Bintje : nouveaux boutons floraux en formation MILDIOU: Niveau de risque

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1 Pommes de terre Nord-Pas de Calais Bulletin n 28 du 15 juillet 2015 Bulletin réalisé en collaboration avec la Chambre d Agriculture de Région Nord-Pas de Calais, Arvalis Institut du Végétal, les distributeurs, les collecteurs et transformateurs, les organismes techniques et les agriculteurs impliqués dans le réseau d observations. SOMMAIRE : Photo:s C Haccart CRA de région Mildiou: - Situation sur le terrain. Situation globalement saine. - Risques : nul à très élevé. Temps très favorable au mildiou. Seuil de nuisibilité atteint sur la majorité des postes météo. Pucerons: Pucerons présents mais populations en diminution et très hétérogènes selon les parcelles. Surveiller les parcelles et procéder à des comptages. Bintje : fin Floraison Parcelle défleurie OBSERVATIONS : 43 parcelles et 2 tas de déchets. STADE DE LA CULTURE: Pour les variétés semi-tardives (type Bintje) le stade de la culture va de 50% à 100% de couverture du rang et de floraison à parcelle défleurie. Sur variété Bintje on peut voir se développer de nouveaux boutons floraux. Les premiers symptômes de sénescence font leur apparition sur les feuilles du bas (botrytis). Des symptômes de carences sont visibles sur un certain nombre de parcelles. On note un léger développement de la végétation depuis la semaine dernière dans quelques parcelles. METEO: Le début de semaine à été humide (pluies, bruines, hygrométrie élevée) et les températures douces, un temps très favorable au mildiou. La perturbation perdure ce mercredi avec quelques millimètres annoncés sur la journée. A partir de demain le temps devrait être plus chaud (jusqu à 30 C demain) et sec avec moins d hygrométrie nocturne. Bintje : nouveaux boutons floraux en formation MILDIOU: Situation sur le terrain Au nord de Lille, quelques symptômes de mildiou sont toujours présents dans une parcelles de Bintje. Quelques tiges et bouquets sont atteints, les taches sont bien sporulantes. C est le seul cas de mildiou observé dans notre réseau, la situation reste globalement saine en parcelle. Des tas de déchets non gérés avec présence de repousses sont toujours présents à Rexpoëde (près du carrefour des cinq chemins entre Oost Cappel et Rexpoëde) et Bailleul Sir Berthoult. Aucune tache de mildiou n à été observée sur ces tas de déchets non gérés. 1 Les risques mildiou sont en augmentation, il est impératif de surveiller vos parcelles et leur environnement (tas de déchets, repousses, jardins)

2 Interprétation du tableau des risques mildiou et seuils de nuisibilité : Pour que le seuil de nuisibilité soit atteint il faut que : - Le niveau de risque atteint soit : Moyen pour les variétés sensibles, Elevé pour les variétés intermédiaires, Très élevé pour les variétés résistantes, - ET que les conditions météorologiques soient favorables à la libération des spores = seuil de production de spores atteint. Les dernières colonnes du tableau des risques vous indiquent en fonction de la sensibilité de vos variétés si le seuil de nuisibilité est atteint ou pas (OUI, NON). Tableau des risques mildiou établi à partir du modèle Milèos le 15 juillet 2015: Le tableau des risques mildiou est réalisé à partir de prévisions météorologiques à 48 heures. Si les conditions météorologiques constatées différent des prévisions (pluies, brumes, brouillard ) il se peut que les risques évoluent. 2

3 Situation au niveau de Miléos : Depuis le week-end dernier les conditions météorologiques sont très favorables au mildiou, de nouvelles contaminations ont été enregistrées sur tous postes météo sur la période du 12 au 15 juillet. Lundi et mardi, le seuil de nuisibilité était atteint sur la quasi-totalité des postes (sauf Fressies, Lillers, Teteghem, Thiant et Tilloy Les Mofflaines): des libérations de spores suivies par des contaminations ont été enregistrées par Miléos. Les réserves de spores sont en augmentation et se situent à des niveaux qui vont de élevé à très élevé sur la plupart des stations. Seuls les postes de Fressies, Lillers, Teteghem, Thiant et Tilloy Les Mofflaines ont une réserve de spores qui reste nulle et donc un risque mildiou nul pour le moment. Aujourd hui, demain et jeudi, des libérations de spores et des contaminations sont prévues la majorité des postes (sauf sur les stations de Fressies, Lillers, Teteghem, Thiant et Tilloy Les Mofflaines où il n y a pas de réserve de spores). Analyse des risques du 15 au 17 juillet : La situation est globalement saine en parcelle et dans l environnement (tas de déchets non gérés, repousses, jardins) Depuis dimanche, nous sommes entrés dans une nouvelle période de risques. Les conditions météorologiques douces et humides (pluies, bruines, brumes, hygrométrie élevée) sont très favorables au mildiou. Le seuil de nuisibilité est atteint dès aujourd hui et au moins jusque vendredi sur de nombreux postes. Sur les postes de Fressies, Lillers, Teteghem, Thiant et Tilloy les Mofflaines, le seuil de nuisibilité n est pas atteint, si la parcelle et son environnement sont sains (tas de déchets, repousses, jardin), la parcelle peut rester sans protection. Sur les autres postes, le seuil de nuisibilité est atteint sur la période du 15 au 17 juillet. - sur variétés sensibles uniquement à Avesnes Les Aubert, Bailleul et Izel Les Equerchins Mildiou sporulant (feutrage blanc bien visible sur les taches) en parcelle de Bintje au nord de Lille. - Sur variétés sensibles et intermédiaires à Frelinghien, Hermaville, Hesdigneul Les Bethune et Mametz - Quelle que soit la sensibilité variétale sur les autres postes. DORYPHORES : Dans 5 parcelles, quelques larves et/ou doryphores adultes sont présents sur un pied ou constituent un petit foyer: Avelin, Orchies, Abscon, Saint Saulve et Seclin. Des doryphores adultes sont présents à Bailleul Sir Berthoult sur des repousses de pomme de terre (tas de déchets). Photo: C Haccart CRA de région Des larves et adultes de doryphores sont signalés dans plusieurs parcelles du réseau. En général les dégâts sont minimes et très localisés (quelques plantes touchées). Le stade de sensibilité des doryphores est le stade grain de blé. SEUIL DE NUISIBILITE : Deux foyers de doryphores pour 1000m² (un foyer = 2 à 3 pieds avec présence de larves). Larves de doryphore avec dégâts 3 sur feuillage

4 Photo: C GAZET CRA de région PUCERONS : Des comptages ont été réalisés sur 28 parcelles (les parcelles où le seuil de nuisibilité à été atteint et où une intervention à été réalisée n ont pas été prises en compte). Les populations sont en diminution dans la plupart des parcelles et aucun dépassement du seuil de nuisibilité n a été observé dans notre réseau d observation cette semaine. Quand des pucerons sont présents (pucerons observés dans 21 parcelles sur 28) les infestations sont modérées. Surveillez vos parcelles et réalisez des comptages pour évaluer les populations. En cas de dépassement du seuil de nuisibilité veillez à préserver les auxiliaires. Puceron aptère SEUIL DE NUISIBILITE : 50% des folioles porteuses de pucerons. Ou 5 à 10 pucerons par feuille Evolution des populations de pucerons sur les parcelles du réseau BSV DEUX METHODES DE COMPTAGE : La méthode simplifiée (en fréquence): L'observation se fait sur 40 folioles prélevées sur la partie inférieure des plantes, choisir une foliole qui jouxte la foliole terminale (foliole à gauche ou à droite de la foliole terminale, voir schéma). Noter si il y a présence ou absence de pucerons. Le seuil de nuisibilité est atteint quand 50% des folioles sont porteuses de pucerons, soit 20 folioles sur les 40 observées. La méthode classique: L'observation se fait sur 20 plantes réparties dans la parcelle (fourrières et centre du champ). Sur chaque plante observer 3 feuilles, une sur chaque étage de la végétation : haut, milieu, bas (une feuille est composée de plusieurs folioles), soit 60 feuilles au total. Sur chaque feuille, noter le nombre de pucerons présents. Diviser le nombre total de pucerons par 60 pour obtenir un nombre moyen de pucerons par feuille. Le seuil de nuisibilité est atteint quand on dénombre 5 à 10 pucerons par feuilles en moyenne. 4

5 ALTERNARIA: Quelques symptômes supposés d alternaria de faible intensité ont été signalés cette semaine dans 2 parcelles du réseau situées à Beugny et Deulémont. Les variétés concernées sont sensibles à assez sensibles (Innovator et Markies) et les symptômes supposés sont modérés: quelques taches sur les étages du bas. A Houtkerque quelques rares symptômes d alternaria alternata sont présents en sur une parcelle de Markies sur les feuilles du bas (diagnostic visuel validé par une analyse au laboratoire). ATTENTION : Nous parlons de symptômes supposés car les taches d alternaria peuvent être confondues avec de nombreux autres symptômes qui sont fréquents en ce moment tels que les carences, brulures d ozone ou stress. C est pour cette raison que seule une analyse au laboratoire permet de poser un diagnostic fiable et de valider un diagnostic visuel réalisé au champ. Cette année le printemps (mai/juin) n a pas été favorable à l alternaria : temps sec mais plutôt froid avec assez peu de périodes d humectation. les conditions de développement du champignon ne semblent pas réunies pour le moment. Néanmoins, dans les parcelles de variétés sensibles à l alternaria (Markies, Daisy, Innovator, Samba, Charlotte ) conduites en sec et qui souffrent de stress (stress hydrique, rotations courte, carence minérale ) on pourrait voir arriver des symptômes d alternaria alternata. Photo : C Haccart CRA de région L alternaria alternata est un parasite de faiblesse moins virulent que l alternaria solani qui est considéré comme le pathogène (Il faut 10 à 100 fois moins de spores de solani pour générer une infection que de spores d alternata). L alternaria alternata émet moins de toxine que le solani, il a un impact moins important sur le rendement. Avec le BSV n 26 vous trouverez une fiche réalisée par la Chambre d'agriculture de région Nord Pas de Calais intitulée "Les alternarioses de la pomme de terre. Mieux les connaitre - Mieux Les identifier- Mieux les prévenir" Symptômes supposés d alternaria sur feuille du bas. Variété Markies. BOTRYTIS: Des symptômes de botrytis se développent sur les feuilles du bas dans les parcelles qui sont les plus avancées dans leur cycle ou les plus en situation de stress (stress hydrique et/ou carence). Le botrytis (pourriture grise), se caractérise par des nécroses de couleur brun-noir entourées d'un halot jaune. Ces lésions sont généralement localisées sur la pointe ou en bordure des folioles. Le botrytis peut parfois être confondu avec le mildiou car ce champignon peut former un feutrâge gris à la face inférieure ou supérieure des taches quand le temps est humide. On le distingue du mildiou par son halot jaune caractéristique et sa localisation en bas de plante (le mildiou arrive par le haut). Le botrytis ne doit pas non plus être confondu avec l alternaria: le botrytis constitue généralement une tache de grande taille en bordure de foliole alors que dans le cas de l alternaria les taches sont de petites taille, nombreuses et on voit des cercles concentriques à l intérieur. Photo : C Haccart CRA de région Ces symptômes sont liés à une sénescence naturelle de la plante, ils sont sans incidence notable sur le rendement. Symptômes sde botrytis sur feuilles du bas 5

6 Photo: C HACCART CRA de région LIMACES : La société DeSangosse met en place depuis plusieurs années un réseau de piégeage des limaces en partenariat avec McCain, Les Ets Pomuni et la Chambre d'agriculture de région Nord Pas de Calais. Le réseau de piégeage 2015 est composé de 27 parcelles présentant pour la plupart un risque limace avéré. Les relevés des pièges sont réalisés chaque lundi par les agriculteurs eux mêmes selon un protocole harmonisé. Concernant l activité des limaces au 13 juillet : 14 parcelles ont fait l objet d un piégeage. Aucune limace n a été piégée. Aucune parcelle n a atteint le seuil de nuisibilité. SEUIL DE NUISIBILITE : 4 limaces par m² (1m²= 4 pièges). AUXILIAIRES: Les coccinelles (adultes et larves), les chrysopes, les syrphes et les micro-hyménoptères jouent un rôle très important dans la régulation des population de pucerons. Leur présence est de plus en plus observée en parcelle, leur nombre est en augmentation. Quelques photos d auxiliaires observés en parcelle cette semaine: Chrysope adulte Nymphe de coccinelle Larve de coccinelle 6

7 Descriptif des principaux auxiliaires Auxiliaires Stade de prédation Ravageurs ciblés Chrysope Etat larvaire et un peu les adultes Pucerons mais ausi œufs de doryphore, jeunes chenilles Coccinelle Etat larvaire et adulte. Pucerons Syrphe Etat larvaire uniquement Pucerons Consommation jusqu'à 500 pucerons pendant les jours de développement. 30 à 60 pucerons par jour. 250 à 400 pucerons durant les 8-15 jours de développement Limaces, pucerons, taupins Carabe Etat larvaire et adulte Les parasitoïdes (microhymenoptères) La ponte se fait sur ou dans un autre insecte Pucerons, chenilles... (insecte hôte) Cycle de vie Plusieurs générations par an. 1 à 3 générations par an. 500 à 1000 œufs par femelle. 1 à 5 générations par an. Nombre important d'especes d'où une présence du printemps à l'automne. Plusieurs générations par an. DATURA STRAMOINE: Des pieds de datura sont signalés en parcelle de pomme de terre à Deulemont et Don. Le Datura Stramonium est une plante toxique qui produit des alcaloïdes puissants et qui peut se retrouver dans les cultures maraîchères. Cette plante présente un risque important lors des récoltes, notamment pour les légumes destinés à la transformation comme les haricots, car des fragments peuvent contaminés les denrées et provoquer des intoxications pour le consommateur. Si les plantes sont déjà très grandes, il est recommandé de les détruire manuellement en les arrachant et de les exporter de la parcelle pour les laisser pourrir dans un lieu isolé (pas sur un tas de fumier) et éviter ainsi toute maturation des graines et toute contamination, y compris au niveau de la bordure des parcelles. Photos: L.Durlin FREDON Nodc Attention, cette plante est très toxique et il est nécessaire d être protégé pour la manipuler en toute sécurité. Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l appui financier de l Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto Ce Bulletin est rédigé à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. Il donne une tendance de la situation sanitaire, toutefois celle-ci ne peut être transposée telle quelle à chacune des parcelles. Directeur de la publication : Jean-Bernard Bayard, Président de la Chambre d'agriculture de région Nord Pas-de-Calais. Rédacteurs : animateurs régionaux pour la filière pomme de terre: Christine Haccart, Chambre d'agriculture de région (Tél : ) Cyril Hannon, Arvalis Institut du Végétal (Tél : ) Coordination et renseignements : Samuel Bueche Chambre d Agriculture de région (Tél: ) 7