Dysfonctions sexuelles et hématologie Nice le 25 septembre 2016
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1 Dysfonctions sexuelles et hématologie Nice le 25 septembre 2016 Marie Laure FONTOURA Médecin Centre Henri Becquerel, ROUEN Hôpital de jour Hématologie
2 Plan QCM Pourquoi parler de sexualité en cancérologie Généralité sur la réponse sexuelle Homme/femme Réponse sexuelle Dysfonctions sexuelles Dysfonctions sexuelles et hématologie Prise en charge 2
3 QCM 1 Le système nerveux autonome : noter les réponses exactes 1) La stimulation du sympathique provoque une érection 2) La stimulation du parasympathique provoque une érection 3) La stimulation du sympathique permet la lubrification 4) La stimulation du parasympathique permet la lubrification Réponses : 2-4 3
4 Généralité fonction sexuelle ; homme/femme Pour une érection et lubrification adaptée (excitation) il faut Une intégrité neurologique système autonome et somatique Un réseau vasculaire performant (corps caverneux, clitoris, lubrification vaginale) Une influence hormonale correcte 4
5 5 Un exemple: l érection
6 QCM 2 Quels sont les traitements potentiellement responsables de dysfonctions sexuelles 1) Chimiothérapie 2) Antiémétique 3) Psychotrope 4) Antihypertenseur 5) Morphinique Tous les traitements cités 6
7 Les traitements en cause dans la dysfonction sexuelle Diurétique, béta bloquants, IEC Anti arythmiques, digitaliques Hypolipémiants Antidépresseurs Antiulcéreux Antihormones, antiandrogènes Neuroleptiques Antiepileptiques Alpa bloquant Chimiothérapie Morphinique 7
8 QCM 3 Facteurs prédictifs de la baisse de désir chez l homme (2 ans après un cancer) 1) L âge 2) Consommation d anxiolytique dans les trois mois 3) Célibataire 4) Score de fatigue 5) La localisation du cancer Réponse
9 QCM 4 Facteurs prédictifs de la baisse de désir chez la femme (2 ans après un cancer) 1) L âge 2) Consommation d anxiolytique dans les trois mois 3) La localisation du cancer 4) Score de fatigue 5) La situation professionnelle Réponses
10 QCM 3 Les contre indications formelles des IPDE5 (de type Viagra, Cialis, Spedra ) 1) Association avec des bétabloquants 2) Association avec des dérivés nitrés 3) Insuffisance cardiaque 4) Infarctus du myocarde <6 mois 5) HTA Réponses
11 11
12 12
13 Pourquoi parler de sexualité en oncologie La santé sexuelle fait partie de la qualité de vie des patients (OMS, 2002) C est un droit, une exigence déontologique 13
14 Pourquoi parler de sexualité en oncologie le Plan cancer 3 se fixe pour ambition de préserver au maximum l autonomie, la continuité et la qualité de vie des personnes malades pendant, mais aussi après les traitements. C est pourquoi une attention particulière sera portée à une prise en charge globale et personnalisée des malades, comportant un suivi, des contrôles Informés, entourés, ils pourront aussi bénéficier de soins de support adéquats 14
15 Pourquoi parler de sexualité en oncologie Epidémiologie Prévalence élevée des cancers concernant un adulte sur dix Le cancer se transforme de plus en plus en maladie chronique (75%) : étude «la vie 2 ans après un diagnostic de cancer» Société française de psycho-oncologie 75% des patients traités souffriront de problèmes sexuels National Cancer Institute (2004) 40 à 70% de dysfonctions sexuels Une réelle atteinte de la sexualité : 2/3 des patients 15
16 Pourquoi parler de sexualité en oncologie Epidémiologie Une réelle attente de la sexualité : 2/3 des patients ( le vie 2 ans après le cancer; 2014) 1/3 des patients : sexualité n est pas ou plus une préoccupation : information 1/3 des patients : trouble dont le traitement est facile et accessible 1/3 des patients : trouble plus complexe nécessitant un avis spécialisé 16
17 Pourquoi parler de sexualité en oncologie Epidémiologie Chez l homme la libido diminue dans 80% des cas pendant le traitement et dans 30 à 40% des cas dans les années qui suivent l arrêt du traitement Chez la femme, baisse de la libido pendant et après le traitement : jusqu à 50% après la fin du traitement 17
18 Pourquoi parler de sexualité en hématologie Chez les allogréffés : 50% des hommes présentent une dysfonction sexuelle/ jusqu à 80% des femmes Syrjala KL. Blood 2008 Etude récente prospective : sur 131 patients en vie à plus 3 ans postallogreffe 50% déclarent être inactif sexuellement Wong FL. Blood
19 Enquête 2014 allogreffes centre Henri Becquerel 21 questionnaires sur sexualité / intimité après greffe - 10 hommes 10 femmes 1 non répondants - A la suite de votre greffe avez-vous ressenti des difficultés sur le plan sexuel / intimité avec votre partenaire :oui pour 17 patients (81%) - Le sujet avait il été évoqué avant votre greffe : non pour 19 patients (90%) - Pensez vous que la sexualité / intimité soit une question importante qui aurait du ou pu être évoqué pendant votre parcours de soins: oui pour 19 patients (90%) 19
20 Pourquoi parler de la sexualité en oncologie Le traitement et la maladie modifie le schéma et l image corporelle : Influence de la maladie Effets secondaires de certains traitements (effets immédiats : nausées, fatigue, mucite) Séquelles des traitements Aspects plus personnels avec des problèmes dans l estime de soi dans le fait d être désirable 20
21 Les dimensions de la sexualité : complexe La réaction sexuelle Excitation orgasme Identité sexuelle Etre un homme Etre une femme L intimité émotionnelle Etre proche Se sentir compris Capacité imaginative Communication La fertilité Désir d enfant Puissance L image du corps Etre bien avec son corps Séduction Beauté Diapo d après BITZER 21
22 22 La réponse sexuelle (selon Masters et Johnson)
23 Réponse sexuelle ; homme / femme PHYSIOLOGIE du cycle de réponse sexuelle phase de désir phase d excitation phase en plateau orgasme phase de résolution L homme vs la femme excitation plus facile orgasme plus vite et facilement atteint résolution plus rapide phase réfractaire bien réelle et surtout la continuité féminine 23
24 24 Dysfonctions sexuelles et hématologie
25 Chez l homme La dysfonction érectile peut révéler des dommages endothéliaux (manifestation clinique précoce d une maladie cardio vasculaire) Un diabète Attention à la iatrogénie (chimiothérapies : Poison du fuseau, Anthracycline par exemple) antihypertenseur psychotrope.. Dyspareunie : infections, inflammations (GVH, mucite, immunodépression, neutropénie) 25
26 Chez la femme Ménopause induite ( souvent plus symptomatique que ménopause naturelle): sécheresse vaginale et atrophie vaginale Irritation des muqueuses ( traitement, radiothérapie, bride) Infections (immunodépression, neutropénie) Dyspareunie Attention iatrogénie 26
27 Troubles sexuels commun Trouble du désir : Influences des hormones hyperprolactinémie ( antiémétique ) ménopause induite DALA ( déficit androgénique lié à l âge: diminution de la testostérone) 27
28 Prise en charge des dysfonctions sexuelles Description du trouble sexuel : qu est ce qui a changé depuis l apparition de la maladie, la mise en route des traitements : Impact sur le patient La patiente Impact sur la relation 28
29 Prise en charge La dysfonction est multifactorielle La prise en charge sera donc pluridisciplinaire Bien orienter le patient c est entendre sa plainte et essayer de définir son symptôme Avant une prise en charge adaptée et spécifique proposition de moyen thérapeutique simple, symptomatique et organique : faire le point sur les traitements, sur les comorbidités 29
30 Prise en charge de la dyspareunie Homme et femme : Traitement adapté à la cause de l irritation, Traitement antivirale, antifongique Sexualité «anticipée» Antalgique si besoin Topalgic, Acupan Recivit? (6 mn avant événement douloureux) si patient sous morphinique au long court 30
31 Dyspareunie chez la femme Si ménopause induite Traitement HormonoSubstitutif si pas de CI Pour la sécheresse vaginale, l'utilisation d'un gel lubrifiant sans colorant et sans parfum; des agents hydratants (Replens ) et parfois des dérivés oestrogéniques ne traversant pas la muqueuse vaginale (promestriène-colpotrophine ) si pas de CI Si bride ou vagin étroit : consultation gynécologique 31
32 Prise en charge de première intention de la dyserection Règles hygiéno-diététiques Revoir les traitements habituels IPDE 5 avec explication de prise de traitement Prostaglandines par voie urétrale ( VITAROS; MUSE) 32
33 33 IPDE 5
34 Prostaglandines par voie injectable Vacuum 34
35 En conclusion La prise en charge d une dysfonction sexuelle est pluridisciplinaire : dermatologue, urologue, gynécologue, psychologue, psychiatre, endocrinologue, sexologue. la dysfonction est multifactorielle et peut avoir de multiples étiologies intriquées Rechercher un facteur de risque, une comorbidité Importance de la iatrogénie 35
36 En conclusion La prise en charge psychologique, l accompagnement sont importants La création de réseau multidisciplinaire semble nécessaire L information doit être faite avant, pendant et après les traitements (allogreffe compris) Mais pour cela il faut que les soignants soient formés à cette prise en charge particulière 36
37 Il est important d informer les patients sur les conséquences à court et long terme des traitements sur leur sexualité Il est nécessaire d être formé pour le faire (peu de ressources, manque d information, manque de temps, gène pour aborder le sujet) 37
38 Les études montrent que 97 % des professionnels de santé considère que c est important de discuter de sexualité et que cela fait partie de leur travail 2 % le font 78% des patients veulent en discuter (Flynn et al 2012) Pour les patients la discussion doit être initiée par les professionnels (Julien et al 2010; Cox et al 06; Feldman et al 05) normalisée (Hordern & Street 2007) informations écrites (Stead al 2001) Information sur les effets secondaires possibles reliés au cancer/traitements sur la sexualité avant de débuter les traitements (Flynn et al 2012) 38
39 Pour vous aider Pour les soignants Sexualité et cancer : AFSOS Cancer, vie et santé sexuelle (2010) Cancer, santé sexuelle et intimité (2012) Cancer et fertilité (2013) AIUS (annuaire des sexologues) Pour les patients La LIGUE 39
40 40 Merci de votre attention
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