Présentation Atelier «Aménagements raisonnables pour un élève dysphasique dans l enseignement ordinaire»

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1 Présentation Atelier «Aménagements raisonnables pour un élève dysphasique dans l enseignement ordinaire» Introduction : Rappel de la définition de la dysphasie : «La dysphasie est une anomalie du développement du langage en lien avec un dysfonctionnement des structures cérébrales spécifiquement mises en jeu lors du traitement de l information langagière.» Dr. Michèle Mazeau

2 Conseils généraux : 1. Ne pas mettre l enfant dysphasique à l écart mais au contraire avec des bons élèves qui le stimuleront. 2. L enfant dysphasique est déstabilisé face à une situation nouvelle (changement d emploi du temps, de salle, enseignant remplaçant ) Il n arrive pas à demander de l aide. Le prévenir des changements. 3. Importance d une routine = présenter les activités de façon similaire. Favoriser l automatisation des tâches. 4. Les enfants dysphasiques sont fatigables. Respecter le rythme de l élève: réduire en quantité en étant exigeant sur le travail demandé. accorder plus de temps pour exécuter le travail demandé. 5. Placer l enfant en situation de réussite. Encourager les réussites et minimiser les échecs pour maintenir ainsi ses efforts. L enfant dysphasique a davantage besoin de support visuel que les autres car il a des difficultés à traiter les informations auditives et à les mémoriser.

3 Organisation matérielle de la classe : 1. Ne pas surcharger les murs d informations. 2. Installer l enfant dysphasique loin des fenêtres et de la porte et de tous éléments distrayants. Il a besoin le plus possible d une classe calme sans agitation ni bruit. 3. Eviter la mobilité de la classe = réorganisation fréquente des pupitres. 4. Placer l enfant près du professeur. 5. La question de l usage de l outil informatique (ordinateur ou IPad) est à poser selon le cas. 6. Utiliser un calendrier avec des pictogrammes (planification rassurante).

4 Favoriser la communication : 1. Attirer l attention de l enfant: Le nommer. Contact visuel et/ou physique (épaule, main ) Utiliser des phrases courtes et simples. 2. Donner des consignes claires: Ralentir le débit verbal. Donner une consigne à la fois (phrases courtes et simples ; pas de phrases complexes). Ajouter des pictogrammes consignes pour les plus jeunes. Accompagner de gestes, d images, de mots écrits au tableau. Accentuer les mots-clés de la consigne. Ajouter de l intonation. Augmenter la redondance, répéter, reformuler. 3. Remplacer la prise de notes par des notes dactylographiées, claires, dont le plan apparaît clairement. 4. Communication régulière avec les parents et les intervenants (logo, etc ).

5 Favoriser les apprentissages : 1. Respecter le rythme de l élève (Il met plus de temps qu un autre.) : Activités de courte durée et variées pour diversifier les canaux et éviter la fatigue ; ménager des pauses. 2. Accompagner les explications d une démonstration ; favoriser l imitation et le modelage. 3. Ces enfants ont des difficultés de mémorisation auditive (poésies, leçons ) Ils retiendront mieux les dessins, les schémas simples et les titres en couleur. 4. Ne pas donner trop de devoirs à la maison. 5. Proposer des documents dactylographiés et aérés. 6. Mettre en évidence les points essentiels. 7. Autoriser la lecture avec un outil pour suivre les lignes. 8. Ne sanctionner l orthographe que s il s agit de la compétence évaluée. 9. Trouver un système d évaluation qui lui permette de visualiser ses progrès (exemple : en dictée, utiliser un % de mots justes). 10. En production de textes, admettre la dictée à un tiers ou l utilisation d un traitement de texte. 11. Simplifier les énoncés.

6 12. Eviter de le faire lire à haute voix, sauf s il est volontaire. 13. Evaluer fréquemment car instabilité des acquis. 14. Eviter de mettre l enfant en double tâche (cibler un objectif précis à atteindre). Elaguer les textes de fioritures, les lire à l avance, faire un résumé en images avec les mots-clés ou schémas ; évaluer par QCM mots ou images.

7 Vérifier la compréhension : 1. Lui poser des questions. 2. Reformuler les paroles de l enfant lorsqu il y a une erreur syntaxique. 3. L aider à reformuler ; ajouter l information ou l élément qui manque. 4. Veiller à la bonne compréhension des consignes (donner un exemple). 5. Lui faire expliquer la consigne avec ses propres mots.

8 Favoriser l expression : 1. Susciter des situations pour faire parler l enfant. 2. Ces enfants ont un stock lexical faible : Accepter une imprécision si le sens est proche. Accepter le manque du mot mais reformuler avec le terme exact (sans lui faire remarquer son erreur mais pour qu il entende le mot juste). 3. Dans les réponses orales, il faut privilégier le contenu plutôt que la forme. 4. Ces enfants ont beaucoup de mal avec les doubles sens, les expressions imagées (sage comme une image etc ) et ont parfois peu d humour ou ne le comprennent pas.

9 Conclusion : Il y a autant de dysphasies qu il y a d enfants, avec donc, des degrés divers. De manière générale, ces enfants ont du mal avec toutes les informations auditives et il faut utiliser au maximum les informations visuelles. Je rappelle que ces adaptations sont faciles à mettre en place et bénéficieront à l ensemble de la classe. Attention aussi à ce que tous les intervenants de la classe soient informés de la dysphasie de l élève concerné (prof. de gym, religion/morale/citoyenneté, anglais etc )