Document annexe. II) La démarche pédagogique A) Le travail avec des sources et des documents diversifiés. Ce travail a été réalisé selon trois axes :

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1 Document annexe Document pédagogique relatif au carnet de guerre et correspondances de Charles Théodore PETIT, réalisé par les élèves de CM2 de Madame Presse, école Champignol, La Varenne/Saint-Hilaire,Saint - Maur des -Fossés, Val de Marne. Circonscription de M. Zilberschlag, Inspecteur de l Education Nationale. Le concours national des «Petits Artistes de la Mémoire» (PAM) a permis de conduire avec les élèves un travail concret alliant l Histoire et le Devoir de Mémoire sur une période qui leur semble lointaine mais qui, après en avoir parlé dans les familles, les touche de près : la Première Guerre Mondiale. En effet, beaucoup d élèves ont eu un membre de leur famille plus ou moins proche qui a participé à ce conflit. En écrivant «le carnet de guerre de Charles Théodore Petit», les élèves ont compris le sens de la participation aux cérémonies commémoratives telle que la «cérémonie des flammes de l espoir», au cimetière Rabelais. La classe a pu se rendre sur la tombe du soldat au carré militaire à Saint- Maur- des- Fossés. I) Les raisons du choix du soldat Charles Théodore Petit Notre choix s est porté sur le soldat Charles Théodore Petit. Cet homme né le 17 mars 1884 est marié et a un enfant de trois ans au moment du début du conflit. A travers l histoire de ce père de famille et de son fils, les élèves ont pu mieux appréhender la vie d un soldat au jour le jour, comprendre ses peurs et ses inquiétudes, éprouver les ressentis du quotidien de cette famille ordinaire durant toute la guerre. Habitant Saint Maur -des -Fossés, il a été facile de retrouver la trace de ce soldat grâce aux archives de la ville, ainsi que de nombreux documents. Cet homme d âge mûr a un certain recul face aux événements. Devenu artilleur, cet ancien militaire (il est ensuite devenu ouvrier spécialisé comme polisseur-nickeleur, sous-officier a intégré le 82 ème Régiment d Artillerie Lourde. Ces nouvelles technologies, dont tous les régiments se sont dotés, ont intéressé la classe. Ainsi, les élèves ont compris que ces nouvelles armes extrêmement destructrices ont fait basculer cette guerre dans une ère moderne. C est notamment par son aspect technique à échelle industrielle, la Guerre a fait entrer le monde dans le XXème siècle. En lisant le Journal des Manœuvres et Opérations de son régiment, nous sommes au contact de la violence des combats, de la souffrance des hommes. Enfin le fait qu il soit marié nous a incités à travailler sur la place qu occupaient les femmes à l époque et le rôle social grandissant qu elles vont prendre durant cette guerre. II) La démarche pédagogique A) Le travail avec des sources et des documents diversifiés Ce travail a été réalisé selon trois axes : 1

2 1- Recherches d informations sur le soldat Charles Théodore Petit et de son régiment menées auprès des archives municipales grâce à Mme Sennepin, Directrice des Archives municipales de Saint- Maur-des-Fossés, qui nous a fourni de précieuses informations, et grâce aussi à l aide de Patricia Guillard, conseillère pédagogique de la 7 ème circonscription. Visite du site «Mémoire des Hommes». 2- Recherches à partir de documentaires, de journaux fac simile, d albums de jeunesse, de différents magazines (Okapi, Géo ), de lectures de romans et même de deux vrais carnets de guerre photocopiés appartenant à deux élèves de la classe. L investissement de tous les élèves a été frappant. Dans un premier temps, ils se sont contentés d apporter des livres qui ont été «stockés». Un travail plus en profondeur a été mené ensuite : il fallait rechercher des éléments historiques pertinents pour le projet, les relever, les réunir dans une banque de données afin de les avoir à disposition le moment voulu. Rapidement, les enfants ont apporté des archives de première main sous la forme d objets divers : cartes postales, casque Adrian, gamelle, bidon, ceinturon, fusil Lebel et sa baïonnette, carnet et médaille militaires, masque à gaz Toutes ces archives de première main ont fait l objet d une exposition dans la classe le 13 février 2015, au moment de la venue du Général Bernède, historien spécialiste de la Première Guerre Mondiale, de M.Sarkissian et des membres de l Office national des Anciens Combattants, de Mme Lorin, Inspectrice de l Education Nationale chargée de mission départementale sur ce concours pour l Académie, et de Mme Guillard. Cette exposition a été proposée aux élèves de l école du CP au CM2. Une seconde exposition se tiendra fin juin pour l ensemble de l école. 3- Réalisation plastique du carnet de guerre Réaliser un «vrai faux» carnet de guerre a été notre parti pris. Pour cela, il fallait trouver des techniques pour vieillir artificiellement une feuille format A4. Après plusieurs essais de différentes techniques sur le papier : par une action physique, par une action chimique, ou par l association des deux, nous avons fini par vieillir ce papier en le plongeant dans du café puis en le faisant passer au four. Ensuite, une longue discussion s est engagée concernant la taille à adopter : A4, A5, format paysage ou portrait? Finalement, le format portrait A5 nous a semblé correspondre aux exigences de vraisemblance du facsimile à réaliser. Cette phase a été déterminante pour la suite de notre travail, car il fallait vraiment que les élèves s approprient ce carnet afin de se glisser au mieux dans la peau de notre héros. 2

3 B) Le travail d écriture 1) Un travail de rédaction Après toutes ces phases de recherches, le travail d écriture a réellement pu commencer. Nous avons décidé de travailler par thèmes, de façon chronologique, depuis le jour de la mobilisation jusqu au 28 octobre 1918, date du décès de Charles Théodore Petit, suite à une maladie, à Epernay dans la Marne. Les thèmes retenus étaient entre autres : la place des animaux, l équipement du soldat et son armement, les canons (120, grosse Bertha), la vie dans les tranchées et son artisanat, l aviation, les infirmières, l investissement des femmes restées à l arrière Il fallait aussi respecter les ordres de mission que le soldat avait reçus et ses lieux de déplacements. C est pour cette raison que les années 1916 et 1917 sont plus étoffées en textes que les autres années, car il y a eu plus de mouvements. Les dates, quand elles étaient connues, ont été respectées mais certaines correspondent à des dates anniversaires des élèves. Les élèves ont rédigé ce carnet de bord en y mêlant faits historiques et faits imaginaires en essayant de montrer les sentiments des soldats et des familles à l arrière au cours du conflit. La difficulté a été d écrire des textes en «se mettant à la place» des protagonistes mais aussi en adaptant son vocabulaire à l époque du récit. Il a fallu utiliser un langage de niveau plus soutenu que celui des élèves au quotidien. Pour éviter les erreurs de représentations et les anachronismes (képi, casque Adrian, pantalon rouge garance différent du pantalon bleu horizon, l expression «der des ders» apparue après la 1 ère Guerre Mondiale), les élèves ont beaucoup observé les différents ouvrages stockés dans la bibliothèque de la classe ou se sont aidés d internet, la classe étant équipée d un TNI. Enfin nous avons également pu nous appuyer sur la visite du musée de la Grande Guerre à Meaux puis de l intervention en classe de Monsieur le Professeur Kaspi, historien spécialiste d Histoire Contemporaine, en décembre Nous avons aussi bénéficié d une animation pédagogique aux archives départementales de Créteil, le 13 mars Les élèves très motivés par le projet ont fait des recherches par eux-mêmes et ont rapporté des anecdotes familiales qui ont enrichi notre travail. 2) Un travail de calligraphie, d illustration et de mise en page Avant de se lancer sur le papier vieilli, il a fallu choisir, parmi les nombreux «candidats», celui ou celle dont l écriture serait la plus proche de celle de l époque avec les pleins et les déliés. De plus cet(te) élève devait tenir sur la longueur (8 mois de travail) et ne pas changer de style d écriture. Deux autres élèves ont été choisis pour représenter Rose et le jeune fils. Pour les illustrations, les élèves ont tous réalisé des dessins, avec différentes techniques, dans des tons naturels, à l aide de crayons de couleur, de fusain, de mine de plomb, de pastels secs, d encres, de stylos feutres pour calligraphie, de porte-plume, etc Du relief a été apporté à l aide de tissus, feutrine, gaze, coton, toile de jute Les élèves pouvaient s appuyer sur des documents, des cartes postales ou même à partir d objets de collection exposés dans la classe. Ils ont également laissé libre cours à leur imagination pour la réalisation d autres dessins. 3

4 Ils ont inséré des textes des extraits de lettres, un fac simile de carte postale affranchie, un fairepart de naissance, des photocopies de photographies authentiques de la famille d une des élèves ainsi que de mon propre arrière-grand-père, médecin dans le régiment des Chasseurs Alpins. Outre le carnet «officiel», chaque élève menait parallèlement son propre carnet afin de garder une trace du travail de l année. Enfin pour relier l ensemble de l ouvrage, après plusieurs essais personnels, un cours de reliure a été donné par un ami voisin, M. Santos, touché par le projet. III) Conclusion En réalisant ce carnet de guerre, les élèves ont été marqués par toutes les souffrances que leur Poilu a endurées pendant ce conflit. Ils ont été confrontés aux blessures physiques mais aussi aux blessures morales subies par l ensemble des soldats. La classe a alors pris conscience du devoir de mémoire envers tous ces soldats morts pour la France, et particulièrement envers leur «poilu» en mesurant toute la dimension de ce conflit et notamment sur les conséquences sur l Europe du XXème siècle. Enfin, ce projet les a fait rentrer «au cœur de l Histoire» et a permis de faire le lien entre l Histoire locale, celle d une famille Saint-Maurienne, l Histoire de France et l Histoire de l Europe. Grâce à ce projet, interdisciplinaire, les élèves ont bien compris qu il fallait apprécier la paix et la liberté, que des hommes se sont battus pour les obtenir et qu en faisant ce devoir de mémoire envers tous les soldats morts pour la France, cela resterait la meilleure façon de perpétuer le don de soi engagé par ces courageux soldats. 4

5 Remerciements Monsieur le Général Bernède Monsieur Sarkissian, ONAC 94 Monsieur le Professeur Kaspi Madame Sennepin directrice des Archives Communales de Saint Maur Madame Lorin inspectrice de la 9 ème circonscription Madame Guillard CPC /EPS de la 7 ème circonscription Madame Girerd responsable des Archives Départementales de Créteil 94 Madame Frade, Monsieur Ducastel, parents d élèves qui ont apporté des documents Monsieur Santos pour sa collaboration technique Monsieur Bourgoing petit-fils de Jacques Tribes pour le prêt de documents familiaux Monsieur et Madame Le Maoût pour leur autorisation de la libre utilisation de leurs documents familiaux Madame Beaufils pour toutes les photocopies couleur, réductions, montages qu elle a pu réaliser Monsieur Célérier Grand-père d un élève de la classe pour le prêt de nombreux objets Ainsi que tous les parents d élèves de la classe qui d une façon ou d une autre ont permis à ce projet d aboutir. Ouvrages utilisés en classe par les élèves : Bibliographie Belle Petite Monde, Rénéfer, Albin Michel, 2013 Fac simile d un «Journal de guerre» publié en collaboration avec la BNF Lulu et la grande guerre, F. Grégoire, Magazines documentaires : Okapi, Géo, Mon Quotidien Calligrammes, G. Apollinaire, La Croix Rouge Française, 150 ans d histoire, Autrement, 2014 C était la guerre des tranchées, Tardi, Casterman 2009 Les Poilus, les Arènes 2013 Sur les traces de la Grande Guerre, Archives Départementales, 2014 La guerre des tranchées, Ouest France, 2014 La guerre aérienne illustrée, Revue Hebdomadaire, 20 décembre 1917 Films : Joyeux Noël, Christian Carion 2006 Cheval de guerre, Steven Spielberg,