentissement du pouvoir d achat à 1,6 % par an. Evolution de la consommation des ménages en général Entre 1960 et 2001, la dépense de consommation par habitant en France a été multipliée par 2,8 en francs constants (hors inflation), et la structure de cette consommation a connu des changements importants. 18

19 Tableau 3. Évolution de la consommation des ménages par fonction Variation par rapport à l'année précédente en % Poids dans la valeur de la dépense de consommation (%) Volume Prix Valeurs 2006 (milliards d'euros) Alimentation et boissons non alcoolisées Articles d'habillement et chaussures Logement, éclairage chauffage, 14,7 13,7 1,5 1,2 0,9 0,3 0,3 1,8 136,2 5,7 4,7 1,4 0,4 0,7 0,1 0,3 0,2 46,9 23,5 25,2 2,7 2,2 2,5 2,6 4,2 3,9 250,2 dont : Location de logement 16,7 18,6 2,7 2,9 3,2 2,7 3,9 3,6 184,9 Chauffage, éclairage 4,1 3,8 3,6 0,0-1,1 1,7 6,5 5,7 37,3 Équipement du logement 6,2 5,9 3,6 2,3 1,6 0,9 0,6 1,0 58,9 dont : Meubles, tapis 1,7 1,5 3,2 3,0 0,2 1,4 1,0 2,0 14,9 Appareils ménagers 0,9 0,9 6,5 2,9 5,3-2,5-1,0-2,8 8,7 Santé 3,3 3,4 5,8 4,6 3,9 0,5 0,5 0,3 33,9 Transport 15,1 14,7 2,0 1,3 0,0 3,5 4,3 2,9 146,2 Communications 1,9 2,8 5,6 6,6 10,2-1,2-1,0-5,6 28,0 dont : Services télécommunications de 1,5 2,4 5,5 5,7 10,1 0,2 0,2-5,2 24,3 Loisirs et culture 8,6 9,3 6,6 4,8 5,2-1,4-2,0-1,5 92,6 dont : Appareils électroniques et informatiques Services culturels et récréatifs 1,9 2,1 18,4 16,2 16,1-9,5-12,1-10,3 21,3 2,9 3,5 4,0 1,3 2,1 2,2 2,3 2,1 34,5 Presse, livres et papeterie 1,6 1,3-0,1-1,1-1,8 1,7 1,5 1,0 12,6 Education 0,6 0,7 2,5 3,6 4,0 5,6 4,8 5,6 7,4 Hôtels, cafés et restaurants 5,7 6,2 0,6 0,6 1,5 2,7 2,4 2,3 62,0 Autres biens et services 12,1 11,2 2,0 2,2 2,3 1,8 0,8 2,8 110,9 Source : INSEE Hors logement, la part des dépenses traditionnelles a diminué de moitié : la part de l alimentation n est plus que de 11,4 % en 2003, et celle de l habillement de 3,6 %. La progression des dépenses alimentaires s est érodée progressivement et ne dépasse plus guère les 1 % par an depuis Le travail des femmes et les changements de modes de vie ont entraîné la baisse du temps passé à préparer les repas et suscité l équipement en congélateurs et micro-ondes, favorisant l achat de produits préparés. Ces derniers représentent ainsi 26 % des dépenses alimentaires en 2000, contre 12 % en

20 Les achats vestimentaires ont fortement ralenti, ils ont même connu un recul de la consommation au cours de la première moitié des années Les ménages recherchent désormais le meilleur rapport qualité-prix et guettent l arrivée des soldes. La consommation des ménages en biens et services de santé a progressé plus vite que l ensemble de la consommation : 6,2 % par an. La part de cette consommation dans le total a plus que doublé, passant de 6 % à 13 % ces 40 dernières années. La consommation financée par les pouvoirs publics (santé et éducation) a vivement progressé depuis 1960 : sa part dans la consommation des ménages est passée de 12 % à plus de 21 %. Les ménages consacrent également une part croissante de leur budget au logement (19,1 % contre 10,7 %), qui en est désormais le poste le plus important. Les logements sont plus spacieux, plus confortables, et le nombre de personnes qu ils abritent a progressivement diminué, de 3,1 au début des années 1960 à 2,4 en Les dépenses les plus dynamiques ont été celles des produits des technologies de l information et de la communication : sur la dernière décennie, elles expliquent 30 % de la hausse de dépenses des ménages. Ces produits ont été favorisés par des baisses des prix marquées. Les dépenses de communication se sont également accrues de 9,4 % entre 1960 et 2000, leur part passant de 0,5 % du budget des ménages à 1,7 %. Les dépenses de loisirs et culture ont augmenté en moyenne de 4,5 % sur la même période. De 1960 à 2000, les dépenses de transports ont augmenté, en moyenne, de 3,9 % par an. Leur part dans le budget des ménages atteint 11,6 % en Les acquisitions de véhicules, en particulier, ont fortement progressé : + 5,5 % par an. La part des transports collectifs, en revanche, diminue (de 2,1 % à 1,8 % des dépenses totales de consommation). Les transports aériens ont connu une forte progression (+ 7,1 % par an), bénéficiant du développement des voyages à l étranger. Il faut noter une inversion récente de tendance, probablement durable : la part des transports en commun augmente, mais les dépenses automobiles stagnent (le prix de l essence augmente mais le nombre de kilomètres parcourus en voiture tend à se réduire). Si on se focalise sur les «biens durables» tels que l automobile ou l équipement de la maison, on constate une croissance assez nette de leur consommation en volume, mais avec des variations fortes d une année à l autre, si l on excepte le cas spécifique de l automobile. 20

21 Comportements d achat : Les comportements d achat dépendent beaucoup des caractéristiques du ménage telles que son lieu de résidence ou son niveau de vie. Ainsi, les plus aisés et les Parisiens favorisent plutôt les petits commerces, alors que les ménages ayant de bas revenus se tournent de plus en plus vers le maxi discount pour leurs achats alimentaires : 18 % en 2006 contre 14 % en Malgré leur progression, les achats par Internet concernent encore peu de produits et représentent une part assez faible des dépenses 4. Autre exemple, le tableau suivant compare les structures de consommation des familles monoparentales, des couples ans et des ménages parisiens. 4 BELLAMY Vanessa / LÉVEILLÉ Laurent «Consommation des ménages. Quels lieux d'achat pour quels produits?» Insee Première, n 1165, novembre 2007, 8 p. 21

22 Taux d équipement Equipement des ménages en biens durables selon le type de ménage Type d'équipement Personnes seules Couples sans enfant Couples avec 1 enfant Couples avec 2 enfants Couples avec 3 enfants ou plus Famille monoparental e Autre type de ménage En 2004, en % Ensemble Réfrigérateur avec ou sans congélateur 97,2 99,6 99,9 100,0 100,0 99,4 96,8 98,9 Congélateur avec ou sans réfrigérateur 63,7 86,3 88,5 92,5 90,0 81,6 63,3 80,1 Four à micro-ondes 55,5 74,9 88,1 89,9 88,7 83,0 59,2 74,3 Lave-linge 79,0 97,5 98,9 99,6 99,3 96,3 81,4 92,2 Téléviseur couleur 90,7 97,1 95,9 98,1 96,3 92,8 96,8 94,8 Magnétoscope 47,7 75,5 85,1 89,5 86,5 74,6 59,6 70,6 Minitel 7,4 15,9 13,8 14,4 16,2 11,9 7,4 12,5 Téléphone fixe 78,0 92,4 90,9 93,5 89,3 78,3 76,3 86,5 Téléphone portable 50,2 65,7 87,7 89,4 88,4 82,9 59,6 69,6 Micro-ordinateur non portable 19,8 33,9 59,9 72,2 70,2 49,0 26,6 41,4 Micro-ordinateur portable 6,7 7,5 9,1 9,8 9,5 5,8 9,4 7,8 Micro-ordinateur (ensemble) 24,6 37,4 63,2 74,1 73,9 51,2 30,8 45,0 Internet 15,5 25,2 44,3 54,7 46,7 30,3 21,7 30,3 Voiture 55,3 92,2 95,0 97,0 93,5 77,5 68,6 80,7 Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages. Source : Insee, enquête permanente sur les conditions de vie Equipement informatique Près de deux adultes sur trois disposent aujourd hui d un ordinateur à domicile (64 % exactement). La progression du taux d équipement des particuliers s accélère nettement cette année : + 7 points gagnés en 12 mois, contre + 3 à + 4 points par an les années précédentes. Chez les ans, la proportion d individus équipés en ordinateur culmine à 83 %. Parmi les personnes disposant d un ordinateur à domicile, 32 % sont équipées d un ordinateur portable. 22

23 Notons que le multi-équipement en ordinateurs augmente assez nettement. Cette tendance semble robuste et durable, et peut permettre au marché de se maintenir à des taux de croissance élevés. Le multi-équipement porte cependant sur des matériels différents dans beaucoup de cas (ordinateurs portables, par exemple, pour la seconde machine). 23

24 Il y a 10 ans à peine, seulement 18 % de la population disposaient d un micro-ordinateur et Internet était quasiment inconnu du grand public. Au cours de la même décennie, le téléphone mobile s est massivement diffusé et les produits électroniques grand public se sont multipliés (lecteurs/enregistreurs de DVD, appareils photos numériques, baladeurs MP3, etc.). Pourtant, les enquêtes du CRÉDOC (Centre de recherche pour l étude et l observation des conditions de vie) montrent que les nouvelles technologies se diffusent très inégalement au sein de la population. Les cadres sont trois fois plus souvent connectés à Internet que les ouvriers, les diplômés du supérieur le sont cinq fois plus que les non-diplômés, l écart entre les hauts et les bas revenus étant du même ordre. Ces inégalités diminuent assez lentement ces dernières années. À l heure où une part croissante des connaissances et de l information circule sur les réseaux numériques, ces résultats nous interpellent sur les risques d exclusion d une partie de nos concitoyens de la société de l information. Equipement Internet Le nombre d internautes utilisant une connexion à haut débit augmente donc très vite, le rythme de remplacement, dans les pays riches, du bas débit par le haut débit étant extrêmement rapide, comme le montre le graphique ci-dessous. 24

25 Denmark Netherlands Switzerland Source: OECD OECD Broadband subscribers per 100 inhabitants, by technology, June 2007 DSL Cable Fibre/LAN Other Korea Norway Iceland Finland Sweden Canada Belgium United Kingdom Australia France Luxembourg United States Japan Germany Austria Spain New Zealand Italy Ireland Portugal Czech Republic OECD average Hungary Poland Greece Slovak Republic Turkey Mexico Source : OECD Broadband Statistics to June Notons que les cinq pays dans lequel le taux de pénétration du haut débit est le plus grand sont le Danemark, les Pays-Bas, la Suisse, la Corée et la Norvège. L essor actuel des «boîtes» ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line) modifie nettement les usages, même s il modifie peu les débits. En effet, ces «box» sont de véritables centres multimédias évolutifs, offrant de plus en plus de services centralisés. 25

26 Explosion de l Internet sans fil Loin d être juste une vague de technologies supplémentaires parmi d autres, le développement de l accès sans fil à Internet joue d ores et déjà un rôle majeur dans les mutations radicales des usages de l Internet. En effet, ces technologies sont celles qui fondent réellement la séparation de plus en plus grande entre la connexion au réseau et le passage par un ordinateur unique de l individu, ou au mieux deux ordinateurs, celui du bureau et celui du domicile. L accès sans fil à Internet s est développé essentiellement par l essor de la norme «wifi», qui est basée sur un standard de compatibilité des réseaux sans fils locaux. Cette technologie n est pour autant pas la seule à exister. En réalité, il y a tout un éventail de technologies sans fils, qui se distinguent particulièrement par les portées et les débits. La portée des antennes wifi est très réduite, aussi ce type de réseaux se développe essentiellement en zones urbaines denses. Un réseau wifi est toujours un réseau local : à l échelle d un logement, d une rue (exemple de la rue Montorgueil à Paris, dans laquelle les commerçants et entreprises du quartier ont financé un réseau wifi commun à l ensemble de la rue), des bâtiments publics, des parcs et jardins (à Paris depuis cet été) ou d une ville (comme le projet de Google à San Francisco). Des normes plus puissantes sont développées, pour couvrir de plus grandes zones, comme le wimax (alors que le wifi couvre au plus quelques dizaines ou quelques centaines de mètres, le wimax peut couvrir plusieurs kilomètres). Selon une étude menée pour le compte de l Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (ARCEP) 5, on comptait en hotspots (point d accès à l Internet sans fil) payants en France (hôtels, gares, aéroports ) et quelques milliers de points gratuits (commerçants et bâtiments publics essentiellement). Enfin, le développement des offres Internet à haut débit de type «box» des fournisseurs d accès provoque un essor du nombre d antennes wifi privées (certaines pouvant devenir des hotspots pour d autres 5 Etude SagaTel. Marchés du wifi en France et potentiel des réseaux maillés. Paris ARCEP, décembre 2006, 78 p. 26

27 utilisateurs comme dans le cadre du réseau FON, qui œuvre pour le partage des connexions Internet par wifi 6 ). Selon une étude Pew américaine de février 2007, 34 % des internautes américains se sont déjà connectés à un réseau sans fil 7. Ce nombre augmente rapidement. La sortie en 2007 de l iphone d Apple est un tournant de ce point de vue : on peut considérer que cet appareil est le premier terminal Internet mobile réellement grand public capable d utiliser un mix de réseaux différents (téléphonie, Bluetooth et wifi) Equipement en téléphonie 75 % des adultes français possèdent un téléphone portable. Si on regarde par classe d âge (voir tableau p.9, «Équipement des ménages en biens durables selon le type de ménage»), on se rend compte que les personnes seules ont en général moins de téléphones que la moyenne de la population On peut remarquer que probablement, pour le moindre nombre de téléphones portables, il s agit de personnes âgées vivant seules (veufs) et pour les téléphones fixes en moindre nombre, probablement plutôt les jeunes qui se contentent d un portable. Taux d équipement en téléviseur : 98 % de la population Les TIC dans la consommation des ménages Selon l INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), en 2006, les biens et services des technologies de l information et de la communication (TIC) demeurent le moteur principal de la consommation des ménages. Pour la dixième année consécutive, leur croissance dépasse 10 % en volume, avec + 15,8 % en Cette augmentation explique un tiers de la hausse globale de la consommation des ménages. 6 Chaque abonné à FON fournit l accès au wifi aux autres membres de la communauté, en échange de l accès aux leurs lorsqu ils sont en déplacement. Les investisseurs principaux de FON sont Google et Skype (donc ebay), voir 7 HORRIGAN, John. Wireless Internet Access. Washington - Data Memo, Pew Internet and American Life Project, février 2007, 11 p. 27

28 L IDATE (Institut audiovisuel et des télécommunications en Europe) a publié la troisième édition de son étude consacrée à l analyse des comportements et des dépenses du grand public en matière de technologies de l information et de la communication. Cette enquête a été réalisée par voie téléphonique auprès de plus de ménages français. Il en ressort que le budget actuel de services TIC comprenant les services mobiles, fixes, Internet, musique, vidéos et jeux vidéo, s élève en moyenne à 112 euros TTC par mois et par foyer. La part des services de TIC augmente chaque année d environ 2 %. À ce rythme, l IDATE estime qu elle atteindrait 123 euros par mois et par foyer à l horizon Comment les Français répartissent-ils leurs dépenses en TIC? Les ménages dépensent en moyenne 50 euros par mois pour leurs abonnements et autres services de téléphonie mobile, qui sont largement devenus un bien de consommation primaire. Rappelons que plus de trois milliards de personnes dans le monde possèdent un téléphone portable, et ce chiffre pourrait passer à six milliards en Cette part devrait continuer à progresser, en partie avec l accès au téléphone mobile des ans. Les services Internet, la télévision payante, la vidéo et les jeux vidéo devraient également continuer leur ascension. Au contraire, la téléphonie fixe, qui pâtit de la voix sur IP (Internet Protocol), et le budget musique, pour cause de téléchargement «illégal», devraient décliner de plus en plus. Plus globalement, les TIC pèsent de plus en plus lourd dans les dépenses de consommation des ménages, et sont de moins en moins vues comme des dépenses «facultatives» 8 IDATE. «Qui consommera quoi en 2015?» Paris : IDATE, octobre 2006, 150 p. Site Internet : 28

29 L abondance de l information disponible sur Internet ainsi que le développement des réservations en ligne paraissent de nature à détourner le consommateur des modes traditionnels d information et d achat, essentiellement dans certains domaines comme les sorties culturelles, les vacances et voyages Le diagnostic sur la part conquise par Internet pour acheter des billets pour les spectacles et les activités de loisirs, ce que les anglo-saxons appellent le ticketing, est difficile à établir 9. Au vu des données affichées par les opérateurs commerciaux, l optimisme est de rigueur. Toutefois, l observation des taux de pénétration force à la modestie. La part du ticketing peut être estimée, au mieux, à 5 % pour la France. Cela dit, il est difficile de savoir quel type de billetteries sont comptabilisées ici. Aujourd hui, la question devenue centrale pour comprendre l évolution des formes du e- commerce n est plus celle de la progression des équipements, mais bien celle du développement des usages. Il est notamment primordial de mieux comprendre les freins par une analyse des mécanismes d arbitrage entre les différentes formes de distribution. 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - Tendances lourdes 9 MARESCA Bruno / VAN DE WALLE Isabelle / MULQUIN Sabrina. «La place d'internet dans les sorties culturelles et de loisirs. Approche exploratoire des expériences de consommation» Cahiers de recherche du Crédoc, n 233, décembre

30 TL 1 : La consommation de matériel informatique connaît une croissance soutenue car, même si l équipement plafonne à 80 % à 90 %, deux facteurs la maintiennent : - le renouvellement rapide des générations de matériel (même si les croissances de puissance ralentissent depuis quelques temps) - le multi-équipement des foyers (on passe d un foyer = un ordinateur à une personne = un ordinateur) TL 2 : On assiste à la hausse des dépenses contraintes dans les budgets des ménages (logement, transport ). Et, tendance émergente, il faudrait voir les dépenses en services de communication comme des dépenses contraintes. Ce ne sont plus des services considérés comme futiles et luxueux dans l esprit des gens, ensuite les forfaits et abonnements sont un cadre assez rigide de reconduction tacite, mais cela pourrait changer légalement (voir IM cidessous). Ces dépenses ont donc une élasticité aux revenus relativement faibles. - Incertitudes majeures IM 1 : Incertitude sur les contrats d abonnement. Le législateur pourrait chercher à assouplir les contrats pour permettre au client de changer plus facilement d opérateur (exemple des assurances automobile : le législateur impose dorénavant d informer les clients du moment qu ils peuvent résilier leur contrat). IM 2 : Quelles évolutions pour le e-commerce? En particulier, la confiance des acheteurs que cela soit sur le service après-vente ou la sécurisation des transactions sera-t-elle suffisante pour assurer un vrai essor de ce secteur? IM 3 : Dans un contexte de pouvoir d achat incertain, les foyers pourraient à l avenir moins dépenser pour l habitat, moins investir dans le logement au plan financier comme émotionnel. En parallèle, si les ménages font des économies de transport et sont donc moins mobiles, ils pourraient arbitrer en faveur de dépenses pour leur domicile. 30

31 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL 3. MODES DE VIE DOMESTIQUES : TAILLE DES MENAGES ET DES LOGEMENTS 8 juillet

32 1/ DEFINITION DU FACTEUR Les ménages sont définis comme les personnes qui partagent la même résidence principale. Leur nombre et leur mode de vie ont un impact très direct sur la branche, qui est pour une large part une branche liée à ce que l on peut appeler «l équipement de la maison». La taille des logements est donc, en même temps que le nombre de ménage, un facteur majeur. 2/ INDICATEURS Nombre de ménages Nombre de familles Nombre de mètres carrés par habitant Nombre de personnes par ménage, par logement 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Les ménages Depuis 30 temps, le nombre de ménages (défini comme les personnes qui partagent la même résidence principale) a crû plus vite que la population et le nombre de personnes par ménage diminue. L INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) dénombrait, en 1999, 23,8 millions de ménages, contre 25,7 millions en C est principalement la déformation de la structure par âge de la population qui explique la croissance du nombre de ménages. En effet, à partir de 45 ans environ (graphe ci-dessous) la taille des ménages diminue fortement avec l âge : c est à partir de cet âge que les parents peuvent voir les enfants quitter le nid familial, puis aux grands âges, les femmes notamment vivent plus souvent seules, ne serait-ce qu en raison d une plus grande longévité moyenne. 32

33 Le second facteur qui explique l accroissement du nombre de ménages et le fait que leur taille diminue est l évolution des comportements de cohabitation (à sexe et âge donnés) : alors qu en 1982, 83 % des hommes et 85 % des femmes de 35 ans vivaient en couple, en 2005 la proportion tombe à 71 % pour les hommes de 35 ans et 74 % pour les femmes du même âge. En 1982, 4,5 % des femmes de 35 ans vivaient seules, alors que 8,7 % des femmes de 35 ans sont dans cette situation en Depuis 20 ans, la vie de couple cède du terrain et le divorce s est banalisé. Les jeunes quittent plus souvent leurs parents pour vivre seuls que pour vivre en couple. Globalement, le nombre de foyers ne comptant qu une personne est passé de 20 % dans les années 1960 à 31 % à la fin des années 1990 (soit 7,4 millions de personnes). La proportion de foyers comptant 2,3 à 4 personnes est restée stable tandis que la part des familles nombreuses, comptant plus de 5 personnes au foyer, a diminué. La part des foyers de 6 personnes et plus, qui représentait plus de 10 % du total des foyers dans les années 1960, en représente aujourd hui 2,4 %. Entre les couples sans enfant et les personnes seules, les ménages sans enfant regroupent la majorité des ménages métropolitains. En se basant sur les hypothèses du scénario central de ses dernières prévisions, et en supposant une évolution des comportements de cohabitation aux différents âges dans la continuité des tendances observées sur la période récente, l INSEE anticipe une augmentation d un quart environ du nombre des ménages entre 2005 et La proportion de personnes vivant seules, égale à 14 % en 2005, atteindrait à l horizon de la projection entre 20 % et 22 %. Il y aurait ainsi entre 30,9 millions et 31,3 millions de ménages en France en 2030, et ces ménages comprendraient entre 2,04 et 2,08 personnes en moyenne, au lieu de 2,31 en Dans toutes les variantes étudiées par l INSEE, le nombre de personnes par ménage baisse entre 2005 et 2030, principalement sous l effet du vieillissement inéluctable de la population. Comme l indique l INSEE, «ce n est qu en supposant un retour aux comportements de cohabitation de 1990 qu à l horizon 2030 la taille moyenne des ménages pourrait être comparable à ce qu elle est aujourd hui. Un tel retour à des comportements de cohabitation 33

34 constatés 40 ans plus tôt est a priori très peu probable, sauf à imaginer une régression généralisée des niveaux de vie.» Notons qu une telle régression généralisée des niveaux de vie peut, elle, être envisagée Le logement Au sortir du dernier conflit mondial, les besoins en logements sont considérables ( logements ont été détruits) et il s avère rapidement que l initiative privée ne sera pas en mesure de répondre seule à ces besoins. L État légifère pour tenter de relancer la construction (instauration du 1 % logement, remplacement des HBM, les habitations à bon marché, par les HLM, des habitations à loyer modéré ; fin de la loi sur le blocage des loyers ). Mais les résultats, en nombre de logements, se font attendre. En 1953, le cap des logements collectifs construits dans l année est enfin atteint et la progression se poursuit : en 1955, en 1958 et jusqu en Le rythme de la construction s accélère logements logements logements. A partir de 1974, les besoins étant globalement satisfaits, la demande devient qualitative et s oriente vers la maison individuelle. En 1977, l État intervient en instaurant l APL (aide personnalisée au logement). C est le début de la politique d aides à la personne et d incitations fiscales venant progressivement remplacer les aides à la pierre. La politique de la Ville prend son essor en 1988 avec la création successive de la Délégation interministérielle à la ville (DIV), du Conseil national des villes (CNV) et du Conseil interministériel des villes (CIV). En décembre 2000, la loi SRU (Solidarité pour le renouvellement urbain) relance la construction de logement. Note : ce tableau ne comprend pas les logements en résidence c'est-à-dire les logements communautaires (cité universitaire, foyers pour personnes âgées, etc.) et d'hé Mises en chantier de logements neufs selon le type d'habitat (en date de prise en compte) En milliers individuel 183,2 156,7 139,7 198,4 191,0 191,8 192,9 215,9 228,7 230,7 collectif 94,4 138,8 129,6 102,6 101,6 101,1 111,9 133,6 163,8 171,3 Total 277,5 295,5 269,2 301,0 292,5 292,9 304,8 349,5 392,5 402,0 Champ : logements ordinaires, France métropolitaine. Source : ministère de l'ecologie, du développement et de l'aménagement durables. 34

35 Les prix de l immobilier, en particulier parisien, mais pas seulement, ont connu une hausse importante, entrainant une insatisfaction croissante de la demande et l essor du problème des mal-logés. Le nombre moyen d occupants d un logement a diminué continûment : 3,19 en 1954, 2,57 en 1990 et 2,40 en Dans le même temps, la surface moyenne des logements augmente, même lentement (réunion d appartements et construction de logements neufs), donc le nombre de mètres carrés par habitants tend à augmenter Quelques caractéristiques du parc de résidences principales Part des logements construits avant 1949 (en %) 51,3 43,0 39,1 36,8 35,6 33,2 Part des logements sans confort sanitaire (en %) 26,9 15,0 9,6 6,2 4,1 2,6 Surface moyenne des logements (en m²) Nombre moyen de personnes par logement 2,8 2,7 2,6 2,5 2,5 2,4 Part des ménages se déclarant mal logés (en %) 13,4 10,2 8,9 8,1 6,0 7,2 Champ : France métropolitaine. Source : Insee, enquêtes sur le logement. Répartition des logements selon leur catégorie et le type de logement en milliers Résidences principales Résidences secondaires Ensemble Individuel Collectif Champ : France métropolitaine et Dom. Source : Estimation du parc de logement réalisée par l'insee (Recensements de la population, Enquêtes annuelles de recensement depuis 2004, SITADEL, enquêtes logements) pour le compte du logement du SESP. Le nombre de résidences secondaires augmente régulièrement. Ce sont en moyenne des résidences plus petites (évidemment, l exception répandue est celle d une résidence principale de centre urbain et d une résidence secondaire en zone rurale). On note dans les dernières années un essor relativement net de nouvelles formes de cohabitation de type «colocation», qui permettent d obtenir une surface supérieure, même ramenée par occupant. Ces tendances se conjuguent à l expression de nouveaux besoins de logements (en termes de surfaces et d aménagement) par exemple dus à l explosion du nombre de familles recomposées. Ces familles à géométrie variable dans le temps cherchent, dans la mesure du possible, à baser leur besoin de logement sur les usages exceptionnels (présence du plus grand nombre d enfants des deux conjoints par exemple). 35

36 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - Tendances lourdes TL 1 : Une augmentation du nombre de ménages d une personne implique des logements et des équipements dédiés (de petite taille) mais aussi une concurrence de services à la personne. Par exemple, les personnes vivant seules auront plus tendance à recourir à des services du type laverie, pressing, qu à acheter une machine à laver et / ou un sèche-linge pour leur seul usage. Elles pourront aussi acheter un lave-vaisselle, mais de plus petite taille que celui nécessaire à une famille. - Incertitudes majeures IM 1 :Peut-on imaginer une vraie généralisation des équipements mutualisés? Autrement dit, le système des colocations ou même le partage de matériel dans le cadre d une copropriété (lave-linge collectifs) peut-il satisfaire les besoins et les exigences des résidents? (Ces systèmes sont plus développés en Europe du Nord). Par ailleurs, le périmètre des produits utilisables est aussi une incertitude, certains périphériques informatiques (scanner, imprimante) pourraient être mutualisés, tout comme de gros appareils ménagers (lave-linge, sèche-linge, machine à repasser semi professionnelle ) 36

37 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL 4. TELETRAVAIL / TELEACTIVITE 8 avril

38 1/ DEFINITION DU FACTEUR Selon la définition adoptée par le Forum des droits sur l Internet, le télétravail salarié est «le travail qui s'effectue, dans le cadre d un contrat de travail, régulièrement à distance de son environnement hiérarchique et de son équipe à l'aide des technologies de l information 10». Les télétravailleurs sont donc des utilisateurs intensifs de l'informatique et des technologies de l information et de la communication en général. Dans la définition des statistiques européennes, le télétravailleur est celui qui, sur une base régulière, effectue ses tâches à distance depuis son domicile plus de 10 heures par semaine, ou le travailleur mobile, ou qui travaille au moins un à deux jours par semaine hors des locaux de l entreprise, qu il soit salarié ou indépendant. Le télétravail seul n est pas suffisant. Il est important de le lier au concept de téléactivité, ou parfois à celui de travail nomade ou de travail mobile, ce qui revient à rappeler que, plus que d une définition juridique, il convient de s interroger sur les usages du «travail en miettes». Le télétravail doit être considéré avant tout comme une «rupture des espaces de travail spécialisés». Cette «dé-spécialisation des espaces de travail» va de pair avec une forme d'abolition du temps de travail limité. Cela peut être très efficace pour l'entreprise et son collaborateur, mais aussi dangereux pour ce dernier s'il ne sait pas définir ses propres limites. 2/ INDICATEURS Pourcentage de télétravailleurs dans la population active Types de téléactivité (entre établissements distants d une même entreprise, à domicile, nomade) 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Catégories de télétravail : On distingue classiquement quatre formes de télétravail : - en réseau au sein de l'entreprise dans des locaux distincts ; - dans des locaux partagés par plusieurs entreprises ; - nomade ; - à domicile. «Télétravailleurs» à domicile, «télétravailleurs» nomades Les «télétravailleurs à domicile» sont des salariés qui déclarent à la fois utiliser intensivement l'informatique et travailler toujours ou souvent à leur domicile. La moitié d'entre eux (soit 1 % des salariés) disent travailler «toujours au même endroit ou presque». On peut donc supposer qu'il s'agit de leur domicile et les qualifier de «télétravailleurs fixes à domicile». L'autre moitié déclare fréquenter plusieurs lieux de travail différents, ce sont les «télétravailleurs alternants à domicile». 10 Forum des droits sur l'internet, «Le télétravail en France», décembre

39 Les «télétravailleurs nomades» sont de grands utilisateurs de l'informatique qui partagent leur temps de travail entre plusieurs lieux, sans travailler beaucoup à leur domicile. Trois profils de «télétravailleurs» Les trois formes de télétravail distinguées a priori renvoient à des situations assez contrastées, même si le temps de travail et son empiètement sur la vie personnelle sont au cœur des caractéristiques du télétravail. Le «télétravailleur» alternant à domicile évoque, de par ses caractéristiques, la figure de l'homme cadre et surmené, fortement investi dans son travail, lequel déborde largement sur sa vie personnelle. Le «télétravailleur» fixe à domicile est moins systématiquement un homme jeune, mais il (elle) est aussi qualifié(e) et a des horaires presque aussi atypiques que l'alternant. Le «télétravailleur» nomade, lui aussi plutôt jeune et masculin, occupe souvent une fonction spécifique (commerciale ou technique) qui l'astreint à travailler dans les locaux des clients de son entreprise. Mais son travail n'envahit pas autant sa vie que pour les catégories précédentes. Le télétravail (avec la définition officielle citée ci-dessus, qui est très contestable) concerne, en 2007, 7 % des salariés en France, contre 25 % par exemple aux États-Unis et aux Pays- Bas. Les marges de progression devraient être très importantes en France, où le télétravail est d ores et déjà passé de 2,9 % en 1999 à 6,3 % en Sur 22 millions de salariés en France, on estime que seuls pourraient être considérés comme des «télétravailleurs à domicile» et 1,1 millions comme des «télétravailleurs nomades», soit respectivement 2 % et 5 % des salariés. D importantes disparités se constatent en Europe, les pays d Europe du Nord montrent une adoption plus forte de ces types d organisation du travail, de même que la Suisse ou les États- Unis, tandis que les pays méditerranéens manifestent plus de réticences à adopter des formes de travail qui éloignent le salarié des lieux habituels ou qui le relient au système informatique hors des locaux de l entreprise. Le projet SIBIS (Statistical Indicators Benchmarking the Information Society) évalue en 2003 les télétravailleurs : en Europe, à 13 % des actifs de l UE à 15 soit, pour une population active (chiffres de l OCDE de 2005) de 166 millions (minorée de 8 % de chômeurs) : 21,5 millions de télétravailleurs ; 24,6 % des actifs aux États-Unis, soit pour une population active (chiffres de l OCDE de 2005) de minorée de 6 % de chômeurs : 34 millions de télétravailleurs. Le nombre de télétravailleurs en Europe croît plus vite que prévu. Les chiffres constatés dans 10 pays européens, montrent que pour sept d entre eux, la France y comprise, leur pourcentage était déjà largement supérieur en 2003 aux estimations faites en 1999 pour Le télétravail pourrait connaître un essor significatif dans les années à venir, en s appuyant sur des avancées juridiques (droit du travail), sociales (accord interprofessionnel du 19 juillet 2005 entre les partenaires sociaux) et techniques (généralisation de l accès au haut débit, multiplication des télé-centres ). Le développement, voire la généralisation d un télétravail occasionnel ou régulier, partiel ou total, serait de nature à réduire les pertes de temps et d énergie, notamment dans les transports, d accélérer les flux d échanges, d optimiser les usages du temps professionnel et privé. 39

40 Dans son rapport au Premier Ministre, Pierre Morel-à-Lhuissier considère que la France peut atteindre 11 % de télétravailleurs MOREL-A-LHUISSIER Pierre. Du Télétravail au travail mobile. Un enjeu de modernisation de l économie française. Rapport au Premier Ministre. Paris : Documentation Française, 2007, 214 p. 40

41 Quelques remarques sur ce tableau. On constate que, finalement, un grand nombre de travailleurs âgés de 50 ans ou plus sont des télétravailleurs nomades. On peut considérer que certains métiers (les VRP ou voyageurs représentants placiers, par exemple) ont toujours été des télétravailleurs nomades 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - Tendances lourdes Sur l activité et les métiers de la branche TL 1 : impact sur la vente et la «mise en main» : Le développement du télétravail peut être lié à la hausse probable du coût des transports et à la baisse du coût des communications. 41

42 Le développement de la vente à distance, et notamment du e-commerce suscite un certain nombre de questions relatives aux normes juridiques des contrats, à l autonomie et aux moyens de contrôle. TL 2 : Impacts sur la réparation : Télédiagnostic mise à jour à distance voire «rétrofit» (mise à niveau), et même ouverture de nouvelles fonctionnalités dans le temps (exemple des «box» Internet) ; Automatisation technique des processus ; Les qualités requises pour un contact client peuvent évoluer. Compétences techniques et ajout de pédagogie client à distance. Sur les objets vendus TL 3 : Le développement des «objets communicants» facilite les télé-activités, par exemple la télémédecine (bracelets d autodiagnostic, système de surveillance des personnes âgées chez elles ) ou la télésurveillance. Nouveaux besoins de service et de maintenance. - Incertitudes majeures IM 1 : La multiplication des réseaux sécurisés / dédiés par exemple à des objets spécifiques (professionnels, dossier médical ) se poursuivra-t-elle? IM 2 : Il ne faut sans doute pas négliger le fait qu il est difficile de développer une culture d entreprise uniquement à partir de réseaux virtuels et de relations à distance, qui limitent le travail en commun, les relations humaines et la transmission d informations privilégiées. IM 3 : Incertitude sur l émergence (en France, car existe à l étranger via les constructeurs) de stations techniques de maintenance qui pourraient soustraire le client au réseau de distribution. 42

43 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL 5. USAGES DU TEMPS LIBRE ET PRATIQUES DE COMMUNICATION AUDIOVISUELLES 8 juillet

44 1/ DEFINITION DU FACTEUR Un temps social est habituellement défini par les activités qui l occupent. De ce point de vue, on distingue habituellement dans les travaux internationaux concernant les budgets-temps, quatre grands temps sociaux : - le temps physiologique, encore appelé temps biologique : c est le temps consacré au sommeil, aux repas, à la toilette, aux soins personnels et, pour reprendre l expression de l INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), à «d autres activités privées ou mal décrites» ; - le temps de travail et le temps de formation, qui comprend généralement les temps de trajet domicile-travail ; - le temps domestique : qui comporte le temps consacré aux tâches ménagères (ménage, cuisine, linge, courses) et les soins aux enfants ou aux autres adultes du ménage. Dans la nomenclature de l INSEE, qui est cohérente avec les nomenclatures internationales, le bricolage, le jardinage et les soins aux animaux domestiques que l on assimile parfois à du semi-loisir, voire à du loisir, sont aussi intégrés à ce temps domestique ; - le temps libre, qui peut être subdivisé en temps de loisir d un côté et temps de sociabilité de l autre. S interroger sur les usages du temps et tenter d objectiver le temps consacré à chacune des activités renvoie immanquablement à la question des arbitrages qui peuvent être opérés entre telle ou telle activité, et donc aux tensions entre contraintes et aspirations, entre structures objectives du temps et subjectivité. Aujourd hui encore, le temps de travail occupe une place considérée comme centrale dans la structuration des temps. Parmi ses loisirs et activités des individus, les pratiques qui ont le plus évolué, et qui intéressent le plus directement notre sujet général et la branche sont les pratiques de communications audiovisuelles (télévision, médias divers, Internet, téléphonie). 2/ INDICATEURS Temps libre par rapport au temps travaillé tout au long de la vie Répartition des loisirs et du temps libre 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Evolution générale des temps Au cours des 40 dernières années, les cadres temporels de la vie quotidienne des Français ont en moyenne été marqués par une assez grande stabilité du temps physiologique, qui occupe en gros la moitié de la journée, une baisse du temps de travail d environ 1h30, une baisse du temps consacré aux tâches domestiques d environ 25 minutes et enfin d une hausse du temps libre de l ordre d une heure. Toutefois, ces grands agrégats résultent d une moyenne générale (indifférenciation des jours de la semaine, confusion des actifs et des inactifs) et noient ainsi les spécificités : ils n ont de 44

45 sens que pour situer des ordres de grandeur (ils débouchent sur des temps qui ne correspondent pas à la réalité vécue par chacun des groupes sociaux). En réalité, toutes les enquêtes «emplois du temps» révèlent des différenciations entre les sexes et entre les actifs et les inactifs. Les inactifs ont un temps physiologique, un temps libre (loisir et sociabilité) et un temps dévolu aux activités domestiques plus long. Évolution des temps d une journée moyenne entre 1966 et 1999 (en heures et minutes par jour) Temps physiologique 10h48 12h06 Temps professionnel et de formation 5h06 4h01 Temps domestique 4h24 4h26 Temps libre (loisir et sociabilité) 3h42 3h * 1975** 1986*** 1999*** 12h06 (11h53)**** 3h39 (3h32)**** 4h09 (4h31)**** 4h05 (4h04)**** 12h04 * Population citadine entre 18 ans et 65 ans, villes entre et habitants ** Adultes citadins âgés de plus de 18 ans *** Ensemble de la population âgée de 15 ans et plus **** Données concernant les seuls adultes citadins âgés de plus de 18 ans permettant la comparaison avec Source : plusieurs études INSEE. Les enquêtes emplois du temps de l INSEE permettent également de repérer les tendances à l intérieur de chacun des temps sociaux (analyse limitée aux actifs) : - travail domestique : légère croissance chez les hommes du temps consacré aux activités ménagères (8 min en 25 ans!) dont les femmes assurent plus des trois quarts, stabilité du temps consacré aux personnes (enfants et adultes), dont les femmes assurent plus des deux tiers, croissance du temps consacré au bricolage (activité quasiexclusivement masculine) ; - temps de loisir : le phénomène le plus constant est la croissance irrésistible du temps consacré à la télévision et aux TIC (technologies de l information et de la communication), tandis que le temps consacré à la lecture tend à diminuer (surtout chez les hommes) et que celui consacré aux activités extérieures (sports, promenades) a augmenté (surtout chez les hommes également). Le temps de sociabilité a également augmenté ; - les temps quotidiens de trajets professionnels sont orientés à la hausse depuis 1975 tandis que les temps dévolus aux autres trajets, en augmentation entre 1975 et 1986, ont baissé entre 1986 et h23 4h01 4h31 Évolution des temps d une journée moyenne pour les actifs selon le sexe ( ) (en heures et minutes par jour) 1966* 1975* 1985/86** 1998/99** H actif F active H actif F active H Actif occupé F Active occupée H Actif occupé F Active occupée Temps physiologique 10h42 10h42 11h40 11h20 11h22 11h32 11h22 11h35 Temps professionnel et de formation 7h30 6h12 6h49 5h36 6h33 5h15 6h22 5h01 45

46 Temps domestique 2h 4h18 2h20 4h42 2h30 4h25 2h32 4h22 Temps libre 3h48 2h48 3h11 2h22 3h36 2h48 3h44 3h02 * Population citadine de 18 à 65 ans. La notion d actif comprend ici les chômeurs ** Population de 15 ans et plus. La notion d actif occupé exclut les chômeurs. Source : plusieurs études INSEE Contrairement à ce que pouvaient pronostiquer les démiurges de la société du temps libre, celui-ci ne s accroît pas de façon continue et linéaire ni dans les mêmes proportions pour toutes les catégories de population. Ainsi, après la forte diminution du temps de travail entre le milieu des années 1960 et le début des années 1980, on a pu observer un pallier entre 1986 et Certes, globalement, il y a bien une baisse de la durée du travail mais, d une part, celle-ci a été moins accentuée qu avant, et surtout elle n a pas concerné tout le monde, créant une segmentation entre ceux qui dont le temps de travail a augmenté (les cadres, les travailleurs dotés de qualifications recherchées, etc.) et ceux qui travaillent peu (CDD, intérimaires, temps partiel) ou pas du tout (chômeurs, salariés de plus de 55 ans, voire 50 ans poussés hors du marché du travail). De ce fait, l augmentation moyenne du temps libre d environ une demi-heure par jour masque des différences entre ceux qui connaissent une hausse substantielle et ceux pour lesquels elle a été faible, voire nulle ou inversée. Ainsi, l augmentation de temps libre a été de 24 minutes par jour si l on confond l ensemble des catégories et de seulement 9 minutes pour les actifs occupés, 8 minutes pour les hommes et 14 minutes pour les femmes actives occupées. On peut inférer de l augmentation moyenne du temps de travail des actifs à plein temps que leur temps libre a plutôt diminué. Place croissante des TIC dans la vie et les loisirs des Français Usages d Internet : L étude Media in Life de Médiamètrie 12 mesure et analyse la place que prennent les médias au cours d une journée de la vie des Français âgés de 13 ans ou plus. Menée depuis 2005, l étude permet de suivre des indicateurs qui témoignent de l évolution des pratiques des Français dans le domaine des médias. 12 MEDIAMETRIE : Media in Life Paris : Médiamétrie,

47 Les résultats 2007 de l étude permettent de confirmer que les Français vivent accompagnés de médias de plus en plus nombreux, avec lesquels ils entretiennent des contacts de plus en plus fréquents, tout au long de la journée. A chaque moment correspond ses médias Les Français adaptent leurs activités médias et multimédias selon les moments de la journée. Les médias dits «classiques» la télévision, la radio et la presse restent primordiaux au moment des grands rendez-vous quotidiens du matin, du déjeuner et du fameux «prime time» du soir. Plus de la moitié des Français (55,3 %) écoutent la radio le matin entre 6h et 9h, et un Français sur cinq consulte la presse. L Internet émerge fortement le matin : entre 9h et 12h, 14 % des Français sont connectés. À l heure du déjeuner, deux Français sur cinq (41 %) sont devant leur petit écran. Le soir, entre 21h et 22h30, 52,4 % des ans regardent la télévision, 17,7 % téléphonent avec leur mobile et 15 % se connectent sur Internet ; chez les ans, 70 % regardent la télévision et 10 % lisent la presse. Les Français restent connectés avec la télévision, la radio et la presse également à d autres moments de la journée, notamment via l Internet et les pratiques en mobilité. Ces médias pénètrent en particulier dans la sphère professionnelle : par exemple, 7,3 % des Français écoutent la radio sur leur lieu de travail ou d études. Les loisirs numériques suivent un rythme différent et le nombre de personnes qui les pratiquent augmente tout au long de la journée pour culminer en fin d après-midi ; c est entre 18h15 et 18h30 que se situe le pic pour la musique et les jeux vidéo. En 2007, les Français âgés de 13 ans et plus ont en moyenne 41,3 contacts par jour avec une activité média ou multimédia. Soit 5,8 % de plus qu en De plus en plus de Français pratiquent les médias Si une très forte majorité des Français a fait entrer la télévision, la radio et la presse dans le foyer depuis de nombreuses années, une grande partie d entre eux n est pas encore ou peu impliquée dans l Internet et le multimédia, ce qui explique des marges de progression significatives d année en année pour ces médias. En 2007, près de 9 Français sur 10 regardent la télévision une fois au cours d une journée et 8 sur 10 écoutent la radio au moins une fois, des chiffres globalement stables par rapport aux années précédentes. Près de 8 sur 10 lisent la presse écrite. La proportion de personnes qui surfent sur Internet connaît les plus fortes évolutions : d une personne sur quatre (25 %) en 2005, nous sommes passés à plus d une sur trois (35,7 %) en Les proportions de Français qui utilisent quotidiennement le téléphone mobile (+ 6,3 points), la vidéo (+ 1,3 points) et les jeux vidéo (+ 2,5 points) augmentent également depuis Le point le plus intéressant des dernières évolutions réside dans les changements de consommations des jeunes générations. En effet, pour la première fois depuis de nombreuses années, le temps passé devant la télévision stagne voire décroit, au profit du temps passé sur Internet. Internet et les loisirs numériques occupent donc une place croissante. 47

48 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - Tendances lourdes TL 1 : La pénétration croissante des loisirs numériques et en réseau TL 2 : Les produits gris (équipements informatiques et bureaucratiques) et bruns (appareils audiovisuels) fusionnent de plus en plus et de nouvelles fonctions / services émergent (par exemple la vidéo à la demande). - Incertitudes majeures IM 1 : Alors que des marchés de nature différentes fusionnent et que de nouveaux acteurs (fournisseurs d accès à Internet, téléphonie, ) émergent, la question est désormais de savoir qui offre et facture les services à haute valeur ajoutée. Actuellement, ce sont les Fournisseurs d accès à Internet et les opérateurs télécoms qui assurent ce rôle. Mais demain, les producteurs de contenus (des professionnels ou des communautés d utilisateurs) et les entreprises Internet à même de gérer le flux d information et de lui donner du sens (Google ) pourraient devenir des acteurs importants du secteur. 48

49 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL 6. PRECAUTION ET TRANQUILLITE (MENACE D INTRUSION DANS LA VIE PRIVEE, PERCEPTION DU PUBLIC / NOCIVITE OU NON DES ONDES) 8 juillet

50 1/ DEFINITION DU FACTEUR Les sciences, toutes les sciences, apportant des connaissances nouvelles, modifient les visions du monde de chaque individu et de chaque société humaine, et les innovations techniques modifient les comportements et les pratiques, individuelles ou collectives. Les influences directes ou indirectes des technologies, en particulier des TIC (technologies de l information et de la communication), sur les frontières entre «espace privé» et «espace public» sont à étudier, autant que leur influence sur les conceptions mêmes d espace public et d espace privé, ces mots désignant suivant les lieux et les époques des réalités, et des représentations (mythiques ou non) très différentes. 2/ INDICATEURS - Attitude générale vis-à-vis de l'avancement des sciences et des technologies : intérêt vis-à-vis des découvertes scientifiques, degré de confiance, évaluation générale de l'apport (positif ou négatif) sur la qualité de vie, perception de l'impact des technologies sur l'emploi, degré de soutien aux politiques d'aide à la recherche et l'innovation - Attitude vis-à-vis du «principe de précaution» - Optimisme ou pessimisme vis-à-vis du bilan bénéfices / risques sur : la santé, la vie quotidienne, la pauvreté, l'environnement, la protection de la vie privée - Attitudes dans des domaines spécifiques : nanotechnologies, ondes électromagnétiques - Présence dans le débat politique et médiatique (mobilisations collectives, associations actives, protestations et rejets «forts» de type face aux technologies émergentes (mouvements anti-nanotechnologies, «stop RFID», la Radio Frequency IDentification ), organisation de débats et conférences «citoyennes» autour de la relation entre science, technologie et société, création de comités éthiques et autorités de protection ) - Évolution du nombre de technologies d identification de l individu utilisées (ADN, biométrie ) - Nombre d objets permettant la localisation spatiale (téléphones, badges, automobiles de location, bracelets pour détenus en permission ) - Évolution des lois de protection juridique de l individu (Informatiques et Libertés) 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Même si chaque développement significatif s'est accompagné de réserves, voire de protestations, le XIX e siècle et la première moitié du XX e siècle sont des périodes pendant lesquelles le développement des sciences et des technologies était généralement considéré comme synonyme de progrès humain. 50

51 Dans l'ensemble, ce sentiment semble perdurer. Interrogés en 2005 pour l'eurobaromètre de la Commission européenne 13, 78 % des Européens (et 85 % des Français) se déclaraient «intéressés» ou «très intéressés» par les nouvelles découvertes scientifiques et par les nouvelles technologies. Une immense majorité des Européens pense que la science et la technologie parviendront à guérir le sida et le cancer, rendront nos vies «plus saines, plus faciles et plus confortables», et créeront de nouvelles opportunités pour les générations à venir. Mais cette confiance n'est pas aveugle. Une minorité d Européens pense que la science et la technique élimineront la pauvreté et la faim dans le monde, ou rendront les ressources naturelles inépuisables. Les questions environnementales et celle de l'alimentation cristallisent les inquiétudes : 57 % des Européens pensent que la science et la technique «sont responsables de la plupart des problèmes environnementaux actuels», 54 % que la nourriture à base d'ogm est dangereuse. Sur ces points, les Français sont légèrement plus sévères que la moyenne européenne. Ainsi la confiance vis-à-vis du progrès technique n'est-elle plus inconditionnelle. Il en faut même peu pour qu'elle se transforme en défiance, comme on a pu l'observer à propos des OGM (organismes génétiquement modifiés) ou, plus localement, des antennes GSM (Global System for Mobile Communication), des nanotechnologies, des puces RFID 13 Europeans, Science and Technology. 224 Special Eurobarometer, 63.1, juin Social values, Science and Technology. 225 Eurobarometer 63.2, juin

52 «Diriez vous qu aujourd hui vous faites plus confiance ou moins confiance à la science qu il y a une dizaine d années?» Source : Baromètre IRSN 2007 Les années 1990 et les premières années du XXI e siècle marquent donc une certaine rupture, en particulier face : à des crises sanitaires attribuées pour partie au développement sans contrôle d'innovations diverses (sang contaminé, «vache folle» ), à la prise de conscience du changement climatique et d'autres risques planétaires, à l'émergence de technologies «invasives et intimes» qui questionnent certaines valeurs fondamentales ou touchent à certains mythes fondateurs : clonage, modifications génétiques, informatique (et surveillance) omniprésents, ondes électromagnétiques, nanotechnologies En matière de biotechnologies, les dangers des OGM sont évoqués dès 1975, lors de la conférence d'asilomar (Californie). La France crée un Comité consultatif d'éthique en 1983, tandis que les lois de 1994 et de 2004 (où apparaît le terme de «bioéthique») définissent d'une manière de plus en plus précise le cadre de développement des biotechnologies, notamment en ce qui concerne l'homme. 52

53 Le «principe de précaution» apparaît pour la première fois dans un texte officiel lors du Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro en 1992, et trouve progressivement sa place dans la législation européenne (Traité de Maastricht) et française (Loi Barnier de 1995). La «Charte de l'environnement», inscrite dans la Constitution en 2005, l'exprime de la façon suivante : «Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veilleront, par application du principe de précaution, et dans leurs domaines d'attribution, à la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage.» Le principe de précaution fait encore l'objet de débats. Sa formulation laissant place à de nombreuses interprétations, il est selon les pays et les moments interprété d'une manière plus ou moins stricte. Il est parfois accusé de freiner le progrès, y compris dans le domaine sanitaire (le nombre d'autorisations de mise sur le marché de nouveaux médicaments par la Food and Drug Administration américaine a ainsi été divisé par deux entre 1998 et 2007, passant de 39 à 19 par an). Une sensibilité sociétale croissante dans certains domaines Dans l'ensemble, la préoccupation vis-à-vis des risques des technologies nouvelles demeure diffuse et influe encore peu sur les choix politiques individuels et sur les choix de consommation, sauf parfois en matière alimentaire. Mais localement, ou bien lors d'événements particuliers, il n'en va plus de même. Ainsi, le refus des OGM est une cause populaire, même si l'opinion publique française est partagée sur les arrachages de plants génétiquement modifiés. Plus proche du secteur qui nous intéresse ici, la création du pôle de compétitivité Minalogic (micro et nano-technologies, autour de Grenoble) se heurte à une opposition résolue et articulée au plan local. Un nombre croissant d'élus fait face au refus d'installation d'antennes de téléphonie mobile. Dans plusieurs pays, les premiers déploiements des puces RFID dans la distribution, dans des produits de consommation ou associés aux pièces d'identité ont fait l'objet de protestations et de mouvements de boycott, souvent couronnés de succès. Ces débats sont relayés par le développement de groupes et d'associations déployant une réelle contre-expertise, d'abord dans le nucléaire dès les années 1970, plus récemment autour des biotechnologies, de l'informatique (exemple des machines à voter), des nanotechnologies Estimez-vous que l on dit la vérité sur les dangers que représentent pour la population 53

54 Ce graphique montre que l inquiétude des populations grandit concernant les effets sur la santé des antennes de téléphone portable. On voit qu une inquiétude de ce type commence à émerger concernant le wifi. Ainsi, récemment, la mairie de Paris a désactivé le wifi de certaines bibliothèques devant la fronde de certains employés, au nom du principe de précaution. Le sujet devient tellement important que l'arcep (Autorité de régulation des télécommunications et des postes) a publié en avril 2007 une étude sur la question, concluant que les ondes wifi ne sont pas dangereuses pour la santé. Sans pour autant rassurer grand monde pour le moment TIC et vie privée : 54

55 Selon une enquête menée en février 2003 aux Etats-Unis par Harris Interactive 14 auprès de personnes, 63 % des Américains appartiennent à la catégorie des «pragmatistes» en matière de protection de la vie privée. Ils sont 26 % à appartenir à celle des «fondamentalistes» et seulement 10 % à ne pas être concernés par la question. Cette segmentation de la population américaine en trois groupes par rapport à la protection de la vie privée est issue des travaux menés de longue date par l'expert Alan Westin, qui est notamment l'éditeur de Privacy & American Business. - les «fondamentalistes» (privacy fundamentalists) correspondent aux personnes qui ont le sentiment d'avoir déjà beaucoup perdu en matière de respect de la vie privée et qui se disent prêtes à résister à ce qui pourrait éroder leur intimité. Cette catégorie représente invariablement depuis cinq ans un quart de la population américaine (25 % en 1999 et 26 % en 2003) ; - à l'autre extrémité, une partie de la population n'est pas concernée par la question (privacy unconcerned). Ces personnes ne sont pas particulièrement anxieuses et elles ne se soucient pas de l'usage qui pourrait être fait de leurs informations personnelles par des tiers. Ce groupe se limite à 10 % de la population en 2003 contre 22 % en 1999 ; - cette forte décrue explique la croissance de groupe central des «pragmatistes» - privacy pragmatists - qui représente désormais près des deux tiers de la population, contre un peu plus de la moitié il y a cinq ans (54 % en 1999 contre 64 % en 2003). Ils se disent préoccupés par le mauvais usage qui pourrait être fait de leurs informations personnelles mais, dans le même temps, ils sont prêts à les divulguer s'ils bénéficient d'explications claires et s'ils en retirent un bénéfice tangible. Il serait intéressant de disposer de données analogues pour les différents pays européens. 14 TAYLOR Humphrey. Most People Are «Privacy Pragmatists» Who, While concerned about Privacy, Will Sometimes Trade It Off forother Benefits. Harris Interactive, 19 mars 2003, site Internet 55

56 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE A) Impact sur les fonctions - Tendances lourdes : TL 1 : Convergence des réseaux électricité-automatismes-sécurité. Création progressive de réseaux domestiques sécurisés. - Incertitudes majeures IM 1 : Les consommateurs rejettent de plus en plus les technologies intrusives et l idée de diffuser ou d utiliser des données personnelles. Si ce phénomène se confirme, il pourrait donner lieu à un «syndrome anti-big Brother». IM 2 : L effet des ondes sur la santé est encore mal connu, ce qui pourrait pousser les consommateurs à leur préférer les réseaux filaires (fibre optique, courant porteur en ligne ). B) Impact sur les métiers - Tendances lourdes : TL 2 : Domotique Les installations domotiques sont des systèmes fermés dont l installation est compliquée et requiert l intervention d une compétence spécialisée d électricien-domoticien - Incertitudes majeures IM 3 : Domotique : intégration ou rejet de la biométrie pour les commandes et la sécurité IM 4 : Quel rôle pour les FAI? Leurs box sont en effet de plus en plus des points d accroche de services accessibles par la télé et donc relativement simples. 56

57 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL 7. COMPORTEMENT D EPARGNE ET DE CREDIT 8 juillet

58 1/ DEFINITION DU FACTEUR L épargne et la consommation sont les deux faces d une même pièce, et fonctionnent comme des vases communicants. En effet, les ménages disposant d un revenu disponible brut ont deux options. Soit ils le dépensent afin de satisfaire leurs besoins (processus de consommation), soit ils l épargnent afin de le dépenser plus tard lorsque la nécessité s en fera sentir (processus de consommation différée dans le temps). Le patrimoine est lui un stock, pas un flux. 2/ INDICATEURS Taux d épargne brut Le taux d'épargne est le rapport entre l'épargne des ménages et le revenu disponible brut. L'épargne peut être calculée nette, si l'on retranche la consommation de capital fixe, mais la différence est peu significative si ce n est pour les comptables nationaux. Evolution du patrimoine des ménages Recours à l emprunt et au crédit (différentes formes) 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Epargne des ménages : Le taux d épargne des Français, relativement élevé, a baissé à partir du début des années 1980, pour descendre à 11 % en 1987 et remonter ensuite au-dessus de 15 % en Il reste depuis entre 15 % et 20 %, un taux relativement élevé comparé aux autres pays développés. 58

59 Le patrimoine des ménages Composition du patrimoine des ménages en

60 Patrimoine Financier : 2992 Milliards d Assurancevie et fonds de pension : milliards Titres financiers : 870 milliards Epargne bloquée et contractuelle : 379 milliards Epargne liquide : 738 milliards Patrimoine non Financier : Milliards d + Logement et terrain : milliards Autres terrains : 428 milliards Autres actifs non financiers : 358 milliards = Patrimoine total des ménages : milliards d euros Source : INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) / BIPE Le patrimoine est un stock, pas un flux, les renversements de tendances sont donc moins brutaux. Mais au cours des trois dernières décennies, les patrimoines ont crû plus vite que les revenus. En particulier, évidemment, les tendances touchant à l immobilier (hausse forte des prix et augmentation du nombre de propriétaires en France) ont joué un rôle majeur. 60

61 Depuis 1995, la croissance des patrimoines des ménages est plus rapide que celle des revenus. Les inégalités se creusent d ailleurs avant tout dans ce domaine, moins bien étudié par les économistes que celui des revenus. Cela a accentué un déplacement de la richesse en faveur des détenteurs de biens immobiliers et de valeurs mobilières. La répartition des patrimoines est évidemment très inégalitaire, en particulier selon les âges : les seniors concentrent l essentiel du patrimoine. Recours à l emprunt et comportement de crédit Le recours à l emprunt s est largement banalisé en France, que ce soit pour financer les achats de biens durables (crédit auto), de logements ou même la consommation plus courante (crédit à la consommation). Ce recours à l emprunt est surtout le fait des plus jeunes générations. La France est entrée, avec retard, dans une «économie d endettement», sans pour autant, loin s en faut, atteindre les standards anglo-saxons en la matière. Les Français s endettent de plus en plus mais restent des ménages peu endettés comparativement à d autres pays développés : LA SITUATION D'ENDETTEMENT DES MÉNAGES 61

62 Taux d'endettement (1) 49,6 53,2 57,2 dont : - habitat 31,1 33,6 38,0 - trésorerie 8,4 11,0 11,2 % des ménages endettés 52,9 51,3 49,7... détenant un crédit de trésorerie 35,4 34,1 33,2... détenant un crédit immobilier 29,1 29,2 28,5 (1) Encours des crédits aux ménages en % du revenu disponible brut (RDB). Source : INSEE, Banque de France, COE, Observatoire de l'endettement des ménages ENDETTEMENT PAR HABITANT ET EN % DU REVENU DISPONIBLE BRUT (RDB) Allemagne Autriche Belgique Danemark (2001) Espagne Finlande France Italie Pays-Bas Portugal (2001) Royaume-Uni Endettement par habitant 2002 (2001), en EUR Encours d'endettement 2002 (2001), en % du RDB 111,5 66,1 60,6 194,2 86,4 72,4 59,4 34,1 198,2 105,2 120,2 Suède ,6 Europe ,6 2 Moyenne des pays représentés pondérée par les encours d'endettement totaux en

63 Source : Comptes nationaux, OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) L'endettement par habitant est près de trois fois plus faible qu'au Danemark, où il atteint son sommet européen, et encore environ deux fois moindre que pour l'europe en moyenne. Au regard du revenu disponible brut des ménages, l'endettement des ménages français est à l'avant-dernière place dans la hiérarchie européenne, avant l'italie. En outre, entre 1995 et 2002, c'est en France (et en Allemagne) que l'endettement des ménages a le moins augmenté, avec une progression annuelle moyenne de 4,3 % (3,7 % en Allemagne), contre 14,8 % et 12,6 % en Espagne et aux Pays-Bas, et 8,6 % au Royaume-Uni et en Italie. Autre spécificité française, cet endettement est essentiellement contracté à taux fixe, ce qui a pour effet de retarder les impacts des variations (à la hausse ou à la baisse) des taux d'intérêt sur les charges financières des ménages (hors renégociations). On peut observer que les ménages sont désormais sensiblement plus nombreux à être endettés au titre des crédits de trésorerie (ce qu on appelle crédit conso) qu'au titre des crédits immobiliers alors que la situation inverse prévalait il y a quelques années. Le crédit à la consommation devient une habitude aussi en France. Comme le montre le tableau suivant, les cinq premiers déciles (la moitié la moins riche de la population) détient donc un quart des nouveaux crédits, les cinq derniers déciles (la moitié la plus riche de la population) en détiennent 75 %. RÉPARTITION DES NOUVEAUX CRÉDITS À LA CONSOMMATION SELON LE DÉCILE DE REVENU DES MÉNAGES EN 2000 Décile (du plus modeste au plus aisé) Part dans la Poids dans la population des population des ménages individus 1 10,0 5,1 1,3 2 10,0 5,6 3,0 3 10,0 6,8 4,0 4 10,0 7,8 7,8 5 10,0 9,4 9,3 6 10,0 10,5 11,2 7 10,0 12,1 12,0 8 10,0 13,7 13,7 9 10,0 14,5 19, ,0 14,5 18,6 Total 100,0 % 100,0 % 100,0 % Part dans la production de nouveaux crédits 63

64 Source : BIPE, «Les comportements financiers des ménages par groupes sociaux», Nov / TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - Tendances lourdes : TL 1 : La hausse des formules de prêts-consommation et des facilités de paiement rapproche un peu la France de la situation moyenne européenne en matière de crédit à la consommation. TL 2 : D autres acteurs assurent toujours une concurrence forte dans le domaine du financement et des assurances. TL 3 : Les métiers de la vente jouent un rôle de plus en plus important dans la «facilitation du paiement» du client. La compétence des vendeurs, notamment, est cruciale, dans la connaissance non seulement des produits manufacturés, mais aussi des produits financiers et de services/garanties. - Incertitudes majeures IM 1 : Quel serait l impact du relèvement des taux de crédit sur cette nouvelle tendance des Français à faire davantage appel au crédit à la consommation? Un ralentissement de l appel au crédit ou davantage de prêts à taux 0 des distributeurs? IM2 : Un phénomène parallèle se développe aussi : les prêts entre personnes (Virtual loans). Comment évoluera-t-elle? 64

65 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE POLITIQUE ET REGLEMENTAIRE 8. REGLEMENTATION 8 juillet

66 1/ DEFINITION DU FACTEUR Deux formes de réglementation nous paraissent importantes à prendre en compte : - la réglementation environnementale (énergie, recyclage) L Union européenne a une légitimité particulière sur les questions environnementales. En effet, les pollutions (eau, air, sols) ne respectent pas les frontières. La politique environnementale s est intensifiée dans les années 1970, en réaction notamment aux pluies acides détruisent les forêts en Allemagne et en Scandinavie. C est à cette époque que l Union européenne prend des mesures législatives pour protéger l environnement et qu est introduit le principe pollueur-payeur. Par ailleurs, les entreprises industrielles, de plus en plus multinationales, sont elles-mêmes en demande de règles plus communes sur les normes de production ne nuisant pas à l environnement. L énergie est aussi un sujet fondateur de l Europe, puisque avant la création en 1957 de la Communauté économique européenne (CEE), la CECA (Communauté européenne du charbon et de l acier), une organisation économique commune à six pays européens, avait vu le jour en 1951 pour créer un espace économique européen favorable à la croissance. - la réglementation concernant les garanties La notion de garantie légale inclut toute protection juridique de l'acheteur vis-à-vis des défauts des biens acquis, résultant directement de la loi, comme un effet collatéral du contrat. La notion de garantie commerciale, par contre, fait appel à la manifestation de volonté d'une personne, le garant, qui s'auto-responsabilise pour certains défauts : «tout engagement d'un vendeur ou d'un producteur à l'égard du consommateur, donné sans supplément de coût, de rembourser le prix payé, ou de remplacer, de réparer ou de s'occuper d'une façon quelconque du bien s'il ne correspond pas aux conditions énoncées dans la déclaration de garantie ou dans la publicité y afférent». Le défaut de conformité résultant de la mauvaise installation du bien, alors que cette installation faisait partie du contrat de vente et a été effectuée par le vendeur ou sous sa responsabilité, est assimilé au défaut de conformité du bien. Il en est de même lorsque le consommateur a mal installé le bien, destiné à être installé par lui, à cause d'instructions de montage erronées. 2/ INDICATEURS Directives européennes de recyclage Normes de consommation énergétiques 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) 1/ La réglementation environnementale (énergie, recyclage) Evolution générale 66

67 Déchets d Équipements Électriques et Électroniques (DEEE ou D3E) Chaque année, 20 millions à 50 millions de tonnes de D3E sont produits dans le monde, avec une croissance en volume de 3 % à 5 % par an (soit le triple des déchets classiques). Une explication parmi d autres à ce phénomène est que la durée de vie des produits baisse considérablement (un ordinateur était conservé 6 ans en 1997, 2 ans en 2005). Les directives européennes visant à collecter et valoriser les déchets de piles et accumulateurs (1991), les emballages (1994), à limiter les mises en décharge (1999), à collecter et valoriser les véhicules hors d usage (2000) et recycler les produits électriques et électroniques (en 2002) vont dans le sens d une prise en charge par les producteurs de l organisation du recyclage des produits. Les matériels concernés par la directive D3E sont : 1. Gros appareils ménagers ; 2. Petits appareils ménagers ; 3. Équipements informatiques et de télécommunications ; 4. Matériel grand public ; 5. Matériel d'éclairage (à l'exception des appareils d'éclairage domestique et des ampoules à filament, auxquels s'appliquent néanmoins les articles 4 et 5 du décret n du 20 juillet 2005) ; 6. Outils électriques et électroniques (à l'exception des gros outils industriels fixes) ; 7. Jouets, équipements de loisir et de sport ; 8. Dispositifs médicaux (à l'exception de tous les produits implantés ou infectés) ; 9. Instruments de surveillance et de contrôle ; 10. Distributeurs automatiques. A noter que loi transposant cette directive dans le droit français date de 2003 mais le décret d application de 2005 ( du 20 juillet 2005) et le recyclage est effectif depuis fin novembre Les consommateurs contribuent au processus en payant une éco-participation ou éco-taxe, comprise dans le prix d'achat des nouveaux équipements. Cette participation va de 0,10 euro à 13,00 euro. Les produits informatiques sont sans danger lors d'une utilisation normale. Mais lorsque ces produits sont abandonnés, les substances composant un ordinateur peuvent devenir toxiques par le manque de stabilité ou selon la façon dont ils sont éliminés. Ainsi, un moniteur à tube cathodique est constitué de PVC produisant des toxines toxiques lors de son incinération. Chaque moniteur contient jusqu'à 4 kg de plomb au niveau de l'entonnoir et dans ses composants électroniques. Un moniteur contient également du baryum et du phosphore des éléments toxiques pour l'environnement et la santé humaine. L'unité centrale est également composée de produits comme le béryllium, le plomb et le chrome hexavalent. Depuis le 1 er juillet 2006, une autre directive interdit l utilisation de certains matériaux dangereux (dont le plomb, le cadmium, le mercure) mais il reste à traiter le parc plus ancien. Le recyclage s organise dans de nombreux pays pour récupérer les matériaux précieux. Mais compte tenu du coût de traitement de matériaux dangereux, il s avère souvent beaucoup plus rentable d envoyer les déchets électroniques vers des pays en développement où les éléments précieux sont récupérés et le reste est jeté ou brûlé. Ainsi, 50 % à 80 % des déchets 3E 67

68 américains sont exportés en Chine 15. Depuis les années 1980, la Chine est un cimetière de produits électroniques et en a interdit l importation depuis Reste le trafic illégal (difficile de contrôler de façon systématique tous les containers). Source : Le Monde, 2 novembre En France, quatre éco-organismes (sociétés privées à but non lucratif) ont été agréés par les pouvoirs publics pour collecter ces produits et les recycler : Eco-systèmes, Ecologic, ERP et Recyclum. Ces sociétés opèrent pour le compte des producteurs. Le Programme des Nations unies pour l environnement (PNUE) estime la production de déchets électriques et électroniques à un ordre de grandeur de 20 millions à 50 millions de tonnes à l échelle mondiale. Mais la dynamique de production est très rapide puisque la durée de vie moyenne des ordinateurs est passée de 6 ans à 2 ans entre 1997 et 2005, selon Greenpeace, en raison des progrès de performance des machines. En France, l ADEME (Agence de l environnement et de la maîtrise de l énergie) 16 évalue la production de DEEE des ménages entre 16 et 20 Kg/an et par habitant. Ils représentent 5 % de la masse des ordures ménagères. Mais le tonnage global de ces déchets augmente rapidement de 3 % à 5% par an. En août 2007, le taux de collecte a atteint l équivalent de 3,4 kg/an et par habitant. 15 Source : Groupe des écoles des télécommunications. La Société de la connaissance à l ère de la vie numérique. Colloque du dixième anniversaire du GET, juin p

69 Les composants et consommables (cartouches d'encre, CDs...) ne sont pas considérés comme des DEEE, sauf s'ils font partie intégrante du produit au moment de sa mise au rebut (ils dont donc traités avec les ordures ménagères classique). Les piles et accumulateurs sont concernés par un décret spécifique (depuis 1991). En France, les distributeurs (grande distribution, distribution spécialisée, supérettes, commerce traditionnel, tabacs, garagistes, magasins photos, bijoutiers ) ont l'obligation de proposer la reprise des piles et accumulateurs usagés ramenés par leurs clients, de même type que ceux commercialisés. Cette obligation est souvent concrétisée par une ou plusieurs bornes de collecte placées en entrée ou sortie de magasin. L ADEME évalue que 25 % des accumulateurs portables hors d usage et 30 % des piles sont collectées et recyclés. En juillet 2006, le Parlement européen et le Conseil des ministres européens sont parvenus à un compromis pour réviser la directive de 1991 concernant les piles et les accumulateurs. Cette nouvelle directive contient une interdiction minimale de cadmium et de mercure ainsi qu'un objectif de recyclage d'ici 2016 au plus tard : - un objectif de collecte: 25 % d ici 2012 et 45 % d'ici un objectif de recyclage : 75 % pour les piles au nickel-cadmium et 50 % pour toutes les autres. Les producteurs seraient responsables des coûts liés à la collecte, au traitement et au recyclage. A l avenir, la croissance du coût de l énergie et des matières premières 17 pourrait accélérer l efficacité des filières de recyclage en améliorant leur rentabilité notamment pour le recyclage «noble», c'est-à-dire la réutilisation de la matière dans d autres objets. Gaz réfrigérants Ils sont utilisés dans tous les appareils générant du froid, c'est-à-dire tant les réfrigérateurs que les congélateurs et climatiseurs. La signature du protocole de Montréal (1987) a engagé la lutte contre l émission et la production de substances qui appauvrissent la couche d ozone stratosphérique. La production de CFC (chlorofluorocarbones) a été arrêtée en décembre 1994, celle des HCFC (Hydrochlorofluorocarbones) le sera en décembre En Europe (directive de 2000), les HCFC sont interdits dans les appareils neufs depuis 2002 ou 2003 (selon l appareil). Les HCFC vierges peuvent être utilisés en maintenance jusqu en décembre Les HCFC recyclés pourront être utilisés en maintenance jusqu en décembre Evidemment la récupération de ces produits et leur recyclage doit éviter toute émission dans l atmosphère. Dans les gaz frigorigènes modernes, il y a aussi les HFC, le chlore est absent de leur formule aussi ils ne posent pas de problème vis-à-vis de la couche d ozone. Cependant ce sont de 17 Croissance probablement durable en raison de la consommation de grands pays émergents (Chine et Inde) et d un problème structurel sur les ressources en pétrole par rapport à la demande. 69

70 puissants gaz à effet de serre (3000 fois plus que le CO 2 ) dont les émissions devront probablement être contrôlées. A noter que les fluides frigorigènes utilisés avant 1929, c'est-à-dire avant la chimie du pétrole, le dioxyde de souffre, l ammoniaque, le chlorure d éthyle ou de méthyle, présentaient tous un danger soit en raison de leur toxicité soit du fait qu ils étaient combustibles. Aussi il y a tout lieu de penser que le recyclage et surtout la maintenance, pour éviter les fuites, de ces appareils sera un enjeu important. Consommation énergétique Beaucoup de raisons concourent à ce que la puissance publique limite la consommation énergétique : - la lutte contre le changement climatique (même avec une électricité essentiellement nucléaire, la France fait aussi appel à des centrales thermiques pour la demande électrique de pointe) ; - la dépendance européenne vis-à-vis des importations de combustibles fossiles va s accroître (épuisement des ressources d hydrocarbures en mer du Nord) ; - dans un contexte de hausse du prix des énergies fossiles, l énergie la moins chère reste celle que l on de consomme pas ; - enfin, la mise au point d appareils de faible consommation peut être un atout stratégique pour les fabricants qui les mettent au point. Dans les pays riches (ceux de l OCDE), la consommation des appareils électriques des ménages représente 30 % de la consommation électrique totale. Cette consommation est en croissance en raison de la multiplication des équipements électriques (écrans, équipements informatiques et périphériques.). À la suite de différentes directives européennes (92/75/CEE, 94/2/CE, 95/12/CE, 96/89/CE, 2003/66/CE...), la plupart des appareils électroménagers puis plus récemment les voitures doivent avoir une étiquette-énergie. L'efficacité énergétique de l'appareil est évaluée en termes de classes d'efficacité énergétique notées de A++ à G. La classe A++ étant celle au rendement optimum, G la moins efficace. Les étiquettes fournissent également d'autres informations utiles au client, l'aidant dans son choix entre différents modèles. Le succès des étiquettes énergie est avéré pour les appareils de froid (l application la plus ancienne de ces étiquettes). Au fil du temps ce sont les appareils de classe A dont la part progresse le plus. Ceci a conduit à étendre cette information à un plus grand nombre d appareils. Selon le type d appareil l information énergétique est fournie en kwh/an (réfrigérateurs, congélateurs), en kwh/kg de linge (machines à laver, sèche-linge), ou en kwh/cycle de lavage 12 couverts pour les lave-vaisselle. Au-delà de l information avec les étiquettes énergie, réglementer le niveau minimal de performance énergétique des appareils est déjà appliqué pour les appareils électriques dans la plupart des pays de l OCDE (l Europe est en retard dans ce domaine, des pays comme le 70

71 Japon, les États-Unis, le Canada l Australie et la Nouvelle-Zélande ayant depuis 2003 davantage réglementé la performance énergétique des appareils électriques). L Europe n a réglementé le niveau de consommation minimal de performances énergétique que sur un nombre réduit de famille d équipements : les réfrigérateurs et congélateurs domestiques (Directive 96/57/EC) et les ballasts pour tubes fluorescents (Directive 2000/55/EC). Réglementer la performance minimale de tout ce qui consomme de l énergie semble une mesure de bon sens, d autant qu elle pousse les industriels à l innovation mais requiert une adaptation des professionnels et souvent un temps de négociation pour la mise en œuvre assez long. Au-delà de la consommation énergétique des appareils en fonctionnement, de plus en plus d appareils disposent d une fonction de «veille». En veille l appareil consomme généralement moins d énergie qu en marche mais la veille consomme en permanence et de plus en plus d appareils disposent de cette fonction. L AIE (Agence internationale de l énergie) évalue la consommation des veilles de 5 % à 11 % de la consommation électrique des ménages suivant les pays. Cette consommation est en forte croissance (décodeurs, chargeurs de mobile oubliés, DVD, télévision.). Certains pays ont déjà commencé à réglementer la consommation des veilles des appareils électriques (Toprunner au Japon, label obligatoire sur les veilles des machines à laver la vaisselle aux Etats-Unis). Mais l Europe comme les Etats-Unis (sur les autres appareils, programme Energy Star) privilégient pour l instant les accords volontaires avec les fabricants. Un accord volontaire avec les producteurs existe en Europe sur la consommation en veille des télévisions. Afin d accélérer une meilleure maîtrise énergétique, il est possible que l efficacité énergétique des appareils soit plus réglementée tout comme la consommation des veilles (veilles à 1 Watt). 2/ La réglementation des garanties Elle est assez peu fluctuante au niveau européen, en tout cas dans ses grandes lignes. Seules deux points semblent mériter d être pris en compte : - la durée minimale de garantie qui pourrait être modifiée dans les textes réglementaires - l équilibre entre ce qui est du ressort du constructeur et ce qui est du ressort du distributeur. De ce point de vue, la situation française est unique en Europe : partout ailleurs ce sont les constructeurs qui assurent l essentiel des garanties. Mais ce sujet sera étudié dans une fiche de facteurs internes. 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE C) Impact sur les fonctions - Tendances lourdes : TL 1 : Demande d appareils consommant de moins en moins d électricité et probable réglementation sur les veilles. Mais demande de plus en plus d autonomie sur les batteries. TL 2 : Les matériaux dangereux sont progressivement interdits et ce d autant plus vite qu il existe une solution alternative. Par ailleurs, il y aura probablement une réglementation ou un accord volontaire sur les veilles. 71

72 TL 3 : Plus de recyclage conduit à une prise en compte de cette contrainte dès la conception (matériaux plus homogènes, anticipation du démontage). De plus, la hausse des prix des matières premières contribue à rendre le recyclage plus rentable. - Incertitudes majeures (Si la baisse de la consommation électrique est une tendance lourde) IM 1 : Les «étiquettes énergies» seront-elles étendues à tous les produits (y compris au petit électroménager)? IM 2 : Des incitations fiscales ciblées pourraient encourager les ménages à investir dans des appareils de faible consommation (pour renouvellement accéléré). D) Impact sur les métiers - Tendances lourdes : TL 4 : La récupération des appareils en fin de vie (recyclage) imposé au vendeur/constructeur crée déjà de nouvelles opportunités. - Incertitudes majeures IM 4 : Comment les filières de recyclage s organiseront-elles, sachant que les distributeurs sont en première ligne pour récupérer les objets? Des opportunités de métiers, donc des compétences, sont communes aux métiers de la réparation. IM 5 : L émergence d un marché de professionnels de la maintenance (éviter les fuites, changement de fluide pour accord avec la réglementation) pour les appareils contenant des fluides frigorigènes se confirmera-t-elle? IM 6 : Par ailleurs, un marché de remise à niveau/en état des appareils électriques et/ou de locations d appareils que de vente peut se développer. Pour le moment, le seuil de nonréparabilité de beaucoup de produits est en train d augmenter, remettant en cause les frontières entre réparation et recyclage. À ce titre se posera la question de l équilibre entre recyclage et réparabilité. 72

73 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE TECHNOLOGIQUE 9. PENETRATION DE L ELECTRONIQUE DANS LES OBJETS 8 juillet

74 1/ DEFINITION DU FACTEUR L élément marquant des évolutions technologiques communes à tous les produits de la branche dans les années récentes a été l introduction d éléments électroniques dans tous les objets, des produits blancs (gros électroménager) au PEM (petit électroménager). Deux familles de technologies sont à surveiller : - les différents processeurs de calcul (deux grandes familles de processeurs : les processeurs généralistes et les processeurs spécialisés dans une fonction ou un domaine. La première catégorie, conçue pour un large spectre d'applications de traitement de données, équipe les microordinateurs et les serveurs. La seconde est au cœur des systèmes de traitement du signal (audio, vidéo et maintenant radiofréquence) et de communication (processeur réseau) et des systèmes enfouis et nomades fortement communicants. - les technologies de stockage de l information numérique (consiste à enregistrer sur un support les données dans le but de les utiliser pour un traitement, d'y accéder ultérieurement ou de les conserver de manière pérenne.) 2/ INDICATEURS Puissance des puces électroniques Nombre de puces dans des objets autres que des ordinateurs Idem pour les mémoires 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Puces de calcul Techniquement, la première tendance rétrospective reste évidemment la loi de Moore, prédiction purement empirique réalisée par Gordon Moore, un des créateurs d Intel en 1975 et qui s est révélée étonnamment juste depuis. Elle se formule ainsi : le nombre de transistors que l on peut placer sur un microprocesseur double approximativement tous les deux ans. 74

75 Cette loi, que l on résume parfois d un «la puissance des ordinateurs double tous les deux ans», ce qui est un peu différent, montre bien que jusqu à aujourd hui, la croissance de la puissance de calcul a été exponentielle, augmentant d autant les capacités purement techniques des ordinateurs, tout en limitant leur taille. Certes, il convient de se garder d extrapoler cette «loi» pour le futur. Elle bute en effet sur des barrières physiques (architecture des processeurs, dissipation de chaleur, effet quantique ) et industrielles (coût des unités de production, complexification des machines vendues). Un apport de puissance et de vitesse des processeurs et des ordinateurs reste cependant nécessaire. La loi de Moore, qui finit par apparaître à beaucoup d analystes comme une sorte de loi de la nature immuable, ne l est pas forcément. La poursuite de cette tendance à l accroissement exponentiel de puissance n a rien d assuré, pour des raisons diverses que nous avons déjà évoquées (cf. supra), et que l on peut résumer autour de deux axes : - des raisons physico-techniques (la concentration des transistors sur un processeur se heurte à des questions de chaleur dégagée, par exemple) ; - des raisons économico-industrielles (le coût des unités de production suivant par exemple la même courbe que celle des vitesses et puissances. Pour la dernière génération en cours de processeurs, l investissement est si lourd que les industriels doivent s allier pour parvenir à les assumer). Pour le moment, les «fondeurs» de puces contournent le problème en «trichant», par exemple en créant des processeurs à plusieurs cœurs, c est-à-dire finalement en associant plusieurs processeurs sur une puce (Intel Core Duo, processeur Cell de Sony, Toshiba et IBM). Ces subterfuges pourraient n avoir qu un temps. Les partisans de la pérennité de la loi de Moore considèrent que le salut viendra d un changement de paradigme : en passant du paradigme de la miniaturisation à celui des nanotechnologies (on change de sens, en quelque sorte), l industrie sortira des problèmes physiques actuels. 75

76 Cela n est pas certain. Pour autant, même si la loi de Moore devenait obsolète, cela indiquerait probablement uniquement que la progression exponentielle des puissances cesse, pas la progression des puissances. Le régime de croissance ralentirait, mais il semble quasicertain que les puissances continueront à augmenter, sans doute suffisamment pour l essor des usages ici évoqués (des rêves comme ceux de la réalité virtuelle totale ayant cédé leur place à des prévisions plus réalistes de réalités augmentées 18, par exemple). Du point de vue des réseaux, Internet est passé en 10 ans du bas débit au haut débit, voire très haut débit. En guise d illustration, un ménage français moyen s abonnant à Internet en 2000 pouvait souscrire à un abonnement à 56 Kbits par seconde. Aujourd hui, la plupart des offres ADSL monte à un débit de 20 Mbits par seconde (soit un débit 350 fois plus élevé (très approximativement). Dans certains pays, les internautes ont accès à des débits encore supérieurs et, en France les premiers tests de fibres optiques (FTTH, Fiber to the home 19 ) se font à 100 Mbits par seconde. Informatique ambiante Selon Mark Weiser, inventeur du terme ubiquitous computing, après le mainframe (un ordinateur, plusieurs utilisateurs), après le PC (un ordinateur, un utilisateur), nous sommes entrés dans la troisième ère : un utilisateur, plusieurs ordinateurs «enfouis» dans le quotidien (téléphone, réfrigérateur, voiture, etc.) et dans le contexte professionnel. L'informatique devient alors invisible, ce n'est plus l'homme qui doit s'adapter à l'ordinateur, mais l'ordinateur qui doit s'adapter à l'homme. L'accès à l'usage doit être autorisé partout, quels que soient la circonstance, le lieu, l'équipement. Stockage de l information numérique On distingue deux types de supports de stockage : les mémoires de masse, à destination du stockage pérenne ou de l'archivage, reposent sur deux principaux supports qui sont les supports optiques (cédérom, DVD, etc.) et les supports magnétiques (disques durs, disquettes, etc.) ; les composants mémoires qui permettent de stocker les données auxquelles on veut accéder rapidement. On distingue les mémoires volatiles (de type DRAM, Dynamic Random Access Memory) qui permettent un accès rapide, mais ne conservent pas les données lorsqu'elles ne sont plus sous tension (majoritairement utilisées dans les ordinateurs), et les mémoires non volatiles (de type Flash), plus coûteuses, qui sont au cœur des équipements nomades (clés USB, lecteurs MP3, etc.). Les CD et DVD diffèrent essentiellement par leur capacité de stockage (de 700 Mo à plus de 6 Go). De façon générale, l'amélioration des capacités des supports optiques passe par l'usage de lasers plus performants (lasers violets, bleu-violet) et la capacité à écrire sur plusieurs couches, plusieurs faces ou plusieurs dimensions du support (holographes). Deux nouvelles technologies optiques sont apparues sur le marché : le DVD-HD et le Blu-Ray, pour un stockage de l'ordre de 25 Go. C est la seconde qui devient le standard de fait. 18 La réalité augmentée se «contente» de vouloir superposer des éléments virtuels à la perception que nous avons naturellement de la réalité et en temps réel. Le premier exemple est celui des vues «têtes hautes», dans les avions et dans certaines voitures (système HUD), qui fait apparaître des informations sur la visière du casque ou sur le pare-brise. 19 Sur ce sujet, voir FINNIE, Graham. FTTH in Europe: Forecast & Prognosis, New York : Heavy Reading, 2006, 28 p. Site Internet : Voir aussi le compte rendu de Gérard Blanc sur ce rapport dans la Bibliographie prospective n 53 (octobre 2007, Futuribles international). 76

77 L'enregistrement magnétique consiste à utiliser les propriétés magnétiques d'empilements de matériaux pour y inscrire des informations au format numérique (succession de 0 et de 1) comme des variations de l'orientation locale de l'aimantation. Les limites de l'enregistrement magnétique sont de fait liées à celles des propriétés physiques des matériaux du support et à la technologie des têtes d'écriture-lecture (magnéto-résistivité), et notamment la gestion de l'énergie nécessaire à l'écriture (modification de l'orientation du champ) et la possibilité pour une technologie de voir augmenter la densité d'information avec les progrès de la fabrication microélectronique. Les composants mémoire sont réalisés sur la base de transistors classiques. De nombreuses firmes travaillent actuellement sur la notion de «mémoire universelle» : une mémoire non volatile haute densité, à grande capacité, à faible consommation électrique, avec les modes lecture-écriture à accès rapide et une capacité d'endurance illimitée. Une telle mémoire devrait pouvoir répondre à la problématique de l'obsolescence du support de stockage, le coût de production restant un verrou central étant donné le caractère massif du marché concerné. L'évolution de techniques à l'échelle du nanomètre devrait ouvrir de nouveaux axes de développement pour les mémoires. 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE A) Impact sur les fonctions Tendances lourdes : TL 1/ Convergence Brun/Gris puis blanc Hier, un produit avait une fonction unique. Aujourd hui, un produit a plusieurs fonctions (multimédia). Demain, la référence sera le réseau numérique multimédia, les familles d équipement brun (petit électroménager), gris (électronique et informatique grand public) et blanc (gros électroménager) convergeront. TL 2/ Augmentation de l'interactivité avec le consommateur La diffusion du numérique aura un impact sur l'utilisation des produits et sur la diffusion de services associés. Le numérique va notamment modifier l'usage de la télévision en une utilisation active et non plus passive. Cette interactivité va favoriser le développement de services à partir des matériels d'électronique grand public. Les industriels du secteur ont donc l'opportunité de constituer une offre globale de solution audiovisuelle en élargissant la palette des prestations prises en charge et des produits fabriqués. Le champ de l'audiovisuel constitue avec l'industrie de la micro-informatique un domaine privilégié de développement de l'usage d'internet susceptible de modifier la donne dans la distribution. Par exemple, le téléchargement à domicile de morceaux de musique sous format MP3 apparaît comme une innovation technologique offrant de nombreuses opportunités pour les entreprises industrielles qui développeraient des applications performantes dans ce domaine. Incertitudes majeures IM 1 / La loi de Moore sera-t-elle encore valable demain? Comment évolueront les prix et la puissance des puces et des mémoires? 77

78 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE TECHNOLOGIQUE 10. OBJETS COMMUNICANTS, RESEAUX D OBJETS, DOMOTIQUE (CONNEXION PERMANENTE ). REPARATION ET RETROFIT A DISTANCE 8 juillet

79 1/ DEFINITION DU FACTEUR L intégration de systèmes communicants à un nombre croissant d objets est un facteur majeur d évolution des années à venir. Pour satisfaire les besoins en matière de connexion permanente à débit adapté aux usages, en tous lieux et à faible coût, les réseaux doivent devenir flexibles : cette flexibilité passe, entre autres, par l'adaptation à la mobilité des utilisateurs et à celle des objets communicants. L'arrivé de connexions sans fil proposant des débits exploitables est un fait majeur de ces dernières années. Plusieurs technologies cohabitent ou sont amenées à cohabiter, les unes venant de la téléphonie (GSM, UMTS [Universal Mobile Telecommunications System] de troisième génération, dit 3G, 3.5G, 4G), les autres des réseaux informatiques (bluetooth, ZigBee, WiFi, WiMax, MBWA, WWan) ou de la diffusion (DVH-B, ISDB, S-DMB), chacune possédant des caractéristiques (complémentaires) propres héritées de leur passé (optimisation pour la voix, pour le transport de données), de leurs capacités (portée, débit, consommation, sensibilité au climat, etc.) ou de leur mode de diffusion (diffusion point à point, diffusion vers un grand nombre d'utilisateurs). On parle énormément du RFID. Rappelons que le sigle anglais RFID (Radio Frequency IDentification) désigne l'utilisation d'une fréquence radio pour identifier automatiquement un objet ou une personne à travers un objet identifiant physique (tel qu'une carte d'identité, un badge d'accès ou une étiquette de produit) ; par extension, tout procédé permettant de solliciter (et éventuellement alimenter) une puce électronique par des moyens électromagnétiques, et l'équipement correspondant. Un système RFID s'articule autour : de puces électroniques autonomes, à mémoire ou à processeur, voire dotées de capteurs (pression, température, etc.), câblées à une antenne qui leur permet de communiquer par radiofréquence ; de lecteurs radio reliés à un système de traitement d'information ou un réseau informatique. 2/ INDICATEURS Disponibilité et couverture en réseau téléphonique, wifi, wimax 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Internet des objets : Evolution du nombre d'objets connectés à Internet entre 1995 et 2015 En 1995 : 6 millions d ordinateurs En 2005 : 1,3 milliard d objets, pour moitié des ordinateurs, pour moitiés des terminaux mobiles. 79

80 En 2015 : plus de 40 milliards d objets, dont 30 milliards d objets et outils industriels, 10 milliards d outils et objets domestiques, et plusieurs milliards d outils mobiles et d ordinateurs. Sources : Markess international. Prospective TIC 2026 Livre blanc. Markess international Prosodie. septembre 2006, 31 p., d après des données DellOro, ICM, IDC, ICN GS SD. Bien sûr, la plupart de ces objets ne permettent pas une connexion par l utilisateur aux réseaux, mais sont là pour assurer le pilotage à distance par un système d un ensemble d outils, d où le nombre très important d objets industriels «communicants». C est essentiellement cette tendance que met en lumière l idée d un «réseau des objets». Une erreur classique et de confondre connexion aux réseaux et interface de connexion pour un utilisateur humain. Ainsi, lorsque certains prospectivistes évoquent l idée que l électroménager pourrait rapidement devenir communicant, une erreur fréquente a été de représenter un réfrigérateur muni d un écran permettant au propriétaire d aller sur Internet Innovation dont personne n a pour le moment trouvé l utilité. En revanche, un réfrigérateur réalisant un inventaire de son contenu pour le tenir à disposition en vue des futurs achats, cela est raisonnablement envisageable. Xavier Dalloz, consultant en technologies de l information, considère que l intégration du réseau aux objets «est la base de la troisième vague de l'internet : après celle du trafic, et celle de l'audience, voici celle de l'implication des internautes avec une augmentation spectaculaire du nombre d'objets connectés : on les estime à 14 milliards d'ici à 2012.» - Omniprésence des réseaux Si l on veut parler de réseaux d objets ou d Internet des objets, la question de la disponibilité du réseau à tout endroit devient majeure. Aussi doit-on revenir sur quelques facteurs marquants de l essor de la disponibilité d un accès aux réseaux et de la couverture du territoire et de la population. Les technologies d accès aux réseaux se multiplient. La carte ci-dessous représente l ensemble des technologies sans fil. On voit qu il y a un grand nombre de standards et de protocoles différents, qui se distinguent par leur puissance, leur coût et leur portée. On constate également que par l effet des évolutions dans le temps, les technologies commencent à se recouvrir, à se rejoindre, à se rapprocher. 80

81 De même, dans les technologies filaires, des solutions différentes existent. L ADSL téléphonique, bien sûr, qui est le plus utilisé en France, mais également le câble, la fibre optique (FTTH) et le courant porteur en ligne. Les technologies existent donc et se développent. Les deux incertitudes majeures sont donc : - Celle de leur interopérabilité. Par exemple, si aujourd hui tous les ordinateurs en vente sur le marché français porte une puce de connexion wifi, celle-ci n est pas identique à celle utilisée pour le wimax. Les deux standards sont pourtant relativement proches. - Celle du coût. La fracture numérique, dans un pays comme la France aujourd hui, réside finalement moins dans la disposition d un ordinateur que dans celle d un abonnement à l Internet à haut débit. D autant que certaines parties du territoire ne peuvent pour le moment pas accéder aux technologies les moins coûteuses pour l utilisateur (l ADSL téléphonique). Hors de ces deux limites, on peut d ores et déjà constater que les réseaux, avec ou sans fil, sont partout ou presque, et on peut tout à fait envisager que dans un avenir proche un «objet communicant» de quelque nature qu il soit saura utiliser le réseau disponible le plus approprié (radio, câble, courant électrique par le courant porteur en ligne ), probablement grâce au développement de technologies permettant ce passage de manière invisible pour l utilisateur d un réseau à l autre (ce que l on appelle le «passage sans couture»). Pour beaucoup de spécialistes, le mobile, par exemple en lisant les puces RFID 20, deviendra alors l'interface entre l'objet, le service et le consommateur. 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE 20 Radio Frequency IDentification : La radio-identification est une méthode pour stocker et récupérer des données à distance en utilisant des marqueurs appelés «radio-étiquettes». Les radio-étiquettes sont de petits objets, tels que des étiquettes autoadhésives, qui peuvent être collées ou incorporées dans des objets ou produits et même implantées dans des corps humains. Les radio-étiquettes comprennent une antenne associée à une puce électronique qui leur permet de recevoir et de répondre aux requêtes radio émises depuis l émetteur-récepteur. 81

82 - Tendances lourdes : TL 1 : Le concept de maison communicante (équipée d appareils capables de transmettre et d émettre des informations) se développe et évolue déjà avec l apparition des réseaux personnels qui «enchâssent» le domicile. TL 2 : Rétrofit, mise à jour : - Tendance au renouvellement des fonctionnalités sur la partie électronique (le soft) - Perspectives de développement d un système de mises à jour des produits, avec ajout de nouvelles fonctionnalités via Internet. TL 3 : L aide au diagnostic à distance (et système d auto-diagnostic par les fabricants). TL 4 : L essentiel de la maintenance pendant la vie des produits gris et bruns passe progressivement du Hard au Soft (de la casse au bug?) Le réseau Ducretet parle ainsi du passage d une logique de réparation des produits à la «maintenance d usage». - Incertitudes majeures IM 1 : Le principe de la réparation à distance (comme pour les ordinateurs, dont les techniciens prennent le contrôle à distance) peut-il se généraliser? IM 2 : Risque de désintermédiation La connectivité des produits et l économie de la fonctionnalité favorisent la relation directe fabricant / consommateur. De même, les fournisseurs d accès à Internet sont très bien placés pour gérer le rapport des consommateurs avec ces bouquets de nouveaux services, comme ils le montrent actuellement pour la télévision à la demande. IM 3 : Il ne faut sans doute pas négliger le risque d essoufflement rapide des fonctions communicantes, si elles ne proposent pas d usage vraiment utile pour le client. 82

83 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS EXTERNES AU SECTEUR CONTEXTE TECHNOLOGIQUE 11. MICRO-ENERGIE ET ENERGIE EMBARQUEE DANS LES PRODUITS NOMADES 8 juillet

84 1/ DEFINITION DU FACTEUR Les innovations concernant les dispositifs de gestion de la microénergie doivent accompagner et conditionnent, en partie, le développement des applications mobiles : téléphones et PC portables, appareils photo et vidéo, lecteurs MP3, badges RFID (Radio Frequency IDentification) actifs... Les technologies de gestion de la microénergie visent des composants actifs moins consommateurs d'énergie ainsi que des composants passifs (résistances, condensateurs, convertisseurs...) et surtout des systèmes de production et/ou stockage plus performants. 2/ INDICATEURS 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Les batteries actuelles des équipements électroniques portables sont très largement des batteries rechargeables (accumulateurs). Les principales technologies utilisées sont le lithium-ion (et lithium-ion polymère), le nickelcadmium (NiCd) et le nickel-hydrures de métal (NiMH). Les piles non rechargeables sont destinées à des utilisations particulières, par exemple lorsqu'un rechargement n'est pas prévu ou possible (audiophones, équipements utilisés en voyage...). Elles présentent des capacités plus élevées que les accumulateurs. Les piles zincair sont particulièrement performantes de ce point de vue. Les «supercondensateurs» équipent depuis plusieurs années les équipements électroniques portables. Ils permettent d'assister les batteries lors des appels de puissance liés à des fonctionnements particuliers des équipements. Les applications grand public des micropiles à combustible devraient se développer dans les prochaines années. La technologie qui émerge est celle des piles à membranes échangeuses de protons (PEMFC), utilisant le méthanol comme combustible (on parle alors de DMFC). Enfin, des travaux plus exploratoires ont débouché sur la mise au point de microgroupes électrogènes, utilisant par exemple une turbine de 12 millimètres de diamètre, pesant un gramme, gravée dans le silicium. Les applications de tels systèmes sont à envisager à plus long terme. Les développements technologiques sur les systèmes de production-stockage visent les points d'amélioration suivants, en fonction des applications : - améliorer la capacité (par unité de masse et de volume) ; - améliorer la puissance ; - conférer une plus grande robustesse (durée de vie...) ; - maîtriser le coût ; - augmenter la vitesse de recharge. De nouvelles spécifications doivent également être prises en compte : capacité à adopter des formes particulières (souplesse...) et compatibilité avec l'environnement. Dans ce contexte, les développements sur les matériaux apparaissent comme les principaux leviers d'évolution technologique. Ces développements concernent aussi bien les électrodes 84

85 que l'électrolyte, que ce soit pour les systèmes électrochimiques «conventionnels» ou les piles à combustible. Les nanomatériaux représentent une classe de matériaux susceptible de conduire à des avancées significatives en termes de performances de ces systèmes. 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - Tendances lourdes : TL 1 : L amélioration de la capacité de stockage et de la fiabilité des batteries ouvre de nombreux débouchés. TL 2 : La baisse de la consommation électrique des appareils et des veilles. TL 3: La durée de vie de plus en plus longue des batteries TL 4 : La capacité des vendeurs à expliquer aux consommateurs les technologies de batteries, les avantages et inconvénients de chaque sorte. - Incertitudes majeures IM 1 : Les piles à combustible (ou fuel cells) marquent un saut technologique majeur : dans quelle mesure seront-elles développées en complément ou en remplacement de batteries (même si leur rendement doit encore être amélioré)? L usage de piles à combustible implique la vente de recharges de méthanol. 85

86 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS INTERNES AU SECTEUR 12. ÉVOLUTION DE L ACTIVITE DU SECTEUR AMONT (FABRICATION) 8 juillet

87 1/ DEFINITION DU FACTEUR Le secteur amont au secteur de la vente et de la distribution des blancs, bruns, gris est celui de la production de ces biens. Qu on touche au secteur «électroménager» ou au secteur «électronique», ce secteur de la production est extrêmement mondialisé. 2/ INDICATEURS 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Croissance du secteur de la production électronique en général Le secteur de la production électronique a connu dans les années passées une crise relativement importante. Tout récemment, cette industrie a repris un cycle ascendant, avec une croissance annuelle en hausse chaque année. Des experts prévisionnistes de ce secteur considèrent que le secteur atteint aujourd hui un «plateau», et que sa croissance va se stabiliser autour de 6 %. Ils prévoient donc une croissance moyenne annuelle de 6% entre 2006 et 2011, qui serait robuste et stable car elle est assise sur un ensemble de facteurs moteurs multiples (des produits comme les écrans plats, les ordinateurs portables, les lecteurs musicaux portables, mais aussi les équipements médicaux ). Selon les prévisionnistes, l industrie électronique est actuellement au sommet du cycle de croissance démarré en urce : Decision. The World Electronic Industries So Dans les années précédentes, le secteur de la production électronique était en effet essentiellement le fait d un produit, une application ou une technologie «reine» qui tirait 87

88 quasiment seule la croissance de la production. Les retournements de tendances étaient donc brutaux. Selon les analystes, chaque secteur de l électronique se rapproche donc de la tendance centrale (6% de croissance). En milliards d euros Croissance Audio et vidéo ,8 % Equipements de la maison ,1 % Informatique / données ,1 % télécommunications ,4 % Aérospatial et défense ,4 % Industrie et secteur médical ,5 % Automatismes ,1 % TOTAL ,1 % Source : Decision. The World Electronic Industries Évidemment, ce secteur est très mondialisé, et il a subi de nombreuses délocalisations. D une manière générale, ces productions se délocalisent relativement facilement (à une exception près : les fonderies des puces micro-processeurs les plus puissantes nécessitent des investissements tellement élevés qu elles ne sont rentabilisés qu à très long terme. Mais il s agit en quelque sorte du secteur encore en amont de celui qui nous concerne ici ) La production électronique est donc aujourd hui fortement concentrée dans les pays émergents et les pays à faible coût de main-d œuvre. Bien évidemment, la Chine tient en ce domaine un rôle essentiel : entre 2000 et 2006, elle a doublé sa part dans la production électronique (de 11 % à 24 %). Le nombre d acteurs du secteur augmente, et de nouveaux acteurs à stratégie globale apparaissent (Acer, Haier, Huawei, Lenovo, TCL ). La concurrence est donc de plus en plus rude. Processus de production : Les rotations de générations de produit s accélèrent fortement depuis quelques temps. En clair, pour un industriel, il devient impératif d amener rapidement un produit en très grand nombre sur le marché (ce qu ils appellent «time-to-market» et «time-to-volume»). Un exemple concret : selon M. Carcaillon, du centre de formation Ducretet, un châssis de téléviseur durait auparavant trois à quatre ans comme base de production. Aujourd hui, le rythme de renouvellement des générations est plutôt de six à huit mois, et il pourrait encore descendre dans les années à venir. Les producteurs ont fortement réduit leurs marges sur chaque unité vendue. C est pourquoi ils doivent désormais se rattraper sur les volumes 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - Tendances lourdes : TL 1 : Baisse des marges, tant en taux qu en volume. 88

89 - Incertitudes majeures IM 1 : Les constructeurs électroniques ne risquent-ils pas de vouloir couper l herbe sous le pied des distributeurs pour gagner des marges sur les services associés, soit en trouvant des partenaires directs au contact des clients, soit par un lien direct sur Internet? IM 2 : Le développement de produits «à la demande» très adaptés, «tunés», aide à restaurer les marges, et peut aboutir à une relocalisation d une partie de la production. Parallèlement, le métier d adaptateur ou de fonctionnaliste émerge. 89

90 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS INTERNES AU SECTEUR 13. ÉVOLUTION DES CANAUX DE DISTRIBUTION DU SECTEUR 8 juillet

91 1/ DEFINITION DU FACTEUR Nous nous intéressons ici à l activité de commerce de détail des produits blancs, gris et bruns. Le commerce de détail consiste à vendre des marchandises dans l'état où elles sont achetées (ou après transformations mineures) généralement à une clientèle de particuliers, quelles que soient les quantités vendues. Outre la vente, cette activité de commerce de détail recouvre la livraison et l'installation chez le client (de meubles ou d'électroménager par exemple). La commercialisation d'un bien comprend généralement successivement une activité de commerce de gros (commerce inter-entreprise) suivie d'une activité de commerce de détail mais certains biens (biens d'équipement) ne font pas l'objet de commerce de détail. Le distributeur occupe une fonction déterminante pour rassurer le consommateur et lui faire adopter les innovations. On distingue : - les grandes surfaces alimentaires (GSA) : Carrefour, Leclerc - et les grandes surfaces spécialisées (GSS) : Darty Aujourd hui, cela comprend également ce que l on appelle le commerce électronique, qui, selon la définition «large» retenue par l OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), consiste en «la vente ou l'achat de biens ou de services, effectués par une entreprise, un particulier, une administration ou toute autre entité publique ou privée, et réalisé au moyen d'un réseau électronique (computer-mediated networks)». Cette définition inclut non seulement les achats et ventes réalisés au travers d un site Internet, mais également les achats par Minitel, par un système téléphonique interactif 2/ INDICATEURS - Part d internet dans les ventes du secteur? - Part des acteurs du secteur uniquement présents sur internet 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Jusqu à récemment, une analyse considérée comme relativement robuste consistait à dire que la préférence des consommateurs pour un type de circuit de distribution variait nettement suivant leurs caractéristiques sociodémographiques, comme le montre le tableau ci-après : 91

92 De l avis général, cette analyse est aujourd hui périmée. Les rapports aux formes différentes de distribution sont beaucoup moins discriminés a priori par la taille du ménage et ses revenus. Aujourd hui, les ménages aisés vont par exemple avoir recourt à l occasion - Rôle d Internet Au départ, Internet est essentiellement utilisé pour comparer les prix. Mais de plus en plus, si l opportunité d achat se présente, les internautes français sautent le pas. 92

93 Autour de 10 % à 15 % du marché, et croissance forte. Selon une étude Gfk/FEVAD 21, le chiffre d affaires des ventes des biens techniques et culturels sur Internet s élève à 2,4 milliards d euros, représentant une croissance à deux chiffres par rapport à En 2007, les achats de produits techniques sur Internet (gros et petit électroménager, électronique grand public, photo, micro informatique) ont atteint le seuil de deux milliards d euros avec une croissance soutenue au sein d un marché global lui même toujours très porteur (4 % de progression), ce qui confère à ce canal une part de marché annuelle de 8,3 %, s établissant même à 9,1 % sur le premier trimestre GfK, institut d études marketing, en collaboration avec la Fevad (Fédération des entreprises de vente à distance). Bilan 2007 de l e-commerce en France pour les biens techniques et culturels. Paris : GfK,

94 «Chaque ménage français connecté a ainsi quasiment doublé ses achats sur la toile en l espace de deux ans, achetant cette année pour 163 euros de produits techniques, contre 92 euros en 2005» note Cécile Poulet, directrice de clientèle chez GfK. Les produits les plus vendus sur Internet restent très high tech. Le PC portable reste le plus plébiscité, puis la télévision LCD (liquid cristal display, ou à cristaux liquides) ou encore l appareil photo numérique compact, Internet favorisant la montée en gamme avec des prix attractifs. Selon ces analystes, Internet devrait passer la barre des 10 % de la part de marché en valeur en 2009 en France. A titre de comparaison, en Grande-Bretagne, Internet atteint déjà, en 2007, 13 % des ventes, et 11 % en Allemagne. (note : pourcentage du nombre total d internautes, en réalité) Selon une étude Yahoo! Search Marketing, les cinq secteurs les plus importants en termes d intention d achat au cours de ce trimestre (représentant 57 % des requêtes) sont : culture et loisirs (16 %), voyages et tourisme (14 %), informatique (10 %), services (financiers, professionnels, etc.) (9 %), audio-photo-ciné (8 %). Les plus fortes progressions parmi ce secteurs sont, en nombre d'intentions d'achat sur un an (1er trimestre 2008 / 1er trimestre 2007), pour l Audio - photo - ciné (photo numérique, lecteur DVD, lecture Blu-Ray, Home Cinéma : +200%) ; vêtements et accessoires (+117%) ; transports (+105%) ; immobilier (+75%) et Voyage tourisme (45%). Cinq grandes catégories d acteurs se partagent l activité de vente en ligne «générale» : les entreprises nées de la nouvelle économie (pure players, comme Amazon), les prestataires de services (Accorhotels, SNCF, PMU), les entreprises à forte notoriété du secteur de la distribution en magasin (Fnac, Darty, Carrefour, etc), les entreprises de vente à distance (La Redoute, Les Trois Suisses) et les entreprises industrielles ou du commerce de gros. 94

95 Dans le secteur, il est particulièrement intéressant de distinguer : pour les acteurs «classiques», GSS du secteur : le plus gros magasin de Darty est maintenant son site Internet. pour des acteurs purement Internet, parfois issus de l extérieur du secteur (MisterGoodDeal.com, RueDuCommerce.com), Evolutions du marché de l occasion sur Internet : ebay, - Rôle de la grande distribution (GSA)? Les GSS se déspécialisent en s éloignant du produit et de la technique, leur cœur de métier et, dans le même temps, les GSA tentent parfois de se «spécialiser», ou en tout cas de copier ce qui fait la force des GSS. Un exemple : pour une GSA, un téléviseur est un produit d appel pour attirer des nouveaux visiteurs. Ils avaient tendance à vendre éventuellement à perte, pour faire des «coups». Aujourd hui, ils insistent sur le service (nouvelles publicités Carrefour). 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - Tendances lourdes TL 1 : Une constante commerciale : le besoin de fidéliser le client. Hier, les canaux de distribution fidélisaient leurs clients par le biais de la réparation maintenance ; aujourd hui elles le font par les services, la garantie et le financement. - Incertitudes majeures IM 1 : Les GSA ne risquent-ils pas de vouloir copier les GSS? 95

96 IM 2 : La relation de l'industriel avec le consommateur va-t-elle être soumise à un filtre de plus en plus important de la part des distributeurs? Ou au contraire, ce filtre va-t-il se réduire? Les distributeurs sauront-ils modifier leur rôle de prescripteur-conseil («vos besoins, nos produits»)? 96

97 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS INTERNES AU SECTEUR 14. GESTION DE LA VIE DU PRODUIT 8 juillet

98 1/ DEFINITION DU FACTEUR La commercialisation de produits grand public, en particulier à fort contenu mécanique ou technologique, implique de penser la durée de vie du produit et pas uniquement le moment de la vente : sa livraison, son installation, sa réparation, son éventuelle mise à niveau, son recyclage 2/ INDICATEURS 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Historiquement, pour tout le domaine électronique en particulier, les premiers réparateurs étaient les anciens petits constructeurs locaux (il y avait des milliers de fabricants de radios en France). Les réparateurs locaux étaient donc des techniciens, très compétents sur les composants et les circuits, et donc à même d assurer la maintenance jusqu au 3 ème niveau (pièces élémentaires et composants) Dans un téléviseur «ancien», il y avait entre et composants, alors qu aujourd hui, il n y a que quelques unités ou une dizaine de «sous-ensembles». Il y a une spécificité française autour de la maintenance : partout en Europe, ce sont les fabricants qui la gèrent. Phénomène d industrialisation de la maintenance sur certains produits tant le nombre de prestataires est limité. - Tendance à l augmentation du niveau d exigence sur la qualité du SAV (service après vente) par les fabricants. Certains limitent leur garantie sur les réparations à un nombre limité d interventions. 98

99 - Confirmation du phénomène de séparation de la maintenance en deux niveaux avec une volonté des fabricants de concentrer et centraliser la maintenance de deuxième niveau, hautement spécialisé sur certains produits. (Source : AB&A) 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - Tendances lourdes TL 1 : Le nombre de composants par engin baisse de plus en plus : on a plutôt des sousensembles. TL 2 : Le nombre d interventions de réparations a aussi nettement diminué au cours des dernières années chez le client, en atelier et en nombre d interventions/client. TL 3 : Il est possible de comparer la réparation dans la branche avec la réparation automobile : les garagistes ont perdu la capacité à réparer tous les véhicules suite à l intégration massive d électronique et d informatique. TL 4 : Mais augmentation des interventions d utilisation : assistance et accessoriarisation. - Incertitudes majeures IM 1 : Il existe un risque de centralisation, de réappropriation et d industrialisation de la maintenance par les fabricants, comme le montre l exemple du groupe Philips. IM 2 : Existe-t-il un risque de disparition pure et simple de la maintenance? Elle pourrait réellement se restreindre au diagnostic de premier niveau (détection de la panne). IM 3 : On assiste à l émergence de plus en plus forte d un métier de «gestionnaire de l après vie d usage», consistant à décider de ce qui doit être réparé, recyclé, réutilisé Une compétence d orientation vers l une ou l autre de ces filières pourrait être nécessaire. 99

100 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS INTERNES AU SECTEUR 15. MODELES ECONOMIQUES 8 juillet

101 1/ DEFINITION DU FACTEUR Plusieurs modèles économiques semblent coexister, et il nous parait intéressant d en souligner deux : - L économie de la fonctionnalité consiste à vendre l usage d un produit plutôt que le produit lui-même. Il s agit le plus souvent de proposer une location avec entretien, réparation et changement ou remise à niveau. Selon Walter Stahel, «l économie de fonctionnalité, qui vise à optimiser l utilisation ou la fonction des biens et services, se concentre sur la gestion des richesses existantes, sous la forme de produits, de connaissances ou encore de capital naturel. L objectif économique en est de créer une valeur d usage la plus élevée possible pendant le plus longtemps possible, tout en consommant le moins de ressources matérielles et d énergie possible. Le but est d atteindre ainsi une meilleure compétitivité et une augmentation des revenus des entreprises [ ].» 22 - l économie à bas coûts, consiste au contraire à réduire au minimum les frais et coûts associés à un produit, pour le vendre au prix le moins cher. Ce modèle est essentiellement celui du hard discount des grandes surfaces alimentaires, mais également celui des compagnies aériennes low cost. Le concept de low cost economy cherche à comprendre la dynamique économique actuelle caractérisée notamment par la mise en œuvre de stratégies de prix bas non seulement dans le secteur industriel mais aussi dans le secteur des services en utilisant les technologies de l information. 2/ INDICATEURS 3/ RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Economie de la fonctionnalité Les principaux intérêts pour l entreprise de vendre un service plutôt qu un produit sont : d intégrer dans sa proposition commerciale les services d usage comme l entretien et l après-vente ; de maintenir une relation plus pérenne et régulière avec ses clients ; de bénéficier d un revenu régulier, d un loyer, moins aléatoire pour la comptabilité que le nombre d objets vendus. Cette tendance à la location d un produit industriel est d autant plus importante qu elle va à l encontre d une tendance inverse et ancrée dans un passé plus ancien, la tendance au remplacement d un certain nombre de services par des équipements. Ainsi, le lave-linge a-t-il depuis longtemps remplacé le service de laverie, de même les automates bancaires se substituent aujourd hui aux guichetiers, les appareils de musculation à domicile peuvent remplacer les services des salles de sport et les vidéos se téléchargent à la demande. Nous 22 Walter Stahel est un des directeurs-fondateurs de l Institut de la durée à Genève; depuis 1988, il est secrétaire général délégué de l Association internationale de l étude de l économie de l assurance. 101

102 sommes donc confrontés à un double mouvement : celui d une industrialisation accrue des services (une tendance lourde ancienne mais toujours pérenne) et celui émergent de l économie de la fonctionnalité, qui tend à accroître l espérance de vie des objets en leur intégrant des services. Exemples : Michelin a été l initiateur et est encore aujourd hui le leader de la gestion des pneumatiques pour les entreprises de transport routier : 50 % des grandes flottes européennes ont souscrit à ce type de prestation. Michelin propose des pneus permettant de réduire la consommation de carburant et surtout leur maintenance (le gonflage notamment) pour optimiser cette réduction et sa fiabilité dans le temps. Michelin gère donc la fonction «pneumatiques» pour ses clients, en fournissant les pneus, leur entretien et l assistance en cas de problème. Aussi l entreprise de Clermont-Ferrand a-t-elle développé une stratégie technologique alignée sur cette orientation commerciale : des pneumatiques (Energy) avec une moindre résistance au roulement qui permettent une économie de 6 % de carburant ; un pneumatique (X-One) qui peut être monté seul sur un essieu là où deux pneus sont normalement nécessaires, la réduction de masse induite peut générer jusqu à 5 % d économie d énergie. Le suivi du matériel permet à Michelin de multiplier par 2,5 la durée de vie des pneumatiques en recreusant le pneu usé, puis en le rechapant et en le recreusant à nouveau alors que, dans le modèle économique standard, le consommateur va user son pneu au maximum ce qui empêchera la remise à niveau et obligera à remplacer entièrement les pneus beaucoup plus souvent. Ainsi Michelin accroît son chiffre d affaires en vendant moins de pneus et en vendant une solution pneumatique au kilomètre parcouru. L entreprise Xerox loue ses photocopieurs aux entreprises qui bénéficient d une assistance et d une maintenance. Ceci permet à Xerox de récupérer les copieurs défectueux et de les remettre en service une fois réparés mais aussi de recycler des pièces anciennes dans de nouvelles machines. Échecs ou dérives Il y a aussi des exemples d échecs dans le passage d entreprises industrielles à la vente d un service autour de ce produit. Ainsi Electrolux a fourni gratuitement des machines à laver le linge aux habitants de l île de Gotland en Suède, avec l objectif de les faire payer par cycle de lavage. Ceci a été possible grâce à un accord avec la compagnie locale d électricité qui a mis en place un système de comptage individuel pour mesurer l utilisation. Mais l intermédiation de l entreprise énergétique, à laquelle Electrolux sous-traitait la facturation, coupait la relation entre Electrolux et ses clients ; l entreprise pouvait proposer le même service avec d autres marques de lave-linge. C est pourquoi l expérience a été arrêtée par Electrolux. Le cas de la téléphonie où le téléphone portable est donné pour un euro en échange d un abonnement dans la durée est un exemple où la vente du service intégrant l usage d un produit est plus néfaste à l environnement que la situation antérieure : le produit ne vaut plus rien et peut être jeté et un nouveau produit acheté plus fréquemment. Cet exemple montre que l intérêt environnemental de l économie de la fonctionnalité ne vaut que si le fournisseur reste propriétaire du produit de manière à le recycler ou le remettre à niveau et s il a une motivation quant à sa longévité. Selon nous, ce modèle va se répandre, essentiellement par le public professionnel (flottes automobiles, parcs informatiques, gestion de l'énergie...), et plus difficilement pour le grand public. 102

103 «L économie de la fonctionnalité devrait devenir un fonctionnement banal dans la relation entre entreprises mais pour les particuliers, l achat de services plutôt que de produits se développera sans doute beaucoup plus difficilement.» La location d ordinateurs ne pénétrera sans doute que le marché des aficionados de l appareil dernier cri ou le marché domestique à usage professionnel. Le service, que pourrait proposer Darty, de location de tout l électroménager pourrait ne pas trouver beaucoup de clients : le paiement à l usage des appareils impliquerait de collecter trop de données personnelles pour être socialement acceptable. Les particuliers craindraient, dans ce mode de fonctionnement, d être prisonniers d un abonnement qu ils ne pourraient résilier qu à trop long terme même s ils ne sont pas satisfaits du service : l expérience des abonnements avec durée minimale obligatoire des fournisseurs d accès Internet, alors que les services n étaient pas toujours à la hauteur des attentes, a laissé un mauvais souvenir de ce type d expérience.» Des éléments de rupture ou de bifurcation possibles peuvent venir : Du côté des consommateurs, du rejet de l intrusion des prestataires dans la sphère domestique, et plus généralement, dans la vie privée. Le recueil des informations sur les utilisations des services offerts, sur lesquelles les prestataires adossent leur facturation, pourrait ainsi faire l objet d un rejet plus ou moins complet, limitant l essor de ce type de contrat. Un contexte de méfiance vis-à-vis des TIC (technologies de l information et de la communication) pourrait amplifier ce phénomène. La complexité des contrats juridiques associant les différentes parties peut être également un facteur frein important dans le développement de ce type des services. Le contexte général de judiciarisation7 pousse en effet à développer des contrats de plus en plus en précis, qui sont également de plus en plus complexes et n empêchent pas la croissance du nombre de recours et de procédures. La complexification des aspects juridiques peut constituer un frein du côté tant des consommateurs que des entreprises échaudées par la croissance du coût des transactions. Les stratégies des entreprises peuvent évoluer relativement rapidement. On peut envisager un reflux de l économie de la fonctionnalité, les entreprises se recentrant sur leur cœur de métier industriel et abandonnant des services associés ne procurant des bénéfices que marginaux pour un investissement organisationnel particulièrement lourd dans un premier temps. Économie low cost Dans un environnement de faible inflation et très concurrentiel, certaines entreprises ont adopté une stratégie délibérément axée sur le prix : elles cherchent à proposer des prestations au prix le plus juste mais sans sacrifier la qualité ni la sécurité. Les consommateurs ne sont pas prêts à consommer n importe quoi pour le prix le plus bas et, dans le cas des biens durables, les services comme l échange ou la livraison doivent généralement être maintenus. À l inverse, la présentation et la gamme des produits vendus ou des services fournis peuvent être relativement limitées. Dans le secteur industriel, le contrôle des coûts est un objectif permanent et la concurrence par les prix est un des moyens privilégiés pour entrer sur un nouveau marché. Sur des marchés matures, la réduction des coûts est sans doute devenue plus impérative au fil du temps. En outre, certaines entreprises, qui disposent pourtant d une position reconnue sur leur marché, n hésitent plus à adopter une stratégie de low cost comme en témoigne le lancement de la Logan par Renault. 103

104 Les secteurs de services où la low cost economy a pris une part significative sont par exemple la distribution alimentaire et le transport aérien. Ainsi le hard discount alimentaire est une filière intégrée depuis l amont fournisseur où les produits sont fabriqués sous le label de marques propres jusqu à l aval s appuyant sur des magasins très sobres. À chaque étape de la filière, l objectif est l économie de coûts : la fabrication de produits simples, les assortiments réduits et la logistique centralisée sont systématiquement recherchés. En dehors du secteur alimentaire, le hard discount et le phénomène afférent du low cost effectuent une percée remarquée sous forme de maxidiscomptes ou encore, plus masquée, sur Internet. Mais le développement de ces formes de distribution dépend des secteurs considérés. La low cost economy suppose souvent que le consommateur est un acteur à part entière dans l acte de consommer : il est devenu un «consommacteur». Ainsi, le client est impliqué dans la fourniture du service puisqu il y joue un rôle actif (par exemple, c est lui qui effectue la recherche et la commande grâce à Internet, effectue son enregistrement dans les aéroports, etc.). Simultanément, le personnel de l entreprise offreuse, notamment celui en contact avec le client, se doit d être polyvalent. 4/ TENDANCES IMPACTANT LA BRANCHE - Tendances lourdes TL 1 : La marge se trouve plus dans les services que dans le produit TL 2 : On assiste à une segmentation croissante entre les modèles économiques des enseignes (hard discount, services très développés ) - Incertitudes majeures IM 1 : Rejet de l intrusion des prestataires dans la sphère domestique, et plus généralement, dans la vie privée par la vente de services. Le recueil des informations sur les utilisations des services offerts, sur lesquelles les prestataires adossent leur facturation, pourrait ainsi faire l objet d un rejet plus ou moins complet, limitant l essor de ce type de contrat. Un contexte de méfiance vis-à-vis des TIC pourrait amplifier ce phénomène. IM 2 : La complexité des contrats juridiques associant les différentes parties peut être un facteur frein important dans le développement des services. IM3 : L essor du hard discount dans le secteur vente de biens électroniques et électroménagers peut-il concerner toutes les gammes de produits? 104

105 47 rue de Babylone Paris France Tél. : 33 (0) Fax : 33 (0) forum@futuribles.com AGEFOS PME FACTEURS D EVOLUTIONS INTERNES AU SECTEUR 16. TRANSMISSION D ENTREPRISES 28 avril

106 1/ DEFINITION DU FACTEUR Le thème de la reprise et de la transmission revêt une acuité particulière, au moment où les évolutions démographiques indiquent qu une génération entière de chefs d entreprise s apprête à passer la main dans les prochaines années. 2/ INDICATEURS Source majeure : OSEO BDPME. La transmission des petites et moyennes entreprises - l expérience d OSEO bdpme. Juin / RETROSPECTIVE (ET SITUATION ACTUELLE) Les statistiques démographiques des entreprises publiées par l INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) recensent environ 2,5 millions d entreprises. Cet ensemble est constitué pour l essentiel de petites et moyennes entreprises. Chaque année, environ entreprises sont créées ou reprises, tandis qu un peu plus de déposent leur bilan et que plus de cessent leur activité. On observe ainsi un taux de renouvellement annuel de 11 %, mais la croissance nette du nombre d entreprises d une année sur l autre reste assez faible. L INSEE recense actuellement environ reprises par an, contre en La décélération a été régulière depuis cette date. Mais ces chiffres seraient très parcellaires. Selon l organisme de financement des PME (petites et moyennes entreprises) Oseo-BDPME, le nombre total des reprises d entreprises, au sens économique, approcherait donc par an se répartissant, très schématiquement, en trois populations : transmissions de micro-entreprises (moins de 10 salariés) ; transmissions de petites entreprises (celles qui emploient de 10 à 50 salariés) ; transmissions d entreprises moyennes (50 à 250 salariés). Ces dernières perdront fréquemment leur caractère familial à cette occasion. En termes de secteurs d activité, les reprises sont très concentrées dans le commerce et les services aux particuliers (essentiellement les hôtels, cafés, restaurants) : ces deux secteurs représentent respectivement 29 % et 44 % du nombre total. 106

107 Dans ces secteurs d activité du commerce de détail, l âge moyen des repreneurs s établit à 37 ans. De fait, 40 % des repreneurs ont moins de 35 ans. Une raison financière explique vraisemblablement cette jeunesse des repreneurs par rapport à d autres secteurs : des valorisations moins élevées dans ce secteur autorisent un moindre apport personnel. Par ailleurs, le développement des commerces en franchise conduit à l installation de dirigeants plus jeunes. S y ajoute aussi, sans doute, le fait que les activités du commerce comportent des contraintes spécifiques (effort physique, exigences horaires ). Près de trois quarts des repreneurs ont une formation professionnelle ou supérieure technique. Le nombre de repreneurs ayant une formation généraliste est faible (12 %). En effet, un 107

108 certain nombre de métiers du commerce sont réglementés et nécessitent d avoir obtenu un diplôme d enseignement professionnel. Environ 80 % des repreneurs ont une expérience du secteur. Parmi les 20 % n en possédant pas, on trouve une majorité de dirigeants venant d autres secteurs qui, sans avoir de connaissance du métier, ont une expérience de la gestion d entreprise. On distingue deux grands profils de repreneurs : - des anciens employés travaillant pour la plupart dans le même secteur et souhaitant s établir à leur compte après une expérience significative, dans une volonté d indépendance (première motivation citée). Ils achètent généralement des entreprises de taille modeste ayant une valorisation moyenne de euros. - des repreneurs déjà dirigeants reprenant un nouveau commerce après une ou plusieurs expériences, le plus souvent dans le même secteur et, pour 26 % d entre eux, ayant déjà conduit une opération de reprise. Ils reprennent une affaire plus importante d une valorisation moyenne de l ordre de euros. De prime abord, on pourrait penser que les transmissions familiales sont relativement nombreuses, mais il n en est rien. Raisons des reprises : Dans les années à venir, avec le départ en retraite des baby-boomers, se pose la question de la transmission des entreprises, notamment familiales et des plus petites entreprises. En raison du vieillissement de la population, un nombre important d entreprises va changer de main dans les 15 ans à venir. L enjeu économique des transmissions est crucial, en termes d emploi (plus de emplois sont en jeu chaque année) et d aménagement du territoire, par le maintien d activités, notamment dans le milieu rural. «Au niveau national et tous secteurs confondus, quelque chefs d entreprise sur les 2,7 millions d entreprises que compte la France partiront à la retraite d ici 10 ans. C est donc environ entreprises françaises qui, chaque année, devront être transmises.» 108

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