Par Paul Nkunzimana Doyen de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l Éducation Université du Burundi. ARIC 2011, Université de Sherbrooke

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1 Par Paul Nkunzimana Doyen de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l Éducation Université du Burundi ARIC 2011, Université de Sherbrooke

2 1. Introduction: Éléments de contexte: situation géographique, la création de l organisation 2. Définitions des concepts 3. État de la question sur la coopération interculturelle dans ses rapports avec la coopération économique dans la région estafricaine et au plan international: atouts et obstacles 4. Perspectives

3 I. Éléments de contexte

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5 Création de la communauté est-africaine CEA en pays à la création: Kenya, Ouganda et Tanzanie Adhésion du Burundi et du Rwanda en 2007 La CEA, membre de la SADC (Communauté de Développement de l Afrique Australe) et du COMESA (Marché Commun de l Afrique de l Est et du Sud s étendant de l Afrique du Sud à l Égypte)

6 Institutions : l assemblée législative de l Afrique de l Est, le marché commun, l union douanière et, en perspective, la monnaie unique, la cour africaine de justice et la fédération politique.

7 II. Définitions

8 La coopération: Elle implique des échanges entre des groupes humains à l échelle d une société ou d une aire géographique donnée La culture: Elle englobe ces manières de penser, de sentir et d agir communes aux êtres humains dans une société et à une époque déterminées

9 La religion: c est l ensemble de représentations et pratiques liées aux idées abstraites qui occultent les rapports matériels entre les humains et les rapports de ceux-ci à la nature La langue: elle constitue un instrument de communication entre les humains à travers l utilisation des signes verbaux ou écrits.

10 Ces phénomènes sont culturels dans la mesure où ils n ont pas d existence autonome puisqu ils plongent leurs racines dans la base matérielle de la société.

11 III. État de la question sur la diversité culturelle dans la CEA

12 Les langues communes le kiswahili, le kinyarwanda, le kirundi et les différents dialectes aux affinités avérées avaient toujours véhiculé des représentations et des pratiques culturelles et cultuelles communes comme l échange des hommes et des femmes, les cultes rendus aux esprits ancestraux On note aujourd hui des facilités relatives de circulation de populations à travers tous les pays de ladite communauté Dizaines de millions d habitants de la région

13 Les cultes dits autochtones ont été déstructurés et pourchassés par les religions conquérantes, au service des rapports marchands (le christianisme avec ses diverses sectes et l islam). Les échanges économiques s accompagnent d échanges religieux avec les contradictions inhérentes à la société de classes dominée par le marché en crise structurelle avec sa cohorte de guerres de décomposition.

14 La région est confrontée à des guerres cycliques prétendument tribales ou ethniques comme: la guerre Tanzanie-Ouganda ( ) les guerres de génocide et de dislocation au Rwanda et au Burundi, les tueries et les massacres au Kenya, la guerre menée par l Armée de Résistance du Seigneur en Ouganda même, en République «Démocratique» du Congo et en République de Centrafrique

15 L occultation de la réalité matérielle opère à travers : les échanges interreligieux et des rencontres œcuméniques qui sont organisés de manière périodique pour célébrer les anniversaires d événements chaotiques et sanglants qui ont affecté et continuent de secouer les pays placés dans un processus de dislocation. des thèmes religieux qui sont construits autour de la paix, de la démocratie, de la réconciliation, de l amour entre les humains qui, selon les acteurs, seraient l émanation d une même idée abstraite (la divinité)

16 Il s agit d une élaboration idéologique destinée a camoufler la réalité matérielle et à préserver les rapports entre les hommes, les rapports sociaux en présence, ou l écrasante majorité de la population vit dans des conditions de misère sans nom, face à des politiques dévastatrices mises en œuvre des politiques dictées par les puissances et leurs institutions qui proclament l égalité des citoyens.

17 La question de la laïcité est inscrite dans les constitutions, mais les discours politiques sont souvent ponctués de références à des forces surnaturelles qui seraient à la base des événements économiques, politiques et sociaux, ce qui constitue une violation des textes constitutionnels au nom desquels les dirigeants parlent et répondent.

18 En Belgique, centre des directives européennes, le processus de coopération interculturelle est mis a mal par l Union européenne qui y détruit la nation belge par la remise en cause des conventions collectives, de la sécurité sociale entrainant une dislocation communautariste (néerlandophones et francophones) La division religieuse et ethnicisante au moyen orient entre les juifs et les arabes dans le cadre de l État d Israël mis en place artificiellement en 1948 sur la base de l expulsion de près d un million de Palestiniens. Ici comme ailleurs, la diversité culturelle implique la coopération interculturelle sur la base de l égalité des droits démocratiques entre les composantes culturelles, le droit au retour et la laïcité de l État à instaurer sur toute l étendue du territoire historique de la Palestine.

19 IV. Perspectives

20 En fait, ce n est pas la culture qui disloque la société, mais les diktats de libéralisation, de déréglementation, de remboursement de la dette externe, de suppression des barrières douanières et de privatisation des ressources des pays qui détruisent les bases matérielles de chaque société dans la région des Grands lacs en Afrique comme à travers le monde.

21 L échange interculturel indépendant suppose, au préalable, la séparation des églises et des Etats. Dit autrement, la laïcité est la condition de l'émancipation et de la coopération interculturelles. La coopération interculturelle se pose comme une nécessite non seulement dans la région des Grands lacs en Afrique dont fait partie la Communauté Est- Africaine, elle s impose également à l échelle mondiale dans la mesure ou tous les peuples et dans tous les continents sont confrontés aux diktats de déréglementation, de privatisation, de remise en cause des droits ouvriers, populaires et démocratiques impulsés par les institutions (BM, FMI, UE ).

22 La diversité culturelle implique la coopération interculturelle sur la base de l égalité des droits démocratiques entre les composantes culturelles et la laïcité de l État, ce qui pose a l ordre du jour l élection d une Assemblée constituante pour résoudre les questions essentielles auxquelles sont confrontés les peuples y compris les droits culturels.

23 En définitive, la coopération interculturelle, dans la région, procède de la rupture d avec les multinationales et les injonctions de la Banque mondiale, du FMI et de L Union européenne par l instauration de l Union Libre des peuples libres de l Afrique de l Est. La science se caractérisant par l unité de la théorie et de la pratique dans la pratique, la recherche anthropologique doit s insérer pleinement dans ce mouvement.

24 MERCI DE VOTRE ATTENTION