Vulnérabilité du Secteur de L AgricuLture et des FORETS Aux Changements Climatiques En Algérie

Transcription

1 Vulnérabilité du Secteur de L AgricuLture et des FORETS Aux Changements Climatiques En Algérie

2 Le présent document est la synthèse du rapport d étude «Vulnérabilité des forêts aux Changements Climatiques» du projet «GEF/PNUD» établi entre le Ministère de l Aménagement du Territoire et de l Environnement (MATE), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds pour l Environnement Mondial (FEM) au titre de la «Seconde Communication Nationale sur les Changements Climatiques».

3 Vulnérabilité du secteur de l Agriculture et des Forêts Aux Changements Climatiques en Algérie Malgré que les espèces naturelles et forestières jouent un rôle de moins en moins important dans l économie internationale, du fait de la divergence des préoccupations entre ceux que l on peut qualifier de sylviculteurs, plutôt soucieux de production économique, et ceux qui s intéressent plutôt aux questions environnementales (les environnementalistes), et même si elles ne sont plus l objet d une connaissance très intime de la part des populations, le nombre d acteurs institutionnels s occupant de l agriculture et forêts s accroît sans cesse (collectivités territoriales, département ministériels, associations ) et ces questions tiennent une place essentielle dans l Aménagement du Territoire à toutes les échelles : elles constituent à la fois le squelette et le tissu conjonctif. En Algérie, la forêt joue un rôle déterminant dans l équilibre écologique du pays (Conservation des terres et des eaux, protection contre l érosion et la désertification ) ainsi que dans la vie socio-économique (surtout les régions montagneuses où en tirent bois de chauffage et de construction) malgré que le taux de boisement ne dépasse pas le 0.75 % de la surface totale de l Algérie (1.5% si on totalise les forêts et maquis). Il est à noter que non seulement les terres agricoles sont rares en Algérie et concentrées dans le Nord du pays, mais aussi se situent dans des zones arides et semiarides. Aussi, l Algérie connait une situation de stresse hydrique (et fera partie dès 2020 des pays à stress hydrique chronique) dans la majeure partie de son territoire, du fait du fort déficit pluviométrique (pluviométrie variant entre mm au Nord, mm dans les Hauts plateaux et <100 Sahara) qui reste très loin d être suffisant pour le secteur de l Agriculture, grand consommateur d eau. De plus l augmentation de la température (forte évaporation), les pratiques culturelles, la pollution, l activité humaine, l érosion. engendrent des dynamiques de dégradation. Tous ces facteurs sont responsables de la rareté des terres disponibles pour l agriculture et dont le réchauffement climatiques aggrave la situation. Les inondations, la sécheresse et les incendies causés par les pics de température sont tous de terribles catastrophes auxquelles l on doit évaluer et identifier la réelle gravité pour pouvoir se préparer à y faire face et à s adapter. Il existe actuellement des insectes qui ont un comportement épidémiologique, tel est le cas des insectes qui colonisent le bois en Algérie et qui profitent des conditions climatiques favorables pour étendre leurs actions. Un facteur ponctuel (un accident climatique prolongé) peut donc à tout instant provoquer une épidémie.

4 L agriculture est naturellement sensible aux Changements Climatiques, et, sans mesures d adaptation, connaitra des problèmes certains. Le choix de ces mesures d adaptation, doit mettre l accent non seulement sur les influences physiques mais également sur les influences socio-économiques et politiques des Changements Climatiques sur l agriculture. Enfin, pour déterminer si une mesure d adaptation est appropriée à une situation donnée, il faudrait évaluer son efficacité, sa faisabilité économique et sa compatibilité institutionnelle. Ces mesures nécessitent la collaboration et la communication et doivent également être prises à différents niveaux : gouvernement, agriculteurs, industries et consommateurs, pour garantir leur efficacité. Ces mesures d adaptation prises dans le secteur agricole mettent généralement l accent sur les stratégies visant à régler les pénuries d eau, en ayant recours à de nouvelles technologies, et exigent toutefois, des investissements forts importants. Des approches définies par l Etat algérien, englobant les aspects technologiques, les programmes gouvernementaux (subventions à l agriculture) ainsi que les pratiques de production, peuvent être décrites par ce qui suit : Amélioration des systèmes d irrigation à travers le perfectionnement des canaux, l augmentation des capacités de stockage et l ajustement des dates de plantation et de semis, afin de régler les problèmes liés à la pénurie d eau ; Adoption de nouvelles pratiques agricoles en tenant compte du régime des pluies, du dérèglement des saisons et des Changements Climatiques, et installation d équipements de mesure du débit dans les réseaux d irrigations; Modification du rythme et des quantités des apports d engrais ; Réhabilitation des anciens systèmes d irrigation (forages) pour une utilisation raisonnée de la nappe phréatique ; Promotion des actions de protection des écosystèmes oasiens afin d atténuer la dégradation des ressources naturelles et assurer l amélioration durable des conditions socio-économiques des populations locales ; Développement de zones agricoles à faible potentiel par l adaptation de cultures aux régions et aux nouvelles données climatiques ; Substitution des plantations forestiers rustiques à la céréaliculture aléatoire et abandon des labours sur les terres fragiles dans l objectif d améliorer la gestion de la sécheresse et la mise en valeur des terres; Développement des zones de parcours, de développement de la steppe et de lutte contre la désertification;

5 Restauration du patrimoine forestier et protection du sol contre l érosion à travers le reboisement ; Facilitation d accès au crédit bancaire à des taux bonifiés pour le renouvellement du parc agricole; Il nous reste seulement de rappeler qu il est nécessaire, plutôt urgent, de coopérer et s entraider dans le domaine relevant de la protection des forêts, soit contre les incendies, soit contre les risques phytosanitaires (possibilité de propagation ou d'apparition de nouvelles pathologies, du fait des activités humaines) avec la nouvelle donnée du Changement Climatique, afin de lever le désintérêt des sociétés locales, nationales ou des représentations internationales et régionales pour les forêts algériennes et de contribuer au rapprochement entre environnementalistes et sylviculteurs.