Repenser la richesse et le développement à travers de nouveaux indicateurs?

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1 Repenser la richesse et le développement à travers de nouveaux indicateurs? Ali Douai Maitre de conférences en économie à l Université Nice Sophia-Antipolis Membre du CA des Economistes Atterrés Les Amis de la Liberté Nice 27 octobre 2016

2 Plan de l intervention 1. A propos des économistes (de plus en plus) atterrés 2. Introduction au thème : peut-on faire du neuf sans les vieux? 3. Redéfinir la richesse pour mesurer la soutenabilité de la croissance? 4. Croissance économique et bien-être social : la grande divergence 2

3 1. A propos de «EA» Collectif né à la fin des années 2000 : plus de néolibéralisme pour réguler la crise causée par le néolibéralisme en Europe Avec le recul : aggravation de la crise socioécologique (recul des protections et de la délibération collective, aggravation du productivisme et de ses dégâts, etc.) Face au scientisme a-idéologique (cf. C&Z, 2016) : pour le doute, le pluralisme et la clarté idéologique..., bref pour la/le politique 3

4 2. Introduction au thème «Au-delà du PIB et de la croissance économique» : deux vagues historiques 1970 s : «mouvement des indicateurs sociaux» (De Jouvenel, Delors, Mishan, Hirsch, etc.) s : «développement humain» (PNUD, Sen, etc.), «développement durable», «richesse», «progrès social», etc. En France : D. Méda (1999, Qu est-ce que la richesse?), P. Viveret (2002, Reconsidérer la richesse), J. Gadrey, F. Jany-Catrice (2003, Rapport «Les indicateurs de richesse et de développement» pour la DARES, puis 2007, Les nouveaux indicateurs de richesse) La Commission «Sen-Stiglitz-Fitoussi» ( ) : Richesse des nations et bien-être des individus, Préface de Nicolas Sarkozy Loi n du 13 avril 2015 «visant à la prise en compte des nouveaux indicateurs de richesse dans la définition des politiques publiques» (Eva Sas) 4

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6 2. Introduction au thème En Europe et dans le monde : Eurostat, OCDE, Banque Mondiale, PNUE : la course aux nouveaux indicateurs de richesse et de développement durable Un mouvement alternatif en difficulté face à l absorption/neutralisation par le mainstream Des failles/contradictions dans le mouvement alternatif : lecture historique et approche conceptuelle erronées (envie de faire du neuf sans les vieux) Les dangers du mainstream 6

7 3. Richesse et «croissance durable» i. «L école française de la nouvelle richesse»/réseau FAIR («Forum pour d autres indicateurs de richesse», D. Méda, J. Gadrey, I. Cassiers, G. Thiry, F. Jany- Catrice ) Enquête historique sur les économistes coupables du «plus égal mieux» et du «richesse = marchandises» (Méda) : l oubli de l économie politique (J.-M. Harribey, 2013 ; T. Pouch) Absence de fondements philosophiques et théoriques dans la recherche d alternatives (Gadrey) : force de la démocratie et des mouvements sociaux Quelques propositions d indicateurs adaptés à la 7

8 3. Richesse et «croissance durable» ii. La «richesse» au service de la croissance infinie (Comm. Sen-Stiglitz-Fitoussi, Banque Mondiale, PNUE ) : la nature doublement prise au piège La quête des conditions d une croissance infinie (généralisation d un raisonnement financier individuel) : est-ce que ce que l on consomme aujourd hui remet en cause la capacité des générations futures à consommer au moins autant que nous? Le «capital naturel» comme composante de la «richesse totale» (+ capital produit, capital humain, capital social ) L indicateur important : l évolution de la «richesse totale», appelée «épargne véritable» Substituabilité/compensabilité des capitaux entre eux («le progrès des connaissances compensera l épuisement des ressources» - Fitoussi et Laurent, 2008) 8

9 3. Richesse et «croissance durable» ii. La «richesse» au service de la croissance infinie (Comm. Sen- Stiglitz-Fitoussi, Banque Mondiale, PNUE ) : la nature doublement prise au piège Piège n 1 Une fois la connerie de la substituabilité admise : «Une limite forte de l Indicateur de richesse inclusive est son incapacité à traiter deux concepts clés pour le capital naturel : d abord, est-ce un capital «critique» ; ensuite, sa résilience. S agissant de capital critique, il existe des stocks de capital naturel si importants pour le bien-être humain qu ils défient aussi bien la mesure que la substitution. Ils sont critiques parce qu ils contribuent directement au bien-être, et/ou parce qu il y a une obligation morale de les préserver... CES STOCKS DE CAPITAL NATUREL INCLUENT : LA RÉGULATION DU CLIMAT, CELLE DES INONDATIONS, LES SOLS FERTILES, LA BIODIVERSITÉ, L EAU POTABLE, ETC. ILS N ONT PAS ÉTÉ RETENUS DANS CETTE MESURE DE LA RICHESSE» (Inclusive Wealth Report, PNUE, 2012, p. 62). Autrement dit : la nature capitalisée est une «nature morte»! 9

10 3. Richesse et «croissance durable» ii. La «richesse» au service de la croissance infinie (Comm. Sen-Stiglitz-Fitoussi, Banque Mondiale, PNUE ) : la nature doublement prise au piège Piège n 2 : une fois une connerie empilée sur une autre : «La part des richesses naturelles dans le patrimoine IWI du Royaume-Uni ne serait que de 1 % (1,5 % pour la France)!» (Gadrey) «Ces données montrent que les pays développés sont pour la plupart engagés sur un sentier de croissance soutenable, ce qui n est pas le cas pour de nombreux pays émergents ou en développement. [ ] D un certain point de vue, on peut dire que les pays les plus développés sont les plus soutenables [ ] Mais, d un autre côté, ce sont les pays développés qui sont souvent les plus grands contributeurs à la non-soutenabilité mondiale, au moins en ce qui concerne le climat.» (CSSF, tome II, p. 369) Autrement dit : tout va bien au Nord et «salauds de pauvres»! 10

11 4. «La grande divergence» i. Les approches «objectives» Indicateurs monétaires (Indicateur de progrès véritable, Indicateur de bien-être économique soutenable, etc.) : des corrections apportées au PIB ou à d autres indicateurs classiques (consommation) Indicateurs non monétaires (Indicateur de santé sociale, BIP 40 Baromètre des inégalités et de la pauvreté, IDH, Bonheur national brut, etc.) : des méthodologies statistiques pour synthétiser de nombreuses dimensions 11

12 4. «La grande divergence» i. Les approches «objectives» 12

13 4. «La grande divergence» i. Les approches «objectives» 13

14 4. «La grande divergence» i. Les approches «subjectives» Le «paradoxe d Easterlin» 14

15 4. «La grande divergence» i. Les approches «subjectives» 15

16 4. «La grande divergence» i. Les approches «subjectives» La nouvelle course après le «bonheur» (des économistes et des psychologues ) Comparaison sociale et «adaptation hédonique» Inscrire le bonheur dans la Constitution? «Mariez-vous» et «croyez»! 16