«Zones frontières : les outils de la survie»

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1 PROGRAMME DU SEMINAIRE «ZONES FRONTIERES» CRPS / LAVUE-AUS / REV-CIRCEFT Responsables Patrick BRUNETEAUX, Cédric FRÉTIGNÉ, Daniel TERROLLE Les séances se dérouleront de 13h30 à 16h Salle de réunion du Centre de Recherche Politique de la Sorbonne (CRPS), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (Entrée au 14 rue Cujas, Paris) «Zones frontières : les outils de la survie» Jeudi 17 octobre 2013 : S armer d un chien Jeudi 14 novembre 2013 : Luttes des groupes à faibles ressources Jeudi 12 décembre 2013 : Espaces de vie des zonards Jeudi 9 janvier 2014 : Biographies de SDF : les capacités à faire face Jeudi 6 février 2014 : Entre déprises et reprises de soi dans le prolétariat Jeudi 20 février 2014 : Les ressources institutionnelles : l insertion par l économique existe-t-elle?

2 SEANCE 1 S armer d un chien Séance n 1 : Jeudi 17 octobre 2013 Intervenant : Christophe Blanchard, docteur en sociologie, post-doctorant à l Université Paris 13, EXPERICE, chrbblanchard@yahoo.fr Titre de l intervention : Les zonards accompagnés de chiens : l exemple du pouvoir d agir subversif d un binôme en situation d exclusion sociale Animateur : Daniel Terrolle Les jeunes «errants» évoluant dans l espace public des agglomérations urbaines françaises sont fréquemment accompagnés de groupes de chiens. Les problèmes liés à la «tranquillité publique» auxquelles font face les collectivités territoriales sont assez fréquemment évoqués pour entraver ce type de pratiques. «Auxiliaires fonctionnels» ou «exutoires affectifs», ces animaux aident leurs propriétaires à (sur)vivre dans un contexte urbain difficile. Il reste que la présence de chiens leur interdit généralement l accès aux structures censées les aider à (sur)vivre «à la rue». La séance aura pour ambition d interroger les tensions auxquelles les propriétaires de chiens sont confrontés, les choix «impossibles» que les structures sociales et socio-médicales leur demandent de réaliser (se séparer de leurs chiens pour entrer dans un processus de prise en charge sanitaire et sociale). SEANCE 2 Luttes des groupes à faibles ressources Séance n 2 : Jeudi 14 novembre 2013 Intervenants : Lucie TOURETTE, Journaliste, Réalisatrice du documentaire «On vient pour la visite», lucie_tourette@yahoo.fr et Nicolas JOUNIN (sous réserve), Maître de conférences en sociologie, Université Paris 8, CRESSPA, nicolas.jounin@univ-paris8.fr, membres du collectif ASPLAN. Titre de l intervention : «On vient pour la visite : les grèves de travailleurs sans papiers» Animateur : Cédric Frétigné Habituellement invisibles, particulièrement discrets quant à leur situation au regard de leur situation administrative sur le territoire français, un certain nombre de travailleurs sanspapiers ont décidé de se réunir en collectifs visant la défense de leurs intérêts (reconnaissance de leur existence, de leur contribution productive, action visant la régularisation de leur situation). La séance, structurée autour de la projection d un documentaire rendant compte d une action de travailleurs sans-papiers, est l occasion d interroger bien des analyses de sociologie et de sciences politiques qui font état de la quasi-impossibilité d une expression publique et collective de revendications d acteurs sociaux présumés atomisés, dominés, exploités.

3 SEANCE 3 Espaces de vie des zonards Séance n 3 : Jeudi 12 décembre Intervenante : Tristana PIMOR, Maître de conférences en sciences de l éducation, Université Paris Est Créteil Val de Marne, REV-CIRCEFT, tristana.pimor@gmail.com Titre de l intervention : «Zonards : des trajectoires de jeunes de la rue» Animateur : Daniel Terrolle La question de la désignation des «jeunes en errance» peut se résoudre en empruntant les catégories de l action publique, en adoptant celles dont les personnes concernées se dotent elles-mêmes ou en optant pour une définition sociologiquement élaborée par le chercheur luimême. Ici, l interrogation portera plus particulièrement sur les incidences pratiques des modes de catégorisation administrative, des attributions identitaires liées à l entrée dans une «mesure» de l action publique. Plus encore, il s agira d étudier en quoi ces définitions exogènes entrent en butte avec les définitions endogènes, produites par les personnes ellesmêmes. SEANCE 4 Biographies de SDF : les capacités à faire face Séance n 4 : Jeudi 9 janvier 2014 Intervenant : Lionel SAPORITI, doctorant en sociologie, Université de Strasbourg, Cultures et sociétés en Europe, liosap@hotmail.fr Titre de l intervention : Une nouvelle approche des SDF à travers la dimension biographique Animateur : Cédric Frétigné Les récits de vie font aujourd hui pleinement partie de la «boîte à outils» méthodologique des chercheurs en sciences sociales. Dans le cas des personnes «à la rue», les façons de se raconter et les éléments exposés participent d une reconstruction identitaire de survie. Ces récits de vie permettent également d accéder à des récits de pratiques. Afin de résister aux conditions extrêmes de leur existence actuelle, elles décrivent les formes que prend la mobilisation de compétences acquises antérieurement à leur passage «à la rue» ou dans le flux des expériences et des situations. Dans cette séance, il s agira d interroger les conditions d énonciation de tels récits, les gains de connaissance qu ils procurent et les défis méthodologiques qu ils posent à l enquêteur.

4 SEANCE 5 Entre déprises et reprises de soi dans le prolétariat Séance n 5 : Jeudi 6 février 2014 Intervenant : Nicolas RENAHY, directeur de recherche, CESAER, INRA, nicolas.renahy@dijon.inra.fr Titre de l intervention : Alcool, salariat et masculinité dans le bâtiment : témoignage d un adepte du travail au noir Animateur : Patrick Bruneteaux La démarche ethno-biographique permet de travailler en profondeur des «cas», tout en les rapportant aux contextes et configurations qui leur donnent sens. Dans le cas présent, l objectif est de montrer comment s agencent, de manière simultanée ou séquentielle, des épisodes d addiction au travail et à l alcool pour un ouvrier du bâtiment. Il s agit encore de repérer en quoi le lien de subordination salariale et ses conséquences en termes de domination, d exploitation et d aliénation participent du maintien de ces addictions. Il s agit enfin de montrer comment la résistance au travail salarial se développe selon des registres ambivalents qui affectent tant le cadre professionnel (liberté conférée par le travail au noir versus insécurité liée à l absence de contrat de travail et de protection sociale) que les usages sociaux de soi (alcool comme sociabilité et comme défonce, virilité comme défense de soi ou du groupe et comme ressource paradoxale pour le patron aspirant à avoir des manuels valeureux, etc.). SEANCE 6 Les ressources institutionnelles : l insertion par l économique existe-t-elle? Séance n 6 : Jeudi 20 février Intervenant : Clément GÉROME, doctorant en sociologie, LIRTES, Université Paris Est Créteil Val de Marne, clem.gerome@gmail.com Titre de l intervention : Rendre employable ou précariser? L ambigüité des politiques d insertion par l activité économique Animateur : Patrick Bruneteaux Dans le passage d un État social à un État gestionnaire soucieux d optimiser la dépense publique et d «activer» ses usagers, les politiques dites d insertion par l activité économique se donnent pour objet de remettre à l emploi des chômeurs qui en serait «éloignés». La mobilisation de notions comme celles d «employabilité» et de «parcours d insertion vers l emploi» traduisent cette volonté de mise en conformité des chômeurs aux exigences des entreprises privées lucratives. Mais la mise en place d instruments d «évaluation» et de mesure de l «employabilité» des chômeurs ne participe-t-elle pas à une individualisation du traitement du chômage et à une responsabilisation des chômeurs, en passant sous silence le manque structurel d emplois? Les institutions d insertion par l activité économique, sous couvert de réinsérer vers l emploi, ne précarisent-elles pas en réalité des chômeurs

5 appréhendés sous l angle de leurs seules carences au regard d une norme d intégration professionnelle largement fantasmée? Patrick BRUNETEAUX, Chargé de recherche au CESSP/Université Paris1 patrick.bruneteaux@univ-paris1.fr Cédric FRÉTIGNÉ, Professeur en sciences de l éducation, Université Paris Est Créteil Val de Marne, REV-CIRCEFT, cedric.fretigne@u-pec.fr Daniel TERROLLE, Maître de Conférences en anthropologie, Université Paris 8, LAVUE- AUS. daniel.terrolle@orange.fr