Étude de la conduction nerveuse motrice

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Victorien Paris
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1 ELECTROMYOGRAPHIE

2 Étude de la conduction nerveuse motrice Le principe est d'enregistrer un muscle par des électrodes de surface et de stimuler le nerf afférent en plusieurs points. un point distal, des points plus proximaux On analyse et on compare les réponses motrices successives.

3 réponse motrice chaîne hî d amplification électrode d enregistrement stimulation

4 La stimulation du nerf afférent moteur dans sa partie distale, à proximité du muscle, provoque une réponse motrice de faible latence, de l'ordre de 3-4 ms (latence t distale), ) et d amplitude d de l'ordre de 7 à 15 mv V( (amplitude d distale). ) Puis on enregistre une nouvelle réponse motrice en déplaçant la stimulation en un point plus proximal du trajet nerveux. La comparaison de cette réponse à la réponse motrice distale permet d'étudier spécifiquement l'état de la conduction dans le segment nerveux correspondant réponse après stimulation distale T1 T = ms vitesse = D (mm) (m/s) T(ms) réponse après stimulation proximale T2

5 la mesure de l'amplitude permet d'évaluer le nombre de fibres nerveuses fonctionnelles dans le nerf Intensité de stimulation croissante axones de diamètres recrutem ment croiss sant des fibres motrices vue frontale Recrutement spatial

6 Recrutement temporel réponse motrice globale stimulation durée t1 (UM 1) t2 (UM 2) t3 (UM 3) t (ms) UM 1 UM 2 V1 V2 V1, V2, V3= 3 vitesses de propagation du PA différentes t1, t2, t3 = délai dans le recrutement des UM UM 3 V3

7 La vitesse de conduction motrice (VCM) de l'ordre de * 50à60m/s aux membres supérieurs, * 45 à 55 m/s aux membres inférieurs. Elle mesure la vitesse de conduction des fibres nerveuses motrices les plus rapides du nerf dans le segment considéré. Une diminution de la VCM segmentaire est le fait : * soit d'un ralentissement de la conduction des fibres motrices (par démyélinisation) * soit d'une dégénérescence axonale portant sur les fibres rapides du nerf (on mesure alors la vitesse de conduction des fibres restantes du nerf). En général les processus de démyélinisation se traduisent par des VCM très En général les processus de démyélinisation se traduisent par des VCM très basses (de l'ordre de 10 à 35 m/s), plus faibles que dans les atteintes axonales (VCM de l'ordre de 35 à 40 m/s).

8 Cas particulier de la conduction proximale Les segments nerveux les plus proximaux (plexus et racines notamment) sont profonds et difficilement accessibles à une stimulation et à un enregistrement directs. Ils peuvent être étudiés par l'étude de réponses motrices tardives : le réflexe H l onde F qui transitent par la moelle épinière avant d'atteindre le muscle. La mesure de la latence de ces réponses tardives permet de calculer des vitesses de conduction proximales qui renseignent sur l'état t de la conduction dans les segments nerveux les plus proximaux, notamment le long des racines.

9 Le réflexe H gagne la moelle via les fibres nerveuses proprioceptives. Par suite de l'activation réflexe des motoneurones du muscle considéré, il emprunte ensuite les fibres nerveuses motrices sur la totalité de leur longueur jusqu'au muscle. fibres Ia l intensité de la stimulation doit être faible MN

10 L'onde F correspond à l'activation antidromique d'un petit pourcentage de motoneurones du muscle considéré. L'impulsion gagne la moelle en remontant le long des fibres motrices, puis redescend par le trajet inverse jusqu'au muscle. l intensité de la stimulation doit être supra maximale MN

11 Étude de la conduction nerveuse sensitive Les principes sont les mêmes que pour l'étude de la conduction motrice, sauf qu'on stimule ici un nerf purement sensitif et qu'on enregistre directement l'activité produite en un point du nerf à distance. On appelle potentiel sensitif la réponse enregistrée, dont on mesure l'amplitude (de l'ordre d'une dizaine de µv) et la vitesse de conduction sensitive (VCS, de l'ordre de 50 m/s). L amplitude des réponses étant très faibles, on utilise la technique du moyennage pour extraire la réponse du bruit

12 Principe du moyennage activité EMG + bruit+réponse sensitive réponse sensitive 1 st 2 st 3 st 4 st moy yennag ge 5 st 6 st enregistrement

13 Étude de la transmission neuromusculaire Il s'agit itici id'étudier di le fonctionnement tdes jonctions neuromusculaires et tde dépister les altérations de la transmission neuromusculaire. La méthode est semblable à celle de l'étude de la conduction motrice distale : enregistrement de la réponse d'un muscle à la stimulation électrique d'un point distal d'un nerf moteur. Cependant, on effectue ici une stimulation nerveuse répétitive, en général 10 stimulations successives identiques délivrées à la fréquence de 3 Hz (bloc post synaptique). Dans les conditions normales, l'amplitude des réponses successives reste Dans les conditions normales, l amplitude des réponses successives reste constante d'une stimulation à l'autre (variation inférieure à 10 %).

14 Un décrément d'amplitude supérieur à 10 % traduit une réduction du nombre de fibres musculaires qui répondent à la stimulation nerveuse. Il témoigne d'une altération de la transmission neuromusculaire : les jonctions ne parviennent pas à suivre la cadence de stimulation, et à transmettre aux fibres musculaires les activités nerveuses du fait d un défaut de stimulation des récepteurs cholinergiques i (myasthénie). Recept. Ach Ac Ach ACh estérase

15 Electromyographie Le principe est d'enregistrer à l'aiguille une petite région d'un muscle et d'analyser les activités électriques qui s'y produisent spontanément (au repos) ou au cours d'une contraction volontaire. Leurs anomalies permettent de détecter, d'analyser et de différencier les atteintes myogènes et les atteintes neurogènes.

16 On utilise des aiguilles concentriques qui permettent d enregistrer l activité des fibres musculaires entre deux points de l aiguille

17 Activité de repos versus activité à l effort repos effort enregistrement des PUMs

18 Au repos, on n'enregistre normalement aucune activité électrique en provenance des fibres musculaires. L'enregistrement de potentiels de fibrillation ou de potentiels lents de dénervation au repos est anormale. Ce sont des potentiels d'action générés spontanément par les fibres musculaires. Ils traduisent une hyperexcitabilité des fibres musculaires,le plus souvent secondaire à une dénervation. Le délai d'apparition est de 2 à 3 semaines après la lésion nerveuse

19 EMG d effort : On demande au sujet d'effectuer une contraction volontaire maximale du muscle enregistré, et on évalue le nombre et les caractéristiques (amplitude, durée, forme) des potentiels d'unité motrice (PUM) qui apparaissent sur le tracé enregistré. interférentiel Une réduction du nombre de PUM (tracé pauvre) traduit une réduction du nombre de fibres nerveuses fonctionnelles (signe d'atteinte neurogène). appauvri

20 tracé accéléré tracé simple

21 Un recrutement t spatial de PUMs excessif pour la force développée é (tracé trop riche) témoigne d'une certaine inefficacité mécanique des fibres musculaires activées, ce qui renvoie vers une atteinte myogène. myogène 500 µv normal mv 2 m

22 Applications de l EMG en pathologie Neuropathies périphériques motrices sensitives sensitivo motrices Polyradiculonévrites Plexopathies Atteinte radiculaire Atteinte tronculaire (traumatique ou affection inflammatoire)

23 Applications de l EMG en pathologie Pathologie de la jonction neuromusculaire post synaptique (myasthénie) pré synaptique (Lambert Eaton) Myopathies Myosite et polymyosites

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